LE LIGUEUR DE LA POINTE et COEUR MEDOC

Transcription

LE LIGUEUR DE LA POINTE et COEUR MEDOC
LE LIGUEUR
DE LA POINTE et COEUR MEDOC
Édition Septembre2013
Directeur de la publication: Louis Rieux
Rédaction collective
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
ROM-ETHIQUE
J'avais prévu un autre éditorial avec pour objet le marché de la presse,
A t on besoin de morale laïque ?
page 2 son obsession de la vente de papier ou de pages informatisées, et le
haut-parleur qu'il offre au FN.
La violence des riches
page 2 Mais voilà que monsieur Valls réitère ses propos puants au sujet des
ROM. Je ne peux pas croire que le ministre de l'intérieur ne sache pas
La croix gammée, l'histoire et ses quelles dangerosités comportent ses propos ! Je pense qu'il peaufine son
falsifications
pages 3et 4 image en vue de prochaines élections, flattant ce qu'il y a de plus malsain
chez les obsédés de la sécurité, les obsédés par la crainte de l'étranger.
La justice fiscale c'est
Les propos de monsieur Valls stigmatisent une population, encouragent à
maintenant ?
page 5
sa marginalisation. Ils justifient dans certaines têtes l'ouverture de la
chasse aux étrangers.
Communiqués de la LDH :
Voilà pourquoi j'ai choisi d'intituler cet édito « rom-éthique ».
Droit des femmes,
Si l'on cherche à résumer, en introduction, on peut dire que l'éthique
Réhabilitation des fusillés de 14-18 n'est que la mise en application d'une morale. Laquelle morale pose des
page 6 principes qui peuvent dater ou ne plus être applicables sur certains
AGENDA
sujets, l'éthique permet de mettre en musique ces principes ; en
18 Octobre :
quelques sortes, il y a la loi et l'esprit de la loi.
Spiritualité-Religion-Laïcité
Quelle morale a mis plus de sens au respect de l'homme que celle issue
Maison de La Boëtie à Saint-Germain
de tous les penseurs de la révolution Française, des lumières ,
d'Esteuil
puis socialistes ? Et de l'esprit de tous ces penseurs, l'éthique que ce
13 Novembre :
gouvernement se doit d'appliquer à travers sa promesse « le pacte de
Café-débat
dignité », que reste-t-il après les actes : évacuations violentes,
thème : « la justice fiscale » ;
brutalités, violences multipliées sous la responsabilité de ce
22 Novembre :
gouvernement.
Journée de solidarité internationale à
Je parle de penseurs socialistes de toutes sortes de courants, mais si le
Saint Trélody
mot socialiste fait peur, on peut en trouver dans toutes les religions !!
29 Novembre :
Assemblée Générale de la section
Citons Malraux « Si on ne fait pas de politique avec de la morale, on ne
peut pas davantage en faire sans ».
Éditorial
page 1
Il n'est pas question de minimiser la complexité d'un problème qui n'est
pas circonscrit à l'hexagone, mais rien dans les dispositions de l'Union
Européenne n'empêche notre gouvernement de proposer des plans pour
permettre des campements sur des lieux aménagés, des relogements
pour ceux qui le souhaitent, un accompagnement par des travailleurs
sociaux formés et avec des moyens sur le long terme ; si Monsieur Valls
manque d'idées nous pouvons lui en fournir gratuitement !!
Louis Rieux
1
A-T-ON BESOIN DE MORALE LAïQUE
L'idée de réintroduire à l'école des cours de morale
laïque fait débat. Dès que l'on évoque ce terme, il nous
ramène à l'imagerie populaire de l'instituteur hussard
de la république face au conservatisme religieux. Cette
opposition semble maintenant bien désuète, mais si la
laïcité a bien repoussé les idées religieuses, jusqu'à en
occuper l'espace laissé vacant, ne se comporte-telle
pas parfois de la même manière ?
Si parfois elle prend ce statut, ne peut-on pas penser
qu'il y a une tendance à concevoir la morale laïque
comme un combat culturel envers d'autres morales, en
particulier celle prônée par l'Islam.
Il ne s'agit plus de prescrire et d'imposer une
conception de bonne vie, mais de faire respecter les
valeurs de la république et de la démocratie.
Qu'est ce que la morale laïque ? C'est une morale non
confessionnelle, c'est aussi une morale civique en lien
étroit avec les principes et les valeurs de la société
démocratique.
