Plan d`Action de Lagos
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Plan d`Action de Lagos
ORGANISATION DE L'UNITÉ AFRICAINE t. A Plan d'Action de Lagos pour le développement économique de l'Afrique 1980 -2000 II I I II II II II II 46660 II Publié par les soins de l'Institut international d'études sociales, case postale 6, CH-1211 Genève 22 (Suisse) Copyright © Organisation de l'Unité Africaine 1981 SOMMAIRE 5 Préambule Chapitre premier: Alimentation et agriculture 11 Chapitre II: Industrie 21 Chapitre III: Ressources naturelles 31 Chapitre IV: Ressources humaines 39 Chapitre V: Science et technologie 47 Chapitre VI: Transports et communications 77 Chapitre VII: Questions commerciales et financières 87 Chapitre VIII: Mesures destinées à la mise en place et au renforcement de la coopération économique et technique, y compris la création d'institutions nouvelles et le renforcement de celles déjà existantes 97 Chapitre IX: Environnement et développement 101 Chapitre X: Les pays africains les moins avancés 105 Chapitre XI: Energie 111 Chapitre XII: Femmes et développement 119 Chapitre XIII: Planification du développement, statistiques et population 129 Annexe I: Acte final de Lagos 135 Annexe II: Résolution sur le Plan d'Action de Lagos 139 Annexe III: Résolution sur la participation de l'Afrique aux négociations internationales 141 Préambule Les effets des promesses non réalisées de stratégies globales de dévelop- pement ont été plus profondément ressentis en Afrique que dans les autres continents du monde. En effet, au lieu d'apporter une amélioration dans la situation économique du continent, les stratégies successives ont mis le continent dans un état de stagnation et l'ont rendu plus vulnérable que les autres régions aux crises sociales et économiques dont souffrent les pays industrialisés. Ainsi l'Afrique s'est trouvée incapable d'atteindre le moindre taux significatif de croissance ou un niveau satisfaisant de bien-être général au cours de ces vingt dernières années. Face à cette situation et déterminés à prendre des mesures en vue d'une restructuration des fondements économiques de notre continent, nous avons décidé d'adopter une approche régionale de grande portée, basée essentiellement sur l'autosuffisance collective. Ainsi, à la suite d'une série d'examens des problèmes économiques du continent par nos ministres et par des groupes d'experts, nous avons adopté lors de notre seizième session ordinaire tenue à Monrovia, Libéria, en juillet 1979, «la Déclaration d'engagement de Monrovia des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA sur les principes directeurs à respecter et les mesures à prendre pour réaliser l'autosuffisance nationale et collective dans le domaine économique et social en vue de l'instauration d'un Nouvel Ordre économique international». En adoptant la Déclaration, nous avons reconnu «la nécessité de prendre d'urgence des mesures pour offrir l'appui politique indispensable au succès des mesures visant à réaliser l'objectif d'un développement et d'une rapide croissance économique autosuffisante et autocentrée» et avons déclaré ce qui suit: j) «Nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à promouvoir le développement économique et social et l'intégration de nos économies en vue d'accroître l'autodépendance et favoriser un développement endogène et auto-entretenu. 5 »Nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à promouvoir l'intégration économique de la région africaine pour faciliter et renforcer les rapports sociaux et économiques. »Nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à créer des institutions natio- nales, sous-régionales et régionales qui faciliteront la réalisation de l'objectif d'autosuffisance dans le cadre d'un développement endogène. » Plus particulièrement, nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples: à accorder une place importante à tout ce qui touche au développement des ressources humaines en commençant par l'élimination de l'analphabétisme; à mettre la science et la technologie au service du développement en renforçant la capacité autonome de nos pays dans ce domaine; à atteindre l'autosuffisance alimentaire, en ce qui concerne la production et les approvisionnements; à exécuter complètement le programme de la Décennie des Nations Unies pour les transports et les communications en Afrique; à réaliser un développement industriel sous-régional et régional endogène; à coopérer dans le domaine du contrôle, de la prospection, de l'exploitation et de l'utilisation des ressources naturelles en vue du développement de nos économies et pour le bien de nos peuples, et à mettre en place les institutions appropriées pour atteindre ces objectifs; à développer sur le plan local les compétences nécessaires à la direction des entreprises, la main-d'oeuvre technique et les moyens technologiques afin de permettre à nos peuples de prendre une part plus grande aux efforts entrepris pour atteindre nos objectifs de développement sur le plan individuel et collectif; j) à coopérer pour préserver, protéger et améliorer le milieu naturel; à veiller à ce que nos politiques de développement reflètent d'une manière adéquate les valeurs socio-culturelles pour consolider notre identité culturelle; et j) à tenir compte de la dimension prospective lors de l'élaboration de nos plans de développement y compris les études et les mesures destinées à parvenir à une transformation socio-économique rapide de nos Etats.» 6 y) Nous avons la ferme conviction que ces engagements conduiront à l'édification, aux niveaux national, sous-régional et régional, d'une économie africaine dynamique et interdépendante et prépareront ainsi la voie à l'établissement ultérieur d'un marché commun africain, prélude à une Communauté Economique Africaine. vi) Ayant décidé d'accorder une attention particulière aux débats devant avoir lieu sur les problèmes économiques à chaque session annuelle de notre assemblée, nous invitons ici le Secrétaire Général, agissant de concert avec le Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l'Afrique des Nations Unies, à établir chaque année des programmes spécifiques et à prendre des mesures en vue d'instaurer une coopération économique aux niveaux sous-régional, régional et continental en Afrique. En vue d'examiner les mesures concrètes pour la mise en oeuvre de la Déclaration de Monrovia, nous avons décidé de tenir la présente Session Extraordinaire à Lagos, Nigéria, consacrée aux problèmes économiques de notre continent. En examinant ces problèmes, nous sommes convaincus que le sousdéveloppement de l'Afrique n'est pas inévitable. En effet, c'est là un paradoxe lorsque l'on tient compte des immenses ressources humaines et naturelles du Continent. Outre son réservoir de ressources humaines, notre Continent recèle 97 Wo des réserves mondiales de chrome et 85 Vo des réserves mondiales de pla- tine, 64'o des réserves mondiales de manganèse, 25% des réserves mondiales d'uranium et 13% des réserves mondiales de cuivre sans parler de la bauxite, du nickel, du plomb, 20% du potentiel hydro-électrique mondial, 20% du pétrole commercialisé dans le monde (si nous excluons les USA et l'URSS), 70% de la production mondiale de cacao, 33% de la production mondiale de café et 50% de l'huile de palme, pour ne mentionner que ceux-là. Cependant, l'Afrique en dépit de tous les efforts déployés par ses dirigeants reste le continent le moins avancé. Elle compte 20 des 31 pays les moins avancés du monde. L'Afrique est exposée aux conséquences désastreuses des calamités naturelles et aux maladies endémiques les plus cruelles, et victime de l'exploitation coloniale, vestige du colonialisme, du racisme et de l'apartheid. En effet l'Afrique a été directement exploitée pendant la période coloniale et au cours des deux dernières décennies; cette exploitation s'est poursuivie par le biais des forces étrangères néocolonialistes qui cherchent à influencer les politiques et les principes directeurs des Etats africains. Les faiblesses structurelles de l'agriculture africaine dans sa globalité sont bien connues: faible production et productivité, techniques agricoles rudimentaires. Cette situation conduit évidemment à l'insuffisance de la croissance agricole et spécialement la production alimentaire, face à la rapidité de la croissance démographique. Ceci a conduit à une malnutrition et à des pénuries alimentaires graves sur le continent. 7 Nous déplorons que notre Continent demeure le moins développé de tous les Continents et que le produit intérieur brut total de nos pays ne représente que 2,7% du revenu mondial moyen par habitant de 166 $EU. Nous sommes préoccupés par la trop grande dépendance de l'économie de notre Continent vis-à-vis de l'exportation des matières premières et des minerais. Ce phénomène a rendu les économies africaines très vulnérables aux influences extérieures ayant des effets néfastes sur les intérêts du Continent. Ainsi, au cours des vingt ans entre 1960 et 1980, le taux moyen de croissance de tout le Continent n'a pas dépassé 4,8%, chiffre qui cache des réalités différentes allant d'un taux de croissance de 7% pour les pays exportateurs de pétrole à 2,9% pour les pays les moins développés. Cependant, si la prévision mondiale dans le domaine économique pour la prochaine Décennie doit être retenue, toute la maigre performance de l'économie africaine durant les vingt dernières années semble être l'âge d'or par rapport au taux de croissance de l'avenir. Cette situation nous a conduits, à la présente Session Extraordinaire consacrée aux problèmes économiques de l'Afrique, à une réappréciation angoissante mais franche de la situation actuelle et de la perspective des conditions économiques africaines. Ce faisant, nous n'oublions pas les contraintes politiques sur le développement de notre Continent dues à la domination et à l'exploitation coloniales et racistes. Nous espérons que l'Afrique qui a survécu aux brutalités de l'impérialisme, du racisme et de l'apartheid est assez résistante pour sortir du malaise économique dans lequel elle se trouve. L'indépendance du Zimbabwé, après des années de lutte armée engagée par le peuple du Zimbabwé sous la direction du Front Patriotique et avec le soutien actif de l'Organisation de l'Unité Africaine, constitue la phase finale de la libération totale du Continent. Cet événement a eu pour résultat des tentatives répétées et désespérées du régime de Prétoria d'arrêter le cours de l'histoire et de perpétuer le statu quo en Namibie et en Afrique du Sud ellemême. La «Constellation» des Etats d'Afrique Australe que l'Afrique du Sud envisage de créer fait partie de ce plan diabolique, plan qui mettrait des Etats indépendants sous la même domination militaire, économique et politique du régime d'Apartheid comme des bantoustans. Nous ne cesserons pas de poursuivre avec vigueur la libération des derniers bastions de l'exploitation du racisme et de l'Apartheid. La même détermination qui a, pour ainsi dire, virtuellement libéré notre Continent de la domination politique est nécessaire pour sa libération économique. Notre succès dans la réalisation de notre unité politique doit nous encourager à exploiter la force inhérente à notre unité politique. Nous décidons par conséquent dans le cadre de notre Organisation de conjuguer nos efforts dans le domaine économique. A cette fin, il convient d'avoir toujours présent à l'esprit certains principes directeurs fondamentaux: 8 14. j) Les immenses ressources de l'Afrique doivent être mises en valeur principalement pour satisfaire les besoins et réaliser les objectifs de ses peuples. II convient de mettre fin à la dépendance quasi totale de l'Afrique ou l'ère des exportations des matières premières. Ainsi donc, la croissance et le développement de l'Afrique doivent être basés sur une combinaison constituée par les importantes ressources naturelles de l'Afrique, ses ressources en matière d'entreprises, d'administration et de techniques, et ses marchés (restructurés et étendus) afin de servir l'ensemble de ses populations. Par conséquent, l'Afrique doit élaborer sa propre stratégie de développement et doit résolument s'atteler à sa mise en oeuvre. L'Afrique doit cultiver la vertu de l'autosuffisance. Ceci ne signifie pas que le Continent doit faire fi de toutes les contributions extérieures. Néanmoins, ces contributions en provenance de l'extérieur ne doivent servir qu'à soutenir nos propres efforts, et ne doivent pas constituer la principale partie de notre développement. En raison de la nécessité de réaliser une autosuffisance accrué, l'Afrique doit mobiliser toutes ses ressources matérielles et humaines en vue de son développement. y) Nos Etats doivent chacun entreprendre toutes les activités économiques, sociales et culturelles susceptibles de mobiliser toutes les forces de nos pays et s'assurer que tous les efforts consacrés au développement et tous les bienfaits qui en résultent sont équitablement partagés; vi) Il conviendrait que tous les efforts visant à l'intégration économique de l'Afrique soient poursuivis avec une détermination renouvelée afin de créer à l'échelle continentale un cadre pour la coopération économique si nécessaire à un développement reposant sur l'autosuffisance collective. 15. Sur la base de ces principes directeurs, nous, Chefs d'Etat et de Gouvernement, réunis à Lagos en notre Deuxième Session Extraordinaire consa- crée aux problèmes économiques de l'Afrique, décidons d'adopter le plan d'action suivant ainsi que l'Acte final de Lagos. Ce faisant, nous sommes conscients des énormes efforts qu'il nous sera nécessaire de déployer, aux niveaux individuel comme collectif, pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés dans les présents documents. Nous sommes convaincus que notre détermination peut nous permettre de vaincre les obstacles que nous pourrions rencontrer sur notre chemin et que notre Organisation et son Secrétariat Général parviendront à obtenir le soutien effectif de la Communauté Internationale et des Organisations Internationales intéressées. 9 CHAPITRE PREMIER Alimentation et agriculture Au cours des deux dernières décennies, et au moment où le continent africain est confronté à une croissance rapide de la population et de l'urbanisation, la situation alimentaire et agricole en Afrique s'est radicalement détériorée: la production et la consommation alimentaires par habitant sont tombées en deçà des besoins nutritionnels. Le déficit en production alimentaire auquel il faut ajouter les pertes alimentaires post-messiales et des famines périodiques ont conduit à une dépendance rapidement croissante vis-à-vis des importations des denrées alimentaires qui résultent en un drainage de ressources en devises étrangères et créent de sérieuses contraintes au financement du développement des économies africaines. Le fin fond du problème alimentaire en Afrique est le fait que les Etats membres n'ont pas généralement accordé la priorité nécessaire à l'agriculture, soit en allocation de ressources, soit en donnant une attention suffisante aux politiques visant à améliorer la productivité et la vie dans le monde rural. Afin d'améliorer la situation alimentaire en Afrique, la condition préalable fondamentale est la démonstration d'une forte volonté, politique afin d'orienter un volume beaucoup plus important de ressources vers l'agriculture, de mener à bien une réorientation essentielle des systèmes sociaux, de mettre en oeuvre des politiques qui inciteront les petits exploitants et les membres des coopératives agricoles à atteindre des niveaux plus élevés de productivité et de mettre en place des mécanismes efficaces pour la formulation des programmes requis et pour leur exécution. Le développement de l'agriculture ne devrait pas néanmoins être considéré en isolement mais plutôt intégré au processus de développement économique et social mettant un accent particulier, pour ce dernier aspect, sur le problème de l'amélioration des conditions de vie dans le milieu rural. Pour qu'une révolution agricole effective s'instaure en Afrique il est nécessaire de faire participer les jeunes et de mettre fin à l'exode rural actuel vers les centres urbains. Les politiques doivent constamment insister non seu- 11 lement sur la nécessité d'améliorer les conditions de vie dans les exploitations agricoles mais aussi d'augmenter les revenus des exploitants comme un moyen de rendre l'activité agricole plus attrayante et plus rémunératrice. Bien que la coopération multinationale doit revêtir des aspects nouveaux, la responsabilité d'une percée dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture incombe au premier chef à chaque Etat membre agissant dans son propre contexte national. Au cours de la période 1980-1985, les objectifs devraient être d'obtenir une amélioration immédiate de la situation alimentaire et d'établir une base afin de parvenir à l'autosuffisance en ce qui concerne les céréales et les produits de l'élevage et de la pêche. Des mesures prioritaires devraient être prises afin d'obtenir une réduction substantielle des pertes de produits alimentaires, de parvenir à un degré nettement plus élevé de sécurité alimentaire et d'assurer un accroissement important et soutenu de la production alimentaire, surtout en ce qui concerne les céréales tropicales. Une attention particulière devrait être accordée à la diversification de la production agricole. L'adoption de mesures urgentes est recommandée dans chacun de ces domaines. Pertes de produits alimentaires L'objectif devrait être de réaliser des progrès substantiels en vue de parvenir à réduire de moitié les pertes messiales. Les mesures recommandées sont notamment les suivantes: - Une évaluation précise de l'étendue des pertes de produits alimentaires. - La formulation de politiques nationales visant à réduire les pertes de produits alimentaires. - L'organisation de campagnes grâce aux moyens de communication de masse afin de diffuser dans le public' les méthodes permettant de réduire les pertes de produits alimentaires. - La construction d'installations appropriées de stockage de traitement et autres facilités. - L'établissement de services techniques centraux. - La promotion (au moyen de la recherche, de l'amélioration des infrastructures et d'incitations en faveur des agriculteurs et des pêcheurs) de méthodes améliorées de séchage, de conservation, de stockage, de traitement et de lutte contre les insectes nuisibles. - L'amélioration des parcours d'élevage et des exploitations. - La formation de personnel technique pour la lutte contre les pertes de produits alimentaires, de préférence grâce à des institutions sousrégionales ou régionales, des séminaires et des stages. 12 Sécurité alimentaire Dans un premier temps, la plupart des pays africains devraient s'effor- cer de constituer au niveau national des réserves alimentaires stratégiques représentant environ 10% du total de leur production alimentaire. Des mesures urgentes devraient être prises par chaque Etat membre afin d'adopter une politique nationale cohérente en matière de sécurité alimentaire. Les politiques nationales doivent se traduire par des mesures concrètes telles que la construction rapide d'installations de stockage, la constitution de réserve de céréales, l'amélioration de la gestion des stocks de céréales et l'amélioration des systèmes de prévision et d'alerte. Afin de parvenir à l'autonomie collective, il faudra conclure des accords sous-régionaux en matière de sécurité alimentaire analogues à celui qui a déjà été conclu dans la zone sahélienne. En outre, il est recommandé que les Etats membres envisagent la possibilité de créer un organisme africain de secours alimentaire afin d'aider les pays membres en cas de grave pénurie alimentaire. Production alimentaire Le développement alimentaire doit être promu d'une façon intégrée et devrait prendre en considération les problèmes relatifs au transport et à la dis- tribution des produits au niveau des consommateurs. L'autosuffisance alimentaire doit prendre en considération la valeur nutritionnelle des denrées alimentaires et résoudre en même temps les problèmes de sous-nutrition et de malnutrition. Le système de production agricole devrait être basé sur les programmes de réforme agraire adéquats en accord avec les conditions politiques et sociales prévalant dans les pays respectifs. Une organisation de la production agricole améliorée doit jouer un rôle prioritaire dans l'accroissement de la production agricole et de la productivité. L'OUA, en coopération avec la CEA, la FAO, le FIDA, le PMA et les autres organisations internationales concernées, devrait entreprendre des études et présenter des recommandations au prochain Sommet Economique en vue de la création des organismes régionaux de commercialisation et de distribution des produits alimentaires. a) Cultures vivrières Tous les Etats membres doivent prendre les mesures nécessaires en vue de la mise en oeuvre du plan alimentaire régional pour l'Afrique adopté par les Ministres africains de l'Agriculture. Le principal objectif immédiat devrait être d'obtenir une amélioration quantitative et qualitative de la production vivrière (céréales, fruits, tubercules, oléagineux, légumes, etc.) afin de remplacer dans une proportion considérable les produits actuellement importés. Par 13 ailleurs la production de ces denrées devrait être encouragée dans les pays qui ont un potentiel pour ces cultures. Plus spécialement, afin de réduire les importations croissantes du blé et de l'orge, une attention particulière devrait être portée à la culture des céréales tels que le mil, le maïs et le sorgho. L'adoption de mesures urgentes est recommandée notamment dans les domaines suivants: - La promotion de pratiques agricoles améliorées, en particulier l'utilisation intensive de combinaisons de facteurs de production améliorés et de mesures de protection des plantes. - La modification des structures technico-économiques de production afin de fournir aux petits exploitants et aux membres des coopératives agricoles les incitations nécessaires à un accroissement de la production. - Une meilleure utilisation de l'eau pour la culture des céréales dans le cadre des projets d'irrigation déjà entrepris, et le lancement de nouveaux projets. - La conservation des sols et des eaux. - La lutte contre les inondations et le drainage. - L'intensification de l'utilisation de meilleurs outils manuels et de meilleurs animaux de trait, et la promotion de l'agriculture mécanisée lorsqu'elle se justifie. - L'amélioration des infrastructures physiques, y compris la construction de petits ponts, de barrages, de routes d'accès et de desserte, et l'amélioration des services d'éducation, de la santé et des autres services sociaux, la plupart de ces projets devant être au stade actuel entrepris, autant que possible, en faisant appel à une participation volontaire fondée sur le principe de l'autosuffisance. b) Elevage Dans un avenir immédiat, il est recommandé d'accorder un appui plus large aux domaines suivants: - Formation: établissement de centres de formation sous-régionaux et organisation de stages sur la production zootechnique, le fonctionnement des abattoirs et le développement de l'élevage de la volaille et des petits animaux. - Santé des animaux: établissement de services de lutte spécialisés contre la trypanosomiase, amélioration de la productivité des races trypanotolérantes et développement intégré des zones libérées de la mouche tsé-tsé; établissement d'un centre de production de vaccins et d'un système régional efficace de quarantaine; création de centres sousrégionaux de recherche sur les maladies transmises par la tique et amé- 14 lioration des services de laboratoires et des systèmes de surveillance des maladies. - Sélection des races. - Prévention et éradication de la fièvre aphteuse. - Développement des pacages. - Amélioration des infrastructures. c) Pêche L'objectif devrait être d'accroître la production annuelle de poisson pêché dans les eaux africaines d'un million de tonnes d'ici à 1985, ce qui per- mettrait d'augmenter d'un kilogramme le niveau de la consommation annuelle moyenne de poisson par habitant d'ici à 1985. Les mesures recommandées sont les suivantes: - La création de flottilles industrialisées de pêche côtière (lorsque cela est justifié par les ressources disponibles) et l'augmentation de la productivité de la pêche artisanale. - L'expansion de l'aquaculture. - L'amélioration des méthodes traditionnelles de traitement. - L'amélioration des communications entre les points de débarquement et les marchés, en particulier grâce à la construction de routes peu coûteuses desservant les communautés de pêcheurs. - La réalisation d'investissements en faveur des installations à terre en particulier les installations de stockage. - L'expansion des échanges interrégionaux des produits de la pêche. - L'encouragement de la coopération sous-régionale afin d'évaluer le potentiel de ressources pour la pêche, surtout en ce qui concerne les stocks de poissons communs à plusieurs pays ainsi que les ressources des lacs et des bassins hydrographiques internationaux. - La formulation de projets communs en vue de l'exploitation rationnelle et de la gestion des stocks de poisson à l'échelon sous-régional. - L'examen et, si nécessaire, la renégociation des accords de pêche en vigueur. d) Politique des revenus et des prix 33. Il est fortement recommandé que les Etats membres entreprennent la formulation et la mise en application de politiques efficaces et cohérentes afin d'assurer que les prix des dotations agricoles et des produits agricoles fournissent des incitations suffisantes pour les agriculteurs, et en particulier les petits exploitants, augmentent leur production alimentaire, tout en préservant les intérêts des consommateurs les plus pauvres. De même, les différentes activi15 tés inscrites dans le programme d'action recommandé devraient être conçues et exécutées de manière à obtenir une incidence bénéfique de la répartition des revenus sur les populations les plus démunies des zones rurales. En particulier des efforts devraient être faits pour réduire l'écart croissant entre les revenus ruraux et ceux des centres urbains aussi bien qu'entre les riches et les pauvres dans le monde rural. Production forestière L'objectif devrait être d'intégrer plus étroitement la production fores- tière et l'agriculture afin d'assurer un approvisionnement adéquat en bois de chauffage et d'accroître la contribution des ressources forestières dans le processus d'industrialisation. Les mesures les plus urgentes qu'il convient d'adopter pour le développement de la production forestière en Afrique sont les suivantes: - L'élaboration d'inventaires des ressources forestières nationales. - L'intensification des programmes visant à intégrer les terrains boisés et les arbres dans les plans d'utilisation des sols et les pratiques agricoles aux niveaux des villages et des exploitations. - Un contrôle de l'érosion des terres. - Une expansion de 10% par an jusqu'en 1985 des zones faisant l'objet de programmes de régénération des forêts, en accordant une attention particulière aux terrains boisés communautaires et à l'agrosylviculture. - Une expansion des réserves forestières de l'ordre de 10% au cours des cinq prochaines années. - Une réduction progressive du niveau actuel des exportations des grumes brutes. - L'élaboration et le lancement d'un plan régional en vue du développement et de l'harmonisation des industries forestières. - Le renforcement des organes régionaux existants qui s'occupent de la production forestière. - L'expansion de la formation de spécialistes et de techniciens de la sylviculture ainsi que de gardes forestiers aux niveaux national et régional. - L'expansion et la coordination entre les pays des programmes de recherche appliquée. Recherche La science et la technologie jouent un rôle essentiel dans le développement de l'agriculture, et en particulier dans le domaine de la recherche, de la formation et de la vulgarisation agronomiques. Il conviendrait donc, dans le 16 domaine de la recherche agronomique, de placer un accent particulier sur l'amélioration des races des bovins, des caprins et des oiseaux de basse-cour ainsi que sur l'amélioration des semences sélectionnées, des engrais, des insecticides et autres produits chimiques appropriés aux conditions africaines. La recherche agronomique revêt une importance essentielle dans la transformation de l'agriculture en Afrique. Il conviendrait de renforcer les instituts nationaux de recherche ainsi que les programmes de coopération inter-Etats de recherche. Les activités de recherche agronomique doivent être orientées vers la réalisation de l'objectif d'autosuffisance alimentaire et l'intégration de la recherche et de la vulgarisation doit être faite de manière plus effective. En conséquence, les recommandations suivantes sont proposées: - La recherche agronomique doit mettre davantage l'accent sur le développement et la diffusion de nouvelles techniques. - Des innovations biologiques, telles que la sélection des plantes et du bétail ainsi que la lutte contre les parasites agricoles, pourraient accroître considérablement la production et le rendement agricoles en Afrique. Cela fournirait les espèces de plantes, d'animaux et de techniques d'élevage plus productives et il conviendrait d'y mettre l'accent dans les programmes de recherche agronomique. - La recherche dans le passé s'est orientée vers un petit éventail de cultures alimentaires et a négligé bon nombre d'autres cultures autochtones en Afrique. Cependant, celles-ci sont cultivées par une grande partie de la population rurale et constituent la proportion la plus importante de la diététique. II conviendrait dè redresser cette situation. - La recherche devrait également être intensifiée en ce qui concerne les tubercules et le soja et l'amélioration de la production et des niveaux nutritionnels des produits agricoles vivriers. - La recherche devrait continuer aussi pour les produits agricoles d'exportations qui non seulement apportent des devises étrangères nécessaires au développement mais également offrent des matières premières pour nos industries. - Il conviendrait d'accorder une attention particulière aux phénomènes affectant la production alimentaire dans les zones semi-arides en vue de stabiliser la production dans ces fragiles écosystèmes. - La recherche doit permettre de mettre au point des variétés adaptées et des systèmes de production qui assurent une utilisation optimale des ressources limitées en terre et en eau. Services de vulgarisation Il est indispensable de mettre les conclusions des recherches à la disposition des agriculteurs le plus rapidement possible. Il est donc recommandé: 17 - D'établir des liens plus étroits entre lt recherche et les services de vulgarisation. - Aux services de vulgarisation d'accorder davantage d'importance à la diffusion des technologies existantes. - De renforcer les services de vulgarisation et de leur fournir des ressources supplémentaires afin qu'ils puissent atteindre le gros de la population rurale au lieu de se concentrer sur un groupe relativement petit d'exploitations. - Les efforts de formation devraient porter essentiellement sur les agents de vulgarisation qui devraient, à leur tour, concentrer leurs efforts sur le jeunesse rurale et les femmes. Les institutions de vulgarisation et en particulier les centres de formation d'agriculteurs doivent être renforcés. Services agricoles Il faut encourager l'exploitation et la mise en valeur rationnelle des ressources naturelles, surtout des ressources forestières, de la flore et de la faune sauvage en vue d'améliorer les disponibilités alimentaires de. la région dans le cadre des programmes de développement rural intégré. Il faudrait créer des institutions disposant de moyens solides pour la planification et le contrôle du développement rural, le rassemblement des données, la fourniture de crédit et de dotations agricoles, l'amélioration des transports, la commercialisation, le développement des agro-industries, le stockage et le traitement. La mécanisation agricole a un rôle prioritaire dans l'accroissement de la production agricole et la modernisation des exploitations. Néanmoins ce problème doit être étudié très attentivement et devrait être lié au développement industriel de façon que ceci ne se traduise pas par une plus grande dépendance des Etats membres à l'égard du monde industrialisé. Dans le processus de mécanisation agricole, une attention particulière doit être accordée à la traction animale dans les pays qui n'ont pas encore atteint un niveau de motorisation approprié. Ressources Le total des investissements requis au cours de la période 1980/1985 pour l'exécution des programmes proposés s'élève à environ 21 milliards 400 millions de dollars des Etats-Unis, aux prix de 1979. En outre, les dépenses consacrées aux dotations agricoles augmenteront d'environ 560 millions de dollars des Etats-Unis au cours de la même période. Ce niveau de dépense formera seulement une partie des dépenses nécessaires à l'agriculture pour les années 80 comme contenu dans le document Plan Alimentaire Régional pour 18 l'Afrique (AFPLAN), approuvé par les Ministres de l'Agriculture à Arusha, Tanzanie, en 1978 et entériné par les Chefs d'Etat et de Gouvernement dans la Déclaration de Monrovia en 1979. Des ressources supplémentaires seront nécessaires pour couvrir la deuxième moitié de la décennie qui n'est couverte dans ce plan d'action que pour la période 1980/85. Les Etats membres réaffirment leur soutien au FIDA et au PAM. Ils lancent un appel à la communauté internationale pour qu'elle mette des ressources accrues à la disposition de ces Organisations qui devront accorder la priorité des priorités aux demandes en provenance des Etats membres. II serait souhaitable d'avoir pour objectif un financement d'au moins 50% des investissements nécessaires au moyen des ressources intérieures. Mise en application et contrôle Dans un premier temps, les Etats membres devraient déterminer la manière dont les recommandations susmentionnées devraient être appliquées dans le contexte spécifique de leurs pays respectifs. Afin de mener à bien cette tâche, les gouvernements peuvent faire appel aux services des missions interorganisations d'examen dans le cadre de la stratégie, qui devraient être organisées à cette fin. Il conviendrait d'accorder une haute priorité au renforcement des capacités nationales en vue de l'identification, de l'élaboration, de l'exécution, du contrôle et de l'évaluation des projets de développement agricole. La FAO, avec la collaboration de la CEA et des autres organismes compétents, devrait étendre ses programmes de formation dans ce domaine. Il faudrait également organiser des séminaires et des stages régionaux et sous-régionaux. Les pays africains devraient élargir leur coopération économique et technique dans les domaines de l'alimentation et de l'agriculture grâce à l'accroissement des échanges commerciaux, grâce à des échanges de main-d'oeuvre et de technologie et à des programmes communs de développement aux niveaux sous-régional et régional. Les Etats membres devraient se fixer des objectifs annuels dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture et créer des mécanismes effectifs aux niveaux national et régional afin de contrôler les progrès effectués en vue de la réalisation de ces objectifs. Au niveau régional, ce contrôle devrait constituer une opération inter-organisations faisant intervenir l'OUA, la CEA, la FAO, le Conseil Mondial de l'Alimentation et le PNUD. Dans le contexte de la nouvelle stratégie et objectifs en matière d'alimentation et de l'agriculture, il sera nécessaire de procéder à une évaluation des projets en cours d'exécution financés par des ressources extérieures en vue d'assurer qu'ils contribuent effectivement à la réalisation de ces nouveaux objectifs. 