Strasbourg | « Un sentiment de tristesse et d`inquiétude »

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« Un sentiment de tristesse et d’inquiétude »
Une centaine de personnes ont participé hier route de Bischwiller à la marche blanche
organisée pour rendre hommage à la jeune cycliste percutée mortellement il y a dix jours.
Une fois n’est pas coutume, les cyclistes ont mis pied à terre pour rendre hommage à la jeune
cycliste percutée mortellement par une voiture route de Bischwiller. Photo DNA-Cédric Joubert
Des fleurs et des bougies ont été déposées en face de l’ancien Simply Market. Une petite pancarte
est aussi accrochée sur une barrière sur laquelle on peut lire le prénom « Barbara ». C’est à cet
endroit, dans la nuit du 10 au 11 novembre, que Barbara Besnier a perdu la vie route de Bischwiller
à Schiltigheim. La jeune femme, âgée de 25 ans, a été renversée par une voiture dont le
conducteur était ivre, alors qu’elle circulait à vélo avec sa sœur aînée. Positionnées en arc de
cercle, la centaine de personnes présentes lui rendent hommage.
Les cyclistes réclament un aménagement
Christiane, une habitante de Schiltigheim, s’est rendue sur les lieux du drame le lendemain de
l’accident. Elle en garde un souvenir douloureux.
« Quand j’ai vu cette bande de sable sur le trottoir, j’en ai eu des frissons. Je suis venue pour cette
famille en deuil qui est meurtrie. »
L’émotion a été palpable tout au long de la marche silencieuse, partie du cimetière Sainte-Hélène
et organisée par le Comité deux roues du Bas-Rhin (CADR 67). Mais elle a rapidement laissé place
au ressentiment : surtout celui des cyclistes, qui composaient l’essentiel du cortège. Antoine Splet,
27 ans, habite à Schiltigheim mais travaille à Strasbourg : « J’ai un sentiment de tristesse pour la
personne qui a été fauchée et aussi un sentiment d’inquiétude. J’utilise cette route tous les jours.
On ne se sent pas à l’aise par rapport aux voitures, il n’y a pas de trajet continu pour les vélos. Je
me dis que ça aurait pu aussi m’arriver. » Sur la portion où s’est produit l’accident, la route était
dépourvue de voies cyclables. « Il n’y a que des bouts de piste. Avec les rétrécissements, ce n’est
jamais agréable de se retrouver dans les flux de circulation. Le stationnement le long des voies
prend une place énorme. Je suis favorable à des parkings qui seraient perpendiculaires à la route
de Bischwiller », propose Évelyne, qui souhaite aussi le retour à une vitesse à 30 km/h « pour
minimiser les risques ».
Le CADR 67 a sollicité un rendez-vous avec Robert Hermann, notamment pour réclamer une piste
cyclable. Pas si simple, répond le président de l’Eurométropole : « Ça ne se fera pas d’un coup de
baguette magique. Ça aurait un coup considérable car il faudrait retraiter l’ensemble de cet axe, à
la fois les trottoirs et la voirie », estime l’élu, tout en reconnaissant que cette route « ne fait pas la
part belle aux modes doux » de déplacement.