Les relations sexuelles

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Les relations sexuelles
Les relations sexuelles
Conférence de Paul Dewandre du 11.11.2002 à Braine-l'Alleud, Belgique
C’est un sujet extrêmement riche, qui peut être abordé de différentes manières et les difficultés qu’on
peut rencontrer, c’est aussi et notamment au travers de ces différences homme-femme.
Qu’on soit différents, on le voit physiquement mais comprendre la psychologie des uns et des autres
au travers des relations sexuelles, c’est peut-être un peu plus délicat parce que personne ne nous en
a jamais vraiment parlé. Les seuls cours qu’on ait pu recevoir, c’est à l’école et on y partait de dessins,
on voyait un pénis et un vagin, et voilà, cela se passe comme cela, et les trompes, etc… en dehors de
cela, c’était un peu le désert de l’information.
La relation sexuelle, pour moi, c’est vraiment central par rapport à la relation dans son ensemble.
C’est cela qui fait la nuance entre une relation amicale et une relation amoureuse, un élément
essentiel et constructif cette dernière relation.
Notons que la relation sexuelle, telle que je l’aborde, c’est dans la perspective d’une certaine durée,
avec un(e) partenaire unique : bref une relation de couple stable.
Donc, on ne peut pas dissocier la relation sexuelle de tout ce que nous avons évoqué durant la
journée. Elle fait partie intégrante de toute notre vie de couple.
Il peut être difficile de parler de relation sexuelle parce que, c’est un sujet qui peut être tabou, que nos
parents n’ont guère abordé et il y a plein d’images qui peuvent être véhiculées par rapport à notre
enfance, par rapport à notre passé.
Mon idée du sexe, au départ, c’était qu’on avait une femme-mère d’un côté et une maîtresse quelque
part, parce que mon père était parti et on me disait qu’il nous avait quittés pour une histoire de fesses
et c’était un peu distordu dans ma tête et notamment le fait que c’était difficile d’être à la fois une mère
et une amante.
La première grande différence c’est que du côté masculin, l’attirance physique va le mettre en contact
avec ses sentiments amoureux. C’est le fait de faire l’amour qui l’ouvre à son côté féminin, qui l’ouvre
à son côté émotionnel.
C’est important de comprendre pour une femme, que quand un homme se rapproche et a envie de
faire l’amour, ce n’est pas uniquement une histoire de fesses, ce n’est pas juste pour cela, car
derrière, il y a cette dimension émotionnelle qui existe bel et bien mais qui n’apparaît pas en premier.
Les femmes peuvent comprendre cela difficilement parce qu’elles fonctionnent de manière inverse.
Pour qu’une femme ait envie de faire l’amour, pour que son désir sexuel soit éveillé, il faut que ses
sentiments amoureux soient actifs. C’est le côté émotionnel qui l’ouvre à son côté physique.
Elles peuvent se dire : « mais quel salaud, il a envie de faire l’amour mais il y a eu cela et cela et cela
» alors que, pour lui, le fait même de faire l’amour le met en contact avec ses sentiments amoureux,
avec son envie, avec ce côté émotionnel.
Mais c’est donc important aussi pour un homme de comprendre que, pour qu’une femme ait envie de
faire l’amour, il faut que des sentiments amoureux soient présents et comment et pourquoi le seront-ils
? Parce que le jardin est bien entretenu, parce qu’il n’y a pas de sable dans la vague et toutes ces
choses là.
Deuxième différence : un sens dans la relation. Qu’est-ce qui me procure du plaisir, de façon
générale, dans ma relation avec Corinne, c’est quand je la vois heureuse, le fait que je la voie
heureuse, moi, cela me comble. Hé bien, c’est la même chose, à la puissance 10 dans la relation
sexuelle.
Où est-ce que je ressens ma compétence masculine, où est-ce que je suis heureux dans ma relation
avec Corinne, c’est quand je vois qu’elle prend du plaisir dans la relation sexuelle avec moi. Je me dis
alors, « comme je suis grand, comme je suis fort » et j’ai alors envie d’ouvrir la fenêtre et d’appeler les
voisins et le leur crier !…On a même dû mettre des doubles vitrages….
Le fait qu’elle prenne plaisir à la relation, c’est cela qui décuple mon plaisir à moi.
De nouveau, l’inverse n’est pas vrai : l’orgasme d’une femme ne va pas dépendre de l’intensité de
l’orgasme de son compagnon et c’est le grand drame pour beaucoup d’adolescents pour le moment,
c’est que les seules formes d’« éducation sexuelle » qu’ils peuvent recevoir, c’est au travers de films
pornos.
Qu’est-ce qu’on y voit ? On voit un homme qui éjacule et du sperme qui coule entre les seins d’une
femme qui s’écrie « …aah, qu’est-ce que c’est bon » En fait, elle s’en fout, cela ne lui fait absolument
rien, cela. Mais toute cette imagerie est faite par des hommes parce qu’ils s’imaginent, de nouveau,
que leur manière de fonctionner est pareille à celle des femmes.
Le plaisir qu’un homme va éprouver va être proportionnel au plaisir qu’une femme va prendre dans la
relation sexuelle mais pas l’inverse.
