L`Écho des Bugs
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L`Écho des Bugs
LOGICA L’Écho des Bugs « Si l’homme est premier, y a-t-il pire bug qu’un bug social ? » Le journal de la section syndicale CFTC – Logica N°13 – Juin 2008 Un syndicalisme de tranchée Nous n’avons pas l’habitude à la CFTC de critiquer les autres organisations syndicales, mais, aujourd’hui, il nous semblait nécessaire que certaines choses soient dites : Il en est des syndicalistes comme des militaires. Si certains soldats veulent gagner la paix, d’autres ne sont à l’aise que dans les tranchées. De même, si les négociateurs syndicaux, dans leur majorité, trouvent leur satisfaction dans les accords gagnés au profit des salariés certains ne sont à l’aise que dans les procédures qui durent et les négociations conflictuelles. Aujourd’hui chez Logica France, ce rôle est brillamment tenu par le Délégué Syndical Central de la CFE-CGC, ponctuellement aidé de la CGT. Les techniques de blocages sont diverses et variées : La personne susnommée est capable, par exemple, d’expliquer, au cours de la même réunion, que les accords d’Unilog sont scandaleusement en dessous du code du travail et des accords de branche, puis de menacer la direction d’un procès si les accords en question ne s’appliquent pas immédiatement aux salariés issus de LogicaCMG ! Comprenne qui pourra. Si ces blocages à répétitions avaient comme seules conséquences l’abandon de quelques participants aux négociations et l’exaspération grandissante d’un grand nombre de ceux qui restent devant la vacuité de certaines réunions, tout cela serait, tout compte fait, très anecdotique. Mais là où les choses sont beaucoup moins drôles c’est que les salariés sont privés des avancées que pourraient contenir ces accords : Pour ne citer qu’un exemple, bien que l’harmonisation des accords Unilog et LogicaCMG soient lancée depuis août 2007, les salariés issus de LogicaCMG ne bénéficient toujours pas à fin juin des mêmes congés d’ancienneté que ceux dont bénéficient les salariés issus d’Unilog. Michel BANCAL (DSC) Négociations sur le temps de travail Comme nous vous le disions dans l’édito, les choses trainent et certains s’en accommodent fort bien. Néanmoins il semble que nous arrivions au bout. L’harmonisation des accords et les évolutions législatives devraient aboutir aux résultats suivants, les points positifs étant majoritairement obtenus grâce à la généralisation des accords d’Unilog sensiblement plus positifs que ceux de LogicaCMG : Négatifs : En application de la loi, perte d’un jour pour tous les salariés au titre du jour de solidarité : Une demi-journée est travaillée au profit des personnes âgées, l’autre au profit du groupe Logica ! Positif : 1. 27 jours de congés payés pour tous en contrepartie de la suppression du droit aux jours de fractionnement : 2 jours de CP supplémentaires pour 522 salariés et 1 jour pour 422 salariés issus de LogicaCMG. 2. Harmonisation des congés d’ancienneté : 3 jours de CP d’ancienneté supplémentaires pour 182 salariés, 2 pour 412 salariés et 1 jour pour 157 salariés issus de LogicaCMG 3. Affectation dans la nouvelle modalité « MS » de tous les salariés de coefficient inférieur à 130 ou gagnant moins de 2773 €uros par mois : 2 jours de RTT supplémentaires pour 3797 salariés, majoritairement issus d’Unilog Bilan : Pour faire simple, les salariés issus de LogicaCMG vont bénéficier de 1 à 5 jours de congés en plus (3 ou 4 pour la majorité d’entre eux) et les salariés de coefficient inférieur à 130 issus d’Unilog vont bénéficier de 2 jours de RTT en plus. La CFTC demandait aussi que les 2 à 3000 salariés issus d’Unilog de coefficient 130 à 170 se voient accorder un plancher à 11 jours de RTT Q1. Cela aboutissait de fait à accorder à ces salariés en moyenne une demi-journée de RTT supplémentaire par an. Peut-être celle qu’ils donnent à l’entreprise au titre de la journée dite de Solidarité. Nous fûmes les seuls à nous intéresser à cette population ! Il n’y a pas que les retraites qui sont chapeau … Les nouveaux fonctionnements du groupe pouvant aboutir comme cette année à la suppression totale ou partielle