Sieste - AQCPE

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Sieste - AQCPE
CAPSULE DE PRÉVENTION
Tomber dans les bras de Morphée !
Après un avant-midi bien rempli, nos petites boules d’énergie ont besoin d’un peu de
repos. Endormir les enfants est une activité de travail en soi. Que ce soit les jeux
calmes précédent le coucher, la disposition des matelas au sol et leur rangement ou
le temps pris pour aider les enfants à s’endormir, il faut prendre la peine d’adopter
de bonnes postures de travail si on ne veut pas se réveiller avec des problèmes de
dos ou d’épaules.
La présente capsule permettra au personnel éducateur d’en connaître plus sur les
risques associés à cette activité ainsi qu’aux postures de travail permettant de
ménager leur dos.
Afin de maximiser l’intégration des conseils proposés, je vous suggère de faire la
capsule avec le personnel concerné puisque chaque CPE possède ses particularités.
Ainsi, vous serez en mesure d’identifier les contraintes présentes dans votre propre
milieu de travail et d’adapter les solutions proposées à la réalité de votre
environnement. Les pistes de solutions proposées auront donc une meilleure chance
d’être appliquées puisqu’elles auront été déterminées ensemble! Il ne vous restera
plus qu’à afficher la dernière section de la capsule en guise d’aide-mémoire une fois
adaptée à vos besoins.
Bonne lecture !
Lyne Boileau
Ergonome et conseillère en prévention
Mutuelle de prévention des CPE
T 514 326-8008 poste 312
[email protected]
www.aqcpe.com
SECTION 1 : Informations générales
La période de la sieste est un moment de repos pour les tout-petits, mais qu’en est-il
pour les éducatrices? Regardons en bref les activités entourant la sieste et imaginons
les postures adoptées dans les différentes situations afin de demeurer vigilant durant
cette activité.
Avant la sieste :
Disposer les matelas au sol, enfiler les draps, sortir les toutous et doudous des
enfants, peut-être même déplacer quelques meubles…
Pendant la sieste :
Flatter les enfants pour les endormir (assise par terre ou debout penchée au-dessus
de la bassinette, consoler un enfant qui s’est réveillé et pleure, écrire le journal de
bord de chaque enfant sur un mobilier adapté pour eux et à la noirceur.
Après la sieste :
Ramasser les matelas et ranger le tout, retirer les draps périodiquement pour le
lavage, désinfecter les matelas, caresser les enfants pour les réveiller tout en
douceur.
Pas de tout repos n’est-ce pas? Au fait, connaissez-vous les postures exigeantes pour
votre dos et vos bras lors de la période de la sieste?
Position assise par terre sans appui pour le dos (dans cette position, le dos est
légèrement courbé vers l’avant);
Les coudes éloignés du corps par exemple pour flatter deux enfants à la fois
couchés de part et d’autre de l’éducatrice afin de les endormir;
Extension du dos et bras au-dessus des épaules avec un enfant par exemple
pour déposer ou reprendre celui-ci de la bassinette sans en abaisser le côté;
Se pencher successivement pour ramasser chacun des matelas au sol;
Maintien des postures penchées avec ou sans poids (enfant);
Combinaison de plusieurs de ces facteurs.
Pour vous aider à réfléchir sur le sujet, nous vous invitons à compléter le
questionnaire de la section 2.
Tomber dans les bras de Morphée
SECTION 2 : Questionnaire sur les postures de travail
Voici une série d’énoncés vous permettant d’identifier vos habitudes de travail en ce qui
concerne les tâches entourant la sieste des enfants.
LA SIESTE DES ENFANTS
Je me reconnais dans un ou plusieurs de ces énoncés :
1. Je m’assoie par terre en « indien » (sans appui au
dos) et je flatte le dos des enfants jusqu’à ce qu’ils
s’endorment.
Commentaires
† oui
† non
2. Je dois déplacer les meubles pour disposer les
matelas à chacune des siestes.
† oui
† non
3. Lorsque les enfants dorment, je m’assoie à la table
des enfants pour écrire leur journal de bord à la
pénombre. Je dois me pencher pour bien voir.
