un autre soir.

Transcription

un autre soir.
G6 Team & Fée du Cinéma
présentent
un autre soir.
court-métrage / fiction
écrit et réalisé par Matthieu Silberstein
Février 2008
"C'était un soir.
Un comme tous les autres.
Un dîner. Un ameutement.
C'était un soir comme tous les autres.
Comme tous les autres."
Puis,
plus tard dans le film,
une fissure dans le mur.
"Non.
Le coup du coup de foudre,
c'était trop cliché.
Je savais que tu n'aimerais pas.
Et puis ça faisait deux fois coup…"
'Un autre soir." – Notes d'intentions.
Un individu au milieu d'un groupe.
La voix intérieure face au bruit des alentours.
Celle que nous avons tous, quelque part, en off.
Celle que nous écoutons de temps en temps.
Celle qui, malgré tout, nous différencie du loup.
Une histoire de société.
Une histoire d'amour.
Une histoire de jeunesse.
Un post-it pour ceux qui se croient seuls…
Une parole déconstruite
qui cherche à donner du sens,
qui cherche à mettre de l'ordre dans le chaos du quotidien.
Des changements d'adresse (je – nous – vous – tu)
comme une interrogation sur notre place dans le monde,
autour de la table, dans le poste de télévision.
Des changements de temporalité (passé – présent – futur)
comme une interrogation sur notre place dans le temps que nous traversons.
La scène de théâtre, le dessin animé, le globe :
d'autres espaces à explorer.
Des refuges d'imaginaire.
Des lieux permettant d'autres rencontres.
Le sens caché des mots, des gestes, des actes
dans le huis clos de la petite perspective.
Un cadre fonctionnant comme une fenêtre sur l'intimité
au milieu d'un groupe agissant comme un cache sur le reste du monde.
Une caméra pour alliée.
Redonner un espace de parole à la voix humaine au cœur d'une société qui parle beaucoup,
qui parle fort, qui se vante tous les jours de ses nouveaux moyens de communication, mais qui
ne s'écoute finalement plus vraiment.
Un film court.
Pour se rappeler, même brièvement,
que certains soirs ne sont pas comme tous les autres.
Une comédie poétique.
MS
"Un autre soir"
Scénario de
Matthieu Silberstein
20 novembre 2007
1
INT. NUIT - UN SALON DANS UN APPARTEMENT.
1
Un dîner dans un appartement. Une longue table autour de
laquelle une dizaine d’invités sont rassemblés. Ils ont entre
18 et 20 ans. Ils boivent, parlent, fument, s’agitent.
Au bout de la table, un JEUNE HOMME.
LA CAMÉRA FILME LA TABLE EN PLONGÉE PUIS ENTAME UN
PANORAMIQUE VERTICAL POUR TERMINER SON MOUVEMENT DERRIÈRE LE
JEUNE HOMME, SA NUQUE EN AMORCE SUR LA TABLE AGITÉE.
Du bruit. Aucune parole distincte.
La voix off du JEUNE HOMME, enveloppée d’un léger écho, tente
de se faire une place dans le bruit ambiant. Il a le regard
vague.
LE JEUNE HOMME (V.O.)
C’était un soir.
Un comme tous les autres.
Un dîner. Un ameutement.
Un soir comme tous les autres.
Comme tous les autres.
Sous la table, tous les invités portent une paire de
Converse. Toutes de couleurs différentes.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Dans cette petite perspective, je
ne savais pas quoi faire pour ne
plus m’ennuyer.
J’ai donc allumé une 75e cigarette.
Comme vous.
Parce que vous aussi, vous vous
ennuyez.
Il allume une cigarette.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Mes oreilles s’étaient mises en
mode répondeur. Mon goût et mon
odorat avaient disparu (conséquence
des 74 cigarettes précédentes).
Quant au toucher, je n’y songeais
même plus.
Dans son assiette, un grand nombre de mégots écrasés.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Seul mon regard était encore en
état de marche. Une vieille
habitude...
Dans la petite perspective qu’il me
reste, je tente donc de l’élancer.
Il tourne la tête. (raccords regard)
Un autre soir. 1
A sa gauche, ils sont trois. Les mains du premier ouvrent une
bière, celles du second préparent une ligne de poudre
blanche, celles de la troisième roulent un joint.