de la participation, un nouvel accord est en cours de finalisation, qui veillera à garantir que le total des sommes affectées à la participation et l’intéressement soit en permanence égale ad minima à 24% de l’OP (Operating Profit). En clair, si la participation légale venait à baisser, l’intéressement collectif monterait en due proportion. ET bien entendu cet accord s’applique à tous les salariés. N.A.O, une occasion de parler du pouvoir d’achat ? Tous les ans, la loi oblige les entreprises à s’engager dans le processus de la N.A.O avec les organisations syndicales. À cette occasion la direction nous fourni nombre de données sur les augmentations : Environ 13% des salariés présents du 1er janvier au 31 décembre 2007 n’ont reçu aucune augmentation en 2007. Ce taux monte à presque 20% chez les femmes non cadres, et le dépasse pour les salariés issus de Phi ou Est. Ce taux est même d’un tiers pour l’ensemble des cadres de coefficients 100. Parmi les salariés de coefficient inférieur à 200, 2,7% n’ont pas eu la moindre augmentation en trois ans, près de 40% d’entre eux ont plus de 45 ans ! Pas loin de 10% n’on pas eu plus de 3% d’augmentation cumulée sur 3 ans ! La direction se refuse à toute augmentation généralisée, mais « une entreprise remarquable » peut-elle refuser, comme le demande la CFTC, de s’engager à augmenter plus de 95% des salariés de coefficients inférieur à 200, ad minima du coût de la vie, sans discrimination d’âge, de sexe ou de coefficient, comme elle le fait sans difficultés pour les salariés de coefficient 270 et plus (nos principaux cadres dirigeants) ? Droit d’alerte et commission de suivi Vous avez été nombreux à vous émouvoir des déclarations d’Andy Green qui avec une nonchalance toute britannique annonce sans état d’âme que, le cours de l’action n’étant pas brillant, le groupe Logica va, dans les pays où tout va bien, diminuer ses effectifs de 2%. Vous imaginez bien que vos élus n’ont pas été moins inquiets. Un droit d’alerte a été déclenché par le CCE pour qu’il puisse « veiller au grain ». Si les réponses de la direction nous ont globalement rassurés quant à l’effectif total de Logica France, nous ne le sommes guère en ce qui concerne le cas de ceux qui sont pudiquement baptisés de « non facturables » et notamment les salariés des Centres de Gestions, des services paye et des secrétariats. À la CFTC, nous ne sommes pas pour la poursuite du droit d’alerte, en passant en phase 2, ce qui, pour être simple, consiste à lancer nombre d’expertises rarement pertinentes : Nous avons pu constater à plusieurs reprises que ces rapports généralement creux ne nous apportaient rien. Ce fut le cas de tous ceux demandés pas la commission économique du CCE, les « experts » n’ayant généralement rien compris au fonctionnement de l’entreprise. Sans vous parler du pavé réalisé à la demande du CHSCT LogicaCMG pour donner son avis sur leur déménagement de Boulogne à La Défense et qui est arrivé longtemps après le déménagement … Par contre, nous demandons en urgence la création d’une Commission Emploi sur l’ensemble du périmètre de la SA et du personnel « non facturables » des entités opérationnelles. Nous souhaitons la réunion mensuelle de cette commission, en présence d’au moins un représentant de la direction, d’un représentant de chaque syndicat et de quatre représentants du CCE. Nous demandons à ce que la direction fournisse mensuellement à cette commission les effectifs et les entrées-sorties par motifs, répartis par entité et DF, pour l’ensemble du périmètre, et mette en place une procédure permettant à toute personne du périmètre convoquée pour licenciement de saisir la commission Malgré l’inquiétude du personnel des CG, la fatigue croissante de nombre de secrétariats, nous n’avons toujours pas obtenu de la direction la création de cette commission, certains élus pensant malheureusement qu’il est plus urgent de lancer des expertises … Dommage Quelle stratégie, pour quels actionnaires ? Pour nos actionnaires, le groupe Logica est-il autre chose qu’une ligne dans un portefeuille boursier ? On peut en douter : À avril 2008, les vingt premiers actionnaires