congrès des
Transcription
congrès des
CONGRÈS D ES AU D I OPROTHÉS ISTES 11, 12 2 ET 13 AV AVRIL 2013 CNIT - Paris La Défense Retrouvez toutes les informations sur le Congrès, ainsi que les Actes sur le site de l’UNSAF : www.unsaf.org UNSAF : Christine DAGAIN Chargée de l’organisation du Congrès [email protected] Commissaire Général Jean-Marie HUBERT E-mail : [email protected] Développement et Commercialisation Administration des ventes Fanny HUBERT - Responsable Congrès E-mail : [email protected] Mélanie SIMON - Responsable Exposition E-mail : [email protected] GROUPE SPAT SAS 34 rue de l'Eglise 75015 PARIS - FRANCE Tél. : +33 (0)1 44 26 26 26 Fax : +33 (0)1 45 54 23 86 Web : www.spat.fr Gestion des Conférences Nathalie LEDUCQ E-mail : [email protected] Service Technique et Logistique Cécilia MARTIN E-mail : [email protected] Benoît HUBERT E-mail : [email protected] Assistante Cloé ROGER Commissaire Général : Jean-Marie HUBERT Salon autorisé : Préfecture des Hauts-de-Seine RELATIONS PRESSE ERACOM Estelle REINE-ADÉLAÏDE E-mail : [email protected] Contacts .................................................................................................................................................... 2 Couv Discours d’ouverture du Congrès - Luis GODINHO ........................................................................ 3 Discours lors du cocktail - Luis GODINHO ......................................................................................... 4 Éditorial de Christine DAGAIN, Chargée de l’organisation du Congrès ................................... 5 Jeudi 11 avril 2013, Journée Pluridisciplinaire : « Des molécules aux cellules et à leurs thérapies, une nouvelle vison de la cochlée et son appareillage » ............................................................................................................................... • Thérapie génique de la cochlée : le moment est-il venu ? ....................................................... • Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale.............................................. • Cahier des charges pour un appareillage réussi ......................................................................... 7 9 13 20 Posters Scientifiques • Mise en place d’un paradigme de MMN applicable au déficient auditif ........................... • Le réglage de l’implant cochléaire en utilisant une méthode objective : les TNRT peuvent-ils prédire les seuils de confort ? Permettent-ils une bonne compréhension vocale ? .................................................................. • Tests de mémoire auditive et visuelle sur une population d’adolescents déficients auditifs implantés ou appareillés.................................................................................. • Appareillage auditif et qualité de vie .............................................................................................. • Influence de la compression fréquentielle sur la perception catégorielle des fricatives /ʃ/ et /s/ .................................................................................................................................. • Plasticité des capacités d’écoute dichotique après résection temporale ou frontale gauche ....................................................................................................................................... • Effet du décalage temporel sur les capacités de fusion dichotiques ................................... • Optimisation des réglages par désactivation d’électrodes à partir de mesures NRI ...... • Peut-on prédire le comportement non-linéaire des aides auditives en situation bruyante ? .... • Estimation des constantes de temps des fibres du nerf auditif par l’Intervalle Inter Stimulation .. • L’utilisation de spectrogrammes pour visualiser l’effet des systèmes d’abaissement fréquentiel .... • Etude d’une méthode de réglage des implants cochléaires basée sur la sonie ............... • Emotional responses to music for cochlear implant users....................................................... • Capacité des sujets malentendants à reconnaître des signaux de parole dont l’enveloppe temporelle a été sévèrement dégradée .................................................................. • Utilisation du délai d’établissement de voisement et de la transition formantique pour l’amélioration de la compréhension de la parole accélérée. Création d’un traitement de signal .................................................................................................. 28 31 36 41 45 50 54 58 61 67 73 77 83 86 91 Ateliers • Atelier 1 : La Mesure In-Vivo dans tous ses états ....................................................................... • Atelier 2 : 50 nuances de TRT (Tinnitus Retraining Therapy) ................................................ • Atelier 3 : L’audiométrie vocale dans le bruit, Pourquoi et comment ............................... CRÉDITS PHOTOS : HTM Production & SPAT 1 95 111 117 Sommaire Contacts ORGANISATION DU CONGRÈS Vendredi 12 avril 2013 : • Table Ronde Professionnelle de l’UNSAF ........................................................................................ 121 Samedi 13 avril 2013 : • Prix du Collège National d’Audioprothèse ..................................................................................... - Influence de la compression fréquentielle sur les confusions phonétiques. Cas particulier des fricatives non voisées ....................................................................................... - Conception et réalisation d’une plateforme audiométrique logicielle munie d’un simulateur d’aide auditive ......................................................................................................... - Audiométrie vocale : étude de l’intelligibilité dans le bruit chez le normo-entendant et détermination de courbes vocales de référence .................................................................... - Mise en compétition du système FM et de la boucle magnétique pour les patients implantés cochléaires et appareillés ............................................................................................... - Effet d'un réducteur de bruit sur la capacité de discrimination des modulations d'amplitude chez les malentendants et normo-entendants. ................................................ ■ Nouveaux exposants 2013 ................................................................................................................. ■ Exposants 2013 ...................................................................................................................................... ■ Partenaires 2013 .................................................................................................................................... ■ Congrès 2014 .......................................................................................................................................... ■ l’UNSAF à votre écoute ........................................................................................................................ 125 Mesdames, Messieurs, Bienvenue à toutes et tous, merci de votre fidélité à ce rendez-vous annuel de notre profession ; 129 130 132 134 136 137 138 139 141 144 C’est un honneur pour moi d’inaugurer cette année pour la première fois le congrès des audioprothésistes en tant que Président de l’UNSAF. Je tiens à remercier tous ceux qui participent à la réussite de cette manifestation : - En premier lieu, les professionnels bien sur, qui viennent assister et participer à ce congrès - Les exposants qui font preuve de toujours plus d’originalité et de qualité pour la réalisation de leur stand et nous font bénéficier ainsi d’une superbe exposition - Notre consœur Christine Dagain qui consacre tant de temps et d’énergie à coordonner toute l’organisation du congrès et qui ne sera malheureusement pas là . Co-participe avec Christine à cette organisation depuis maintenant plusieurs années, Karen Ginisty que nous remercions également beaucoup pour son investissement - Je remercie également toute l’équipe SPAT pour l’organisation technique Je vous rappelle que cette année encore la journée du samedi est organisée par le collège national d’audioprothèse avec les conférences présentées par les candidats au titre du lauréat du CNA. Venez nombreux écouter et soutenir nos étudiants qui feront la profession de demain. Je vous invite tous à nous retrouver samedi à 12 h 30 pour la remise du prix Exposants et du poster scientifique qui seront suivis d’un apéritif. Un autre événement du congrès, notre table ronde professionnelle qui se tiendra le vendredi de 10 h à 12 h et traitera de l’actualité de la profession avec notamment la participation de M. Dumoulin, conseiller auprès de Mme Delaunay, Ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé. Nous vous attendons nombreux à cette table ronde dont les débats porteront sur l’avenir de la profession, de la prise en charge de la surdité …. Je tiens maintenant à remercier le professeur Paul Avan et Eric Bizaguet qui nous ont préparé un contenu toujours aussi passionnant pour cette journée pluridisciplinaire du jeudi qui a pour thème cette année : « des molécules aux cellules et à leur thérapies, une nouvelle vision de la cochlée et de son appareillage » Discours d’ouverturedu Congrès Sommaire Luis GODINHO Je vais donc laisser la parole à Paul Avan qui va vous exposer le contenu de cette journée pluridisciplinaire. Et je vous souhaite un bon congrès 2013. Luis GODINHO Président du Syndicat National des Audioprothésistes - UNSAF Luis GODINHO Actes du Congrès des Audioprothésistes 2 3 Chers Collègues, Madame, Monsieur, Je suis très heureux de vous accueillir pour ce cocktail qui nous permet de fêter ensemble la clôture de cette belle édition du Congrès national et sur une note plus personnelle, mon Premier Congrès en tant que Président du Syndicat National des audioprothésistes-Unsaf. Merci à tous les audioprothésistes qui par leur présence permettent la réussite du Congrès de la profession. Je tenais à saluer, et à remercier, en premier lieu : Benoit Roy. Pendant ses 8 ans de présidence de l’Unsaf, et par un travail acharné, Benoit Roy a profondément modernisé et structuré notre organisation. Grâce à lui, nous sommes aujourd’hui représentés à l’Union Nationale des Professionnels de Santé, l’UNPS ainsi qu’au Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP). Nous sommes devenus les interlocuteurs référents des autorités chargées de la Santé Publique. Benoit, si nous sommes aussi nombreux aujourd’hui, c’est aussi grâce à toi ! La réussite de ce Congrès, c’est aussi la tienne ! Merci ! Je tenais également à remercier : Paul Avan et Eric Bizaguet, pour l’organisation de La Journée Scientifique, ses invités prestigieux, qui en font un événement de très grande qualité. Un merci spécial, toujours, à Eric Bizaguet pour son soutien et ses conseils lorsque nous travaillons en étroite collaboration sur des dossiers politiques. Merci • Aux Exposants : pour leur participation toujours plus nombreuse et active au Congrès, leurs stands toujours plus originaux et attractifs • à Christine Dagain, notre consœur et surtout amie, exceptionnellement absente. Chargée de l’organisation du Congrès, Christine Dagain a préparé dans l’ombre, tout au long de l’année notre Congrès. Elle est pour beaucoup dans son succès. Je la salue très chaleureusement. Nous l’attendons avec impatience, pour préparer la prochaine édition. • à Karen Ginisty qui l’a secondée toute l’année et brillamment remplacée au pied levé, pendant ces trois jours. • à toute l’équipe de la Spat, l’organisateur, et en particulier, Fanny Hubert, Nathalie Leducq et Mélanie Simon pour leurs compétences, leur disponibilité et leur gentillesse. • à Estelle Reine-Adélaïde, notre attachée de presse, pour ses conseils précieux. • à Elisabeth Juillard, notre Déléguée Générale, pour son soutien au quotidien • Ainsi qu’à tous les administrateurs de l’Unsaf pour leur travail, leurs efforts, qui ont contribué à la réussite de ces journées. Je ne reviendrai pas sur les risques encourus par notre profession aujourd’hui. Ils ont largement été traités lors de la table ronde qui s’est tenue hier matin. Vous pourrez en retrouver de larges extraits sur le site de l’Unsaf d’ici quelques jours. Un membre du Cabinet de la Ministre nous a confirmé que nous serions associés aux évolutions législatives qui se préparent. Nous serons les garants de la place primordiale faite à l’audioprothésiste au cœur de ces discussions sur l’enjeu de Santé publique qu’est la malaudition aussi bien que dans les dispositifs qui pourraient en découler. Je vous donne d’ores et déjà rendez-vous pour le prochain Congrès qui se tiendra : les 3, 4 et 5 avril 2014. Je vous remercie de votre attention et vous invite à partager le verre de l’amitié. éditorial Discours lors du Cocktail Luis GODINHO Chers congressistes, C’est avec grand plaisir que nous vous invitons à découvrir les Actes du dernier Congrès national des audioprothésistes qui s’est tenu les 11, 12 et 13 avril 2013 au Cnit Paris-La Défense. Pour cette 35ème édition, vous avez été très nombreux à nous renouveler votre confiance et à nous rejoindre. Merci ! Le Congrès a ainsi accueilli pas moins de 57 exposants et 2 700 visiteurs sur les 3 jours : une participation en nette hausse par rapport à l’année dernière. Coté exposition, cette édition fut synonyme à la fois de créativité, d’ouverture et de convivialité à l’image des lauréats des prix de l’Unsaf. Merci aux industriels qui cette année, encore, ont joué le jeu en rivalisant d’originalité pour nous présenter leurs toutes dernières innovations technologiques et faire de l’espace d’exposition un lieu à la fois attrayant pour l’œil et stimulant pour l’esprit. Au détour d’une allée, on pouvait ainsi découvrir un bar moléculaire aux couleurs de la marque, un stand construit tel un bistrot, un autre, comme une boutique de grand joaillier… Côté scientifique, Le Congrès est restée fidèle à son historique crédo, « Faire savoir, le savoir-faire ». Le Congrès aura aussi été l’occasion de découvrir les derniers travaux de recherche sur le thème de l’année « Des molécules aux cellules et à leurs thérapies, une nouvelle vision de la cochlée et de son appareillage ». Lors de la journée scientifique, les participants ont bénéficié des interventions de spécialistes de renommée internationale tels que : Larry Lustig de l’université de Californie, Aziz El-Amraoui de l’Institut Pasteur (Unité de Génétique et Physiologie de l’Audition - INSERM UMRS1120 - Paris) et Jean-Luc Puel de l’Université de Montpellier (Institut des Neurosciences de Montpellier - INSERM UMR 1051). Pas en reste, les ateliers pratiques ont affiché complet sur les trois jours ! Vous découvrirez toutes ces interventions dans les pages des Actes 2013 mais aussi la promotion 2013 des lauréats du Collège National d’Audioprothèse (CNA) qui récompense chaque année les travaux de recherche des étudiants et encore, les lauréats des prix des posters et de la communication scientifiques. Côté politique, le Congrès a également créé l’événement lors de sa Table-Ronde politique avec des invités prestigieux réunis pour débattre sur le thème : « Le parcours de soins de l’audition. Démédicalisation et marchandisation de l’aide auditive ? ». Cet rencontre politique réunissait autour de M. Luis Godinho, Président du Syndicat national des audioprothésistes-Unsaf : M. Rodolphe Dumoulin, Conseiller auprès de Mme Michèle Delaunay, Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie ; Dr Jean-Michel Klein, Président du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale ; M. Eric Bizaguet, Président du Collège National d'Audioprothèse ; M. Bruno Delaunay, Président du Syndicat national des entreprises de l’audition ; M. Thierry Daudignon, Représentant les fabricants au nom du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales ; M. Jean-François Tripodi, Directeur général de Carte Blanche et Garantie Assistance de Swiss Life ; M. Alain Afflelou, Alain Afflelou Acousticien. En attendant de vous accueillir pour la 36ème édition, nous vous adressons un grand merci à tous ! Et bonne (re)découverte de l’édition 2013 à travers les Actes. Christine DAGAIN Chargée de l’organisation du Congrès Luis GODINHO Président du Syndicat National des Audioprothésistes - UNSAF Luis GODINHO Actes du Congrès des Audioprothésistes 4 5 136765 JOURNÉE PLURIDISCIPLINAIRE ■ « Des molécules aux cellules et à leurs thérapie, une nouvelle vision de la cochlée et de son appareillage ». Journée pluridisciplinaire JEUDI 11 AVRI L 2013 paysages sonores Relever les plus Relever Relev plus grands grands défi défiss des paysages sonores de la vie, grâce grâce à la T echnologie Binaurale Binaurale V oiceStream® Technologie VoiceStream de notre technologie microélectronique d’avant-garde et permettons aux patients d’entendre et de comprendre même dans dans les les situations situations d’écoute les plus difficiles. Contactez-nous pour en savoir plus sur notre portefeuille complet de solutions auditives. PHONAK France 5 rue Maryse Bastié - BP 86 69672 BRON cedex Contactez-nous au 04 72 14 50 00 Jeudi 11 avril 7 Lawrence LUSTIG Omar AKIL University of California San Francisco Le déficit auditif est l’un des déficits sensoriels humains les plus fréquents, avec une survenue congénitale dans environ 1,5 cas sur 1000. Parmi celles-ci, la moitié environ sont attribuables à une origine génétique. Notre compréhension des causes de perte auditive génétique a considérablement progressé depuis 30 ans mais les traitements ont très peu avancé durant cette même période, se limitant à une amplification pour les pertes modérées à sévères et à l’implantation pour les pertes plus sévères (Kral and O'Donoghue, 2010). Bien que l’implantation cochléaire ait profondément influencé notre prise en charge des enfants sourds congénitaux, les limitations importantes de ses performances persistent et les