Première partie : le moulage (version PDF)

Modélisme naval
Dossiers techniques
Construction
01/01/2002
màj 20/02/2002
Première partie : le moulage
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Préparation du moule
Le moule est l'élément le plus important du processus de moulage. Par conséquent,
prenez bien soin de vos moules. Si vous voulez un bon état de surface de votre coque,
il faut que le moule soit parfaitement lisse.
Pour pouvoir démouler votre empreinte, il faut absolument cirer le moule avec de la
"cire de démoulage". Celle-ci évitera à la matière d'adhérer au moule.
Une fois la cire étalée, vous devez frotter la surface avec un morceau de tissu de laine
(une vieille écharpe en laine par exemple) jusqu'à ce que votre moule soit brillant.
C’est en frottant que vous faites légèrement fondre la cire qui va former ainsi un film
protecteur. Bien insister dans les nervures.
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Préparation de la matière
Avant de vous lancer dans la réalisation de votre coque, vous devez avoir au préalable
rassemblé les éléments suivants :
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une paire de ciseaux
une balance électronique de précision (±1 g pour une pesée jusqu'à 1 kg)
des produits de moulage (démoulant, gel coat, résine et leur durcisseur
adéquat)
des tissus de fibre de verre (voire Kevlar/Carbone) de différents grammages
des chiffons et de l'acétone pour nettoyer les pinceaux, des journaux pour
protéger le plan de travail
des gants de protection (latex ou polyéthylène)
et du courage ...
Il n'y pas besoin d'être un génie en mathématiques pour calculer les dimensions et les
quantités de matière nécessaires. Cependant, je vous conseille d'effectuer tous vos
calculs à l'avance, car une fois que vous aurez les mains dans la résine, il vous sera
difficile de toucher à quoi que ce soit.
Lorsque vous achèterez du
tissu de verre en grande
quantité, il pourra vous être
livré en rouleau. Attention, les
largeurs des rouleaux ne sont
pas standard ! Etudier au
préalable dans quel sens votre
bateau tiendra dans une surface
de tissu (dans la largeur ou la
longueur de votre morceau de
tissu). Il faut prendre son
temps et ne pas se tromper.
Le m2 de Kevlar/Carbone
coûte très cher !
La découpe de ce type de tissu ne pose pas de problème. Par contre attendez-vous à
avoir des problèmes lors de la découpe de Kevlar/Carbone. Des ciseaux de qualités
seront nécessaires sinon vous n'arriverez pas à le couper proprement.
Le démoulant
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Le démoulant, une solution de couleur verte d’alcool polyvinylique dans de l’eau, est
utilisé pour faciliter le démoulage. Il a pour avantage de seconder la cire. De plus,
grâce à sa coloration, on peut voir si on en a mis partout.
Son application se fait avec un rouleau éponge et s'étale facilement en une seule
application - retouche impossible -.
Lors de la phase de démoulage, le démoulant se dissout dans l'eau.
Remarque : son emploi est recommandé mais pas obligatoire.
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Le gel coat
Qu'est ce que le gel coat ? C'est avant tout une couche de résine colorée qui joue
plusieurs rôles :
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améliorer l'état de surface
confèrer une bonne résistance aux agents atmosphériques
colorer le modèle
Le gel coat que nous employons est un gel coat époxy qui permet d'avoir un niveau de
finition exemplaire. Il est un support idéal pour la peinture. De plus il donne une
épaisseur supplémentaire lorsque vous désirez travailler la coque. Cela permet de ne
pas arriver trop vite sur la fibre. D'autre part il améliore l'état de surface, il cache les
fibres et la résine : c’est un masque protecteur contre les agents atmosphériques
(protection contre les acides, l’oxydation, et les UV).
Le gel coat employé a la particularité de s'intégrer dans la première couche de résine.
Ce qui fait que ce gel coat n'éclatera pas, en vieillissant ou lors d'un choc, en petites
étoiles, mais restera beaucoup plus solidaire de la résine.