Elle repose :
•sur une identification claire et précise des valeurs
communes,
•sur une éthique laïque reposant sur la connaissance et
la compréhension du principe de laïcité,
•sur le respect des principes de pluralisme des
opinions et des croyances, de la liberté de conscience,
du droit des élèves et de leur famille. Elle se heurte à
un individualisme qui ne reconnaît que peu de règles
communes. Chacun règle sa vie comme il l'entend,
notre acceptation de règles communes se limite à leur
utilité pragmatique. L'enjeu est donc de trouver la
bonne formule pour accueillir les différences et les
articuler à la vie commune.
La Laïcité a son mot à dire dans la définition du vivre
ensemble. D'autant plus que nous assistons à un regain
d'influence de l’extrême droite française qui s'est
emparée des thèmes de la république et s'est drapée
dans le vocabulaire de la laïcité pour mieux faire
passer son langage d’intolérance.
Le rôle d'un enseignement de la morale laïque se pose
à ce niveau. Si il n'est que la conséquence d'une
connaissance textuelle, dispensé par l’enseignant, les
valeurs qu'il veut diffuser ne seront jamais intégrées.
Par contre, si il est dans l'enseignement, source
d'échange, de conversations, d'explications, de
connaissances de l'autre, alors il peut être un des
remèdes pour construire des valeurs communes et
lutter contre toute forme d’intolérance et de rejet.
LA VIOLENCE DES RICHES
Denis Moreau
De Michel Pinçon et Monique Pinçon Charlot
Depuis des années, ces deux sociologues se sont intéressés au rapport de domination exercé par la haute
bourgeoisie. Pour eux, la sociologie peut être engagée et militante dans la mesure où elle décrit les
phénomènes sociaux analysés objectivement.
Ce livre sur les riches veut faire prendre conscience que la lutte des classes n’est pas terminée bien au
contraire puisque dans le système néo libéral que nous subissons les riches ont pris le pouvoir et font tout
pour le conserver. La société française est et reste, même sous un gouvernement socialiste, profondément
inégalitaire; les riches utilisent la main d’œuvre comme une ressource comme les autres et considèrent que les
salariés sont une charge et un handicap dans leur recherche du profit maximal.
Ceux qui disent générer la richesse et le développement, ce sont les riches. Et ceux ci se présentent comme
des hommes supérieurs, souvent des bienfaiteurs. La collusion entre politiques, grandes entreprises et médias
déjà dénoncée dans « les chiens de garde » de Paul Nizan permet la pérennité de ce système.
Le pire étant peut être l’acceptation voire l’admiration de cette nouvelle classe sociale par ceux là même qui
sont opprimés. Ce livre donne des multitudes d’exemples dans le système judiciaire, le monde du travail ou
même l’image corporelle.
Peut être faut il regretter que la cible de ces sociologues soient des individus plus que le système qui les fait
prospérer. Il serait dommage de relancer un mouvement de haine contre « 200 familles ».
La lutte contre la fraude, l’évasion fiscale et le contrôle du système bancaire seraient plus performants.
Sylvie Petitjean
2
Section de Saint-Vivien Pointe et Coeur Médoc
La croix gammée, l'histoire, et ses falsifications.
La croix gammée est en fait l'un des plus anciens symbole de l'humanité que l'on retrouve dans
presque toutes les civilisations. Elle est désignée Svastika qui est sa véritable appellation.
Fonction symbolique commune à tous les humains, elle représenterait le mouvement rotatif du ciel
autour de l'étoile polaire, et du soleil dans sa course.
On retrouve ce symbole dans les cultures hindouistes, bouddhistes, mais aussi au pays basque, dans le
Caucase, en Azerbaïdjan, chez les Hittites, les Celtes, les Grecs.....
Dans les religions il est principalement un symbole cosmique mettant en scène le mouvement perpétuel
de rotation autour d'un point fixe, l'univers. Il représente des forces positives.
Il fut le symbole de l'armée de l'air Finlandaise jusqu'en 1945, mais il était de couleur bleu.
Il fut le symbole d'une division de l'armée Américaine mais en couleur jaune et fut changé en oiseau
tonnerre.
On retrouve le svastika en architecture, sur des dallages médiévaux, au château de Chambord et sur des
constructions néoclassiques des 19ième et 20ième siècles.