19 CHAPITRE II Industrie I. Introduction Le continent africain, après vingt ans d'indépendance politique de la plupart de ses pays, aborde la Décennie 1980-1990 dans un état de sousdéveloppement qui en fait le continent le moins développé de la terre et auquel il a été réduit par plusieurs siècles de domination coloniale. Conscients de leur handicap et résolus de poursuivre leur action desti- née à les sortir du sous-développement, les Etats membres s'engagent à oeuvrer, au niveau de chacun d'eux et du continent tout entier, dans le sens d'un développement économique et social global et accéléré. Dans leurs plans de développement, les Etats membres accordent à l'industrialisation un rôle déterminant pour ses effets sur la satisfaction des besoins fondamentaux des populations, l'intégration de l'économie et la modernisation de la société. A cet effet et pour, d'une part, assurer à l'Afrique une part croissante de la production industrielle mondiale et, d'autre part, parvenir rapidement à un degré d'autonomie collective suffisante, les pays africains proclament les années 1980-1990 Décennie du développement industriel en Afrique. Afin de réaliser les objectifs de développement industriel à long, moyen et court termes, les Etats membres décident de tout mettre en oeuvre aux niveaux national, sous-régional et régional, dans les domaines des ressources humaines, des ressources naturelles, des financements et des institutions de promotion pour assurer les conditions nécessaires à la mobilisation optimale de l'ensemble des énergies au service de l'action gigantesque ainsi entreprise. Les Etats membres entendent déployer leurs efforts en relation avec le reste de la Communauté internationale dont la coopération sous toutes les formes est indispensable à leur propre action. A ce titre, les Etats membres considèrent comme leur dû la contribution massive et appropriée que les pays développés doivent apporter à l'oeuvre 21 du développement du Continent Africain dont le succès constitue la condition même de la poursuite du développement des pays avancés et de la préservation de la paix dans le monde. 56. L'industrialisation du Continent Africain en général et de chaque Etat membre en particulier constitue une option fondamentale dans l'action globale destinée à sortir l'Afrique du sous-développement et de sa dépendance économique. Le développement économique et social intégré du Continent Africain exige la création d'une industrie dans chaque Etat membre conçue dans l'intérêt du pays et destinée à se renforcer dans le cadre d'une complémentarité d'action au niveau de la sous-région et de la région. Cette industrialisation contribue notamment à: la satisfaction des besoins fondamentaux des populations; la valorisation des ressources naturelles locales; la création d'emplois; la formation d'une base de développement des autres secteurs économiques; la création d'un cadre d'assimilation et de promotion du progrès technologique; la modernisation de la société. 57. En assurant l'harmonisation des actions de développement et l'utilisation optimale des ressources limitées des différents Etats membres, la coopération industrielle crée les conditions favorables à la réalisation de l'autonomie collective à l'échelle de la région et de la sous-région tout en offrant un cadre au renforcement des efforts de chaque pays. 58. Conscients de cette situation et de la nécessité d'oeuvrer dans le sens de la concrétisation des objectifs de développement, les Chefs d'Etat et de Gouvernement réitèrent leur soutien à la résolution adoptée par la troisième Con- férence Générale de l'ONUDI recommandant à l'Assemblée Générale des Nations Unies de proclamer les années 80 Décennie du développement industriel de l'Afrique. Ils ont pleine conscience qu'une telle proclamation implique des obligations pour tous ceux qui y auront souscrit, s'engageant ainsi à apporter une contribution appropriée aux efforts nécessaires au succès de cette action. Pour leur part, ils sont déterminés à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le plein succès de cette Décennie. 59. Les Etats membres enregistrent avec une grande déception les résultats négatifs de la troisième Conférence Générale de l'ONUDI. En premier lieu, ils donnent à cet échec, dont les causes sont par ailleurs connues, sa véritable signification, à savoir l'impossibilité dans laquelle se sont trouvés les pays développés dans leur tentative persistante d'amener les pays en développement à renoncer à leur revendication légitime d'un Nouvel Ordre Economique International juste et équitable. L'attention doit également être attirée sur l'attitude négative des pays développés à l'égard des efforts que les Etats mem- 22 bres sont en train de faire pour accélérer l'industrialisation de la région. Cet échec a mis en lumière, entre autres, la nécessité de l'autonomie nationale et collective. 60. Par ailleurs, ils tirent de nombreuses leçons, notamment: la nécessité de promouvoir aux côtés des autres pays en développement la reconnaissance de leur droit au développement; la nécessité d'une coopération fructueuse entre les Etats membres d'une part, et d'autre part entre les Etats membres et les autres régions en développement; l'urgence du renforcement ou de la mise en oeuvre par chaque pays d'une politique nationale de développement fondée avant tout sur le recours à ses propres ressources; l'urgence de la mise en oeuvre d'un plan collectif d'industrialisation de l'Afrique basé sur l'autosuffisance. II. Objectifs de développement industriel à long, moyen et court termes 61. En application de la Déclaration de Monrovia dans sa partie relative au développement industriel en Afrique et tenant compte des objectifs fixés par la deuxième Conférence Générale de l'ONUDI à Lima et de la résolution pertinente de la troisième Conférence Générale de l'ONUDI à New Delhi relative à la Décennie du développement industriel de l'Afrique et conformément à la Déclaration et au Plan d'Action de New Deihi présentés par le Groupe des 77, les Chefs d'Etat et de Gouvernement arrêtent les objectifs de leur développement industriel à long terme (an 2000), à moyen terme (1990) et à court terme (1985). Ce faisant, ils soulignent la priorité accordée à la création d'une base industrielle solide et à ses aspects pertinents contenus dans la Déclaration des Chefs d'Etat et de Gouvernement adoptée à Monrovia. 1. Objectifs à long terme (an 2000) 62. Dans la mise en oeuvre de la stratégie de développement à long terme correspondant à l'horizon de l'an 2000, l'Afrique se fixe l'objectif d'assurer au moins 2 t0 de la production industrielle mondiale et ce conformément aux objectifs de Lima. 63. La réalisation de cet objectif implique la mise en place d'une structure industrielle au niveau national dans le cadre d'une économie intégrée. 64. L'accent doit être mis sur la nécessité de créer des liens entre l'industrie et les autres secteurs aussi bien qu'entre les différents sous-secteurs indus- triels afin de promouvoir l'interdépendance entre eux et parvenir à une industrialisation et à un développement économique global harmonieux. 65. Dans la formulation de la stratégie de leur développement industriel, les pays africains doivent avoir présents à l'esprit la nécessité de choisir une technologie appropriée qui sera socialement adaptée, compatible avec la dota- 23 tion en ressources, réduisant progressivement l'excessive dépendance actuelle de l'Afrique à l'égard des pays développés en matière de technologie. 2. Objectifs à moyen terme (1990) 66. Durant la décennie 1980/1990, les Etats membres se proposent d'atteindre 1 ,4% de la production industrielle mondiale et en même temps de mettre tout en oeuvre pour réaliser l'autosuffisance dans les secteurs suivants: alimentation, matériaux de construction, habillement, énergie. A cet effet, ils ont arrêté les objectifs suivants: Création d'une base solide pour un processus d'industrialisation autoentretenu aux niveaux national et sous-régional. Développement des ressources humaines en vue de leur mobilisation optimale dans le processus de développement industriel. Production en quantité suffisante d'intrants pour l'agriculture tels que les engrais, les pesticides, les outils et les machines agricoles. Production d'une quantité suffisante de matériaux de construction en vue de la construction des logements urbains et ruraux décents pour la population rapidement croissante du Continent et en général pour satisfaire les besoins de l'économie en matériaux de construction. Développement des industries de biens intermédiaires et d'équipement, notamment ceux destinés aux autres industries et à la création des infrastructures. Transformation et valorisation locales d'une partie de plus en plus grande des matières premières du Continent. Satisfaction des besoins de l'industrie en énergie par le développement de différentes formes d'énergie disponible sur le Continent. Satisfaction des besoins en produits textiles. 3. Objectifs à court terme (an 1985) 67. Dans la poursuite des objectifs de leur développement industriel à moyen et à long termes, les Etats membres se proposent de réaliser les objectifs à court terme suivants: Assurer au moins 1 % de la production industrielle mondiale. Jeter les fondations du développement par étapes des industries de base qui sont essentielles pour l'autonomie puisqu'elles produisent des intrants pour d'autres secteurs. Il est donc important d'entreprendre des études pour la création de celles de ces industries qui peuvent être mises en place à court terme sur une base nationale ou sous-régionale et celles qui doivent l'être à long terme et moyennant la coopération sousrégionale et régionale. Ls modalités de création des industries de base suivantes doivent être étudiées et établies: 24 j) industries alimentaires et agro-industries industries du bâtiment industries métallurgiques industries mécaniques y) industries électriques et électroniques industries chimiques industries forestières industries énergétiques. III. Conditions de réalisation des objectifs de développement industriel La réalisation de l'ensemble des objectifs à long, moyen et court termes fixés par les Etats membres à leur développement industriel exige l'adoption et la mise en place de conditions multiples aux niveaux national, sousrégional, régional et international. 1. Au niveau national Le développement industriel de chaque Etat membre est conditionné par les mesures suivantes: Conception d'une politique nationale d'industrialisation précisant les priorités, les objectifs, les moyens humains, financiers et institutionnels nécessaires. Etablissement de structures de formation d'un personnel technique répondant aux besoins à tous les niveaux de qualification. Octroi d'un rang élevé de priorité à la formation de cadres industriels africains supérieurs et moyens afin de réduire la dépendance de l'Afrique à l'égard de l'expertise étrangère en matière de gestion. Lancement d'un programme de prospection destiné à inventorier les ressources du pays et à définir les conditions de leur exploitation. Mise en place d'institutions chargées de promouvoir l'industrialisation sur le plan des études, de la recherche, de la normalisation et des autres activités. Mise en oeuvre d'institutions financières favorisant un processus de développement industriel accéléré par des conditions et des procédures de financement appropriées et tenant compte de spécificités d'un secteur industriel naissant. Déploiement de tous les efforts possibles pour que les bénéfices prove- nant des activités industrielles en Afrique soient réinvestis dans la région. Création de structure de coordination et de promotion de la coopération industrielle du pays avec les autres pays de la sous-région et de la région. 25 j) 1) Création de réseaux de petites et moyennes entreprises ainsi que la promotion active et l'encouragement du secteur non industrialisé. Prendre des mesures et introduire des stimulants pour encourager et soutenir le développement de petites et moyennes industries en tenant compte des besoins de l'utilisation de ressources locales, de l'emploi et de la diffusion technologique. Contrôle des activités des sociétés transnationales. Placement d'un accent particulier sur la nécessité pour les pays afri- cains d'utiliser les matières premières locales comme intrants pour l'industrie afin de réduire l'actuelle dépendance excessive çle l'Afrique à l'égard des importations d'intrants industriels. Choix judicieux de lignes de produits, en accordant la préférence à cel- les qui contribueront à la satisfaction des besoins fondamentaux de leur population et aux besoins de leur développement. Formuler et mettre en oeuvre des mesures politiques pour arrêter le flot de l'exode rural vers les zones urbaines par la décentralisation de petites et moyennes industries basées sur les ressources locales vers les zones rurales et le développement des infrastructures. Former, encourager et soutenir les entrepreneurs africains pour qu'ils participent effectivement dans la production industrielle en vue de contrôler progressivement la propriété de capital dans le secteur. Utilisation de la recherche et détermination du rôle des différentes entreprises tant privées, semi-publiques que publiques comme instruments de la mise en oeuvre du plan d'action. 2. Aux niveaux sous-régional et régional 70. Les Etats membres sont convaincus du rôle fondamental de la coopération industrielle intra-africaine dans toutes ses formes multiples comme instrument d'autonomie et d'accélération du développement industriel pour réaliser l'objectif de Lima pour l'Afrique, compte tenu notamment de l'attitude décourageante des pays développés et des progrès actuels lents de cette coopération intra-africaine. Les Etats membres ont donc décidé de concrétiser leur volonté de coopération aux niveaux sous-régional et régional par l'adoption des mesures suivantes: élaboration des plans sous-régionaux et régionaux pour la création de grandes unités industrielles dont le coût de réalisation et le volume de production dépassent les capacités de financement et d'absorption nationales; création d'institutions multinationales à caractère régional et sousrégional pour réaliser l'inventaire et l'exploitation de ressources natu- 26 relies communes. Les modalités de création de ces institutions doivent être déterminées par des consultations entre les pays; c) octroi d'un rang élevé de priorité à la création d'industries multinationales dans la région africaine, notamment dans des domaines de base tels que la métallurgie, la fonderie, l'industrie chimique, etc., qui sont caractérisés par des coûts d'investissement élevés; élargir la coopération industrielle bilatérale entre les Etats membres par le biais d'instruments tels que les entreprises communes; d) renforcement des institutions existantes, notamment: j) le Centre régional africain de technologie; le Centre régional africain de conception et de fabrication industrielles; le Fonds africain de développement industriel; e) mise en place d'une structure pour suivre les progrès de l'industrialisation au niveau sous-régional; f) création d'un centre régional africain de services d'ingénieurs-conseils et de gestion industrielle; g) encouragement du commerce des produits manufacturés entre les Etats membres; adoption de mesures concrètes pour encourager la consommation de produits industriels nationaux et régionaux; h) renforcement et éventuellement création d'institutions spécialisées j) 1) dans le financemefit des projets industriels; réforme des politiques de crédits pratiquées par les institutions financières opérant dans les Etats membres en vue d'accroître le volume des crédits allant au secteur industriel national tant public que privé; création des zones de coopération industrielle dans lesquelles, en particulier, seront supprimées les barrières douanières; adoption de mesures concrètes pour assurer l'harmonisation des systèmes fiscaux ?.ux niveaux sous-régional et régional en vue de faciliter la coopération industrielle entre les pays africains; création d'institutions multinationales destinées à favoriser les flux financiers et l'acquisition de technologie vers l'Afrique; prendre des mesures aux niveaux national, sous-régional et régional pour permettre l'utilisation de l'excédent des capacités industrielles en Afrique; démarrage aux niveaux sous-régional et régional des travaux de recherche portant sur de nouvelles sources d'énergie; utilisation optimale des infrastructures existantes dans le domaine de la formation avant de s'atteler à la création de nouvelles institutions, et renforcement de centres de formation existants grâce à leur utilisation effective par les ressortissants de différents Etats membres; 27 p) échange d'informations entre les Etats membres sur les spécifications techniques et financières et les coûts afférants aux contrats de réalisation de projets industriels avec les pays développés comme moyen de réduire les surcoûts en devises étrangères résultant de la diminution de la capacité de négociation des pays en voie de développement du fait de la non-circulation entre eux des informations relatives à ces contrats. 3. Au niveau international 71. Les Etats membres considèrent que la coopération avec les autres régions du monde est indispensable à la réalisation des objectifs de leur développement industriel. Toutefois ils affirment que cette coopération doit être mutuellement avantageuse et s'instaurer dans le respect des intérêts vitaux du continent et en particulier de la souveraineté de chaque pays sur ses ressources naturelles. 72. Dans leurs relations avec les autres régions en développement, les Etats membres poursuivront notamment: la promotion des échanges de technologies industrielles; la mise en oeuvre des programmes communs de formation technique; la conclusion d'arrangements commerciaux, monétaires et en matière de paiements en vue de promouvoir les échanges de produits finis et semi-finis entre eux; l'obtention auprès des institutions financières qui, comme la BADEA, sont entre les mains des pays en développement, en particulier des pays exportateurs de pétrole, de ressources supplémentairés nécessaires au financement de leur développement industriel; le renforcement de leur pouvoir de négociation en se concertant avec les autres régions en développement et en harmonisant leurs positions avec celles-ci face aux pays développés. 73. Pour les Etats membres la coopération avec les pays développés doit permettre notamment: un transfert massif de ressources destinées à financer les projets industriels évalués à leur coût véritable qui tiennent compte des surcoûts de toutes sortes subis par les industries des pays africains; acquisition de technologie au moindre coût, compte tenu des facteurs du coût social et de la dotation en ressources; les inventions, les brevets et le savoir-faire technique devront être mis par les pays industrialisés à la disposition des pays du Groupe des 77 sans frais, comme contribution définitive par les pays développés au développement industriel de ces pays; le contrôle des activités des sociétés transnationales en vue de les conformer aux intérêts des Etats membres; 28 l'adoption d'un code de conduite international sur le transfert de technologie ainsi que d'un code de conduite des sociétés transnationales préservant les intérêts des Etats membres; un redéploiement industriel à l'échelle mondiale qui garantisse aux Etats membres la réalisation des objectifs de Lima; l'accès plus libre aux marchés des pays développés pour les produits industriels en provenance des Etats membres grâce à la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires protectionnistes. En ce qui concerne les organisations internationales chargées de promouvoir le développement industriel, en particulier l'ONUDI, les Etats membres demandent que leurs activités soient orientées en priorité vers les pays les moins développés et que ces organismes soient dotés de moyens tant matériels que financiers accrus pour leur permettre de jouer un rôle effectif dans la pro- motion de l'industrialisation des pays africains. En particulier, il convient d'inviter le Fonds d'Equipement des Nations Unies, qui ne finance pas à l'heure actuelle des projets d'industries de transformation dans le secteur public, à modifier sa politique à cet effet, en accordant une importante assistance aux petits projets d'industries de transformation dans les pays africains les moins avancés sous forme d'octroi de subventions et de prêts «souples» à long terme. Ils demandent en outre que des mesures soient prises pour asseoir le système de consultations de l'ONUDI sur une base juridique et permanente et conférer aux décisions qui y sont prises un caractère exécutoire. Ces consultations doivent être organisées aux niveaux sous-régional, régional et international. 29 CHAPITRE III Ressources naturelles Les principaux problèmes auxquels doit faire face la région de l'Afrique dans le domaine de la mise en valeur des ressources naturelles sont notam- ment: l'absence des informations sur le potentiel des ressources des vastes régions inexplorées et l'impossibilité des pays d'obtenir des données plus précises résultant des activités des sociétés transnationales qui s'occupent de la mise en valeur des ressources naturelles; le manque des moyens suffisants (capitaux, personnel hautement qualifié et technologie) pour la mise en valeur de ces ressources; dépendance étroite vis-à-vis des sociétés transnationales étrangères pour la mise en valeur d'un nombre déterminé et restreint de ressources naturelles africaines destinées à satisfaire les besoins en matières premières des pays développés; la part insuffisante de la valeur ajoutée provenant de l'exploitation des ressources naturelles des Etats rnembres due à l'imperfection des méthodes de fixation des prix et de commercialisation; une très basse et décevante contribution des ressources naturelles au développement socioéconomique; à cause de ces facteurs, les Etats membres ne sont pas encore en mesure d'exercer une souveraineté réelle et permanente sur leurs ressources naturelles. Au cours des années 80 la stratégie des pays en développement d'Afrique dans le domaine de la mise en valeur de leurs ressources naturelles devrait avoir pour objet: l'évaluation de leur potentiel en ressources naturelles et l'utilisation des renseignements sur la répartition des ressources naturelles et sur la mesure dans laquelle elles peuvent être utilisées dans le cadre des pro- jets nationaux et multinationaux africains de développement socioéconomique visant à assurer la production de biens et services permettant de couvrir les besoins des Etats membres; l'intégration de la mise en valeur des ressources naturelles aux programmes et projets nationaux et multinationaux africains de développement socio-économique afin de mieux exploiter, aux fins de produc- 31 tion, la complémentarité des divers Etats membres en matière de ressources naturelles et de promouvoir les relations interindustrielles verticales que la mise en valeur des ressources naturelles peut créer au sein des économies africaines; e) la réalisation d'études exhaustives sur les besoins en main-d'oeuvre, en technologie et en capitaux permettant d'entreprendre des activités de mise en valeur des ressources naturelles afin que les Etats membres puissent mettre leurs ressources en commun pour l'exécution des programmes et projets nationaux et multinationaux de mise en valeur des ressources naturelles; le renforcement des institutions nationales et multinationales africaines existantes s'intéressant à la mise en valeur et à la préservation des res- sources naturelles, à tous les niveaux, y compris la formation, la recherche, la production, le traitement, la fabrication, la commercialisation, le financement, etc., et la création de nouvelles institutions; l'harmonisation des politiques nationales de mise en valeur des ressources naturelles en vue de créer un environnement favorable aux efforts de coopération déployés par les Etats membres dans le domaine de la mise en valeur de leurs ressources naturelles de façon à couvrir les besoins socio-économiques de leurs populations; et une collaboration étroite avec la communauté internationale et d'autres organismes non africains s'occupant de la mise en valeur des ressources naturelles dans la région afin que les ressources d'origine extérieure soient essentiellement affectées aux projets de la mise en valeur des ressources naturelles qui favorisent et appuient les accords de coopération entre Etats membres en vue de permettre à la région de tirer le maximum d'avantages des liens économiques établis dans la région. Propositions et recommandations générales 78. j) En reconnaissant le rôle que jouent les ressources naturelles en tant que base pour le développement socio-économique, les Etats membres devraient très rapidement prendre des dispositions pour se doter de toutes les connaissances leur permettant d'exercer une souveraineté totale sur leurs ressources naturelles. Ceci implique des politiques de développement de main-d'oeuvre (cadres de tous niveaux) et la mise en oeuvre de programmes d'institutions pour la conduite des études sur le terrain et la préparation des inventaires des ressources naturelles. ii) Les Etats membres dont l'économie repose essentiellement sur la production des matières premières devraient veiller à coordonner et à har- 32 moniser leurs positions dans toutes les négociations internationales portant sur les matières premières afin de sauvegarder leurs intérêts. En particulier des mesures devront être prises au niveau de chaque Etat membre afin que tous les résultats et les données de base, notamment les cartes, films, diagraphies et toutes autres informations obtenues par les sociétés transnationa1es étrangères pendant leurs activités de prospection pour les ressources minérales dans le pays, soient remis au gouvernement. Pour la meilleure conservation et utilisation de ces données, un centre de documentation (Data Bank) devrait être établi à l'échelon national. y) Pour permettre aux gouvernements africains d'exercer leur souveraineté totale sur leurs ressources naturelles, ils devraient prendre toutes les mesures nécessaires concernant le développement des ressources humaines et d'infrastructure institutionnelle en vue de promouvoir les capacités technologiques endogènes; celles-ci permettront d'explorer, transformer et exploiter leurs ressources naturelles. L'objectif permanent des gouvernements africains devrait être le développement et l'utilisation rationnelle de leurs ressources naturelles, employant des technologies qui soient appropriées aux conditions locales, et respectant si possible la conservation des ressources naturelles. Aux niveaux sous-régional et régional, des mesures devraient être prises pour une coopération interafricaine effective parmi les Etats membres, à savoir: l'harmonisation des programmes nationaux de développement et d'utilisation des ressources minérales, énergétiques et hydrauliques; l'établissement de facilités communes pour la recherche appliquée, les services spécialisés et la formation; la participation dans les projets multinationaux et entreprises pour exploration, production ou transformation des ressources naturelles utilisables. Ressources minières 79. Les principaux objectifs de développement de la stratégie pour la mise en valeur des ressources minières pendant les années 80 devraient être: 1) Améliorer la connaissance des ressources minières de l'Afrique par un inventaire adéquat des ressources existantes et potentielles, une meil- 33 leure prévision des besoins de consommation et des recherches en vue d'une utilisation rationnelle des réserves connues. Une attention particulière doit être donnée aux matières premières minières ayant une importance stratégique pour les industries de base produisant des biens intermédiaires comme: acier et fer, aluminium, métaux de base, produits pétrochimiques et fertilisants, ciment, etc. Dans l'évaluation économique des ressources, il faudrait considérer les changements structurels qui se sont produits dans le monde comme résultats des crises énergétiques, l'introduction des nouvelles technologies aussi bien que les besoins accrus pour la consommation locale. La création aux niveaux national et régional d'un environnement scientifique, technique et industriel de qualité nécessaire pour assurer le développement et l'expansion des industries extractives. A cette fin, le premier effort doit être dirigé vers le renforcement des capacités des services nationaux géologiques et miniers. En vue d'assurer la promotion des nouvelles méthodes et techniques de recherches, les capacités nationales doivent être appuyées par des centres multinationaux africains de mise en valeur des ressources minières. Corrélation des programmes nationaux de recherches géologiques et minières à l'échelle sous-régionale et régionale en vue d'augmenter l'efficacité et l'établissement des activités opérationnelles conjointes. Les Etats membres doivent, dans la coopération entre eux, attacher une importance particulière à l'exploitation des ressources du fond marin. La formation dans tous les domaines de mise en valeur des ressources minières aussi bien du personnel hautement qualifié que des cadres moyens des Etats membres en vue de pallier le manque de main-d'oeuvre qualifiée et de réduire la dépendance vis-à-vis des sociétés transnationales dans le domaine de l'expertise et pour les services spécialisés. y) Développement d'un système de transfert de savoir-faire et d'échan- ges de données scientifiques, techniques et économiques dans les domaines de la géologie, d'activités minières et économies minières entre Etats membres, aussi bien qu'avec les autres pays en développement non africains. 80. Les objectifs esquissés ci-dessus devront être mis en oeuvre à travers les activités suivantes: a) Exécution, avant le milieu de 1981, d'études préliminaires concernant l'évaluation des ressources minières africaines connues et la situation actuelle de leur exploitation, avec des propositions quant à la meilleure manière de les exploiter pour répondre aux besoins de la 34 région. La Conférence régionale sur la mise en valeur et l'utilisation des ressources minières en Afrique convoquée par la CEA à Kampala (Ouganda) du 6 au 15 octobre 1980 est une des mesures visant à atteindre cet objectif. L'exécution d'études préliminaires sur les besoins en matière de personnel, de technologies et de capitaux pour les activités de mise en valeur des ressources minières dans les Etats membres, conformément aux programmes adoptés à la conférence régionale mentionnée plus haut, avec des suggestions sur les conditions dans lesquelles il serait possible de mobiliser les ressources pour leur mise en oeuvre avant la fin de 1981. La participation active des Etats membres par leur soutien politique et matériel au fonctionnement des institutions multinationales africaines d'exploitation des ressources minières en leur fournissant l'appui politique et matériel. A cet effet les Etats membres de la sous-région de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe qui ne participent pas encore au centre sous-régional des ressources minières établi à Dodoma (République-Unie de Tanzanie) sont invités à le faire avant la fin de 1980. Un centre analogue pour la sous-région de l'Afrique du Centre devra être créé en 1980-1981 pour être pleinement en service avant 1984. L'établissement des centres similaires dans les sous-régions de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique du Nord devrait être considéré après 1982. Ces institutions multinationales de recherches appliquées sont appelées à renforcer les institutions nationa1s qui se consacrent à des activités analogues. Réunions annuelles ou périodiques d'experts des services géologiques des Etats membres africains pour un examen récapitulatif des résultats des activités de recherches sur les ressources minières dans la région, pour permettre àux pays de prendre des mesures appropriées dans le sens des améliorations nécessaires pendant les années à venir. La première des réunions de ce genre sera la Conférence régionale déj à mentionnée ci-dessus qui doit avoir lieu en 1980. Etablissement des comités de coordination conjointe de prospection en offshore pour l'exploration et l'évaluation des ressources marines. Préparation entre 1980 et 1983 à l'échelon des pays et sur le plan régional de l'inventaire des ressources minières de l'Afrique en faisant appel aux méthodes normalisées de classification de réserves et d'évaluation des gisements de minéraux. Un programme régional commun pour la conservation et l'utilisation judicieuse de la documentation géologique, des rapports, des cartes et des collections de minéraux. 35 Ressources en eau 81. Les recommandations suivantes sont proposées conformément au Plan d'Action de Mar del Plata défini au cours de la Conférence des Nations Unies sur l'eau en mars 1977 et les propositions faites sur la suite à donner à l'exécution du Plan d'Action en vue d'un développement et d'une gestion intégrés des ressources en eau à la Conférence régionale qui a eu lieu en octobre 1978. A. Renforcement institutionnel 82. Ce problème doit être traité sur les trois plans suivants: sur le plan national, des comités nationaux de l'eau doivent être créés en 1980 dans les pays qui n'en ont pas encore; sur le plan sous-régional, les organisations sous-régionales existantes telles que les commissions des bassins des fleuves et des lacs doivent être renforcées. Un réexamen des exigences pour le renforcement doit être effectué en 1980. A la fin de 1982, ces organisations sousrégionales devraient être dotées de ressources financières et en personnel supplémentaires; sur le plan régional, un comité intergouvernemental de l'eau dans la région africaine, approuvé par la Conférence des Ministres de la CEA à leur cinquième réunion tenue à Rabat en 1979, doit être établi. B. Etablissement des plans nationaux sur l'eau 83. Les Etats membres doivent entreprendre une action pour formuler des plans généraux dans les secteurs de l'alimentation en eau et l'agriculture et les intégrer au plan national d'ensemble pour l'eau. Ceci devrait être réalisé en 1983. Le plan de l'alimentation de l'eau devrait répondre aux aspirations nationales pour la Décennie internationale de l'eau potable et de l'assainissement et le plan pour l'utilisation de l'eau dans l'agriculture doit être intégré dans le plan régional alimentaire pour l'Afrique adopté dans le cadre de la stratégie régionale du développement. C. Choix, élaboration et exécution des projets 84. Les Etats membres doivent choisir et préparer les projets d'alimentation en eau et d'irrigation nécessitant une aide financière extérieure et une assistance technique aussi bien que des ressources domestiques. Ceci doit être réalisé sans attendre la formulation des plans nationaux de l'eau. D. Coopération sous-régionale et régionale 85. Des organisations concernant les bassins des fleuves et lacs communs aux pays doivent être établies en vue de promouvoir une coopération intergouvernementale en matière de mise en valeur des ressources d'eau communes. 36 Les Etats membres ayant besoin de tels arrangements institutionnels devraient immédiatement entreprendre des négociations entre eux et essayer de les compléter de sorte que ces nouvelles organisations conjointes soient mises sur pied en 1983. Une coopération élargie entre les Etats membres à travers ces organisations devrait être encouragée pour permettre aux Etats membres les moins avancés de bénéficier de l'expérience des Etats membres plus avancés de la région, dans le contexte de la CTPD. Cartographie et télédétection La stratégie pour le développement dans le domaine de la cartographie et de la télédétection est établie de façon à fournir des moyens pour réaliser une autosuffisance en personnel qualifié dans les différents secteurs d'activités cartographiques, de faire connaître mieux la situation présente de l'Afrique par l'intermédiaire des cartes et de fournir les moyens d'établissement et de renforcement des institutions nationales de cartographie pour permettre aux Etats membres d'entreprendre des projets cartographiques essentiels pour le développement. Action recommandée Reconnaître l'importance des services nationaux de cartographie et de les élever à un haut niveau parmi les priorités nationales et de leur fournir un budget suffisant pour leur fonctionnement; d'entreprendre une action pour les établir dans les pays où ils ne sont pas encore créés. De participer et supporter activement les centres de formation et de services spécialisés en cartographie en vue de réduire les coûts de formation de la main-d'oeuvre qualifiée tellement nécessaire et de fournir les services inexistants. D'utiliser en commun les équipements et services dans le contexte de la coopération pour aider les nations les moins avancées. Considérant que la télédétection est un objet important pour l'inventaire, la planification et l'exploitation des ressources naturelles, prenant en compte les efforts déjà réalisés en vue d'établir le conseil africain de télédétection, et les centres régionaux de formation et d'utilisation des données, il est vivement recommandé que les Etats mem- bres participant pleinement au programme africain de télédétection fournissent un appui politique et matériel pour assurer le succès du programme. 