La construction du concept de nombre à l`école maternelle
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La construction du concept de nombre à l`école maternelle
La construction du concept de nombre à l’école maternelle Résultats d'évaluation en GS/CE1/CM2 Résultats d'évaluation en GS/CE1/CM2 Résultats d'évaluation en GS/CE1/CM2 Constat En début de GS: pas de difficulté remarquable dans l'approche des quantités et des nombres Au milieu de la GS: Difficulté dans l'approche des quantités et des nombres: résoudre des problèmes portant sur les quantités en utilisant les nombres connus sans recourir aux opérations usuelles En fin de GS: Même difficulté En CE1: Les difficultés se généralisent surtout dans le dénombrement de quantité et les relations arithmétiques entre les nombres En CM2: Les difficultés persistent en calcul, en exploitation de données numériques, connaissances des nombres notamment doubles et moitiés Ce que l'on peut supposer Les difficultés en calcul, exploitation de données numériques viennent du fait que les enfants ont mal conceptualisé le nombre SOMMAIRE 1 - Qu'est-ce qu'un nombre entier? 2 - De manière générale, qu'est-il important de faire comprendre aux élèves concernant le nombre? 3 - Quelques précisions concernant la construction du concept de nombre en maternelle. 1 - Qu'est-ce qu'un nombre entier? Les différents ensembles de nombres ont été inventés (découverts ?) par l’homme pour modéliser « le monde réel » et résoudre des problèmes de quantités posés dans « ce monde réel ». Le concept de nombre entier a été introduit comme outil pour résoudre des problèmes. Le nombre entier permet d’indiquer une quantité : aspect cardinal du nombre. Le nombre entier a aussi un aspect ordinal : lundi est le premier jour de la semaine, mardi le deuxième, etc. Remarque importante : On ne peut pas bien concevoir la notion de nombre si on n’est pas conscient des liens qui unissent les nombres Difficulté à définir la notion de nombre car cela fait appel à l’abstraction. Le concept de nombre Symbole numérique 4 Position Quantité physique Mot nombre quatre Pour construire le concept de nombre Numération de position Donner du sens au codage numérique Symbole numérique 4 Indiquer une position Position Reconnaître une Quantité physique collection et la nommer Image mentale et cardinalité, ordinalité Savoir nommer les Mot nombres nombre que l'on lit quatre et que l'on écrit Codage et décodage Les difficultés dans la construction de ce concept Numération de position Donner du sens au codage numérique Symbole numérique Système de base 4 Indiquer une position Position Reconnaître une Quantité physique collection et la nommer Savoir nommer les Mot nombres nombre que l'on lit quatre et que l'on écrit Image mentale et cardinalité Codage et décodage Comptage et dénombrement Langue On admet que la plupart des connaissances (savoirs et savoirs-faire) ne sont ni reçues du milieu par un organisme passif, ni-préprogrammées à la naissance de telle façon que le sujet se les approprie nécessairement. Les connaissances sont construites par le sujet dans le cours de son activité. Différents travaux permettent de dire que: Il faut mettre en œuvre des activités numériques en permettant aux élèves d'utiliser leur connaissance de la suite des nombres pour : Dénombrer des collections Comparer des collections Constituer des collections Effectuer des partages La connaissance de la comptine numérique devra être travaillée pour accéder au dénombrement. Mais qu'est-ce que le dénombrement? L'activité de dénombrement est à la base des apprentissages arithmétiques comme la résolution d'opérations. Le dénombrement est une tâche complexe qui nécessite le pointage exhaustif des objets et l'énonciation des noms de nombre dans l'ordre correct. Afin de déterminer la cardinalité correcte d'une collection, ces deux habiletés doivent être menées de façon synchrone. Point de vue de GELLMAN La connaissance de la "comptine" numérique comme préalable. L’importance de l’activité de comptage / dénombrement. Cinq principes permettant le dénombrement Le principe