Contribution du CCAC pratiques artistiques en amateur_vers finalisee

Transcription

Contribution du CCAC pratiques artistiques en amateur_vers finalisee
Contribution du Conseil Consultatif des Arts et de la Culture
de la Ville de Toulouse
Plénière du 15 janvier 2014
Les pratiques artistiques [en] amateur(s)
Janvier 2014
1
Plan de la contribution
1) Conditions d’élaboration de la contribution
- Contexte de la saisie de la Ville de Toulouse
- Questions posées
- Calendrier
- Documents et outils mis à disposition du Conseil Consultatif des Arts et de la Culture
- Méthode de travail
2) Contribution du Conseil Consultatif des Arts et de la Culture sur la thématique des pratiques artistiques
amateurs
- Communiquer et valoriser les actions, les acteurs
- Valoriser les pratiques artistiques à travers l’évènementiel
- Travailler sur l’accessibilité
- Capitaliser les bonnes pratiques / conduire une réflexion sur la médiation
- Enrichir le projet d’établissement
- Favoriser le croisement entre pratiquants en amateur et professionnels
- Créer et transformer des espaces dédiés
- Favoriser la mobilité et les échanges internationaux dans le champ des pratiques artistiques amateurs.
3) Annexes :
Contribution individuelle
Comptes-rendus des réunions du groupe de travail
Janvier 2014
2
1) Conditions d’élaboration de la contribution
La saisine du CCAC sur la thématique
Contexte de la saisine
Suite à la plénière du CCAC du mois d’avril 2013, il avait été acté que le nouveau groupe de travail se saisirait d’une thématique de son choix – en permettant au collège
société civile de mieux s’approprier de cette thématique.
Suite au recueil des propositions émises par les différents collèges et membres du Conseil consultatif, la question des pratiques artistiques dites amateurs a été retenue.
La Ville de Toulouse intervient fortement dans ce champ à plusieurs niveaux : via l’activité organisée ou accueillie par les équipements culturels – stages et ateliers ; via
les temps forts de valorisation que constituent le festival Théâtres d’Hiver, le tremplin musical Décroche le son ! ou même le festival Rio loco ; via les outils qu’elle met à
disposition des opérateurs ou pratiquants individuels (studios de répétition, créés en 2012, accompagnement du Carnaval de Toulouse, …), ou à travers des dispositifs
tels que les Tandems culture / socio culture ou les Passeports pour l’art pour le jeune public.
Cette thématique soulève de nombreux enjeux (accès de la culture au plus grand nombre ; frontière entre amateurisme et professionnalisme ;…) et touche chaque
citoyen directement – à travers les notions de plaisir et d’épanouissement personnel qu’elle implique. La Ville de Toulouse a déjà entamé une réflexion sur cette question,
à travers la réalisation d’une étude sur les pratiques amateurs (2010) et l’organisation d’un séminaire au mois de mars 2013 avec l’Observatoire des politiques culturelles.
Dans ce contexte, le groupe de travail du CCAC a choisit de se saisir de cette question afin de proposer à la Ville de Toulouse des leviers d’actions dans ce domaine.
Janvier 2014
3
Documents mis à disposition du Conseil Consultatif des Arts et de la Culture
-
-
Documents remis au groupe par la Ville :
Etudes sur les pratiques amateurs 2010 – réalisée auprès de la Direction de l’animation socioculturelle
Synthèse du séminaire du 29 mars 2013 sur les pratiques artistiques en amateur, au Théâtre des Mazades
Dossier documentaire constitué pour le séminaire du 29 mars 2013 par l’Observatoire des Pratiques Culturelles de Grenoble
Programmation trimestrielle des stages de pratique amateur au sein du réseau de l’animation socioculturelle de la Ville de Toulouse
Ressources apportées par les membres du groupe :
Fiche de candidature et règlement du festival de théâtre amateur de Colomiers (transmis par la FNCTA)
Décret n°53-1253 du 19 décembre 1953 relatif à l’organisation des spectacles amateurs et leurs rapports avec les entreprises de spectacle
professionnelles
« Le statut des amateurs », fiche IRMA « Tout savoir de la scène au disque »
Memento de l’intervenant musical à Samba Résille
Programmation spectacles et ateliers septembre – décembre 2013 Maison des Pratiques Artistiques Amateur (MPAA) de Paris
Article « Professionnel versus amateur », Dana Hilliot, 2006
Article « Ces amateurs, quel abattage ! », Télérama n°3084 du 21 février 2009
Article « Amateurs quelle richesse ! », Coordination des Fédérations et Associations de Culture et Communication (COFAC), paru dans Télérama du
14 mars 2009
Un dossier consacré au groupe de travail sur les pratiques artistiques amateurs a été créé sur l’espace de partage ouvert pour le CCAC sur Internet,
afin de faciliter l’accès aux ressources documentaires et comptes rendus de réunions.
Une fiche de contribution individuelle a été transmise aux membres du groupe de travail pour qu’ils puissent apporter une réflexion personnelle
intégrée au rapport final (cf. annexes).
Janvier 2014
4
Le calendrier de travail du Conseil Consultatif des Arts et de la Culture pour élaborer la
contribution sur la thématique de l’aide à la mobilité artistique
• 02 juillet 2013 : Plénière technique
Validation de la thématique proposée et de la méthodologie de travail
• 10 octobre 2013 : 1ère réunion du groupe de travail
Présentation et définition de la problématique ; identification des personnes ressources à auditionner.
• Du 24 octobre au 21 novembre 2013
Réunions d’auditions de personnalités qualifiées identifiées : des clefs pour comprendre la problématique des pratiques artistiques amateurs et l’action
de la Ville dans ce domaine. 3 volets :
*associatif : rencontre avec Christine Lowy (Fédération Régionale de Théâtre Amateur - FNCTA) et Hamza Medkouri (Samba Résille)
*institutionnel - animation socioculturelle : rencontre avec Magali Longour et Fabienne Lèguevaques (Direction de l’animation socioculturelle (DASC)) et
avec Catherine Fontaine et Cyril Quinchon (DASC – Centre culturel Alban Minville)
*institutionnel 2 : rencontre avec Jacques Chiltz (Régie Théâtre – Jules Julien, Ville de Toulouse) et Hervé Bordier (pôle Musiques Actuelles de la Ville
de Toulouse)
• 16 décembre 2013 groupe de travail :
Mise en commun des constats et des propositions / perspectives à partir des contributions et du travail des séquences précédentes.
• Décembre 13 – janvier 14 groupe de travail
Rédaction de la contribution, échange par mail des 1ère et 2ème versions du rapport.
Appel aux contributions individuelles
• Début janvier 2014 - échange par mail, préparation de la remise de l’avis du groupe de travail du CCAC
Dernière validation des contenus et de la forme
• 15 janvier 2014
Remise de l’avis du groupe de travail du CCAC lors de l’assemblée plénière.
Janvier 2014
5
Méthode
19 membres du CCAC se sont investis dans l’élaboration de l’avis, et un membre du CCAC a rédigé une contribution écrite (cf. annexe). M. Lefebvre
(observateur) a pris part à une réunion également.
Au total, 19 personnes issues des différents collèges du Conseil Consultatif des Arts et de la Culture ont participé à l’élaboration de cette contribution. Elles
ont étés accompagnées de deux agents des services culturels de la Ville.
Il est à noter que le collège société civile a été mieux représenté au sein de ce groupe de travail que précédemment (7 membres impliqués).
La présente contribution a été réalisée à partir des réflexions collectives produites lors des différents temps de travail et des contributions individuelles.
Cela a permis de dégager 8 axes de travail et d’échanges principaux, sources de propositions :
1) Communiquer et valoriser les actions, les acteurs
2) Valoriser les pratiques artistiques amateurs à travers l’évènementiel
3) Travailler sur l’accessibilité
4) Capitaliser les bonnes pratiques et accompagner la médiation
5) Enrichir le projet d’établissement des équipements culturels
6) Favoriser le croisement entre amateurs et professionnels
7) Créer et transformer des espaces dédiés
8) Favoriser la mobilité à l’international de la pratique en amateur
Janvier 2014
6
Conseil Consultatif des Arts et de la Culture 2013-14, des propositions pour les pratiques
artistiques en amateur à Toulouse
Préambule
La question des « pratiques artistiques amateurs » est riche et complexe. Sous cette dénomination est englobée une réalité plurielle, qui recouvre des
pratiques diverses motivées par des démarches elles aussi variées : démarche d’épanouissement personnel ; visant à former l’esprit critique ; à sensibiliser à
la diversité des pratiques artistiques et culturelles ; à développer la capacité artistique de chacun ; à former, parfois, des professionnels en devenir ; etc.1
Les « pratiques amateurs » ne peuvent se réduire non plus à la notion « d’apprentissage » : l’exemple des bals traditionnels ou du chant choral démontre
que certains pratiquants se rendent régulièrement à ce type de rendez-vous uniquement pour pratiquer la danse ou le chant, et non pour en « apprendre »
plus dans ce domaine.