37 CHAPITRE IV Ressources humaines La Conférence a pris connaissance de la situation du développement et de l'utilisation des ressources humaines en Afrique, qui se caractérise par les principaux indices suivants: taux élevé de croissance démographique, taux croissant de chômage et de sous-emploi, pénurie des différentes catégories de personnel qualifié, taux élevé d'analphabétisme parmi les adultes, déficience du systèmde formation et manque de coordination entre les politiques et les besoins de fbrmation ainsi que du financement de la formation au niveau national. La Conférence a également pris note des différentes recommandations de la Conférence régionale sur le développement de la formation tenue à Addis-Abéba en décembre 1979 et dont le but était de fixer des directives spécifiques en vue de mettre sur pied des systèmes d'éducation et de formation orientée vers le développement. Reconnaissant la nécessité de parvenir progressivement à l'autosuffisance dans les domaines économiques et autres, la Conférence a souligné l'importance du personnel qualifié en tant qu'apport aux activités des différents secteurs de production et de services de même que dans les secteurs d'éducation et de formation où ledit personnel qualifié servirait de générateur pour la transmission de qualifications et du savoir-faire pour ses propres besoins et pour ceux des autres secteurs. Le besoin d'accroître le volume d'emplois et de revenu en tant que moyen d'amélioration du niveau de vie de la population, en particulier de la population rurale, fut également souligné. A cet effet, il fut jugé nécessaire d'accorder une attention appropriée au développement des technologies traditionnelles ainsi qu'aux méthodes de formation pouvant bénéficier aux secteurs de production à tous les niveaux, notamment au secteur naturel. L'atout majeur de l'Afrique étant constitué par ses ressources humai- nes, la mobilisation pleine et entière et l'utilisation efficace de la main- d'oeuvre (hommes, femmes et jeunes formés ou non) devraient être un instrument de premier ordre au service du développement national et du progrès social. On ne saurait exagérer l'importance des qualifications et du savoirfaire scientifiques et techniques dans le développement moderne. C'est dans ce 39 domaine que les Etats membres sont tributaires à l'excès d'une main-d'oeuvre scientifique et technique importée. Conformément au principe de l'autonomie, il est donc capital que les Etats membres accordent une priorité spéciale à la formation d'une main-d'oeuvre scientifique et technique à tous les niveaux, y compris celle des enseignants dans le domaine technique et scientifique et des formateurs. L'un des principaux objectifs du développement socio-économique est l'amélioration des conditions de vie de l'ensemble de la population d'une nation. Il faut à cette fin que dans toutes les couches de la population les individus participent pleinement à la vie productive de la nation et occupent des emplois rémunérateurs et que soient disponibles tous les services essentiels à l'enrichissement de la vie de la communauté. La réalisation de cet objectif exige également l'adoption et la mise en oeuvre de programmes d'aide sociale, de développement communautaire et de sécurité sociale, ainsi que la mobilisation de l'ensemble de la population, en vue de promouvoir le développement des secteurs des travaux publics et des services communautaires. Vu l'immensité de la tâche à accomplir ainsi que la pénurie des moyens de formation dans certains domaines et de l'exiguïté des ressources financières, la Conférence recommanda vivement la coopération entre les Etats membres en vue de la mise en place et de l'utilisation d'institutions spécialisées de formation et de recherche, sous-régionales, régionales et multinationales, permettant la formation des Africains dans les domaines spécialisés en utilisant autant que possible, comme base, les institutions nationales existantes. Tout en reconnaissant que la coopération et l'autosuffisance collective devraient être les principes directeurs pour le développement des ressources humaines, la Conférence souligna que la responsabilité principale dans le domaine de la formation et de l'emploi devrait être considérée principalement comme une responsabilité nationale. Les informations précédentes sur la situation africaine ont attiré l'attention sur les graves difficultés de main-d'oeuvre et d'emploi dans les principaux secteurs de développement. Cette situation exige que l'on adopte des mesures, que l'on fasse preuve de détermination et que l'on déploie des efforts soutenus, proportionnés à l'ampleur du problème de main-d'oeuvre qui se pose aux Etats membres, s'ils veulent parvenir à un développement socio-économique autonome et endogène. Il y a, dans ce domaine, de difficiles options à prendre et des choix embarrassants à faire. La nécessité s'impose de réaligner les priorités de développement pour mettre l'accent sur le perfectionnement de l'homme (ressources humaines), à la fois objet du développement et gardien responsable du développement socio-économique, fournisseur et utilisateur de compétences et des produits et services finals de tout effort de développement. Le secteur de la mise en valeur des ressources humaines dans la région africaine exige une action concrète, pour jouer le rôle qui est le sien dans la survie et le développement du Continent. 40 96. La Conférence propose, en vue de discussion et d'adoption éventuelle, le programme d'action suivant dans le but de permettre aux Etats membres d'atteindre un certain degré d'autosuffisance dans les domaines du savoir- faire technique et du personnel qualifié; de garantir la disponibilité au moment opportun de la main-d'oeuvre compétente nécessaire aux secteurs de production et de services ainsi qu'aux divers autres secteurs; de mettre à la disposition des Etats membres des conseils adéquats en vue de l'élaboration de leurs politiques et programmes. A. Au niveau national 97. Traduction des proclamations publiques faites lors des réunions internationales en programmes d'action nationaux par l'intermédiaire de l'intégration de la planification et de la programmation relatives à la main-d'oeuvre, du perfectionnement du personnel, des services de placement et d'utilisation en un ministère de perfectionnement de la main-d'oeuvre chargé: d'entreprendre une évaluation et des projections réalistes de la main-d'oeuvre; la planification, la programmation et le suivi du perfectionnement et de l'utilisation rationnelle de la main-d'oeuvre; de développer des capacités d'organisation dans le domaine des carrières en vue de coordonner et de planifier les efforts de perfectionnement de la main-d'oeuvre ainsi que de suivre de façon continue le placement et l'utilisation de la main-d'oeuvre: 98. L'établissement de politiques et de réglementations globales en ce qui concerne la formation ne visant pas uniquement à traduire dans les faits les engagements nationaux relatifs à la mise en valeur des ressources humaines, mais également à définir le mandat et les fonctions: d'un organisme opérationnel chargé de l'orientation et de la coordination administratives de la formation, dont l'effectif se composerait: - d'un fonctionnaire responsable de la formation et du personnel de ce centre et de tous les centres qui ont des activités socioéconomiques, ayant une bonne expérience, sachant ce qu'il attend de sa carrière et qui trouverait une satisfaction dans le meilleur accomplissement possible de ses fonctions; soutenu en cela par: - des comités sectoriels/ministériels consultatifs établis au sein des centres d'activités socio-économiques ou des organismes de prestation de services; d'un Fonds de formation administré et financé par tous les pays bénéficiaires de cette formation, pour garantir que des ressources financières soient toujours disponibles. 99. L'institution et l'administration d'un conseil consultatif central dont les membres proviennent des comités sectoriels, chargé de la formation et de 41 l'utilisation de la main-d'oeuvre à bon escient; en outre, il fournira des conseils concernant l'utilisation judicieuse des ressources humaines disponibles. 100. L'utilisation du fait que les projets d'activités aux niveaux multinational, régional et sous-régional liés au développement des ressources humaines et à leur utilisation soient incorporés et reflétés dans les principes directeurs des politiques nationales et qu'ils soient définis dans les lois et les plans nationaux de développement: Par exemple: b) L'évaluation des politiques nationales d'emploi en ce qui concerne la mise en commun et l'échange des compétences africaines. a) L'institution d'établissements d'enseignement supérieur, multinationaux ou sous-régionaux prévue dans les statuts des universités nationales et dans les lois relatives à l'éducation. 101. L'examen périodique, l'établissement et la mise en oeuvre de programmes d'activités de formation en matière de développement en s'attachant aux activités qui ont le plus d'effets multiplicateurs, en accordant la priorité à: la formation des enseignants scientifiques et techniques; la formation de fonctionnaires responsables du personnel et de la formation; e) la formation du personnel de gestion, d'exécution et d'encadrement; d) des programmes de formation accélérée dans les secteurs clefs: industrie, agriculture, transports et communications, science et technique, pédagogie, intégration des femmes dans le processus de développement, reposant sur: j) une analyse des tâches et méthodes modulaires de formation à des techniques garantissant à l'intéressé un emploi ultérieur; adoption des contingents doubles d'élèves ou d'autres méthodes permettant d'économiser dans les établissements d'enseignement secondaire; programmes non officiels dans le domaine de l'enseignement des adultes par l'enseignement par correspondance, l'enseignement universitaire radiophonique, l'éducation ouvrière, etc.; formation industrielle en cours d'emploi, «usines-écoles» et formation par la participation à des projets de développement. 102. L'évaluation et l'examen périodique des politiques d'enseignement et de formation, des institutions et du personnel ainsi que des ressources disponibles, réforme et réorientation des programmes scolaires, des disciplines enseignées et des cours dispensés en fonction des estimations de l'évolution de la demande future de main-d'oeuvre. 42 103. L'harmonisation et l'intégration des programmes de bourses de perfectionnement et d'études et ressources financières nécessaires pour assurer la formation dans un organe ministériel de façon à garantir que: j) les ressources disponibles soient utilisées pour répondre aux besoins de formation les plus pressants, et pour faciliter l'établissement de possibilités d'études dans les domaines qui ne sont pas du tout enseignés localement ou qui ne le sont pas suffisamment; le pays ou l'organisme bénéficiaire puisse déterminer lui-même les domaines dans lesquels les donateurs doivent fournir des ressources financières et des institutions destinées à la formation; les ressources disponibles soient réparties de façon plus équitable et judicieuse entre les domaines où le personnel qualifié fait gravement défaut et que les sorties de devises étrangères soient modérées; les engagements et les obligations contractés par les pays de fournir un appui aux établissements de formation spécialisée et de recherche régionaux ou multinationaux ainsi qu'à des programmes de bourses de perfectionnement et de formation soient honorés. 104. La refonte et la simplification des structures administratives nationales afin qu'elles puissent superviser non seulement leurs propres opérations, mais aussi l'exécution des activités et des programmes qu'elles dirigent et qu'elles soient capables d'adapter leurs activités à l'évolution de la demande intérieure et extérieure des efforts de développement, et ce en prenant les mesures suivantes: en évaluant de façon continue les résultats des activités de ces structures eu égard aux efforts nationaux de développement, ce qui obligera à équilibrer judicieusement l'utilisation des ressources (humaines, matérielles, financières) ainsi que du plan qu'il est chargé de mettre en application; en évaluant et examinant de façon continue la mise en application et l'efficacité de ses propres règles, méthodes, schémas de communications et mécanismes et en révisant ceux-ci afin d'obtenir de meilleurs résultats; en mettant en place des systèmes et des unités de contrôle des activités afin d'assurer que les dispositions des points i) et ii) ci-dessus soient exécutées et institutionnalisées et que des systèmes de communications ouvertes, le développement des structures d'organisation ainsi que l'examen, l'analyse et les processus de révision des politiques fassent partie intégrante du contrôle et du renouvellement des activités; en luttant contre la prolifération des structures administratives et organisationnelles, compte tenu des ressources requises par le développement économique et de la nécessité de réduire au minimum les frais d'exploitation des services publics; 43 y) en mettant en place un système efficace d'incitations afin d'attirer, de garder, de motiver et de former les fonctionnaires et de leur permettre de progresser dans leur carrière; le personnel ainsi recruté sera motivé par des normes internes d'excellence dans le travail et par un dévouement à la cause du développement dans l'exécution de ses fonctions. En adoptant les programmes et les mesures qui pourront assurer la diminution progressive de la dépendance des pays africains en ce qui concerne les experts étrangers et leurs spécialités et en même temps promouvoir la formation des nationaux, dans le domaine de la coopération technique, et se concentrer sur l'emploi de l'expertise africaine dans la région. En développant des programmes pour la formation, d'une part des populations rurales, d'autre part pour les diverses fonctions des secteurs non classifiés, et en adaptant ces programmes à la promotion des technologies et des connaissances locales. Cette mesure devrait permettre la révision fondamentale des méthodes prévalant dans les techniques de formation et dans la manière d'apprendre des adultes pour l'acquisition des connaissances, le transfert des technologies et le savoir-faire. Le rôle des méthodes de formation spontanée et des «médias» dans la formation des populations devrait bénéfi- cier d'un soutien adéquat. Etre capable de répondre à la demande croissante de la maind'oeuvre technique dans les secteurs de production, spécialement dans les domaines de l'industrie et de l'agriculture, aussi bien que dans ceux de la science et de la technologie, de sorte que la proportion des sciéntifiques, des techniciens et des artisans formés soit de 1 scientifique pour 5 techniciens et 30 artisans. L'augmentation des chances d'obtenir des revenus et des emplois rentables pour les jeunes et ceux qui quittent l'école devrait être l'un des principaux objectifs des activités de développement dans tous les secteurs de production et de services. Une telle politique devrait être renforcée par des compétences réelles et des programmes de formation en gestion dans le secteur non classifié, en particulier des activités du secteur économique non organisé dans la périphérie urbaine. Pour une meilleure qualité des ressources en main-d'oeuvre il faudrait accorder une plus grande attention aux programmes d'amélioration de la qualité de la vie et de la performance des travailleurs par l'amélioration de l'alimentation, du logement et des soins de santé. Pour atteindre cet objectif, la main-d'oeuvre indispensable, à tous les niveaux, pour l'exécution des rdgrammes et des activités contribuant à l'amélioration de la qualité de la vie, devrait être développée et utilisée efficacement. Le développement d'une nation exige des efforts collectifs de toute la population; il faudrait donc prendre des mesures pour assurer la participation effective et totale de toute la population. 44 B. Aux niveaux régional et sous-régional 111. Les mesures requises à ces niveaux devront nécessairement être axées sur un renforcement de l'action nationale en facilitant l'adoption des mesures en vue du perfectionnement et de l'utilisation de la main-d'oeuvre et en fournissant des directives à ce sujet. C'est pourquoi la stratégie du programme met l'accent sur la coopération et l'autonomie collective dans le domaine des ressources humaines grâce à: j) des études sur la main-d'oeuvre et l'élaboration de profils de main-d'oeuvre et une planification de la formation dans certains domaines spécifiques et pour certains secteurs de production importants et services d'appui, ce qui permettra de fournir des directives pour la formulation et le lancement de programmes de formation visant à satisfaire les besoins en main-d'oeuvre aux niveaux national et régional; un appui aux services d'information et de placement afin de faciliter la recherche et le recrutement d'experts africains et encourager des organismes de consultation, comme ceux qui fonctionnent dans le cadre du programme de la CEA, pour la promotion de l'utilisation des experts africains et le développement des services de consultants locaux; l'adoption de politiques de l'emploi qui permettent les libres mouvements de la main-d'oeuvre à l'intérieur des sous-régions, ce qui facilitera l'emploi des excédents de main-d'oeuvre qualifiée d'un pays dans d'autres pays africains souffrant d'une pénurie de qualifications. 112. Il faudrait apporter un appui efficace aux institutions régionales et sous-régionales de formation et de recherche et utiliser pleinement leurs instal- lations en fournissant des fonds aux institutions de formation spécialisée régionales, sous-régionales et multinationales et en encourageant la formation des ressortissants des pays concernés dans ces institutions. La coopération et l'autonomie collective dans le domaine de la mise en valeur des ressources humaines ne pourront devenir effectives que lorsque les Etats africains mettront en commun leurs ressources afin de créer et de gérer de nouvelles institu- tions de formation et de recherche permettant de satisfaire les besoins en main-d'oeuvre des secteurs de développement et des unités de production prioritaires ainsi que de renforcer et d'utiliser la plupart des institutions existantes. 113. Il faudrait fournir un appui au programme élargi de formation et de bourses pour l'Afrique, coordonné et géré par l'OUA et la CEA, qui a pour objet de former 8 000 Africains en cinq ans, en accordant la priorité aux besoins en main-d'oeuvre des différents secteurs et unités de production prioritaires déjà mentionnés; au perfectionnement du personnel d'enseignement et de recherche des institutions régionales et sous-régionales; au transfert de l'expérience; à la mise au point d'une CTPD africaine grâce à l'utilisation des 45 centres de formation existants dans la région. Ce programme nécessite un budget ordinaire minimum de l'ordre de 1,5 million de dollars des Etats-Unis par an, ainsi que des locaux pour dispenser la formation. Il est nécessaire d'obtenir un appui des Etats membres à ce programme grâce à: j) des subventions financières pour le fonctionnement du programme; Ïi) des bourses de perfectionnement, d'études et de stages, obtenues par l'intermédiaire de l'OUA et de la CEA au profit d'autres Etats membres; lanomination de ressortissants qui bénéficieront d'une formation, au titre du programme, en prévoyant des modalités d'échange d'étudiants et d'enseignants; la fourniture périodique de renseignements sur les possibilités nationales de formation et d'octroi de bourses offertes aux pays africains pour la formation de leurs ressortissants. C. Action au niveau international 114. Le principe de la coopération et de l'autonomie collective que les Etats membres ont reconnu énonce que, concernant le perfectionnement et l'utilisation des ressources humaines, les Etats membres doivent s'aider individuellement et collectivement dans leurs efforts pour la survie et le progrès. Cependant, l'appui international en faveur du développement des ressources humaines est souhaitable pour étayer les efforts d'autonomie africaine. L'assistance doit être considérée comme renforçant les efforts nationaux, régionaux et multinationaux de développement que les Etats membres doivent déployer afin de faciliter le développement et le progrès. Dans cette tâche, la collaboration continue et active de toutes les agences internationales du système des Nations Unies et d'autres organismes internationaux, intergouvernementaux et non gouvernementaux devrait être efficacement mobilisée pour appuyer les efforts nationaux, sous-régionaux et régionaux pour le développement et l'utilisation des ressources humaines. 46 CHAPITRE V Science et technologie Le Sommet a pris note de l'historique et de l'évolution des négociations ainsi que du résultat final de la Conférence des Nations Unies sur la Science et la Technologie au Service du Développement (CNUSTD). La conclusion inévitable à laquelle les Etats membres sont parvenus est que la Conférence n'a atteint qu'une partie de ses objectifs et que le programme d'action de Vienne est très loin d'être satisfaisant. Même si, pour l'Afrique, le résultat de la CNUSTD n'a pas été à la mesure de ses espoirs, il importe que les Etats membres prennent les mesures voulues pour participer activement au dialogue faisant suite à la CNUSTD. Dans le même temps, les Etats membres doivent s'efforcer de formuler une stratégie du développement qui guiderait leurs actions de réflexion et de planification, et les aiderait à introduire les changements socio-économiques nécessaires à l'amélioration de la qualité de la vie de la majorité de la population. La réalisation de cet objectif exigeait d'eux qu'ils investissent dans le domaine de la science et de la technique pour améliorer le niveau de vie en Afrique et pour alléger la misère qui sévit dans les zones rurales. L'attention doit être portée sur le rôle de la science et de la technique dans le développement rural intégré. Ceci peut se manifester par l'octroi de ressources financières en vue de créer une base en science et technique pour le développement socio-économique dont l'urgence et l'importance se manifestent dans la conjoncture de l'histoire. Pour toutes ces raisons, les pays africains estiment qu'il est capital et extrêmement urgent, à ce tournant décisif de l'histoire, que les planificateurs et les responsables africains fassent preuve de la volonté politique et du courage requis pour modifier en profondeur et à long terme la situation actuelle concernant l'utilisation de la science et de la technique en tant que base du développement socio-économique. Les Etats membres doivent par conséquent adopter des mesures pour assurer le développement d'une base scientifique et technologique adéquate et une application appropriée de la science et de la technologie en vue d'assurer le développement de l'agriculture, des transports et communications, de 47 l'industrie y compris les agro-industries connexes, la santé et l'hygiène, l'énergie, le développement de l'éducation et de la main-d'oeuvre, le développement urbain et l'environnement. 11 était nécessaire dans ce contexte, pour les gouvernements, de prendre également les mesures pour exploiter des marchés locaux des biens et services du tiers monde et autres pays en développement et promouvoir un mécanisme pour une coopération bilatérale et/ou multilatérale parmi les pays africains ou du tiers monde, avec l'effort conscient de promouvoir l'autosuffisance. Le Sommet prend note du programme d'action pour la science et la technologie approuvé sous réserve des considérations supplémentaires suivantes: a) Les Etats membres devraient organiser des foires en science et techno- logie à des intervalles annuels ou bi-annuels. Ces foires donneront l'occasion: d'exposer les technologies traditionnelles; d'échanger des connaissances et expériences parmi les scientifiques et spécialistes en technologie africains; de promouvoir le transfert des technologies parmi les Etats membres; de promouvoir une coopération technique parmi les Etats membres. b) Les Etats membres doivent formuler des politiques nationales relatives aux plans scientifiques et technologiques intégrés au plan de développement national, et à ce titre la science et la technologie seront des éléments fondamentaux pour le développement de tous les autres secteurs identifiés dans la stratégie et le programme d'action pour la 3 décennie de développement. c) Les Etats membres devraient prendre des mesures pour promouvoir la recherche et le développement en science et technologie, particulièrement par l'octroi des ressources financières nécessaires. d) Les Etats membres devraient prendre des mesures qui encourageront le retour dans leurs pays d'origine des cadres supérieurs expatriés et de la main-d'oeuvre qualifiée. e) L'Afrique devrait obtenir une allocation totale qui ne soit pas inférieure à 40% du Fonds intérimaire de la science et de la technologie pour le développement créé par l'Assemblée Générale dans sa résolution 34/218 pour la mise en oeuvre des projets soumis par le Fonds. f) Les Etats membres devraient se consacrer à la participation effective aux activités de l'Année Internationale pour les Handicapés, plus particulièrement au symposium international qui sera tenu en juillet 1981 48 sur la coopération technique entre pays en développement et l'assistance technique pour les personnes handicapées en tenant particulièrement compte de l'établissement et du renforcement d'un mécanisme permettant l'application de la science et de la technique pour la fabrication des prototypes et nouveaux produits médicaux, éducatifs (général et technique) grâce à l'utilisation des ressources et des compétences techniques locales. Au niveau national Programme 1: La base nationale dans le domaine de la science et de la technique au service du développement 123. A la fin de la deuxième Décennie des Nations Unies pour le développement (1970-1979), la plupart des Etats membres ont pris de plus en plus conscience du rôle de la science et de la technique dans le développement. Un certain nombre d'institutions dans le domaine de la science et de la technique ont été créées. Cependant, et malgré les efforts passés et présents, la plupart des Etats membres ne disposent pas d'une capacité scientifique et technique nationale suffisante et continuent par conséquent de dépendre du personnel technique étranger pour l'exécution de leurs activités scientifiques et technologiques. Les raisons pour lesquelles le développement de la base nationale dans le domaine de la science et de la technique au service du développement reste à certains égards insuffisant peuvent être attribuées à un certain nombre de facteurs dont: j) La persistance de l'ancien ordre économique international et de ses incidences dans le domaine de la technologie. L'inefficacité des mécanismes nationaux existants lorsqu'il s'agit de favoriser le développement de la technologie endogène. Les effets néfastes de la technologie étrangère importée. L'imprécision de la politique de la science et de la technique et du contenu de cette politique. y) L'insuffisance de l'enseignement et des programmes d'enseignement scientifique en matière de formation de personnel dans les secteurs essentiels du développement et l'insuffisance des moyens matériels de formation de ce personnel. La dichotomie entre technologie rurale et technologie urbaine. La structure des relations entre le secteur de la recherche-développement et celui de la production nationale (en particulier, la persistance de la faveur accordée à la recherche d'intérêt général et à l'acquisition des connaissances dans des domaines non essentiels). 49 La mobilisation inefficace de la population en matière de transfert de la science et de la technologie. L'absence de mécanisme de réglementation des transferts de technologie. L'insuffisance des ressources financières consacrées à la science et à la technologie. Le faible degré de priorité accordé à la science et à la technologie, en particulier dans la répartition des ressources financières nationales disponibles. 124. Pour que la science et la technologie jouent un rôle efficace dans le développement national, elles doivent être utilisées dans un cadre national et d'une manière coordonnée avec les autres secteurs de l'économie. 125. 11 est par conséquent nécessaire de formuler pour la troisième Décennie des Nations Unies pour le développement une nouvelle stratégie d'établissement d'une base technique et scientifique nationale. Elément 1.1 du Programme: Création par chaque Etat membre d'un «Centre» national de la science et de la technologie au service du développement 126. Dans ce contexte, le mot «Centre» ne s'applique pas nécessairement à une structure physique monolithique. Ce mot est utilisé comme «abréviation» pour tout organe ou mécanisme national dont la forme et la nature doivent être déterminées par chaque Etat membre en tenant compte de la structure et du mode de fonctionnement de ses mécanismes gouvernementaux. 127. La caractéristique principale du «Centre» est qu'il devrait avoir des relations effectives avec les entités suivantes et en recevoir des apports: j) L'organisation de planification du développement. Les institutions d'investissement et de financement. Les institutions de recherche-développement. Le système d'éducation et de formation. y) Les entreprises publiques et privées. Les mécanismes de la propriété industrielle, les services d'informations techniques et d'informations sur les brevets. Les systèmes de normalisation et de contrôle de la qualité. Les systèmes juridiques. 128. L'objectif global du «Centre» est d'aider le pays à réduire sa dépendance technologique et à promouvoir son autonomie dans le domaine de la technologie, en trouvant un équilibre favorable du point de vue socioéconomique entre les apports étrangers et les apports de la communauté scientifique et technologique autochtone, apports utilisés par les secteurs nationaux 50 de la production et des services. Pour atteindre cet objectif, le «Centre» devrait être capable: de formuler une politique nationale explicite dans le domaine de la science et de la technologie, qui sous-tende dans ce domaine la politique nationale de développement socio-économique et qui définisse clairement la nature et les sources des apports étrangers et endogènes nécessaires; de contribuer à l'orientation et à l'utilisation maximale des apports endogènes par les activités suivantes: j) Lancement et contrôle de la politique nationale dans le domaine de la science et de la technologie et élaboration de plans nationaux dans le domaine de la science et de la technologie. Organisation de programmes de formation de main-d'oeuvre en matière d'élaboration et de planification des politiques scientifiques et technologiques. Lancement de programmes en matière de politiques scientifiques et technologiques dans les domaines suivants: - mise au point endogène de techniques, y compris la recherchedéveloppement; - transfert de technologie; - mise en valeur de ressources naturelles présentant un intérêt capital; - perfectionnement et utilisation de la main-d'oeuvre scientifique et technologique; - vulgarisation de la science et de la technologie; - financement des activités scientifiques et technologiques. Mise en place des éléments nécessaires au fonctionnement d'un système scientifique et technologique d'ensemble (par exemple, établissements de recherche-développement, services d'informations techniques, services de consultations, usines pilotes et zones expérimentales, organismes de normalisation et de contrôle de la qualité). y) Identification des besoins de l'ensemble des secteurs de l'économie nationale du point de vue des biens, des services et des techniques, besoins qui peuvent être satisfaits grâce à la contribution du système scientifique et technologique national. vi) Mise en place d'instruments d'action qui permettent d'encourager les innovations locales et de rendre l'acquisition de la technologie plus rapide et moins coûteuse, grâce à la programmation des activités intégrées et coordonnées des organismes nationaux scientifiques et technologiques et à la fourniture de stimulants. 51 vii) Encouragement de la production locale de technique, en relation directe avec les secteurs de la conception et de la production, et de la recherche-développement; c) de contribuer à rationaliser et à réglementer les apports étrangers grâce aux activités suivantes: Identification des besoins de tous les secteurs de l'économie nationale, du point de vue des biens, des services et des techniques dans la production desquels entre une part d'apports étrangers. Acquisition et analyse d'informations sur les différentes sources de technologie pour les besoins des secteurs de la production et des services. Evaluation et sélection de techniques pour les secteurs de la production et les secteurs des services. Séparation des blocs de technologie importée en vue d'accroître progressivement la part de la technologie autochtone. y) Encourager l'adaptation et l'absorption des techniques importées. vi) Négociation d'accords de transfert de technologie, en assurant au pays une position de force relative. Programme 2: Mise en valeur des ressources humaines pour la science et la technologie La plus haute priorité devrait être accordée au développement des ressources humaines en vue de la création d'une infrastructure scientifique et technologique en matière de main-d'oeuvre, de connaissances théoriques et pratiques, de capacités d'innovation et de production pour absorber et adapter la technologie importée, d'une part, et pour développer au niveau local la technologie aux fins d'identification, de prospection et d'exploitation des ressources naturelles et de transformation des matières premières en produits finis et semi-finis, d'autre part; cela entraînerait une modification profonde de l'orientation des programmes d'éducation et de formation au sein d'une infrastructure sociale nouvelle, dans laquelle les établissements d'enseignement et les services de santé seraient accessibles à tous et dans laquelle le travail manuel aurait une valeur sociale élevée. Au niveau élémentaire, les enseignants devraient disposer d'un matériel pédagogique mettant en relief le rôle de la technologie dans la société d'une manière simple et expérimentale. A ce niveau, une connaissance de l'environnement rural et des techniques traditionnelles utilisées par les sociétés africaines rurales, antérieures et actuelles, pour alléger leurs tâches, devrait 52 constituer une partie importante de l'instruction. Là encore, la méthode «d'acquisition de connaissances par la pratique» utilisée pour le transfert des qualifications et des connaissances devrait jouer un rôle important. Lorsqu'il s'agit d'une formation spécialisée, il faut réorienter les programmes en vue de former des technologies et non simplement des ingénieurs dans les disciplines «classiques». Pour ce faire, il faut mettre au point des cours d'économie, de gestion, de technologie (par exemple sur l'histoire de l'évolution de la technologie, l'impact de la technologie sur la société, la mise au point et la diffusion des techniques) et de droit. Il faut également prendre des mesures pour incorporer des éléments du programme susmentionné dans les programmes d'enseignement de niveau intermédiaire, là où le besoin s'en fait sentir de manière aigu, tout en accordant une attention appropriée aux motivations des étudiants. Il faut mettre l'accent sur les techniques de «dépannage». En ce qui concerne l'amélioration des qualifications techniques des chefs d'entreprise, il est nécessaire de s'intéresser aux pratiques en vigueur dans le domaine de la formation de la main-d'oeuvre technique. Il faut accorder la priorité la plus élevée à l'acquisition des connaissances par la pratique, dans le cadre du transfert des connaissances techniques et à la «démonstration pratique» dans une situation concrète simulée, en vue de former du personnel qualifié qui soit suffisamment polyvalent pour résoudre les problèmes relatifs aux études techniques dans le pays. Elément 2.1 du Programme: Etudes des besoins en main-d'oeuvre Il faudrait effectuer des enquêtes sur la main-d'oeuvre scientifique et technique afin de déterminer les besoins dans tous les secteurs et la composition des besoins en main-d'oeuvre spécialisée qui devrait servir de base à leur mise en valeur. Elément 2.2 du Programme: Amélioration des qualifications techniques des chefs d'entreprise Il faudrait poursuivre les activités suivantes: j) expansion et intensification de la formation technique dans le système d'enseignement; méthode d'acquisition des connaissances par la «pratique»; introduction de cours de gestion dans les programmes classiques de formation qui existent actuellement pour les ingénieurs et les techniciens; élargissement de la formation des ingénieurs afin de leur donner la maîtrise des éléments pratiques de la technologie ainsi que des autres aspects pertinents du processus technologique. 