A sa droite, une fille (FILLE 1) assise sur les genoux d’un
type, repousse la main qui tente de remonter le long de sa
cuisse.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Bon...
Le regard aussi allait bientôt
s’ennuyer !
Trop petite perspective.
Vite, je dois trouver autre chose.
Essayer.
Montrer les dents peut-être.
FILLE 1 tourne la tête en sa direction.
Il lui sourit. Elle sourit en retour.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Ah, enfin. Un rappel d’humanité...
Quelques secondes presque
sympathiques.
Le petit ami de FILLE 1 (sur qui elle est assise) tourne la
tête à son tour et jette un regard très agressif au JEUNE
HOMME. Celui-ci range immédiatement son sourire.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Non vite ! On referme !
Ca non plus ce n’était pas
possible. Un rappel de l’être
humain.
On va m’accuser d’avoir les dents
longues.
Bon...
Il éteint sa cigarette.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Je suis là. Sans l’être.
Il est encore trop tôt pour partir.
C’est écrit quelque part.
Dans le programme télé du soir sans
doute.
Je continue donc mes recherches.
Je baisse les yeux. Pour voir.
Et là, je m’aperçois.
Moi aussi.
Moi aussi, je me suis fait avoir.
Quel con.
LE JEUNE HOMME porte également une paire de Converse.
Il esquisse un petit sourire désabusé.
Un autre soir. 2
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Moi et ma prétention...
(un temps de silence)
Allez ! La laisser tomber.
Relever la tête.
Il relève la tête.
FLASH : CHANGEMENT DE DÉCOR ET D’ÉCLAIRAGE
2
INT. NUIT - UNE SALLE DE THÉÂTRE
2
(Raccord sur le mouvement de tête.)
La table et ses invités sont désormais sur une scène de
théâtre, éclairés par une douche. Le dîner continue.
LE JEUNE HOMME (V.O.)
Nous sommes au théâtre.
Là où nous n’allons jamais.
Il n’y a aucun spectateur.
Evidemment, notre petit théâtre
n’intéresse personne d’autre que
nous-même.
En effet, la salle est vide.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Il n’y a aucun spectateur
évidemment.
Il y en aurait même que nous n’en
n’aurions rien à faire.
Notre quatrième mur est bien élevé.
Là. Solide. Imperturbable.
Les lumières des gradins s’éteignent progressivement.
LA CAMÉRA REVIENT SUR LE JEUNE HOMME ET ENTAME DEUX
MOUVEMENTS PANORAMIQUES.
SPLIT SCREEN : SUR LA PARTIE GAUCHE DE L’IMAGE, LA CAMÉRA
EFFECTUE UN PANORAMIQUE LATÉRAL SUR LES INVITÉS À SA GAUCHE.
SUR LA PARTIE DROITE, LA CAMÉRA EFFECTUE UN PANORAMIQUE
LATÉRAL SUR LES INVITÉS À SA DROITE. LES DEUX PANORAMIQUES SE
REJOIGNENT SUR LA CHAISE VIDE, À L’AUTRE BOUT DE LA TABLE.
FIN DU SPLIT SCREEN
LORS DES DEUX PANORAMIQUES, NOUS VOYONS LES INVITÉS BOIRE,
HURLER, RIRE, S’AGITER, UN PEU DE COCAINE, BOIRE ENCORE.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Etait-ce un hasard, un acte
inconscient, ou bien était ce de ma
faute à moi si, une fois de plus,
je me suis retrouvé en bout de
table, avec personne en face ?
(MORE)
Un autre soir. 3
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Moi et ma prétention au bout de la
table.
Et vous autour, vous aussi qui vous
ennuyez.
Et vous, où est ce qu’elle va bien
pouvoir vous emmener votre
prétention ?
Une sonnerie de porte.
FLASH : RETOUR AU DECOR INITIAL
3
INT. NUIT - UN SALON DANS UN APPARTEMENT BOURGEOIS.
3
LE JEUNE HOMME (V.O.)
Puis une sonnerie. Une sonnerie qui
vient rompre le bruit.
Une fissure dans le mur.
Un type quitte la table et sort de la pièce.
On l’entend ouvrir une porte d’entrée. Il revient.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
C’était un soir comme tous les
autres.
LE JEUNE HOMME lève la tête.