Autre différence : un homme, quand il est excité sexuellement, il a envie de se libérer d’une certaine
tension qu’il a accumulée dans son corps et à travers l’éjaculation et l’orgasme, il se libère de cette
énergie qu’il a en lui. C’est un relâchement… ça va mieux après. Quand il voit sa partenaire qui a
envie de faire l’amour, il peut imaginer qu’elle a aussi envie de se défaire d’une tension qu’elle a
accumulée et donc, ne perdons pas de temps, libérons-nous et puis, après, cela ira mieux.
Pas de chance, quand une femme a envie, c’est un peu comme une batterie qui se charge petit à
petit. Elle aboutira à l’orgasme quand cette tension sera suffisamment accumulée, la batterie est
chargée à bloc et boum, c’est le feu d’artifice. Donc, il n’y a pas de degré d’urgence pour la femme, au
contraire de l’homme : la notion de temps n’est pas du tout la même dans ces moments-là.
Ce que j’ai oublié de vous dire, messieurs, c’est que tout ce que j’évoque ici, vous le savez
parfaitement. Je n’ai aucune prétention d’apprendre quoi que ce soit à un homme en partageant cela :
on est tous des experts là-dedans, ce n’est qu’une petite révision.
Et donc, un homme fonctionne un peu comme un chalumeau : quand vous mettez le gaz, la
température monte à deux cent degrés tout de suite mais quand on coupe le gaz, elle redescend
aussi vite. En fait, un homme normalement excité, deux, trois minutes de caresses du pénis, il a un
orgasme et l’affaire est faite. Cela ne prend pas beaucoup plus de temps.
Une femme fonctionne plutôt comme un four…plus long à chauffer mais une fois qu’il est chaud,
même quand on coupe le gaz, il reste chaud.
Messieurs, pour chauffer le four, ce n’est pas deux à trois minutes, vous rajoutez un grand zéro : vingt
à trente minutes et dans ces conditions-là, c’est long. Regardez votre montre, regardez le réveil, vous
croyez que vous avez déjà passé un quart d’heure, mais il n’y a que trois minutes depuis que vous
avez commencé car la notion du temps n’est pas la même à ce moment-là.
Dans les fours, c’est un peu comme dans les moteurs diesels. Que faut-il pour que le moteur dure
longtemps : préchauffage, ne jamais l’oublier. Mais c’est quoi ?
C’est toujours commencer par caresser les zones non érogènes chez une femme. Ce qui se passe,
en tous cas les premières fois, l’homme va commencer gentiment, par les cheveux, etc… parce qu’il
ne sait pas jusqu’où il peut aller : c’est par politesse qu’il fait cela sinon il irait droit au but tout de suite.
Quand le stade des débuts est dépassé, il ne souhaite plus perdre son temps avec ces petits trucs-là
qui ne servent à rien. Or, caresser les zones érogènes d’une femme à froid, c’est comme caresser le
pénis d’un homme juste après l’éjaculation : quand c’est mou, ça chatouille, ce n’est pas spécialement
agréable. Souvent les hommes se méprennent aussi, parce qu’ils arrivent le lendemain matin à la
cuisine et sollicitent, par exemple, les seins de leur compagne et puis s’étonnent : « tiens, qu’est-ce
qui se passe, elle n’aime pas alors que hier soir elle aimait bien » Oui, mais hier soir, le four était
chaud tandis que le matin, au lever, à froid, ce n’est pas vraiment excitant.
Donc toujours ce préchauffage, même si on se connaît bien, même si on vit ensemble ou si on est
mariés depuis des années. Voilà pour les hommes.
Mesdames, je vous le disais tout à l’heure, pour nous, il n’y a pas besoin de ce temps de
préchauffage. Ne perdez pas votre temps à nous caresser les cheveux pendant des heures ; allez-y
droit au but ! Ce qui se passe généralement, c’est que l’homme, il arrive ‘pwet pwet’, la main dans la
culotte alors que la femme commence pendant des heures par de légères caresses…Donc, cela se
passe mieux si on inverse !
Autre chose aussi, soyez attentifs, environ 85, voire 90 % des femmes ont un orgasme par la caresse
du clitoris et non par la pénétration vaginale : le clitoris étant l’organe sensible, parlez-en et soyez sûr
de l’endroit où il se trouve, regardez un peu au besoin et prenez votre temps..
Une chose qui peut se révéler importante et qui procure du plaisir, c’est que la femme ne sache pas
où on l’emmène, je veux parler du cadre, de la sécurité de la relation. N’amenez pas dix cosaques
dans la cour, dans la chambre…mais ce qui aide le plaisir chez une femme, c’est quand elle ne sait
pas ce qui va se passer.
Or ce qu’un homme peut avoir tendance à faire, c’est de reproduire, simplement parce que cela a bien
marché, comme cela, la dernière fois. Mais aussi bon que cela ait pu être de cette manière-là, si vous
le faites cinq fois d’affilée de la même manière, alors, la femme va se dire : « O.K. je sais que dans
deux minutes trente, il va dire cela, dans trois minutes cinquante, il va faire cela et en cinq minutes
huit, cela va être terminé » Ne gâchons pas tout ce plaisir de la découverte : « mais où est-ce qu’il
m’emmène ? »
Je ne vous propose pas de prendre des masques de Zorro, vous faites ce que vous voulez, ce n’est
pas dans cette optique-là que je suis, mais cela peut être simplement de commencer un jour par le
sein droit, plutôt que toujours par le gauche ou bien caresser dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre plutôt que le contraire, ou bien de changer de côté du lit.