dont les participations s’étalent entre 11,2% et 0,78% du capital possèdent à eux vingt, 59,80% de l’entreprise. Seuls six d’entre eux faisaient déjà partie des vingt premiers quand deux ans et demi avant LogicaCMG a racheté Unilog. À eux six ils ne possédaient que 19,66% du groupe. À qui peut-on faire croire qu’un actionnariat qui se renouvelle à plus des 2/3 sur une période d’un peu plus de deux ans, peut chercher à développer une stratégie à long terme ? Engagez-vous, qu’ils disaient … Si vous souhaitez vous engagez afin de construire le Logica France de demain, Si vous vous sentez en phase avec un syndicat constructif et pragmatique, mais sans complaisance, alors n’hésitez pas, rejoignez-nous, adhérez à la CFTC. Vos représentants du personnel sont élus pour deux ans ; les prochaines élections de Délégués du Personnel ou aux Comités d’Entreprise sont prévues pour avril 2009, il n’est pas trop tôt pour y réfléchir : Nous ne vous défendrons pas sans vous ! Pourquoi j’ai quitté la CFE CGC pour la CFTC … Après le rachat d’Unilog par LogicaCMG en septembre 2005, de nombreux échanges ont eu lieu entre les représentants du personnel des deux sociétés. Une commission créée en août 2007 a pour but « d’harmoniser » les accords existants au sein des deux sociétés. Notre travail devrait devenir visible prochainement avec de nouveaux accords ARTT, congés payés et intéressement. Après avoir commencé ces négociations au sein de la CFE CGC, j’ai rejoins la CFTC fin 2007 pour les raisons suivantes : • • • • • Je ne me reconnaissais pas dans les interventions intempestives de Gérard Lévy (Délégué Syndical Central issu de LogicaCMG dont les positions et les interventions, jamais structurées, ne cherchent pas d’avancées pour les salariés, Ses dossiers sont non préparés, les expertises demandées non lues… Il ne sait pas prendre la moindre décision sans faire appel à de pseudo-experts ou sans en référer à sa fédération. Pour moi, un syndicat doit défendre les intérêts individuels et collectifs de tous les salariés. Pour cela, il a certes besoin d’adhérents. Mais les adhérents de la CFE-CGC issus de LogicaCMG le sont très majoritairement parce qu’ils ont un contentieux prudhommal avec l’entreprise. Chez Logica, la CFE-CGC ne défend que ces 40 personnes et uniquement ces 40 personnes. Je conçois l’action syndicale comme un dialogue constructif avec la direction dans l’objectif d’obtenir des avancées sociales et non pour batailler en permanence sans rien obtenir. De mon point de vue, il convient de construire un dialogue ferme, constructif, au bénéfice de l’ensemble des salariés de Logica France. Ne pouvant plus le faire au sein de la CFE-CGC, j’ai rejoint la CFTC …. Aujourd’hui, l’ensemble des adhérents Unilog qui était à la CFE-CGC ont, soit quitté tout engagement syndical, soit rejoint la CFTC. Aucun des adhérents issus d’Unilog et qui étaient à la CFE CGC n’avait de contentieux prudhommal avec la direction. Patrick RENAULT (Délégué Syndical Management) Modalité 3 … Représentativité syndicale Ne suivez pas le guide ! Avant la fusion avec Logica un accord de RTT a été signé au sein de l’entreprise CMG par la seule CFE-CGC en la personne de Gérard Lévy. Dans cet accord tous les salariés étaient affectés en modalité 3 et donc légalement sans limitation horaire 217 jours par an. Quelque temps après, avec une logique étonnante, le DSC de la CFE-CGC, Gérard Lévy expliquait aux salariés que, à cause de cet accord, qu’il avait signé, la direction exploitait honteusement les salariés, et qu’une action concertée aux prud’hommes rapporterait plusieurs dizaines de milliers d’€uros à chacun des salariés concernés. Quelques dizaines de salariés, peu au fait des arcanes du code du travail et déboussolés par une direction (celle de LogicaCMG) qui à l’époque jouait la provocation gratuite et alignait les plans sociaux ont suivi ce DSC. Comment les en blâmer ? Aujourd’hui, ceux dont les procès sont arrivés à terme s’aperçoivent que cette procédure ne leur a rien rapporté mais qu’ils y ont perdu des frais de justice et d’avocat : Il semble qu’il y a des experts qu’il vaut mieux éviter d’écouter, … et