Face à ce constat, le groupe propose la notion d’expérimentation artistique. Cette notion est reprise dans l’étude sur les pratiques amateurs réalisée en
2010 auprès de la DASC, que le groupe reprend à son compte, en l’adaptant :
« La pratique artistique en2 amateur se définit par l’expérimentation artistique (sous toutes ses formes et notamment l’apprentissage) dans une
discipline artistique donnée par un pratiquant [n’ayant pas vocation à en vivre de façon régulière] ».
Enfin, le groupe souligne la notion de plaisir inhérente à ce type de pratique, entrée qui permet de dépasser le clivage professionnel / amateur qui parcours
cette thématique.
Périmètre du travail conduit par le groupe
Le groupe s’est orienté plus particulièrement vers la dimension d’éducation populaire des pratiques artistiques en amateur – c'est-à-dire qu’il n’a pas
proposé de pistes de réflexion sur le volet « économique » lié à ces pratiques artistiques (notamment dans le champ des musiques actuelles et de l’image).
Le groupe se centre, pour sa réflexion, sur le public adulte – la question des scolaires ou périscolaires n’est pas comprise ici de façon directe (cela pourra fait
l’objet d’un autre travail du CCAC), même si elle peut émerger à la marge.
1
2
Nous évoquons ici le cas des pratiquants, et non des intervenants (souvent professionnels) qui animent la pratique.
Pour reprendre la formulation proposée par Christine Lowy, de la Fédération Régionale de la FNCTA, auditionnée par le CCAC le 24 octobre 2013
Janvier 2014
7
Le groupe de travail du CCAC souhaite poser en premier lieu des principes d’actions qui lui paraissent indispensables à la déclinaison d’une politique
publique pour les pratiques artistiques amateurs :
- la dimension d’éducation populaire qui doit animer ce type d’action ;
- le travail à conduire pour favoriser les croisements et les partenariats entre professionnels et amateurs ;
- le souci d’éducation artistique à tout âge.
Dans cette perspective, le groupe de travail a identifié plusieurs pistes de travail susceptibles d’alimenter la réflexion dans le domaine des pratiques
artistiques en amateur. Elles constituent le cœur de cet avis.
1) Communiquer et valoriser les actions, les acteurs
Toulouse a impulsé, depuis longtemps, une dynamique forte pour les pratiques artistiques en amateur, notamment à travers son réseau d’équipements
culturels et socioculturels, qui organisent directement des ateliers de pratique artistique (plus de 9 000 personnes accueillies dans le réseau de l’animation
socioculturelle en 2012), et accueillent des ateliers organisés par des associations. Un travail a en outre été conduit en direction de public spécifique
(handicap, …) pour rendre ces activités accessibles à tous. Cette offre n’est cependant pas toujours bien connue du grand public.
Pour dynamiser et améliorer l’accès à l’information du grand public sur l’offre de pratique artistique amateur à Toulouse, le groupe de
travail du CCAC propose d’engager un travail sur la communication qui pourrait se traduire par l’édition de supports de
communication type « Guide de la pratique amateur » et/ou annuaire des établissements et associations intervenant dans ce
champ (en ligne ou non), à prévoir sur des périodes ciblées (rentrée de septembre, fin d’année scolaire) ; par le lancement d’un Portail
Internet participatif permettant d’orienter sur l’ensemble des ateliers / activités existant(e)s ; par une communication sur les
ressources disponibles et une mise en réseau des centres de ressources ; enfin, par une action de valorisation des actions engagées
par la Ville et par les opérateurs associatifs en direction du public souffrant de handicap, actions relativement méconnues à ce jour.
Le groupe de travail propose en outre d’engager une réflexion pour mieux accompagner les associations dans leur communication : il
s’agit là de renforcer les capacités de communication des associations, et d’améliorer la visibilité donnée aux associations,
regroupées par champs de pratiques.
Janvier 2014
8
2) Valoriser les pratiques artistiques en amateur à travers l’évènementiel
A Toulouse, deux temps forts valorisent les pratiques en artistiques amateur théâtrale et musicale : le festival Théâtre d’Hivers et le tremplin musical
Décroche le son ! Le festival Rio loco a également engagé une action visant à mettre en lien les associations de pratiquants avec des groupes invités à
l’occasion du festival. Ce volet « événementiel » pourrait être renforcé pour donner une véritable visibilité à ce type de pratique.
Pour permettre une meilleure valorisation des pratiques artistiques en amateur, le groupe de travail du CCAC propose d’organiser un
temps fort dédié à la pratique artistique en amateur. Le format de ce temps fort demande une réflexion plus approfondie : des temps
déjà existants (journées portes ouvertes, …) pourraient être réinvestis.
Par ailleurs, le CCAC suggère d’initier un travail sur la Fête de la musique, afin de mieux accompagner l’expression des pratiques
musicales en amateur lors de ce temps fort.
3) Travailler sur l’accessibilité.
A Toulouse, l’offre en termes d’ateliers de pratiques en amateur est conséquente, riche et variée, notamment grâce aux nombreux établissements culturels
qui couvrent le territoire. Le rythme des ateliers proposés suit le rythme scolaire – avec une offre de stage durant les vacances scolaires. Les établissements
accueillent également une offre associative conséquente, à travers la mise à disposition de salles sur des créneaux réguliers (annuel) ou ponctuels. Ces
mises à disposition sont très sollicitées, souvent sur des créneaux horaires déjà très chargés (fin de d’après-midi, soirées), ainsi que pour les week-ends,
demande à laquelle les équipements ne peuvent pas toujours répondre en raison de leur propre activité et des coûts en termes financier et humain que ces
demandes impliquent. Les créneaux ouverts aux associations et aux pratiquants ne sont pas toujours satisfaisant au regard de la forte demande.
Pour mieux répondre aux demandes et besoins des praticiens amateurs, le groupe de travail propose d’engager une réflexion sur
l’amplitude horaire et les journées pendant lesquelles les ateliers et lieux de pratiques sont accessibles, notamment sur les
périodes de petites vacances scolaires et les week-ends. Il suggère notamment la réalisation d’un état des lieux de l’implantation
territoriale des activités afin de veiller aux conditions d’un maillage territorial équilibré. Enfin, le groupe de travail souligne qu’une
réflexion reste à conduire sur les modalités d’accueil pour la pratique en amateur hors cadre associatif (question à laquelle les
studios de répétition ont constitué une première réponse).
Janvier 2014
9
4) Capitaliser les bonnes pratiques / conduire une réflexion sur la médiation
La Ville emploie de nombreux intervenants artistiques au sein des équipements de l’animation socioculturelle, ainsi qu’auprès d’autres établissements tels
que la régie des théâtres, le Conservatoire, etc. A ce jour, il n’y a pas de réflexion collective mise en œuvre pour permettre des échanges et une mise en
commun des expériences. La médiation artistique et culturelle constitue un autre volet qui n’est mériterait d’être développé.
Afin de faciliter la mutualisation des bonnes pratiques et les échanges entre intervenants, le groupe de travail du CCAC propose
l’organisation de temps de croisement entre acteurs. Ces temps pourraient être ouverts aux intervenants municipaux et aux
associations ayant une action dans le champ des pratiques artistiques en amateur.
En outre, le groupe du CCAC a envisagé plusieurs pistes de travail pour accompagner la médiation artistique et culturelle en direction
des amateurs : mise en place d’une « Charte de l’intervenant » (champ lexical, savoir-être, …) ; contribution à une réflexion sur le
parcours d’apprentissage intégrant en particulier le visionnage de spectacles dans le parcours d’apprentissage des
pratiquants artistiques comme outil de transmission ; mise en place de médiateurs pour accompagner les intervenants.
5) Enrichir le projet d’établissement
Le réseau de l’animation socioculturelle municipal compte 15 établissements au total. Ils sont investis de plusieurs missions : accompagnement des
pratiques en amateur, médiation et diffusion artistique, animation locale du territoire notamment. Ils emploient des intervenants artistiques qui assurent les
ateliers de pratiques amateurs proposés tout au long de l’année. Un travail sur la définition de projets de centre par établissement est actuellement conduit
par la Direction de l’animation socioculturelle.
Pour accompagner cette définition, le groupe de travail du CCAC propose d’intégrer un projet éducatif dans le projet de centre qui
donne aux intervenants des ateliers un cadre lié au « savoir-être » ; d’inciter à la création de liens intra-ateliers (transversaux) ; et
d’accompagner les responsables des centres culturels pour qu’ils associent les intervenants des ateliers au projet de centre, qui
pourraient ainsi s’en faire les ambassadeurs.