Un homme se dira : « pourquoi changer de côté du lit ? » Hé bien, pour changer de côté du lit : il ne
faut pas une raison pour cela. Mettez un peu d’imagination, de fantaisie : c’est cela qui procure le
plaisir de la découverte, le plaisir de partager des jeux, etc…C’est difficile de prendre du plaisir dans
quelque chose qui est programmé à l’avance.
La relation sexuelle, c’est un petit peu comme la danse de Rock : il y a des passes qu’on connaît,
mais l’enchaînement d’un bon danseur de Rock, c’est qu’il enchaîne une passe après l’autre sans que
la femme sache quelle va être la suivante. Et le plaisir de la danse, c’est quand, justement, il y a cette
guidance, cet aller et retour de différentes figures. Le génie du bon danseur, c’est de pouvoir bien
combiner.
Dans la relation sexuelle, ce qui donne vraiment du plaisir, c’est quand la femme peut vraiment se
libérer, s’abandonner aux caresses de son partenaire.
Certaines femmes peuvent ressentir une certaine culpabilité : « oh la la, il faudrait que je fasse
quelque chose pour lui aussi » Peut-être est-il intéressant d’inverser le processus. Comme nous, on
est chaud tout de suite, vous pouvez peut-être commencer par nous caresser les zones érogènes et
quand vous pouvez recevoir les caresses sans culpabilité aucune, laissez-vous faire dans les jeux
amoureux : donner, recevoir, échanger, etc… et donc on fait chauffer un peu le four, le chalumeau
monte, on se contrôle, etc…
Et petit à petit quand on arrive à des températures assez chaudes, ce qui peut être gênant bien
souvent, c’est qu’il y a l’idée d’être synchrones, d’avoir un orgasme tous les deux en même temps. «
On se connaît bien, c’est magnifique, la communion parfaite de deux êtres »
C’est peut-être magnifique mais il y a un problème par rapport à cela.
Même si on se connaît parfaitement, ce n’est vraiment pas évident d’arriver tous les deux exactement
au même moment.
Ce qui arrive, c’est que le chalumeau parvient à 200 degrés alors que le four est encore à 195. Alors,
l’homme se dit : « merde, je me suis planté, je me suis gouré » et son sentiment de compétence, il est
au ras des pâquerettes et pour la femme, il manque les cinq degrés d’énergie pour arriver à 200
degrés et ces cinq derniers degrés, on n’est plus trop dans le plaisir. On n’est plus trop dans
l’aboutissement d’un processus amoureux où l’on sait échanger, on est plutôt : « vas-y ma vieille » Ce
n’est pas très gai, du moins, c’est comme cela que l’homme le vit.
Ce n’est pas gai pour l’homme, parce qu’il râle sur lui-même, de s’être loupé et ce n’est pas gai pour
la femme parce que l’énergie de l’homme, ça retombe comme cela et donc elle va le ressentir en
décalage.
Vrai ou pas ? Excusez-moi, cela ne vous est jamais arrivé …
Autre aspect : vivre un orgasme, c’est quelque chose qu’on éprouve intensément dans son corps.
Ce qui est dommage, c’est que durant quelque temps, durant nos jeux, nos caresses, on s’est donné,
on s’est échangé du plaisir l’un à l’autre, on est ensemble dans cette relation magnifique et au
paroxysme de cela, chacun se retire dans son propre corps et on n’est plus là avec l’autre.
Ce qui semble dommage, c’est qu’au paroxysme de cet échange, du jeu amoureux, on se retire
chacun dans son corps pour vivre cette expérience. Donc ce n’est pas nécessairement un idéal d’être
synchrones.
Une solution avec cela, c’est « ladies first », les femmes d’abord. Messieurs, c’est vous assurer que le
four monte bien à 200 degrés et une fois qu’il y est parvenu, comme il continue à rester chaud, une
femme continue à avoir beaucoup de plaisir dans la relation sexuelle après l’orgasme. C’est un peu
difficile à comprendre pour un homme, parce que, lui, après l’orgasme, il ne peut plus faire grand
chose. C’est ainsi qu’il a beaucoup de difficulté à envisager de continuer la relation sexuelle au-delà.
Pour la femme, c’est un bon moment de prolonger.
On peut prolonger cette relation sexuelle où la femme monte à 200 degrés, un bel orgasme et puis
l’homme à ce moment-là, le sens du devoir accompli, ne tient plus à savoir si c’est trop tôt ou pas trop
tôt, il peut y aller à son aise et c’est un beau feu d’artifice aussi.
Dans cette manière-là, on a deux orgasmes pour le prix d’un… parce que, je suis avec Corinne
pendant qu’elle vit son orgasme et puis elle est avec moi et on continue à partager ces moments
ensemble plutôt que d’être chacun dans son coin.
Je suis sûr que vous le faites tous mais… continuez à faire cela ! C’est assez sympa de pratiquer de
cette manière.
Une autre chose à remarquer. L’homme fonctionne un peu comme un soleil. Pourquoi cela ? parce
qu’un soleil, il est levé ou il est couché, c’est assez binaire, oui ou non, barrière levée ou fermée. Le
cycle d’une femme fonctionne plutôt comme une lune. Une femme peut bien être d’accord d’avoir une
relation sexuelle et elle a envie d’aller jusqu’au bout, d’avoir un orgasme, la pleine lune quoi, mais
parfois, quand elle commence, elle ne sait pas très bien jusqu’où elle a envie d’aller et parfois, il n’y a
pas de lune du tout.
