Entretien avec Marie Schmitt, psychologue au CSAPA

Transcription

Entretien avec Marie Schmitt, psychologue au CSAPA
Entretiens
Entretien avec Marie Schmitt,
psychologue au CSAPA-ANPAA52
En 2011, le CSAPA-ANPAA52 a obtenu le «Label année des patients et de leurs droits». Que
récompense-t-il ?
Début 2011, force est de constater qu’il reste des Centre de Soins, d'Accompagnement et de
Prévention en Addictologie (CSAPA) qui n’ont pas réussi à s’approprier pleinement le contenu de la
loi de 2002. Les équipes sont encore nombreuses à fonctionner avec un dispositif qui place le
soignant au centre de la relation à l’usager. La loi est une incitation à placer l’usager au centre du
dispositif même si elle apparaît comme une contrainte réglementaire et administrative.
Le Label année des patients et de leurs droits met en exergue des actions qui garantissent le respect
des usagers dans le respect de la loi de 2002. Il a pour objectif de dynamiser l’exercice de la
démocratie sanitaire tout en saluant l’implication des professionnels de santé dans la
promotion des droits des patients.
Le label récompense la mise en conformité avec la loi de 2002 et la démarche innovante portée par
l’ANPAA 52 dans la refondation de son projet d’établissement.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la loi de 2002 ?
Il s’agit en fait de deux lois (2 janvier & 4 mars) qui viennent garantir l’exercice des droits des
usagers dans chaque établissement social ou médico-social.
Ces textes nous invitent à considérer que l’usager est l’axe central de notre activité de soin et
que la qualité de nos prestations découle de cette nouvelle vision. En fait, c’est l’ensemble des
missions et principes du secteur médico-social qui se trouvent ainsi redéfinis.
La loi définit 7 droits de l’usager …
1. Le respect de sa dignité, de son intégrité, de sa vie privée, de son intimité et de sa sécurité.
2. Le libre choix des prestations (information sur les différents modes de soin et d’accompagnemen
3. Un accompagnement individualisé et de qualité, respectant le choix de l’usager. (ne pas être da
1 / 3
Phoca PDF
Entretiens
mais dans la construction)
4. La confidentialité des données concernant l’usager.
5. L’accès, par l’usager à toute information le concernant..
6. Une information sur ses droits fondamentaux, sur les protections légales et contractuelles dont i
recours à sa disposition.
7. Sa participation directe au projet d’accueil et d’accompagnement.
… et propose 8 outils pour en faciliter la mise en place
1. Livret d’accueil,
2. Règlement de fonctionnement,
3. Charte des droits et libertés,
4. Contrat de séjour ou Document individuel,
5. Participation au travers du Conseil de la vie sociale ou autres instances et modalités,
6. Projet d’établissement ou de service,
7. Personne référente en cas de conflit,
8. L’accès aux informations.
Toutefois, les outils ne suffisent pas. Il est nécessaire d’impliquer l’équipe soignante afin
qu’elle s’approprie une nouvelle philosophie de soin, d’accompagnement social et de prévention en
s’appuyant sur ces nouveaux outils.
En pratique, comment avez-vous procédé pour intégrer les principes de la Loi 2002 dans
votre fonctionnement ?
C’est le directeur qui m’a demandé d’animer un groupe de travail concernant les droits des
usagers, une de ses missions étant la mise en conformité du CSAPA avec la Loi de 2002.
Nous avons donc commencé par évaluer les procédures existantes, le fonctionnement interne, les
documents mis à disposition, puis sondé les usagers. Passée cette première phase d’analyse, qui
s’est déroulée en lien avec les professionnels et les usagers des 3 sites de soins(1), il s’est avéré
que si on touchait à un élément du dispositif d’accompagnement, un autre élément était
impacté, qui en impactait un autre, etc.! Bref, c’était l’ensemble du dispositif qu’il fallait repenser
!
Sur la base des éléments analysés nous avons pu prioriser des démarches d’évaluation, qui nous
ont permis de réfléchir à un nouveau projet d’établissement. C’est autour de la rédaction de ce
document que chaque brique du dispositif a pu trouver sa place et sa cohérence, avec bien
évidement en fil conducteur une démarche centrée sur le droit des usagers et non sur les
professionnels.
Pourriez-vous illustrer par un exemple ?
Prenons l’exemple de l’accueil de l’usager. Il a fallu décortiquer l’ensemble du processus.
Accueil renvoie à accueil téléphonique, accueil physique de l’usager avant son rendez-vous, accueil
par l’équipe médico-psycho-sociale, accueil dans des locaux et une salle d’attente (qui doivent être
accessibles, accueillants, adaptés au flux des rendez-vous et aux retards éventuels de certains
praticiens, etc…). Mais l’accueil est aussi l’une des missions obligatoires du CSAPA (les missions
obligatoires sont :accueillir, informer, orienter, évaluer, prendre en charge, proposer un
2 / 3
Phoca PDF
Entretiens
accompagnement personnalisé….)
Nous avons donc analysé nos modalités d’accueil, les habitudes prises par les uns et les autres.
Nous nous sommes rendu compte qu’au moment de l’accueil nous récoltions beaucoup
d’informations, dont certaines étaient inutiles. Nous avons donc simplifié et rendu plus efficaces les
modalités d’accueil, que ce soit par la secrétaire, la psychologue, le travailleur social ou le médecin.
Si j’ai choisi l’exemple de l’accueil c’est que c’est un temps très important en matière
d’alliance thérapeutique, et qui implique une coopération de toute l’équipe !
(1) Chaumont, Saint-Dizier, Langres
14/03/2012
3 / 3
Phoca PDF
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)