résultats ne peuvent se comparer à ceux offerts par une écoute naturelle (Kral and O'Donoghue, 2010). L’intérêt qu’il y aurait à restaurer une fonction normale à l’organe de Corti grâce à des techniques comme la régénération des cellules sensorielles et la thérapie génique reste donc intense (Di Domenico et al., 2010). Aujourd’hui, une majorité de la recherche dans ce domaine s’est focalisée sur la régénération des cellules ciliées, applicable aux formes les plus communes de perte auditive, y compris la presbyacousie, les dommages liés au bruit, aux infections et à l’ototoxicité de certaines substances. Plusieurs études ont désormais bien établi l’existence d’une régénération des cellules ciliées dans des cochlées de souris abîmées, et l’amélioration de l’audition et de l’équilibre grâce à l’administration par vecteurs viraux de Math1 (Baker et al., 2009; Husseman and Raphael, 2009; Izumikawa et al., 2008; Kawamoto et al., 2003; Praetorius et al., 2009; Staecker et al., 2007). Même si ces efforts chez des animaux contrôles sont significatifs, ils ne répondent toujours pas aux questions posées par une mutation génétique causale sous-jacente. Dans un tel scénario, même si des cellules ciliées régénèrent avec succès, elles resteront la cible de la mutation génétique innée qui a produit initialement le trouble. Aujourd’hui, les efforts de restauration de l’audition par thérapie génique dans ces types de perte auditive a connu un succès limité (Maeda et al., 2009), et aucune étude n’a rapport de réversion de la perte auditive dans un modèle animal de surdité génétique. STAND IAC ACOUSTICS Programme des Conférences Thérapie génique de la cochlée : le moment est-il venu? Des publications ont rapporté un modèle murin de perte auditive héréditaire, produite par une mutation nulle dans le gène codant pour le transporteur vésiculaire du glutamate (VGLUT3) (Obholzer et al., 2008; Ruel et al., 2008; Seal et al., 2008). La transmission synaptique médiée par le glutamate nécessite le transport de l’amino-acide excitateur dans des vésicules sécrétoires par une famille de trois transporteurs du glutamate (Fremeau et al., 2004; Takamori et al., 2002). Nous avions démontré que les cellules ciliées internes de la cochlée expriment VGLUT3 et que les souris dépourvues de ce transporteur ont une surdité congénitale (Seal et al., 2008). La perte auditive chez ces Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 8 9 Journée pluridisciplinaire souris est due à l’élimination du relargage du glutamate par les cellules ciliées internes avec pour résultat la perte de transmission synaptique au niveau de la synapse cellule ciliée-neurones afférents. Des études ultérieures ont montré qu’une mutation fauxsens dans le gène SLC17A8, qui code pour VGLUT3, pourrait être à l’origine de la perte auditive progressive à hautes fréquences que l’on trouve dans la surdité autosomique dominante DFNA25 (Ruel et al., 2008). Nous avons ensuite utilisé le virus non pathologique adéno-associé de type 1 (AAV1) dans une expérience qui tentait une réversion de cette perte auditive par thérapie génique. En utilisant une construction AAV1-GFP, nous avons pu démontrer le marquage d’une grande variété de types cellulaires dans la cochlée, y compris les cellules ciliées internes et les cellules de soutien. Un virus contenant le gène VGLUT3 (AAV1VGLUT3) a été micro-injecté dans la cochlée par deux techniques différentes, d’abord une cochléostomie apicale (CA), puis une injection directe à travers la membrane de la fenêtre ronde (FR). Après administration, une RT6PCR était effectuée à partir du tissu de l’oreille interne, montrant une expression intense des ARN messagers de VGLUT3 dans l’organe de Corti traité. Nous avons ensuite montré que l’administration virale précoce (jour postnatal 1 – P1) permettait une expression plus robuste de VGLUT3. Après avoir vérifié que l’expression transgénique dans les cellules ciliées internes n’entrainait aucun dommage à l’organe de Corti, nous avons cherché à déterminer si l’introduction de VGLUT3 pouvait conduire à une récupération auditive mesurable. Quand AAV1-VGLUT3 était délivré à P10-12, des potentiels évoqués auditifs (PEA) précoces étaient mesurables pour la première fois moins de 7 jours après l’administration de virus, avec une normalisation des seuils en deux semaines (P24-26). La technique initialement utilisée pour administrer le virus était la cochléostomie apicale, mais cette méthode ne restaurant l’audition que chez 17% des animaux (5 animaux sur 30 traités), sans doute à cause de son côté plus difficile et plus traumatisant. De ce fait, l’approche fenêtre ronde a été développée, avec restauration chez 100% des souris traitées. Les potentiels d’action composites (CAP, en électrocochléographie) ont aussi été restaurés entre 7 et 14 jours après administration virale. Comme la perte de VGLUT3 n’affecte que le relargage du glutamate à la synapse des cellules ciliées internes (Ruel et al., 2008; Seal et al., 2008), la restauration de PEA et de CAP normaux implique aussi la restauration de la fonction synaptique. Nous avons aussi comparé la longévité de la restauration auditive, définie comme l’intervalle de temps entre survenue de la récupération auditive et le début d’une élévation des seuils de PEA de plus de 10 dB au-dessus des seuils normaux, selon la voie d’administration par cochléostomie ou fenêtre ronde. Dans les deux groupes, toutes les souris traitées conservaient leur audition au moins 7 semaines. A 28 semaines après administration, 40% des souris qui avaient eu une administration couronnée de succès par cochléostomie avaient conservé une audition normale à 10 dB près, tandis que seulement 5% des souris ‘fenêtre ronde’ avaient le même niveau d’audition. De manière intéressante, quelques souris traitées de chaque groupe ont maintenu des niveaux d’audition normaux pendant un an et demi. Nous avons ensuite mesuré la récupération auditive chez des souris traitées par la fenêtre ronde à P1 - P3. Dans ces études, 100% des souris retrouvaient des seuils de PEA normaux à P14. Cinq souris ont pu être suivies pendant 9 mois et ont conservé des seuils de PEA normaux à cette date tardive. Une administration précoce apparaît non seule- Thérapie génique de la cochlée : le moment est-il venu? ment plus efficace (100% de succès précoce) mais aussi plus durable. Pour un test additionnel de la récupération auditive, nous avons testé le réflexe de sursaut approximativement trois semaines après l’administration virale. Comme attendu, les souris KO pour VGLUT3 n’ont pas de réflexe de sursaut puisqu’elles n’entendent pas. Quand leur audition était restaurée dans une oreille, au plus fort niveau de présentation de 120 dB, le réflexe de sursaut était restauré à 8% de la normale, tandis que si les deux oreilles étaient traitées, le réflexe de sursaut était augmenté à 33% de la normale. De manière intéressante, une augmentation similaire de l’amplitude des ondes I des PEA était observée lorsque deux oreilles étaient traitées, et non une seule. La latence de l’onde I des PEA a aussi été étudiée, et alors qu’une tendance au raccourcissement était observée chez les souris restaurées unilatéralement, les différences entre souris restaurées uni- et bilatéralement n’étaient pas significatives. Donc même si les seuils de PEA peuvent être normalisés, les seuils comportementaux et les amplitudes des potentiels évoqués peuvent s’améliorer mais pas normalisées avec cette technique de restauration. Conformément à la description initiale les souris KO VGLUT3 présentent des rubans synaptiques anormalement fins et allongés dans les cellules ciliées internes, alors que le nombre de vésicules synaptiques attachés aux rubans ou à la membrane plasmique sont normaux (Seal et al., 2008). Chez les souris restaurées, les synapses rubans sont d’aspect normal, avec une forme plus arrondie semblable à celle des souris contrôles tandis que les souris non restaurées continuent de présenter des rubans synaptiques anormalement fins et allongés. En résumé, ces études documentent la restauration réussie de l’audition dans un modèle murin de surdité héréditaire. Avec une administration virale de VGLUT3 à P1012 chez les souris KO, les seuils de PEA se normalisent en 7 à 14 jours et restent dans la gamme normale pendant au moins 7 semaines, avec 2 souris conservant des seuils auditifs normaux au moins un an et demi dans notre étude. Une administration plus précoce, à P1- P3, produit une transfection encore plus robuste des cellules ciliées internes et une récupération auditive de longue durée chez ce modèle de souris. Même si les pertes auditives chez ce modèle murin et chez les patients porteurs de la surdité DFNA25 sont toutes deux dues à des mutations du gène codant pour VGLUT3, la comparaison peut ne pas être simple. Tout d’abord, il n’est pas sûr que la mutation faux-sens décrite pour SLC17A8 soit la cause de la perte auditive chez DFBNA25, bien qu’une forte corrélation soit observée (Ruel et al., 2008). Ensuite, la