L`exercice est le meilleur moyen pour soigner un cœur malade
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L`exercice est le meilleur moyen pour soigner un cœur malade
LA PRESSE DOSSIER L’exercice est le meilleur moyen pour soigner un cœur malade INUTILE DE GREFFER UN CŒUR D’ATHLÈTE DE 18 ANS À UN SEXAGÉNAIRE CARDIAQUE ET EN MAUVAISE FORME PHYSIQUE... Marie Caouette, le 10 mai 2005 / - Les ressemblances entre les affaires et le sport d’élite sont frappantes. Inutile de greffer un cœur d’athlète de 18 ans à un sexagénaire cardiaque et en mauvaise forme physique. Une musculation affaiblie empêchera le nouveau cœur de donner un rendement optimal. ”Cela fait quelques années qu’on en a des preuves“, dit Jean Jobin, docteur en éducation physique et chercheur en prévention et réadaptation à l’hôpital Laval à Québec. L’exercice produit le même effet, sinon un effet plus grand, sur les gens malades du cœur ou des poumons, que la prise de pilules, précise le Dr Jobin. Le spécialiste est l’organisateur du 4e symposium international sur la prévention et la réadaptation cardiorespiratoire qui se termine aujourd’hui à Québec. L’exercice agit sur l’ensemble de l’organisme et sur tous les systèmes corporels, dit-il. ”Trouvez-moi une pilule qui fait ça ! “ Le spécialiste constate que, malgré cela, bon nombre de médecins n’encouragent pas encore suffisamment leurs patients à bouger. “Il suffit de les faire bouger pour qu’ils utilisent leurs muscles. On ne les protège pas en leur conseillant le repos, au contraire.” Le pavillon de prévention des maladies cardiaques (PPMC) rattaché à l’hôpital Laval, accueille 2000 clients, dont la moitié seulement sont des patients cardiaques qui veulent se remettre en forme. À Québec, moins de la moitié des gens qui souffrent de maladies cardiaques ou respiratoires font de l’exercice sur recommandation de leur médecin. En dehors de Québec et de Montréal, ce pourcentage baisse à moins de 3%. Or, tout le monde devrait avoir accès à des services de réadaptation, dit-il. Le Dr Jobin résume ainsi la mécanique qui lie les muscles au cœur et aux poumons : “Le corps est une machine faite pour fonctionner. Quand elle s’arrête, elle s’auto-détruit.” Les muscles sont les pistons du moteur de la ”machine” corporelle qu’il compare à une voiture; le cœur et les poumons en sont les pompes à huile et à air. Le cœur et les poumons servent à faire fonctionner le corps, poursuit-il. “Ils ne vont nulle part tout seuls.” La détérioration des muscles d’un patient cardiaque peut même prédire avec certitude la mortalité, avance-t-il encore, car des muscles atrophiés deviennent une surcharge pour le cœur fatigué. Il y a une espèce de cercle vicieux puisque les maladies cardiaques et respiratoires sont des conséquences nocives sur la musculature. Le spécialiste constate qu’une intervention thérapeutique qui se limite aux organes malades (le cœur ou les poumons) ne produit que des effets limité. Il faut traiter l’ensemble du corps (dont les muscles) pour redonner une qualité de vie aux patients.