Janvier 2014
10
6) Favoriser le croisement entre pratiquants amateurs et professionnels
Le festival Rio Loco met en place depuis plusieurs année un travail intéressant et stimulant pour favoriser le lien entre artistes professionnels / amateurs.
Certains dispositifs culturels mis en place par la Ville de Toulouse permettent le croisement entre praticiens amateurs et professionnels, tels le dispositif
TANDEM qui organise la rencontre entre une compagnie professionnelle et un lieu socioculturel ou le projet REZA organisé en 2013 autour de la
photographie. La pratique artistique en amateur est un lieu qui peut permettre l’exploration de nouvelles pistes de transmission, d’enseignement, de création
… pour une rencontre professionnel expérimentale et innovante. Les croisements entre professionnels et amateurs pourraient être développés au sein des
équipements culturels, ainsi que des temps forts culturels toulousains.
Pour favoriser le croisement entre pratiquants amateurs et professionnels, le groupe de travail du CCAC propose d’impulser une
dynamique de création commune (recherche artistique) ; d’impulser, au sein des établissements culturels, la mise en œuvre d’ateliers
d’activités artistiques hybrides. Des carnets de spectacles s’adressant aux pratiquants des ateliers pourraient en outre être créés.
Le CCAC propose en outre d’inciter les festivals toulousains à valoriser et stimuler la pratique en amateur, sur le modèle de ce que le
festival Rio loco met déjà en œuvre.
7) Créer et transformer des espaces dédiés
Les équipements de l’animation socioculturelle constituent des lieux dédiés à la pratique artistique en amateur.
Le groupe de travail propose de valoriser et d’améliorer l’accessibilité et la visibilité des pratiques artistiques amateurs et propose une
réflexion sur l’opportunité d’identifier un espace dédié (type maison des pratiques artistiques amateurs). Cette piste de travail permet de
répondre à plusieurs points indiqués précédemment dans cet avis (communication et visibilité ; accessibilité à un lieu de pratique
permanent ; lieu d’échanges ; …), et elle constitue en cela une proposition complémentaire du CCAC à la Ville pour les pratiques
artistiques amateurs.
8) Favoriser la mobilité et les échanges internationaux dans le champ des pratiques artistiques amateurs
La Ville de Toulouse a intégré des projets artistiques amateurs dans ses projets de coopération internationale, notamment avec la Ville de Saragosse en
2010. Les appels à projets culturels à l’international ciblent cependant plutôt des compagnies et artistes professionnels, notamment du fait des critères de
l’Institut Français.
Le groupe de travail du CCAC propose de réfléchir au développement des échanges entre amateurs dans le cadre de la coopération
européenne et internationale.
Janvier 2014
11
ANNEXES
Janvier 2014
12
Annexe 1 : contribution individuelle
Arrivé le : 06/01/2014
Nom, Prénom : BLOCH Williams
Structure : Association Avant-Mardi
Collège :
Société civile
Artistes
Etablissements culturels municipaux
٧ Opérateurs culturels
Coordonnées : 17 rue Valentin 31400 Toulouse – 05 34 31 26 50
www.Avant-mardi.com – [email protected]
Janvier 2014
13
Question:
- A partir de vos expériences individuelles ou associatives, de votre pratique artistique à titre
individuel et professionnel, quelles pistes de réflexions permettraient de faire évoluer l’action
municipale dans le champ des pratiques artistiques amateurs ?
Comme je l’ai déjà évoqué lors de nos échanges, en préambule, je n’opposerai pas la pratique amateur à celle
de la pratique professionnelle. Je pense que cela hiérarchise négativement le rapport entre les deux avec une
notion dévalorisante (voir l’écrit de Dana Hilliot, dossier documentaire, « Professionnels versus amateurs »)
et que c’est la principale cause de la désaffection des pratiquants amateurs à aller aux spectacles
professionnels, identifiés comme légitimes (on est pas dans la même cour !).
Comme dirait Marie Madeleine Mervant Roux (dossier documentaire Mairie) « Le pratiquant amateur, n’est
pas une image inversée du professionnel, comme certains chercheurs le redécouvrent dans les pratiques
numériques ».
Même si j’approuve la définition adoptée collectivement « La pratique artistique amateur se définit par
l’expérimentation artistique (sous toutes ses formes et notamment l’apprentissage) dans une discipline
artistique donnée par un pratiquant. Je ne souscris pas à la parenthèse de la fin de la définition (n’ayant pas
vocation à en vivre de façon régulière). Peu importe ! Si la création amateur remporte un succès populaire,
elle peut devenir lucrative et professionnelle, c’est le cas dans les Musiques Actuelles et aussi dans les
pratiques numériques (blogs, web série, sketch…) qui peuvent capter parfois des millions de visites et donc
générer des retombés économiques qui peuvent permettent à leurs auteurs alors d’en vivre (voir
http://www.telerama.fr/medias/norman-cyprien-les-stars-de-la-webrigolade,80135.php.)
La volonté de plus en plus forte des individus dans nos sociétés à s’emparer de l’objet artistique par sa
pratique (amateur ou professionnel), pour s’épanouir ainsi que pour se confronter à l’autre, échanger et se
construire socialement et culturellement, va générer une demande croissante d’outils et d’espaces collectifs
pour les réaliser.
Si Internet permet d’accéder au savoir et à la connaissance et à l’histoire, il permet aussi de connecter ses
idées, ses commentaires, de mixer ce que d’autre ont fait et les restituer à l’infini…
Mais cette connexion n’élimine en aucun cas le fait de pratiquer collectivement ou individuellement tous les
domaines du spectacle vivant d’une façon physique.
La puissance publique à un rôle majeur dans les années à venir celui d’accompagner et de répondre à cette
demande croissante de lieux de pratique notamment dans les métropoles urbaines.
Janvier 2014
14
Propositions à la municipalité :
En direction de l’animation socioculturelle :
- Mieux rendre accessible les espaces des lieux cultures de l’animation socioculturelle, différencier de ce qui
est de la pratique payante (cours, ateliers, formation..) et ce qui relèvent d’un projet et activité artistique
(danse, musique, théâtre…).
- Répertorier les différents espaces de l’ensemble des centres culturels (ainsi que leurs caractéristiques
techniques et matériel disponible) pouvant être mis a disposition pour des associations et aussi des individus
ayant un projet artistique (mettre en place un dossier de demande unique). Harmoniser des tarifs horaires
attractifs
- Créer un portail internet informant des différents projets en cours et en même temps des disponibilités et
conditions d’accessibilité. Voir pour exemple le carnet d’adresse des MPAA : http://www.mpaa.fr/Carnet
- Associer les lieux ressources de certains équipements à ce portail (espace ressource du Metronum, Music
Hall à Job, Samba résille, les Musicophages…) pour faire remonter les disponibilités de leurs espaces de
travail et les mutualiser sur le portail.
- Référencer les intervenants potentiels dans les différents domaines artistiques, et pour cela se rapprocher
des services de l’Etat (DRAC, Education Nationale) et des associations intervenant dans l’éducation
artistique et culturelle.
Transformer ou créer des espaces dédiées de pratiques (de mutualisation des moyens, de partages
d’expérience et de visibilité)
S’inspirer pour cela des initiatives menées à Paris notamment le Cinq au sein du Centquatre
Le CINQ est l’espace consacré aux pratiques artistiques amateurs au CENTQUATRE. Cet équipement de
500m2 sur trois niveaux est situé à l’entrée du 5, rue Curial. Le CINQ est destiné aux habitants et aux
associations des 18e et 19e arrondissements. Sur la base de 2 € par heure, toute personne – seule, en groupe
ou en association – peut louer un atelier de manière ponctuelle pour y développer une activité artistique
pratiquée en amateur. Le CINQ offre aux artistes amateurs, quel que soit leur niveau, ou leur degré
d’engagement, l’opportunité et l’espace pour répéter, travailler, créer et développer leur pratique.
http://www.104.fr/les_espaces/equipements/le_cinq.html
et des Maison des Pratiques Artistiques Amateurs à Paris
La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs est un établissement public créé par la Ville e Paris en 2008.
Deux nouveaux sites dédiés à la création et aux répétitions sont actuellement en chantier et viendront
compléter le réseau actuel (MPAA/St-Germain, Paris 6e, MPAA/Broussais, Paris 14e et MPAA/St-Blaise,
Paris 20e). Les autres missions des MPAA
Informer : la MPAA collecte et met à disposition des
Janvier 2014
15
amateurs toutes les informations utiles à leurs pratiques. En ligne (www.mpaa.fr/Carnet) et sur place
(MPAA/Saint-Germain), le centre de ressources propose aussi bien le recensement de l’ensemble des salles
de répétitions selon les disciplines, ou des enseignements et activités artistiques proposés à Paris, comme
des ouvrages et des études sur l’univers des pratiques amateurs, consultables sur place. Les services du
centre de ressources sont entièrement gratuits.