Et quand il n’y a pas de lune du tout, ce n’est pas la peine d’essayer, de mettre des masques de
Zorro, de s’accrocher au plafond ; quoi qu’on fasse, elle ne ressent pas dans son corps l’envie ou le
besoin de faire monter le four à 200 degrés. Cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas prête pour une
relation sexuelle.
Un homme n’envisage pas de relation sexuelle sans orgasme ; pour une femme, c’est quelque chose
d’envisageable. C’est donc important, Messieurs, que vous n’exigiez pas de votre partenaire qu’elle ait
un orgasme à chaque rapport. Ne mettez pas une pression inutile sur votre femme. Certains hommes
sont très inquiets : évidemment, comme leur compétence est en question, ils ont besoin de savoir
comment elle a vécu cela et « est-ce que je suis aussi extraordinaire qu’on le dit ? » Rassure-moi làdessus, j’ai besoin de savoir. Ils vont être assez attentifs : « comment c’était cela ? »
Si à ce moment-là la femme répond : « Non, écoute, il n’y a rien » Alors, c’est l’inquiétude : « qu’est-ce
qui se passe ? viagra et tout cela » Il est parti dans des délires pas possibles.
Ou bien la femme se dit : « oh la la, si je lui dis que je n’ai rien eu, il va râler pendant trois jours » et
donc il vaut mieux que je lui dise : « mais oui, c’était très bon mon chéri » et très vite, il peut y avoir
des non-dits qui s’installent pour un truc idiot, pour ne pas le blesser alors que, Messieurs, cela n’a
rien à voir avec votre compétence. C’est simplement que parfois c’est la pleine lune et parfois, il n’y a
pas de lune du tout. Ce n’est pas qu’elle aime ou qu’elle n’aime pas.
Quand j’évoque cela, je ne dis pas qu’une femme ne peut pas avoir d’orgasme. Il s’agit seulement de
respecter le fait qu’une femme n’a pas de lune et de ne pas la forcer à en avoir si elle ne ressent pas,
si elle n’en a pas envie. Si elle en a envie, il s’agit alors de faire le nécessaire, de prendre le temps.
Autre réflexion. Un moment très douloureux, très difficile dans la relation, c’est quand l’homme, excité,
revient et a envie de faire l’amour avec sa partenaire de vie et qu’il prend la porte au nez. Quand
l’homme a envie de partager cette intimité avec sa partenaire et qu’elle lui dit non, ce n’est pas trois
claques qu’il prend, c’est trente. C’est le moment où il est le plus sensible. Si donc il prend la porte
une ou deux fois, que va-t-il se passer, c’est qu’il va arrêter d’initier le mouvement dans la relation. Ce
n’est pas qu’il n’en ait plus envie, c’est qu’il a tellement peur d’une rebuffade de plus (non pas ce soir,
etc) qu’il ne va plus oser proposer ou prendre l’initiative.
Le problème, dans ce cas, c’est qu’il est là plein d’énergie et donc, il l’enfuit complètement et reste sur
des charbons ardents et va vous reprocher le premier truc qui ne lui plaira pas. Cela va avoir une
influence sur tout le reste de la relation et il va devenir susceptible au moindre truc. Ou bien alors, il va
utiliser une autre issue…
Petit à petit, ce qui peut arriver, c’est que certains hommes râlent un peu et concluent que leurs
épouses n’aiment plus faire l’amour.
Dans la société dans laquelle on baigne, on est entouré de films, de messages publicitaires. Par
exemple Claudia Schiffer qui, installée sur le capot d’une voiture, est occupée à nous dire : « toi qui
regarde cette affiche, donne-moi du plaisir » Toute la publicité est tournée vers cette satisfaction
sexuelle des uns et des autres. Et quand, sur un panneau publicitaire, on regarde une femme qui
mange un cornet de glace, c’est assez explicite.
Et en fait, petit à petit, ce que certains hommes peuvent être amenés à penser, c’est que toutes les
femmes adorent faire l’amour, …sauf la leur. Pas de bol quand même, je suis juste tombé sur le
mauvais numéro. Donc, cela peut être très frustrant pour eux et ils vont se convaincre de cette illusion.
Sachez donc, Messieurs, que dans le cadre de la relation, quand il n’y a pas de sable dans la vague,
quand elle est dans la sécurité de la relation, quand le jardin est bien entretenu et fleuri, etc…, une
femme adore autant qu’un homme de faire l’amour.
Souvent on dit aussi : « oui, mais avec les enfants et ci et ça, elle n’aime plus » Ce n’est pas qu’elle
n’aime plus mais véritablement, elle a besoin de cette sécurité, que le jardin soit soigné, etc…
Mesdames, c’est important aussi de comprendre que, si vous devez dire non, mettez quinze paires de
gants, parce que, comme je vous le disais, c’est le moment le plus difficile à vivre pour eux. Vous
pouvez dire : « Ecoute, non, je suis désolée pour ce soir. Mais sache que j’adore faire l’amour avec toi
et c’est merveilleux » Ou, si vous avez besoin de parler, vous pouvez lui dire : « j’ai besoin de parler
un peu avant » On va être toute ouïe à ce moment là. On va pas interrompre, on va tout écouter. Vous
pouvez descendre votre vague sans problème.