Son seul rôle politique fut le symbole du parti national socialiste Allemand, sur-valorisant les qualités
des Aryens au tournant du 20ième siècle, fruit de confuses considérations occultistes qui avaient cours
dans l'entourage de Hitler. Elle apparaissait noire au fond blanc et entourée de rouge : le pouvoir de la
mort descendu de Thulé engendrant le sang.
Thulé : limite du monde en direction du nord ; contrée fabuleuse où régnait un jour sans fin au solstice
d'été et une nuit permanente au solstice d'hiver ; il s'agit d'un au-delà qui touche au nôtre et d'une
tradition primordiale, origine de « la science sacrée » .
Les nazis y ont vu le symbole de l'origine de « la race germanique » et l'une des preuves de la
supériorité intrinsèque des Aryens qui seraient venus de cette contrée.
Il faut noter qu' aucun texte scandinave ou germanique ne fait état d'une telle existence de Thulé dans
leurs légendes, ce qui fait penser qu'il s'agit là d'une affabulation.
Alors que signifie des croix gammées jaunes sur le fond blanc d' une mosquée fort discrète de
Lesparre ?
Bien sûr nous n'aurons pas la naïveté de croire qu'il s'agit d'une référence au message de paix
hindouiste ou au symbole de forces positives qu'il représente dans de grandes civilisations.
Il s'agit bien de la référence à l'idéologie nazie et de sa fascination pour la mort, pour son refus de toute
considération pour la personne de pensée différente, pour son seul respect de la force contre
l'intelligence, celle-ci devant-être soumise.
Les auteurs sont-ils de gros ignorants, pilotés par d'imbéciles sites sur le net et qui donc ne sont pas
aussi dangereux que ça ? Ou bien de petits idéologues locaux, tout aussi stupides et ignorants que les
précédents évoqués ? Ou encore des gens organisés, qui, venus peut-être, tester les capacités des
pouvoirs publics, ainsi que des forces anti-extrême droite locales à répondre à ce genre de provocation,
pousser un peu plus loin vers une forme de terrorisme que l'extrême droite a toujours su mettre en
œuvre ? Nous ne connaissons pas la réponse, mais le seul fait que les pouvoirs publics et la majorité
3
des élus aient fait silence ou presque ne peut-être pris que comme un encouragement pour les
délinquants.
Le front national a condamné ces actes : pompiers pyromanes !!
N'a-t-on pas vu Mme Le Pen à la fête ouvertement nazie du parti nationaliste Autrichien ?
Essayer de nous faire oublier tous les propos racistes et xénophobes tenus par des membres du FN, y
compris de ses dirigeants, est une tentative d'enfumage des électeurs, et surtout de masquage du fond
idéologique que cache la nouvelle propagande FN. Pour le FN les délinquants ne sont pas dans la
perspective de « normalisation » du FN, mais ils fournissent une base de mobilisation active contre tout
ce qui peut représenter l'ouverture sur l'autre. Un exercice simple consiste à faire quelques
comparaisons entre les programmes du FN et les propositions du Parti National-Socialiste Allemand
pour en apercevoir la filiation.
Côté Parti Nazi :
1-La base de la nation est la race aryenne allemande, les non allemands doivent quitter l'Allemagne.
2-Déclaration d'un dirigeant du parti nazi : « Nous prendrons à droite le nationalisme et à gauche le
socialisme... »
3-L'état ne reconnaît qu'un parti unique, et un seul chef. Le mouvement est anti-parlementaire et ne
reconnaît que le chef auquel on voue un véritable culte. Ce chef est choisi par sa hiérarchie supérieure.
4-L'éducation nationale ne peut être qu'« utile » : pas de langues étrangères, pas d'art, seulement de
l'histoire nationale : il faut formater des Allemands.
5- L'état contrôle tous les compartiments de l'économie et ne connait qu'une industrie capable de rendre
à l'Allemagne la supériorité en Europe
Côté FN :
1-Une France forte basée sur la préférence pour les natifs d'origine française dans les critères
d'embauche en général ou de l'attribution de prestations sociales.
2-Le FN s'attribue des vertus socialistes et emploie la terminologie socialiste, y ajoute quelques
tromperies par exemple on remplace « étrangers » par « communautarisme ».
3-Le FN veut un état fort, méprise la représentation nationale et voue au chef un véritable culte.