53 Elément 2.3 du Programme: Formation de la main-d'oeuvre dans certains domaines techniques connaissant de graves pénuries de main-d'oeuvre Mise en oeuvre de programmes de formation dans les domaines techniques où il existe de graves pénuries de main-d'oeuvre, tels que la technologie de la production, la conception industrielle, le génie chimique et la métallurgie ainsi que dans certains domaines importants pour l'élaboration, l'évaluation, etc., des projets. Elément 2.4 du Programme: Elaboration de programmes visant àformer et à pousser un plus grand nombre de femmes aux carrières scient fiques et techniques Elément 2.5 du Programme: Mobilisation du potentiel de technologie adaptative dans le secteur traditionnel Il existe en Afrique un volume considérable de technologie adaptative et de créativité technique dans le secteur mécanique traditionnel. Il faudrait élaborer des programmes visant à mobiliser ces capacités: i) pour leur transfert dans les secteurs productifs; ii) pour la formation (en utilisant la méthode d'«acquisition des connaissances par la pratique») de ceux qui abandonnent leurs études en cours; et iii) pour la formation et l'orientation techniques de la population rurale en général et des femmes en particulier, afin de leur permettre de résoudre les problèmes techniques qu'elles rencontrent quotidiennement dans leur milieu Elément 2.6 du Programme: Vulgarisation de la science et de la technique Des campagnes d'éducation des adultes dans le domaine de la science et de la technologie devraient être organisées en utilisant, si possible, les langues nationales et en poursuivant comme objectif principal la participation accrue des femmes des zones rurales à des programmes et à des projets de technologie agricole et rurale (par exemple: la production, la conservation, le stockage et l'utilisation des aliments, la nutrition, etc.); il faudrait également utiliser au cours de ces campagnes la méthode d'acquisition des connaissances par la pratique. Elément 2.7 du Programme: Révision des programmes d'enseignement Des campagnes de révision totale des programmes d'enseignement devraient être entreprises en priorité par les Etats membres à tous les niveaux du système éducatif en vue de mieux adapter l'enseignement et la formation scientifique et technique aux besoins de développement particuliers à l'environnement local africain. Les Etats membres devraient définir avec précision les objectifs de cette révision en mettant en évidence la nécessité d'encourager les valeurs culturelles traditionnelles ainsi que la compréhension des rouages 54 de la société rurale. Ceux qui sont chargés de réviser les programmes des cours doivent avoir pour objectif, lorsque leurs suggestions sont appliquées et exécutées, de parvenir à des produits humains ayant des qualifications et des connaissances qui les rendent socialement utiles, et qui leur permettent de trouver un emploi indépendant ou d'être employés par d'autres personnes et de pou- voir vivre et travailler en harmonie avec leur environnement. La première phase de cette activité devrait être terminée au cours des deux prochaines années, c'est-à-dire à la fin de 1981. Elément 2.8 du Programme: Formation d'instructeurs scientifiques et techniques Il faudrait créer de nouvelles institutions et de nouveaux programmes ou renforcer ceux qui existent en vue de former des enseignants et des instituteurs dans le domaine de la science et de la technique. Ces activités devraient être permanentes. Elément 2.9 du Programme: Arrêt de l'exode des compétences Les Etats membres souffrent actuellement d'un exode important résultant de la migration de main-d'oeuvre autochtone qualifiée au profit des pays développés. Des mesures devraient être adoptées, en collaboration avec la communauté internationale, pour définir les origines de ce problème et renverser la tendance actuelle. Dans le cadre des programmes susmentionnés de mise en valeur des ressources humaines, une attention particulière devrait être accordée aux besoins en personnel des secteurs suivants, dont on estime que le développement sera essentiel à court terme: - matériaux de construction - produits pharmaceutiques et engrais - matériel de transports et de communications - outils et matériel agricoles. Programme 3: Développement des infrastructures pour une base scientifique et technologique La région africaine continue d'être en retard sur le plan technique et tributaire des pays industrialisés surtout parce que de nombreux Etats membres n'ont pas pris la plupart des mesures nécessaires pour parvenir à l'autosuffisance. Le Sommet prend note des graves conséquences qui imposent de rompre d'urgence avec les modèles et concepts traditionnels et de s'éloigner des structures économiques internes non fonctionnelles. Ces structures ont besoin d'être repoussées et de nouvelles méthodes conçues pour le genre de processus de développement que l'Afrique devrait 55 poursuivre dans les années 80: le succès de cette approche dépendra de la volonté politique et de l'engagement dont les Etats membres sauront faire preuve à cet effet. Elément 3.1 du Programme: Développement et transfert de la technologie Il faudrait accorder une attention spéciale au milieu socio-culturel de la majorité de la population et essayer de satisfaire ses besoins par la promotion de technologies traditionnelles, le cas échéant, le développement de nouvelles technologies et l'adaptation des technologies importées. L'invention, l'innovation et la diffusion devraient recevoir une priorité absolue dans ce contexte. Les capacités scientifiques et technologiques existantes pourraient avoir un marché, et un mécanisme quelconque permettant de transformer les capacités en biens et services, pour satisfaire la demande, devrait être élaboré. Les gouvernements devraient, dans les régions rurales, encourager un développement équilibré de l'industrie rurale et de l'agriculture afin d'assurer une demande pour les biens et services ruraux ainsi que pour les technologies permettant de produire ces biens et services. La promotion de la recherche-développement devrait être encouragée dans ce domaine, par la création d'un milieu compétitif dans lequel les recherches entreprises dans les universités et les autres institutions seraient orientées vers les besoins du développement, et en particulier vers ceux identifiés dans les zones rurales. Lorsque des inventions pertinentes voient le jour, les chefs d'entreprises techniques peuvent les transformer en biens de production utiles, fournissant ainsi un lien nécessaire entre l'innovation et la production. Des mesures devraient être prises afin que le transfert de la technologie se fasse dans des conditions générales acceptables pour les pays bénéficiaires, et afin d'appuyer une stratégie autonome et indépendante de développement des capacités locales, scientifiques et technologiques. Les programmes d'assistance technique et d'aide étrangère devraient être examinés avec soin par les organismes existants afin de s'assurer que le pays profitera au maxi- mum de ces programmes et qu'il en résultera un développement socioéconomique équilibré. De tels organismes devraient réglementer les activités technologiques et autres des sociétés transnationales dans les pays bénéficiaires, afin de garantir qu'elles apportent une contribution positive dans des domaines tels que le développement des capacités scientifiques et des technologies autochtones, la création d'emplois locaux et le transfert des connaissances technologiques et de gestion aux distributeurs et usagers locaux de biens d'équipement et autres produits fabriqués par les filiales locales. a) Il importe de faire des études pour: i) Identifier les besoins technologiques de la majorité de la population. 56 Comprendre le caractère des bénéficiaires locaux de la technologie, leur orientation et leurs préférences. Comprendre comment la technologie influe sur le développement, évolue et est diffusée dans la société ainsi que les techniques d'adaptation de la technologie, etc. Comprendre comment les sociétés transnationales opèrent, quel- les sont leurs structures, leurs politiques et comment celles-ci influent sur le processus de développement, afin de sensibiliser les responsables aux sujets susmentionnés (des séminaires et des réunions de travail devraient être organisés à cet effet). Des politiques rationnelles sectorielles devraient être établies et des lois promulguées afin de guider le développement et l'utilisation de la tech- nologie locale et de réglementer le choix, l'écoulement, l'adaptation et l'usage des technologies importées, les activités des sociétés transnationales. Des services nationaux devraient être créés ou renforcés pour donner des conseils en ce qui concerne les choix de développement, le transfert et l'adaptation de la technologie, et superviser et suivre la mise en oeuvre des activités ayant trait à la technologie. Les résultats de l'étude sur la main-d'oeuvre permettront de déterminer l'éventail des qualifications requises dans ces secteurs; des programmes de formation appropriés peuvent alors être conçus afin d'accroître les capacités de négociation et de renforcer les positions de négociation et aussi d'améliorer les capacités dans le domaine de l'évaluation, de la dissociation, de l'installation, du fonctionnement et de l'entretien de la technologie. Des encouragements et des prix devraient être promis aux personnes déposant des brevets d'invention ou proposant des innovations, ainsi qu'aux personnes travaillant dans les institutions scientifiques et techniques locales et les autres types d'institutions existantes dans l'industrie, etc., et dont les travaux visent à satisfaire les besoins en développement de la population rurale et d'autres secteurs du développement négligés. Le personnel scientifique et technique local devrait être encouragé à participer aux débats concernant les questions de développement et les questions scientifiques et techniques, de façon à contribuer à une large diffusion des réalisations technologiques. Des registres des technologies importées, classés par secteur et par possibilités de remplacement à court, à moyen et à long termes devraient être institués. Les capacités de négociation nationales devraient être renforcées grâce à des programmes intensifs de formation, mis en oeuvre avec l'assis- 57 tance de pays du tiers monde, d'organisations régionales telles que la Commission économique pour l'Afrique, l'ONU et d'autres Organisations internationales, dans des domaines tels que: Le code international de conduite pour le transfert de technologie. Le code international de conduite concernant les sociétés transnationales. La révision de la convention de Paris sur la protection de la propriété industrielle. h) Les installations et les connaissances des institutions technologiques régionales devraient être mises à profit en vue de concevoir une position africaine commune dans les négociations avec les sociétés transnationales. Dans nombre de domaines mentionnés ci-dessus, les Etats membres peuvent bénéficier de l'assistance de l'OUA et du système des Nations Unies et des autres Organisations régionales et internationales. Elément 3.2 du Programme: Acquisition, traitement et diffusion des informations technologiques Le manque d'information est l'un des obstacles majeurs à la sélection, l'acquisition et l'utilisation de techniques appropriées. Une connaissance du milieu local et du caractère et de l'orientation des cessionnaires est aussi importante que l'information sur la technologie devant être fournie. On devrait donc avoir soin de s'assurer que la technologie fournie correspond bien aux besoins locaux identifiés. Un mécanisme devrait être créé et chargé d'évaluer et de promouvoir l'acquisition et la diffusion d'informations concernant l'éventail des technologies des procédés et des produits de remplacement disponibles pour une application donnée. Les mesures suivantes sont proposées: a) Etablissement ou renforcement d'un centre national d'information technologique qui s'occuperait de: j) L'importation de la technologie: Identification des filiales de sociétés étrangères dans la région et ailleurs; compilation d'informations sur le fonctionnement des sociétés transnationales et diffusion régulière de ces informations auprès des milieux d'affaires; compilation de données sur les techniques à faible coût et autres techniques adaptées, disponibles à l'intérieur du pays ou dans d'autres pays et régions en développement; compilation de données sur les investissements étrangers, les importations, les matières premières, les prix des produits sur les marchés internationaux, les normes et les questions y relatives, etc. 58 Données et statistiques sur les capacités technologiques et l'infrastructure locales: Données sur les capacités locales, en vue d'obtenir, adapter ou produire la technologie requise; informations sur les relations entre la demande de biens et services et les efforts déployés en vue de fournir une technologie appropriée (ainsi que les problèmes y relatifs concernant la compréhension du caractère et de l'orientation des cessionnaires); information sur les centres susceptibles de fournir des conseils et des informations techniques, sur les firmes de consultation technique existantes; sur les organismes de normalisation, etc. Fourniture des services susmentionnés aux divers secteurs de l'économie, mais en particulier aux secteurs productifs. Organisation en commun entre les gouvernements africains et ceux de pays du tiers monde de programmes de bourses d'études et/ou de perfectionnement destinés à des étudiants «en sciences et techniques», pour leur permettre de poursuivre leurs études ou de se rendre dans des centres de mise au point de la technologie dans des pays tels que la Chine, le Japon, l'Inde, la République de Corée, etc., afin d'acquérir de l'expérience et de réunir des informations sur l'histoire de la mise au point des techniques dans ces pays. Ces programmes devraient être planifiés par des groupes d'experts interdisciplinaires du tiers monde et des pays africains participants en tant que programmes africains natio- naux de formation intéressant les universités, les institutions de recherche-développement, les institutions dans les domaines de l'industrie, de la gestion et du commerce, etc. Promotion de la création d'associations ou la consolidation de sociétés et associations locales dans les domaines des sciences et des techniques. Les centres nationaux d'informations techniques devraient établir ou renforcer leurs liens avec d'autres centres régionaux similaires des pays du tiers monde en vue de permettre la circulation et l'échange d'informations dans tous les domaines liés au développement socio-économique. Réalisation, avec l'aide de la CEA, des institutions régionales, d'autres institutions des pays du tiers monde, d'études sur les services de promotion agricole et industrielle en vue d'améliorer l'infrastructure servant à la diffusion des informations techniques aux utilisateurs et au retour des informations vers les centres de recherche-développement et de production. Soutien actif aux Organisations telles que l'ESARIPO et l'ESAPADIC, l'OAPI, le CADIB et le PADIS, et renforcement de ces Organisations régionales africaines qui s'occupent de la documentation et des informations concernant les brevets. 59 Elément 3.3 du Programme: Mise en place des institutions Des institutions et/ou des arrangements institutionnels sont nécessaires pour le développement tant au niveau national que sectoriel de la technologie, la réglementation du transfert et de l'adaptation des techniques, la formation à différents niveaux de la main-d'oeuvre dans le domaine scientifique et technique ainsi que le financement des activités de développement de la science et de la technique. Il faut une volonté politique considérable de la part des dirigeants, qui doivent être fermement décidés à créer des institutions adéquates et à restructurer et réorienter celles qui existent déj à afin de leur permettre de trouver des solutions efficaces aux problèmes de développement. Tous les Etats membres devraient créer, en vertu d'une loi, un organisme d'orientation générale autonome sur le plan économique et administratif et prévoir un mécanisme de financement permanent et de création d'autres sections dans le domaine de l'infrastructure scientifique et technique. Elément 3.4 du Programme: Marchés Les Etats membres doivent prendre des dispositions pour exploiter collectivement les marchés en ce qui concerne les biens d'équipement et de consommation et les services produits localement dans les pays du tiers monde et les pays en développement. Elément 3.5 du Programme: Coopération Les Etats membres doivent créer un mécanisme pour promouvoir la coopération bilatérale et/ou multilatérale entre les pays africains ou les pays du tiers monde dans un effort délibéré pour promouvoir l'autonomie collective. Un tel mécanisme devrait permettre d'identifier les domaines d'intérêt commun exigeant une action collective et d'utiliser pleinement les compétences disponibles au sein des organisations régionales et internationales chaque fois que des conseils ou d'autres formes d'assistance sont requis. Programme 4: Mise au point, amélioration et renforcement de la capacité de production locale Elément 4.1 du Programme Les Etats membres devraient prendre des mesures spécifiques et précises en vue d'une utilisation pleine et entière de la capacité de production locale dans les ateliers de construction ferroviaire et de construction de l'aviation civile et dans les centres d'arts et métiers, etc., existant déjà dans certains pays. Ces mesures devraient aussi prévoir des orientations et des directives quant à la création de nouveaux ateliers et insister sur la diversification de 60 leurs activités en vue de satisfaire les besoins en pièces de rechange, en outillage agricole nécessaire pour la production dans divers secteurs. Elément 4.2 du Programme: Mobilisation du potentiel de technologie locale dans les secteurs structurés et non structurés 162. Les ateliers mentionnés ci-dessus devraient aussi servir de structures de base pour promouvoir, renforcer et encourager les initiatives individuelles dans le domaine de la technologie locale du secteur non structuré si l'on veut qu'il en ressorte une amélioration et une augmentation de la production. En outre, ces ateliers devraient servir, dans toute la mesure du possible, à donner une formation professionnelle en cours d'emploi au personnel autochtone, dans les divers secteurs de la production industrielle. Programme 5: Promotion du développement rural Elément 5.1 du Programme: Mise au point de technologie rurale peu coûteuse 163. L'une des caractéristiques communes des populations africaines est leur forte concentration dans les zones rurales (environ 80% de la population). Afin d'améliorer la qualité de la vie de ces populations rurales et d'atténuer les besognes fastidieuses de leur existence, il est nécessaire de mettre au point et de diffuser des technologies rurales peu coûteuses. 164. Des moyens et des ressources particuliers devraient être consacrés: A la mise au point de techniques peu coûteuses pour l'agriculture rurale et la production industrielle, les transports, les communications et autres activités devant être entreprises, dans toute la mesure du possible, dans les zones rurales. A l'exploitation de sources d'énergie peu coûteuses, en particulier l'énergie solaire, l'énergie éolienne, la biomasse, l'énergie hydraulique et la géothermie. A la création ou au renforcement, comme point de départ du développement industriel, de petites industries et entreprises «artisanales», ces mesures étant associées à la promotion efficace des capacités de recherche-développement dans le secteur de l'agriculture et le secteur des petites industries. Programme 6: Facteurs scientifiques et techniques requis pour l'activation du secteur du développement 165. L'Afrique a adopté, pour la prochaine décennie, une stratégie du développement comprenant les priorités suivantes: réalisation de l'autosuffisance alimentaire; mise en place d'une base industrielle solide; 61 intégration physique de la région par le développement des transports et des communications; développement des capacités requises pour permettre aux gouvernements d'établir leur souveraineté sur leurs ressources naturelles; y) établissement de relations équitables et mutuellement bénéfiques entre les pays africains et le reste du monde; vi) relèvement sensible de la part actuellement faible du commerce intraafricain dans le commerce total de l'Afrique. 166. La stratégie africaine a en outre été, pour des raisons pratiques, décomposée en domaines spécifiques qui méritent une attention immédiate et spéciale durant la période quinquennale 1980-1985. 167. Les secteurs suivants, qui ont été identifiés comme domaines priori- taires dans lesquels des mesures urgentes s'avèrent nécessaires, exigent l'apport de facteurs scientifiques et techniques pour le développement et l'activation des secteurs. On peut citer parmi les apports essentiels: j) la recherche-développement; la mise au point de technologies appropriées; l'évaluation et la réglementation des technologies qui peuvent être importées pour les besoins des secteurs; le transfert des résultats des travaux de recherche et des blocs de technologie mis au point localement; y) la mise au point des équipements indispensables et l'implantation d'installations techniques; vi) la formation scientifique et technique et le perfectionnement de la main-d'oeuvre dans les différents secteurs, y compris la transformation, la production, l'entretien et la réparation ainsi que la formation du personnel de service. 6.1. Alimentation et agriculture 168. En ce qui concerne l'alimentation et l'agriculture, des activités scien- tifiques et techniques s'ayèrçnt nécessaires dans les domaines prioritaires suivants: - produits chimiques agricoles; - semences améliorées; - produits forestiers; - outils et instruments agricoles; - techniques de stockage et de traitement; - technologie de l'irrigation; - pêche. 62 Elément 6.1 j) du Programme: Création ou renforcement de mécanismes nationaux 169. Il faut élaborer une politique et des instruments d'action pour le développement de l'alimentation et de l'agriculture, en insistant sur le développement intégré du secteur rural de l'économie, compte tenu, notamment: de la mise en place d'une infrastructure institutionnelle pour la forma- tion de la main-d'oeuvre nécessaire, en particulier la formation des femmes, dans les secteurs prioritaires déterminés (voir éléments 2.1, 2.3 et 2.4 du Programme); de la mise en place de canaux de communication appropriés entre les secteurs suivants: agriculture, transports et communications, planification industrielle, financement, main-d'oeuvre et emploi, recherche et autres secteurs pertinents de l'économie; de la création de mécanismes juridiques au niveau national, chargés de réglementer l'utilisation des sols-et de promouvoir la coopération multinationale aux niveaux sous-régional et régional pour l'utilisation de ces mécanismes nouvellement créés. 170. Ces politiques et instruments d'action devraient également prévoir les activités suivantes: - mise au point et amélioration des installations d'irrigation, y compris la conservation et la gestion de l'eau; - intensification de l'emploi d'outils manuels améliorés et des animaux de trait et promotion de la culture mécanisée; - transformation poussée jusqu'aux stades sinon finals, du moins secondaires, afin de promouvoir la substitution de produits alimentaires locaux aux produits alimentaires importés; - amélioration des installations de stockage afin de réduire les pertes postérieures aux récoltes et de contribuer à la sécurité alimentaire; - multiplication et distribution des variétés de semences et des espèces animales à haut rendement; - amélioration de la santé animale; - développement de la pêche industrielle et productivité accrue de la pêche traditionnelle; - protection accrue des plantes. 6.2. Industrie 171. Les Ministres africains de l'industrie ont défini six domaines prioritaires en matière d'apports scientifiques et techniques: les industries alimentaires et les agro-industries; les industries des matériaux de construction et du bâtiment; 63 les industries des métaux et des produits métalliques; les industries mécaniques et des produits mécaniques; y) les industries chimiques; et vi) les industries des produits forestiers. Le développement de ces industries appellerait des mesures devant permettre à une industrie de biens d'équipement de produire du matériel de transport et de communication, ainsi que des outils et du matériel agricoles, et de manu- facturer des produits chimiques de base pour la production d'engrais et l'industrie pharmaceutique, ainsi que des matériaux de construction essentiels, des pièces détachées et des éléments pour les produits indiqués ci-dessus. Elément 6.2 î) du Programme: Etablissement ou renforcement des mécanismes nationaux d'élaboration de politiques et d'instruments relatifs au secteur industriel qui permettraient, notamment: de promouvoir un développement rural intégré approprié et d'instaurer des relations interindustrielles verticales à la fois entre les secteurs mentionnés plus haut et à l'intérieur de ces mêmes secteurs, les systèmes de transports et de communications, les équipements de santé, les installations d'approvisionnement en eau et en énergie, le secteur financier, le système d'éducation et de formation, le secteur de la recherche, les secteurs de la main-d'oeuvre et de l'emploi et d'autres secteurs pertinents de l'économie; de mettre en place une infrastructure institutionnelle pour la formation de la main-d'oeuvre requise à tous les niveaux, en particulier la formation des femmes, dans les domaines définis par les ministres africains de l'industrie (voir en particulier les éléments 2.2, 2.4 et 2.5 du Programme); de mettre en place des mécanismes juridiques pour la réglementation des importations de techniques, la promotion de la coopération régionale et sous-régionale. 172. Ces mécanismes seraient appliqués dans les sous-secteurs suivants de l'industrie: produits chimiques, métaux, industries mécaniques, sylviculture, matériaux de construction et industrie du bâtiment, et rempliraient, notamment, les fonctions suivantes: évaluer les capacités disponibles dans tous les secteurs indiqués cidessus et élaborer les programmes de formation professionnelle requis, comme il est indiqué dans les éléments 2.2, 2.3 et 2.5 du Programme en vue d'une exploitation rationnelle des ressources existantes; évaluer le potentiel actuel dans le domaine des matières premières, les moyens disponibles en matière de financement et de débouchés commerciaux et la production de biens de substitution des importations pour les industries; 64 réaliser des études sur l'environnement au niveau local et sur la nature et l'orientation des cessionnaires et des cédants, en particulier les sociétés transnationales, afin de veiller à ce que l'offre de techniques corresponde à la demande (par exemple, création de petites industries) et d'élaborer des politiques visant à réglementer les activités commerciales des sociétés transnationales; réaliser des études sur les structures mises au point par d'autres pays du tiers monde, en vue d'accroître les capacités scientifiques et techniques dans les secteurs industriels indiqués plus haut par la conduite, à l'aide des résultats obtenus, d'opérations pilotes visant à promouvoir un pmcessus d'industrialisation autonome; examiner les moyens qui permettraient d'assurer le financement au niveau local des activités scientifiques et techniques dans les soussecteurs industriels définis plus haut; examiner les besoins structurels de façon à tirer le meilleur parti au niveau national des institutions régionales s'intéressant au développement des divers secteurs. Elément 6.2 ii) du Programme: Mise en place ou renforcement des institutions nationales suivantes: un organisme de consultation en ingénierie et gestion, apte à remplir les fonctions suivantes: études de faisabilité, évaluation et conception de projets, choix de matériel, évaluation de contrats, etc.; un organisme de contrôle des normes et de la qualité; e) mécanismes juridiques pour réglementer l'importation des techniques et pour promouvoir la coopération régionale et sous-régionale. 6.3. Ressources naturelles (minéraux, eaux et forêts) Etablissement ou renforcement d'un organisme national d'établissement de politiques qui permettront de garantir l'existence de relations interindustrielles verticales appropriées entre ces secteurs et d'autres secteurs de l'économie, afin de promouvoir un développement rural intégré. 173. Cet organisme s'acquittera aussi des fonctions indiquées ci-après: Elément 6.3 i) du Programme: Secteur des ressources minérales a) inventaire des ressources minérales (à la fois terrestres et marines) au moyen de travaux de prospection et de cartographie géologiques et minérales; 65 prospection, évaluation, extraction et commercialisation des minéraux; négociation d'accords à des conditions satisfaisantes avec des gouvernements étrangers ou des sociétés transnationales pour la réalisation des activités indiquées ci-dessus; fourniture de matériel et formation, en diversité et en qualité, du personnel requis, compte tenu des éléments 2.2, 2.3 et 2.5 du Programme. Elément 6.3 ii) du Programme: Secteur des ressources en eau établissement d'un inventaire des ressources en eau de surface et en eau souterraine; mise au point de techniques spéciales pour la gestion des ressources en eau, c'est-à-dire rassemblement des données sur les ressources en eau disponibles et leur qualité, prévision de la demande dans diverses zones rurales et mise au point et utilisation de techniques de récupération et de recyclage; mise au point de techniques pour le captage des eaux rurales, l'approvisionnement en eau pour l'irrigation (par exemple, pompes à main et autres dispositifs), le traitement des eaux polluées, de l'eau de mer et des eaux saumâtres et l'élimination des eaux usées; négociation d'accords de transfert de techniques pour les activités indiquées ci-dessus, si nécessaire, mais à des conditions favorables au pays bénéficiaire. Elément 6.3 iii) du Programme: Secteur des ressources forestières établissement d'un inventaire des ressources forestières; introduction de nouvelles espèces en vue d'une productivité accrue grâce à des techniques de croisement et de fertilisation; promotion de la recherche autochtone et étude d'espèces locales dans certaines zones écologiques; mise au point des techniques d'utilisation de la main-d'oeuvre appropriées et fabrication de matériel pour le défrichage, la plantation, le débitage et le traitement de rondins de toutes dimensions; mise au point de techniques de stockage et de préservation des produits forestiers; mise au point de techniques appropriées de traitement ou de gestion des forêts, par l'intermédiaire du système de sylviculture le plus approprié; formation de la main-d'oeuvre et diffusion d'informations sur la gestion et l'exploitation des forêts. 66 6.4. Ressources en énergie Elément 6.4 du Programme: Création ou renforcement d'un mécanisme national, chargé d'élaborer des politiques garantissant l'existence de relations interindustrielles verticales appropriées entre lç secteur de l'énergie et les autres secteurs de l'économie en vue de promouvoir un développement rural intégré et de s'acquitter des fonctions suivantes: établissement d'un répertoire exhaustif des ressources en énergie (terrestres et marines), grâce à des techniques relevant de la géologie, de la géophysique, de l'aéronautique. etc., et évaluation du potentiel énergétique; évaluation périodique de la structure de la demande et de l'offre s 'agissant de la consommation des ménages ruraux et des secteurs de l'agri- culture, de l'industrie et des transports, de façon à mettre au point de nouvelles techniques énergétiques, et planification des futures formes de gestion; mise au point de structures efficaces pour la distribution d'énergie; rassemblement, analyse, évaluation, catalogage et diffusion d'informations, par divers moyens, sur les techniques disponibles au niveau local et sur les marchés étrangers pour la mise en valeur de sources d'énergie nouvelles et renouvelables; arrangements concernant la formation de main-d'oeuvre à tous les niveaux, une attention particulière étant accordée à la formation de main-d'oeuvre relevant des éléments de programme 2.2, 2.3 et 2.5; arrangements concernant la mise en place d'installations de recherchedéveloppement et de production pour la production d'énergie à partir de déchets et la mise au point de techniques de stockage ou de conservation de l'énergie; mise en place de structures pour la négociation, si nécessaire, d'accords de transfert de techniques en vue de la réalisation de diverses activités se rapportant à la mise en valeur des ressources en énergie; examen de structures qui permettraient de tirer le meilleur parti possible des institutions régionales et sous-régionales. 6.5 Transports et communications Elément 6.5 i) du Programme: Appui scientifique et technologique à la mise en oeuvre du Programme de la Décennie des Nations Unies pour les Transports et les Communications 67 6.6 Santé et hygiène Elément 6.6 1) du Programme: Etablissement ou renforcement d'organismes nationaux chargés d'élaborer des politiques, compte tenu notamment des éléments suivants: La nécessité de fournir des soins de santé à la communauté dans son ensemble et en particulier aux fractions les plus pauvres de la population, dans le contexte du développement rural intégré. La mise au point de techniques répondant à des critères environnementaux et culturels appropriés, de façon à permettre la fabrication à un faible coût (c'est-à-dire à partir de matériaux locaux) d'équipements et de médicaments choisis, une attention particulière devant être accordée à l'acquisition de renseignements concernant les problèmes urgents de soins de santé et à l'échange régulier d'informations avec d'autres pays. L'évaluation des besoins en personnel et en établissements dans le contexte du développement rural intégré. L'établissement de relations appropriées avec les autres secteurs essentiels de l'économie. 174. De telles institutions seraient chargées, notamment, des activités suivantes: d'élaborer la réglementation juridique requise; de réaliser des études intensives (recherche-développement) sur l'effica- cité de plantes médicinales pour le traitement de diverses maladies transmissibles et établissement d'un catalogue; une attention particulière devrait être accordée à l'identification des ressources végétales à usage médical; de sélectionner judicieusement un personnel de niveau intermédiaire, dont la formation relèverait des éléments du programme 2.2 et 2.3 et qui travaillerait avec des chercheurs en milieu universitaire et hospitalier, l'objectif final étant de produire du matériel sanitaire à un faible coût; d'intégrer la médecine traditionnelle aux structures de la médecine moderne, en particulier dans les zones rurales, initier les praticiens de la médecine traditionnelle aux techniques sanitaires de base dans divers domaines @ar exemple, planification de la famille, prophylaxie, denrées alimentaires disponibles dans les zones rurales et possédant une haute valeur nutritionnelle) et d'appuyer les activités de recherchedéveloppement dans ce secteur; 68 créer des établissements de formation de personnel paramédical et infirmier aux niveaux requis et/ou renforcement des établissements existants; de coordonner le rassemblement, l'analyse, l'évaluation, le classement et la diffusion des renseignements pertinents sur la santé obtenus de sources locales et étrangères; d'étendre et d'améliorer les installations et les services médicaux et infirmiers dans les zones urbaines et rurales. 