Pédago Niki

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Pédago Niki
Les boîtes à secrets de Niki ! !
DOSSIER PEDAGOGIQUE
A travers cette exposition, les enfants découvrent l’univers enchanté aux formes généreuses et
aux couleurs éclatantes de Niki de Saint Phalle. Jeux d’observations, manipulations et
constructions ponctuent ce parcours ludique.
LA VIE DE NIKI DE SAINT PHALLE
Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle dit Niki de Saint Phalle, est née en octobre 1930, à
Neuilly sur Seine. Elle est la deuxième de cinq enfants de Jeanne Jacqueline, née Harper, et de
André Marie Fal de Saint Phalle. Fille d’un riche banquier français et d’une héritière américaine,
son enfance et son adolescence se déroulent entre l’Amérique et la France. Son père perd toute sa
fortune lors du krach boursier de 1930. Elle change souvent d’établissement scolaire au gré des
déménagements ou de ses renvois assez fréquents. Son existence dorée est gravement perturbée à
douze ans, par un père incestueux, auquel elle ne pardonnera qu’à la veille de sa mort à 70 ans.
Elle travaille comme mannequin et se marie à 18 ans avec l’écrivain américain, Harry Mattews
avec lequel elle aura deux enfants Laura en 1951 et Philip en 1955. En 1953, elle est hospitalisée
pour une grave dépression et la peinture l’aide à s’en sortir. Le couple s’installe à Paris en 1954
où il partage une maison avec le musicien de Jazz Anthony Bonner. Niki est présentée au peintre
américain Hugh Weiss qui sera son mentor dans les cinq années suivantes.
Ses débuts :
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Elle réalise une première série de peintures à l’huile et expose pour la première fois en avril 1956.
A Paris, elle découvre les oeuvres de Paul Klee, Henri Matisse, de Pablo Picasso et du Douanier
Rousseau. Cette même année, elle fait la connaissance de Jean Tinguely et de sa femme Eva
Aeppli. En 1960, elle se sépare d’Harry Matthews qui reste avec leurs deux enfants. A la fin de
cette même année, elle s’installe avec Jean Tinguely, impasse Ronsin où ils partagent le même
atelier.
Les assemblages et les tableaux-tirs :
Elle poursuit ses expériences artistiques, notamment sous forme d’assemblages en plâtre et de
tableaux tirs. Lors de ces assemblages, elle prend des objets de la vie quotidienne pour les fixer
avec du plâtre et créer ainsi une oeuvre d’art. La création artistique devient une révolte contre le
milieu aisé auquel elle appartenait depuis son enfance. Elle métamorphose son intérieur
bourgeois, la rampe d’escalier, la cheminée du salon en une scène d’épouvante toute herissée de
couteaux, ciseaux et clous figés dans le plâtre. En 1961, elle produit les premiers tableaux-tirs,
appelés simplement tirs. Elle fabrique des supports en plâtre auxquels sont accrochés des sachets
de peinture mais aussi des oeufs et des spaghettis. L’oeuvre d’art est créée par un acte de
destruction : le public invité ou l’artiste tire sur des sachets qui projettent alors de la couleur.
L’oeuvre devient le fruit d’un double hasard : l’habilité du tireur et la manière dont les sachets se
crèvent et laissent échapper la peinture. A l’occasion du premier tir (12 février 1961), Niki de
Saint Phalle est invitée par Pierre Restany à rejoindre le groupe des “Nouveaux Réalistes”. C’est
quand elle est admise dans ce groupe et que la presse internationale commence à s’intéresser à
ses actions de tirs qu’elle comprend qu’elle a atteint son but, celui d’être “une artiste
professionnelle”. Chaque nouvelle étape de sa vie est marquée dans sa création par un
changement de style.
En 1963, elle achète avec Jean Tinguely une ancienne auberge “L’auberge du cheval blanc” à
Soisy. Les deux artistes se marient en 1971 et collaboreront tout au long de leur vie.
Les autels et les Nanas :
Niki de Saint Phalle a eu une grande éducation religieuse et décide de s’attaquer à cet aspect du
passé qu’elle veut effacer à tout prix. Elle réalise des autels composés de crucifix, de chauvesouris, de rats, de pistolets et dont certains sont criblés de balles. En même temps, des créatures
plus tendres, les mariées et les Nanas, apparaissent dans l’oeuvre de l’artiste.