d'adéquation unique Le principe d'ordre stable Le principe cardinal Le principe d'abstraction Le principe de non pertinence de l'ordre L'organisation spatiale des objets dénombrés revêt une importance qui peut s'avérer fondamentale. On distinguera des collections d'objets déplaçables et des collections d'objets non déplaçables. Dans ce dernier cas, l'énumération ( action de passer en revue une fois et une seule, chaque élément d'une collection ) est beaucoup plus complexe. Dans le premier cas, au contraire, on distingue facilement ce qui a déjà été fait et ce qui reste à faire Obstacles possibles Méconnaissance de la comptine numérique: irrégularité de notre numération orale Comptage par pointage non synchronisé L'élève n'a pas acquis la notion de mot nombre L'élève ne se représente pas les quantités La mauvaise utilisation des mots dans le langage courant Les connaissances préalables des nombres et leur utilisation dans le langage courant La spécificité de l'écriture des nombres La non correspondance entre ce qui est dit et ce qui est écrit Comment s'acquiert ces principes? Points de vue divergeant sur leur acquisition GELMAN, GALLISTEL: enfants disposant très tôt des compétences par rapport à ces principes BAROODY: enfants commençant les apprentissages et utilisant certaines habilités de manière mécanique, en même temps ils construisent la compréhension et les savoir-faire construction graduelle de la compréhension du nombre et du comptage FAYOL: « la mise en œuvre du comptage nécessite le recours à une énumération verbale » Acquisition de la chaine numérique verbale ( FAYOL ) 3 « parties » dans les suites numériques verbales: - une partie stable conventionnelle suite pratiquée par les adultes - une partie stable non conventionnelle - une partie ni stable ni conventionnelle continue de compter mais avec suites instables: dix-neuf, dix-dix... la chaine numérique verbale s'élabore suivant 4 niveaux successifs (d'après FUSON, RICHARD, BRIARS ( 1982 )): - le niveau chapelet chaque mot indissociable de son prédécesseur et successeur: récitation sans signification arithmétique - le niveau chaîne insécable suite formée de mots nombres individualisés, l'enfant ne peut poursuivre la suite qu'à partir de 1 - le niveau chaîne sécable l'enfant est capable de compter à partir de n'importe quel nombre, début d'une récitation à rebours - le niveau chaîne terminale chaîne numérique utilisable dans les 2 sens De la comptine numérique au dénombrement Connaissance de la comptine: « pratique culturelle dont l'enjeu dépasse la simple représentation des quantités » souvent comptine enseignée pour elle-même, pas d'insertion dans contextes permettant à l'enfant de prendre conscience de son intérêt pratique BRISSIAUD: « pour accéder au dénombrement à partir du comptage numérotage, l'enfant doit accorder une double signification au dernier mot nombre prononcé » « Il vient un moment où le dernier mot nombre prononcé permet effectivement à l'enfant de représenter la quantité correspondante » Difficulté de l'enseignant: Trouver un dispositif d'apprentissage permettant à l'enfant de se représenter la quantité Des capacités numériques sont repérables chez le nourrisson dès l'âge de 6 mois : discrimination perceptive, addition et soustraction de petites quantités. Des capacités que le petit d'homme partage avec ses semblables : singes, dauphins, oiseaux… pas de quoi pavoiser ! La place du calcul dans la construction du nombre Deux thèses modernes concernant le calcul : BRISSIAUD : le calcul* comme accélérateur d’apprentissage du comptage, donc la nécessité de développer des compétences dès le plus jeune âge. GELMAN et bien d’autres… : le comptage doit précéder les activités de calcul (en référence aux cinq principes). * attention, le calcul dont parle Brissiaud n’est pas l’algorithme de l’addition par sur-comptage, mais plutôt la perception d’une quantité par la somme de ses parties (voir les constellations, les livres à compter…) 2 - De manière générale, qu'est-il important de faire comprendre aux élèves concernant le nombre? A la fin de l’école