6.7. Habitation et développement urbain 175. Dans ce domaine, il faudrait accorder une attention soutenue à la mise au point des spécifications (par exemple, les besoins en matière de construction de bâtiments en ce qui concerne certains matériaux et certaines méthodes) et aux règlements d'exécution (critères de conception et d'ingénierie) (voir l'élément 6.2 j) du Programme concernant l'industrie des matériaux de construction). Elément 6.7 i) du Programme: Création ou renforcement d'un organe national ayant pour tâche: de mettre au point un système national cohérent de codes et de normes ainsi que des techniques et des procédés, etc., à des fins de vérification et de contrôle de la qualité; de promouvoir la construction de logements par les habitants euxmêmes en leur fournissant des manuels et des codes sur la conception et les normes, etc., pour construire des unités d'habitation simples dans les zones urbaines et rurales; de prendre des dispositions pour faire installer des équipements collectifs, et en particulier l'eau, les réseaux d'assainissement, la voirie; de prendre des mesures pour promouvoir l'architecture tropicale et planifier et concevoir des habitations urbaines et rurales; d'examiner les structures éventuelles devant être établies au niveau national en vue d'utiliser au mieux les institutions sous-régionales, régionales et internationales. 6.8. Environnement Elément 6.8 i) du Programme: Institution de mécanismes en vue d'évaluer l'incidence des activités de développement sur l'environnement et de l'atténuer 176. Ces mécanismes couvriront les activités de tous les secteurs mentionnés précédemment en vue d'atténuer ou même de supprimer leurs effets nocifs sur la biosphère. Il faudrait par exemple: 69 Mettre au point des techniques en vue de gérer et d'utiliser correctement les forêts et les pâturages de façon à empêcher que les terres ne souffrent de l'érosion des sols et des vents. Prendre des dispositions pour la formation du personnel et la diffusion de renseignements sur les moyens d'améliorer l'environnement. Mettre au point des méthodes d'exploitation rationnelle des ressources naturelles, de façon à prévenir la pollution de l'air et de l'eau. Elément 6.8 ii) du Programme: Introduction de mesures pour soutenir la recherche aux niveaux national, sous- régional et régional en vue de créer des réseaux destinés à surveiller et à prévoir longtemps à l'avance les catastrophes naturelles, afin de pouvoir prendre en temps voulu des mesures préventives et des mesures de précaution appropriées au niveau national Elément 6.8 iii) du Programme: Création ou renforcement d'un organisme national de lutte contre la sécheresse et la désertification, en particulier grâce: à la planification et à la gestion d'une utilisation rationnelle des ressources en terres, en eau et en forêts, dans le cadre de la campagne de lutte contre la désertification; à la mise en valeur d'autres sources d'énergie afin de réduire l'exploitation du bois et du charbon en tant que principales sources d'énergie; à la mise au point de méthodes novatrices de lutte contre la sécheresse et la désertification; à la mise au point du système favorisant les échanges d'informations scientifiques et techniques dans ces domaines. 177. Il peut être nécessaire dans certains de ces secteurs, préalablement à la présentation de propositions concernant la nature de l'infrastructure et des autres moyens requis pour un plan d'action d'ensemble, de: j) Réunir un groupe de travail d'experts chargé de délimiter les domaines d'action prioritaires et d'élaborer un programme de missions sur le terrain. ii) Détacher des missions sur le terrain, chargées de rassembler des informations sur la situation concernant la recherche-développement et les établissements de production, la main-d'oeuvre, les éléments techno- logiques, etc., requis pour intensifier les activités dans les secteurs prioritaires. 70 Convoquer une réunion d'experts qui examinerait le rapport des missions et ferait des propositions détaillées pour un plan d'action progressif aux niveaux national et régional. Convoquer une réunion intergouvernementale qui ratifierait les propositions. Des projets de cette nature peuvent être entrepris par l'OUA ou la CEA ou par d'autres organisations régionales. Programme 7: Mobilisation de fonds pour la science et la technologie Les Etats membres devraient s'attacher à améliorer les mécanismes de financement existants et à en créer de nouveaux au niveau national, en vue d'accroître les ressources mises au service du développement de leur capacité scientifique et technologique et de la mise en oeuvre du programme d'action pour l'Afrique et afin d'assurer un financement sûr et continu. Afin de prouver leur volonté et leur engagement politiques, les Etats membres sont instamment invités à augmenter, au cours de la prochaine décennie, leur contribution au développement de la science et de la technique dans leurs pays jusqu'à concurrence de 1 o de leur PIB. Cet objectif pourrait être atteint notamment par l'application des mesures suivantes: Elément 7.1 du Programme: Etablissement d'un organisme national de financement du développement scientifique et technique Etablissement d'un organisme de financement du développement scientifique et technique, chargé de financer les activités scientifiques et tech- niques et d'accroître les capacités techniques des secteurs pertinents de l'économie. Les ressources d c.t organisme pourraient être accrues grâce à: j) L'augmentation des a1loat1ons budgétaires destinées à la science et à la technique. L'allocation d'un certain pourcentage des taxes in'1irectes içrçues sur les produits d'importation aux activités de recherche-développement afin de produire sur place des biens équivalents et d'utiliser les ressources locales. L'institution d'un impôt sur le revenu ou le chiffre d'affaires brut des principales entreprises publiques et privées du secteur de la production. L'obligation faite par les gouvernements à toutes les sociétés et entreprises à participation étrangère de consacrer un pourcentage fixe (à déterminer au niveau national) de leurs dépenses totales à des activités de recherche-développement menées, avec l'approbation des pouvoirs 71 publics, dans ces entreprises mêmes. A défaut, les sociétés devraient contribuer pour un montant équivalent à l'organisme national de financement du développement scientifique et technique. L'agence nationale pour le développement de la science et de la technique devrait coopérer dans ce domaine avec l'organisme de financement du développement scientifique et technique. L'une de ces institutions fixera les priorités de financement, tandis que l'autre affectera les crédits voulus aux établissements de recherche-développement. Aux niveaux sous-régional et régional Elément 8.1 du Programme: Appui aux activités des institutions techniques intergouvernementales à l'échelon régional et sous-régional Plusieurs institutions techniques, régionales et sous-régionales, ont été créées à la suite de décisions prises par les Etats membres des pays de la région africaine. Des ressources appropriées devraient être fournies par les Etats membres et, dans la mesure du possible, par d'autres sources internatio- nales afin que ces institutions atteignent un niveau maximum d'activité. L'OUA et la CEA devraient fournir les moyens de coordonner les activités de ces institutions, à la fois entre les institutions elles-mêmes et avec les Etats membres. Ces derniers devraient instituer des centres de liaison afin d'assurer des liaisons efficaces avec les institutions et la CEA en vue d'utiliser pleinement les services de ces institutions. Voici, à titre d'exemple, une liste de ces institutions: j) Le Centre régional africain de technologie (Dakar, Sénégal). Le Centre régional africain de conception et de fabrication industrielles (Ibadan, Nigéria). L'Institut supérieur africain de formation et de recherche techniques (Nairobi, Kenya). L'Organisation de la propriété industrielle pour l'Afrique anglophone (Nairobi, Kenya). y) L'OAPI (Yaoundé, Cameroun). Le Centre de mise en valeur des ressources minérales d'Afrique de l'Est (Dodoma, Tanzanie). L'Organisation régionale africaine de normalisation. Le Conseil africain de la télédétection et les centres qui en dépendent (Ouagadougou, Kinshasa, Le Caire, Ile-Ife, Nairobi). Le Centre régional de formation aux techniques des levés aériens (11eIfe, Nairobi). 72 x) Le Centre régional de services spécialisés dans les levés et les cartes (Nairobi, Kenya). La création du Centre de mise en valeur des ressources minérales de l'Afrique Centrale et du Centre régional de recherche de mise en valeur pour l'énergie solaire est plus ou moins avancée. Le succès de ces institutions intergouvernementales dépend en grande partie des contributions financières fournies par les Etats membres. Les gouvernements sont invités à prendre des mesures pour assurer le versement régulIer de leurs contributions aux intervalles convenus, afin que les institutions puissent mener à bien la tâche que les gouvernements eux-mêmes leur ont assignée, qui consiste à stimuler le développement et le progrès de l'Afrique. La création d'institutions constitue un moyen stratégique et tactique important pour garantir le progrès coordonné des systèmes socioéconomiques. Les gouvernements africains devraient donc collaborer, chaque fois que nécessaire, à l'établissement de mécanismes institutionnels dans des domaines nouveaux du développement scientifique et technique. Elément 8.1 i) du Programme: Collaboration bilatérale et multilatérale en matière de science et de technique Les Etats membres devraient, chaque fois qu'il est possible, collaborer à l'identification et à la mise en application d'éléments du Programme d'Action pour l'Afrique, ce qui leur permettrait de renforcer encore leurs capacités scientifiques et techniques. Elément 8.2 1) du Programme: Réalisation d'études de faisabilité pour l'Elé- ment 8.2 j) du Programme: Création de sociétés multinationales d'enseignement L'histoire du développement technologique de pays comme le Japon, la Chine, l'Inde, la République de Corée, le Mexique et le Brésil est riche d'enseignements et devrait servir d'émulation pour l'Afrique. En particulier, on recommande d'étudier l'institutionnalisation planifiée de l'apprentissage par la pratique. Il faudrait établir l'équivalent pour les industries mécaniques des hôpitaux universitaires, dans un premier temps au niveau sous-régional. Elément 8.2 ii) du Programme: Création d'instituts / associations sousrégionaux de consultation technique L'Afrique dépend toujours énormément d'organismes de consultation extérieurs pour la planification et l'élaboration de projets de développement, y compris les études de faisabilité, l'élaboration et l'évaluation des projets, la conception des projets et la surveillance de leur exécution. Il existe quelques organismes autochtones de consultants, mais il est nécessaire de les renforcer et d'accroître leurs moyens. 73 Grâce à la coopération sur les plans sous-régional et régional, il faudra créer des institutions/associations de consultants techniques locaux au niveau sous-régional en vue d'aider à la création et au renforcement d'organismes nationaux de consultants et de s'occuper de projets multinationaux et, si besoin est, de projets nationaux complexes. Elément 8.2 iii) du Programme: Création de Centres supérieurs de formation et de recherche Elément 8.3 du Programme: Elaboration de Programmes d'échanges pour la formation des femmes en vue d'améliorer leurs connaissances professionnelles Il y a des sous-régions de l'Afrique réputées pour leurs connaissances traditionnelles qui sont très évoluées dans les domaines du tissage, de la teinture, de la fabrication locale de jouets et de l'artisanat en général. Les programmes d'échanges de connaissances et d'expériences entre les femmes qualifiées dans ces domaines devraient être élaborés au niveau sous-régional, par les agences spécialisées de l'OUA et par l'intermédiaire des MULPOCs de la CEA, afin d'importer les connaissances traditionnelles d'une sous-région à une autre et par là-même de les répandre dans toute l'Afrique. Elément 8.4 du Programme: Financement régional Il faudrait faire des efforts particuliers pour assurer le financement approprié des activités de développement scientifique et technique au niveau régional. Les institutions suivantes devraient apporter leur contribution dans ce domaine: La Banque Africaine de Développement (BAD) devrait, dans l'esprit de la Déclaration africaine sur la coopération, le développement et l'indépendance économique, consacrer au moins la moitié de ses ressources destinées aux programmes à des projets multinationaux et également affecter un certain pourcentage de ses ressources au financement de projets dans le domaine de la science et de la technique au cours de la période 1980/2000. La Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) devrait consacrer au moins un tiers de ses ressources à des projets multinationaux et un certain pourcentage au financement de projèts dans le domaine de la science et de la technique au cours de la période 1980/2000. Les Banques régionales de développement devraient contribuer à l'accroissement de la capacité régionale dans les domaines de la consultation, de l'ingénierie, de la conception et de la construction, grâce à l'exploitation optimale du potentiel existant dans la région. 74 iv) L'OUA et la CEA devraient faire appel à des organismes internationaux de financement et de développement, au PNUD, au Système de financement des Nations Unies pour la science et la technique au service du développement qui a été créé récemment, et à d'autres institutions internationales de financement en vue de financer des projets à l'échelon régional au cours de la période 1980/2000 qui contribuent surtout à renforcer les capacités scientifiques et techniques. Niveau international Elément 9.1 du Programme: Assistance Financière et Technique Parmi les groupements régionaux des pays du monde qui forment les pays en développement (le Groupe des 77), c'est l'Afrique qui est le plus vaste si l'on considère le nombre des pays qui la composent, c'est elle qui comprend le plus grand nombre de pays les moins avancés et c'est elle encore qui est la plus en retard et la plus désavantagée dans le domaine de la science et de la technique au service du développement. L'Afrique doit donc faire l'objet d'une attention soutenue et immédiate en ce qui concerne les sommes allouées et dépensées par le Fonds intérimaire pour la science et la technique, au service du développement pendant les deux années d'activité de ce Fonds administré par le PNUD. Les Etats membres devraient demander une allocation totale qui ne soit pas inférieure à 40% du Fonds pour exécuter des projets visant à développer leurs capacités scientifiques et techniques. Ci-dessous sont indiquées les propositions relatives à cette allocation: j) assistance aux pays en vue d'élaborer et d'exécuter les projets décrits dans l'élément 1.1 du Programme; assistance aux pays en vue d'élaborer et d'exécuter les projets décrits dans les éléments 2.2 et 2.5 du Programme; assistance aux pays en vue d'élaborer et d'exécuter les projets décrits dans les éléments 2.3 et 2.4 du Programme; assistance aux pays en vue d'élaborer et d'exécuter les projets décrits dans l'élément 5.1 du Programme; y) en vue d'une assistance préparatoire du PNUD et des grands projets réalisés avec la collaboration des organismes d'exécution appropriés décrits dans l'élément 6.1 i) 6.8 iii) du Programme; en vue d'une assistance préparatoire du PNUD et des grands projets réalisés avec la collaboration des organismes d'exécution appropriés décrits dans l'élément 8.1 du Programme; assistance préparatoire pour la création de complexes industriels; 75 assistance préparatoire pour la création d'institutions ou d'associations sous-régionales décrites dans l'élément 8.2 ii) du Programme; pour l'élaboration et la mise en application par l'intermédiaire des organismes et institutions spécialisées de L'OUA et des MULPOCs de la CEA, de programmes d'échanges d'expérience entre les femmes qualifiées qui ont été décrits dans l'élément 8.3 du Programme. Les Etats membres devraient unir leurs efforts à ceux d'autres pays du tiers monde pour modifier la structure des organismes de financement internationaux pertinents en vue d'établir un meilleur équilibre et de mieux répartir le pouvoir au sein de ces organismes. Il convient d'exiger que l'Afrique soit adéquatement représentée au niveau de la prise de décisions dans le système de financement des Nations Unies pour la science et la technologie au service du développement qui vient d'être créé. Les Etats membres devraient fournir un appui actif et participer aux efforts visant à établir une banque du tiers monde pour la science et la technique au service du développement. Autres sources de financement j) Les Etats membres sont priés de continuer à rechercher de plus en plus de fonds auprès des organismes régionaux et internationaux de finan- cement qui ont déjà financé des projets de développement, tels la BIRD, la Banque Mondiale et le FIDA. Il faudrait s'effôrcer d'exécuter surtout des projets multinationaux ou des projets fondés sur la collaboration d'Etats membres ou bien d'Etats membres et d'autres pays du tiers monde. ii) Il convient de créer de nouveaux fonds régionaux pour la science et la technique et de renforcer ceux qui existent, comme le Fonds spécial de l'UNESCO pour les projets de recherche-développement en Afrique, et le Fonds du développement industriel de l'ONUDI. 76 CHAPITRE VI Transports et communications Historique Les Etats membres ont toujours reconnu que les transports et les communications étaient l'un des secteurs les plus importants, dont le développement dépendait non seulement de la croissance dans d'autres secteurs, mais également de l'intégration socio-économique de l'Afrique et de la promotion du commerce intra et extra-africain. En raison de l'importance toute particulière du secteur des transports et des communications pour l'économie de l'Afrique, on a adopté, lors de la Conférence des Ministres de la Commission économique pour l'Afrique en mars 1977, une résolution en vue de la proclamation d'une Décennie pour les transports et les communications. Cette résolution a été approuvée en premier lieu par le Conseil économique et social, puis par l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies qui, en conséquence, a proclamé la «Décennie pour les transports et les communications en Afrique (1978-1988)». Cette résolution a été ensuite adoptée par la Conférence au Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA à Monrovia en juillet 1979. Stratégie générale Les principaux objectifs de la stratégie pour la Décennie, tels qu'ils ont été définis lors de la Conférence des Ministres des Transports, des Communications et de la Planification de la CEA en mai 1979, sont les suivants: Les Etats membres doivent s'employer à: promouvoir l'intégration des infrastructures dans le domaine des transports et des communications en vue d'augmenter les échanges intraafricains; assurer la coordination entre les différents systèmes de transport en vue d'accroître leur efficacité; 77 e) ouvrir l'accès aux pays enclavés et aux régions isolées; harmoniser les réglementations nationales et réduire au minimum les obstacles matériels et non matériels en vue de faciliter la circulation des personnes et des biens; encourager l'utilisation de ressources matérielles et humaines locales, la normalisation des réseaux et de l'équipement, la recherche et la propagation de techniques adaptées à l'Afrique en ce qui concerne la construction des infrastructures pour les transports et les communications; t) promouvoir l'industrie africaine dans le domaine de l'équipement pour les transports et les communications; et g) mobiliser des ressources techniques et financières, au cours de la Décennie, en vue de promouvoir l'expansion et la modernisation des infrastructures pour les transports et les communications en Afrique. 208. Ces objectifs doivent être atteints grâce à l'exécution des projets classés selon le potentiel qu'ils offrent pour résoudre les problèmes rencontrés dans 1es transports et les communications en Afrique: i) projets régionaux a) projets sous-régionaux projets nationaux ayant des incidences régionales ou sousrégionales; b) projets en faveur des pays les moins avancés, enclavés, insulaires, nou- vellement indépendants, des Etats de première ligne et autres pays d'Afrique australe dirigés par la majorité; e) projets intéressant plusieurs pays. 209. Lors du Sommet, il a été décidé d'exécuter le programme de la Décennie en deux phases. Phase I: 1980-1983 - continuer l'exécution des projets en cours de réalisation; - exécuter les projets qui ont déjà été identifiés et étudiés et qui n'attendent que leur financement; - déterminer les études de faisabilité et les études économiques d'autres projets et rechercher des sources de financement. Phase II: 1984-1988 - continuer l'exécution des projets commencés pendant la première phase; - financer et exécuter les nouveaux projets; - financer et identifier d'autres projets nouveaux. 78 Mécanisme de mise en oeuvre de la Décennie Afin d'assurer une mise en oeuvre convenable et réussie de la Décennie, des mécanismes de coordination et de surveillance ont été mis en place aux niveaux régional et sous-régional. Ces mécanismes fonctionneront de concours avec les structures nationales existantes ou prévues. Au niveau régional, c'est la Commission économique pour l'Afrique (CEA) qui a été désignée, lors de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies, en tant «qu'institution directrice» ayant la responsabilité générale de tout le programme de la Décennie, y compris la coordination de l'exécution dudit programme à tous les niveaux et l'aide en vue de la mobilisation des ressources nécessaires. Pour mener à bien cette tâche, la CEA fera appel à la coopération de toutes les organisations des Nations Unies concernées, de l'OUA et des organisations régionales africaines dans le domaine des transports et des communications grâce à un Comité de coordination inter-institutions. Toujours au niveau régional, une Conférence des Ministres africains chargés des transports et des communications sera convoquée tous les deux ans, afin de suivre l'exécution du programme de la Décennie et de définir les moyens de mobiliser les ressources nécessaires. Au niveau sous-régional, la CEA a établi en 1977 des centres multinationaux de programmation et d'exécution de projets (MULPOCs) dans cinq sous-régions de l'Afrique (Afrique de l'Est et Afrique australe, Afrique de l'Ouest, Afrique Centrale, Afrique du Nord, Communauté des Grands Lacs). Ces MULPOCs serviront à coordonner l'exécution du programme de la Décennie du niveau sous-régional. Dans chaque MULPOC, les Ministres des Transports et des Communications respectifs examineront tous les ans la mise en application des projets retenus pour la Décennie. Le programme de la première phase Afin de contribuer au succès de la Décennie des Nations Unies pour les transports et les communications en Afrique, la CEA a eu la responsabilité de définir le travail de base pour la première phase du programme, c'est-à-dire identifier les projets pour les différents sous-secteurs des transports et des communications. Ensuite, ces projets ont été examinés et approuvés lors de la Conférence des Ministres des Transports, des Communications et de la Planification qui s'est tenue à Addis Abéba en mai 1979. Puis l'ensemble des projets et leur coût ont été publiés dans deux volumes intitulés: «Stratégie globale et plan d'action - Première phase (19801983)». 79 Le Volume I comporte une analyse de l'état actuel des différents modes de transports et moyens de communications en Afrique et on s'est efforcé d'y formuler les recommandations spécifiques sur la base desquelles les projets ont été identifiés. Le Volume II comprend une description technique de chacun de ces projets ainsi qu'une estimation de leurs avantages et de leur coût. Ce dernier volume est, en fait, divisé en 12 tomes correspondants aux 12 sous-secteurs des transports et des communications qui ont été analysés. Le nombre des projets prêts à être exécutés au cours de la première phase est de 450 pour les transports et de 100 pour les communications. Le coût des 550 projets qui sônt prêts à être exécutés et celui des études relatives aux 221 projets restants s'élève à 8,85 milliards de dollars des Etats-Unis, répartis dans les différents sous-secteurs comme il est indiqué au tableau suivant (en millions de dollars des Etats-Unis). A. Projets relatifs aux transports En millions de $EU I. Routes et transports routiers (ROP) II. Chemins de fer et transports 1 796,19 20 ferroviaires (RAP) III. Transports maritimes (SHP) IV. Ports maritimes (HAP) V. Transports aériens (AIP) 3 223,10 320,04 2 240,76 632,74 36,5 VI. Transports par voies d'eau intérieures (INP) VII. Transports multimodaux (MMP) Total partiel B. Projets relatifs aux communications VIII. Télécommunications (TEP) IX. Communications par satellite (SAP) X. Radiocommunications (radio et télévision) (BRP) XI. Main-d'oeuvre et formation pour les télécommunications (MNP) XII. Services postaux (POP) Total partiel Total général 80 4 25 7 86,20 1 43,15 0,5 8 342,19 94 2,5 223,48 0,38 - 169,41 2 76,13 1 44,35 0,5 513,75 8 855,94 6 100 Examen des projets retenus, secteur par secteur La majorité des projets retenus lors de la Conférence des ministres concernent les objectifs spécifiques relatifs aux principaux problèmes rencontrés dans les modes de transports ou les moyens de communications. Routes et transports routiers Les projets de ce sous-secteur ont pour objectif de promouvoir la jonction des réseaux nationaux avec ceux des pays voisins. La plupart d'entre eux concernent la route transafricaine prévue (ses voies principales et ses routes de desserte) qui doit, par la suite, servir de réseau efficace pour le transport des personnes et des biens, ce qui facilitera les échanges et les communications à l'intérieur et entre les Etats membres. Chemins de fer et transports ferroviaires Ces projets doivent permettre d'augmenter l'efficacité des services ferroviaires actuels. Ils comprennent la remise en état des voies actuelles d'acquisition de nouveau matériel roulant et des programmes de formation à tous les niveaux en vue d'améliorer les techniques d'exploitation et de gestion. Transports maritimes Les Etats membres ne se sont intéressés que depuis peu de temps aux transports maritimes. Ils ont besoin d'une assistance technique pour mettre au point les différentes activités nécessaires en vue d'améliorer les transports maritimes. En outre, on a approuvé un vaste programme de formation de la main-d'oeuvre grâce à la création de deux écoles navales régionales et de collèges nautiques nationaux. Ports maritimes Il est nécessaire d'entreprendre un vaste programme de remise en état des ports africains et d'acquisition d'équipement moderne, afin de répondre aux besoins d'un trafic croissant. Les projets portuaires ont été choisis à cet effet. De plus, dans plusieurs projets identifiés, on a souligné l'importance de la formation pour toutes les catégories de personnel portuaire. 81 Transports aériens Le développement de l'infrastructure du transport aérien en Afrique exige que l'on améliore et fournisse les services que nécessitent les Etats africains pour satisfaire aux normes minimales requises pour la mise en opération des avions clés dans cette région. La majorité des projets retenus concerne l'agrandissement et la modernisation des aéroports. On a souligné l'importance des projets de formation et recommandé la création de quelques écoles régionales. On a également tenu compte de projets d'assistance technique prévoyant la constitution d'équipes spéciales devant entreprendre des missions consultatives ad hoc et des activités d'étude permettant de promouvoir une meilleure intégration des transports aériens sur le continent. Transports par voies d'eau intérieures Les projets retenus sont soit des études pour déterminer la navigabilité potentielle des rivières et des lacs africains, soit des investissements en faveur des projets en cours (par exemple la création d'écoles de navigation fluviale, la remise en état des ports, l'acquisition d'embarcations). Transports multimodaux Parmi ces projets, le plus important est l'étude en vue de déterminer la portée d'un Institut des transports et les conditions de sa création. Télécommunications Les projets du sous-secteur des télécommunications comprennent en premier lieu la poursuite de la mise en place du Réseau panafricain de télécommunications (PANAFTBL) en ce qui concerne les itinéraires qui ont déj à été étudiés et, en second lieu, l'étude d'itinéraires supplémentaires. D'autres projets concernent l'amélioration de la gestion dans le domaine des télécommunications, les systèmes d'exploitation et d'entretien ainsi que la création de télécommunications rurales. Communications par satellite Les Etats membres souhaitent mettre en place un système régional de communications par satellite pour l'Afrique pour compléter le système PANAFTEL. Pour atteindre cet objectif, on a prévu une étude de faisabilité sur un système de satellite régional ainsi que des séminaires et des stages sur les communications par satellite au cours de la première phase. 82 Radiocommunications Les projets retenus concernent la mise en place et l'amélioration d'Instituts de formation pour les radiocommunications, le perfectionnement de la main-d'oeuvre, la fourniture et l'expansion d'installations de radiocommunications dans les zones rurales et les échanges de programmes. Services postaux Les projets approuvés prévoient notamment la formation du personnel, la mise en place de centres de tri postal et de centres régionaux de transit, le développement des services postaux ruraux, l'extension des services de chèques postaux, de caisse d'épargne postale et la création d'ateliers de fabrication de matériel postal. Formation et perfectionnement de la main-d'oeuvre dans le domaine des télécommunications Il est important de disposer de personnel qualifié dans les domaines de l'exploitation et de la gestion pour avoir des systèmes de communications efficaces. Au cours de la première phase, il sera nécessaire de créer des centres de formation aux niveaux national et sous-régional pour les divers domaines des télécommunications et d'organiser des séminaires et des stages à orientation spécifique. Impact escompté de I'UNTACDA sur la situation alimentaire en Afrique, le développement agricole et industriel, l'exploitation de ses ressources naturelles en coopération entre Etats membres Si le programme d'action de la Décennie, la stratégie à suivre pour sa mise en oeuvre ont pour objectif de favoriser et d'instaurer ou de rétablir les courants d'échange de biens, d'informations et de personnes entre pays africains, ils sont en fait à la base de la politique du continent et qui vise pour l'essentiel dans le domaine économique: - l'autosuffisance alimentaire, - l'industrialisation, - l'exploitation de ses ressources naturelles, notamment minéralogiques. Cette politique, pour être efficace, ne peut manquer de prendre en considération la complémentarité potentielle entre pays et zones indépendamment des frontières, impliquant une étroite coopération entre producteurs et consommateurs et naturellement existence et création de réseaux de transports et de communications interconnectés, ce que précisément 1'UNTACDA se propose de concrétiser. 83 Dans les pays industrialisés qui se sont développés harmonieusement au fil des siècles, les phénomènes économiques, agricoles, industriels ont tout naturellement engendré les infrastructures de transports et de communications en leur insufflant l'impulsion en rapport avec leurs besoins et leurs impératifs. Il n'en est pas de même de l'Afrique, continent qui doit rattraper un retard considérable dans tous les domaines pour se porter au diapason des pays développés. Ce ne sont pas ses industries embryonnaires rapidement dépassées par des technologies en constant progrès et ses efforts dans les domaines agricole, forestier, minier qui peuvent à la fois, au rythme où va le monde, satisfaire à leur propre équilibre et dégager les ressources nécessaires à créer, développer, voire maintenir cet outil essentiel à leur expansion que constituent les transports et communications. Cet outil se place ici en amont du développement, les immenses potentialités du continent se prêtent alors à une exploitation rationnelle avec quelque chance de plein épanouissement. La Conférence pour les annonces de contributions Après que les ninistres africains eurent donc approuvé ce programme et afin de préparer la Conférence pour les annonces de contributions que devait convoquer le Secrétaire général des Nations Unies, la CEA a pris l'initiative: - le 31 juillet 1979, d'une rencontre avec les Ambassadeurs des pays industrialisés accrédités auprès du Gouvernement éthiopien; - début septembre, d'une réunion avec les responsables de CEE/FED et du groupe ACP à Bruxelles, lequel a pris à cet effet une résolution; - courant septembre et jusqu'à début octobre, dans la foulée des réunions de Bruxelles, des missions de sensibilisation ont été envoyées auprès des pays industrialisés et institutions de financement pour leur expliquer la genèse, les objectifs et les perspectives de la mise en oeuvre de la Décennie, le programme des actions et investissements à entreprendre et pour stimuler leur intérêt pour une aide accrue à l'Afrique en vue du financement de ce programme; - à New York, avant la Conférence pour les annonces de contributions, d'une réunion du Comité inter-institutions de coordination (12 novembre 1979) et d'une «pre-pledging» (13 novembre 1979). La Conférence pour les annonces de contributions du 20 novembre 1979 s'est traduite par: a) des apports fermes, provenant exclusivement des pays africains, d'un montant de 155 588 dollars des Etats-Unis; 84 b) l'annonce de contributions au développement des transports et communications en Afrique sous forme d'aide bilatérale par quelques pays industrialisés, le Nigéria (pour son propre programme) et plusieurs ins- titutions internationales de financement porte sur un programme d'environ 6,3 milliards de dollars des Etats-Unis. 248. L'Assemblée Générale des Nations Unies avait désigné la CEA comme «organisme directeur» de la Décennie des transports et communications en Afrique et, pour ce faire, la CEA en collaboration avec l'OUA doit jouer pleinement le rôle qui lui revient, à savoir un rôle de coordonnateur, d'animateur et de catalyseur. Elles doivent aussi préparer régulièrement le rapport sur l'exécution du programme de la Décennie, et prendre dès à présent les dispositions pour la préparation du programme de la deuxième phase, et pour ce faire des moyens doivent être mis à leur disposition. Les pays africains et les bailleurs de fonds doivent leur permettre de jouer le rôle qui leur a été assigné: l'un des rôles essentiels de la CEA en collaboration avec l'OUA sera de veiller à ce que les pays africains, à qui il appartient l'initiative de la Décennie et qui ont établi, voire approuvé le programme, lui accordent la première priorité, et qu'ils l'inscrivent effectivement dans leurs plans nationaux de développement; les pays donateurs et les institutions de financement ayant marqué leurs préférences pour les actions bilatérales, les Etats africains doivent prendre l'initiative d'introduire auprès des différentes sources de financement des projets retenus pour la première phase, arriver aussi à un consensus entre pays concernés pour des projets d'intérêt sous-régional et régional pour ce qui est de leur financement et de leur exécution; et qu'ils permettent à l'OUA et à la CEA de participer à toute consultation entre tout Etat africain et tout pays ou organisme donateur sur les projets relatifs aux transports et communications; pour permetttre à la CEA de préparer des rapports sur l'exécution du programme de la Décennie, rapport à soumettre respectivement à l'ECOSOC et à la Conférence au Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA, les pays africains et les bailleurs de fonds doivent fournir à la CEA les informations nécessaires dans la forme que celle-ci fixera; dans le but de mobiliser les ressources financières nécessaires pour la réalisation des projets autres que nationaux et pour les études spécifiques, il y a nécessité de tenir, sous l'égide de la CEA, des réunions techniques consultatives avec des groupes des pays donateurs et des institutions de financement sur des programmes spécifiques, cela avec la participation des gouvernements, des institutions du système des Nations Unies, de l'OUA et d'autres organisations intergouvernementales africaines concernées; 85 afin de participer positivement à l'exécution du programme de la Décennie, il serait souhaitable que les pays africains examinent la possibilité de dégager une partie du budget sur leurs propres ressources nationales et sur les aides extérieures; il est souhaitable de tenir le plus rapidement possible et, si nécessaire, avant les Sommets des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA, la réunion du Comité inter-agences de la Décennie. 