4- Le programme du FN pour l'éducation est indicatif : Chèque scolaire qui permet aux parents de
mettre les enfants dans la privé au détriment du public ;
Autonomie des établissement avec financement minimum ;
Libération de l'école de l'idéologie et de l'immigration, enseignement confortant l'identité nationale,
jamais le FN n'a défendu la laïcité, et brutalement en devient un grand défenseur, le but étant de
masquer son islamophobie.
5-Un parti anti-finance, anti européen, anti libéral, pro-centralisateur et interventionniste et surtout
protectionniste.
Une industrie de l'armement renforcée pour contrôler le maintien d'un tissu industriel et une France
puissante!!.
Il ne s'agit pas de démontrer que le FN est un parti Nazi (ce qui serait faux) ; il s'agit de comprendre
les liens entre ces deux idéologies et les risques engendrés pour les libertés, de conscience en
particulier, qui en découlent. Ne pas se faire aveugler par un discours qui affirme sans jamais rien
démontrer, masquant ses véritables intentions.
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L'article précédent est imprimable sur une feuille recto-verso et diffusable seule.
A vous d'en faire profiter des personnes intéressées de votre entourage.
LA JUSTICE FISCALE , C'EST MAINTENANT ?
Pour l’entretien de la force publique, et pour les
dépenses d’administration, une contribution
commune est indispensable; elle doit être également
répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés.
Ces citoyens ont le droit de constater par eux mêmes
ou par leurs représentants, la nécessité de la
contribution publique, de la consentir librement, d’en
suivre l’emploi et d’en déterminer l’assiette, la quotité,
le recouvrement et la durée.
Ces deux principes fiscaux, fondateurs de la
république sont inscrits dans les articles 13 et 14 de la
« Déclaration des droits de l’homme et du citoyen »
de 1789. Ils entendent mettre à contribution chaque
citoyen selon ses moyens pour œuvrer à la solidarité
nationale.
La Loi de Finances 2009, critiquée à l’époque par
l’opposition politique n’a pas été infirmée par celle ci
parvenue au pouvoir, mais au contraire, revendiquée
dans la loi de Finances 2012.
Elle prévoit à compter de 2013: la suppression pure et
simple de la demie part supplémentaire pour les
célibataires, veufs ou divorcés ( vivant seuls) ayant
élevé un enfant imposé distinctement.
Selon les projections et à revenu égal, il est
fiscalement possible, compte tenu de l’application de
cette mesure de voir un impôt augmenter de 970% en
4 ans ! Faut il le rappeler :sans rentrée fiscale
supplémentaire.
Il serait opportun et politiquement juste de remettre
en mémoire l’article 13 de la constitution de 1789 à
nos responsables affirmant être près du peuple !
Jean Marc Dondez
QUELQUES NOUVELLES DE LA SECTION
Le pique-nique du premier septembre
Seize membres de la section ont
agréable le dimanche premier
Richard, aux espaces fort bien
Moment aussi de rencontre pour
nous ne voyons pas souvent et
viennent prendre un bol d'air frais !!
passé un moment
septembre au phare de
aménagés il faut le dire.
certains ligueurs que
qui à cette occasion
Le forum des associations de Lesparre
Comme chaque année notre section a présenté son stand au forum des associations de Lesparre.
Quelques visiteurs se sont servis en article sur la croix gammée : celui que vous trouvez dans ce
journal.
Nous avons répondu à l'invitation de AquiFM pour une interview destinée à présenter aux
auditeurs les activités de la section et de la Ligue en général.
Nous avons eu une bonne participation de nos adhérents et membres du bureau.
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UNE DANGEREUSE CONTRADICTION
Communiqué de la LDH
La LDH salue le lancement, par le ministère des Droits des Femmes, d'un site officiel destiné à informer sur un droit
qui leur est garanti par la loi: le droit à l'avortement(www.ivg.gouv.fr) .
Ce site est une réponse très opportune aux attaques répétées des anti-avortement, et à l'offensive virulente des
idées « familiaristes » et traditionalistes.
Or dans le même temps, le ministère de la santé poursuit sa politique de concentration et de restructuration
hospitalière engagée par les gouvernements précédents, menée sous contrainte budgétaire plus que dans la
perspective d'une politique nationale de santé. L'hôpital doit désormais obéir à des critères de productivité, et de
rentabilité, et ne rempli plus sa mission de service public.