† oui
† non
4. Pour les poupons, j’aime les endormir dans mes
bras, ils sont si mignons !
† oui
† non
5. Le côté des couchettes est fixe, je ne peux
l’abaisser pour coucher le poupon. Je dois donc
m’étirer pour les déposer tout en douceur.
† oui
† non
6. Je me penche au-dessus de la couchette pour
flatter le poupon qui s’est réveillé. Quelquefois, je
dois rester plusieurs minutes dans cette position.
† oui
† non
7. Lorsque la sieste est terminée, je ramasse tous les
matelas moi-même, ainsi les enfants pourront
commencer à jouer plus rapidement.
† oui
† non
8. Je ne prends pas la peine d’abaisser le côté de la
couchette pour prendre un bébé qui a terminé sa
sieste. Je le soulève à bout de bras pour le sortir.
† oui
† non
9. Les casiers pour ranger les doudous et toutous sont
à la hauteur des enfants. Lorsque ces derniers ont
de la difficulté à les ranger, je le fais à leur place.
† oui
† non
10. Je désinfecte les matelas en position debout, je les
tiens d’une main pendant que je les vaporise de
l’autre. Quelquefois, je le fais en m’agenouillant au
sol.
† oui
† non
11. Indiquez toutes autres situations non énoncées qui vous causent des difficultés :
__________________________________________________________________________
Tomber dans les bras de Morphée
Vous avez coché «oui» à l’un ou l’autre des énoncés précédents? Voilà une première
étape franchie dans le cadre d’une démarche de prévention, soit le repérage des
situations à risque! Avant de trouver des solutions, il est primordial de connaître vos
postures de travail et vos façons de faire habituelles pour chacune des situations.
Quelques questions s’imposent pour en connaître le contexte. Par exemple, est-ce
nécessaire d’endormir tous les enfants en les flattant ou en les berçant? Est-ce que
j’utilise une chaisière lorsque je suis assise au sol durant une longue période de temps?
Quelles sont mes postures de travail habituelles (assise sans appui, penchée, à bout de
bras pour flatter les enfants directement dans la couchette). Est-ce que je sollicite la
collaboration des enfants ou je fais presque tout à leur place?
Il faut réfléchir également sur les causes qui vous font adopter de telles postures plus à
risque pour le dos ou des efforts inutiles. Par exemple, vous sortez un bébé de la
couchette sans abaisser le côté de la couchette car le bruit du mécanisme réveillerait les
autres poupons qui dorment…ou encore, vous avez les bras éloignés du corps pour
flatter deux enfants à la fois? Les réponses à ces questions vous amèneront directement
à des pistes de solutions.
Pour vous aider dans cette étape, voici une démarche pour arriver à identifier les
situations difficiles ou les postures à risque pour le dos.
1- D’abord, décrivez étape par étape le déroulement de la sieste en vous
questionnant sur vos façons de faire habituelles. Suggestion : demandez l’aide
de vos collègues, les autres voient toujours mieux nos « mauvaises habitudes de
travail » que nous-mêmes!
2- Identifiez les tâches sources d’inconfort et de douleur ou qui amènent une
posture contraignante telle que torsion, position penchée prolongée, étirement
des membres supérieurs, etc.
3- Se demander si la tâche ou la posture peut se réaliser autrement. Selon le cas,
procéder au changement.
Note : À l’étape 2, inspirez-vous des réponses au questionnaire précédent ou des situations que
vous aurez ressorties en séance de remue-méninge lors d’une réunion d’équipe ou avec
votre comité santé sécurité.
Tomber dans les bras de Morphée
SECTION 3 : Conseils
Même si vous n’avez pas l’aménagement optimal, sachez qu’un petit changement dans
vos habitudes de travail et une meilleure organisation de vos tâches peuvent faire une
grande différence. Voici quelques conseils pour ménager votre dos et vos bras :
Règle no 1 : J’adopte de bonnes postures de travail pour mon dos et
j’évite les efforts inutiles
9 J’évite de déplacer les meubles à chaque sieste. Je configure l’aménagement de
mon local en conséquence et je fais un plan de la disposition des matelas dans
le local qui sera fort utile pour les remplaçantes. (note: les meubles sur roulettes
sont plus faciles à déplacer et suscitent moins d’efforts !)