Deux jeunes filles entrent dans la pièce.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Ce n’était pas très clair. Une
figurante, une actrice nouvelle ?
Tu ne faisais pas partie de la
distribution initiale.
Les deux filles restent debout. L’une salue tout le monde à
tour de bras. L’autre semble plus gênée. Elle sourit
timidement, esquisse des bonjours. C’est elle qu’il regarde.
Elles s’asseoient finalement toutes les deux à l’autre bout
de la table.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Ce n’était pas très clair.
Pas normal, pas quotidien.
Il y a pourtant des milliards de
filles sur terre.
J’ai donc essayé de comprendre.
Pour m’occuper.
Pour me rassurer aussi peut-être.
C’est allé si vite...
Plusieurs extraits ont défilé à 24
images par nanosecondes. Plusieurs
paroles ont résonné au milieu des
notes.
(MORE)
Un autre soir. 4
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Plusieurs mots se sont inscrits sur
des feuilles de papiers.
Et puis, non, le coup du coup de
foudre, c’était trop cliché.
Je savais que tu n’aimerais pas.
Et puis ça faisait deux fois “coup” !
Alors, je suis parti à la recherche
d’une autre réponse. J’ai repensé à
cette conversation que j’avais eu
un autre jour avec un scientifique.
Cette fois-là, c’est moi qui
n’avait pas aimé.
Que m’avait-il expliqué ?
Un échange de...
Non : un transfert de...
Quel était ce mot très moche qu’il
avait utilisé déjà ?
Ah, oui !
Un transfert de phéromones...
MÉLANGE IMAGE RÉEL/ANIMATION 3D
UN PETIT PERSONNAGE EN 3D SORT DE LA CHEVELURE DE LA JEUNE
FILLE ET SE POSE SUR SON ÉPAULE. A TRAVERS UNE PAIRE DE
JUMELLES IL REGARDE LE JEUNE HOMME À L’AUTRE BOUT DE LA
TABLE. IL A UN PETIT SOURIRE MALIN, SE RETOURNE, ET SIFFLE.
LE PHÉROMONE
Ok, les gars, c’est bon !
Celui-là il est pour nous !
CINQ AUTRES PETITS PHÉROMONES LE REJOIGNENT SUR L’ÉPAULE DE
LA JEUNE FILLE. ILS S’ÉLANCENT ET S’ENVOLENT AU DESSUS DE LA
TABLE POUR VENIR S’ÉCRASER DANS LE COEUR DU JEUNE HOMME À
L’AUTRE BOUT DE LA TABLE.
FIN DU MÉLANGE IMAGE RÉEL/ANIMATION 3D
LE JEUNE HOMME abaisse légèrement la tête et rit avec luimême.
LE JEUNE HOMME (V.O.)
C’est toujours un beau refuge
l’imagination.
Il relève la tête. Il la regarde.
Un bref instant, elle le regarde aussi.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Etait-ce un hasard, un acte
inconscient ou bien était-ce de ma
faute si, enfin, tu étais quelqu’un
en face de moi ?
(MORE)
Un autre soir. 5
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Tu me semblais différente.
J’ai donc fait tomber ma
fourchette.
LE JEUNE HOMME fait en effet tomber sa fourchette.
Il passe sous la table pour la ramasser.
A l’autre bout de la table, elle ne porte pas de Converse
mais des ballerines noires.
Son amie elle par contre, porte bien une paire de Converse.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Oui.
Tu étais bel(le) et bien
différente.
Mais encore trop loin.
Attendre encore... Ce que je
n’aime pas attendre !
On s’ennuie dans les salles
d’attente. Que faire ?
Prendre son portable ?
En espérer une sortie provisoire,
une aire de repos...
LE JEUNE HOMME sort son téléphone portable de sa poche.
L’écran digital n’indique rien de particulier.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Rien. Evidemment.
Le 4e mur est en place depuis
longtemps.
Alors : quoi d’autre ?
Il tourne la tête. Il aperçoit un globe au coin de la pièce.
FLASH : CHANGEMENT DE DÉCOR ET D’ÉCLAIRAGE
4
INT. SOIR - UN SALON VIDE
4
Dans le salon, la table a disparu. Elle est remplacée par une
télévision diffusant des images du dîner en cours.
LE JEUNE HOMME (V.O.)
A Sydney, ils dorment.
A New York, ils travaillent encore.
