Comme Il Vous Plaira, William Shakespeare Acte I, scène I Entrent

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Comme Il Vous Plaira, William Shakespeare Acte I, scène I Entrent
Comme Il Vous Plaira, William Shakespeare
Acte I, scène I
Entrent Orlando et Adam.
ORLANDO
Dans mon souvenir, Adam, c'est la raison for laquelle il ne m'a légué que mille pauvres
couronnes. Et comme tu le dis, il chargeait mon frère, pour prix de sa bénédiction, de m'élever
comme il faut. Et c'est là le début de mes peines. Mon frère Jacques, il l'entretient à l'Université;
et la rumeur parle avec émerveillement de ses progrès. Et moi, il me retient comme un rustre à la
maison ou, pour mieux dire, il me garde ici à la maison sans m'élever: car peut-on dire qu'on
élève un gentilhomme de ma naissance quand on le traite comme un boeuf à l'étable? Ses
chevaux sont mieux soignés car, outre que, bien nourris, ils se portent à merveille, on leur
apprend le manège et, à cette fin, on engage à grands frais des écoyers. Tandis que moi, son
frère, tout ce que je gagne sous sa tutelle, c'est de grandir et, pour cela, je ne lui ai pas plus
d'obligation que ses bêtes sur leur tas de fumier. A côté de ce rien qu'il m'accorde à profusion, le
peu que la nature m'a donné, le traitement qu'il m'inflige semble fait pour me le retirer. Il me
laisse manger avec ses valets de ferme, me refuse la place d'un frère, et fait tout ce qu'il peut pour
saper la noblesse de ma naissance par l'éducation qu'il me donne. Voilà, Adam, ce qui m'afflige;
et l'esprit de mon père, que je sens en moi, commence à se rebeller contre cette servitude. Je n
l'endurerai pas plus longtemps, m¨ºme si je ne connais pas encore le moyen raisonnable d'y
échapper. .

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