LE DOSSIER Donostia : rayon culturel de l`Europe

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LE DOSSIER Donostia : rayon culturel de l`Europe
Date : 08/14 JAN 16
Page de l'article : p.2
Pays : France
Périodicité : Hebdomadaire
OJD : 2998
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LE DOSSIER
Donostia : rayon culturel de l'Europe !
CULTURE/KULTURA - Alors que 2015 s'est finie en eaux troubles, entre attentat terroriste et état d'urgence, 2016
veut prendre son contre-pied. Quoi de mieux que de répondre à la violence par la culture ? C'est ce que va s'attacher à faire
Donostia/Saint-Sébastien, capitale européenne de la culture en 2016. Cela tombe bien, cette ville était il y a peu en proie aux
violences, elle est désormais l'étendard du vivre-ensemble.
Eneko Goia : « La ville a souvent été associée à la violence politique »
lu en 2015 maire de Donostia,
Eneko Goia, 44 ans, membre
du Parti National Basque
(EAJ-PNV), a eu la charge de mener
le projet Oonostia 2016 à son terme.
Après des décennies difficiles, il veut
désormais montrer sa ville comme un
exemple du vivre-ensemble.
E
Oonostia capitale européenne de la
culture, qu'est-ce que cela représente pour vous en tant que maire ?
Pour nous c'est une grande chance,
pour deux raisons. La première, c'est
que nous faisons là un pari culturel
pour l'avenir. Être capitale européenne
de la culture en 2016, cela tombe bien
puisqu'on veut mettre l'accent sur la
culture dans l'avenir. Disons que c'est
un bon prétexte, qui coïncide avec
les projets philosophiques que nous
avons et avec l'image de marque de
la ville. La deuxième, c'est que notre
ville a souvent été associée à la violence politique, et que maintenant
cela s'est arrêté. C'est pour ça que
notre thème sera le vivre-ensemble.
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Quelles sont les moyens humains et
financiers de Donostia 2016 ?
Il y a la Ville de Saint-Sébastien, le
Conseil général du Gipuzkoa, le Gouvernement basque et le ministère de
la Culture. Toutes ces institutions se
concentrent autour de la Fondation
Donostia 2016, où 60 personnes travaillent. La Fondation Donostia 2016
dispose d'un budget de 49 MC, sur
une période allant de 2012 à 2018.
Quelle est la place de la coopération
transfrontalière dans le projet ?
Elle est fondamentale pour plusieurs
raisons. On veut profiter de Donostia
2016 pour que notre culture basque
soit visible à l'international. De
Bayonne à Bilbao, c'est là qu'est le
creuset de notre culture. C'est donc
important que ce projet soit transfrontalier. Il y a aussi les relations : entre
la Communauté autonome basque et
la Navarre, ce fut parfois difficile dans
le passé, alors qu'avec Iparralde tout
a toujours été plus facile. On veut
qu'lparralde soit partie prenante de
notre projet, qu'elle ait une visibilité
vis-à-vis de l'Etat français. Et outre
les événements culturels mis en
place, on souhaite que les trois axes
de travail transfrontalier, qui sont la
culture, le tourisme et la mobilité,
se poursuivent au-delà de 2016. Par
exemple, en 2019, le système d'écartement des voies ferrées en Espagne
sera mis en conformité avec celui en
vigueur en France. Il sera donc possible de circuler directement en train
entre Bayonne et Saint-Sébastien,
c'est une bonne chose.
« Nous sommes différents. Ni meilleurs, ni
pires que les autres »
Vous avez été élu maire en 2015,
vous êtes donc le troisième maire de
Donostia depuis la présentation de
la candidature en 2011. Quelle a été
l'influence cle chacun sur le projet,
et comment l'avez-vous repris à titre
personnel ?
Celui qui a conçu le projet, Odôn Elorza Gonzalez, était un maire socialiste.
Le suivant, Juan Karlos Izagirre, d'EH
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J'ai dû assumer mon rôle et m'entourer des personnes les plus adéquates
pour continuer le projet. Par exemple,
j'ai pris Miren Azkarate en adjointe
à la Culture [ancienne ministre de
la Culture du Gouvernement basque,
NOIR]. Il y a encore beaucoup de travail à faire tout le long de l'année, et
l'année est longue.
Le maire cle Donostia, Eneko Goa
© Kepa Etchandy
Bildu, en a assuré toute la gestation.
Et maintenant, c'est moi qui représente une troisième force différente
[l'EAJ-PNV, NOIR]. Au début, c'était
compliqué, le projet a un peu évolué
aussi, mais ça nous a aussi appris
à vivre ensemble. C'est ce qui nous
permet d'assurer la continuité entre le
projet de base et aujourd'hui. Je suis
content de comment cela se présente.