Accompagner la pratique amateur : chaque saison, la MPAA organise plusieurs dizaines d’ateliers dans
les différentes disciplines artistiques. La MPAA propose aussi bien des initiations ou master-classes de
quelques heures, que des ateliers « grand format » sur plusieurs mois, où les amateurs participent à la
création d’un spectacle, programmé sur la scène de la MPAA/Saint-Germain. Toujours encadrés par des
artistes professionnels en activité.(www.mpaa.fr/Ateliers)
Diffuser des spectacles : la scène de la MPAA/Saint-Germain accueille chaque saison plus de 160
représentations et vous propose une programmation riche et variée, mêlant créations amateurs et artistes
professionnels (théâtre, danse, musique, lectures, performances…). Tous les spectacles mettant en scène des
amateurs sont gratuits (spectacles professionnels de 5€ à 13€). (www.mpaa.fr/Programme).
http://www.mpaa.fr
Contact CCAC : tél : 05.62.27.60.74 – [email protected]
Janvier 2014
16
Annexe 2 : Comptes-rendus des réunions de la concertation
1 / Réunion du 2 juillet 2013
Thème abordé
Choix de la thématique
Cf. document « Méthodologie
de mise en œuvre du groupe
de travail du CCAC »
Synthèse des échanges
En début de réunion, il a été précisé que la question de la gouvernance des nouveaux équipements culturels ne semblait
pas opportune au vu du calendrier à venir en 2013-14 et en raison du temps imparti pour le groupe de travail : l’avis du
CCAC devra être remis aux élus au mois de décembre, ce qui laisse un temps relativement court pour traiter une
question aussi complexe.
La volonté de permettre au collège société civile de s’approprier un peu plus des questions traitées au sein du CCAC est
rappelée.
En ce sens, il apparaît judicieux de rechercher ce qui relie les différentes propositions émises (cf. doc. remis lors de la
réunion).
les membres du groupe de travail évoquent ainsi une entrée possible par le biais des pratiques artistiques en
les reliant aux équipements culturels (existants et/ou à venir).
Plusieurs réflexions émergent autour de cette proposition :
-
la distinction entre pratiques amateurs et professionnelles :
Opérationnelle pour certains, qui se reconnaissent dans la dénomination de « pratiquant amateurs » et évoquent
des actions et projets qui illustrent bien ce que cette pratique recouvre.
Non-pertinente pour d’autres, qui font valoir que dans certains champs disciplinaires, la frontière entre les deux
est floue, souvent franchie dans les deux sens par les artistes au cours de leurs parcours (c’est en particulier le
cas pour dans le domaine des musiques actuelles). Cette distinction aurait en outre tendance à s’amenuiser avec
le développement des nouvelles technologies (Internet, youtube, etc.).
Enfin, certains participants insistent sur la vigilance à avoir autour de cette distinction, afin qu’elle ne se traduise
pas par un classement selon « pratiques plus simples, faciles » (= amateurs) et « pratiques plus complexes » ( =
professionnelles) ; ou entre « pratiques amateurs » et « pratiques élitistes ».
Doit-on englober ces pratiques sous le terme de « pratiques artistiques » ?
Quel sera l’objet de notre travail dans ce cas ?
Janvier 2014
17
-
la question du lien entre territoire / pratiques artistiques et équipements culturels : quelle synergie peut-il y
avoir entre un équipement et ces pratiques ? Comment un nouvel équipement impacte-t-il le territoire où il est
implanté ? Quel réseau peut-il / doit-il créer avec les autres structures présentes sur le territoire ?
-
La notion de public est abordée : écouter, voir, être spectateur d’une œuvre peut également être inclus dans le
cadre d’une pratique artistique et cette dimension ne doit pas être oubliée. Plusieurs pistes de travail pourraient
permettre de rendre l’art plus accessible à des publics qui n’y ont pas toujours accès pour des raisons très
diverses. En ce sens, l’espace public est un véritable vecteur de démocratisation de l’art et de la culture (ainsi
que l’ont déjà démontré plusieurs actions d’art public organisées dans la rue / l’espace public).
il est rappelé au groupe de travail que la question des « publics de la cultures » a déjà été traitée au sein d’un
groupe de travail du CCAC, qui avait évoqué dans ses travaux l’investissement de l’espace public.
-
la question de l’émergence est enfin évoquée : la pratique amateur pose en effet cette question, puisqu’elle
conduit des personnes à développer des projets artistiques alors qu’ils ne sont pas (encore) reconnus. Comment
favoriser l’émergence ?
Une proposition de piste de travail est dégagée : celle de la « structuration » des pratiques artistiques, avec une
déclinaison de toutes les dimensions que cette structuration peut comprendre : un volet communication / lisibilité ; un
volet lié au « cursus » des pratiques artistiques ; un volet sur l’émergence et la rencontre (nécessaire ?) entre
professionnels et amateurs ; un volet sur le lien avec les équipements (conception, réponses qu’ils peuvent offrir en
termes de lieux d’accueil pour ces pratiques) ; un volet dédié à l’encadrement des pratiques artistiques, et notamment
dans le cadre des ateliers amateurs.
En fin de réunion, la notion de pratique amateur est reprise, pour avancer une autre approche, qui pourrait servir de
point de départ à la réflexion : partir de l’expérience personnelle des praticiens amateurs, de leurs motivations, du sens
qu’ils donnent à leur pratique et ce qu’ils souhaitent en faire, ou pas, de leur désir.
De fait, cette approche soulève la question de la finalité de la pratique amateur : s’agit-il d’une démarche
d’épanouissement personnel ? d’une démarche visant à former l’esprit critique ? à sensibiliser à la diversité des pratiques
artistiques et culturelle ? à développer la sensibilité artistique de chacun ? de former des professionnels en devenir ?
Janvier 2014
18
2 / Réunion du 10 octobre 2013
Thème abordé
Précision de la
problématique du
groupe de travail
Synthèse des échanges
Définition et périmètre de travail
Dans un premier temps, le groupe s’est s’accordée sur une définition partagée de ce que l’on désigne par les « pratiques
artistiques amateurs » ; et a souhaité préciser de façon collective le périmètre dans lequel va s’inscrire la réflexion du
groupe sur cette thématique.
« Pratiques artistiques amateurs » - quelle définition ?
La dernière réunion avait pointé les difficultés que pouvait soulever cette désignation, et en particulier la distinction
entre pratiques amateurs et professionnelles, opérationnelle pour certains, non-pertinente pour d’autres (notamment
dans certains champs disciplinaires, comme celui des musiques actuelles) et pouvant entrainer des distinctions
réductrices dans leurs compréhension (telle que « pratiques amateurs » / « pratiques élitistes », par exemple) - cf. CR
réunion du 2 juillet 2013.
Face à ces échanges, le groupe de travail souhaite poser comme préalable la réalité plurielle englobée sous la
dénomination « pratiques artistiques amateurs ». Elle recouvre des pratiques diverses motivées par des démarches
elles aussi diverses : démarche d’épanouissement personnel ; démarche visant à former l’esprit critique ; à sensibiliser à
la diversité des pratiques artistiques et culturelle ; à développer la capacité artistique de chacun ; à former, parfois, des
professionnels en devenir ; etc.
Il est également souligné par le groupe que les « pratiques amateurs » ne peuvent se réduire à la notion
« d’apprentissage » : l’exemple des bals traditionnels est donné pour expliquer que certains pratiquants se rendent
régulièrement à ce type de rendez-vous uniquement pour pratiquer la danse, et non pour en « apprendre » plus dans ce
domaine.
Face à ce constat, le groupe propose la notion d’expérimentation artistique. Cette notion est reprise dans l’étude sur
les pratiques amateurs réalisée en 2010 auprès de la DASC, le groupe reprend donc la définition donnée dans cette
étude à son compte, en l’adaptant :
« La pratique artistique amateur se définit par l’expérimentation artistique (sous toutes ses formes et notamment
l’apprentissage) dans une discipline artistique donnée, par un pratiquant n’ayant pas vocation à en vivre de
façon régulière ».
Janvier 2014
19
Périmètre de la réflexion du groupe de travail & problématique
Concernant le périmètre que le groupe de travail se donne pour traiter la question, il est établi que :
- le groupe ne traitera que des « pratiquants » et des lieux de pratiques artistiques – la question du public est
intimement liée à la thématique traitée mais ne sera pas abordée en tant que telle par le groupe (thématique
er
traitée par ailleurs au sein du 1 groupe de travail du CCAC en 2011) ;
- au vu des missions du CCAC, qui a vocation à émettre des avis et propositions à la Ville dans le champ de sa
politique culturelle, le groupe de travail se penchera sur le périmètre d’intervention municipal dans le champ
des pratiques amateurs : équipements, évènements, organisation et qualité de l’offre, lien avec les
associations structurantes, etc.