mutation nulle étudiée dans ces expériences représenterait un phénotype beaucoup plus sévère que la mutation fauxsens décrite comme cause potentielle de DFNA25. Donc il n’est pas certain que cette technique puisse bénéficier aux patients DFNA25. Malgré ces différences, en tant que première étude à rapporter la restauration de seuils de PEA normaux chez un modèle de mutation nulle, cette étude représente un premier pas important comme traitement potentiel d’une surdité héréditaire. Programme des Conférences Programme des Conférences Thérapie génique de la cochlée : le moment est-il venu? Bibliography Baker, K., Brough, D.E., and Staecker, H. (2009). Repair of the vestibular system via adenovector delivery of Atoh1: a potential treatment for balance disorders. Adv Otorhinolaryngol 66, 52-63. Jeudi 11 avril Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 10 11 Journée pluridisciplinaire Di Domenico, M., Ricciardi, C., Martone, T., Mazzarella, N., Cassandro, C., Chiarella, G., D'Angelo, L., and Cassandro, E. (2010). Towards gene therapy for deafness. J Cell Physiol. Fremeau, R.T., Jr., Kam, K., Qureshi, T., Johnson, J., Copenhagen, D.R., Storm-Mathisen, J., Chaudhry, F.A., Nicoll, R.A., and Edwards, R.H. (2004). Vesicular glutamate transporters 1 and 2 target to functionally distinct synaptic release sites. Science 304, 1815-1819. Husseman, J., and Raphael, Y. (2009). Gene therapy in the inner ear using adenovirus vectors. Adv Otorhinolaryngol 66, 37-51. Izumikawa, M., Batts, S.A., Miyazawa, T., Swiderski, D.L., and Raphael, Y. (2008). Response of the flat cochlear epithelium to forced expression of Atoh1. Hear Res 240, 52-56. Kawamoto, K., Ishimoto, S., Minoda, R., Brough, D.E., and Raphael, Y. (2003). Math1 gene transfer generates new cochlear hair cells in mature guinea pigs in vivo. J Neurosci 23, 4395-4400. Kral, A., and O'Donoghue, G.M. (2010). Profound deafness in childhood. N Engl J Med 363, 1438-1450. Maeda, Y., Sheffield, A.M., and Smith, R.J. (2009). Therapeutic regulation of gene expression in the inner ear using RNA interference. Adv Otorhinolaryngol 66, 13-36. Obholzer, N., Wolfson, S., Trapani, J.G., Mo, W., Nechiporuk, A., Busch-Nentwich, E., Seiler, C., Sidi, S., Sollner, C., Duncan, R.N., et al. (2008). Vesicular glutamate transporter 3 is required for synaptic transmission in zebrafish hair cells. The Journal of neuroscience : the official journal of the Society for Neuroscience 28, 2110-2118. Praetorius, M., Hsu, C., Baker, K., Brough, D.E., Plinkert, P., and Staecker, H. (2009). Adenovector-mediated hair cell regeneration is affected by promoter type. Acta Otolaryngol, 1-8. Ruel, J., Emery, S., Nouvian, R., Bersot, T., Amilhon, B., Van Rybroek, J.M., Rebillard, G., Lenoir, M., Eybalin, M., Delprat, B., et al. (2008). Impairment of SLC17A8 encoding vesicular glutamate transporter-3, VGLUT3, underlies nonsyndromic deafness DFNA25 and inner hair cell dysfunction in null mice. Am J Hum Genet 83, 278-292. Seal, R.P., Akil, O., Yi, E., Weber, C.M., Grant, L., Yoo, J., Clause, A., Kandler, K., Noebels, J.L., Glowatzki, E., et al. (2008). Sensorineural deafness and seizures in mice lacking vesicular glutamate transporter 3. Neuron 57, 263-275. Staecker, H., Praetorius, M., Baker, K., and Brough, D.E. (2007). Vestibular hair cell regeneration and restoration of balance function induced by math1 gene transfer. Otol Neurotol 28, 223-231. Takamori, S., Malherbe, P., Broger, C., and Jahn, R. (2002). Molecular cloning and functional characterization of human vesicular glutamate transporter 3. EMBO Rep 3, 798-803. Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale Arnaud COEZ Unité mixte INSERM CEA U1000 Imagerie et psychiatrie Orsay L’imagerie fonctionnelle cérébrale a récemment permis de donner des arguments objectifs sur l’organisation des cartes corticales chez des personnes adultes devenues sourdes selon qu’elles sont utilisatrices d’un seul implant cochléaire (implant cochléaire monaurale), de deux implants cochléaires (implants cochléaires bilatéraux), d’un implant du tronc cérébral (Coez et al., 2008 ; Coez et al., 2009 ; Coez et al., 2010). Ces études de groupe de personnes se poursuivent pour évaluer l’apport d’uns stimulation électro-acoustique, qu’elle soit ipsilatérale (par un implant dit électro-acoustique) ou controlatérale (par un implant cochléaire d’un côté et une prothèse auditive conventionnelle de l’autre). L’expérience acquise en imagerie fonctionnelle cérébrale en tomographie à émission de positons nous permet aujourd’hui d’envisager d’utiliser cette technique en clinique, à une échelle individuelle, quand une situation clinique le justifie et que le clinicien a besoin d’arguments complémentaires dans la stratégie thérapeutique à mener. Il est donc nécessaire de continuer de développer des méthodes d’exploration fonctionnelle ayant vocation à devenir des outils de pronostic de l’intervention envisagée et d’évaluations thérapeutiques quand le résultat obtenu n’est pas celui qui était initialement escompté. Pronostic de l’efficacité d’un implant cochléaire chez un jeune garçon de 8 ans pour lequel le résultat audioprothétique conventionnel est jugé limité. En 2004, A a 8 ans et ne parle pas. Il ne réagit pas aux sons qu’ils soient forts ou petits. Ses parents le trouvent de moins en moins attentif. En outre, depuis 3 ans, il a des épisodes épileptiques de plus en plus fréquents et importants. Il y a 4 ans, le tableau ORL a conduit à proposer un appareillage conventionnel bilatéral avec des contours d’oreille. L’équipe d’audioprothèse spécialisée dans la prise en charge de l’enfant a opté pour un gain acoustique de 25 dB sur l’ensemble des fréquences. Effectivement, les oto-émissions initialement présentent et la quasi impossibilité de réaliser une audiométrie comportementale univoque ont conduit à la prudence. La mesure objective par PEA n’a pu permettre de réaliser la mesure d’un seuil tant les tracés sont désorganisés. Un électrocochléogramme aurait été souhaité mais aucune équipe n’était en mesure de pouvoir réaliser cet examen. La question qui nous fût posée était de savoir si un gain plus important par prothèse conventionnelle ou une implantation cochléaire, même tardive, permettrait d’améliorer le tableau audiologique. Dans le cadre de ce bilan, une recherche génétique du gène de l’otoferline dans un centre référent a été menée et s’est avérée négative. Jeudi 11 avril Programme des Conférences Programme des Conférences Thérapie génique de la cochlée : le moment est-il venu? Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 12 13 Journée pluridisciplinaire L’imagerie anatomique cérébrale conduite dans le cadre du bilan neurologique ne révèle pas d’anomalies anatomiques cérébrales à l’âge de 5 ans. L’imagerie anatomique cérébrale IRM s’impose dans le cadre d’un bilan pré-implant d’autant plus qu’il n’est pas rare de trouver des anomalies anatomiques cérébrales majeures en cas de troubles du développement de l’enfant (Figure 1). Il a été décidé de coupler cette imagerie anatomique cérébrale à une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle cérébrale (IRMf) dans le même temps. Cette séquence d’IRMf supplémentaire allonge le temps de l’examen de 20 minutes. Elle utilise un paradigme de stimulations auditives initialement développé en IRMf (Belin et al, 2000) puis en TEP en utilisant l’eau marquée à l’oxygène 15 comme traceur du débit sanguin cérébral (Coez et al, 2008). Lors de l’examen d’IRMf, A devait écouter de façon passive des stimuli sonores de type voix humaine ou de type non-voix à un niveau de 65 dB SPL. Cet examen IRMf est réalisé sans les appareils auditifs qui sont imcompatibles avec les propriétés magnétiques de l’appareil d’IRM. Chez un sujet normo-entendant, l’écoute passive des sons engendre des augmentations bilatérales de débit sanguin dans des régions temporales du cerveau. De plus, l’écoute de type voix humaines engendre une augmentation de débit sanguin cérébral supplémentaire par rapport à l’écoute d’autres types de sons dans des régions cérébrales temporales, bilatérales, le long du sillon temporal supérieur. Dans le cas d’A, l’écoute de sons engendre bien des augmentations de débits sanguins cérébraux dans des régions temporales (figure 2) ce qui signe la perception des sons à un niveau d’intensité de 65 dB SPL (niveau de voix moyenne). Ces activations sont situées uniquement à droite, stigmate probable d’un dysfonctionnement des aires auditives centrales gauche. De plus, à l’écoute de sons de type voix humaine par rapport à l’écoute d’autres types de sons, il n’est pas retrouvé d’augmentation caractéristique de DSC supplémentaire dans une aire de reconnaissance de la voix humaine. Les aires du système auditif ne semblent pas fonctionnelles pour permettre une discrimination de la voix humaine par rapport aux autres sons et à fortiori une intelligibilité de la parole. La mutité d’A et ses troubles de l’attention ne sont pas liés à une surdité qui nécessiterait une implantation