Quand le tatouage ne nous «colle» plus
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Quand le tatouage ne nous «colle» plus
35 Mode & Bien-être La Gruyère / Jeudi 15 mars 2012 / www.lagruyere.ch Quand le tatouage ne nous «colle» plus ESTHÉTIQUE. Une salamandre, un dragon, un mot d’amour dans la peau: c’est beau, peutêtre, à 20 ans. Moins quand le dessin ne colle plus à l’âge ou à l’état d’esprit. Le laser peut nous sauver la peau. Pratique de socialisation, d’initiation et d’intégration sociale, culturelle et religieuse depuis plus de 3000 ans, le tatouage a aujourd’hui, sous nos latitudes, une fonction de parure artistique et esthétique. Une mode qui, via les top-modèles, le monde du spectacle et les people, a conquis Monsieur et Madame Tout-le-monde. A commencer par les jeunes. Mais cette mode a ses revers. «A un moment donné, des tatoués se rendent compte que tous ces dessins sur la peau, surtout sur les parties visibles, ne sont plus adaptés à leur évolution personnelle ou professionnelle, sans parler du vieillissement naturel», constate Chantal Bertinotti. Directrice du centre de soins esthétiques Akhena à Bulle et d’une école professionnelle privée d’esthétique, elle est sollicitée pour des demandes de «détatouage». Grâce au laser Pour les taches de peau Au Q-Switched, précisément, dont l’efficacité n’est plus à prouver, que ce soit pour ôter des tatouages ou faire disparaître des taches pigmentaires. «Pour les tatouages ethniques, une à quatre séances peuvent TENDANCES. Couleurs et dentelles à foison, tendances plurielles, clins d’œil aux années cinquante et charleston. Une mode gaie. Comme on l’aime. MARIE-PAULE ANGEL MARIE-PAULE ANGEL «La réussite et le nombre de séances dépendent des pigments utilisés, de leur concentration, du type de peau ainsi que des techniques, si ce sont les personnes elles-mêmes qui ont pratiqué le tatouage ou si elles ont recouru à des professionnels. Car les tatouages amateurs atteignent parfois l’hypoderme, la couche profonde de la peau», explique Chantal Bertinotti. Cette professionnelle, au bénéfice de vingt ans d’expérience, et en constante formation continue, auprès du Dr Jean-Luc Vigneron, président de la Fédération française de dermatologie chirurgicale et esthétique, recourt au laser pour les traitements. La mode, comme un envol de papillons Chantal Bertinotti: «A un moment donné, des tatoués se rendent compte que tous ces dessins sur la peau, surtout sur les parties visibles, ne sont plus adaptés à leur évolution personnelle ou professionnelle, sans parler du vieillissement naturel». JESSICA GENOUD être nécessaires. Certaines couleurs partent mal, le jaune, surtout, dans les tatouages polychromes. Mais je vois parfois arriver des femmes d’un certain âge, souvent motivées par leurs filles, et qui, dans certains pays, cultures ou traditions, ont quasiment été tatouées comme du bétail. L’enlèvement des tatouages sur le visage leur sauve la vie.» Pour les taches pigmentaires de la peau, le traitement au laser peut s’avérer insuffisant (taches post-inflammatoires par exemple). Chantal Bertinotti recourt alors à d’autres moyens, dont le peeling dépigmentant. «En cas de moindre doute ou de suspicion lors d’apparition d’une tache récente, la règle est d’orienter la personne vers le dermato- logue.» Allusion à ce fléau qu’est le mélanome dans une Suisse qui détient tristement le pompon devant une quarantaine de pays d’Europe. «Le problème, avec ce cancer de la peau, c’est qu’il métastase très rapidement à travers le système lymphatique et atteint le cerveau. Mieux vaut un excès de précaution que le contraire.» ■ Maquillée une fois pour toutes Autre créneau en vogue, à un vol de mouette de l’été et des plages: le maquillage permanent. Mais ne comptez pas sur Chantal Bertinotti pour vous dessiner les sourcils d’Audrey Hepburn ou la bouche de BB au temps de sa gloire. «Le plus important, c’est de “sentir” la cliente, qui doit être vraiment prête pour ce soin, et d’avoir un sens du visagisme. On ne peut pas travailler au chablon, car le résultat est artificiel. Le maquillage permanent doit faire partie de soi, le but étant de créer une belle harmonie, en partant de la couleur natu- relle, en évitant le gros trait brun ou rouge foncé, de mauvais goût. Le problème, c’est qu’on nous bombarde de trop d’images d’hommes et de femmes parfaits auxquels on veut