maternelle, l’enfant est capable de : - comparer des quantités, - résoudre des problèmes portant sur les quantités. Ce que disent les programmes « Approcher les quantités et les nombres L’école maternelle constitue une période décisive dans l’acquisition de la suite des nombres (chaîne numérique) et de son utilisation dans les procédures de quantification. Les enfants y découvrent et comprennent les fonctions du nombre, en particulier comme représentation de la quantité et moyen de repérer des positions dans une liste ordonnée d’objets. Les situations proposées aux plus jeunes enfants (distributions, comparaisons, appariements…) les conduisent à dépasser une approche perceptive globale des collections. L’accompagnement qu’assure l’enseignant en questionnant (comment, pourquoi, etc.) et en commentant ce qui est réalisé avec des mots justes, dont les mots-nombres, aide à la prise de conscience. Progressivement, les enfants acquièrent la suite des nombres au moins jusqu’à 30 et apprennent à l’utiliser pour dénombrer. Dès le début, les nombres sont utilisés dans des situations où ils ont un sens et constituent le moyen le plus efficace pour parvenir au but : jeux, activités de la classe, problèmes posés par l’enseignant de comparaison, d’augmentation, de réunion, de distribution, de partage. La taille des collections, le fait de pouvoir agir ou non sur les objets sont des variables importantes que l’enseignant utilise pour adapter les situations aux capacités de chacun. A la fin de l’école maternelle, les problèmes constituent une première entrée dans l’univers du calcul mais c’est le cours préparatoire qui installera le symbolisme (signes des opérations, signe « égal ») et les techniques. » Horaires et programmes d’enseignement de l’école primaire, BO hors-série, n°3 du 19 juin 2008, p.15. 4 pôles pour la connaissances des nombres Quels problèmes? À quoi servent les nombres? Quelles procédures? Quelles désignations? comptage, dénombrement... analogique, verbale, symbolique comment utiliser les nombres? comment exprimer les nombres? Quelles propriétés? suite, ordre, relations arithmétiques... a - Faire comprendre que les nombres sont utiles pour résoudre des problèmes (ayant du sens pour l’élève …) b - Faire comprendre qu’un nombre a plusieurs représentations et qu’il faut savoir passer d’une représentation à une autre c - Faire comprendre que les nombres sont « liés les uns aux autres » a) Faire comprendre que les nombres sont utiles pour résoudre des problèmes Un équilibre entre les occasions où l’activité est spontanée et celles dans lesquelles elle est provoquée par un questionnement de l’enseignant. D’une manière générale, activités correspondantes à des centres d’intérêt des enfants. Dans certaines circonstances, le questionnement spontané ou provoqué, à partir de situations familières, ludiques ou aménagées spécialement par l’enseignant, place les jeunes enfants en situation de résolution de problème : la réponse n’est alors pas disponible d’emblée et son élaboration nécessite dans un premier temps des actions de la part de l’enfant, puis progressivement une anticipation sur l’action à réaliser, le recours à des essais et des ajustements… b) Faire comprendre qu’un nombre a plusieurs représentations et qu’il faut savoir passer d’une représentation à une autre Ce qui sera poursuivi au cycle 2 : Et au cycle 3 : c) Faire comprendre que les nombres sont « liés les uns aux autres » En utilisant les doigts, on peut montrer que : « ça fait trois » « deux » « et encore un » Objectifs importants pour la maternelle dans le domaine de la construction du nombre selon Roland Charnay : la stabilisation de la connaissance de la suite orale l’apprentissage de différentes méthodes pour dénombrer la connaissance de la correspondance suite orale-suite écrite par le biais de la bande numérique la compréhension du fait que les nombres sont des outils pour mémoriser des quantités la compréhension du fait que les nombres sont des outils pour mémoriser des positions dans une liste rangée Activités citées par R. Charnay : Réaliser une collection ayant le