cochléaire puisqu’il bénéficie d’une perception sans prothèses auditives mais que les aires centrales semblent présenter un dysfonctionnement subtile empêchant de différencier des sons de type voix par rapport à des sons de type non-voix. Il a été possible d’investiguer plus avant en profitant de l’expérience acquise par l’équipe de recherche INSERM (Pr Zilbovicius) au sein de laquelle ces examens ont pu être menés. Une mesure du débit sanguin cérébrale au repos en TEP H215O a été conduite (figure 3). Cette mesure a pu être comparée à des mesures réalisées chez des patients témoins. Cet examen n’a pas révélé de dysfonctionnements. Cette mutité et ses troubles attentionnels sont probablement liés à une autre atteinte neurologique qui sera investiguée par ailleurs dans un service de neurologie avec prise en charge des crises épileptiques. Il est décidé de conserver son appareillage actuel, qui est bien supporté, et qui par une amplification de 25 dB, traditionnellement utilisée et admise, dans les troubles d’apprentissage et d’attention, peut s’avérer une aide. L’équipe d’audioprothèse qui a pris initialement en charge l’enfant a eu raison d’être prudente et de ne pas prendre en charge cet enfant comme s’il avait une surdité profonde malgré une demande pressante d’augmenter le gain. L’imagerie fonctionnelle a permis à cette équipe d’audioprothésistes d’avoir des arguments objectifs en faveur de Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale leur pratique plutôt qu’un simple sentiment d’intime conviction même si elle était éclairée. Evaluation de l’efficacité de l’implant cochléaire gauche et de la prothèse auditive droite pour corriger un handicap auditif chez un patient de 50 ans B a perdu son audition suite à un trauma crânien gauche survenu il y a 30 ans lors d’un accident en mobylette sur la voie publique. Suite à cet accident ayant entraîné une paralysie, une intervention neurochirurgicale a été effectuée permettant une bonne récupération fonctionnelle générale malgré une séquelle visible : l’atrophie du membre supérieur gauche. A ce jour (2010), le patient est équipé d’une prothèse auditive droite de type AM Siemens et d’un implant cochléaire gauche. Le patient ne porte plus régulièrement son implant car il pense en avoir un bénéfice limité par rapport à l’usage qu’il a de sa prothèse auditive contro-latérale. Il a à ce jour 30% de compréhension sans lecture labiale avec prothèse auditive droite en mots dissyllabiques, 0% avec implant cochléaire, 10% avec implant cochléaire et lecture labiale, 10% en lecture labiale seule, 40% quand les 3 modalités sont rassemblées (prothèse+implant+lecture labiale). Ce résultat est nettement moins bon que celui initialement obtenu après la mise en place de son implant cochléaire. L’audiométrie tonale révèle des seuils tonaux liminaires fluctuants. L’examen PEA ne permet pas d’objectiver un seuil d’audition. Par contre, les tests d’intégrité sur l’implant montrent qu’il fonctionne. Des seuils de télémétrie avec implant sont enregistrés et présents. Le scanner révèle que le porte-électrode est correctement placé. Devant ce dysfonctionnement, se pose la question de savoir s’il faut implanter l’oreille contro-latérale ou tenter une ré-implantation côté opéré. Dans le cadre du bilan pré-implant a été décidé de réaliser un examen d’imagerie fonctionnelle cérébrale en tomographie à émission de positions en utilisant comme traceur de l’eau marquée à l’oxygène 15, qui permet de mesurer les variations de débit sanguin cérébral dans différentes conditions d’écoute : 2 acquisitions durant une condition de silence 2 acquisitions durant une écoute de sons de type voix humaine avec prothèse auditive droite et 2 autres acquisitions dans les mêmes conditions avec implant cochléaire gauche 2 acquisitions durant une écoute de sons autres que la voix avec prothèse auditive droite et 2 autres acquisitions dans les mêmes conditions avec implant cochléaire gauche Programme des Conférences Programme des Conférences Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale Résultats : Lors de l’écoute des différents types de sons comparée à une condition de silence, le port de la prothèse auditive permet des activations temporales bilatérales le long du sillon temporal supérieur (Figure 4). Par contre, l’écoute dans les mêmes conditions avec implant cochléaire ne permet pas de mettre en évidence des activations auditives temporales (Figure 4), ce qui corrobore Jeudi 11 avril Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 14 15 Journée pluridisciplinaire l’impression ressentie par le patient. La comparaison directe de l’écoute de sons avec prothèse auditive droite à celle avec implant permet de visualiser des activations supplémentaires temporales gauche avec prothèse auditive le long du sillon temporal supérieur (Figure 5) dans des régions cérébrales du système auditif. Inversement, lors de l’écoute de sons avec l’implant, le patient semble engagé dans une autre modalité sensorielle qu’auditive, puisque des aires visuelles du gyrus occipital inférieur gauche sont sollicitées. A noter que le patient ne relate aucune expérience visuelle à l’écoute de sons. Par défaut de transmission de l’information sonore de l’implant vers des aires cérébrales auditives, le patient réalise probablement une autre tâche cognitive (Figure 5). Côté prothèse auditive conventionnelle, le contraste des données obtenues lors de l’écoute de la voix humaine par rapport aux autres types de sons ne permet pas de mettre en évidence une aire fonctionnelle de reconnaissance de la voix humaine. Il a été montré dans des études précédentes (Coez et al., 2008) que l’activation de cette région signerait une bonne intelligibilité de la parole. Ces données fonctionnelles sont donc en accord avec les données cliniques puisque l’utilisation de la prothèse conventionnelle chez B ne permet pas d’obtenir un score d’intelligibilité supérieur à 30%. Par ailleurs, l’image fonctionnelle moyenne obtenue à partir de ces 10 acquisitions diffère de l’image fonctionnelle moyenne qui avait pu être enregistrée dans les mêmes conditions chez un sujet témoin (entendant) ayant participé à une recherche biomédicale antérieure (Figure 6). Cette différence semble localisée à gauche dans des régions cérébrales postérieures basses. Cette anomalie potentielle a été confrontée à une image anatomique obtenue lors d’un examen IRM anatomique qui montre des anomalies anatomiques cérébrales. De nombreux dépôts d’hémosidérine sont présents, séquelles évolutives du trauma crânien ancien subi (hémosidérose) qui diminuent l’efficacité de la stimulation délivrée par l’implant cochléaire et de la prothèse auditive contro-latérale au cours du temps. Il est donc décidé pour ce patient d’optimiser le réglage de la prothèse auditive conventionnelle actuelle plutôt que de tenter une ré-implantation coté gauche d’un implant qui ne peut fonctionner mieux, ou de tenter une implantation côté droit d’un système auditif central qui est amené à moins bien fonctionner au cours du temps. Conclusion : Les recherches bio-médicales, menées en imagerie fonctionnelle cérébrales ces dernières années chez des groupes de patients trouvent naturellement des applications cliniques dans notre domaine d’activité (l’audioprothèse) notamment pour étayer des arguments en faveur d’une stratégie thérapeutique, d’un choix audioprothétique quand les résultats obtenus avec les autres moyens conventionnels d’exploration fonctionnelle atteignent une limite. L’imagerie fonctionnelle cérébrale permet alors d’apporter un faisceau d’arguments supplémentaires tant pour évaluer une situation clinique que pour porter un pronostic d’efficacité attendue de l’appareillage. Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale Figure 1 – L’imagerie anatomique par résonance magnétique (IRM) permet de mettre en évidence des anomalies cérébrales (entourées en vert) qui peuvent expliquer la symptomatologie observée chez un sujet donné (Zilbovicius et al., données personnelles). Dans le cas de A, nous nous sommes assurés qu’il n’y avait pas d’anomalies cérébrales anatomiques qui auraient pu expliquer le tableau clinique). Figure 2 – L’imagerie fonctionnelle cérébrale par résonance magnétique (IRMf) permet de montrer que lors de l’écoute de sons, il existe une augmentation de débit sanguin cérébral dans des aires temporales droites chez A, ce qui permet d’affirmer une perception des sons émis à une intensité de 65 dB SPL. Il est à noter que chez les sujets témoins, ces stimuli entraînent une activation bilatérale, plus ample et plus étendue. La comparaison de l’écoute des sons voix et non voix ne permet pas de retrouver des activations supplémentaires à l’écoute de la voix humaine, caractérisant une intelligibilité de la parole. Jeudi 11 avril Programme des Conférences Programme des Conférences Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 16 17 Journée pluridisciplinaire Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale Figure 5 – La comparaison de l’écoute avec prothèse auditive droite à celle obtenue avec implant cochléaire confirme la localisation temporale (dans le système auditif) avec prothèse auditive droite (image du haut) et une localisation occipitale avec implant gauche image du bas). Figure 3 – Images de débit sanguin cérébral obtenues au repos. L’analyse des images du débit sanguin cérébral (DSC) obtenues avec l'eau marquée au repos ne met pas en évidence des foyers d’hypoperfusion. Lors de la comparaison avec un groupe de 17 enfants témoins, on n’observe pas de diminution significative du DSC. Figure 4 – Ecoute de sons par la prothèse auditive droite (images du haut) et écoute de sons par l’implant cochléaire gauche (images du bas). Les activations obtenues lors de l’écoute de sons par rapport à une condition de silence sont localisées dans des régions cérébrales temporales quand la stimulation est apportée par la prothèse auditive droite et dans d’autres régions quand la stimulation est apportée par l’implant cochléaire. Programme des Conférences Programme des Conférences Choix audio-prothétiques et imagerie fonctionnelle cérébrale Figure 6 – Image fonctionnelle moyenne, obtenue par sommation des 10 images fonctionnelles chez B (images du haut) et chez un sujet témoin ayant subi le même examen (image du bas). On remarquera les différences à l’intersection des deux droites bleues. Jeudi 11 avril Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 18 19 Journée pluridisciplinaire Stéphane LAURENT Audioprothésiste D.E. Membre du Collège National d’Audioprothèse ; Introduction : Avant de définir ce qu’est un appareillage auditif réussi ainsi que les ingrédients nécessaires à son obtention, raisonnons par symétrie et observons qu’un appareillage réussi est d’abord le contraire d’un échec d’appareillage. Si de nombreuses études s’intéressent en effet aux malentendants non appareillés, peu mettent l’accent sur ceux qui font l’acquisition d’aides auditives pour les abandonner ensuite. Pourtant, ces échecs ont plusieurs conséquences négatives : 1) le sujet en échec d’appareillage sera généralement peu enclin à tenter une nouvelle expérience et il échappera donc au processus de soin, 2) un patient en échec va potentiellement décourager de nombreux autres candidats à l’appareillage. Les raisons qui conduisent à ces échecs sont donc fertiles pour l’élaboration d’un cahier des charges. 1) Constats ll est désormais fermement établi qu’une perte d’audition est associée à une qualité de vie dégradée chez le sujet âgé (Chia et al, 2007; Heine et Browning, 2004) et ce jusqu’à entrainer une santé globale dégradée, troubles de l’humeur tels que dépression et anxiété (Gopinath et al, 2009). Par ailleurs, l’âge moyen de premier appareillage est de 74 ans, alors que l’ancienneté moyenne de la perte auditive est de 10 ans (Davis et al, 2007). Au final, 1 personne sur 5 pouvant bénéficier d’un appareillage l’est finalement (O.M.S., 2006). Il est d’autant plus étonnant de constater que quelques uns de ceux qui font la démarche d’appareillage abandonnent leurs appareils. Figure 1 (diapo 1) 2) Les échecs décryptés Nous proposons d’étudier les échecs sur les dix dernières années, les pays retenus par Cahier des charges pour un appareillage réussi ces études étant la Grande Bretagne, les Etats-Unis, l’Australie, la Finlande, la Suède et la Suisse. Dans les années quatre-vingt, règne de la technologie analogique, une étude montrait un taux d’abandon de 23% (Sorri et al, 1984). Les améliorations dues à l’ère de la technologie numérique sont désormais bien connues : confort, larsen, réduction du bruit, programmes automatiques, microphones, courbe de réponse, compression, appareillage ouvert (Davis, 2001). Et pourtant, aujourd’hui, les études indiquent des taux d’abandon allant de 4,7 % (Hougaard et Ruf, 2011) à 24 % (Hartley et al, 2010). Ce qui conduit McCormack & Fortnum en 2013 à regretter le peu de progrès dans ce domaine depuis l’avènement du traitement de signal numérique. Les mêmes auteurs s’intéressent évidemment aux raisons d’abandon. Issus de plusieurs études, ces résultats sont à considérer avec prudence quant aux données chiffrées (pourcentages moyens de réponses). Ils montrent cependant une tendance forte parmi les raisons principales d’abandon : Situations bruyantes/bruit de fond (50%) Peu de bénéfice ressenti (30%) Pas besoin, entend encore assez bien (35%) Difficultés pour la mise en place(35%) Inconfort global (30%) Difficultés avec le changement de piles (50%) Fort de ces constatations on peut esquisser l’élaboration d’actions préventives. 3) Actions possibles : une première année charnière ? Parmi les actions à même de diminuer le taux d’échec, une surveillance particulière du port pendant la première année semble judicieuse. En effet, selon Schumacher & Carruth, 1997, ceux qui portent encore leurs appareils après un an ont de meilleures chances de les conserver à long terme. Cette période cruciale doit être celle de toutes les attentions, chaque difficulté, anodine en apparence, pouvant être la vectrice d’un abandon futur. Programme des Conférences Programme des Conférences Cahier des charges pour un appareillage réussi Par ailleurs, si l’on observe deux des raisons majeures ayant conduit à un abandon (situations bruyantes et manque de bénéfice), support et conseils seraient plus importants que les technologies modernes les plus onéreuses (Gianopoulos et al, 2002; Vuorialho et al, 2006; Bertoli et al, 2009; Kochkin et al, 2010). L’accompagnement et la prévention des situations bruyantes doivent être envisagés, par le dialogue et aussi par des mises en situations sonores en laboratoire. En premier lieu pour tenter d’optimiser la prise en charge audiologique bien sûr mais, également, pour préparer le patient à affronter le bruit et les inévitables limites de ses performances. Jeudi 11 avril Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 20 21 Journée pluridisciplinaire On peut également centrer notre surveillance sur des populations plus fragiles. Cela peut être l’âge (problèmes de manipulation plus fréquents) ou le degré de perte d’audition. Cahier des charges pour un appareillage réussi façon importante dans l’évaluation d’un candidat à l’appareillage auditif et doit être maintenue sur la durée. Tous ces aspects doivent in fine conduire vers : L’étude comparée du port moyen pour deux populations de malentendants (1 groupe de pertes légères, 1 groupe de pertes moyennes à sévères), par F. Toumayan (mémoire d’audioprothèse, école de Fougères, 2012), a ainsi montré un moindre port des aides auditives par les malentendants atteints de pertes légères en comparaison des pertes moyennes à sévères. Cela rend sans doute, en cas d’incident mineur, l’abandon plus facile. Figure 2 (diapo 2) D’une manière générale, le port journalier moyen est un indicateur riche en information, comme le montrent les deux exemples de la figure 3 où le sujet de 60 ans bénéficie d’une séance de « remotivation », d’explications complémentaires et retrouve un port correct dans les semaines qui suivent. A la différence du sujet de 75 ans (figure 4) qui malgré plusieurs séances peine encore à porter ses appareils de façon régulière. Figure 3 et 4 (diapo 3 et 4) • un port quotidien correct à long terme • à travers un contexte audiologique abouti (efficacité/confort) • par un appareillage commenté, accompagné, motivé et expliqué Conclusion On pourrait ainsi résumé le cahier des charges d’un appareillage auditif réussi comme la somme des soins prothétiques conduisant à un port régulier à long terme, en totale maitrise des éléments audiologiques (efficacité tonale, vocale, etc.) mais avec un accompagnement en terme de limites dans le bruit en particulier, d’aide à la manipulation et à l’autonomie en général vis-à-vis des aides auditives. On l’a vu, le taux d’abandon d’appareils (avec les précautions d’usage) n’a pas diminué autant que l’on aurait espéré depuis l’ère numérique, il est donc plus que jamais crucial certes d’appliquer les dernières technologies avec le plus d’acuité possible, mais également d’accompagner au long cours chaque patient dans les difficultés qu’il peut ressentir, ou face aux incompréhensions qu’il peut manifester face à la technique. 