86 CHAPITRE VII Questions commerciales et financières A. QUESTIONS COMMERCIALES Commerce intérieur 249. Une attention particulière devrait être accordée au commerce intérieur et à l'amélioration des conditions dans lesquelles ce commerce a lieu actuellement, de telle manière qu'il puisse apporter une contribution optimale au développement socio-économique des Etats membres. A cette fin, des mesures devraient être prises, le cas échéant, afin de: promouvoir le commerce intérieur au niveau national en tenant compte en particulier des potentialités du marché rural; rationaliser les circuits de distribution afin, en particulier, de réduire au maximum le nombre des intermédiaires et d'assurer le contrôle de ces circuits par le biais d'entreprises nationales privées ou publiques ou de ces deux à la fois; maintenir un équilibre entre les investissements dans le secteur du commerce intérieur et les investissements dans les secteurs productifs de telle sorte que la croissance du premier n'entrave pas celle des seconds. Développement du commerce intra-africain 250. En ce qui concerne le développement du commerce intra-africain qui doit constituer l'élément essentiel de la stratégie actuelle, il est proposé les mesures ci-après: i) Réduction ou élimination des barrières commerciales a) Les pays intéressés devraient engager entre eux dès que possible et au plus tard en décembre 1984, dans le cadre de leurs MULPOCs respectifs situés à Gisenye, à Yaoundé et à Tanger, des négociations en vue d'établir des zones d'échanges préférentiels appropriées ou d'autres 87 institutions semblables; la création d'une zone d'échanges préférentiels pour les Etats d'Afrique du Nord devant recevoir la priorité voulue. Des négociations entre les sous-régions devraient commencer au plus tard en 1985, en vue de réduire progressivement et d'éliminer finalement les barrières commerciales existant entre lesdites sous-régions, en prévision de la création de zones d'échanges préférentiels ou d'autres institutions semblables à la fin de 1984. Les groupements existants ayant pour objet l'intégration économique, et qui ont franchi le stade des accords instituant des zones d'échanges préférentiels devraient bénéficier d'une aide leur permettant de parvenir à des accords favorisant entre eux une coopération plus étroite. Au cours du processus de réduction et d'élimination finale des barrières commerciales, on devrait mettre un accent particulier sur les échanges de produits essentiels, tout en veillant à ce qu'aucun pays ne tire un avantage indu de la mise en oeuvre des mesures de libération. Les Etats membres devraient s'efforcer d'éliminer, d'ici à l'an 1990, tous les obstacles au commerce qui aboutissent à la limitation de leurs échanges réciproques. Les Etats membres devraient s'accorder mutuellement, le plus tôt possible, le bénéfice de la clause de la nation la plus favorisée dans le cadre de leurs échanges intra-régionaux. Tous les droits de douane appliqués par les pays membres dans le cadre des échanges intra-africains des produits vivriers de base (céréales, café, légumineuses, sucre, viande, maïs, poisson, graines oléagineuses, riz, sorgho, thé, huiles végétales, etc.), devraient être réduits à compter de décembre 1984 au plus tard, et un mécanisme régional pour négocier, tous les deux ans, de nouvelles réductions de ces droits devrait être créé. Tous les produits alimentaires originaires des Etats membres devraient être dispensés de l'application des barrières non tarifaires réglementaires en vigueur à partir de janvier 1982, sauf pour ce qui est de la réglementation sanitaire. ii) Mécanismes et mesures en vue de faciliter et développer le commerce a) Pour limiter l'usage des monnaies étrangères et promouvoir les échanges intra-africains, l'OUA, la CEA et les autres organisations compétentes devraient entreprendre, le plus tôt possible, des études sur l'offre et la demande des principaux produits constitutifs des échanges intraafricains, en vue d'aider les gouvernements à mettre au point des arrangements dans le domaine des échanges des produits agricoles et non agricoles aux niveaux sous-régional et régional avant la fin de 1985. 88 Les pays africains devraient s'efforcer de créer au plus tard à la fin de 1983 des organismes spécialisés dans la commercialisation de leurs principaux produits d'exportation et d'importation, l'objectif final étant de créer, pour chaque produit principal, avant la fin de 1985, des conseils sous-régionaux et régionaux d'acheteurs et de vendeurs. Des études devraient être faites par la CEA, l'OUA et les autres organisations compétentes et des mesures devraient être prises en vue de créer des moyens adéquats de stockage et de çonservation des produits alimentaires aux niveaux national et sous-régional, au plus tard à lafin de 1984. Au niveau sous-régional, des associations de sociétés commerciales d'Etat, appelées à devenir l'Association régionale africaine des sociétés commerciales d'Etat, devraient être créées, au plus tard, à la fin de 1985, qui harmonisera leurs politiques et procédures, et se chargera de grouper les importations de produits clés qui leur sont destinés. Les gouvernements devraient encourager et faciliter la création de chambres de commerce nationales (là oi elles font défaut) y compris les sociétés commerciales privées ou d'Etat, en vue de promouvoir des associations sous-régionales partout où il n'en existe pas encore et convenir de s'efforcer de mettre en place, au plus tard en 1985, une fédération africaine de chambres de commerce. Etant donné la nécessité de prQmouvoir leur commerce extérieur en général et leur commerce intra-africain en particulier, tous les pays, qui n'en disposent pas encore, devraient s'employer à créer des conseils de promotion des échanges, qui s'occuperaient de mettre en place des cen- tres en associations sous-régionales et de renforcer les activités de l'Association des organisations africaines de promotion commerciale. Les pays devraient s'efforcer, afin d'abaisser le coût des actions à entreprendre dans le domaine de la promotion des échanges, de mettre en place, par l'intermédiaire des associations sous-régionales et de l'Association des organisations africaines de promotion commerciale, des services communs d'études de marché, de diffusion d'informations commerciales et de formation d'experts en promotion du commerce extérieur. Les Etats membres devraient s'efforcer d'implanter sur leurs territoires les maillons de chaînes de leurs activités industrielles se trouvant actuel- lement hors d'Afrique, afin de mieux exploiter les potentialités du commerce intra-africain. j) Les pays africains devraient créer des banques de données sur le commerce aux niveaux sous-régional et régional. j) Les pays intéressés devraient se doter le plus tôt possible d'organismes nationaux de normalisation. 89 k) La composition de l'Organisation régionale africaine de normalisation (ORAN) (qui compte pour l'instant 19 pays), devrait être élargie, de façon à représenter tous les pays africains, avant la fin de 1982. 1) L'ORAN devrait être chargée de définir des normes africaines pour tous les produits intéressant le commerce intra-africain. La CEA fournirait au besoin les conseils et l'assistance nécessaires. Des foires commerciales et des campagnes publicitaires devraient être organisées au moins une fois par an aux échelons national, sousrégional et régional; une attention particulière devrait être accordée à la diffusion de renseignements sur la qualité des produits africains. A cet égard, l'ORAN devrait faire fonctionner un projet régional d'homologation du marquage des produits africains en vue de certifier la qualité des produits et de les promouvoir. Une campagne permanente intitulée «Achetez les produits africains» devrait également être lancée avec tous les moyens voulus sous l'égide de l'OUA et de la CEA dans le cadre des foires commerciales pan-africaines, à partir de la prochaine foire qui se tiendra en 1980. Afin de promouvoir les produits africains, la participation à ces foires devrait être limitée aux seuls pays africains. Les Etats membres devraient identifier les produits dont la consommation est la plus forte dans les zones rurales, en vue de promouvoir leur production à grande échelle et la vente de ces produits dans le cadre des échanges intra-africains. La CEA et l'OUA devraient entreprendre des études sur le commerce frontalier dans la région afin d'examiner dans quelle mesure il est susceptible d'apporter une contribution optimale au développement socioéconomique du continent. Les pays africains devraient explorer et exploiter toutes les possibilités de transformer les matières premières locales en vue de leur commercialisation dans la région de l'Afrique. Les pays africains devraient prendre toutes les mesures appropriées (y compris l'organisation de foires commerciales et de campagnes) pour promouvoir aux échelons régional et sous-régional le commerce des produits consommés dans les zones rurales. Les pays africains devraient créer des entreprises de distribution là où il n'en existe pas, avec les installations de stockage nécessaires, pour les principaux produits entrant dans le circuit des échanges intra-africains aux niveaux national et sous-régional. Les pays africains devraient créer des entreprises multinationales africaines de transport et des centres de fret dans toutes les sous-régions, avant la fin de 1985, et un traitement préférentiel approprié devrait leur 90 être accordé, en ce qui concerne le commerce des produits à l'échelon intra-africain. s) Les pays africains devraient collaborer en outre à la création et à l'amélioration de réseaux de transports et de communications communs; ils devraient par ailleurs offrir des facilités en matière d'assurance aux commerçants autochtones, afin que l'acheminement des marchandises soit plus rapide et plus efficace et que celles-ci soient préservées en cours de transport. iii) Création de sociétés multinationales de production et d'entreprises conjointes africaines Il est proposé: Qu'étant donné le potentiel considérable qui existe pour le développement des échanges à l'intérieur de la région africaine, on accorde la priorité aux investissements dans les secteurs productifs, comme première étape vers l'expansion des échanges intra-africains. D'encourager la coopération dans le domaine du traitement des matières premières locales, en créant des sociétés multinationales ou conjointes. Que les pays concluent des accords à long terme d'achats et de fournitures aux fins de promouvoir le commerce entre eux. iv) Création d'un Marché Commun Africain Les mesures ci-dessus mentionnées, y compris celles concernant la mise sur pied d'arrangements sous-régionaux et le renforcement de ceux qui existent déjà, sont censées préparer la voie vers la création d'un Marché Commun Africain. Commerce international 251. Des mesures doivent être prises pour diversifier aussi bien sur le plan géographique que structurel les systèmes actuels du commerce en Afrique. Ces mesures doivent comprendre: a) Exploration et exploitation des possibilités dans le domaine du commerce et de la coopération économique avec les autres régions et pays en développement. Le Sommet a pris acte de l'adoption de la proposition concernant l'instauration d'un système généralisé des préférences commerciales entre pays en développement, proposition adoptée par la réunion inter-régionale de la CEPD tenue à Genève en mars/avril 1980. La création par les réunions inter-régionales d'un Comité sur le système généralisé des préférences commerciales implique que l'Afrique doit être suffisamment préparée pour les négociations. Les Secrétariats de l'Organisation de l'Unité Africaine et de la Commission Eco91 fornique pour l'Afrique sont donc appelés à fournir le soutien logistique nécessaire à la participation de l'Afrique aux négociations sur le SOCP entre pays en développement. La promotion et le développement du commerce et de la coopération économique avec les pays développés à économie planifiée en tenant compte du droit des Etats membres de déterminer leurs propres politiques dans ce domaine. Contrôle du commerce extérieur par les structures nationales, que ce soit par l'intervention de I'Etat ou par le biais de sociétés locales, privées ou de ces deux manières à la fois. Etablissement d'un nouveau cadre d'échanges commerciaux au niveau international, y compris la conclusion d'accords sur de nouveaux principes et règles gouvernant, entre autres, les ajustements structurels, les traitements préférentiels consentis aux pays en développement ainsi que l'élimination des mesures protectionnistes destinées à entraver l'accès des produits manufacturés et semi-manufacturés en provenance des pays en développement sur les marchés des pays développés. Réglementation du fonctionnement des sociétés transnationales dans la région afin, en particulier, d'éliminer toutes les formes de pratiques commerciales restrictives ainsi que de contrôler la fixation des prix de transfert. D'ici l'an 2000 la part de l'Afrique dans la production industrielle mondiale devrait atteindre 2% et des efforts devraient être faits pour accroître la part de la région dans le commerce mondial des produits manufacturés dans le cadre de l'objectif de 30% qui a été fixé pour l'ensemble des pays en développement. B. QUESTIONS FINANCIÈRES 252. Au niveau national, de nouvelles politiques monétaires devraient être élaborées, là où elles se révèlent appropriées, et devraient porter notamment sur les points suivants: Restructuration et réorientation complète des programmes et des politiques des institutions monétaires et financières importées en Afrique (c'est-à-dire les banques centrales, les banques commerciales, etc.) afin de mieux les intégrer dans les objectifs de développement de chaque pays. Les Etats membres doivent veiller à ce que les fonds financiers disponibles soient rationnellement utilisés en prenant des mesures appropriées de lutte contre le gaspillage des ressources financières sous toutes ses formes. 92 On devrait encourager les banques commerciales nationales et d'autres institutions financières appropriées à consentir des prêts, y compris des prêts à court terme, aux exportateurs de produits entrant dans le commerce intra-africain. Intégration du secteur monétaire dit moderne (urbain, d'importation et d'exportation) au reste de l'économie. Création de mécanismes institutionnels orientés vers la mobilisation des ressources financières internes, en particulier sous la forme d'épargne nationale. 253. Au niveau sous-régional, on propose que les mesures suivantes soient prises: que chaque sous-région étudie les accords de coopération financière qui existent entre Etats membres en vue de les fondre en un système multilatéral sous-régional de compensation et de paiement, au plus tard à la fin de 1984; que, dans le cas des sous-régions où il n'existe pas encore d'accords de paiements institutionnels, les Etats membres entament les négociations à la fois sur des accords de compensation et de paiements, et sur la création de zones d'échanges préférentiels, et à la fin de 1984 au plus tard; qu'après la conclusion d'arrangements de compensation et de paiements institutionnels au niveau de toutes les sous-régions, les Etats membres entament des négociations en vue de relier entre eux ces arrangements sous la forme d'une Union africaine de paiements avant la fin de la présente décennie; que des institutions de financement de développement soient créées dans toutes les sous-régions desservies par les différents MULPOCs, au plus tard à la fin de 1984; prendre des mesures coordonnées concernant la création de marchés financiers aux niveaux national, sous-régional et régional; l'Association des Banques Centrales Africaines doit, en coopération avec les Banques Centrales des Caraïbes et du Pacifique, le Secrétaire Général de l'OUA et le Coordonnateur du Projet, conformément aux recommandations de l'ONU, prendre les mesures utiles pour la réalisation de la Banque du Commerce Extérieur et d'Investissement des Pays ACP. 254. Au niveau régional, on propose que les mesures suivantes soient prises: a) que les moyens financiers de la Banque Africaine de Développement soient renforcés afin qu'elle puisse fournir une plus grande assistance aux pays africains et en particulier aux moins avancés de la région; 93 b) qu'un Fonds monétaire 'africain soit établi; e) qu'un Fonds africain de garantie mutuelle et de solidarité soit créé. 255. Au niveau international, les Etats membres devraient: intensifier leurs efforts en vue de la reprise des négociations internationales sur une réforme fondamentale du système monétaire international; prendre les mesures nécessaires en vue de parvenir à l'établissement d'un cadre financier international adéquat pour soutenir leurs efforts de développement; lancer un appel aux pays industrialisés et aux institutions financières internationales pour accroître et améliorer considérablement l'assistance et l'aide financières accordées à l'Afrique. C. PARTICIPATION AUX NÉGOCIATIONS INTERNATIONALES 256. Les mesures suivantes devraient être prises: Il est urgent que les Etats membres prennent des mesures nécessaires pour accroître leur participation effective aux négociations économiques internationales. Une approche intégrée des négociations internationales devrait être adoptée afin d'assurer aux pays africains le maximum d'avantages possible. Toutes les mesures proposées dans différents domaines de négociation devraient être cohérentes entre elles et compatibles dans un cadre global pour l'ensemble des négociations concernant l'instauration d'un nouvel ordre économique en Afrique et à l'échelle mondiale. Les Etats membres devraient prendre des mesures pour établir des structures adéquates en vue de la formation de hauts fonctionnaires qualifiés dans le domaine des relations et des négociations économiques internationales. Tous les Etats membres devraient mettre en place des structures et mécanismes appropriés pour surveiller l'application et le respect des accords et arrangements réalisés par des négociations internationales. Des mesures devraient être prises pour créer, à l'échelon national, sousrégional et régional, un mécanisme permanent d'information, de consultation et de coordination concernant ces négociations. 257. Au niveau régional, on rappelle que le Comité ministériel sur l'évaluation des progrès réalisés dans le domaine des questions commerciales et financières internationales, dont la création a été décidée par la conférence des Ministres africains du commerce à sa sixième session, aura les responsabilités suivantes: 94 Suivre la mise en application de la stratégie africaine dans le domaine des questions commerciales et financières internationales (y compris les questions commerciales et financières intra-africaines) faisant partie intégrante de la stratégie globale de développement pour l'Afrique. Coordonner, harmoniser et définir la position des pays africains à l'égard des problèmes relatifs aux questions commerciales et financières internationales dans le cadre du développement. Examiner régulièrement les progrès réalisés en ce qui concerne la mise en application des accords multilatéraux conclus entre les pays africains et le reste du monde dans le domaine des questions commerciales et financières internationales. 95 CHAPITRE VIII Mesures destinées à la mise en place et au renforcement de la coopération économique et technique y compris la création d'institutions nouvelles et le renforcement de celles déj à existantes On s'est avisé très tôt de la nécessité de créer des institutions suscepti- bles d'aider les Etats membres à développçr collectivement les moyens et infrastructures indispensables pour assurer leur développement économique et social, qu'ils n'étaient pas en mesure de créer individuellement en raison de leur pauvreté. Au nombre des premières institutions de ce type créées par la CEA figurent la Banque Africaine de Développement (BAD), l'Association des banques centrales africaines et l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP). La BAD, dont tous les Etats africains indé- pendants sont membres, est devenue, après des débuts plutôt difficiles, un outil utile en matière de développement; la Banque a diversifié ses activités et ses ressources. Toutefois, d'autres institutions n'ont pas connu le même succès. Les diverses institutions créées, à la demande des gouvernements africains, dans des domaines tels que les ressources naturelles, la science et la technologie, le commerce, l'industrie, la formation, les ressources humaines, les transports et les communications ont toutes subi le contrecoup de l'absence de suivi dans l'exécution des décisions politiques. Cette absence d'un suivi réel s'exprime de diverses façons; le plus souvent, après avoir insisté pour qu'une institution soit créée, nombre de gouvernements africains, y compris ceux qui ont approuvé le document juridique portant création de l'institution, s'abstiennent d'en devenir membres ou, lorsqu'ils le deviennent, négligent de lui apporter le soutien financier et matériel nécessaire. Il s'ensuit une paralysie de l'institution et un désenchantement, qui hypothèquent l'autonomie collective des pays africains. Les Etats membres doivent prendre conscience du fait que le succès ou l'échec des institutions créées à leur demande pour leur développement commun repose dans leurs mains. 97 Il est un élément nouveau encore plus alarmant, à savoir le fait que les donateurs qui s'étaient engagés à fournir une assistance à différentes institutions au moment de leur création ne semblent plus maintenant vouloir fournir cette assistance que si le nombre des membres de ces Centres augmente de façon qu'ils aient un caractère vraiment sous-régional ou régional. On pense également que les institutions susceptibles d'en devenir membres sont dans l'expectative et ne décideront qu'au vu de leur évolution. Le cercle vicieux malsain qui est apparu est celui qui constitue un obstacle à l'établissement et au développement des institutions multinationales. Les institutions multinationales créées sous les auspices du secrétariat de la CEA, à la demande des gouvernements africains, connaissent toutes des difficultés financières alors qu'elles fonctionnent essentiellement grâce aux contributions versées par les membres. De toute évidence les difficultés auxquelles se heurtent les institutions multinationales africaines ont principalement pour origine deux raisons, à savoir l'insuffisance du nombre de leurs membres, qui a des incidences sur leur situation financière, et le peu d'empressement apparent de certains membres à verser leurs contributions. Il est incontestable qu'en raison de la modicité des ressources des pays africains les institutions conçues aux fins de coopération collective, telles que celles dont il a été fait état dans le présent document, sont indispensables pour assurer le développement économique et social de l'Afrique. Il est donc nécessaire de se doter de moyens permettant auxdites institutions de s'assurer de la participation de tous les Etats membres intéressés et d'obtenir les ressources financières nécessaires pour qu'elles fonctionnent efficacement. Les institutions multinationales particulièrement touchées sont celles dans le domaine des ressources naturelles tels que le Centre régional de formation et des levés aériens, le Centre régional de services spécialisés dans les levés et les cartes, le Centre de mise en valeur des ressources minérales de l'Afrique de l'Est, et le Conseil africain pour la télédétection. D'autres institutions multinationales également touchées par le manque du soutien politique et financier sont notamment le Centre régional africain pour la technique, l'Organisation régionale africaine de normalisation et l'Association des organisations africaines de promotion commerciale. Cependant, étant donné que le rôle important joué par un certain nombre d'institutions multinationales dans le développement socio-économique en Afrique ne peut pas être nié, des mesures doivent être prises pour s'assurer que des nouvelles institutions multinationales ne soient créées qu'après un examen minutieux sur leur nécessité, leurs objectifs et activités et lorsqu'il y a une indication claire qu'elles auront le soutien aussi bien politique que financier de la part dès pays africains. En ce qui concerne les institutions multinationales existantes elles doivent, elles aussi, obtenir le soutien politique et financier des pays africains. Il est par conséquent proposé de suivre les 98 points suivants en vue du renforcement des institutions multinationales existantes et l'établissement des nouvelles institutions: j) Le Secrétaire exécutif de la CEA et le Secrétaire Général de l'OUA, en étroite coopération avec le PNUD et les principaux donateurs, devraient entreprendre une évaluation des objectifs et des activités des différents organismes multinationaux existants créés sous l'égide de la CEA, en vue de faire des propositions concernant leur efficacité et l'opportunité de les maintenir en service et de donner des conseils sur les moyens de rationaliser, de coordonner ou d'harmoniser leurs activités ou sur les nouveaux types d'organismes multinationaux qu'il faudrait créer. Les organismes multinationaux existants devraient être renforcés en leur fournissant rapidement l'appui politique et matériel de tous les Etats africains qui ont participé à leur création étant donné que, en l'absence d'un tel appui, les objectifs visés lors de la création de ces organismes multinationaux ne pourraient pas être atteints. Aucun organisme multinational nouveau ne devrait être créé si son établissement n'a pas fait l'objet d'un examen approfondi et si les possibilités offertes par les organismes nationaux ou par les organismes multinationaux existants ou par la transformation des organismes nationaux en organismes multinationaux n'ont pas d'abord été pleinement envisagées. 265. Par ailleurs des mesures adéquates devraient être prises pour l'utilisation d'institutions et mécanismes existants ou à créer dans le but de promou- voir la coopération technique d'une part entre pays africains et d'autre part entre ces derniers et des pays non africains en développement, conformément au Plan d'Action de Buenos Aires sur la coopération technique entre les pays en développement (CTPD). 99 CHAPITRE IX Environnement et développement 266. Les recommandations essentielles pour promouvoir un développement socio-économique environnementalement sain dans le plan d'action pour l'Afrique dans le contexte de la stratégie de Monrovia pour la décennie de développement 1980-1990 sont résumées ci-dessous: Les gouvernements africains doivent identifier les domaines prioritaires dans leur pays concernant l'environnement pour un effort concerté pour confronter les problèmes de l'environnement. Le Plan d'Action au niveau national devrait incorporer le développement des politiques, stratégies, institutions et programmes pour la protection de l'environnement. La coopération régionale pour résoudre les problèmes de l'environnement ayant des effets à travers des frontières est recommandée et les Etats membres doivent chercher le soutien, conseil et ressource financière internationaux pour réaliser les actions d'évaluation et l'aménagement de l'environnement. 267. Les domaines prioritaires d'intérêt environnemental qui demandent l'action immédiate en Afrique sont les suivants: Assainissement de l'environnement et la santé environnementale et utiliser les rebuts urbains pour la production des biogas pour approvision- nement en eau potable sain: l'action est nécessaire pour économiser l'énergie et la conversion de l'ordure en engrais; la lutte contre les maladies transmissibles par l'eau, le contrôle de la pollution de l'eau qui parvient des émanations agricoles et industrielles, pour la provision de l'eau potable saine et l'enlèvement des contaminants de la nourriture et des drogues. Désertification et sécheresse: promotion des programmes de reboise- ment avec des espèces locales et des espèces exotiques adaptables devant servir de brise-vent, les herbes locales pour la stabilisation du sol; l'exploitation de l'eau souterraine pour l'irrigation; maintien de la 101 capacité de charge des terres arides; établissement des stations de surveillance météorologique et hydraulique; renforcement des systèmes stricts d'aménagement des terres. Déboisement et dégradation du sol: les actions préventives doivent être prises pour convaincre les agriculteurs locaux à incorporer dans l'agriculture itinérante les pratiques pour alléger la production de bois et de charbon comme source d'énergie; autre action alternative demandée implique la création des lots de bois autour des centres urbains comme combustibles et l'usage d'autres sources d'énergie comme biogas, énergie solaire et le vent. Pollution marine et conservation des ressources marines: contrôle de la pollution venant des déchets industriels situés sur la côte et du pétrole provenant des bateaux; un contrôle plus strict de la pêche dans la zone économique par les transnationales étrangères. Habitat: meilleur planning des villes et des villages pour l'allocation de l'espace pour les facilités, ventilation des maisons et la construction des maisons à moyen coût avec le matériel local; élaboration des projets de développement rural utilisant la technologie appropriée pour alléger l'exode rural. Mines: établissement d'un programme de la réhabilitation des zones exploitées par l'enlèvement des tumulus, remplissage des mares pour extirper les maladies transmissibles par l'eau et le contrôle des empoisonnements par les métaux lourds et toxiques dans les zones exploitées et en pleine culture. Pollution de l'air: établissement des stations pour la surveillance de la pollution de l'air des usines, automobiles et des moteurs électriques utilisant du charbon; contrôle de l'importation des industries pollutives (ciment, raffineries, tanneries); maintien d'un niveau de contrôle pour la qualité de l'environnement; et lutte contre le bruit. Education et formation pour l'environnement, législation et information, élaboration des programmes nationaux pour l'éducation environnementale pour développer une conscience environnementale parmi la population; amélioration des législations et le renforcement des lois visant à protéger l'environnement; et la collecte et dissémination des données sur l'environnement pour surveiller l'état de l'environnement en Afrique. 268. Au niveau national, le Plan d'Action demande aux Gouvernements de définir des options politiques, stratégies et programmes réalistes pour incorporer les considérations environnementales dans le planning du développement. Pour l'élaboration des institutions, un mécanisme national de coordination pour surveiller des problèmes de l'environnement, pour développer l'éducation environnementale et les programmes de formation et conseil sur la 102 législation en matière de l'environnement, devrait être établi dans chaque pays. Le travail du secrétariat pourrait être renforcé par un comité national pour l'environnement pour conseiller les gouvernements concernant les politiques de normes des niveaux nationaux de la qualité de l'environnement et la formulation et l'exécution des programmes nationaux pour affronter les problèmes environnementalement prioritaires et les liaisons avec les organismes internationaux en matière d'environnement. La coopération régionale et sous-régionale devrait être renforcée par l'établissement d'un comité intergouvernemental en matière d'environnement appuyé par son groupe des experts techniques comme un corps sectoriel subsidiaire de la commission régionale (CEA). Un tel corps pourrait examiner le programme régional de l'environnement, fixer les priorités d'action dans la région et dans les MULPOCs sous-régionaux, et chercher les ressources financières pour l'exécution du Plan d'Action agréé surtout pour combattre les problèmes de l'environnement à travers les frontières. Le Plan d'Action demande aux Etats membres de collaborer avec les organisations internationales en matière d'environnement et avec les pays industrialisés pour l'assistance technique afin de résoudre les problèmes environnementalement prioritaires. La coopération internationale est aussi nécessaire dans l'approvisionnement de l'équipement éducationnel sur l'environnement, les facilités de formation, l'équipement scientifique pour établir les centres de surveillance, développer la législation pour la protection de l'environnement et une banque des données pour l'information sur l'environnement des pays de la région. 103 CHAPITRE X Les pays africains les moins avancés La Conférence au Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement approuve les conclusions et recommandations de la Conférence sur les problèmes et perspectives des pays africains les moins avancés contenues dans la Déclaration adoptée par cette Conférence sur la stratégie, priorités et programmes pour les pays africains les moins avancés'. L'exposé des représentants des différents pays africains les moins développés concernant l'expérience de chacun des pays africains les moins avancés démontre l'existence de problèmes communs qui appelaient des méthodes similaires d'action. Il a été aussi admis que la mise en oeuvre avec succès du nouveau Programme d'Action détaillé nécessitait l'évaluation de priorités dans le domaine de la politique intérieure et en matière d'aide internationale. Par conséquent, la Conférence a reconnu la nécessité urgente pour les pays africains les moins développés de réaliser les objectifs et d'adopter les mesures suivantes: les pays africains les moins développés doivent assumer la responsabilité première en matière de développement de leur économie et les Etats membres doivent apporter leur appui politique total en vue d'atteindre ces objectifs; des réformes sociales et économiques doivent être entreprises par ces pays mêmes afin que les bénéfices de tous les efforts productifs soient équitablement répartis entre toutes les couches de la population et en vue de garantir la pleine participation de la population au processus de développement; l'accroissement des capacités nationales doit être accéléré afin qu'ils puissent utiliser rationnellement leurs ressources naturelles et exercer un contrôle total sur celles-ci, d'une part, et qu'ils puissent mettre en place une infrastructure scientifique et technique solide pour promou'E/CN 14/775. 105 voir une croissance et une transformation économiques rapides, d'autre part; et d) les pays africains les moins développés doivent se doter le plus rapidement possible d'une économie indépendante et autonome. 