de suivre ! Ceux qui suivent l’actualité ont découvert que parmi les nombreux projets du gouvernement figurent la remise à plat des règles gérant la représentativité syndicale. Tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il y a du ménage à faire, mais le projet commun de la CGT, du MEDEF et de la CFDT a de quoi inquiéter. Le but affiché peut sembler louable : à l’occasion des élections CE, mesurer la représentativité des syndicats au niveau de chaque entreprise, concaténer ces données au niveau des branches et en déduire la représentativité nationale (comme vous vous en doutez il n’est bien entendu pas question de mesurer la représentativité du MEDEF sujet tabou s’il en est). Pour faire simple, seuls les syndicats, de salariés, représentant plus de 10% des voix exprimées garderaient leurs droits, dans les entreprises comme dans les branches. Le but recherché est simplement de faire disparaître tous les « petits syndicats » dont les dépouilles seraient partagées entre la CFDT et la CGT dont l’alliance au côté du MEDEF est une surprenante nouveauté. Autre sujet d’étonnement : Des élections prudhommales auront lieu en décembre et permettraient de mesurer sans problème la représentativité de chaque syndicat grâce à un vote auquel tous les salariés peuvent participer. Pourtant l’option choisi est de mesurer cette représentativité grâce à des élections CE qui n’ont lieu, suivant les entreprises, ni en même temps ni avec la même périodicité et dont sont exclus les plus de 50% de salariés qui n’ont pas de CE dans leur entreprise. Cherchez l’erreur ! 1er mai 2008 : Tradition syndicale et bonne ambiance Je suis partie de bon matin avec mon drapeau et mon dossard CFTC dans la main pour être à pied d’œuvre dès 10h, place de la République. Dans le métro je suis interpellée par un voyageur : « Je crois que nous allons au même endroit ! » Chemin faisant nous échangeons sur le syndicalisme et sur ce qui nous a poussé à adhérer à la CFTC. Il est à la retraite depuis peu et appartient à l’UD 92 : Son engagement donne un sens à sa nouvelle vie de retraité. Nous nous séparons place de la République, pour aller retrouver nos syndicats de branche. La joie et la bonne humeur créent une superbe ambiance, tout le monde s’interpelle heureux de se retrouver entre syndiqués. Il faut noter que nos amis de l’Est de la France sont très nombreux et très motivés. J’enfile mon dossard, ajuste mes lunettes de soleil, mets mon sifflet autour du cou, brandis mon drapeau et pars à la recherche de Louis Duvaux, chef de file du SICSTI, que je retrouve au pied des géants : il y en a quatre et il faut au moins quatre personnes par sujet pour les faire avancer. Ils seront postés en tête de défilé et cela sera du plus bel effet. Louis rassemble la troupe du SICSTI Nous nous postons derrière la banderole de la Fédération C.S.F.V. (Commerce, Service et Force de Vente) qui se trouve en tête de cortège. Les carnavaleux de Dunkerque arrivent, la musique bat son plein. Jacques Voisin et Jacky Ditinger prennent la parole et vers 11h15 le cortège s’engage sur le Boulevard Magenta. J’aime cette ambiance, la musique est là, nous scandons « Plus de pouvoir d’achat, plus dans le cabas ». Tout le monde se parle, fait des commentaires … Ah ! Voici Jacques Voisin qui passe et qui vient nous saluer d’une poignée de main. Puis Louis nous présente à Gabrielle Simon qui m’a fortement impressionnée par son côté chaleureux. Vers 12h30 je dois quitter le défilé car d’autres obligations m’attendent… J’enlève mon dossard et le roule autour de mon drapeau avec mon sifflet et je pars, contente d’avoir passé un moment avec des camarades, qui ont le même objectif que moi : défendre les valeurs humanistes au sein de l’Entreprise. Sylvie MAGNOUX (Déléguée Syndical Logica SA) Pour nous contacter : [email protected] 06.08.16.06.07 Management Patrick RENAULT [email protected] Logica SA Sylvie MAGNOUX [email protected] Groupe et RFL Michel BANCAL Michel.Bancal@@Logica.com EST Maurice ZIMMER [email protected] CSI Bertrand COUVRAT [email protected] Paris 9 Fatima TABTE [email protected] Nicolas BRUXELLE [email protected]