De toute façon, le voyage n’est pas
possible.
Pas ici. Pas maintenant.
L’espace est étriqué autour de la
table.
Le voyage n’est pas possible.
Pas plus que dans le programme télé
du soir.
L’espace est étriqué autour de la
table. Tout petit.
On appelle ça un aquarium.
Il paraît que cela fait partir...
(MORE)
Un autre soir. 6
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT'D)
Peut-être que l’on devrait partir
dans des espaces un peu plus
grands. Allonger la perspective.
Peut-être que...
Les images du dîner diffusées par le téléviseur se
brouillent. Désormais, des images d’enfants soldats en
Afrique, de jeunes prostituées dans les pays de l’est, de la
jeunesse vivant dans les bidonvilles d’Amérique du Sud,
d’enfants mutilés par des bombes anti-personnelles aux
Philippines, occupent l’écran de télévision, accompagnées
d’une bande son de coups de feu, de cris de femmes,
d’explosions.
Puis l’image se brouille à nouveau. La neige envahit l’écran.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Peut-être que l’on devrait faire
autre chose.
FLASH : RETOUR AU DECOR INITIAL
5
INT. NUIT - UN SALON DANS UN APPARTEMENT BOURGEOIS.
5
Le jeune homme ouvre les yeux. Il la regarde discrètement.
LE JEUNE HOMME (V.O.)
Peut-être qu’un jour nous ferons
quelque chose.
(un temps)
Bon allez ! Insister.
Je ne suis pas patient.
Revenir à la petite perspective
autour de la table.
Le téléphone en mode répondeur,
remettre mes oreilles en mode
général. Pour voir.
Au milieu du bruit ambiant, des paroles deviennent
distinctes.
Un type : “Wow, c’est qui la petite bombe qui vient d’arriver
?”
Un autre type : “Je ne sais pas mais je la ramènerai bien
dans mon pieu”
Aussi vite qu’elles sont apparues, les paroles distinctes
disparaissent. Le bruit ambiant redevient sourd.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Oula non ! Vite ! On referme.
J’ai refermé. Instinct de survie.
J’ai refermé. Sinon, moi aussi,
j’allais devenir une bombe.
C’est vrai.
(MORE)
Un autre soir. 7
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
On m’explique que certains
n’acceptent pas qu’on touche à leur
Dieu, alors pourquoi, moi, je devrais
tolérer qu’on parle d’elle comme ça ?
Deux types assis à la gauche du JEUNE HOMME regardent LA
JEUNE FILLE en se parlant discrètement à l’oreille. Ils
sourient bêtement.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Il ne leur en fallait pas plus.
Ils ont montré les crocs. Et dire
qu’on m’a accusé d’avoir les dents
longues.
Ah ! Peut-être que je ne peux pas
leur en vouloir. D’autres font tout
pour exciter les loups à longueur
de journée. Trop d’images...
Un instant de silence.
Soudain, LE JEUNE HOMME a le regard grave.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Est ce que moi aussi, j’étais comme
eux ce soir là ?
La question m’effraie quelques
secondes, quelques semaines.
Mais non. Bien sûr que non.
Je t’assure que non.
Rappelle toi.
Je suis au bout de la table.
Je n’aurais jamais dû ouvrir les
oreilles.
Ils ont failli me convaincre.
Ne plus insister.
Accepter ma position géographique
du moment.
Mais en chercher une autre
prochainement.
J’étais au bout de la table.
Encore trop loin.
Une armée d’obstacles entre nous :
LA CAMÉRA ENTAME UN TRAVELING ARRIÈRE AU DESSUS DE LA TABLE,
PARTANT DU JEUNE HOMME POUR FINIR DERRIÈRE LA JEUNE FILLE.
Un nuage de fumée, rejeté par un fumeur, envahit le cadre.
De part et d’autre de la table, deux invités trinquent avec
de grands verres de bière remplis à ras bord.
Deux filles se rapprochent l’une de l’autre par dessus la
table et se murmurent à l’oreille.
Un autre soir. 8
LE TRAVELING CONTINUE SON TRAJET AU DESSUS DE LA TABLE.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Toujours les mêmes rires, les mêmes
mots, les mêmes rythmes, la bêtise
même parfois.
Et toujours cette même peur.
Peur d’être différent pour les uns
ou de ne pas l’être assez pour les
autres.
