Une école pas comme les autres doit ouvrir en septembre à Saint

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Une école pas comme les autres doit ouvrir en septembre à Saint
France Bleu : Dimanche 21 février 2016 : Consulter l'article en ligne
Une école pas comme les autres doit ouvrir
en septembre à Saint-Étienne
Par Émeline Rochedy, France Bleu Saint-Étienne Loire et France Bleu
Dimanche 21 février 2016 à 16:48
L'école de Montfermeil (93), ouverte en 2013, sert de modèle aux autres. - Laure Bruant
Le cours Jean de La Fontaine doit ouvrir à la rentrée prochaine à
Saint-Étienne, projet d'école privée initié par une mère de famille avec
Espérance Banlieues. Cette fondation a déjà monté quatre écoles horscontrat en France au sein de quartiers défavorisés.
C'est une école où tout le monde mange ensemble à midi car les enseignants sont là de 8 à 18 heures.
Une école où l'élève le plus méritant est chargé de la levée des drapeaux, français et européen tandis
que toute la cour entonne l'hymne national. Une école où les grands et les petits forment des
équipes pour ranger et nettoyer à tour de rôle les locaux. Les garçons portent un sweat à capuche
vert. Pour les filles, c'est bordeaux. Tous partent en randonnée une fois par semaine... Une école
comme il en existe quatre aujourd'hui en France.
Tout a commencé en Seine-Saint-Denis à Montfermeil, en septembre 2013. Depuis la fondation
Espérance Banlieues a ouvert un établissement dans les quartiers nord de Marseille, un autre à
Roubaix, sans oublier la région parisienne avec Asnières-sur-Seine. Ce sont des écoles privées horscontrat : elles ne reçoivent pas d'argent de l'État mais sont contrôlées par les services de l'Éducation
nationale.
À Saint-Étienne, le lancement est prévu pour la rentrée 2016-2017, sous l'impulsion d'une
Stéphanoise, Marie-Françoise Durand, mère de cinq enfants qui se présente comme "passionnée
d'éducation". Elle a entendu parler de la fondation au lendemain des attentats de janvier 2015 et
surtout de la mission que cette association s'est fixée : "favoriser l'accès de tous les enfants de banlieue
à une instruction de qualité et leur transmettre la connaissance et l'amour de la culture française".
Le directeur déjà recruté : un ancien militaire
Marie-Françoise Durand ne sait encore pas précisément où l'école stéphanoise sera implantée mais
elle a une préférence pour Montreynaud, quartier qualifié de sensible et en tout cas très peuplé. Elle
n'exclut pas de chercher des locaux dans d'autres secteurs de Saint-Étienne, comme la Métare ou la
Cotonne.
En tout cas, le projet ligérien semble bien avancé. L'école a déjà un nom, le cours Jean de La Fontaine
et un directeur : un ancien militaire. Luc de Saint-Sernin fut officier de marine pendant plus de 30 ans,
il fait actuellement du soutien scolaire bénévole à Toulon.
Il raconte avoir déjà rencontré trois futurs enseignants : une ancienne directrice d'école à la retraite,
une professeure agrégée de lettres et une femme qui a enseigné au Gabon auparavant. Tous doivent
suivre des stages dans la première école de la fondation, le cours Alexandre Dumas, à Montfermeil en
Seine-Saint-Denis, devenue école pilote. "C'est la matrice", explique le président d'Espérance Banlieue,
Eric Mestrallet. La pédagogie est notamment inspirée du scoutisme et de Montessori : "nous
sommes pragmatiques, nous reprenons tout ce qui marche", commente le président.
De la grande section à la 5e
La porteuse du projet de Saint-Étienne assure avoir déjà réuni le tiers du budget annuel de la future
école uniquement par des dons locaux (déductibles des impôts). Les parents complèteront en
versant 75 euros par mois et par enfant,
enfant, de quoi apporter 20% de la trésorerie nécessaire, estimée
au total à 210 000 euros.
Les inscriptions devraient commencer en avril sanss sélection particulière mais dans un
maximum dix-quinze
quinze élèves par classe, de la grande section à la cinquième. Des réunions
d'information auront lieu une fois les locaux trouvés.
Au total d'ici 2018, dix-sept
sept ouvertures sont en projet.
projet Il arrive que les élus locaux sollicitent la
fondation comme à Pierre-Bénite
Bénite près de Lyon, dont le lancement est aussi programmé pour
septembre 2016. Aujourd'hui, 220 enfants sont scolarisés par Espérance banlieues.