4) Cahier des charges Si l’on se réfère aux raisons principales d’abandon pour dresser un cahier des charges d’un appareillage réussi, on conviendra aisément que de nombreux aspects doivent être soignés : FIGURE 1 • Confort physique • Manipulation, aisance globale • Confort auditif, en lien avec l’ensemble des tests audiologiques, notamment l’évaluation de l’inconfort avec et sans aides auditives, sans oublier l’inconfort aux environnements bruyants, qui peuvent désormais être facilement simulés en cabine • Efficacité tonale : certains patients en échec confient un manque d’efficacité ressentie, indispensable dès lors d’évaluer l’apport quantitatif (gain prothétique, gain d’insertion) • Efficacité vocale dans le calme et dans le bruit : l’objectif est double, tester pour optimiser et tester pour accompagner, comparer les performances et anticiper une éventuelle déception • Indice de satisfaction : de nombreux indicateurs existent aujourd’hui pour « mesurer» la satisfaction. Sa prise en compte dès le début de l’appareillage est un élément clé du cahier des charges, à la fois pour tenter de répondre à ce qui correspond à un projet de satisfaction pour le patient, et à la fois pour le guider dans un axe de réalisme thérapeutique. • Motivation : bien que n’apparaissant pas dans la liste des raisons invoquées dans l’abandon d’appareils, on peut s’interroger sur le rôle de la motivation pour faire face au bruit, porter des aides auditives tous les jours, etc. Elle intervient classiquement de Jeudi 11 avril Programme des Conférences Programme des Conférences Cahier des charges pour un appareillage réussi Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 22 23 Journée pluridisciplinaire FIGURE 2 Programme des Conférences Programme des Conférences Cahier des charges pour un appareillage réussi Cahier des charges pour un appareillage réussi FIGURE 4 FIGURE 3 Jeudi 11 avril Jeudi 11 avril Actes du Congrès des Audioprothésistes 24 25 Journée pluridisciplinaire Posters Scientifiques LA PUISSANCE DERRIÈRE DE PILES POUR AIDES AUDITIVES DISTRIBUTION Nous livrons partout dans le monde en moins de 7 jours. MARKÉTING ET VENTES La marque numéro 1 mondiale de vente de piles pour aides auditives. PRODUCTION Chacune de nos piles bénéficie d’une durée de vie de 4 ans QUALITÉ Chacune de nos piles subit 179 contrôles qualité et ressort avec la garantie Rayovac. RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT Nous investissons chaque année des millions en R&D. QUALITÉ, SERVICE, TECHNOLOGIE ET DISTRIBUTION L E C H O I X N U M É R O 1 D E S P R O F E S S I O N N E L S D E L’A U D I T I O N . Téléphone: 0800 20 68 72 Email: [email protected] www.rayovac.eu POSTERS 27 Mise en place d'un paradigme de MNM applicable au déficient auditif Pour chacune de ces conditions, la fréquence et la durée du fréquent et du rare étaient fixées : 1000 Hz/150 ms (incluant 5 ms de descente et de montée) et 500 Hz/150 ms respectivement. La probabilité de présentation des stimuli était de 0,80 pour les standards et de 0,20 pour les déviants. L'EEG était acquis de façon continue pendant l'expérience avec le système Eclipse de Interacoustics. Alexis BARRAUD1 Jean-Luc PUEL1 Jean-Charles CECCATO1 Frédéric VENAIL1,2 1 - PLATEFORME D’AUDIOLOGIE I-PAUDIOM, INSERM U1051, MONTPELLIER - FRANCE 2 - SERVICE OTOLOGIE - OTONEUROLOGIE, CHU GUI DE CHAULIAC, MONTPELLIER - FRANCE L’électrode + était en Fz, l’électrode - était en LM (Left Mastoïd), l’électrode de référence était sur le nez et la masse était en AFz. • INTRODUCTION La MisMatch Negativity (MMN) est une onde des potentiels évoqués (PE) générée automatiquement dans tout changement de l'environnement (sonore, visuel, somesthésique...). Plus précisément, elle est générée lors de la violation d'une régularité dans la stimulation sonore. Sa fonction biologique pourrait être de permettre la détection de changements dans l'environnement, de manière pré-attentionnelle, pour ensuite initier l'orientation de l'attention vers le stimulus déviant. On enregistre habituellement la MMN dans un paradigme « oddball » c’est-à-dire en présentant occasionnellement dans une suite de stimuli identiques (standards) un stimulus légèrement différent (déviant). La MMN est alors mesurée dans la différence entre les PE des sons standards et des sons déviants. Cette année, nous avons cherché en étudiant une population jeune et normo-entendante à mettre en place un paradigme simple et fonctionnel de MMN afin d’obtenir des résultats fiables et reproductibles, et à faire évoluer ce paradigme en en faisant varier les paramètres pour repérer l’impact qu’ils peuvent avoir sur la MMN. Les PEA étaient moyennés séparément pour les stimuli standards et les déviants. Les signaux électriques étaient digitalisés par des filtres passe-bande de 0,5 Hz et de 100 Hz. Après séquençage, les tracés simples ont été soumis à un rejet d’artéfact établi en fonction de l’amplitude (taux de réjection = 86 μV). Ensuite, les signaux étaient digitalisés et filtrés une seconde fois avec un filtre passe-bande de 0,83 - 25 Hz. Pour chaque sujet et pour chaque condition, nous avons réalisé 1500 acquisitions. La durée totale des tests était de 2h30. • MATÉRIEL ET MÉTHODE • RÉSULTATS Matériel : - Ordinateur portable équipé du logiciel OtoAccess TM - Système Eclipse de Interacoustics® et électrodes Neuroline 720 Population testée : 17 sujets jeunes et normo-entendants Protocole : - Audiométrie tonale liminaire au casque - Potentiels Evoqués Auditifs précoces à 80 dB HL - 6 conditions de MMN testées Posters Scientifiques Posters Scientifiques Mise en place d'un paradigme de MNM applicable au déficient auditif Les box-plots représentent les résultats de MMN obtenus pour chaque condition : nous y trouverons le Q1 et le Q3 (premier et troisième quartile), la médiane et les résultats minimum et maximum. POSTER 1 POSTER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 28 29 LE RÉGLAGE DE L’IMPLANT COCHLÉAIRE EN UTILISANT UNE MÉTHODE OBJECTIVE : Les TNRT peuvent-ils prédire les seuils de confort ? Permettent-ils une bonne compréhension vocale ? Antoine Bosser1 Jean-Pierre Piron2 Jean-Luc Puel1 Michel Mondain2 Alain Uziel2 Frédéric Venail2 1 - Plateforme d’Audiologie I-PaudioM INSERM U1051 - Montpellier 2 - Service Otologie-Otoneurologie - Hôpital Gui de Chauliac - Montpellier INTRODUCTION • DISCUSSION Tout l’intérêt de cette recherche était de mettre en évidence un paradigme simple et fonctionnel de MMN. Nous avons ensuite fait évoluer ce paradigme de base suivant six conditions : • Nous avons testé trois niveaux d’intensité pour le stimulus déviant tout en conservant celui du stimulus standard. Les résultats ont montré que plus la différence d’intensité entre le stimulus standard et le stimulus déviant était grande, plus la latence de la MMN était précoce et plus l’amplitude était importante. Ceci est en accord avec l’hypothèse de la violation dans la régularité . • Nous avons fait varier l’intervalle inter-stimulus, nous avons donc fait varier la cadence de stimulation. La fréquence de présentation du stimulus standard était donc plus rapide mais le délai entre chaque stimulus déviant était aussi plus court. Les résultats ont montré une diminution de la latence et de l’amplitude de la MMN quand l’intervalle inter-stimulus était le plus court. Ceci est en accord avec l’hypothèse de la force mnésique. Dans notre paradigme, la régularité détectable était la répétition du son et elle a été violée par le changement acoustique. Par conséquent, l’hypothèse de la violation dans la régularité et l’hypothèse de la force mnésique non-concordante arrivent à des conclusions très semblables : la présence de la MMN montre que le système auditif est capable de détecter la différence acoustique entre le son standard et le déviant. Le travail effectué cette année ouvre notre recherche sur les difficultés éventuelles que peut rencontrer le malentendant : Est-il capable malgré une perte auditive de détecter aussi bien que le normo-entendant ces violations dans la régularité de la stimulation ? Si non, les représentations exactes de son environnement sonore risquent d’être sérieusement compromises. • REMERCIEMENTS Je remercie tout particulièrement le Docteur Venail et l’équipe d’I-PaudioM. Les implants cochléaires ont besoin d’être réglé en fonction des caractéristiques de chaque patient. On détermine pour chaque électrode le niveau de stimulation inférieur et supérieur que l’on appel respectivement T (threshold) et C (comfort). De nombreux paramètres sont encore ajustés, ils constituent la MAP de réglage (figure 1) . Le seuil de confort est déterminé de manière subjective, au moyen d’une échelle de sonie présentée au patient. Aujourd’hui, le clinicien possède deux outils objectifs pour s’assurer du réglage des seuils de Confort d’un implant cochléaire NUCLEUS ; La NRT (Neural Response Telemetry) qui permet de recueillir les potentiels d’action composite du nerf auditif (ECAP) et le seuil d’apparition du réflexe stapédien (K. Stephan, Welzl-Muller.2000 ; Botros et al. 2007). Posters Scientifiques Posters Scientifiques Mise en place d'un paradigme de MNM applicable au déficient auditif L’étude porte sur la corrélation entre les seuils de confort et les seuils NRT des implantés adultes et enfants. Afin de s’assurer de l’efficacité du réglage NRT, une audiométrie vocale a été réalisée dans le silence et dans le bruit pour les adultes. En ce qui concerne les enfants, des réflexes stapédiens à la voix puis en champ libre ont été réalisés afin de contrôler la valeur réelle des seuils C. MATÉRIEL ET MÉTHODES Population Cette étude comporte deux populations bien distinctes, les adultes (N=20) et les enfants (N=16). Les critères d’inclusions sont les suivants, 1 an de port minimum de l’implant ; des