Remarque : il est possible d'avoir une base de gel coat transparent et d'y ajouter des
couleurs. Ce qui vous permet d'avoir un gel coat teinté (différentes couleurs existent).
Avantage : vous pouvez ne pas peindre vos bateaux. Dans tous les cas, votre gel coat
représente une bonne base pour votre future peinture.
Pesée du gel coat blanc.
Ajout du durcisseur.
Le gel coat ne
polymérise pas trop
rapidement. Cela
permet de faire de
grandes surfaces sans
souci...
Le mélange du gel coat avec son durcisseur déclenche une réaction chimique de
polymérisation.
L'application du gel coat peut se faire avec un pinceau ou un rouleau en couche épaisse.
Nous préférons le pinceau. Il faut bien tirer le gel coat pour éviter des surplus de matière
dans les rainures, ce qui fragilise la structure lors des chocs en course.
Il faut que le gel coat époxy soit non collant en surface, et suffisamment dur, pour poser
le premier tissu (de 3 à 4 heures d’attente). Mais attention, si vous attendez trop
longtemps, la couche de gel coat, va se désolidariser (délaminage) de la couche de
résine-tissus, pendant les courses.
Le gel coat s'étale avec un pinceau sur le démoulant (démoulant en vert sur la photo).
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La fibre et la résine
La photo ci-dessous montre les différentes couches de tissus utilisés pour réaliser un
dessus de 15 cm3. Les différentes épaisseurs des tissus et cette accumulation vont
déterminer la rigidité de la coque.
On commence à poser les tissus les plus fins (40 g/m2 ou 80 g/m2) pour mieux
épouser les formes complexes de la coque.
La superposition recommandée est de placer les couches avec le plus gros grammage
entre les couches à plus petit grammage afin de réaliser un sandwich. Le plus gros
tissu (200 g à 400 g/m2) devient donc l'âme de votre coque. Il est important de
comprendre que toutes ces couches n'ont pas été posées en une fois ... On pose et
imprègne le premier tissu, on pousse avec un pinceau (brosse à laquer) le tissu pour le
déformer et le faire épouser les angles et nervures complexes, puis on pose la seconde
couche, et ainsi de suite.
Pour gagner en poids, imprégner le tissu avec juste la résine nécessaire ; autrement, le
surplus s’accumulera au fond du bateau.
Pendant l’application, la température ambiante doit être de l’ordre de 20°C. De même
pendant tout le temps de la prise de la résine (6-7 h). À température plus élevée, toute
la résine va se retrouver au fond de la coque !
La résine employée est de marque
R&G. Leurs produits sont d'excellente
qualité et il est possible de les
commander en petite quantité (idéal
pour la construction de 2 à 4 bateaux).
Vous n'allez pas en construire tous les
jours et les produits ont la fâcheuse
tendance de vieillir trop vite. À
conserver à l'abri de la lumière et dans
un endroit sec et tempéré.
La résine R&G est de bonne tolérance physiologique, cependant comme pour toute
résine époxy, il faut éviter tout contact avec la peau. En cas de contact, nettoyez avec
de l’acétone, puis du savon et de l’eau. Ne pas respirer les vapeurs.
Le danger : une sensibilisation et une allergie qui vous empêchera à tout jamais de
toucher à l’époxy…
On voit sur la photo la pose de la dernière couche de tissu et la présence d’un renfort
de Kevlar/Carbone à l’emplacement de la poignée.
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Le démoulage
Vous ne pourrez pas démouler tout de suite. La séparation de l'empreinte du moule
doit se faire le plus tard possible (environ 3 jours à 1 semaine). Mais il est bon, à
défaut d'étuve, de laisser la coque sur un radiateur chauffant bien, pendant plusieurs
semaines.
La rigidité de votre bateau en dépendra.
Fin de la première partie.
Texte d' Edouard, Xavier et Francis Cardinale
Photos de Xavier Cardinale
Mise en page par Xavier Cardinale
Copyright © 2002 Xavier Cardinale