Le secteur industriel de l`aéronautique

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Le secteur industriel de l`aéronautique
aéronautique
Le secteur industriel de l’aéronautique :
domaine d’excellence en France
A
près les États-Unis, la France est le seul
pays capable de proposer une gamme
complète en matière d’aéronautique
et de spatial. Trois secteurs d’activités
sont à distinguer : les concepteurs de système, les
motoristes et les équipementiers.
Le domaine aéronautique est dual, il concerne
le civil et le militaire. La technologie, parfaitement
maîtrisée par les différents intervenants est en
constante évolution et là, il s’agit de garder une
longueur d’avance sur la concurrence. L’industrie
aéronautique et spatiale est le premier contributeur à la balance commerciale de notre pays. En
effet, le chiffre d’affaire de ce secteur, s’élève en
2012 à 42,5 milliards d’euros, soit une croissance
de 16 % à périmètre constant. 43 % du CA est
réalisé à l’exportation. On compte 315 entreprises
dans ce secteur, 22 d’entre elles sont des grands
groupes, 130 sont des PME.
Si le secteur de l’aérien civil se
porte bien, celui de l’aérien
militaire est plus complexe
Voilà 17 années qui se succèdent avec un carnet
de commandes supérieur au chiffre d’affaires. A
noter que l’aviation civile, puissant moteur de
croissance, représente 75% du chiffre d’affaires
et 85% des commandes. L’histoire nous enseigne
que dans les années 1950, à l’issue de la Deuxième
guerre mondiale, notre pays ambitionnait de se
doter d’une force aérienne, garante de la sécurité
du pays, mais aussi d’un accès à l’espace, ce fut
l’origine des avions de combat et des missiles de
croisière. L’industrie spatiale n’étant pas en reste
avec le succès connu de la fusée Ariane.
la revue du trombinoscope l Juin 2013
Pour l’heure, les seuls industriels au monde
capables de construire des avions performants
de plus de cent places, sont Airbus et Boeing. Il
faut toutefois considérer la concurrence nouvelle
des pays émergents, tels la Russie, le Brésil et la
Chine, mais également prendre en compte deux
firmes spécialisées dans le segment d’avions de
moins de cent places, Bombardier au Canada et
Embraer au Brésil.
« L’industrie de l’aéronautique, n’est pas l’automobile et un avion est composé de dizaines de
milliers de composants… L’aéronautique est faite
de technologies dont la maîtrise est aussi longue
à acquérir que rapide à perdre » déclarait Pierre
Bourlot, Directeur Général du Groupement des
industries françaises aéronautiques et spatiales
(Gifas) lors de son audition par le groupe d’études sur l’aéronautique de l’Assemblée nationale.
Il était interrogé sur l’évasion de la sous-traitance
vers les pays à bas coûts de main d’œuvre. La
réalité est le maintien des performances et de
l’avance technologique. Ainsi 14% du chiffre
d’affaires est investi dans la R&D. Il s’agit de faire
face aux industries concurrentes qui progressent,
particulièrement la Russie et la Chine.
Aux côtés des constructeurs d’avions et d’engins
spatiaux, gourmands en nouveautés technologiques, des groupes, comme Thales, Safran,
Clemmessy et bien d’autres, œuvrent pour la
maîtrise des systèmes complexes, compétences
uniques en Europe. La R&D est à la base de la
réussite et les progrès et innovations technologiques se font dans diverses spécialités industrielles,
la défense, l’aéronautique, l’espace, la sécurité et
le transport terrestre. Ainsi, le groupe Thales emploie 35 000 personnes en France, soit la moitié
© Assemblee Nationale
par Francis Hillmeyer
Francis HILLMEYER
de ses effectifs. L’internationalisation du groupe
s’appuie malgré tout sur un tissu industriel français, soit environ 4 000 PME-PMI.
Si le secteur de l’aérien civil se porte bien, celui
de l’aérien militaire est plus complexe. La France
a beaucoup de mal à vendre son Rafale, pour
pourtant renommé comme meilleur avion militaire
multitâche au monde. Quant à l’A400M, avion de
transport militaire, il a connu beaucoup d’aléas
dans sa phase de conception, alors même qu’il
préfigure, lui aussi, l’avion de transport idéal. Il
sera bientôt à la disposition des armées européennes, mais son retard a engendré de nombreuses
dépenses supplémentaires.
Enfin, les drones, éléments indispensables sur
les lieux de conflit, ont tardé à sortir des cartons
et le drone Male français, n’est encore qu’à l’état
de prototype. Trop de retard est enregistré sur ce
programme, dans lequel les Américains ont une
avance considérable.
Nombre d’industries s’emploient dans le
secteur spatial et aéronautique dans notre pays,
il serait difficile de les évoquer toutes. Pour les
rencontrer : la plus grande vitrine mondiale des
professionnels de l’aéronautique est sans conteste
le salon du Bourget. C’est une nouvelle occasion
pour l’industrie française d’exposer son savoirfaire. Pour la 50ème édition, le catalogue du
salon propose 2 239 industriels issus de 44 pays.
L’excellence des industries aéronautiques françaises constitue un atout majeur de croissance
pour notre pays.
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