Plutôt que dire non, cela pourrait être un bon truc, de dire : « oui, oui, j’ai envie mais j’ai juste besoin
de parler un peu avant » - « Ok, vas-y, parle … »
C’est une suggestion, mais mettez des gants. Quand l’homme arrête d’initier le mouvement, qu’est ce
qui se passe, c’est parfois la femme qui reprend le rôle. Le problème, c’est que quelquefois l’homme
n’aime pas cela non plus.
Quand Corinne me dit : « oh, j’ai envie de faire l’amour ce soir avec toi », j’adore l’entendre de temps
en temps, mais si c’était systématiquement elle qui suggérait la relation, je n’aimerais pas. Parce que
je me sentirais un peu comme le chevalier servant qui est obligé de donner du plaisir à sa princesse
quand elle le décide. Ce n’est plus le prince charmant. Ce serait l’esclave qui doit être disponible au
bon vouloir de sa reine. Et donc, je n’aime pas cela : toujours ce degré de liberté qu’il est important de
garder.
Tout l’art, c’est de laisser la possibilité de la séduction, et ce n’est pas parce qu’on se connaît depuis
trente ans, qu’il ne faudrait plus l’utiliser. Cet art de la séduction, cela fait partie de la relation et cela
correspond assez bien à la sensibilité masculine.
Par rapport à cela aussi, il paraît intéressant de remarquer qu’il peut y avoir différentes manières de
faire l’amour, pour ne pas devoir dire juste oui ou non.
La manière classique c’est la « bonne cuisine maison », c’est le « moule-frites » ici. A Strasbourg,
c’est la choucroute, à Aix, c’est la bouillabaisse, la fondue Savoyarde, le steak-frites si vous voulez.
Corinne a envie de faire l’amour, moi aussi et on est là tous les deux, on fait monter le four et le
chalumeau. C’est important de comprendre que là, trente à quarante-cinq minutes, l’affaire est faite. Il
n’y faut pas toute la nuit parce que parfois on se dit, surtout s’il y a des enfants en bas âge : « oh la la,
je vais être crevé le lendemain » Ce n’est pas pour cela qu’on ne dort plus : relativiser un peu par
rapport aux huit heures de sommeil. Donc, manière classique : on est là, on échange des jeux
amoureux, on est bien, c’est gai, etc…
Autre façon plus rapide : on prend le bain ou quoi, au bout de trois minutes j’y vais, à mon aise et le
contrat est clair, c’est un cadeau que Corinne me fait. Et là, il n’est pas question de faire monter la
température du four, il n’est pas question qu’elle réagisse à quoi que ce soit parce qu’on n’a pas le
temps de le faire. On n’a pas mis la clé de contact du préchauffage que c’est à peu près fini. Là, j’ai un
petit orgasme autour du bassin comme cela et non dans tout le corps comme cela peut être, mais
c’est gentil pour commencer la journée. On démarre du bon pied. Cela, c’est le « quickly »
Quand j’en parle, certaines femmes peuvent se sentir quelque peu utilisées, cela peut leur paraître un
peu dégradant pour elles. Evidemment, il y quelques conditions pour que cela fonctionne. Une femme
a un besoin de caresses non sexuelles beaucoup plus développé qu’un homme. Et le besoin d’être
touchée de manière tendre est très important pour elle. Beaucoup de femmes se plaignent de ce que
leur conjoint ne les prend plus dans les bras que quand il a envie de faire l’amour. C’est donc
important, Messieurs, que vous appreniez à prendre votre conjoint dans les bras pour autre chose
aussi, juste pour la prendre dans les bras, sans arrière-pensée.
La prendre dans vos bras, un petit câlin, tout en vous endormant et si jamais vous avez une érection,
vous vous reculez un petit peu, simplement pour avoir ce moment de tendresse.
Le pendant du « quickly », c’est cela, pouvoir partager ces moments de tendresse de manière
régulière aussi et bien sûr les autres conditions de base : qu’il n’y ait pas de sable, que le jardin soit
bien entretenu. Pour moi, on ne peut sortir la relation sexuelle de la relation amoureuse parce que tout
ce qu’on vit dans le quotidien fait partie aussi de la relation sexuelle.
Dernière manière de faire l’amour, c’est le trois étoiles, vous allez commencer le matin par un petit
déjeuner au lit, bouquet de fleurs, vous marquez plein de points durant la journée, plein de petites
choses, de petites attentions, le dîner aux chandelles, les violons, la totale. Et c’est pas idiot d’aller à
l’hôtel même si c’est dans la même ville.
Le plaisir de la relation, je vous le disais, c’est que la femme puisse s’abandonner, se laisser aller aux
caresses de son partenaire. Le problème est que, quand elle est dans son cadre familial, dans la
maison, malgré elle, elle va se dire : « si jamais il y a un enfant qui pleure ou bien oh la la, il y a une
toile d’araignée là, il faudra que je nettoie cela » Avec ses dix dossiers ouverts, elle va le voir malgré
elle.
