Les modèles de bateaux, très nombreux dans les

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Les modèles de bateaux, très nombreux dans les
Les modèles de bateaux, très nombreux dans les tombes du Moyen Empire,
apparaissent à la fin de la Vème dynastie, à Saqqarah, non pas dans la tombe, mais
dans des fosses à l’extérieur de la tombe. Les tombes royales ont lancé la mode. On
continue à trouver ces modèles de bateaux après le Moyen Empire: dans la tombe de
Toutânkhamon, et dans les tombes royales du Nouvel Empire, il y avait des
maquettes de bateaux. La VIème dynastie leur ajoute les scènes liées à la biographie
du personnage qui met en évidence toutes les actions administratives ou
gestionnaires qu’il a accomplies de son vivant, ce que l’on voit très bien, par exemple
sur la paroi Ouest de la chambre 31 du mastaba de Mérérouka: de nombreux bateaux
y sont représentés ; à l’Ancien Empire, un bateau représenté est associé à un texte
hiéroglyphique extrêmement court qui dit simplement la mission confiée au
personnage. À la fin de l’Ancien Empire, on voit se développer la représentation des
barques funéraire. Il saute aux yeux que ces bateaux sont incapables de se déplacer
seuls ; ces barques funéraires allaient donc forcément par paire – le remorqueur et la
barque funéraire, et ces paires ont été séparées par le marché de l’art et les fouilles
anciennes. Dans les musées il y a beaucoup de bateaux remorqueurs, moins de
bateaux de voyages ou funéraires.
Petit clin d’œil, avec cette nouveauté par rapport à l’Ancien Empire: la tombe
du Moyen Empire contient des objets à valeur magique, ce qui n’est absolument pas
attesté auparavant : figurines de cire, d’envoutement, objets avec des hiéroglyphes à
valeur prophylactique comme les bâtons magiques, longtemps appelés « ivoires
magiques » du fait de la fréquence de cette matière pour les objets retrouvés,
notamment les canines d’hippopotames.
On a beaucoup plus de statues au Moyen Empire qu’au cours des périodes
précédentes. Pour une simple raison : les statues de l’Ancien Empire ne provenaient
que des nécropoles royales, dans les temples associés aux pyramides, alors qu’au
Moyen Empire nombre de statues proviennent des tombes ou des temples
désormais en pierre. La statue n’est plus seulement funéraire : de nouveaux types
statuaires vont donc logiquement apparaître. Les statues destinées aux temples
généraliseront l’emploi de la pierre dure. Le Moyen Empire réutilise toute la richesse
géologique de l’Egypte, qui avait disparu depuis Nagada III, époque où une
trentaine de pierres dures égyptiennes étaient couramment utilisées. Après Djoser le
nombre de pierres dures tombe vertigineusement, jusqu’aux quatre ou cinq pierres
utilisées à l’Ancien Empire. Le corpus est donc bien plus important composé
d’œuvres datées avec bien plus de certitude et donnant des critères de datation bien
plus fiables. Cette période doit être approchée d’abord par l’étude des attitudes et
des attributs, et ensuite par les portraits.
Jusqu’au milieu de la XIIème dynastie, il n’y a rien de nouveau, l’art statuaire
de cette époque reprend ce qu’il y avait à l’Ancien Empire, c'est-à-dire un roi debout,
les bras le long du corps, ou assis, tenant le linge dans la dextre, en sphinx à Némès.
Ensuite, Il faut couper en deux périodes : l’art du début du Moyen Empire
jusqu’à Sénousret II, puis l’art de Sénousret III et de ses successeurs. La grande
innovation de la statuaire royale du Moyen Empire est de représenter pour la
première fois, le roi, les deux mains ouvertes posées à l’avant de son pagne ce qui
correspond à l’attitude de la prière. Pour Sénousret III, cette attitude « de la prière »
n’est montrée que pour le roi debout. Sous son fils Amenemhat III, on voit apparaître
cette attitude pour le roi assis. Traditionnellement en Egypte depuis Radjedef, le roi
était assis, la main gauche ouverte posée à plat sur la cuisse gauche, le poing droit
fermé posé sur la cuisse droite, tenant le linge. Jamais les deux mains à plat posées
sur les cuisses. Cette nouveauté statuaire est le reflet d’une évolution religieuse.
C’est avec Sénousret Ier que l’on voit apparaître les premiers piliers
osiriaques. Le roi ne porte plus le costume jubilaire, mais le linceul qui enveloppe
corps jambes et pieds, donnant l’image d’une momie. Ces piliers migreront chez les
particuliers dans le courant de la XIème dynastie.
Aux débuts du Moyen Empire, on a vraiment des portraits très semblables :
oreilles très petites, placées parfois très haut : classiquement le haut de l’oreille était
aligné sur le sourcil, et c’est plutôt le bas de l’oreille au niveau du sourcil pour
Sénousret Ier. Les yeux sont assez petits, sans paupière, le nez est pointu. Des petits
détails royaux, une bouche qui fait la moue en retombant en mi-lune, ou des petites
fossettes au coin des lèvres, permettent de dater les contemporains privés.
À l’Ancien Empire, on a à partir de Radjedef, des groupes statuaires du roi et
son épouse. L’épouse fait la moitié ou un sixième de la taille du roi. Avec
Menkaouré, avant-dernier roi de la IVème dynastie, on a dans le groupe de Boston, la
reine pour la première fois de la même taille que le roi ou presque, comme chez les
particuliers. Au Moyen Empire, dans les groupes représentant le roi et sa famille, il y
aura assez fréquemment plusieurs femmes. Ces groupes sont malheureusement
souvent fragmentaires, avec des inscriptions illisibles.
L’autre grande innovation de l’art de la XIIème dynastie, c’est l’apparition de
statues de reines seules.
Au Moyen Empire, la stèle cintrée réapparaît. Elles existaient à l’époque thinite à
Abydos, mais à l’Ancien Empire, les stèles ne sont pas cintrées dans leur partie
supérieure. Il y a des stèles pancartes rectangulaires, avec ou sans corniche à gorge.
Sous Sénousret Ier, la séparation entre le texte et l’image est très nette. Cette nouvelle
mise en page perdurera, au-delà de l’époque romaine jusqu’à l’époque chrétienne. En
avançant dans le temps, le texte descend du cintre, qu’on va utiliser pour autre
chose : à partir de la seconde moitié de la XIIème dynastie, on verra dans le cintre le
disque solaire ailé, des yeux Oudjat, avec ou sans le hiéroglyphe « Shen ».
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Sesh, qui n’engage que lui