La conséquence directe, pour les femmes, est la diminution de l'offre de soins médicaux en matière d'IVG. La
situation est particulièrement difficile en ile de France, où se pratique le quart de IVG recensées sur l'ensemble du
territoire. Ainsi la décision d'interrompre le processus de reconstruction de la maternité des Lilas et de son centre
d'orthogénie, qui pratique plus d'un millier d'avortement par an, nous inquiète vivement.
Nous soutenons la résistance des femmes très nombreuses, du personnel médical, des associations et des élus.
La loi Veil définissait l'IVG comme un service public de proximité.
La rentabilité ne peut prévaloir sur le bien-être des femmes et sur la qualité des soins. Nous demandons au
gouvernement l'application effective de la loi et le respect des droits des femmes ,tous les droits, rien que les
droits.
Paris le 04 Octobre 2013
Ne pas renoncer à la réhabilitation des fusillés de 14-18
Communiqué de la LDH
Le président du conseil scientifique de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, Monsieur Antoine
Prost a remis le 1er Octobre 2013 au ministre délégué auprès du ministre de la défense un rapport intitulé « Quelle
mémoire pour les fusillés de 14-18 ? Un point d'historien ».
La LDH salue la qualité de ce travail, et se félicite de ce que les plus hauts responsables de la république ont
choisi de se tourner vers des historiens pour éclairer leur prise de décisions.
Ce rapport a le mérite de souligner que le terme de « fusillés » englobe plusieurs situations et plusieurs type de
faits ; de fournir des données numériques et chronologiques à leur propos, ainsi que sur la disparité des archives
conservées ; de rappeler l'importance, depuis la guerre, des mobilisations sur ce sujet, animées notamment par la
LDH, et de nier qu'il aurait été tabou ou que la République n'aurait jamais voulu s'en saisir. A juste titre, il écarte la
possibilité de tout nouveaux procès en révision, et met en garde contre tout jugement anachronique sur une époque
où la mort n'était pas perçue de la même façon qu'aujourd'hui ; il refuse toute instrumentalisation militante de cette
question qui tendrait à confondre ou l'assimiler à celle de l'antimilitarisme ou du pacifisme. Il a le mérite de conclure
que la réintégration des fusillés dans la mémoire nationale, qui a fait de grand pas depuis le discours du premier
ministre Lionel Jospin en 1998, doit désormais passer par l'Histoire.
Reste que, pour la LDH, la réhabilitation ne peut pas être considérée comme achevée. Celle d'un certain nombre
de victimes flagrantes d'injustice et d'arbitraire, dont plusieurs cas ont été défendus depuis longtemps par la LDH
sans obtenir encore satisfaction, doit enfin aboutir. Elle ne peut consister en de simples déclarations ministérielles
comme à propos du du sous-lieutenant Chapelant, le 11 novembre 2012. Selon la LDH, des décisions de cassation
sans renvoi doivent, comme en 1906 dans le cas du capitaine Dreyfus, être prises simultanément sur un ensemble
de cas emblématiques. Cette question n'est pas seulement liée à une période passée, elle renvoie à des problèmes
actuels relatifs aux obligations et droits des militaires au sein des forces de défense françaises. Condamné à mort
en Juin 1917 pour refus d'obéissance en présence de l'ennemi, mais en réalité pour avoir joué le rôle de porteparole dans un dialogue entre les hommes et les officiers, l'instituteur Paul Breton, dont le président du conseil Paul
Painlevé a pris la défense et obtenu la grâce en conseil des ministres, avait, en déclarant « nous sommes dans une
armée républicaine, que nous voulons républicaine », résumé un enjeu qui dépasse largement la guerre de 14-18.
La LDH souhaite également que, dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, le travail historique
sur ces questions soit encouragé. En particulier sur des problèmes qui lui tiennent à coeur depuis l'époque des
faits, comme le sort des étrangers vivant en France, engagés volontaires affectés à des régiments de marche de la
Légion étrangère, celui des « mauvais sujets » versés dans les sections d'exclus, les compagnies de discipline ou
victimes de la déportation judiciaire ou administrative dans des bagnes coloniaux, parmi lesquels il y eut
probablement davantage de morts qu'il n'y eut de fusillés après condamnation d'un conseil de guerre aux armées.
Au delà de leur cas , ce centenaire doit être l'occasion d'avancer dans la connaissance historique du sort des cent
quarante mille soldats de l'armée française morts durant le conflit, et qui n'ont pas eu droit à la mention « mort pour
la France ».
Paris le 04 Octobre 2013
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