Quand elle n’est pas dans son cadre traditionnel, elle a moins de trucs auxquelles s’accrocher pour
penser à autre chose. C’est plus facile pour elle et donc, si elle se libère plus et se donne plus, ben
l’homme va aussi prendre plus de plaisir. Cela vaut le coup de dépenser un peu d’Euros pour cela. Ne
soyez pas pingres, Messieurs.
C’est cela une cuisine bien équilibrée : on mange régulièrement à la maison, gentiment, de temps en
temps on va au quick et de temps en temps on fait de bons restos.
Evidemment, Messieurs, pas que des « quickies » Si vous allez au ‘Macdo’ tous les jours, c’est un peu
indigeste. Il y a des procès maintenant aux Etats-Unis parce qu’ils sont comme cela les mecs. Mais de
temps en temps un petit « quicky », je peux vous assurer, c’est très agréable, c’est un beau cadeau.
L’avantage, c’est que ce n’est pas oui ou non, qu’on peut avoir de petits dialogues là-dessus et il y a
des options possibles. Ce n’est pas la porte ouverte ou fermée et un « quicky », ce n’est pas
désagréable pour Corinne et ce qui peut arriver, c’est qu’un petit se transforme.
Il s’agit de dialoguer, de voir les attentes des uns et des autres, de manière ouverte et chouette et
drôle. La relation sexuelle, c’est un moment de bonheur, ce n’est pas un truc sérieux mais un intense
plaisir, un bonheur partagé. C’est chouette de le vivre dans la joie et la bonne humeur.
Cela soulage aussi toute la relation, cela, car quand il n’y a pas de problème au niveau sexuel, c’est
bien plus cool dans tout le reste. Le fait d’avoir une activité sexuelle régulière aplanit bien des
problèmes. Vous avez tous vécu cela, j’en suis sûr, après avoir fait l’amour, les trucs qui
apparaissaient énormes (il a fait cela ou il n’a pas fait cela), cela permet de relativiser aussi et de
ressentir cet amour que l’on a profondément l’un pour l’autre.
La fidélité dans la relation.
Je vais l’aborder dans le sens de la fidélité d’un homme vis à vis d’une femme. Vous pouvez l’inverser,
ce sont des processus que je vous explique. Mais c’est plutôt l’homme avec son instinct de chasseur
qui se pose la question : « est-ce qu’on est fait pour être fidèle ? »
Il y a plein de cultures où ils sont polygames et ça a l’air de bien marcher, ils semblent très heureux
comme cela. La monogamie, n’est-ce pas un truc religieux, culturel qu’on m’impose alors que cela ne
correspond pas à mes gènes ?
Il y a une bonne occasion qui se présente, pourquoi est-ce que je devrais me retenir ?
Quand une femme trompe un homme, c’est généralement qu’elle a déjà mis fin à la relation. Même si
elle est encore avec lui, je dirais qu’elle est déjà à moitié partie.
Alors qu’un homme peut plus facilement tromper sa femme et rester des années avec elle.
Une femme est venue, un jour, son mari était directeur commercial dans une société française ; il allait
travailler régulièrement en Pologne depuis des années. Il avait une femme et des enfants en Pologne
et il avait elle et des enfants à Paris. C’est plus difficilement envisageable qu’une femme ait une
double vie comme cela.
Au-delà des problèmes ou des questions de morale, de religion, etc…je crois que c’est important
qu’un homme se rende compte qu’il a intérêt à être fidèle et que cela aide aussi à comprendre d’où
peuvent venir ces notions morales, culturelles, religieuses.
Quel est notre intérêt à être fidèle ?
Quand un homme trompe sa femme, pour lui, ce sont deux dossiers différents. Quand il est avec sa
femme, il est avec sa femme, quand il est avec sa maîtresse, il est avec sa maîtresse. Il ouvre un
dossier, il ferme un dossier et il jongle assez bien avec ses dossiers et donc il peut rester dans la
durée comme cela. Dans sa logique à lui, ce qu’elle ne sait pas, cela ne peut pas lui faire de tort, cela
n’a rien à faire avec elle. « Je ne vais pas foutre le bazar dans mon couple, je l’aime quand même,
avec l’autre, c’est juste un truc de temps en temps et puis, je suis très discret » C’est un peu l’idée : ce
qu’elle ne sait pas, cela ne change rien.
Mais ce qui va se passer, c’est que dès que son mari la trompe, la femme le ressent : sa partie
intuitive va être immédiatement en alerte et elle saura que son mari la trompe.
A ce moment-là, il va se passer qu’elle va commencer à poser des questions, à interroger et là,
l’homme peut être le plus honnête possible… et il va tout nier en bloc. Parce qu’il se dit : « non, je ne
veux pas tout foutre en l’air, ça va encore être des crises » Elle n’en sait rien, donc je vais lui dire que
non, cela va la rassurer et tout ira bien. Et un homme, pour cela, peut être très persuasif.
Thierry, un de mes amis, est parti avec sa secrétaire mais pendant deux ans et demi, il a commencé à
tromper sa femme Claudette avec elle. Or, après deux ans, il y a eu un voyage organisé par
l’entreprise dans laquelle il travaillait et les conjoints étaient invités. Donc, il se retrouve aux
Seychelles avec sa femme et sa maîtresse dans le même hôtel.