Au final, le groupe de travail se donne pour feuille de route de s’efforcer d’identifier les leviers permettant de réfléchir
à des perspectives d’évolution pour la Ville dans le domaine des pratiques artistiques amateurs et de lui
permettre de répondre aux mieux aux attentes des toulousains.
Pour cela, le groupe identifie une série d’enjeux que posent les pratiques artistiques amateurs à la Ville :
- enjeu en termes d’accessibilité : lieux de pratique (équipements) ; ateliers de pratique ; dimension qualitative ;
etc.
- enjeu de décloisonnement : croisement des pratiques, rencontres amateurs / professionnels, …
- enjeu de coordination entre la Ville et les associations structurantes dans ce champ : rôle des Institutions
vis-à-vis des structures qui fédèrent un grand nombre d’associations amateur.
- Enfin, il est proposé qu’un éclairage particulier soit fait sur un nouvel équipement à venir (Metronum, …),
pour voir ce qui a été envisagé dans le champ des pratiques artistiques amateurs. Cette présentation pourrait
être croisée avec la présentation d’un lieu déjà existant de manière à tirer le bilan des difficultés rencontrées
pour la mise en place d'une ouverture vers le public amateur, et donc de ce qu'il faudrait envisager pour faciliter
cette ouverture.
Identification de
personnes
ressources / points
divers
Janvier 2014
La réflexion du groupe pourrait être alimentée à travers une série de rencontres avec plusieurs structures ou personnes
ressources :
- un ou deux représentants de la DASC, principal service en charge des pratiques amateurs ;
- les élues en charge de cette thématique à la Ville : Mme de Comarmond pour la culture et Mme Crayssac pour
l’animation socioculturelle – dans un souci de ne pas opérer de distinction entre culture et socioculture ;
- des représentants d’associations structurantes dans le domaine des pratiques amateurs. Hamza Medkouri,
membre du CCAC, pourrait peut-être être sollicité à ce titre en tant que responsable de l’association Samba
Résille ;
- un directeur d’équipement culturel municipal – Catherine Fontaine, Directrice du CCulturel Alban Minville, en tant
que membre du CCAC pourrait être sollicitée - ou un autre responsable de centre culturel ;
- un responsable d’un équipement culturel en projet – M. Hervé Bordier, en charge du projet Metronum par
exemple ;
- D’autres personnes pourront être identifiées à la suite de la réunion à travers des échanges de mails.
20
Points divers
Plusieurs exemples extérieurs sont évoqués lors de la discussion, ainsi que quelques pistes de travail qui pourront être
reprises ultérieurement :
- l’exemple du lieu culturel parisien le 104, à Belleville, pensé, au départ pour être un lieu ancré dans le quartier ;
- l’exemple de l’expérience des Amis du théâtre populaire menée dans la mouvance de Jean Vilar à la fin des
années 50, et qui visait à démocratiser la pratique théâtrale.
-
Actions à engager
Janvier 2014
la question d’une journée « pratiques amateurs » qui viserait à permettre les croisements disciplinaires au sein
des structures culturelles municipales ;
la question de la mise à disposition de lieux de pratique pour les groupes de praticiens amateurs (chant, par
exemple) lors des vacances estivales est enfin évoquée.
Magali Blénet enverra aux membres du groupe de travail :
- le calendrier prévisionnel de travail pour le dernier trimestre 2013
er
- la synthèse du 1 groupe de travail du CCAC sur le renouvellement des publics de la culture
21
3 / Réunion du 24 octobre 2013
Thème abordé
Synthèse des échanges
Intervention de Mme
Christine LOWY
En avant propos, Christine Lowy tient à proposer une autre formulation pour la pratique artistique dite amateur. Elle
suggère d’utiliser plutôt « pratique en amateur », qui est l’acception qu’elle utilise elle-même dans sa pratique.
Présidente de la FNCTA
Midi-Pyrénées (Fédération
de théâtre amateur)
www.fncta.fr
Elle s’oppose à la rupture entre professionnel et amateur, qui revient souvent à opérer une distinction entre amateurisme
et professionnalisme. Mme Lowy insiste plutôt sur une différence en termes d’approche individuelle et collective. La
pratique en amateur revêt une dimension collective très forte. Une dimension de lien social importante.
Par ailleurs, elle souligne que les amateurs sortent l’art de sa dimension mercantile, puisqu’ils ne « vendent » pas de
l’art.
Mme Lowy souligne le dynamisme du théâtre « en amateur », malgré des difficultés liées aux difficultés de financement,
de lieu de pratique, d’une certaine « mise à l’écart » de ce théâtre selon elle.
L’Union Régionale FNCTA Midi-Pyrénées
La FNCTA réunit uniquement des pratiquants de théâtre en amateur (pas d’autres disciplines).
En Midi-Pyrénées, elle fédère 118 troupes, 1200 licenciés. Chaque compagnie assure 3 à 5 représentations par
spectacle créé.
La FNCTA a pour vocation de faciliter l’accès à la pratique théâtrale pour tous. Elle ne fédère que des associations.
La FNCTA regroupe 20 festivals de théâtre amateur en région. Parmi eux, 11 ont adhéré à une charte intégrant un souci
de qualité d’accueil et d’amélioration des propositions artistiques. Chaque festival fait intervenir environ 20 à 30
bénévoles.
Le Conseil d’Administration de l’Union régionale de la FNCTA se compose d’environ 15 à 20 personnes.
Formation
Au sein de l’union régionale de la FNCTA, Mme Lowy coordonne le volet formation, dont le financeur est le Conseil
Régional Midi-Pyrénées via le Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire (CRAJEP).
Deux types de formations :
- formation des compagnies. Les formations proposées aux pratiquants prennent la forme de stages,
accompagnés par un professionnel.
- formation à l’accompagnement de troupe, à la mise en scène, afin de monter en compétence en interne.
Partenariats
L’Union régionale de la FNCTA développe des partenariats :
- avec des théâtres professionnels : Théâtre du Pont Neuf (aide à la création) ; Théâtre National de Toulouse
(TNT) (accueil et formation) ; Théâtre Garonne (accueil, groupe d’analyse de spectacles) ;
- avec la péniche Didascalies (accueil d’une représentation mensuelle) et la MJC des Amidonniers (salle de
Janvier 2014
22
-
pratique) ;
à l’international : en particulier avec la fédération de théâtre amateur de Catalogne (partenariat sur un festival) et
avec la Pologne (projet en cours).
A Toulouse, les centres culturels municipaux accueillent des compagnies membres de la FNCTA, mais il n’y a pas
d’accord global avec la FNCTA. Il serait opportun de réfléchir à un cadre de discussion entre la Ville et la FNCTA.
Communication
Un volet communication a été développé par la fédération, avec un site Internet, un bulletin d’information, une newsletter
éditée tous les 15 jours, etc.
Public
L’entrée aux représentations données par les troupes amateurs varie selon les cas. Elles peuvent être gratuites ou
payantes, avec un tarif préférentiel pour les adhérents à l’association. L’impact public est d’environ 60 personnes par
représentation. Il n’y a pas de recensement précis réalisé à ce jour. Les festivals fédèrent un public assez important, tel
le festival de Montberon (octobre) a rassemblé 2500 visiteurs.
Sortir le théâtre amateur du public lié aux connaissances et à l’entourage des pratiquants, et l’élargir constitue un
véritable enjeu pour la FNCTA.
Difficultés et perspectives
Plusieurs points pourraient permettre à la fédération d’améliorer l’offre qu’elle propose et de se développer :
- la question des locaux est une question récurrente et cruciale. L’accès aux salles dans les théâtres privés pour
les représentations est souvent payant (chiffre variable en fonction des théâtres, de 100 € à 500 €). Ce coût n’est
pas toujours évident à assumer pour les troupes qui se produisent. On peut néanmoins entendre qu’un théâtre
privé, qui a besoin d’arriver à l’équilibre financier ne puisse pas proposer de mise à disposition gracieuse.
A ce sujet, Sylvie Lowy évoque l’expérience conduite à Nancy ou Rennes, où une maison du théâtre amateur a
été créée.
- la question du matériel, liée à celle des locaux, même si elle se pose un peu différemment. Sylvie Lowy
explique que la plupart des compagnies, petit à petit, s’équipent pour pouvoir être autonomes et pouvoir se
produire plus facilement. La difficulté s’est posée avec acuité lorsque l’Association Régionale de Diffusion
Technique (ARDT) a été dissoute, qui permettait aux troupes d’avoir aisément accès à du matériel en accès
libre.