273. Pour atteindre les objectifs énumérés ci-dessus, les domaines d'action prioritaires devraient comprendre: le développement de l'agriculture en vue non seulement d'atteindre l'autosuffisance alimentaire mais aussi de produire un excédent suffisant. L'accent devrait être particulièrement mis sur la production accrue de céréales dont l'acquisition provoque de nos jours une sortie importante de devises. Vu le gaspillage dans les pays africains - environ 30 à 40 o des produits alimentaires en raison de la médiocrité des méthodes de traitement de commercialisation et d'entreposage et du manque de moyens de transport - il est nécessaire de lancer un programme intégré englobant la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles et en même temps l'apport massif d'investissements pour l'irrigation, la formation des agriculteurs à l'utilisation de techniques nouvelles, la formulation de politiques des prix afin d'inciter suffisamment les paysans à produire davantage et finalement la mise en place d'un réseau approprié de transport. Etant donné que bien des pays africains les moins développés souffrent d'insécurité alimentaire chronique, il faut mettre l'accent sur les programmes nationaux, sous-régionaux et régionaux concernant la sécurité alimentaire; la transformation de l'industrie en secteur principal de l'économie nationale pour mettre fin à l'état actuel de sous-développement. L'accent devrait être mis sur l'établissement d'une solide base industrielle étroitement liée à l'agriculture tout en donnant la priorité à la transformation des matières premières produites localement et à la production des intrants indispensables à l'agriculture; e) le développement des moyens de transport et de communication en mettant un accent tout particulier sur le renforcement des capacités locales pour la construction et l'entretien des routes de desserte en vue d'assurer la production et la distribution efficaces des biens et services. Il faut insister tout particulièrement sur la nécessité d'améliorer les services de transit en faveur des pays sans littoral, et les transports multi- modaux. En raison de la situation particulière de ces pays, il est demandé aux pays cités de mettre à leur disposition des facilités en ce qui concerne leur accès à la mer et les aménagements portuaires. Le développement accéléré des moyens de transport et de communication est non seulement un premier pas essentiel vers la réalisation de la coopération et de l'intégration régionales, mais aussi un moyen de désenclaver les pays sans littoral; 106 la mise au point de programmes nationaux d'enseignement et de formation en vue de répondre aux besoins véritables dans les domaines de la production; de la commercialisation intérieure et extérieure et de l'exploitation des produits; la mise en valeur du potentiel énergétique, en particulier les énergies renouvelables, de façon à réduire leur dépendance vis-à-vis des sources extérieures; l'amélioration de leur système de planification pour le développement et l'administration, notamment la collecte, le traitement et la diffusion de données en vue de renforcer la capacité nationale en ce qui concerne la formulation et la mise en oeuvre des plans et des programmes ainsi que pour faciliter l'examen des progrès accomplis aux niveaux régional et international; le renforcement des efforts déployés en vue de réparer les conséquences de la sécheresse et de lutter contre la désertification. Les conditions internationales dans lesquelles les pays africains les moins développés ont dû soutenir leur économie ont été extrêmement difficiles et certainement caractérisées par un certain degré d'exploitation auquel il était difficile de résister. Les pays les moins développés n'obtiennent pas un prix équitable pour leurs produits et ne bénéficient d'aucune protection contre le coût croissant de la technologie et des produits d'importation essentiels, y compris le coût du pétrole. Le Sommet approuve les recommandations suivantes: a) Il conviendrait que les pays développés accroissent sans tarder et dans les proportions appréciables le volume, en valeur réelle, de l'aide publique au développement destinée aux pays africains les moins développés, de façon que ces pays puissent procéder à des changements économiques et sociaux et véritablement progresser au cours des années 80. A cet égard les pays donateurs devraient: s'engager à fournir une assistance financière et technique, automatique et régulière, à chacun des pays africains les moins développés à des conditions très privilégiées; rationaliser les procédures d'octroi de l'aide de façon à réduire les délais dans l'approbation des projets et le versement des fonds; adopter des critères pour la sélection et l'évaluation des projets tenant compte des conditions et des besoins des pays africains les moins développés; s'abstenir d'appliquer des critères non économiques pour décider de l'octroi de l'aide; y) créer un mécanisme chargé de vérifier que les pays donateurs respectent leurs engagements en matière d'aide; 107 effacer toutes les dettes contractées jusqu'à présent par les Etats membres sans discrimination; faire des efforts accrus pour fournir des aides aux pays africains les moins avancés. b) Il conviendrait de créer d'urgence au niveau international des mécanis- mes appropriés, en vue de financer les besoins en pétrole des Etats membres les moins développés, de réduire la charge que ces besoins représentent actuellement pour leur balance des paiements et de leur garantir la sécurité de leurs approvisionnements en pétrole. 276. La prochaine Conférence des Nations Unies sur les pays les moins développés offre à la communauté internationale une occasion sans précédent d'examiner de façon exhaustive et détaillée les traits historiques et géographiques et les facteurs. économiques prédominants des pays les moins développés et de s'engager dans un processus international irréversible dans le sens d'une croissance économique réelle et de la justice. 277. Le Sommet approuve par ailleurs les recommandations suivantes: les programmes par pays envisagés dans le nouveau programme substantiel d'action en faveur des pays les moins développés devraient s'intégrer harmonieusement dans les plans et les programmes de développement existants des pays africains les moins développés et ne devraient pas les démanteler; en prévision dela Conférence des Nations Unies qui se tiendra en 1981, les pays les moins développés devraient être invités non pas à préparer des programmes détaillés pour l'ensemble de la Décennie 19801989, mais plutôt à se concentrer sur les cinq premières années de la Décennie; la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins développés ne devrait pas dégénérer en une occasion où les pays pauvres seraient obli- gés de mendier l'aide dont ils ont besoin. Cela serait contraire à la notion d'interdépendance économique internationale. La Conférence des Nations Unies devrait souligner la nécessité d'adopter, sans plus tarder, des mesures de coopération en vue d'aider les pays les moins développés dans leurs efforts pour parvenir à l'autosuffisance et à une croissance autonome. Les préparatifs et les mesures prises en vue de la présente Conférence devraient tenir compte de la souveraineté des Etats participants. 278. En ce qui concerne le rôle de la CEA au cours de la troisième Décennie des Nations Unies pour le développement dans le cadre de la Stratégie africaine pour les années 80, la CEA, en tant qu'instrument principal de l'Organi- sation des Nations Unies en Afrique, sera chargée, en collaboration avec l'OUA, de promouvoir et d'appliquer des mesures visant à faciliter une action concertée en faveur du développement socio-économique de l'Afrique. En 108 outre, compte tenu de la Stratégie africaine du développement adoptée dans le cadre de la troisième Décennie des Nations Unies pour le développement et du mandat imparti aux commissions économiques régionales par l'Assemblée générale dans ses résolutions 32/197 et 34/206, iI devenait impératif pour la CEA d'apporter tout son appui aux efforts de développement des pays africains les moins développés. De plus, les deux tiers environ des pays les moins développés du monde se trouvaient en Afrique et ils constituaient presque la moitié des membres de la CEA. 279. La CEA a un rôle spécial à jouer au nom des pays africains les moins développés en matière de contrôle, d'examen et d'évaluation de la mise en oeuvre du nouveau Programme d'Action détaillé, conformément à la résolution 5 (iii) du Groupe intergouvernemental de la CNUCED pour les pays les moins développés, Au sujet de la préparation de la prochaine Conférence des Nations Unies sur les pays les moins développés prévue pour 1981, il a été reconnu que la CNUCED détenait le rôle principal en tant qu'organisme mondial des Nations Unies désigné par l'Assemblée générale pour préparer la Conférence. Mais la CEA étant la Commission régionale comptant parmi ses membres les deux tiers des pays les moins développés du monde, la CNUCED devrait collaborer étroitement avec l'OUA et la CEA en vue de la préparation de la Conférence. Tout en reconnaissant que le PNUD, les organismes spécialisés et la CNUCED étaient responsables de la mobilisation des ressources au niveau mondial, la CEA et l'OUA devraient être associées aux diverses consultations entre donateurs et bénéficiaires, y compris les tables rondes envisagées pour l'élaboration des programmes par pays. 280. Etant donné le grand nombre de pays les moins développés se trouvant en Afrique et afin d'assurer de façon efficace la surveillance, l'examen et l'évaluation des activités régionales et internationales pour le compte des pays les moins développés, il a été décidé par la Conférence des Ministres de la CEA d'instituer en tant qu'organe auxiliaire de la Commission une Conférence des Ministres des pays africains les moins développés. Les sessions de cette Conférence devraient se tenir quelques j ours avant la Conférence des Ministres de la CEA. En outre, afin d'accroître la capacité de la CEA d'entreprendre le travail technique continu qui devrait être effectué pour le compte des pays africains les moins développés, il serait nécessaire de renforcer la capacité du secrétariat de la CEA à assumer des responsabilités supplémentaires. En conséquence, un service spécial responsable de problèmes particuliers des pays les moins développés et de la surveillance de la mise à exécution des mesures spéciales en faveur des pays africains les moins avancés devrait être créé au sein du secrétariat de la CEA. 109 Il a été recommandé que la CEA développe ses activités concernant les modèles de projection pour les pays les moins développés, étant donné que des modèles représentaient un instrument efficace pour la programmation et la formulation des politiques. Elle a également recommandé d'inclure dans l'étude annuelle des conditions économiques et sociales en Afrique une section spéciale sur certains pays africains les moins développés, qui comprendrait un examen de la mise en oeuvre des mesures spéciales en faveur des pays africains les moins développés. Il est nécessaire de réviser la classification actuelle des pays les moins avancés à partir d'une étude approfondie de la situation socio-économique de tous les pays concernés. 11 est particulièrement recommandé qu'une étude de la situation socio-économique des pays africains qui ont déjà demandé à être inscrits sur la liste des pays les moins avancés dont Djibouti, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, So Tomé et Principe et Seychelles, soit accélérée afin que tous ces pays soient reconnus comme moins développés. Les trois critères utilisés actuellement pour identifier les pays les moins avancés ne permettent pas de saisir tous les aspects du niveau de développement socio-économique de ces pays et il est recommandé en conséquence de définir d'autres critères socio-économiques pour mieux appréhender les réalités des pays les moins avancés. 110 CHAPITRE XI Energie' La situation énergétique africaine est devenue préoccupante. Le rythme de la consommation d'énergie s'accélère de plus en plus au point de susciter une certaine inquiétude sur l'approvisionnement énergétique futur du continent. Le renchérissement continu des prix des hydrocarbures a eu des incidences graves sur les économies des pays africains. En ce qui concerne la région africaine, les principaux problèmes touchent les points suivants: - l'absence dans la plupart des pays d'une politique énergétique, de programmes de développement énergétique à court, moyen et long termes; - le manque d'intégration des activités énergétiques aux efforts nationaux globaux pour les plans de développement; - la nécessité de dresser un bilan exhaustif de toutes les ressources énergétiques, de leur potentialité, de leurs possibilités de développement et d'utilisation et des besoins énergétiques, y compris les équipements adéquats; - l'urgence d'un inventaire des ressources humaines disponibles en Afrique et nécessaires dans le domaine énergétique; - la nécessité d'entreprendre des actions communes entre les pays africains pour le développement et l'utilisation des ressources énergétiques existantes en Afrique. Ce qui pose comme préalable l'initiation et le développement d'une coopération énergétique aux niveaux sousrégional et régional; - la pénurie de moyens financiers pour réaliser les projets de développement énergétique; - la nécessité d'intensifier l'exploration des ressources en hydrocarbures et en charbon notamment dans les régions qui n'en ont pas fait l'objet jusqu'à présent; La Conférence a noté les réserves formulées par l'Algérie, le Gabon et le Nigéria. 111 - l'opportunité d'accroître l'utilisation des hydrocarbures pour les besoins pétrochimiques et les transports, au lieu de les employer comme sources pour la production d'électricité; - les difficultés qui existent en Afrique dans le transport de l'énergie, le manque de standardisation dans le domaine de l'électricité, la pénurie des cadres qualifiés (scientifiques - techniques - de gestion) et les prix élevés que les gouvernements africains sont obligés de payer pour l'importation de l'énergie et de l'équipement; - l'absence d'un cadre adéquat de concertation et de coordination qui a rendu difficile l'application des recommandations adoptées dans le domaine de l'énergie par les réunions précédentes. Ces divers points soulignent l'urgence du problème de l'énergie et la nécessité de lui trouver des solutions adéquates à court, à moyen et à long termes. Ces solutions pourraient être définies dans le cadre des pbjectifs suivants: - accroître rapidement et dans des proportions croissantes la disponibilité des ressources énergétiques en Afrique pour assurer un développement endogène et auto-entretenu; - diversifier les sources d'énergie; - trouver une solution urgente au problème de l'approvisionnement en hydrocarbures afin d'éviter que les pays africains les plus démunis ne voient leur existence en tant qu'Etat souverain menacée; - assurer aux zones rurales de meilleures conditions de vie grâce à une meilleure utilisation des ressources énergétiques et en visant l'autosuffisance alimentaire. En fonction de ces objectifs, on peut dégager les priorités suivantes, dans les domaines ci-après: - mise en valeur et utilisation des combustibles fossiles (hydrocarbures, charbons, lignite et tourbe); - intensification de la mise en valeur des ressources hydro-électriques du continent; - mise en valeur des sources nouvelles et renouvelables d'énergie (énergies solaire, éolienne, géothermique et énergies contenues dans la biomasse et autres); - utilisation de l'énergie nucléaire. Une volonté politique capable de promouvoir une véritable coopération et une solidarité agissante devra être affirmée. C'est dans cet esprit que le plan d'action suivant est proposé. 112 a) A court terme 289. Approvisionnement des pays africains en hydrocarbures - Tout doit être mis en oeuvre pour assurer l'approvisionnement stable et garanti des pays africains en hydrocarbures. - Des dispositions doivent également être prises pour que les pays africains producteurs de pétrole intensifient leur aide aux autres pays africains, dans la mesure du possible, par la formation de cadres et techniciens du pétrole et pour la prospection et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures. - Il est également recommandé de mettre à la disposition des Etats membres qui le désirent des experts africains, conformément à la Convention Interafricaine de 1975 de l'OUA établissant le Programme de Coopération Technique en Afrique. - S'agissant du prix des hydrocarbures, et pour marquer la solidarité africaine, diverses modalités peuvent être retenues pour en alléger les effets notamment sur la balance des paiements: établissement de tarifs préférentiels, création d'une caisse de compensation alimentée par des contributions africaines, et éventuellement des contributions exté- rieures, dont le Fonds de l'OPEP prévu pour compenser partiellement les déficits des balances de paiements et financer des projets de développement. - Il convient de relever qu'il existe des problèmes en rapport avec l'absence d'infrastructures pour le stockage et la distribution ainsi qu'avec l'existence d'intermédiaires et la pénurie des cadres techniques. Pour éviter les risques de détournement, les négociations doivent se faire directement entre pays producteurs et pays importateurs. - Pour pallier les difficultés nées des transactions monétaires, on peut envisager que pour les pays importateurs la possibilité d'utiliser leur monnaie locale pour les paiements ou d'utiliser le système de troc soit étudiée'. b) A moyen et long ternies 290. Combustibles fossiles Des efforts dans ce domaine devraient inclure: - Intensification des explorations géologiques et géophysiques dans les pays non producteurs. - Evaluation des ressources connues d'hydrocarbures et de leur potentiel. 1 La Conférence a noté les réserves formulées par l'Algérie, le Gabon et le Nigéria. 113 - Exploration des hydrocarbures au large des côtes. - Mise en valeur des zones connues pour leur richesse en charbon et exploration de nouvelles zones dont les conditions géologiques sont similaires. - Evaluation des réserves en charbon et intégration de l'emploi du charbon dans le plan national concernant l'énergie. - Création d'un mécanisme pour la coordination des activités et l'établissement des politiques concernant le développement national et l'utilisation des hydrocarbures. - Création d'instituts de formation et de recherche dans le domaine de l'exploration, de l'exploitation et de l'utilisation des combustibles fossiles. 291. Mise en valeur des ressources hydro-électriques Les mesures à prendre dans ce domaine devraient comprendre: - Inventaire des ressources hydro-électriques de tous les pays africains, en tenant compte de divers aspects: production d'électricité, irrigation, pêche, navigation, etc. - Etude des centrales hydro-électriques que l'on pourrait construire et établissement de plans généraux pour des bassins fluviaux tout entiers, en vue d'une exploitation optimale des ressources, qui doit comprendre l'électrification des régions rurales. - Etablissement de petits projets économiques intéressants de centrales hydro-électriques de faible puissance dans les régions rurales. - Nécessité entre pays africains voisins d'exploiter en commun les ouvrages hydrauliques, en tenant compte de certains paramètres généralement négligés: préservation de l'environnement, problèmes sanitaires, réinstallation des populations déplacées. - Evaluation des besoins à satisfaire eu égard aux investissements importants à consentir. Pour le transport de l'énergie électrique sur de longues distances, il faudra penser pour l'avenir aux possibilités offertes par les lignes en courant continu. - Etude de l'internationalisation (statuts) des ouvrages dans le but d'assurer la sécurité dans l'alimentation en énergie électrique. - Dans la recherche de financement, donner aux projets un caractère sous-régional et éventuellement régional, pour mieux profiter de la priorité souvent accordée aux entreprises présentant ce caractère. - Dans la recherche de solutions aux problèmes énergétiques, donner la priorité aux sites à grande potentialité hydro-électrique comme Inga en raison de leurs immenses possibilités permettant d'envisager l'interconnexion des réseaux d'un grand nombre de pays africains. 114 - Création de conseils nationaux pour l'électrification des régions rurales. - Progrès sur la voie de la normalisation du matériel d'alimentation électrique et intensification de l'interconnexion des réseaux (y compris la réduction du nombre de voltages actuels). - Fabrication de matériel électrique adapté aux besoins des pays africains pour lequel on utilisera des matières premières locales. Mise en valeur des sources nouvelles et renouvelables d'énergie Dans ce domaine, les mesures suivantes sont proposées: - Intensification de l'exploration géothermique à l'aide des méthodes modernes d'exploration. - Poursuite des recherches scientifiques et technologiques en vue de l'application à l'industrie des ressources géothermiques comme source d'électricité pour le chauffage, la cuisine, l'extraction des minéraux et la production de l'eau et de la vapeur. - Création d'installations pilotes pour la production d'énergie géothermique. - Etudes de la possibilité et de la faisabilité d'utiliser les lames de fond et l'énergie thermique des océans, y compris la recherche sur les techniques à employer pour ces formes d'énergie. - Intensification des recherches relatives à la transformation de l'énergie solaire en énergie mécanique ou électrique; étude des possibilités des dispositifs de chauffage solaire et de distillation solaire des eaux salées; création et mise au point d'instruments pour mesurer la radiati6n solaire et construction de stations modernes. - Création d'un mécanisme sous-régional et régional pour la coopération et la coordination des activités concernant l'énergie solaire en Afrique. Utilisation de l'énergie nucléaire Les actions dans ce domaine comprennent: - Les pays producteurs de combustibles nucléaires devront penser à la préservation de leurs ressources pour l'avenir. - Il convient de former les cadres techniques nécessaires et de promouvoir la recherche, en vue de bien suivre l'évolution de la technique dans ce domaine, et d'être à même de faire le choix approprié, le moment venu. - Il convient d'envisager pour l'avenir l'utilisation de l'uranium produit en Afrique comme source d'énergie pour la construction de centrales nucléaires dans le cadre de projets communs à des pays voisins, à cause de la taille des filières susceptibles d'être disponibles. 115 Modalités de mise en oeuvre 294. En vue de la mise en oeuvre rapide et efficace du plan d'action proposé, les recommandations suivantes ont été approuvées: j) La création de toute urgence d'une Commission africaine de l'énergie' chargée: de coordonner toutes les activités entreprises dans le domaine de l'énergie en Afrique; d'aider les Etats africains à formuler et à coordonner des politiques et des programmes de l'énergie et de servir de centre de collecte des données et de diffusion des renseignements se rapportant à l'énergie sur le continent; de favoriser l'établissement de toute urgence d'un inventaire exhaustif de toutes les ressources en énergie du Continent; de favoriser l'établissement d'un organisme africain de l'énergie nucléaire en vue de suivre le progrès de la technologie nucléaire, de formuler et d'harmoniser les programmes d'exploitation de l'énergie nucléaire en Afrique et d'assurer la formation de la main-d'oeuvre dans le domaine nucléaire; de promouvoir la création d'un centre régional de l'énergie géothermique, chargé d'aider les pays africains à explorer et à exploiter leurs ressources géothermiques; de constituer un cadre approprié à la mise en oeuvre des recommandations faites à des réunions antérieures dans le domaine de l'énergie. L'établissement éventuel d'un Fonds africain pour le développement de l'énergie qui servirait expressément à financer l'exécution de projets énergétiques en Afrique. La création immédiate d'un Centre régional de l'énergie solaire dont les objectifs sont définis dans l'acte constitutif déjà approuvé par la Cinquième Conférence des Ministres de la CEA qui s'est tenue à Rabat en mars 1979. A ce sujet il est urgent d'inviter tous les Etats membres à accélérer la signature dudit acte constitutif en vue de rendre le Centre oférationnel dans les meilleurs délais. Les ressources renouvelables d'énergie telles que l'énergie solaire, l'énergie éolienne, la biomasse et la géothermie devraient recevoir une attention particulière et les activités de recherche et de développement dans ces domaines devraient être intensifiées. y) Une attention particulière devrait être accordée aux problèmes de la réforestation à la suite de l'utilisation intensive du bois de chauffe et du charbon de bois comme principale source d'énergie. La Conférence a noté la réserve formulée par le Nigéria. 116 L'utilisation de ressources hydro-électriques devrait obtenir la plus haute priorité en particulier par le développement de petites unités de production hydro-électriques. Les possibilités nationales de contrôle et de gestion des activités relatives aux hydrocarbures devraient être renforcées. Les pays africains devraient entreprendre une action commune de développement et d'utilisation des ressources énergétiques disponibles sur le continent par la coopération et la solidarité en vue d'assurer leur développement économique et leur survie. Une priorité devrait être accordée à la mise en oeuvre rapide des recommandations et résolutions déjà adoptées sur les problèmes de l'énergie. L'Angola a fait des réserves concernant ce chapitre. 117 CHAPITRE XII Femmes et développement La Deuxième Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement a pris note du Rapport de la 2 Conférence régionale africaine sur les femmes et le développement ainsi que des stratégies proposées. Il est reconnu l'importance d'accorder une attention particulière à l'aspect féminin dans l'analyse de la situation et aux mesures à entreprendre au titre de chacun des secteurs (Industrie, Agriculture, Commerce, etc.) précédemment examinée. Car l'action à entreprendre pour répondre aux préoccupations des femmes africaines ne doit pas être une action marginale séparée de la problématique du développement global. Aussi, les programmes féminins entrepris aux niveaux national, sousrégional et continental doivent-ils être diffusés le plus largement possible. Il a été souligné que les activités entreprises au cours de la première moitié de la Décennie de la femme ont été insuffisantes malgré les efforts fournis dans la région. Il a été admis que les stratégies relatives aux femmes devraient porter sur les domaines suivants: l'agriculture et la nutrition, l'artisanat et les petites industries, l'emploi, l'éducation et la formation, les sciences et la technologie, le commerce, les ressources naturelles notamment l'eau, l'énergie, la santé et la vie familiale, les mass média, la création de mécanismes nationaux et sousrégionaux pour l'intégration des femmes dans le développement. Des mesures devront être prises pour intégrer les femmes au plus haut niveau de la prise de décisions administratives. Les Etats membres doivent accorder une attention particulière et un soutien efficace à l'organisation panafricaine des femmes et veiller à ce que cette organisation puisse assumer pleinement son rôle. A cet effet, le Secrétaire Général de l'OUA, en collaboration avec la CEA et d'autres instances compétentes, devra apporter l'appui nécessaire à l'OPF pour la réalisation de son programme d'action. 119 Des mesures devront être prises aussi pour alléger les tâches des femmes rurales dans les travaux domestiques, et assurer des services d'assistance aux femmes travailleuses. Considérant le très grand nombre de secteurs à couvrir, les domaines suivants ont été retenus pour la période 1980-1985: Mécanismes organisationnels En vue de rendre les mécanismes nationaux fonctionnels, il est nécessaire que les Etats membres fournissent des ressources et du personnel technique adéquats. L'expérience acquise permet de dire que la diversité des structures socio-politiques et économiques des pays membres requiert une formule moins rigide quant à la création de ces dispositifs. Ces dispositifs devraient être considérés comme corrects à partir du moment où les organisations créées pour répondre aux besoins des femmes sont fonctionnelles, compétentes sur le plan technique et qu'elles atteignent les femmes rurales. Une stratégie qui devrait compléter l'efficacité des dispositifs créés consiste en la promotion d'unités de femmes dans les ministères et les commissions de la planification, ce, afin d'alimenter et de confronter les plans de développement nationaux avec des données sur les femmes, ainsi que d'intégrer un plan d'action dans les stratégies nationales. Au cours de la deuxième moitié de la Décennie, l'OUA et la CEA se préoccuperont tout particulièrement de la création ou du renforcement de ces unités de femmes, en collaboration avec les Etats membres. La stratégie pour 1980-1985 entraînera le renforcement du Programme de chaque MULPOC en faveur de la femme et en fournissant du personnel et des ressources pour leurs projets. Une grande priorité sera donnée à l'encouragement des facultés de recherche. II faudrait renforcer leur rôle de coordonnateurs des programmes des femmes de façon qu'ils deviennent les principaux agents de liaison entre les Etats membres des sous-régions et le CARFF. La stratégie du CARFF doit inclure la mise sur pied d'une division distincte de la CEA pour la femme. Le Centre s'efforcera d'employer les instituts de recherche et de formation en place dans la région, en tant qu'instru- ments de réalisation de ses programmes. L'OUA et la CEA fourniront une assistance tant a) dans l'aménagement des programmes des institutions s'orientant vers les femmes que b) dans l'introduction de programmes qui répondent aux besoins spécifiques des femmes, tels que la planification du développement et la promotion d'agents intermédiaires. Parmi les institutions concernées figurent l'IPD, I'ENDA, le CAFRAD, 1'Arusha Management Institute ainsi que le Centre d'études pour les familles africaines. Puisque la collecte des données reste toujours un instrument important de la planification, l'OUA, le CARFF/CEA coopéreront et coordonneront leurs activités avec le Centre pour le développement social et les affaires humanitaires, ainsi qu'avec l'Institut international de formation et de recherche pour les femmes. 120 Education et formation 308. Implications dans la planification et dans les politiques Tous les projets en vue d'élargir et de diversifier l'éducation et la formation des femmes et des filles doivent être planifiés et exécutés dans le contexte d'une planification nationale globale pour répondre aux besoins en main-d'oeuvre. Les politiques et programmes nationaux d'éducation doivent bien prendre connaissance des objectifs en matière d'économie nationale et d'emploi, afin d'offrir une éducation et une formation qui équiperaient les femmes en vue de leur participation efficace à la vie économique. Il faudrait tenir compte du nouvel ordre culturel international lors de l'élaboration des programmes nationaux d'enseignement et de formation. 309. Education scolaire On devrait faire des efforts particuliers pour s'assurer que les filles à même d'atteindre des niveaux plus élevés d'éducation ou de formation spécialisées reçoivent une éducation et une formation convenant à leurs aptitudes, et ce, en offrant des bourses de longue durée à celles dont les parents ne peuvent faire face aux frais. On devrait incorporer dans les programmes scolaires des garçons et des filles des matières particulières comme la nutrition, la législation des familles et l'éducation sexuelle. Dans le cadre de la lutte contre la délinquance juvénile, il faudrait étendre les activités extrascolaires (amélioration des terrains de jeux, des ciné-clubs, etc.), et il faudrait accorder aux activités manuelles et culturelles la place qui leur revient dans la formation intellectuelle en vue de développer le sens esthétique et le sens du travail bien fait. 310. Alphabétisation Puisque l'analphabétisme parmi les femmes constitue les entraves principales à leur participation à la vie économique de l'Afrique, on devrait adopter des programmes dynamiques en vue d'éliminer l'analphabé- tisme et on devrait décider des dates auxquelles cet objectif serait atteint. Au cours des campagnes contre l'analphabétisme, on devrait mettre l'accent sur une instruction élémentaire et sur des notions d'arithmétique, lesquelles soient fonctionnelles, ainsi que sur l'enseignement de matières qui présentent un intérêt spécial pour la communauté. En application de la Charte Culturelle d'Alger, il faudrait mettre au point des programmes fonctionnels d'alphabétisation dans les langues nationales. A cet égard, il faudrait faire appel à l'UNESCO en vue 121 d'obtenir du matériel pédagogique pour les institutions nationales, qui soit adapté aux langues d'enseignement nationales. d) Il faudrait faire en sorte que des postes radio à transistors et des documentations peu onéreux et gradués dans leurs niveaux soient dispo- nibles. Les programmes de radio et de télévision devraient aussi comprendre plus d'émissions sur l'éducation civique et politique des femmes. 311. Education des adultes Les programmes d'enseignement pour adultes devraient être orientés vers une meilleure prise de conscience des femmes au sujet de ce monde nouveau de la science et de la technologie ainsi qu'à leur pleine participation à ce domaine. On devrait encourager les femmes, par le biais des programmes d'éducation pour adultes, à prendre part aux activités des syndicats et à être informées de leurs responsabilités civiques. On devrait faire en sorte que des services adéquats s oient disponibles dans la communauté afin de permettre aux femmes de poursuivre leur éducation avec la possibilité de suivre des cours dans les domaines de la nutrition et de la santé familiale. 312. Formation On devrait augmenter le nombre et la variété des institutions pour femmes, en tenant compte des différences de niveau d'éducation des fem- mes qui n'ont pas du tout d'éducation, des possibilités existantes d'emploi, ainsi que des possibilités futures d'emploi dans le contexte de la croissance industrielle et de l'avancement technologique. On devrait encourager la formation professionnelle, et lui accorder de la valeur. On devrait former les agents de vulgarisation de l'agriculture, les travailleurs sociaux, les agents du développement communautaire et tous les autres agents ruraux dans l'optique des besoins des femmes rurales. On devrait insister sur la formation des instructeurs, et faire en sorte qu'elle soit prioritaire, d'accès égal pour les filles et les garçons à quelque niveau que ce soit, et qu'elle s'attache particulièrement à la technologie agricole appropriée. On devrait offrir aux femmes une formation dans le domaine de la promotion, de la gestion et de l'administration des coopératives. 313. Formation pour des emplois dans les secteurs traditionnels et modernes de l'entreprise, du commerce, de l'industrie et de l'artisanat a) On devrait fournir aux femmes qui travaillent déjà des possibilités de formation au cours d'emploi, afin de les préparer à des postes de super- 122 vision et de gestion. Les chambres de commerce et de l'industrie devraient participer à cette multiplication des possibilités. Les femmes devraient être formées à tous les aspects du fonctionnement des petites industries, des méthodes commerciales, de la commercialisation et des coopératives grâce à l'organisation de conférences, de séminaires et de cours en vue d'échanger des opinions sur les expériences vécues dans les différents pays. Il faudrait encourager la méthode de l'apprentissage dans le domaine de la formation artisanale. 314. Formation des femmes à leurs rôles multiples Les institutions de formation professionnelle devraient aménager leurs programmes et horaires en fonction des rôles multiples des femmes en tant qu'épouses, mères, citoyennes et travailleuses; Organisation de programmes de formation de cadres de direction et cadres d'internat à l'intention des femmes, lesquelles doivent être encouragées à jouer un rôle actif dans les activités villageoises. Emploi 315. Dans les zones rurales. - Les gouvernements africains commencent à prendre conscience des rôles économiques joués par les femmes des zones rurales, et ils prennent actuellement des mesures pour améliorer cette contribution des femmes. Néanmoins, la situation des femmes rurales ne semble pas s'être beaucoup améliorée depuis 1975. Il est impossible, à cause des difficultés d'accès dans les zones rurales, que l'information et la formation atteignent beaucoup de femmes rurales: l'absence de transports et de marchés sûrs pour écouler le produit de leur ferme et les produits artisanaux a tendance à faire diminuer leur productivité. Les stratégies suivantes sont suggérées. 316. Le plan alimentaire régional pour l'Afrique met l'accent sur les rôles importants que les femmes peuvent jouer dans la promotion d'aliments de substitution nutritionnelle. Afin de renforcer les recommandations du plan d'action concernant le travail des femmes en zone rurale, les stratégies suivantes sont proposées conjointement avec le plan régional alimentaire: - A partir d'une recherche ininterrompue, promouvoir la reconnaissance et la documentation sur la contribution des femmes à l'agriculture en tant qu'activité productive contribuant au produit national brut, particulièrement en termes de vivres. - Reconnaître dans les plans nationaux que les femmes sont des instruments vitaux pour résoudre la crise alimentaire, et prendre les dispositions nécessaires pour mettre en valeur les compétences des femmes et réduire leurs tâches. 