Et Claudette l’interpelle : « il y a quelque chose qui se passe avec Sophie, dis-le moi, j’en ai marre, je
sens bien qu’il y a quelque chose » Et Thierry, tout à fait zen : « mais non, il n’y a rien, c’est toi qui te
fais des idées, j’en ai marre que tu sois jalouse comme cela tout le temps, c’est incroyable », à un tel
point que Claudette, pendant le reste du séjour, a tout fait pour être la plus gentille possible avec
Sophie. Elle se disait : « mais c’est peut-être vrai, c’est sans doute moi qui me fais des idées » Quand
elle a appris que c’était vrai, elle était un peu énervée !
Mais ce qui se passe alors, c’est que la femme doit choisir entre ce qu’elle ressent au plus profond
d’elle-même et ce que son mari lui dit. Et la plupart du temps, elle va vouloir croire le mari, parce
qu’elle n’a pas de preuve et en faisant cela, elle se coupe de sa partie féminine, en particulier de cette
part qui fait confiance.
Or, vous le savez maintenant, ce qui est le plus important pour un homme dans la relation, c’est la
confiance de sa partenaire, encore plus dans la relation sexuelle.
Qu’est-ce qui fait qu’une relation sexuelle est belle, c’est que la femme peut se libérer pour recevoir
les caresses de son partenaire. Pour pouvoir se donner, s’abandonner, elle a besoin d’être en pleine
confiance.
Quand l’homme trompe sa femme et qu’elle le ressent et qu’elle perd sa confiance, il ne se rend pas
compte qu’il est en train de tuer la poule aux œufs d’or, parce qu’il n’aura jamais plus de relation
sexuelle véritablement satisfaisante avec sa femme. Une méfiance s’est installée et tout le reste de la
relation ne fonctionne plus… et il n’aura jamais de relation sexuelle vraiment satisfaisante avec sa
maîtresse parce qu’elle sait bien qu’elle n’est pas toute seule et qu’elle ne peut pas se donner non
plus, totalement.
Sans se rendre compte, l’homme va se mettre dans des situations où il n’obtient pas ce qu’il cherche.
Aucun des trois n’est heureux dans ce type de triangle.
Voici quelque temps, un homme, au téléphone m’appelle et me dit : « ma situation est la suivante : j’ai
une maîtresse depuis sept ans et demi, et je ne suis pas heureux. J’aimerais voir ce que je peux faire.
Si au moins j’étais heureux, cela irait mais ce n’est pas le cas »
C’est le côté masculin qui se dit : si je suis heureux, cela va et si je dois en faire souffrir d’autres,
l’essentiel c’est que moi …
Vous voyez donc l’intérêt pour un homme d’être fidèle, parce que quand il l’est, la relation peut
véritablement grandir et la confiance peut se donner.
Les relations sexuelles que j’ai avec Corinne n’ont rien à voir avec celles qu’on avait au début de notre
relation. Elles sont quinze fois meilleures maintenant, parce qu’on a appris à se connaître, parce qu’on
est devenus quinze fois plus complices qu’avant et tout cela fait que la relation sexuelle n’est plus
question de petites fesses ou de grosses fesses. On n’est plus dans un cadre physique. Evidemment
qu’on connaît le corps de l’autre par cœur et c’est cela qui est génial justement. Et c’est là que la
relation sexuelle prend véritablement un sens. On n’est plus en train d’échanger au niveau de nos
corps, on est à un niveau beaucoup plus profond.
Mais pour pouvoir arriver à ce niveau-là, il faut qu’il y ait cette confiance. Et elle ne peut se gagner
qu’à partir du moment où une femme sait qu’on est dans cette relation unique avec elle, parce qu’elle
est la relation la plus importante dans notre vie.
Moi, quand je vois une jolie femme qui passe, je ne suis pas là en train de me dire : « ouh, je ne peux
pas regarder » Ben non, on est lucide et on est entouré de cela. Mais c’est important de comprendre
que cette énergie qui est accumulée et qui est là, elle est à canaliser.
Cette énergie, je la vois un peu comme de l’argent. L’argent que je gagne, j’ai le choix : soit je le joue
au casino et effectivement quelquefois, c’est trente-six fois la mise et c’est le feu d’artifice et c’est de
l’argent facilement gagné : la vie est bien plus facile comme cela, pourquoi ne pas continuer ?
Mais je sais bien que quand je joue au casino, je vais plutôt perdre tout l’argent dont je dispose.
Ou bien je prends cet argent et je le mets dans mon compte en banque et mon compte en banque,
c’est Corinne. Et c’est là où les intérêts grandissent et on se trouve dans une relation où on s’apporte,
où on s’enrichit mutuellement, par rapport à cet échange et à ces jeux amoureux.
Cela donne une sécurité extraordinaire au côté masculin, de pouvoir partager cela, c’est cela qui
donne plein sens.
Le nombre d’hommes que je peux rencontrer, qui ont été voir à gauche et à droite et au bout de vingt
ans de mariage, leur femme part au moment où justement ils pourraient commencer à profiter des
efforts qu’ils ont fait, qu’ils ont travaillé ensemble, qu’ils ont construit des choses ensemble, que les
enfants grandissent.