Elle réfléchit aux divers rôles de la femme dans la société et les représente sous forme de reliefs
ou de sculptures : des mariées, des femmes acouchant, des mères dévorantes, des sorcières et des
prostituées. Les Mariées tantôt assises par terre, tantôt à cheval, se composent de jouets et objets
en plastique trouvés dans les supermarchés. Niki a transformé ces objets en de belles mariées et
de beaux monstres, en les fixant sur des grillages en fil de fer. Ces images de femmes convergent
toutes pour elle vers une seule et unique femme qu’elle appelle “Nana” et dont elle crée
d’innombrables variantes. Inspirée par la grossesse de son amie Clarice Rivers, elle crée en avril
1965 ses premières Nanas en tissu et en laine. Puis ces Nanas deviennent des femmes aux
couleurs vives et aux formes généreuses, faites d’une armature métallique de polyester et de
papier mâché. Elles sont souvent ornées de mosaïques et de fragments de miroirs. Elles ont régné
longtemps dans l’oeuvre de l’artiste et elle leur doit sa célébrité.
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Les sculptures monumentales
Enfant elle s’était jurée de “faire les plus grandes sculptures de sa génération. Plus grandes, plus
hautes et plus fortes que celles des hommes”. Ce souhait se réalise avec Hon (elle en suédois),
une Nana couchée monumentale mesurant 28 m de long, 9 m de large et 6 m de haut. Cette nana
gignantesque a déclenché la création de toute une famille de sculptures monumentales comme le
Golem à Jérusalem et la maison du Dragon à Knokke le Zoute en Belgique en 1973. Sans oublier
la fabuleuse collaboration avec Jean Tinguely, notament le Paradis fantastique à Stockholm en
1967, la fontaine Stravinsky à Paris en 1982-83, la fontaine à Château-Chinon en 1988.
Certaines de ses oeuvres s’inscrivent donc dans l’espace public ou prennent place au sein même
de la nature comme le Jardin des Tarots à Garavicchio (Toscane). Ce jardin, inspiré par
l’architecte Gaudi, se compose de 22 gigantesques sculptures, inspirées par les cartes du Tarot
dont les figures et le symbolisme la fascinent.
Elle réalise tout au long de sa carrière des décors pour des ballets et des pièces de théâtre.
En 1968, elle commence à souffrir de problèmes pulmonaires liés à l’inhalation des vapeurs et
des poussières du polyester qu’elle utilise pour la fabrication de ses sculptures. Elle meurt en
2002 à San Diego des suites d’une maladie pulmonaire.
L’EXPOSITION
Niki, la fée des couleurs
Une grande boîte à peinture fait découvrir aux enfants les épisodes les plus
marquants de la vie de Niki de saint Phalle.
Jeu : Replacer en face de chaque image les étapes de la vie de l’artiste.
Scorpion ans stag
Dans les années 50, ses tableaux fourmillent d’éléments décoratifs qui viennent
animer la juxtaposition des aplats de couleurs. Puis elle commence à intégrer
dans ses peintures des objets divers comme ici des fragments de vaisselle, des
grains de café...
Jeu : retrouver les objets que l’artiste a collé sur le tableau.
Jigsaw puzzle
Ce tableau est un collage d’éléments sur du plâtre composé de bouts de vaisselle
cassée, de perles, de fil, de morceaux de puzzle...
Jeu : créer un tableau en enfonçant des objets dans la pâte à modeler.
San Sebastian ou portrait de mon amant, 1961, collection privée
C’est pour se remettre d’une rupture amoureuse que Niki de Saint Phalle crée cette
oeuvre. Dans ce tableau, la tête est constituée par une cible sur laquelle le visiteur est
convié à envoyer des fléchettes, tandis que le corps est matérialisé par une chemise
de marque.
Jeu : Lancer de fléchettes
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Motorcycle heart, 1958:
En 1961, elle réalise ses premiers Tirs. Elle fabrique donc des supports en plâtre
auxquels sont accrochés des sachets de peinture et c’est au spectateur de peindre en
tirant dessus avec une carabine.
L’idée de faire “saigner” une peinture enchantait d’ailleurs Jean Tinguely.
Jeu : tirer sur le tableau blanc pour voir apparaître des couleurs.
La fontaine Stravinsky, 1982-1983, Paris
La Fontaine Stravinsky (ou Fontaine des automates) située devant l'Ircam et le
centre Pompidou a été réalisée en 1983 et est le fruit d'une collaboration entre
Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle.
