Moi et les Autres

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Moi et les Autres
Moi et les Autres
Je m'appelle Vincent, à 16 ans je n'ai jamais prononcé un mot. Pour la simple raison que je ne
comprends pas les autres qui, eux aussi ne me comprennent pas. Les autres me méprisent : je
ne suis pas comme eux
C'est un autiste et il ne parle pas, il est différent de nous. Il se fait insulter, on se moque de lui
les gens ne l'aiment pas à cause de sa maladie, c'est un handicapé.
Les médecins font des expériences, des tests pour savoir, pour comprendre comment je
fonctionne, comment ça marche là-haut : dans ma tête .Je vis la moitié du temps chez moi,
l’autre à l'hôpital, dans le bureau de la psychologue ...
Dimanche dernier je suis allé voir un concert au zénith d’Orléans où j'ai découvert le piano,
mais comme d'habitude, je sentais le regard des autres plein de mépris, de moquerie et de
curiosité pour certains...
Il y a un autiste au fond de la salle. Il écoute la musique, les yeux fermés, il oscille d'avant en
arrière au rythme de la mélodie. Pendant l'entracte, il se met à tourner en rond en sifflotant
sans une fausse note ce qu'il venait d'entendre en ponctuant le rythme de ses mains. Quelques
personnes, sidérées de la justesse avec laquelle il fredonnait le morceau de piano, le
regardaient les yeux ronds.
Mais très vite les insultes, les moqueries fusèrent : les autres ne l'acceptaient pas, lui, l'Autiste.
Il se mit à pleurer, recroquevillé, dans un coin, sous les rires et les huées.
Seul, dans un coin je pleurais, sous les injures et la haine des autres, sans une personne pour
me consoler, assez courageuse pour défier le regard des autres. J'écoutais la suite du concert,
en sortant juste avant la fin pour éviter les moqueries des autres.
Depuis le concert, j'essaie par tous les moyens de me procurer un piano .Aujourd'hui je vais
chez ma grand-mère : il y en aura peut-être un dans le grenier.
Il entra dans une grande maison du quarter riche de Tours, une vieille dame l'accueille et le
prends dans ses bras : avec une autre dame qui semble être sa mère c'est la seule personne à
pouvoir
le toucher sans déclencher des cris.
En entrant chez ma grand-mère, je les regardais elle et l'escalier du grenier à tour de rôle et
elle m'y conduit. En pénétrant dans la pièce, je remarquais une sorte de table recouverte d'un
drap. Je l'enlevais en regardant ma grand-mère les yeux brillants. Elle m'expliqua que c'était
l'antique piano de son père et me fit écouter un morceau de Mozart que je rejouais trois
minutes après sans une fausse note sous ses yeux éberlués.
Il était sur scène sous les hourras de la foule, il était applaudi, sa musique étant magnifique : il
arrivait à faire ressentir ses sentiments à travers ses morceaux.
A la fin de la 1ere représentation, il se leva et cria :
Merci !

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