La possibilité de se faire prêter du matériel par des théâtres professionnels est évoquée. Il faut en faire la
demande en amont et de façon très précise.
- la problématique d’un centre de ressources, pour lequel il y a une forte demande de la part des pratiquants
en amateurs, et à laquelle pour l’instant il n’y a pas de réponse.
- la question de la reconnaissance de la pratique en amateur, qui n’est pas ou peu reconnue par les
Institutions (difficultés liées aux aides publiques, etc.).
Janvier 2014
23
Présentation de
Hamza Medkouri
L’association Samba Résille existe depuis 20 ans, entamée comme une aventure entre pratiquants de percussions
brésilienne (batucada) à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) d’Empalot. La problématique du lieu, et d’un lieu
adapté (notamment au bruit), s’est rapidement posée.
Directeur de
l’association Samba
Résille
Au fur et à mesure du temps, et du renouvellement des pratiquants, la question de la transmission (comment transmeton ce qu’on a construit, ce qu’on sait ? ce qu’on est en tant qu’association ?) s’est également présentée.
www.sambaresille.org/
Ces questionnements ont amené le groupe à faire face à la question centrale de la structuration, et du projet
pédagogique. Samba Résille n’est pas dans un réseau d’éducation populaire mais se retrouve dans les valeurs que ce
type de réseau porte.
Structuration
L’engagement amateur est un engagement dans la pratique. Pour répondre à cet engagement, il faut instaurer des lieux
de sécurité « affective », où se retrouver, pratiquer, échanger, … C’est pour répondre à ces enjeux que l’association a
choisi de se structurer de façon professionnelle, avec :
- un lieu,
- des salariés (5 permanents),
- 3 licences d’entrepreneur du spectacle,
- un Conseil d’Administration (CA),
- des commissions et un questionnement permanent.
Samba Résille propose donc toute une organisation professionnelle de la vie associative, cruciale pour
l’accompagnement de la pratique artistique en amateur (mise à disposition d’un lieu, avec lumières, restauration,
etc.).
Activité
L’association compte 300 adhérents annuels, dont 80% sont très actifs.
De très nombreuses actions sont menées tout au long de l’année : accueil de groupes ; accueil d’expositions – pour
lesquelles la question du statut (professionnel ou amateur) n’est pas posée ; accueil de cours et ateliers ; … Samba
Résille conduit également une action forte auprès de personnes souffrant d’handicap.
Au niveau des locaux de l’association (propriété de la Ville et loués par Samba Résille), le choix a été fait de réserver un
espace « membres », dédié aux rencontres, échanges, réunions, … Ouvert à tous, ce lieu a pour vocation d’être un lieu
de vie partagé.
Concernant la question de la reconnaissance institutionnelle, de la Ville de Toulouse par exemple, celle-ci ne s’est pas
faite sur la pratique amateur, mais plutôt sur l’action conduite sur le territoire, en direction du jeune public, etc.
Une expérience : le Carnaval de Toulouse
Le Carnaval de Toulouse constitue une expérience tout à fait intéressante dans le champ des pratiques artistiques en
Janvier 2014
24
amateurs. Pour Samba Résille, ce type de manifestation est particulièrement adapté à la pratique artistique des
percussions brésiliennes, culture de rue par excellence.
L’association a fait le constat que cette manifestation constituait pour beaucoup une opportunité pour « se présenter ».
Elle a donc souhaité travailler en ce sens : une plateforme a été créée pour accompagner les personnes qui ont une
envie particulière à cette occasion.
Ainsi, un groupe de séniors a d’abord conduit, lors de la première édition du Carnaval (2012), un projet « tricot » pour
décorer une place, située dans un quartier dont l’histoire était liée à une activité de tricot. En 2013, le projet s’est élargit,
et a donné lieu au « tricot parasite » (décoration d’une œuvre d’art contemporain avec des éléments de tricot, exposée
aux Abattoirs). Pour 2014, le groupe souhaite désormais faire son char, et Samba Résille l’accompagne en ce sens.
L’association ne pose ainsi pas de vraie distinction entre professionnel et amateur et reprend à son compte la
citation « tout artiste est avant tout un amateur », en ce sens que c’est la recherche du bonheur que procure la pratique
artistique qui anime à la fois professionnels et amateurs.
En revanche, les conditions de la pratique artistique sont fondamentales : avoir un lieu (sécurité matérielle), du matériel,
des accompagnants formés et adaptés (sécurité « affective »), etc.
Echanges
Plusieurs points sont évoqués suite à ces deux présentations :
Les deux pratiques (FNCTA et Samba Résille) se retrouvent sur plusieurs points : travail intergénérationnel,
ldimension de solidarité, de dynamique collective, d’émotion procurée.
Intérêt de la l’entrée par l’émotion, qui permet de sortir de la distinction « professionnel / amateur », ainsi que de
la dichotomie entre la conception « verticale » de la culture et celle de l’éducation populaire. Le but recherché est
bien un but sensible, d’expérience artistique. La question qui se pose alors est celle du mode de remobilisation
cette envie, à travers la médiation, l’enseignement, …
La question du « savoir être » des professionnels qui encadrent la pratique : nécessité d’un encadrant
professionnel capable de laisser faire, de se placer en position horizontale et non verticale (sortir de la relation
sachant > apprenant).
Cette question soulève celle des « conditions d’apprentissages » : l’intérêt de la pratique en amateur pourrait être
de re questionner les postures, les façons de faire, et de générer des expérimentations en matière d’innovation
sociale dans le champ artistique.
Les ateliers de pratique amateur doivent s’inscrire dans le projet de la structure, avec des « indicateurs » qui
remettent en place les postures de chacun, etc. A Samba Résille, une « fiche » de l’accompagnateur musical a
été élaborée collectivement.
Les « indicateurs de savoir-être pour la pratique amateur » pourraient constituer une piste de réflexion
intéressante pour la pratique amateur.
Janvier 2014
25
Dans cette perspective, le groupe souligne l’attention qui doit être porté au champ lexical utilisé, qui doit être
représentatif des valeurs et des savoirs être que le groupe souhaite partager.
La question de la posture des pratiquants amateurs est également reprise pour signaler que, dans certaines
disciplines, comme le théâtre, les pratiquants ne vont pas voir du théâtre professionnel, alors qu’il y a une
passion pour la pratique, une dynamique très forte, très intéressante, et une volonté de progression (mise en
scène, etc.) forte également.
Le cadre dans lequel s’inscrivent la structure et la discipline, compte : le théâtre amateur bénéficie d’un
agrément qui lui permet de faire des représentations, en amateur, gratuitement. C’est une spécificité au théâtre,
qui n’existe pas pour la musique, par exemple.
La pratique amateur en théâtre a par ailleurs bénéficié longtemps d’un réseau de Conseillers d’Education
Populaire et de Jeunesse pour l’accompagner. Ce type de réseau constitue peut-être une piste à creuser pour
l’aide et l’accompagnement ponctuel des artistes, les résidences, etc.
Il a dans tous les cas constitué un cadre formel qui a marqué le théâtre amateur, formalisé en parallèle au
théâtre professionnel, ce qui ne s’est pas produit pour les autres disciplines. Cette structuration n’a pas
forcément poussé au croisement des pratiques artistiques (interdisciplinarité).
La question du « conflit » entre amateur et professionnel se pose avec acuité pour certaines disciplines. Le
domaine de l’image est un bon exemple, où le développement des nouvelles technologies, d’Internet, …
entrainent de vraies difficultés, liées aux droits d’auteurs cédées par des amateurs, etc. Dans ce domaine,
comme dans d’autres (musique, …), il ya un accompagnement à avoir auprès des amateurs autour de la
question de l’auteur.
Le groupe s’accorde sur le fait que ces questions (liées aux contenus numériques) relèvent du domaine
économique, sur lequel la Ville (et le groupe du CCAC) n’a pas de prise. Dans ce groupe de travail, la
pratique artistique en amateur relève plutôt du domaine de l’éducation populaire.
Janvier 2014
26
4 / Réunion du 7 novembre 2013
Thème abordé
Intervention de Magali
Longour et Fabienne
Lèguevaques
Direction de l’Animation
socioculturelle, Ville de
Toulouse.
Synthèse des échanges
La Direction de l’animation socioculturelle (DASC) conduit plusieurs missions au sein de la DGA culture:
- accompagnement des pratiques amateurs
- médiation et diffusion artistique
- contribution à l’animation locale du territoire
- accueil de la population, via l’inscription à des activités (municipales et associatives)
15 équipements contribuent à l’offre en termes de pratiques amateurs sur le territoire, avec :
- des activités directement proposées par la Ville, via un marché public – pour un budget global de 1.8 millions
d’euros ;
- des activités proposées par des associations hébergées par les équipements. Au total, 600 associations sont
hébergées, dont 500 au titre d’activités régulières (hebdomadaires, …).