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Quel est le message que veut faire
passer Donostia 2016, capitale européenne de la culture ?
Le thème est le vivre-ensemble, entre
gens différents. Nous aussi, nous
sommes différents, ni meilleurs, ni
pires que les autres. Lorsque le projet
a été conçu, il y avait un problème de
vivre-ensemble au Pays Basque. On a
utilisé la culture pour y remédier, et
au fur et à mesure, cela nous a permis d'avancer et de se retrouver. Ce
projet nous a aussi ouvert au monde
et aux autres. Aujourd'hui, on arrive
avec notre culture, notre sport, notre
gastronomie. La culture basque est à
sa place. Ici, c'est l'essentiel.
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Année 2016 : l'heure du Pays Basque a sonné !
a cohabitation entre les
peuples, les cultures et les
langues sera le thème fort de
Donostia 2016, année où la ville de
Hegoalde centralise les regards de
l'Europe. Pour comprendre le programme gargantuesque de Donostia
2016, mieux vaut l'imager, c'est ce
à quoi s'est attelée l'organisation.
Il sera concentré autour de trois
phares. Celui de la Paix, de la Vie
et des Voix. Le premier cité envisagera les droits humains, l'égalité, le
vivre-ensemble et la réconciliation.
Le second, le bien-être, le sport, la
santé ou encore la sexualité. La troisième, le cinéma, la photographie,
la littérature et la communication.
Ce ne sont que des exemples parmi
d'autres, tant le champ de vision de
ces phares sera ouvert et élargi. Et
pour aller de pair avec des phares,
quoi de mieux que cinq quais : Hirikia,
qui promeut l'accès à l'information
via la technologie, ; 284+, qui met
encourage la participation citoyenne
pour l'innovation sociale ; et enfin
Pagadi, qui permet la pensée critique
à travers l'art contemporain. À travers
ces différents prismes, plus de 400
propositions culturelles et plus de 500
artistes sont au programme.
L
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Les citoyens invités à
être force de proposition
Pablo Beràstegui, le directeur général de
la Fondation Donostia 2016 en charge de
l'organisation ©BD
en valeur la durabilité de la diversité
linguistique via les 284 langues - officielles et minoritaires - recensées sur
le tèrritoire européen ; Hazitegiak, qui
rapproche les artistes et les espaces
culturels des habitants ; Bestelab, qui
Sans oublier les prestigieux festivals
internationaux tels que le Festival
du Film de Saint-Sébastien, la Quinzaine Musicale ou Heineken Jazzaldia. Donostia 2016 veut aussi jouer
sur ses points forts naturels pour que
cette grande fête culturelle réussisse
tout en étant un reflet fidèle de fa
ville. Pour cela, elle en dénombre pas
moins de douze : gastronomie, nature,
architecture, musique, art, valeurs
(paix, dignité, union et solidarité),
culture maritime, cinéma, magie nocturne (de ses nuits d'été), littérature,
arts du spectacle et enfin, culture et
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langue basques.
Donostia 2016 souhaite s'appuyer sur
les institutions que ce soit celles de
son tèrritoire ou de l'Europe. Ce qui
sera le cas de Conversations, une partie à part du programme faite pour diffuser les valeurs que souhaite transmettre Donostia 2016. Conversations
donne carte blanche à trois artistes
- Esther Ferrer, Anjel Lertxundi, Jone
San Martin - pour créer des actions
culturelles participatives. Conversations, ce sera aussi des collaborations
artistiques et culturelles avec la Pologne, puisque Wroclaw sera co-capitale européenne de la culture 2016,
ou encore avec les villes espagnoles
ayant été des capitales européennes
de la culture par le passé (Madrid,
Salamanque et Saint-Jacques-deCompostelle), ou des finalistes pour
2016 (Burgos, Ségovie, Cordoue, Las
Palmas, Saragosse).
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Les trésors
de l'ambassade Tosta
Les citoyens et habitants de SaintSébastien, du Pays Basque et de
l'Europe ne sont pas oubliés. Ils
représentent un axe majeur du programme. Cela s'illustre avec Vagues
d'Energies, qui consacre le caractère
participatif citoyen via le subventionnement de propositions culturelles.
Enfin, trois ambassades itinérantes
partiront arpenter l'Europe par monts
et par vaux... et par cargo pour l'une
d'entre elles. L'ambassade Tosta sera
cette dernière, et représentera le
phare des Voix. Elle s'arrêtera dans
huit ports européens durant l'été
2016 pour autant de festivals.
« Le but est de relier les langues minoritaires comme le gallois, l'écossais
et le basque qui ont des problèmes
pour s'internationaliser », explique la
Fondation Donostia 2016, organisatrice de l'ensemble des événements.
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