correspondre.» Pour mettre en valeur un visage avec un maquillage permanent, la professionnelle utilise des pigments minéraux et stériles et veille aux éventuels problèmes d’allergie. «Pour les asthmatiques, des tests de tolérance, sur trois semaines, sont nécessaires. En cas de diabète, je demande la permission du médecin traitant et il faut être attentif aux traitements médicamenteux, si la cliente prend des anticoagulants ou des anticancéreux. Le risque zéro n’existe pas.» Le maquillage permanent se pratique avec une sorte de stylo électronique et requiert un doigté infaillible autant qu’une prudence de Sioux: «Au moindre œdème – une minuscule bulle d’eau – il faut arrêter, sinon gare aux bavures.» Et permanence ne signifie pas éternité. Des retouches s’imposent, au fil des ans. «On doit toutes vieillir, mais on peut bien vieillir, harmonieusement, avec une belle image de soi.» MPA La mode ne s’invente pas. C’est un art qui, comme tous arts, écrit son inconstance dans la mouvance du temps. On n’a jamais vu, par exemple, autant de vert que cette saison. Effet du Printemps arabe, certainement. Après plein de remakes des années soixante, septante et huitante, voici que les stylistes redécouvrent le charme insoupçonnable de la mode charleston: l’effet The Artist, le film français à la gloire du cinéma muet qui a fait craquer Hollywood. Tour d’horizon des tendances de la saison. Couleurs. Un envol de papillons! Du rose, du vert, du rouge, de l’orange, du bleu, du jaune, même pour les jeans. Le tout dans une palette de nuances gourmandes, végétales, animales, sucrées, poudrées, entre la coccinelle, le poussin, le corail, la menthe à l’eau, l’anis, le mandarine et le bleu azur… Ajoutez la valse des imprimés voyageurs, d’Hawaï à la brousse africaine, en passant par les fleurs des champs, sans oublier les pois et le blanc pur, et, naturellement, le noir pour faire bon contraste. Dentelle. Elle est partout, en couleur comme en blanc immaculé. Opaque, hypersophistiquée, arachnéenne, transparente… Années 1950. Elles reviennent au galop, sous la forme d’adorables robes cintrées à la taille, en forme d’abat-jour pleines de volants, ou plissées. Même les tailleurs renouent avec cette époque. Karl Lagerfeld revisite l’emblématique vêtement de mademoiselle Chanel en dotant la veste, courte, et sans galons, de manches trois-quarts élargies. Une ceinture de perles blanches remplace même la chaîne dorée de la jupe. Années folles. Il y a quelque chose de Bérénice Béjo (la vedette de The Artist) et de Gatsby le magnifique dans ces robes à taille très basse, parsemées de strass, striées de motifs art déco or ou argent et qui virevoltent dans une cascade de franges perlées au moindre pas. Un petit chapeau cloche et nous voilà parées pour un charleston endiablé… Un peu de tout et de rien. Repéré ici et là: le débardeur cède la vedette au bandeau, une sorte de bustier qui n’en est pas vraiment un. Les minces d’entre les minces le porteront avec une jupe crayon et un blouson de biker qui, retravaillé, recoloré, strassé et se portant ouvert, n’est plus, désormais, l’apanage du motard canaille des années soixante. Accessoires. Une ceinture XXL sinon rien! Elle enserre la taille comme un corset, se complique de boucles et de sangles. A réserver aux tailles de guêpe pour éviter l’apoplexie. Les sacs reprennent de l’ampleur. Certaines opteront pour les grandes besaces à bandoulière, souvent colorées, d’autres pour les pochettes de la grandeur d’un ordinateur portable. Quant aux chaussures, elles donnent le vertige (talons jusqu’à 12 cm!). Le compensé et les semelles ficelle ont encore de beaux jours devant eux. Enfin, la «zip mania» (des fermetures Eclair partout), les shorts moulants, genre body, la veste de costume d’homme revisitée, le style sirène (des tissus «écaille»), et la maille d’été en beau coton travaillée couture feront quelques ravages. ■ EN BREF ●●● FRIBOURG Place au défilé de L’Ecole de couture Les modèles auront leur podium à l’aula de l’Université de Fribourg. Le défilé de l’Ecole de couture de Fribourg s’y déroule le 29 mars (19 h), le 30 mars (14 h 30 et 20 h) et le 31 mars (21 h) sur le thème du cinéma. Les apprentis créateurs et créatrices de vêtements pourront ainsi dévoiler leur travail effectué tout au long de leur formation. Ce rendez-vous de la mode fribourgeoise a lieu tous les trois ans.