Exposé Dali

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Exposé Dali
Mazières Bruno
Archi 3A
Histoire de l’art
(1904 - 1989)
Salvador Dali
Mars 2013
MJM Paris – Salvador Dali
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Sommaire
Présentation de L’exposition visitée --------------------------------------------- pages 3 à 4
Biographie résumée de l’artiste ----------------------------------------------------- page 5à 6
Première œuvre choisie -------------------------------------------------------------------- page 7
Angélus de Millet architectonique (1933)
Analyse formelle de l’œuvre
Analyse de l’image et commentaire personnel
Deuxième œuvre choisie ------------------------------------------------------------------ page 8
Métamorphose de Narcisse (1937)
Analyse formelle de l’œuvre
Analyse de l’image et commentaire personnel
Bibliographie et sources ----------------------------------------------------------------- page 9
MJM Paris – Salvador Dali
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Présentation de L’exposition visitée :
Exposition de Salvador Dali au Centre Pompidou du 21 novembre2012 au 25 mars 2013.
Cet artiste, Salvador Dali, a souvent surpris, scandalisé.
L'entrée de l'exposition est à son image. Chaque visiteur pénètre dans la galerie en
franchissant un antre qui simule le ventre d'une femme dans lequel se trouve Salvador Dali,
photographié nu en position fœtale.
L'éclairage alterné est cadencé par les battements sonores du cœur du fœtus. Nous
entrons dans l'univers de Salvador Dali.
Cette exposition rassemble les chefs d'œuvre de la période surréaliste et va à la
recherche de la créativité de Dali bien au-delà de ce mouvement majeur du XXe siècle.
La galerie a l'allure d'un grand U, jalonnée de trois salles proposant des oeuvres particulières
comme la reconstitution de l'installation de Mae West (1974).
Cette galerie en forme de U est composée d'un mur blanc sur la droite du visiteur
lorsqu'il pénètre dans l'exposition et d'un mur gris perlé sur la gauche. Comme si la peinture
de l'artiste se suffisait à elle-même, les fonds de murs sur lesquels les oeuvres sont accrochées
demeurent neutres et ne mettent nullement en valeur les travaux exposés.
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la scénographie que
Salvador Dali avait souhaitée
1979,
le Centre Pompidou l'a reprise en
grande partie: un espace ouvert
avec une colonne vertébrale
au centre, entrant par un oeuf
(naissance), sortant par le cerveau
(maturité).
Les tableaux étant très lumineux,
on y a banni la lumière naturelle.
Scénographie élaboré en 1979 par Dali lui-même
Cette galerie est composée de trois salles vastes dans lesquelles trônent en leur centre
des présentoirs cubiques blancs où sont accrochés des croquis à l'encre de Chine La
République des troubadours (1925) ou encore Vive rousseau (1925) mais aussi des petits
tableaux aussi célèbres que La persistance de la mémoire (1931) ou Le spectre du sex appeal
(1934).
Sur ces présentoirs figurent aussi des
téléviseurs sur lesquels sont diffusés de
nombreuses images d'interviews de
l'artiste, films et documents d'archives.
Si l'exposition Dali réunit plus de 120
tableaux, l'importance que l'artiste
accorda au 7ème art et surtout à la
télévision lui apporta un support
publicitaire qui contribuera fortement à sa
médiatisation.
Cette exposition propose un parcours conçu en 3 sections chronothématiques
- Le dialogue entre l'œil et le cerveau du peintre et ceux du spectateur.
- Dali, pionnier de la performances, auteur d'œuvres éphémères, manipulateur des médias.
- L'interrogation de la figure de l'artiste face à la tradition.
Signalons une salle couleur pourpre dans laquelle un visage de femme était reconstitué (celui
de Mae West en 1974 ) et qui proposait aux visiteurs de s'asseoir sur les lèvres (en forme de
canapé). Le tout était projeté sur le mur d'en face permettant aux visiteurs de se voir "intégré"
dans ce décor.
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Biographie résumée de l’artiste
le 11 mai 1904, naît à Figueres, Salvador Domingo Felipe Jacinto Dali, neuf mois
après la mort de son frère aîné prénommé lui aussi Salvador. Il aura une sœur Anna-maria ,
née en 1908.
Il voit le jour dans une famille aisée, le père est notaire. Dès 1914 il suit les cours de
l'école municipale de dessin. En 1915 il découvre l'impressionnisme. En 1921 alors qu'il perd
sa mère, il intègre l'Ecole des Beaux Arts de Madrid et se lie d'amitié avec Luis Buñuel qui lui
fera découvrir le cinéma et avec Féderico Garcia Lorca Dali se passionne pour le futurisme, le
purisme et le cubisme.
En 1924 il expose à Barcelone aux Galeries Dalmau avec des portraits de Buñuel, de
son père, de sa sœur, d'un réalisme austère dans une peinture de précision.