A ces structures municipales, sont associées 12 structures conventionnées, qui contribuent également à
l’animation du territoire : 7 Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), le Cercle Laïque Jean Chaubet, la Maison de
quartier de Pouvourville, le Foyer d’éducation populaire Etienne Bilières, l’Association Sportive et Culturelle (ASCM)
de Montaudran, le Centre culturel des Minimes. Ces structures proposent au total 321 ateliers culturels sur l’année.
•
Activités artistiques proposées dans les ateliers municipaux :
o Types d’ateliers : Plus de 150 activités proposées. Les grandes disciplines proposées sont déclinées
(ex. : danse jazz, classique, hip hop, …).
Ventilation par discipline : danse (très majoritaire) > arts plastiques > multimédia > cirque (très demandé)
> musique > théâtre.
Dans les quartiers en Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS – politique de la Ville), il est à noter que
les disciplines les plus sollicitées sont à dominante classique (musique et danse).
o
Janvier 2014
Fréquentation des ateliers municipaux :
Plus de 9000 personnes fréquentent les ateliers municipaux (9205 pers. sur l’année 2011-12)
Part des moins de 6 ans : 1% ; 6-12 ans : 36% ; 13-17 ans : 11 % ; 18-29 ans : 11% ; 30-65 ans : 27% ;
+ de 65 ans : 12%.
¾ de la fréquentation d’un atelier est un public de proximité. On constate par ailleurs que la mobilité des
publics varie selon les quartiers (plus grande mobilité dans les quartiers hors CUCS).
27
•
o
Rythme des ateliers :
Les ateliers proposés au sein du réseau DASC suivent le rythme scolaire. Cela permet de diversifier
l’offre, à travers notamment les propositions de stages durant les périodes de vacances, ouverts à tous.
La question de l’accueil de nouveaux ateliers / de la mise à disposition de locaux est régulièrement
soulevée. Les équipements se trouvent confrontés à plusieurs difficultés : les créneaux sont surchargés,
d’autant que toutes les demandes vont vers les mêmes créneaux horaires (soirées ou fin de journée) ; la
mise à disposition de locaux implique une mise à disposition de personnel (pour ouvrir ou fermer le
centre), qui n’est pas évidente pour des raisons à la fois financière et de gestion de personnel.
o
Conditions d’accès :
Tarifs :
- de 25 ans : 36€ / trimestre ; 92€ / année
+ de 25 ans : 44€ / trimestre ; 112 € / année
Un tarif préférentiel est également proposé pour les seniors, qui n’est pas lié à leur revenus, ce qui pose
question ; pas de prise en compte à ce jour du quotient familial.
o
Réflexions en cours ou à venir
- Réflexion en cours pour harmoniser l’offre d’ateliers. Des disparités au niveau des tarifs des stages
subsistent également, qui varient en fonction de la structure qui les propose.
- Réflexion à venir sur le cirque, car cette discipline est en sous offre par rapport à la demande ; de
même pour le théâtre (en lien avec le Conservatoire à Rayonnement Régional).
- Une réflexion globale doit être initiée pour élaborer un schéma communal des activités artistiques,
qui prendra en compte les questions de maillage territorial et de complémentarité sur le territoire.
Au-delà des activités structurantes, la DASC porte également
o des temps forts bien repérés qui mettent en valeur les pratiques artistiques amateurs :
- le festival Théâtres d’hivers (théâtre amateur) – 80 dossiers reçus par éditions, une trentaine retenus, un
jury collégial réunissant des partenaires publics et privés (associations).
- le tremplin musical « Décroche le son ! » (musiques actuelles) – environ quarante candidatures par
édition, une quinzaine de groupes sélectionnés, des musiciens amateurs âgés de 16 à 23 ans.
o des outils de travail dédiés à la pratique artistique amateur : studios de répétition
Tarif : 3€ / heure - 4 studios répartis sur toute la ville.
Le cahier des charges de ces lieux prévoit un accompagnement des groupes, sur le volet pratique de la
scène et risques auditifs. Néanmoins, l’objectif est de permettre aux groupes de s’autonomiser.
Ces outils ont étés mise en place suite à l’identification d’un manque dans l’offre proposée aux mineurs, qui
ne peuvent pas accéder aux studios privés (12 à Toulouse).
La mise en œuvre de ces outils rencontre des difficultés liées en raison des démarches nécessaires pour
accéder aux studios (inscriptions, etc.), qui peuvent décourager le type public concerné par cette offre.
Une exception, le studio de L’Hers qui fonctionne bien, notamment en raison de la mise à disposition d’une
animatrice sur ce projet (à temps non complet).
Janvier 2014
28
•
Etude sur les pratiques artistiques amateurs (atelier et stage)
Cette étude portait sur l’offre municipale, l’offre associative et l’offre provenant d’institutions culturelles (CRR, …).
Un questionnaire avait été adressé à l’ensemble de structures intervenantes dans ce domaine (plus de 1000
envois).
Elle a été investie par les associations comme un espace de parole. Le dernier chapitre de l’étude reprend
d’ailleurs l’ensemble de leurs pistes de réflexions / propositions (cf. p 43 de l’étude)
Etude qui a permis d’identifier des manques, d’où l’effort produit ensuite sur les quartiers CUCS par exemple.
La définition des pratiques amateurs choisie dans cette études prenait pour parti de comprendre le terme
amateur comme « celui qui aime », se centrant sur la notion de plaisir partagé plutôt que sur la distinction
« professionnel » / « non professionnel ».
•
Question du croisement des pratiques artistiques
Les équipements de la DASC proposent des ateliers portes ouvertes, qui permettent la présentation de projets
communs montés entre ateliers (photo / danse, à St Cyprien par exemple).
Difficultés sur ce type de propositions : - liées à l’attitude « consommatrice » du public (qui ne répond pas
toujours présent à ce type d’offre) ; - liées à des questions d’ordre budgétaires : l’organisation d’une restitution de
fin d’année implique la rémunération d’heures supplémentaires aux animateurs encadrant.
Une discussion sur cette question est soulevée par le groupe : le fait que les pratiquants amateurs ne soient pas
de façon systématique également des spectateurs a déjà été soulevé – pour autant, faut-il nécessairement qu’il
le soit ? Un pratiquant doit-il impérativement aller vers d’autres disciplines lorsqu’il vient pratiquer ?
Les ateliers de pratique ne constituent pas une « école du spectateur » de façon obligatoire. En revanche,
permettre aux pratiquants de visionner une représentation peut constituer un outil pédagogique utile dans le
parcours d’apprentissage des pratiquants.
Des expériences incluant le remplacement d’un cours par le visionnage d’un spectacle ont été conduites par
ailleurs. Cela pourrait constituer une piste de travail pour les ateliers du réseau de l’animation
socioculturelle (qui bénéficie souvent d’une salle de spectacle sur le même lieu que l’atelier).
•
-
Janvier 2014
Rôle des Centres culturels et de la DASC vis-à-vis du handicap.
Un travail a été conduit sur l’accessibilité des bâtiments
Un travail est également mené sur les propositions artistiques des ateliers et/ou stages: des ateliers adaptés sont
proposés, spécifiquement dédiés à ce public ou accueillant tout type de public (avec un accompagnement
prévu).
Le groupe identifie un problème de valorisation de cette prise en compte : cela n’est pas vraiment su, ni perçu
par le grand public.
29
•
La question de l’existence d’un projet éducatif – ou projet pédagogique – défini pour l’ensemble de la
Direction de l’animation socioculturelle est soulevée - afin qu’il y ait fil conducteur entre tous les animateurs des
ateliers proposés par la Ville
Pour l’instant, c’est la question de « projet de Centre » qui est en cours de réflexion et d’élaboration dans chaque
équipement.
Dans le cadre du marché mis en place,, la DASC ne souhaite pas nécessairement intervenir dans la définition
des choix pédagogiques des intervenants. En revanche, il est clair que les personnes qui interviennent au sein
des établissements doivent s’inscrire dans le projet de la Ville, et dans celui du Centre.
Les professionnels qui assurent les ateliers de pratique artistique amateur assurent également le travail de
médiation sur la pratique (accompagnement).
.
A ce jour, aucune réflexion n’a été conduite pour permettre des échanges / une mise en commun entre les
intervenants – en raison, notamment, de leur statut.
Le groupe identifie ici une réflexion à conduire pour capitaliser les échanges de pratiques, sous forme –
par exemple - d’une (ou plusieurs) journée(s) annuelle(s) d’échange / rencontre offerte à l’ensemble des
intervenants.
Janvier 2014
30
5 / Réunion du 21 novembre 2013
Thème abordé
Synthèse des échanges
Intervention de Jacques
CHILTZ
La régie théâtre de la Ville regroupe le théâtre Jules Julien et celui du Sorano. Ghislaine Gouby en est la directrice.