Agités mais immobiles.
LE TRAVELING TERMINE SA COURSE DERRIÈRE LA JEUNE FILLE, SA
CHEVELURE EN AMORCE SUR LA TABLE AGITÉE.
MÉLANGE IMAGE RÉEL/ANIMATION 3D
Sur l’épaule de LA JEUNE FILLE, LE PHÉROMONE toujours équipé
de ses jumelles, observe LE JEUNE HOMME.
Lorsqu’il abaisse ses jumelles, il fronce les sourcils,
esquisse un petit sourire, puis s’allonge comme au pied d’un
arbre. Il place ses bras sous sa tête, et ferme les yeux.
FIN DU MÉLANGE IMAGE RÉEL/ANIMATION 3D
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Il aurait fallu être un fin
stratège pour franchir tous ces
obstacles.
Malheureusement, je ne suis pas bon
en stratégie.
FADE TO BLACK.
Un autre soir. 9
6
EXT. NUIT - DEVANT LA PORTE DE L’IMMEUBLE
6
Il pleut.
LE JEUNE HOMME se tient à l’abri sous le porche. Il fume une
cigarette.
Soudain la porte s’ouvre. LA JEUNE FILLE et son amie sortent.
L’AMIE
Oh ! Je vais avoir les pieds
trempés !!!
Elles ouvrent le parapluie et s’éloignent en riant, sans même
regarder LE JEUNE HOMME.
Celui-ci ne les regarde pas partir non plus.
LE JEUNE HOMME (V.O.)
Oui.
C’est ainsi que ce serait terminée
une soirée comme toutes les autres.
Mais pas cette fois.
Pas celle-là.
Parce que n’oublions pas que ce
soir nous sommes au théâtre.
Et il manquait encore un coup.
Le troisième.
Le coup de grâce.
La porte de l’immeuble s’ouvre à nouveau.
LA JEUNE FILLE en sort. Seule cette fois.
Elle s’arrête sous le porche, retire le parapluie de son sac
et regarde LE JEUNE HOMME.
LA JEUNE FILLE
On était presque mieux à
l’intérieur, non ?
Presque.
Presque.
LE JEUNE HOMME
LA JEUNE FILLE
Ils sourient en silence.
LE JEUNE FILLE
Tu n’as pas de parapluie ?
LE JEUNE HOMME
Non, j’ai oublié le mien quelque
part...
LA JEUNE FILLE
Tu vas au métro ?
Un autre soir. 10
LE JEUNE HOMME
J’aimerais bien.
LA JEUNE FILLE
Bon, j’accepte de partager le mien
avec toi, mais seulement si tu me
retrouves la station. Mon sens de
l’orientation est un scandale !
Ca marche.
LE JEUNE HOMME
LA JEUNE FILLE
(avec un sourire)
Et je ne fume pas !
LE JEUNE HOMME jette sa cigarette dans le caniveau.
Elle sourit.
LE JEUNE HOMME
Alors, allons-y.
Ils partent sous la pluie.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Je crois que c’est là que j’ai
compris.
LA CAMERA RECULE EN TRAVELING ARRIERE ALORS QUE LE JEUNE
HOMME ET LE JEUNE FILLE S’ELOIGNENT DANS LA PERSPECTIVE DE LA
RUE.
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Je ne sais pas où tu vas m’emmener.
Loin d’eux.
Loin de toi.
Loin de moi aussi peut-être.
Mais quoi qu’il en soit, ce soirlà, tu auras fissuré un mur.
NOIR
LE JEUNE HOMME (V.O.) (CONT’D)
Mais dépêchons nous.
Il parait que le ciel se
réchauffe...
Un bruit sourd d’orage.
Fin
Un autre soir. 11
"un autre soir."
Une coproduction G6 Team et Fée du Cinéma
Ecrit et réalisé par Matthieu Silberstein
Durée prévisionnelle: 12'00
Support de tournage : HD – Couleur
Tournage prévu : Paris, Mai 2008
Contacts
AGNES DUVAL
Directrice de Production
06-12-94-52-09
[email protected]
MATTHIEU SILBERSTEIN
Réalisateur
06-11-07-45-47
[email protected]
http://www.feeducinema.com
MICHEL GALTIER
Directeur de la photographie
06-18-47-58-82
[email protected]

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