9 J’abaisse toujours le côté de la bassinette avant de prendre l’enfant qui termine
sa sieste et je laisse le côté abaissé, ainsi, il sera prêt pour la prochaine sieste !
9 Pour sortir l’enfant de la bassinette, je lui demande de se mettre debout (si
possible), ainsi, je me penche moins. Également, quand vient le temps de le
coucher, je le dépose debout dans sa bassinette et le laisse se coucher lui-même
ou le soutient légèrement pour l’aider à le faire. Je peux également m’asseoir et
flatter le dos du poupon en ayant le côté de la bassinette abaissé.
9 J’utilise la chaisière lorsque je m’assoie au sol pour flatter les enfants pour un
meilleur support au dos. Je m’assure que les enfants sont le plus près possible
de moi pour éviter d’avoir les bras éloignés du corps trop longtemps. Avant de
me relever de la chaisière, je dépose une main au sol, « roule » sur le côté pour
me retrouver « à quatre pattes » et prend appui avec les deux mains sur un
genou avant de me relever.
9 Je m’assoie sur une chaise d’adulte pour écrire le journal de bord des enfants et
j’utilise une lampe d’appoint pour bien voir.
Tomber dans les bras de Morphée
SECTION 3 : Conseils
Règle no 2 : J’organise efficacement la période de la sieste en réévaluant
mes façons de faire
9 Je laisse les poupons s’endormir par eux-mêmes dans leur lit plutôt que de les
endormir dans mes bras. En effet, il est moins difficile, en termes d’effort au dos,
de coucher un enfant éveillé qu’un enfant déjà endormi.
9 Je flatte seulement les enfants qui en ont réellement besoin et je diminue
graduellement ce temps.
9 Je favorise la participation des enfants aux activités entourant la sieste en les
impliquant dans la préparation ainsi qu’au rangement des matelas, doudous et
toutous. En évitant de tout faire à leur place, je contribue en plus à développer
leur autonomie. Une routine claire et simple facilite l’apprentissage des enfants.
9 À la pouponnière, je peux m’asseoir et flatter les mains ou les bras des poupons
à travers les barreaux plutôt que de rester debout pour flatter leur dos en position
penchée prolongée.
9 Pour désinfecter les matelas, je demande aux enfants de me les donner et je
m’installe sur une surface à ma hauteur. Ainsi, j’évite de me pencher plusieurs
fois…
9 J’ai recours à de l’aide d’une collègue pour les journées plus difficiles.
Tomber dans les bras de Morphée
Règle no 3 : Je prends les mesures nécessaires pour protéger
ma santé et ma sécurité
9 En respectant les procédures de travail émises par le CPE.
9 En utilisant les équipements appropriés qui sont mis à ma disposition.
9 En suggérant des idées pour diminuer les risques associés à mon travail et en
m’impliquant dans ce sens.
9 Parce que cela fait partie de mes obligations en tant que travailleur(euse) en
vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST, art.49). Ainsi, je
contribue à diminuer les risques de me blesser.
Parmi ces conseils, quels sont ceux que vous pouvez mettre en pratique dans votre
environnement de travail? Inscrivez-les sur l’aide-mémoire à la section 4 ci-après.
Laissez aller votre imagination en y inscrivant vos idées et pourquoi ne pas y insérer vos
propres photos!
Tomber dans les bras de Morphée
SECTION 4 : Aide-mémoire à afficher
9 J’adopte de bonnes postures de travail pour mon dos;
9 J’évite les efforts inutiles;
9 J’organise efficacement la période de la sieste en réévaluant
mes façons de faire.
2
1
3
Sortir un poupon de la bassinette
Tomber dans les bras de Morphée
Flatter les enfants
dans la bassinette
Écrire le journal des enfants
Tomber dans les bras de Morphée
Endormir les enfants (coude
près du corps)
Image tirée de la revue Sans Pépins
(vol.3, no3, juin 2001
Tomber dans les bras de Morphée
Tomber dans les bras de Morphée