L’un d’entre eux me disait : « mais c’est complètement idiot, on pourrait partir en croisière et ma
femme n’est plus là pour le partager avec moi » « Et ça n’a pas de sens, maintenant, je pourrais
prendre quelqu’un d’autre et il y en a plein qui aimeraient bien faire cela, mais je n’ai pas envie de le
vivre avec quelqu’un d’autre. Ce que je veux, c’est partager avec celle avec qui on a construit
ensemble »
Pour pouvoir vivre cela avec celle avec qui on a construit, c’est important de pouvoir lui garantir la
fidélité parce c’est cela qui nous rend bien plus forts tous les deux dans la relation.
Donc, au-delà des questions culturelles, religieuses, on a vraiment intérêt à être fidèle.
Une question de l’auditoire : « Comment un homme peut-il prétendre aimer sa femme et en même
temps la tromper ? Cela, je ne comprend pas. »
Je crois que d’une manière générale, j’entend souvent beaucoup de gens qui disent qu’ils s’aiment et
qui n’arrêtent pas de se détruire l’un l’autre. Au nom de l’amour, les trucs qu’ils se font l’un à
l’autre…C’est là que je peux parfois être un peu dur avec certaines personnes : « c’est bien de dire
que vous l’aimez, mais comment est-ce que vous vous montrez que vous vous aimez ? Pour moi,
l’amour n’existe pas si on ne se le montre pas »
Alors, le montrer, c’est par rapport à ce tableau que je vous ai montré : attentions, respect, avec les
erreurs qu’il peut faire mais c’est la volonté vers laquelle il va tendre. Et la femme vice versa.
Une femme qui dit : « j’aime mon mari » et qui n’arrête pas de le critiquer à longueur de journée, je ne
peux pas ressentir qu’il y a de l’amour là-dedans. Donc, un homme qui trompe sa femme et qui dit
qu’il l’aime, je ne vois pas trop.
Mais deuxième point, un homme est très capable de jouer la montre et lui peut rester dans une
situation triangulaire comme cela sans prendre de décision, en espérant, qu’à un moment donné,
l’autre, la femme va prendre la décision.
Cela peut être traduit par « couardise ». Je crois que beaucoup d’hommes agissent ainsi, c’est parce
qu’ils pensent que si c’est la femme qui part, cela lui fera moins de peine, ça sera plus facile. C’est
vrai qu’ils ont peur de les blesser mais sans se rendre compte qu’en restant, ils les blessent encore
trois fois plus.
C’est horrible pour la femme parce que c’est lui qui est avec les deux et c’est elle qui doit prendre la
décision.
Autre question : et le pardon ?
Pour moi, tromper quelqu’un n’est pas nécessairement la fin de la relation, automatiquement. C’est
important pour l’homme de savoir que sa femme va avoir un gros tas de sable et qu’il va falloir vider
cela et aussi que cela peut prendre du temps de reconstruire la confiance qui a été mise à mal.
Mais c’est important aussi pour la femme de dire où elle en est, qu’elle puisse dire : « je suis prête un
jour à te refaire totalement confiance » Si elle dit : « après ce qui s’est passé, je ne pourrai jamais plus
te faire confiance », alors, il faut tirer la conclusion aussi car aucun des deux ne sera nourri dans la
relation si la femme ne peut jamais dépasser cela. C’est là que vient la notion de pardon mais cela
peut prendre du temps de le faire.
L’homme peut dire : « O.K. je souhaite revenir et je vais faire des attentions, compréhension, etc »
mais c’est capital d’avoir le dialogue : où est-ce qu’on va ?
Parce que si l’homme fait plein d’efforts et que la femme maintient sa méfiance, il va se dire : « à quoi
ça sert que je fasse tout cela, de toutes façons, je traîne ce boulet tout le restant de ma vie, je ne peux
pas »
Encore la grotte…
La vie normale d’un homme n’est pas dans la grotte. C’est un moment, plus ou moins court
d’isolement, où émotionnellement, il a besoin de s’isoler, où il met de l’ordre dans ses idées comme la
vague n’est pas la vie normale de la femme.
Moi, quand j’y suis, c’est maximum une demi-heure et peut-être une fois par mois. C’est peut-être un
peu biaisé parce que, comme je vais en déplacement, je suis beaucoup tout seul et je ne suis pas
tous les soirs à la maison.
Si cela devait durer des heures, c’est probablement qu’il y a le rouleau à pâtisserie et qu’il y a des
manques dans la relation. Un homme n’est pas heureux dans sa grotte. Il est heureux quand il est
avec vous, qu’il peut partager des choses mais dans la mesure où il se sent en confiance et qu’il sait
qu’il peut ne pas le faire. Dès qu’il sent qu’il y a une attente, qu’il faut qu’il le fasse, c’est là où cela
devient plus difficile pour lui.
Mais le monde est en train de bouger de plus en plus, dans mes séminaires il y a maintenant
50-50 parce qu’il y a davantage d’intérêt de la part des hommes.
Mais quand un homme rentre dans sa grotte, il ne pourrait pas dire qu’il entre dans sa grotte ? Autant
demander à une femme d’avertir quand elle descend sa vague. C’est une boutade, mais quand une
femme descend sa vague, elle ne peut pas faire autrement, quand un homme est dans sa grotte,
émotionnellement, il est pris et il ne peut pas faire autre chose. C’est difficile pour lui de dire à ce
moment-là : « écoute, ça n’a rien à voir avec toi » S’il le fait, c’est qu’il n’est pas dans sa grotte.
Paul Dewandre

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