123 - Grâce à un choix de technologies appropriées, rendre le travail des femmes plus productif et moins onéreux, améliorer les techniques traditionnelles de conservation et de stockage des produits alimentaires. - Elaborer des programmes appropriés de formation afin de familiariser les femmes à des technologies nouvelles et à des technologies améliorées convenant à leur situation et à leurs ressources. - Accorder une attention prioritaire à l'emploi dans les zones rurales en vue de retenir les jeunes femmes qui, pour échapper à la vie morne et pénible de la campagne, vont en ville chercher l'aventure, grossissant ainsi les rangs des chômeurs. Il faudrait accorder une attention particulière à l'expansion des coopératives de femmes, surtout les coopératives agricoles qui s'occupent de la vente, des travaux et de la production. II conviendrait de former un plus grand nombre de vulgarisatrices. Les zones urbaines. - Les femmes qui travaillent dans les zones urbaines occupent soit des emplois indépendants dans le commerce ou dans des petites entreprises, soit encore des emplois rémunérés. Malgré les lois et les articles des constitutions soutenant le contraire, beaucoup d'employeurs continuent à préférer les hommes aux femmes dans certains secteurs et à certaines catégories d'emplois où les décisions sont prises. On pourrait augmenter les emplois indépendants pour les femmes par un système de garanties ou de prêts permettant de monter de petites et moyennes entreprises dans les zones rurales et urbaines. Les stratégies suivantes sont suggérées: Assurer une éducation et une formation adéquates. Assurer des facilités de crédit et des fonds pour acheter des semences, permettant ainsi aux femmes d'avoir un emploi indépendant. Campagne en vue d'un changement dans les mentalités et dans les coutumes ayant trait aux femmes et à l'emploi. Accorder les indemnités de maternité de façon à donner aux femmes et aux filles les mêmes chances. Engagement des gouvernements aux niveaux de la planification afin d'améliorer la collaboration des femmes dans le domaine de l'emploi, ce en incluant dans tous les plans nationaux des mesures pour favoriser l'emploi des femmes. Il convient d'améliorer les dispositions de la législation actuelle du travail portant sur les femmes qui travaillent dans les zones rurales et urbaines. - Il faudrait charger les syndicats d'assurer la formation de jeunes femmes travailleuses. 124 - L'Etat devrait élaborer une législation du travail et un code social adaptés à la situation de l'Afrique et garantir qu'ils soient appliqués. 3l9 Les cours de formation en cours d'emploi et de perfectionnement organisés par les employeurs devraient tenir compte des responsabilités familiales des femmes et il faudrait donc prendre des dispositions à ce sujet. Communications et mass média 320. A ce propos, le plan d'action (régional et mondial) rete un guide utile en vue d'opérer une sélection constructive des priorités, ce en accord avec les réalités des plans et des budgets nationaux. Outre les plans, on devrait, au cours des années 80, accorder une attention particulière aux domaines suivants: Formation des femmes à des carrières dans le journalisme, et formation spéciale des journalistes dans des problèmes concernant particulièrement les femmes. Augmenter les possibilités d'accès des femmes aux média. e) Etablissement de réseaux sous-régionaux et régionaux en vue d'échan- ges de renseignements entre les femmes et les organes gouvernementaux. Analyse des moyens de communications traditionnels et développement de ce thème à partir d'une exploitation systématique, ainsi que l'adaptation de ces média dans la promotion de l'intégration des femmes au processus de développement. Etablissement d'échanges d'expériences plus systématiques entre les Etats membres. Santé, nutrition et vie de famille 321. Pour l'avenir, on propose les mesures ci-après: Encourager la recherche sur la médecine traditionnelle et promouvoir cette dernière de façon à réduire la dépendance en médicaments importés de l'étranger et prendre des mesures pour éviter l'importation massive de médicaments dangereux en assurant la promotion de la fabrication locale des produits pharmaceutiques requis. Améliorer la formation aux médecines traditionnelles et celle des agents de la santé familiale. On devrait opérer le recrutement et la formation au niveau du village afin de préparer des villageois à fournir des soins essentiels à leurs communautés en tant qu'agents de la santé. 125 Renforcement des centres pour la formation du personnel de la santé et pour la recherche, accorder de l'attention aux techniques d'organisation pour dispenser des soins de santé primaires. Renforcer les centres de santé maternelle et infantile en les dotant d'un personnel qualifié plus nombreux et de moyens matériels accrus, de façon à faire le meilleur usage des produits locaux. Il faudrait créer des centres nationaux pour les handicapés physiques de façon à assurer leur réinsertion sociale. Encourager l'analyse et les échanges d'expériences par pays grâce à des études de cas analytiques portant sur les domaines suivants: - approches et modèles ayant eu de bons résultats; - méthodes et techniques pour obtenir la participation active des communautés; - méthodes pour identifier, former et apprécier les agents de la santé communautaire. Mettre en valeur des technologies pour l'approvisionnement suffisant en eau salubre. Encourager autant les hommes que les femmes à s'intéresser à de meilleures méthodes de production alimentaire afin d'améliorer la situation nutritionnelle de la communauté. Créer des facilités de soins appropriées pour les enfants d'âge préscolaire, lesquels seraient encadrés par un personnel ayant reçu une bonne formation et y inclure un programme systématique de formation pour les travailleurs des garderies. Recherche, collecte et analyse des données Les domaines d'études identifiés dans le Plan d'Action sont toujours valables, particulièrement parce que des recensements et des études au niveau national ont été entrepris depuis 1975. Avant qu'on recommence à en faire, il est important de souligner aux directeurs nationaux des statistiques l'importance de faire des analyses par sexe afin d'identifier les secteurs propres à une action touchant les femmes, et tout particulièrement dans les domaines du sous-thème sur l'emploi, la santé et l'éducation. Dans le passé, l'absence de telles analyses par sexe a empêché l'identification des besoins spécifiques aux femmes. On devrait effectuer plus de recherches sur les femmes en tant que productrices d'aliments, sur les façons culturelles qu'elles utilisent et les moyens de les améliorer, sur les femmes pauvres (citadines et rurales) qui ont des rôles multiples à jouer, ainsi que sur les femmes en tant que chefs de ménages, et ce à la lumière des nouveaux accents qui ont été mis sur le développe- 126 ment depuis 1975, et tout particulièrement dans les domaines de la réfrme agraire et du développement rural, aussi bien que dans celui du développement par alternance et du nouvel ordre économique international. Des recherches sont requises dans les domaines suivants: - les méthodes propres à promouvoir l'initiative personnelle dans les zones rurales et urbaines; - la recherche en matière de collecte des données en agriculture, dans les petites entreprises, etc.; - les méthodes de conservation et de stockage; - les études de projets de développement intégré en vue d'assurer une meilleure exploitation des parcelles familiales. 324. Afin d'exécuter les activités formulées par le Plan, pour le reste de la Décennie, d'appliquer les stratégies énoncées ci-dessous: Coopération entre les institutions de recherche en place, les organisations non gouvernementales spécialisées (telle que l'Association africaine de femmes pour la recherche sur le développement), les agences internationales et le CARFF, en vue de favoriser les buts communs de recherche. Création et promotion d'organes de recherches dans les dispositifs nationaux, et surtout en s'assurant de leurs capacités techniques afin d'entreprendre des recherches alignées sur les priorités nationales. Encourager la collecte de bibliographies annotées et la dissémination des résultats des recherches et de leur conversion dans des programmes, en promouvant des réseaux d'information à l'échelon régional, intensifier le rôle du CARFF en tant que centre d'échange d'informations sur les femmes et le développement de la région, et création de mécanismes efficaces pour permettre l'échange d'informations entre la Commission régionale pour l'intégration des femmes au processus de développement et les Comités sous-régionaux en la matière des MULPOCs et des Etats membres. Favoriser la recherche sur les changements d'attitude en vue de la pleine participation des femmes dans tous les secteurs de la société, et diffuser les résultats de cette recherche grâce, entre autres, à la création de petites unités de communication et d'information dans les institutions engagées dans cette recherche. On devrait mettre l'accent sur l'échange d'informations à propos des changements économiques et de leurs répercussions sur les femmes; on devrait insister aussi sur les mesures à prendre pour surmonter leurs conséquences négatives, cela en accord avec les thèmes du nouvel ordre économique international. 127 Mesures législatives et administratives 325. Les stratégies doivent donc à l'avenir être dirigées vers: La création d'organes adéquats qui seraient responsables du contrôle et de l'étude de l'exécution des clauses des lois stipulant l'égalité de traitement entre hommes et femmes. Toute contravention devrait être punissable. L'uniformisation des divers systèmes juridiques régissant le mariage, les relations personnelles dans la famille et l'héritage, afin d'éliminer les contradictions et les incohérences. Une des raisons pour lesquelles les femmes n'osent pas faire valoir leurs droits est la peur des complications et des dépenses entraînées. On devrait créer, dans les zones urbaines et rurales pauvres, des centres d'assistance légale dont le personnel serait composé de juristes adhé- rant au principe de l'égalité entre les sexes. L'assistance juridique devrait y être gratuite et on devrait y proposer des discussions. Les femmes devraient y être informées de leurs droits. La réorientation des agents de l'ordre sur la nécessité de faire appliquer les dispositions concernant l'ordre de traitement pour les femmes. La publication de documents sur les droits et les devoirs des hommes et des femmes dans la société en tant que maris et femmes ainsi que de leurs droits de père et de mère à la maison. Ceci devrait être fait tant par le biais de campagnes des média, que par une large circulation de brochures ayant trait à ces problèmes. Les femmes et les filles devraient être plus conscientes que les hommes des désavantages apportés par des institutions telles que la polygamie et la somme d'argent à verser pour acheter la mariée, ainsi qu'elles devraient se rendre compte que ces pratiques diminuent le statut du mariage; aussi doivent-elles reconnaître qu'elles doivent entreprendre des démarches pour abolir les vieilles coutumes, traditions et préjudices qui tendent à leur donner une position inférieure au sein de la famille Les organisations de femmes doivent alors accorder une priorité aux forums de discussions ainsi qu'aux autres techniques d'éducation et de communications de masse, ce, afin d'éduquer l'opinion publique sur les valeurs des femmes en tant qu'êtres humains. On devrait accorder une attention spéciale à la situation légale des femmes dans l'apartheid, en prévoyant, entre autres, des fonds de défense légale. Les pays qui ne l'ont encore fait devraient promulguer un code de la famille. Les femmes devraient participer au processus d'élaboration des lois de façon à garantir que la législation soit mieux adaptée aux réalités. 128 CHAPITRE XIIi Planification du développement, statistiques et population Planification Ce qui est le plus souvent absent de ces plans, c'est la partie relative à la mise en oeuvre, partie qui porte d'habitude sur les besoins en main-d'oeuvre, les besoins techniques, les incidences financières plus clairement définies, un calendrier d'exécution, un système de surveillance continue et l'harmonisation avec les plans de développement économique des pays voisins tout comme aux niveaux sous-régional et régional. L'absence d'un tel plan de mise en oeuvre a fait que les plans de développement économique de la plupart des pays africains ne se trouvent pas seulement à la merci des changements politiques et économiques du monde, mais qu'ils ne peuvent pas être réalisés. La réussite de l'élaboration et de l'exécution d'un plan de développement économique dépend, dans une large mesure, de la mobilisation de toutes les compétences techniques nationales. Une infrastructure institutionnelle nationale de développement économique doit, par conséquent, être solidement construite pour servir de cadre approprié à la mobilisation de l'ensemble de la population, de l'expertise technique en particulier, pour tous les domaines des activités de développement économique. En fonction des priorités nationales, des ministères, délégations, directions, organisations, commissions techniques et associations professionnelles compétents doivent être créés au sein de cette infrastructure institutionnelle de développement économique. Compte tenu de ce qui piécède, le plan d'action suivant est adopté: a) Les Etats membres doivent élaborer des plans nationaux de développement économique en tenant compte des priorités et objectifs des plans de développement économiques nationaux à court, moyen et long termes, bien définis et en accord avec les plans de développement économiques aux niveaux sous-régional, régional et continental. 129 La préparation de plans de développement doit également être fondée sur des plans sectoriels et l'accent doit être mis sur le développement national et collectif, autonome et auto-entretenu ainsi que sur la maind'oeuvre, la technologie, la planification financière qui doit être bien définie dans une période de temps bien définie. Les dispositions institutionnelles pour la mise en oeuvre, l'évaluation et la surveillance continues du plan, aux niveaux global et sectoriel, doivent être clairement définies pour qu'il y ait une coordination appropriée et pour éviter un dédoublement des efforts et double emploi des ressources. A cet égard, il convient de mettre l'accent sur les données et renseignements statistiques concernant la population et les ressources naturelles comme base de l'élaboration de la politique et la planification effectives. Planification Les piètres résultats obtenus par l'Afrique au cours des années 70 et les sombres perspectives d'avenir pour les années 80 si les anciennes politiques et orientations étaient maintenues sont causes d'une grave inquiétude. C'est pourquoi le scénario planifié proposé par le Secrétariat de la CEA pour l'Afri- que pour les années 80 et qui est conforme à la résolution 332 (XIV) de la 5 réunion du Conseil des Ministres/Quatorzième Session de la Commission et adoptée par la Conférence des Chefs d'Etat lors de sa dernière réunion à Monrovia en 1979 est un scénario consistant qui incite à l'action. Selon le scénario prévu, l'Afrique en développement connaîtra une croissance d'environ 7% par an au cours des années 1980. Les principaux pays exportateurs de pétrole dont le PIB représente 40% du PIB total de l'Afrique viennent de connaître selon les prévisions une croissance de 8% environ tandis que les pays non producteurs de pétrole connaîtront une croissance d'environ 6% par an au cours de la même période. La croissance globale a d'autres objectifs importants de développement sectoriel et diverses implications en matière de politique. La production agricole devrait augmenter de 4% par an tandis que l'industrie devra connaître un taux de croissance de 9,5% par an pendant la période 1980/90. Les exportations devront également accuser une croissance réelle d'environ 7% par an tandis que les importations devront être maintenues à des taux de croissance inférieurs à 8% par an, ce qui entraîne une réduction à moins de 1,2% du taux d'élasticité des importations. Il est nécessaire de mettre en pratique au cours des années 1980 le concept de l'autonomie collective aux niveaux sous-régional et régional surtout en ce qui concerne l'autosuffisance alimentaire, le commerce, l'industrie et le financement du développement. Tous les efforts devraient être déployés pour promouvoir la coopération régionale et l'intégration physique par la mise en oeuvre rapide de la décennie des transports et communications des 130 Nations Unies pour l'Afrique, en particulier pour les Etats membres sans littoral ou insulaires. Pour les années 1980, l'accent devra être mis sur le développement de l'agriculture et les agro-industriels, le développement des infrastructures socio-économiques, la coopération, l'élimination de la pauvreté des masses, le chômage, le sous-emploi et la satisfaction des besoins fondamentaux. Les Etats membres devraient accorder une grande priorité à l'étude complète et approfondie de leur potentiel en ressources naturelles spécialement en ce qui concerne l'agriculture, l'exploitation minière, l'énergie, l'eau et l'environnement. Dans le domaine de l'agriculture, il est demandé aux Etats membres individuellement d'élaborer des plans alimentaires pour faciliter la réalisation de l'autosuffisance en ce qui concerne la production alimentaire. Les efforts devront être orientés vers la réforme agraire, la mécanisation adéquate, l'établissement des prix avantageux pour les produits agricoles, l'installation des facilités adéquates de stockage, la distribution et la transformation des produits agricoles, l'utilisation rtionneI1e des ressources humaines et le développement des centres de recherche scientifique s'appuyant sur des services de vulgarisation adéquats. Pour l'industrie et surtout la grande industrie (à savoir les industries métallurgiques, chimiques et pétrochimiques), des études sur la capacité d'utilisation devraient être menées pour servir de base à la mobilisation des ressources et la dotation de projets aux niveaux sous-régional et régional. Il est également nécessaire d'identifier les types d'industries de substitution aux produits importés qui peuvent être réalisées au niveau multinational. Dans le domaine de l'énergie, il faudrait entreprendre des travaux d'ajustement de l'offre et de la demande en Afrique et faire des prévisions à court et à long termes afin de permettre l'élaboration d'un programme régional pour la production, la consommation et la conservation de l'énergie. Les Etats membres devront mettre sur pied des systèmes régionaux pour la mobilisation des ressources nationales en vue du développement et, comme point de départ, il est proposé de créer des mécanismes adéquats de mobilisation et de canalisation des ressources à partir des Etats membres excédentaires, particulièrement les pays excédentaires exportateurs de pétrole vers les pays déficitaires et spécialement les Etats membres les moins développés. Des efforts devraient être déployés en vue de consolider les mesures de lutte contre la sécheresse et la désertification. En matière de transport, le fait de créer des réseaux de communications entre les pays enclavés doit être considéré comme une priorité et une étape fondamentale de l'intégration physique et économique de l'Afrique. En matière de technologie, l'accent doit être mis sur l'acquisition, le développement et l'utilisation de techniques génératrices d'emplois intensifs, cet aspect devant être pris en considération durant la sélection et l'exécution des projets. 131 En matière de formulation et d'exécution des plans, des mesures adéquates devraient être adoptées en vue d'assurer la consolidation du mécanisme de planification à l'échelon national ainsi qu'une meilleure intégration des plans nationaux au sein des sous-régions. Cela faciliterait la concrétisation de l'autonomie collective. Un plus grand appui politique devrait être accordé à l'exécution des plans de développement et tous les efforts visant à assurer une meilleure gestion de l'économie. Statistiques Les pays africains devraient de toute urgence renforcer leur infrastructure en matière de statistiques en vue d'une prise de décision efficace et d'une bonne planification. A cet égard, il leur est instamment demandé de formuler des programmes de développement de la statistique qui devront être incorporés dans les plans nationaux de développement. Ces programmes doivent comporter une liste des besoins en données qui soit conforme aux réalités et aux priorités. Afin de mobiliser les ressources extérieures en vue de la mise en oeuvre du Programme africain concernant la mise en place de dispositions d'enquête sur les ménages, de la série de recensements de la population et de l'habitation de 1980 ainsi que du système de comptabilité nationale, les gouvernements africains devraient réaffirmer leurs priorités dans lesdits programmes et assurer l'appui financier de contrepartie nécessaire. Chaque Etat membre devrait instituer des mécanismes appropriés pour la collecte, le traitement, l'évaluation, l'analyse et la diffusion des données. Ces mécanismes devraient permettre l'établissement de liens étroits entre les personnes qui rassemblent les données, les analystes et les utilisateurs. 11 est Souhaitable qu'une base de données statistiques soit constituée dans les différents pays en vue du stockage et de la recherche de l'information. Population Des mécanismes adéquats devraient être créés partout où cela est nécessaire pour assurer une plus grande intégration des variables démographiques dans la planification du développement, tenant compte du doublement prévu de la population de la région entre 1975 et 2000 et de l'impact sur la planification économique et le développement. Les Etats membres devraient attacher davantage d'importance à l'analyse des données démographiques pertinentes que contiennent les opérations de recensement de 1970 et 1980 ainsi que d'autres enquêtes démographiques. 132 Les ressortissants des pays africains doivent être formés en matière de collecte et d'analyse des données démographiques. A cet égard, des mesures de soutien devraient être prises pour les centres de formation existants. Une meilleure collaboration doit s'établir entre les démographes, les planificateurs et les statisticiens dans leurs activités au niveau national et des mécanismes doivent être établis spécialement à cette fin. L'exode rural actuel est excessif et exige qu'un programme de répartition géographique planifiée et l'aménagement du peuplement soit élaboré. Ce programme doit être lié aux olitiques et aux programmes d'établissements humains et de développement rural intégré. Les niveaux actuels de fécondité et de mortalité constituent un grave sujet de préoccupation. Ils se traduisent par des taux de croissance élevés qui ont des incidences sur la satisfaction des besoins de la majorité de la population. Tout programme en matière de population qui tende à améliorer la qualité de la vie devrait s'appuyer sur une connaissance de base élémentaire, laquelle aborde les plus importants facteurs sociaux, économiques et démographiques se rapportant à la famille; on devrait encourager les recherches sur les thèmes suivants: caractéristiques de la population et la façon dont elles sont perçues dans certains pays, afin de fournir une connaissance d'ensemble de base pour servir de contenu aux programmes adoptés dans ces pays; facteurs socio-économiques et culturels influençant les concepts de développement et de croissance en matière de population et autres questions socio-culturelles; sources identifiables de concepts ayant des rapports avec la population (exemple: famille-groupe d'âge, groupe d'adultes, mass média, etc.); circuits de communication appropriés pour la diffusion des innovations et des nouveaux concepts dans le domaine de la population; valeurs effectives, croyances, tabous et traditions qui contrôlent le processtis de prise de décision au sein de la famille dans des pays choisis et la façon dont le niveau de compréhension des questions de population influe sur ces valeurs et attitudes; contingences de renforcement gouvernementales et publiques et leurs implications dans le domaine de la population dans des pays africains sélectionnés. 133 ANNEXE I Acte final de Lagos Nous, Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine, réunis à Lagos, Nigéria, en la deuxième Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA, consacrée exclusivement à l'examen des problèmes économiques de l'Afrique, Considérant les dispositions pertinentes de la Charte, notamment celles relatives aux objectifs de l'OUA visant à coordonner et à intensifier la coopération et les efforts des Etats membres pour offrir de meilleures conditions d'existence aux Peuples d'Afrique; Rappelant les diverses résolutions et déclarations adoptées au cours de nos précédentes conférences au Sommet stipulant que le développement et l'intégration économiques du continent africain constituent une condition essentielle pour la réalisation des objectifs de l'OUA, en particulier ceux formulés à Alger (septembre 1968), Addis-Abéba (août 1970 et mai 1973) et à Libreville (juillet 1977); Rappelant notre décision de Libreville, en juillet 1977, relative à l'adoption de la Déclaration de Kinshasa de décembre 1976 portant création d'une Communauté économique africaine, objectif qui devrait être atteint dans un délai de 15 à 25 ans et par étapes successives; Rappelant notre Déclaration d'Engagement de Monrovia «sur les principes directeurs et les mesures à prendre en faveur de l'autosuffisance nationale et collective dans le développement économique et social en vue de l'instauration d'un nouvel ordre économique international» et qui, entre autres, appelle à la création ultérieure d'un marché commun africain, qui serait le prélude à une Communauté économique africaine; Notant que l'évolution intervenue dans les relations économiques internationales et dans les négociations globales entre les pays développés et les pays en développement confirme le bon choix de l'Afrique de promouvoir un développement collectif, auto-dépendant et endogène et une intégration économique; 135 Notant également les progrès en cours dans le domaine de la coopération économique entre pays en voie de développement et spécialement la création d'un Comité sur le système généralisé de préférences commerciales entre les pays en développement en ce qui concerne en particulier la région africaine; Notant les initiatives déjà prises en vue de la promotion de la coopération et de l'intégration économiques intra-africaines aux niveaux sectoriel, sousrégional et régional; Convaincus de la nécessité d'une coordination progressive au niveau continental des activités économiques existantes et futures ainsi que de la promotion de l'intégration sur la base de secteurs pris individuellement, CONVENONS de ce qui suit: Du programme Confirmons notre pleine adhésion au Plan d'Action adopté lors de la présente Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement visant à la mise en oeuvre de la Stratégie de Monrovia pour le développement économique, social et culturel de l'Afrique et définissant, entre autres mesures, celles relatives à la création de structures régionales et au renforcement de celles déjà existantes, en vue de l'établissement ultérieur d'un marché commun africain, prélude à une Communauté économique africaine. De la mise en oeuvre du programme A. De la Communauté économique africaine Nous réaffirmons notre engagement de créer d'ici l'an 2000, sur la base d'un traité à conclure, une Communauté économique africaine afin d'assurer l'intégration économique, culturelle et sociale de notre continent. Cette Communauté a pour buts de promouvoir le développement collectif, accéléré, autodépendant et endogène des Etats membres, la coopération entre eux et leur intégration dans tous les domaines économique, social et culturel. En conséquence, nous donnons mandat au Secrétaire Général de l'OUA: de mettre sur pied le plus rapidement possible un Comité de rédaction au niveau ministériel pour élaborer le projet du Traité portant création de la Communauté économique africaine; de soumettre ce projet à notre examen lors de notre prochaine conférence au sommet en 1981. 136 B. Des étapes de la mise en oeuvre En vue de cet objectif ultime, nous nous engageons: 1. Au cours de la décennie des années 1980: à renforcer les communautés économiques existantes et à créer d'autres groupements économiques dans les autres régions de l'Afrique, de manière à couvrir l'ensemble du continent (Afrique centrale, Afrique orientale, Afrique australe, Afrique du Nord); à renforcer de façon effective l'intégration sectorielle au niveau continental et en particulier dans les domaines de l'agriculture, de l'alimentation, des transports et des communications, de l'industrie et de l'énergie; à promouvoir la coordination et l'harmonisation entre les groupements éconômiques existants et futurs en vue de la création progressive d'un marché commun africain. 2. Au cours de la décennie des années 1990: à poursuivre les mesures visant à une plus grande intégration sectorielle: - harmonisation de nos stratégies, politiques et plans de développement économique; - promotion de projets communs, en particulier dans les domaines économiques mentionnés ci-dessus; - harmonisation de nos politiques financières et monétaires; à poursuivre les mesures préparant la voie à l'établissement d'un marché commun africain et celles susceptibles de permettre la réalisation des buts et objectifs de la Communauté économique africaine. En vue de la mise en oeuvre du Plan d'Action pendant ces étapes, nous chargeons le Secrétaire Général de l'OUA, en collaboration avec le Secrétaire Exécutif çle la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, de prendre toutes les mesures appropriées, conformément à la Stratégie de Monrovia, dans sa partie II, paragraphe 7, et de présenter un rapport d'activités à la Session de notre Conférence de 1982. Fait à Lagos (Nigéria) avril 137 1980. ANNEXE 11 Résolution sur le Plan d'Action de Lagos La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine réunie à Lagos les 28 et 29 avril 1980 en sa deuxième Session Extraordinaire; Constatant les facteurs de toutes sortes qui entravent le développement du Continent africain et compromettent ainsi gravement l'avenir des peuples qui le composent; Rappelant la «Déclaration d'Engagement» de Monrovia sur les principes directeurs et les mesures à prendre pour l'autosuffisance nationale et collective autodépendante dans le développement économique et social pour l'établissement du nouvel ordre économique international; Consciente de la nécessité d'adopter et de mettre en application dans les meilleurs délais un programme visant à l'intégration économique de l'Afrique, compte tenu de ses besoins urgents en matière de développement économique, social et culturel; Réaffirmant que conformément à la Charte de l'OUA le rôle de l'Organisation est d'harmoniser les politiques des Etats membres et de définir les priorités communes en matière de développement, de coordonner, de contrôler et d'aider à la mise en application de ces politiques et priorités dans les domaines économique, social et culturel, ADOPTE le Plan d'Action pour la mise en oeuvre de la Stratégie de Monrovia dénommé Plan d'Action de Lagos. LANCE un appel à tous les Etats membres pour qu'ils mettent en oeuvre les mesures nécessaires pour l'application aux niveaux national, sousrégional et continental du Plan d'Action de Lagos. DEMANDE à tous les Etats membres de l'OUA et au Groupe africain aux Nations Unies de défendre ce plan. CHARGE le Secrétaire Général de l'organisation de l'Unité Africaine, en collaboration avec le Secrétaire Exécutif de la Commission des Nations 139 Unies pour l'Afrique, de prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter la mise en application du Plan de Lagos en s'appuyant sur les institutions spécialisées de l'OUA avec l'assistance technique et financière des Agences spécialisées de la CEA et des organismes nationaux et internationaux appropriés. 5. DEMANDE au Secrétaire Général de l'OUA de prendre toutes les mesures nécessaires pour: la préparation et la convocation des Commissions appropriées de l'OUA; la préparation et la présentation à la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de rapports périodiques sur les progrès réalisés dans l'exécution du Plan d'Action par les Etats membres; la préparation et la présentation, à la prochaine session budgétaire du Conseil des Ministres, des incidences financières et organisationnelles relatives à la mise en oeuvre du Plan d'Action. 140 ANNEXE III Résolution sur la participation de l'Afrique aux négociations internationales La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine, réunie en sa 2 Session Extraordinaire consacrée aux problèmes économiques de l'Afrique, tenue à Lagos, Nigéria, les 28 et 29 avril 1980, Consciente de l'absence d'industrialisation de nos pays, de la nécessité actuelle d'exporter des matières premières et d'importer des biens d'équipement indispensables à notre développement; Déplorant la spéculation à la baisse opérée par des intermédiaires sur nos produits de base qui sont actuellement nos seules sources de revenus en devises; Consciente de l'importance des négociations économiques internationales sur le développement socio-économique de l'Afrique et du rôle que doit jouer l'Afrique dans ces négociations pour sauvegarder ses intérêts; Déplorant l'absence de volonté politique et l'attitude négative des pays industrialisés dans les négociations internationales sur la restructuration de l'économie mondiale, en vue de l'instauration du Nouvel Ordre Economique International; Rappelant la réunion ministérielle du Groupe des 77 qui s'est tenue à New York du 11 au 14mars 1980 et les décisions importantes prises à cette réunion; Rappelant la résolution de la 32e Session du Conseil des Ministres de l'OUA tenue à Nairobi (février 1979) relative à la nécessité de renforcer les structures du Département des Affaires Economiques de l'OUA, notamment ses bureaux de liaison de New York, de Genève, de Bruxelles, 1. LANCE un appel aux Etats membres de l'OUA pour qu'ils participent pleinement et efficacement aux négociations économiques internationales, notamment à la 11e Session Extraordinaire de l'Assemblée Générale des 141 Nations Unies et aux négociations globales sur la base du Plan d'Action adopté à la 2e Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA (Lagos, 28 et 29 avril 1980). RÉAFFIRME son appui au projet d'ordre du jour soumis par le Groupe des 77 pour les négociations globales. CHARGE le Secrétaire Général de l'OUA, en collaboration avec la CEA et les autres institutions nationales et internationales appropriées, d'apporter l'appui logistique et technique nécessaire au Groupe africain dans les négociations internationales, en particulier en dotant les bureaux de liaison de moyens matériels et humains appropriés. DEMANDE à l'OUA et aux autres pays en développement, dans le cadre du dialogue et de la concertation, de renforcer leur solidarité en vue d'obtenir sur le marché international une juste rémunération de nos produits de base. DEMANDE en outre au Secrétaire Général de l'OUA de faire rapport régulièrement au Conseil des Ministres et à La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA sur la mise en oeuvre de la présente résolution. 142 ANNEXE IV Motion de remerciement La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine, réunie en sa Deuxième Session Extraordinaire à Lagos, Nigéria, les 28 et 29 avril 1980, EXPRIME ses remerciements sincères et sa profonde reconnaissance au Président Shehu Shagari, au peuple et au Gouvernement de la République Fédérale du Nigéria pour leur accueil chaleureux et fraternel qui a facilité le déroulement rapide et couronné de succès de ce Sommet Extraordinaire; EXPRIME sa reconnaissance, en particulier pour tous les moyens mis à la disposition des délégués participant, pour l'efficacité ainsi que pour la qualité des services rendus; SE DÉCLARE entièrement satisfaite de l'atmosphère fraternelle et cordiale qui a prévalu au cours de la conférence ainsi que de la cordialité et de l'ouverture d'esprit avec lesquelles le Président Sédar Senghor du Sénégal a dirigé les travaux du Sommet. 143