(1924) 68,5 cm x 58,5 cm
(1925) 104,5 cm x 104,5 cm
(1925) 108 cm x 77 cm
En 1926 , il effectue son premier voyage à Paris et rencontre Picasso qu'il considérera
comme son père spirituel. A cause de ses provocations répétées, il se fait renvoyer des BeauxArts. L'année 1929 est une année décisive pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il effectue un
deuxième voyage à Paris pour réaliser avec Luis Buñuel Un chien Andalou qui échafaudera
ce qui deviendra la méthode paranoïaque critique.
Il rencontre Miró qui lui présente Paul Eluard et sa femme Gala. Invités à Cadaquès,
l'été même, Gala et Dali ne se quitteront plus. Le père de Dali n'accepte pas cette femme de
dix ans de plus que son fils: la rupture est consumée.
Dali réalise sa première exposition personnelle à Paris. Il intègre le groupe surréaliste
grâce à gala qui l'introduit.
En 1930, chassé par son père, il achète une petite baraque de pêcheur à Port Lligat et
tourne L'Age d'or avec Luis Buñuel. Dali invente la méthode paranoïaque qui lui permet par
l'inversion, d'éviter de devenir la victime du délire mais au contraire de le promouvoir auprès
du plus large auditoire. La double image donne naissance à un monde d'ambiguïtés où les
certitudes se dérobent, les formes peuvent correspondre à plusieurs interprétations. En 1932, il
réalise sa première exposition surréaliste à New-York à la Julien Levy Gallery: "Montres
Molles" rencontre un franc succès.
En 1934, il épouse civilement Gala et retourne à New-York pour exposer. Picasso
aurait avancé l'argent du billet de Gala et Dali.
L'année 1936 est marquée par la guerre civile espagnol et l'exécution de son ami
Garcia Lorca. En 1937, il fuit la guerre civile en Espagne, se réfugie en Italie, à Paris, à
Hollywood où il crée des robes pour Shiaparelli et peint Métamorphose de Narcisse, tableau
qu'il montrera à Freud.
Dali et Gala s'installent à Paris en 1938 jusqu'à leur rupture avec le groupe surréaliste
en 1939. Breton se moque de lui en créant l'anagramme AVIDA DOLLARS que Dali adopte
illico.
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En 1940 ils s'installent aux Etats-Unis où Dali s'impose comme artiste et personnage
public. L'année 1941 est marquée par sa collaboration avec le photographe Philippe Halsman
et une grande rétrospective au MET (Metropolitan Opera) à New-York.
En 1945, Hiroshima est bombardée. Dali entre dans sa période dite "nucléaire ou
atomique". Il travaille avec des réalisateurs de cinéma tels Alfred Hitchcock "La maison du
docteur Edward" et Walt Disney " Destino".
En 1948, il revient en Espagne avec une série de tableaux religieux ( des madones de
Port Lligat) où les figures sont en lévitation.
Avec sa conférence à la Sorbonne, sur la méthode paranoïaque-critique, il rencontre un
succès considérable.
En 1954, il entreprend avec Robert Descharnes le tournage du film "L'histoire
prodigieuse de la dentellière et du Rhinocéros". Il s'intéresse aux nouvelles expérimentations
de l'art et crée le "Boulettisme" projection de couleurs sur toile à l'arbalète.
Il réalise en 1955 une interprétation paranoïaque critique de la Dentellière de Vermeer.
La dentellière de Vermeer (1670)
La dentellière de Dali (1954)
En 1958, avec Gala, mariage religieux. De 1958 à 1959 série de grandes toiles
mystiques "La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb"
En 1961, il effectue les décors et le livret de Ballet de
Gala à Venise avec une chorégraphie de Maurice
Béjart.
1962-1963 période scientifique. Parution du Mythe
tragique de l'Angélus de Millet .
1967, Dali porte une attention particulière aux
hyperréalistes américains et peint La pêche au thon
pour l'industriel français Paul Ricard.
En 1971 rétrospective de son oeuvre au muséum de
Rotterdam et ouverture du Salvador Dali Muséum à
Cleveland.
1974 Inauguration du Théâtre -Musée Dali à
Figuères.
1975 il est admis à l'Académie des Beaux-Arts de
l'Institue de France.
1979 a lieu la rétrospective au centre Pompidou.
La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb (1958-1959)
En 1982 mort de Gala.
En 1989 Dali meurt et il est enterré dans la crypte du musée à Figuères.
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Première œuvre choisie
Analyse formelle de l’œuvre
Dans ce tableau figurent deux
formes blanches biomorphiques au
premier plan sur fond de ciel bleu envahi
de nuages orangés. Au loin, une étendue
bleue fait penser à la mer prolongée par
une surface jaune de plus en plus
ombragée au fur et à mesure qu'on
approche du premier plan. Les ombres, se
projetant sur les formes blanches
simulent un crépuscule dans lequel un
père et son enfant retournent vers la ville
située au fond à gauche du tableau.
