La Terre vue de l`espace - Institut des Hautes Etudes pour la

La Terre vue de l'espace
Extrait du Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie
http://www.ihest.eu/les-formations/le-cycle-national/cycles-nationaux-precedents/cycle-national-2011-2012
/programme/la-terre-vue-de-l-espace
Session 10
La Terre vue de l'espace
- Les Formations - Le cycle national - Cycles nationaux précédents - Cycle national 2011-2012 - Programme -
Date de mise en ligne : mardi 5 juin 2012
Copyright © Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie Tous droits réservés
Copyright © Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie
Page 1/3
La Terre vue de l'espace
La connaissance de l'univers et la conquête de l'espace représentent toujours dans l'imaginaire collectif une frontière
pour l'humanité où science, technologie et rêve se côtoient depuis des générations. Pour autant, aujourd'hui, c'est la
Terre qui redevient un enjeu spatial majeur et son observation est une priorité pour les agences spatiales. Plus de
cent satellites, hors reconnaissance militaire, sont actuellement actifs dans le monde et plus de deux cents devraient
être lancés d'ici dix ans. Donnant à voir la Terre de l'extérieur, les satellites ignorent les frontières même si, symboles
de fierté nationale et de progrès technologique, ils sont l'objet de rivalités fortes. Car pour les grandes puissances, la
politique spatiale est depuis toujours un moyen d'affirmer leur avance technologique et leurs desseins géopolitiques.
Aujourd'hui, alors que de nouvelles puissances spatiales s'affirment, comme la Chine ou le Brésil, les satellites
jouent un rôle toujours plus important dans l'ensemble des activités humaines. Ils sont devenus en quelques années
des outils majeurs de communication comme de prévision et de gestion des risques, dont les applications sont
utilisées dans la défense (contrôle, renseignement, localisation/navigation...), dans la vie quotidienne (télévision,
télécommunications, télémédecine...) et dans les politiques publiques aux différents échelons (questions climatiques,
occupation et aménagement du territoire, prévisions des ressources agricoles, sécurité civile...).
Depuis plus de trente ans, l'Union européenne, l'Agence spatiale européenne, les Etats membres de l'UE et en
particulier la France, première puissance spatiale européenne, ont redoublé d'efforts pour créer une infrastructure et
des services opérationnels d'observation de la Terre. La France et l'Europe ont construit une puissance dans ce
domaine, en termes d'observation optique (satellites SPOT 1 à 5) et radar (Envisat), d'altimétrie océanographique
(Topex/Poseidon, Jason), de satellites météorologiques géostationnaires (Meteosat) et en orbite basse polaire
(Metop).
A l'occasion des cinquante ans du Centre national d'études spatiales (CNES) en 2011, le chef de l'Etat a souligné,
que la politique spatiale des vingt prochaines années devait, à côté du domaine de la défense, s'attacher à
développer des outils de surveillance de l'écosystème, grâce à des satellites d'observation de nouvelle génération.
Dans cette perspective, deux programmes des investissements d'avenir sont dédiés à l'altimétrie (projet Swot) et à
des plateformes pour microsatellites d'observation (Myriades Evolutions). Un rapport sur la « Stratégie spatiale
française », soulignant les orientations de la politique française dans ce domaine, vient d'ailleurs d'être présenté le
22 mars 2012 par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche1.
Les satellites, à l'origine de véritables révolutions dans les sciences de la Terre et de l'Univers, ont ainsi changé
radicalement notre regard sur la planète, permettant d'embrasser, dans une observation d'ensemble, les différentes
composantes du « système Terre » (Terre solide, océans, atmosphère). « Les cinquante dernières années nous ont
ouvert le kaléidoscope des possibilités ouvertes par les satellites dans la gestion scientifique et technique du
vaisseau Terre. Mais ce catalogue est-il complet ? » interroge l'astrophysicien Roger-Maurice Bonnet qui introduira la
session. Quelle est la responsabilité des scientifiques dans la mise en place d'un système à la hauteur des défis de
l'évolution de la planète ?
Son intervention sera suivie d'une table ronde sur les enjeux des programmes satellitaires d'observation de la Terre.
En introduction de celle-ci, le rôle déterminant du CNES et sa stratégie dans l'invention des systèmes satellitaires et
l'émergence de nouvelles technologies seront soulignés. La table ronde mettra notamment l'accent sur les
interactions entre les différents acteurs de la filière, sur le développement des applications opérationnelles, sur les
approches innovantes mais aussi sur les freins et les difficultés qui subsistent.
La session se poursuivra par une réflexion sur les liens entre l'espace et la culture à travers la littérature. Une
approche historique illustrera comment, depuis le IIe siècle après J.C, l'homme imagine la conquête spatiale à
travers ses écrits. Elle permettra de s'interroger sur les représentations culturelles de l'espace dans les différentes
sociétés. Ainsi la session se penchera sur le cas du Japon et plus particulièrement sur les rapports qu'entretient la
culture populaire japonaise, à travers les mangas et l'animation, avec l'espace. Dans ces récits, analysera l'écrivain
de science-fiction Olivier Paquet, l'espace est présenté comme un monde qui n'est pas une fuite du réel mais une
manière de se le réapproprier...
Marie-Françoise CHEVALLIER-LE GUYADER
Copyright © Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie
Page 2/3
La Terre vue de l'espace
Directrice de l'IHEST
1. « Stratégie spatiale française », ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, mars 2012. Disponible
sur : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/strategie-spatiale-francaise
Copyright © Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie
Page 3/3