Les figures de Niki de Saint Phalle, en polyester, sont montées sur une structure en acier, avec
des couleurs vives et joyeuses. Jean Tinguely crée des sculptures plus sombres, faites
d’aluminium et d’acier peint en noir. Cette fontaine est composée de 16 sculptures qui font
directement référence aux compositions du musicien Igor Stravinsky
Jeu : Retrouver quel artiste a réalisé les sculptures de la fontaine.
Le Jardin des Tarots, 1978-1993, Garavicchio, Toscane, Italie
A 25 ans, lors d’un voyage à Barcelone, Niki de saint Phalle découvre l’oeuvre
de l’architecte Gaudi et est fascinée notamment par le parc Guëll. Elle a toujours
imaginé créer l’aménagement d’un jardin et réalise ce rêve en 1978 en travaillant
au jardin des Tarots. le jardin comprend une sculpture pour chacun des 22 arcanes majeurs, qui
sont les cartes les plus importantes du Tarot.
Jeu : tourner les volets pour découvrir quelques sculptures.
Les Nanas :
Ses Nanas représentent l’apothéose de la femme, resplendissante de liberté et de joie.
Les courbes douces et arrondies des Nanas évoquent une présence maternelle et
protectrice , ce sont aussi des femmes pleine de vie et d’énergie très colorées !!
Dans les années 60, en créant des nanas noires, Niki de Saint Phalle a participé au
combat des noirs pour l’égalité des droits
Jeu : Faire tourner des cylindres pour découvrir 3 nanas différentes.
Prendre la position d’une nana devant un miroir
Rhinocéros, 1995, Lithographie et collage, Mamac, Nice
Dans les années 90, l’artiste réalise beaucoup de lithographies très colorées
comme ce Rhinocéros auquel elle a ajouté des collages.
Jeu : Retrouver les couleurs du rhinocéros à travers un puzzle.
Le Golem, 1972, Jérusalem
Cette sculpture représente un être fabuleux apparu dans la religion juive. Le
Golem est un tas de terre glaise auquel on peut donner vie grâce à une formule
magique. L’artiste lui a donné une apparence monstrueuse avec 3 langues qui
servent de toboggan. Le Golem représente aussi la réconcilitation entre 3 religions -Juive,
Chrétienne et musulmane- qui cohabitent à Jérusalem.
Jeu : Faire glisser des petits personnages sur les trois toboggans.
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Le Cyclop, 1969- Milly la Forêt
Enfant, elle vivait dans une maison pleine de miroirs, car sa mère aimait s’y
admirer. Plus tard, elle a orné plusieurs sculptures de bouts de miroirs comme la
tête du Cyclop, oeuvre monumentale faite en collaboration avec Jean Tinguely.
Jeu : Mettre un chapeau comme Niki de saint Phalle et se regarder dans un miroir.
Les maisons de Niki :
Maison Nana 2, 1966 -87 : Certaines Nanas sont si grandes que l’on peut y
pénétrer. Celle-ci mesure 3 m de haut, Niki rêvait de vivre à l’intérieur d’une
sculpture : “Un espace tout en rondeurs ondulantes sans aucun angle pour
m’effrayer ou m’attaquer”.
Tête de squelette - chambre de méditation-, 1990
L’Impératrice : C’est une déesse mi-animale mi-humaine qui ressemble à un sphinx. Niki s’est
installée pendant plusieurs années à l’intérieur en 1982. C’est de là qu’elle supervisait
l’aménagement du jardin des tarots.
“Le temple idéal”, 1991 : c’est une église où toutes les religions peuvent se rencontrer
Jeu : jeu de contruction.
Rêve de légende, Califia
Niki de saint Phalle a toujours été fascinée par la culture des Indiens d’Amérique.
Califia est une reine noire vêtue d’une armure dorée, chevauchant un aigle. Elle était
capable de dompter tous les animaux, même ceux dont elle avait peur, comme le
serpent.
Cette immense sculpture est entièrement recouverte de mosaïques.
Jeu : Décorer la reine Califia avec des morceaux de mosaïques.
ATELIERS
Le rhinocéros
Dans cet atelier, les enfants dessinent sur une grande feuille noire, la silhouette d’un immense
rhinocéros avec des pastels. Ils partagent le corps de l’animal en plusieurs parties de différentes
formes qu’ils colorient de couleurs vives auxquelles peut s’ajouter également du collage de
graines, perles...
Jardin imaginaire
Niki de Saint Phalle a créé et agencé beaucoup de lieux publics comme des places ou des jardins.