Angélus de Millet architectonique (1933)
70 cm x 60 cm
Analyse de l’image et commentaire personnel
L'Angélus de Millet architectonique de 1933 est une adaptation de l'Angélus de Millet.
Depuis son enfance, Dali est fasciné par cette oeuvre. Il va développer une vision pour le
moins originale du tableau. L'image crépusculaire de Millet, peintre naturaliste va donner lieu
à de nombreuses interprétations paranoïaques-critiques de la part de Dali le menant à la totale
réinvitation de l'œuvre. la femme et l'homme dans l'œuvre originale vont subir une
transformation les associant en éléments du paysage. Ils deviennent énormes et prédominants
sous la forme de blocs calcaires aux formes biomorphiques. La femme prend l'allure d'une
molaire géante dardant une longue épine phallique sur son partenaire. Cette femme
métamorphosée incarne la mante religieuse qui tue et dévore son mâle après l'acte sexuel
accompli. Le point de vue de Dali concernant le dur et le mou, avec ses évidentes implications
sexuelles semblent régir la totalité du paysage, la vaste plaine où un père et son enfant,
minuscules, par rapport aux deux
blocs blancs, les collines lointaines,
le ciel immense dont les nuages se
prêtent au spectacle. Il apparaît
évident que le résultat que Dali
accomplit se détache totalement de
l'œuvre originale naturaliste de
Millet.
Toute la méthode paranoïaque
critique est divulguée dans ce
tableau. Dali se livre à toutes ses
sortes de transgressions dans des
peintures
minutieuses
comme
l'homme et la femme qui subissent
un traitement tel que les formes
qu'ils deviennent peuvent
L'Angélus de Millet (1858)
correspondre à plusieurs interprétations. Il a trouvé son inspiration dans la tradition picturales
c'est-à-dire une introspection à travers les oeuvres du passé que se livre l'artiste en explorant
L'Angélus de Millet.
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Deuxième œuvre choisie
Métamorphose de Narcisse (1937)
50,8 cm x 76,2 cm
Analyse formelle de l’œuvre
Lorsqu'on regarde pour la première fois ce tableau, on est dérangé ou peut-être intrigué par la
juxtaposition de cette main géante qui tient un oeuf d'où sort une fleur et de cette masse
couleur dorée qui ressemble à une sculpture de Rodin telle le Penseur avec sa tête appuyée
contre le genou gauche. Une multitude de détails décore et envahit le fond du tableau. On
décèle cependant une symétrie dans l'image de l'index et dans celle du bras gauche, même
pliure, même forme. Les jeux d'ombre et de lumière sont importants et contribuent à instaurer
une véritable conception de l'image chez Dali que le spectateur choisit ou pas d'accepter.
Analyse de l’image et commentaire personnel
Le mythe de Narcisse se prête aisément au mythe du double. la peinture maniériste
(Arcimboldo, Bracelli) utilise les images "doubles" ou "cachées".
Il s'agit en fait d'une forme unique qui selon l'angle de vue du spectateur peut
engendrer deux figures différentes.
Ce jeu visuel attire tellement Dali que ce jeu va devenir un des préceptes de la
méthode paranoïaque-critique. Comme dans le tableau que nous avons choisi Métamorphose
de Narcisse, (1937) Dali met en pratique ce véritable concept pictural: il nous présente côte à
côte deux interprétations jumelles de la même forme: à gauche, narcisse et son reflet dans
l'eau, à droite une main minérale tenant un oeuf.
Narcisse a un double : le héros de Dali est replié en position fœtus et meurt pour
renaître dans une fleur qui jaillit de l'œuf tenu par la main. Ne peut-on pas voir dans ce
tableau une représentation autobiographique. Narcisse (donc Dali) a un double par le biais du
premier Salvador, ce frère mort neuf mois avant sa naissance.
Le nouveau Narcisse renaît grâce à Gala "nouveau Narcisse -Gala, mon Narcisse " a
écrit Dali dans le poème éponyme contemporain du tableau.
Couple fusionnel, Dali se proclame avec Gala l'incarnation du mythe des Dioscures,
les vrais-faux jumeaux Castor et Pollux "Gala et moi sommes les enfants de Jupiter"
Dans ce tableau, Dali s'est approprié le mythe de Narcisse pour satisfaire et exposer à
tous sa propre vision du couple qu'il forme avec Gala.
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Bibliographie utilisée : Hors-série Télérama consacré à Salvador Dali
La visite de l'exposition au Centre Pompidou ainsi que le livret consacré à Salvador
Dali que l'on nous a distribué à l'entrée de l'exposition.
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