Ce projet a vu le jour à la fin de l’année 2011 avec le souci de préserver l’identité des deux lieux.
Théâtre Jules Julien – Ville
de Toulouse
Le théâtre Jules Julien est né en 1982, confié à Luc Montech, fondateur du Théâtre du réel, dont le projet était d’éviter la
rupture entre professionnels et amateurs pour ne pas couper l’enrichissement mutuel que peuvent s’amener les uns et les
autres.
http://soranojulesjulien.toulouse.fr/
Depuis 1982, le théâtre propose des ateliers de pratique, notamment à l’attention des scolaires (spectateurs de demain).
Jacques Chiltz était membre du Théâtre du réel. Il est aujourd’hui en charge du volet pratique amateur et scolaire au
théâtre Jules Julien.
Ateliers pratique théâtrale :
• ateliers hebdomadaires : le mercredi après-midi pour le jeune public (2 à 3 ateliers) et en soirée de semaine pour
les adultes (deux ateliers). Le travail sur la saison est orienté selon deux axes : Confiance, formation du groupe et
aux techniques de jeu et, à partir de janvier, travail sur le projet et la réalisation du spectacle qui sera présenté en
Mai.
L’objectif n’est pas de faire des pratiquants des acteurs professionnels, mais de les accompagner en favorisant le
plus possible leur créativité
Chaque année, un thème commun à tous les ateliers est proposé (un auteur – Shakespeare, Vian, … ; un genre
(Tout le théâtre Antique ou presque... Tout le théâtre de l'est ou presque...ou un thème « Théâtre et science »).
La pédagogie mise en œuvre passe par le « faire faire », pour ne pas être uniquement dans une posture
descendante, ou théorique.
Sélection (liée au grand nombre de demandes) : pour le jeune public (10 à18 ans) , elle se fait à travers
l’organisation d’une séance d’essai d’une heure – une heure trente, durant laquelle les candidats sont observés.
Les groupes constitués doivent être hétérogènes (petits, moyens, grands, anciens et nouveaux).
Chaque atelier accueille 20 participants
Pour les adultes, la procédure est différente. Après inscription à la réunion fin septembre, un entretien a lieu avec le
meneur de jeu pour s’assurer des disponibilités, motivations de chacun.
•
Janvier 2014
Des stages de théâtre pour le jeune public sont aussi organisés pendant les vacances scolaires (à l’attention
d’enfants non inscrits aux ateliers). Plusieurs sessions de stages sont proposées : - Session Découverte
(techniques scéniques et techniques de jeu) ; - session de création à Carnaval, et session de création « Hors les
murs » au mois de juillet (2012 au Musée des Augustins, sur le thème du caravagisme ; 2013 au Musée St
31
Raymond « théâtre et antiques », etc.).
Intervention de Hervé
BORDIER
Directeur du festival Rio
loco - Pôle Musiques
actuelles, Ville de
Toulouse.
http://www.rio-loco.org
•
Scolaires. Le théâtre Jules Julien est également impliqué dans les Passeports pour l’art, avec l’accueil de 10
classes chaque année. Des interventions scolaires existaient déjà à Jules Julien avant le lancement de ce
dispositif. Le parcours « Projet de création» consiste en un accompagnement de la classe dans la réalisation d'un
petit spectacle. Il compte 5 à 6 séances de 2h, au sein du théâtre et dans les écoles. En 2013-14, 5 parcours
« Projet de création » sont proposés (à découvrir dans le catalogue des Passeports pour l’art (pp.24 à 26 et p.74),
dont 3 parcours croisés en partenariat avec des structures culturelles municipales (Musée St Raymon, Musée Labit
et théâtre du Capitole).
•
Des rendez-vous ponctuels sont également mis en place, avec les collèges et lycées (sensibilisation pratique à
partir d'œuvres programmées au Théâtre Sorano ou à Jules-Julien
•
Les « Règles du jeu » ou Rencontres collégiennes et lycéennes, regroupe 4 ateliers de pratiques artistiques sur
une journée (thème commun, durée de 30mns et des ateliers mélangés entre eux. Ces rencontres sont organisées
en partenariat avec la DRAC.
Hervé Bordier est actuellement Directeur du festival Rio loco et responsable du Pôle musiques actuelles de la Ville.
Auparavant, il était en charge de la coordination nationale de la Fête de la musique durant 10 ans. Il se définit lui-même
comme un « amateur professionnel ».
La question des pratiques amateurs est un sujet qui traverse les musiques actuelles depuis 30 ans. Cette problématique se
pose, pour les musiques actuelles, par le biais de la dimension économique car elles sont adossées aux industries
créatives.
La séparation amateur / professionnel n’est pas satisfaisante dans les musiques actuelles du fait de la pratique massive de
la musique, et des parcours des musiciens qui ne sont pas linéaires (après 10 d’expérience professionnelle, un artiste ne
redevient pas « amateur »).
On note d’autre part une certaine réticence du milieu des musiques actuelles à l’institutionnalisation, liée à son histoire :
cette pratique s’est souvent construite « contre » l’Institution.
Les Centres culturels sont un réseau de diffusion important pour la pratique amateur. Ils peuvent proposer des outils
intéressants, comme les studios de répétition, à condition d’être bien pensés (exemple : gestion du studio de L’Hers).
Metronum
Le Metronum a été pensé comme un lieu partagé : un outil en adéquation avec la pratique musicale en termes de création,
diffusion, répétition, accueil en résidence d’artistes et centre de ressources, qui rassemble toute la filière de la musique,
(producteurs, studios d’enregistrement, pôle structurant pour la diffusion -Avant Mardi), l’ensemble de la chaine participant à
l’économie de la musique.
Il accueillera des amateurs, des artistes en voie de professionnalisation, ...
Janvier 2014
32
La Mounède – future maison des musiques et cultures du monde (« word music »)
Ce lieu a également vocation à être un lieu partagé, qui réunira les labels, associations structurantes dans le champ des
musiques du monde, associations d’accompagnement artistiques, associations de quartier, etc.
Le festival Rio loco a permis à Hervé Bordier de retisser des liens avec les pratiques amateurs, à travers deux outils :
- la Valise Rio loco, mise en œuvre en amont du festival durant l’année (cf. Portail cultures Valise Rio 2014).
Cette valise, qui s’adresse aux CLAE, centres culturels, écoles accompagne la thématique du festival avec une étape
mensuelle dans divers lieux culturels de Toulouse. Elle touche entre 3000 et 5000 enfants.
Suite à la mise en place de la gratuité pour les enfants et au développement de la Valise Rio loco, l’équipe du festival a
constaté une hausse considérable du jeune public sur la manifestation entre 2011 et 2013 (nombre passé de 3000 à 10 000
enfants accompagnés par un adulte).
→ Piste de réflexion identifiée par le groupe : inciter les autres festivals municipaux à s’inspirer de la même démarche
en direction des scolaires que celle conduite par le festival Rio loco.
- l’action Barrio loco (série de concerts organisés en amont du festival dans différents quartiers de Toulouse) palie la
problématique des artistes locaux, moins présents sur le festival en juin qui programme principalement des têtes d’affiches
internationales.
Cette action permet également de lancer une réflexion sur la pratique populaire, amateur, de la culture présentée sur
le festival. Ainsi, en 2013, un travail a été conduit sur le Gwo’ka et le steel band, en lien avec associations
guadeloupéennes. Le festival a ainsi participé au Carnaval de Toulouse, avec un steel band déambulatoire comptant 21
musiciens.
Fête de la musique
Enfin, Hervé Bordier aborde également la question de la Fête de la musique, rendez-vous annuel dont il s’est longtemps
occupé à Paris, et qui a pour objet la pratique musicale amateur (le 21 juin est le seul jour où la SACEM ne perçoit pas les
droits d’auteurs des concerts organisés ce jour là).
Elle est aujourd’hui largement dénaturée car elle souffre d’un déficit d’accompagnement : rien ne prolonge ce qui se fait ce
jour là, ou avant. On constate que la Fête de la musique fonctionne en milieu rural, car elle intervient comme un évènement
fédérateur.
Devant ce constat, Hervé Bordier se propose de fédérer le quartier de Borderouge autour du nouvel équipement qui y est
implanté, le Metronum à l’occasion de la fête de la musique, pour que le concert programmé ce jour là ne soit pas un
concert parmi d’autres, mais bien un projet qui dynamise et valorise les pratiques musicales du quartier.
→ Piste de réflexion identifiée par le groupe dans le domaine de la pratique musicale amateur : le 21 juin est un
espace existant à réinvestir, accompagné par l’institution, avec un cahier des charges, etc. pour en faire quelque chose.
Janvier 2014
33