Sur un support en carton qu’ils peignent ou décorent en collage de papiers colorés, les enfants
imaginent un jardin peuplé de sculptures fantastiques en pâte à modeler ou en argile.
Voyage féérique
Les enfants dessinent aux pastels de couleurs vives un paysage imaginaire en introduisant
plusieurs éléments de contes comme un château, des personnages merveilleux, de la végétation
luxuriante, des animaux...Ils terminent le tableau par du collage de papiers brillants ou de
paillettes.
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La reine du désert
Pour recréer l’atmosphère du désert, les enfants réalisent un fond aux pastels avec de l’encre dans
les tonalités de jaune, orange. Puis ils dessinent sur d’autres feuilles des animaux tels qu’un
serpent, un lion, un dragon et une dame très colorée, la reine du désert, à la façon de Niki de Saint
Phalle.
IDEES A EXPLOITER EN CLASSE
Créer un immense personnage en papier mâché en réalisant au préalable une structure en grillage
de fer et le peindre avec des couleurs vives.
Décorer, par exemple un bout de mur de la cour de récréation, en imaginant une grande fresque
en collage de mosaïques de toutes les couleurs.
Récupérer pleins de vieux jouets, des perles, des objets du quotidien, des bouts de vaisselle...et
réaliser un assemblage collectif dans du plâtre.
BIBLIOGRAPHIE
Catalogue de l’exposition : Niki, la fée des couleurs! , Claire Merleau-Ponty et Nestor Salas,
Coll. Salut l’artiste !, éd. Seuil Jeunesse et RMN, 2008.
Enfants :
Créer avec Niki de saint Phalle, collectif, éd Sorbier, 2005
Niki de saint Phalle, la vie en couleurs, coll. L’Art et la manière, éd. Palette, 2006.
Les nouveaux réalistes, coll. L’Art et la manière, éd. Palette, 2007.
Adultes :
Le jardin des Tarots, Niki de Saint Phalle, éd.Acatos, 1999.
Niki de Saint Phalle, éd Georges Naef, 2002.
Niki de Saint Phalle, Pontus Hulten, éd Kunst, 1992.
Niki de saint Phalle, tirs et autres révoltes, 1961-1964, Niki de saint Phalle, Ed galerie de france,
1990.
Niki de saint Phalle et Jean Tinguely, l’art et l’amour, Bloum Cardenas et Ulrico Krempel, ed
centro Atlantico De Arte Moderno, 2007.
DVD :
Le monstre de la forêt, Louise Faure, Production Quatre à quatre films, documentaire, 2005.
POUR EN SAVOIR PLUS
Les enfants peuvent aussi découvrir les scuptures de Niki de Saint Phalle au Musée d’Art
moderne et d’Art contemporain de Nice (www..mamac-nice.org), au Sprengel museum à
Hanovre (www.sprengel-museum.de), au Jardin des Tarots en Toscane, à la fontaine Stravinsky à
Paris, Beaubourg...
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Exposition temporaire à la Tate Gallery de Liverpool du 1 février au 5 mai 2008
(www.tate.org.uk/liverpool)
DEROULEMENT DE LA VISITE
Le Musée en herbe propose :
Soit une visite - jeu : accueil et visite de l’exposition (durée 1 heure). Un animateur accueille les
enfants et leur présente l’exposition dans son ensemble (10 à 15 mn). Les enfants parcourent
ensuite l’exposition avec les accompagnateurs (un par groupe de six). Chaque groupe est guidé
par un livret-jeu distribué au début de l’exposition qu’ils remportent avec eux à la fin du
parcours. N’oubliez pas d’apporter des crayons à papier !
Soit une visite et un atelier : après la visite de l’exposition, les enfants réalisent un atelier d’arts
plastiques
(durée de la visite et de l’atelier : 2 heures).
INFORMATIONS PRATIQUES
Heures d’ouverture : tous les jours de 10h à 18h, le samedi de 10h à 18h.
Métro : Sablons.
TARIFS :
Visite simple :
Groupes jusqu'à 15 enfants : 27 €
Groupes de plus de 15 enfants : 54 €
(gratuit pour les accompagnateurs)
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Visite et atelier :
Groupes jusqu'à 15 enfants : 54 €
Groupes de plus de 15 enfants : 108 €
(gratuit pour les accompagnateurs)
Prévoir l’entrée au Jardin d’Acclimatation (obligatoire): 1,15 € par personne pour les groupes.
Afin de vous accueillir dans les meilleures conditions et de respecter l’organisation des visites,
nous vous prions d’être ponctuels.
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