même nombre d’éléments qu’une collection donnée Compléter une collection pour qu’elle ait le même nombre d’éléments qu’une collection donnée • Comparer des collections Indiquer une position Replacer un objet à sa position Comparer des positions Remarque : La manipulation intéressante pour s’approprier les situations et les problèmes posés mais Roland Charnay insiste aussi sur le fait qu’il est souhaitable d’amener les élèves à anticiper sur le résultat d’une manipulation car c’est ainsi qu’on peut amener l’élève à élaborer des procédures. Les activités mises en place doivent être signifiantes pour les élèves : il s'agit de mettre en place des problèmes ayant du sens pour les élèves et les amenant à comprendre que les nombres sont utiles. illustration extraite de l’ouvrage de Rémi Brissiaud « Premiers pas vers les maths – Les chemins de la réussite à l’école maternelle » Voir, par exemple, les ouvrages de Dominique Valentin (un pour PS/MS et un pour GS) et l’ouvrage de l’équipe Ermel pour la GS : On peut utiliser le matériel proposé par Brissiaud (PS, MS et GS) 3 - Quelques précisions concernant la construction du concept de nombre en maternelle. a) La présence de bandes numériques collectives ou individuelles est importante (si la file numérique commence par 1 et non par 0, on fera plus facilement le lien entre aspect ordinal et aspect cardinal du nombre) b) Il est souhaitable de varier les manières de répondre à la question « Combien y a-t-il de … ?» reconnaissance immédiate des petites quantités comptage un par un : on utilise la comptine numérique utilisant de "collections-témoins organisées" (configurations spatiales diverses, configurations digitales, etc.) qui servent de repères Remarque concernant le dénombrement par comptage un par un : Ce qui est difficile, c’est de faire comprendre que le dernier mot-nombre prononcé n'est pas un simple numéro mais représente à lui seul la quantité de tous les objets. Pour cela, on peut travailler les décompositions: « Un, un, un et encore un ça fait quatre » « Trois et un ça fait quatre » On peut aussi procéder ainsi : Si les objets sont déplaçables : « un » « trois » « deux » « quatre » Si les objets ne sont pas déplaçables : « un « deux «» trois « quatre »» » c) Les activités permettant de faire comprendre le lien entre "aspect cardinal" et "aspect ordinal" du nombre sont intéressantes (exemple avec l'utilisation du calendrier : faire comprendre qu'un numéro de jour représente aussi une quantité de jours écoulés) L’activité porte à priori assez peu sur les quantités, mais il est facile de les faire intervenir en comptant le nombre de jour qui nous sépare d’un événement. Le passage du quantième (on est 15 novembre) à la quantité (nombre de jours depuis le début du mois) est l’occasion de mêler la frise numérique (ordinalité) avec la cardinalité. Utilisation d’un calendrier Lecture cumulée de la suite des dates 9 1 2 3 4 5 9 6 7 8 9 10 11 12 13 17 On est le 17. 1°°) Combien de jours se sont passés depuis le 14 ? 2°°) La maîtresse Aline revient dans combien de jours ? 3°°) Combien de jours jusqu’à l’anniversaire de Pierre ? etc. d) Les activités mises en place doivent être signifiantes pour les élèves : il s'agit de mettre en place des problèmes ayant du sens pour les élèves et les amenant à comprendre que les nombres sont utiles. e) dans le domaine de la construction du concept de nombre, le passage au CP va être caractérisé, entre autres, par le fait qu’on va donner du sens à chacun des chiffres d’une écriture comme 24 (ce qui nécessite, bien sûr, que l’élève ait compris le sens des écritures 2 et 4) f) Le travail sur les situations additives en maternelle permet de comprendre les relations qui existent entre les nombres h) Il faut attacher de l’importance au choix des différentes contraintes (ou variables didactiques) lors de la mise en place de situations de recherche En conclusion « S'approprier les nombres dans un rapport avec des expériences réelles... ... en réservant l'utilisation de fiches écrites aux phases d'entraînement individuel » R. CHARNAY Merci de votre attention