implants de types CI24RE ou CI512 ; une surdité post linguale pour les adultes, pré linguale pour les enfants ; une compréhension ˃50 % au PBK (Phonetic Ballanced Kindergarten Test) ; au minimum 18 électrodes actives et 18 NRT recueillis. Méthode pour la population adulte Tout d’abord les seuils T ont été recherchés, ensuite les seuils de confort ont été évalués à l’aide d’une échelle de sonie enfin l’Auto-NRT mesure les seuils TNRT. La compréhension du patient est testée en cabine à un niveau de 65 dB avec une liste POSTER 1 POSTER 2 Actes du Congrès des Audioprothésistes 30 31 LE RÉGLAGE DE L’IMPLANT COCHLÉAIRE EN UTILISANT UNE MÉTHODE OBJECTIVE : Les TNRT peuvent-ils prédire les seuils de confort ? Permettent-ils une bonne compréhension vocale ? de logatomes de Dodelé (Dodelé et al 2000). Deux programmes ont été évalués, celui que le patient à l’habitude d’utiliser et un autre sur lequel on a fait correspondre les seuils C aux TNRT (figure 2). Pour chaque programme une liste à 65 dB HL dans le calme et une liste à 65 dB HL avec un bruit de fond à 55 dB HL appelé l’onde vocale globale a été réalisée. - soit le réflexe stapédien est déclenché et les niveaux des seuils C du réglage sont suffisamment élevés, voire trop forts. - soit le réflexe stapédien n’est pas déclenché et il est encore difficile de donner de conclusion à ce stade là. En l’absence de déclenchement de réflexe, le seuil C va être augmenté de 5 (UM) sur toutes les électrodes actives puis de 10 si aucune réponse n’a été obtenue auparavant. On restera très prudent en observant les réactions du patient. Si celui-ci exprime de l’inconfort, il faut arrêter et revenir à la valeur précédente. On se trouve alors dans le cas où le réflexe stapédien n’est pas déclenchable. Si le réflexe est déclenché à la voix, une recherche est effectuée mais en champ libre sur toutes les fréquences balayant du 500 au 6000 Hz par demi octave à une intensité de 85-90 dB à l’aide de l’audiomètre. Il y a donc deux possibilités : - Le réflexe est déclenché sur chaque fréquence testée. Les électrodes concernées par ces fréquences sont visualisées à l’écran de l’ordinateur sous le logiciel de réglage Custom Sound. - Le niveau C de ces électrodes est diminué jusqu’au seuil de déclenchement. Le réflexe n’est pas déclenché en champ libre, dans ce cas les C sont augmentés de 5 unités et la manipulation est réitérée jusqu'à une augmentation de 10 unités maximum au dessus du seuil de confort initial tout en vérifiant les réactions de l’enfant pour que ça ne lui paraisse pas trop fort. Méthode pour la population enfant Tout d’abord, les seuils T sont recherchés à l’aide d’un conditionnement. L’enfant doit poser le jouet à son emplacement quand il entend un son. Ensuite, les seuils C sont évalués en s’assurant qu’ils ne sont pas trop forts pour l’enfant. Le clinicien vérifie également qu’il n’y a pas de gène par le déclenchement de réflexes cochléo-palpébral ou de stimulation du nerf facial lorsqu’une stimulation à 85 dB est émise en champ libre sur l’ensemble des fréquences. Après l’ajustement des seuils T et C, le seuil du réflexe stapédien est recherché dans l’oreille controlatérale à l’implant cochléaire. L’acquisition de ce réflexe demande l’obtention dans un premier temps d’une tympanométrie normale. Posters Scientifiques Posters Scientifiques LE RÉGLAGE DE L’IMPLANT COCHLÉAIRE EN UTILISANT UNE MÉTHODE OBJECTIVE : Les TNRT peuvent-ils prédire les seuils de confort ? Permettent-ils une bonne compréhension vocale ? RÉSULTATS Le régleur va ainsi prononcer à une intensité relativement forte (85-90 dB) et en continu le phonème « A » (figure 3). Le « Decay test » est utilisé en mode manuel pour avoir une fenêtre d’enregistrement plus longue (12s). Globalement, les dynamiques ne sont pas les mêmes sur tout le porte-électrodes. Plus on se rapproche de l’apex de la cochlée plus celles-ci sont importantes. Cette technique de déclenchement du réflexe stapédien en « live » à la voix forte permet de déduire deux constatations : POSTER 2 POSTER 2 Actes du Congrès des Audioprothésistes 32 33 Globalement, les patients ont de bons scores avec les deux programmes. Au test de rangs signés de Wilcoxon, il n’y a pas de différence significative entre les 2 programmes dans le calme (p˃0.1). Le programme NRT serait donc aussi performant que le programme classique dans le calme. Dans le bruit (p<0.1), il semblerait que le programme classique soit meilleur que le programme NRT pour la compréhension vocale. LE RÉGLAGE DE L’IMPLANT COCHLÉAIRE EN UTILISANT UNE MÉTHODE OBJECTIVE : Les TNRT peuvent-ils prédire les seuils de confort ? Permettent-ils une bonne compréhension vocale ? La corrélation est linéaire positive pour toutes les électrodes des deux populations. En s’intéressant à la p-value des données, il faut remarquer que les résultats sont statistiquement significatifs pour un grand nombre d’électrodes dans les deux populations. En effet, au niveau de la population adulte et enfant, pour les électrodes 22 à 15 p<0.001. Au sein de la population adulte, les électrodes allant de la 14 à la 7 ont une corrélation statistiquement très significative (p<0.001) tandis que pour les enfants au niveau de l’électrode 15 et 14, la corrélation est assez significative (p<0.01) et pour les électrodes 13, 9, 8, 5,6 cette relation linéaire est peu significative (p<0.05) voire pas du tout pour l’électrode 7. Le faible nombre de personnes incluent dans la population enfant est sans aucun doute une limite de cette étude, néanmoins des corrélations très fines entre les TNRT et les seuils C ont été mises en évidence avec un écart particulièrement réduit au niveau des électrodes 15 à 10 chez les deux populations.. Posters Scientifiques Posters Scientifiques LE RÉGLAGE DE L’IMPLANT COCHLÉAIRE EN UTILISANT UNE MÉTHODE OBJECTIVE : Les TNRT peuvent-ils prédire les seuils de confort ? Permettent-ils une bonne compréhension vocale ? CONCLUSIONS Cette étude s’inscrit dans la continuité de celles réalisées auparavant sur les relations entre les TNRT et les seuils C de l’implant cochléaire. Le réflexe stapédien utilisé pour la population enfant permet de compléter les mesures TNRT et surtout de s’assurer que les seuils C ne soient pas trop forts. Le test vocal réalisé dans le bruit et le calme a évalué l’impact des TNRT sur la compréhension vocale. La compréhension vocale a été très peu dégradée en assimilant les seuils C aux TNRT. L’utilisation de la TNRT est donc un outil fiable et très intéressant pour le clinicien afin de réaliser un réglage d’implant pédiatrique. Globalement, l’écart entre le seuil C et les TNRT est très petit car tout au long du porteélectrode les box plots sont compris entre 5 et 15 UM. Bibliographie K. Stephan, Welzl-Muller, Post-Operative Stapedius Reflex Tests With Simultaneous Loudness Scaling In Patients Supplied With Cochlear Implants, Audiology 39 (2000) P 13-18. Botros, A., van Dijk,B.,Killian,M.(2007) AutoNRT: An automated system that measures ECAP thresholds with the Nucleus Freedom cochlear implant via machine intelligence. Artif Intell Med, 40, 15-28. Dodelé L., Dodelé D. (2000). Audiométrie vocale en présence de bruit et le test AVfB. les cahiers de l'audition. 2000, Vol. 13, 6. POSTER 2 POSTER 2 Actes du Congrès des Audioprothésistes 34 35 Romy Chan Kwong¹ Anick Bastin3 Jean-Charles Ceccato² Frédéric Venail² TESTS DE MÉMOIRE AUDITIVE ET VISUELLE SUR UNE POPULATION D’ADOLESCENTS DÉFICIENTS AUDITIFS IMPLANTÉS OU APPAREILLÉS Passation des tests L’ordinateur ou le testeur présente une suite de 2 éléments (chiffres, cubes, carrés de couleurs, animaux ou cris d’animaux) à reproduire, puis 3, puis 4 et ainsi de suite. L’examinateur administre deux essais pour chaque item et l’épreuve s’arrête lorsque le sujet échoue aux deux essais d’un même item. Le testeur prend note de la série la plus longue correctement répétée (empan maximal) 1 - Ufr Pharmacie Montpellier 1, 2 - CHU Gui de Chauliac service ORL, Montpellier, France 3 - CESDA de Montpellier, France. INTRODUCTION Les tests de mémoire visuelle et auditive du Simo, dont la validité psychométrique a été mise en évidence dans une étude précédente (Validation d’un test de mémoire : Le Simo, 2011), ont révélé principalement l’importance de l’information spatiale dans les tâches de mémorisation visuelle. Le rapport constaté entre des troubles de la mémoire et certaines difficultés d’acquisition et de compréhension du langage a fait naître des interrogations sur le rôle de la mémoire de travail dans la compréhension verbale et la production langagière, et les recherches dans le domaine de la neuropsychologie sont conséquentes. Parmi les multiples origines des troubles du développement du langage résident des troubles de l’audition, dans la mesure où la plupart des conditions de l’acquisition normale de la parole sont modifiées, en particulier l’entrée auditive. >>> Ainsi, l’objectif de la présente étude est de mettre en relation les performances mnésiques des jeunes sourds, avec leur niveau linguistique, pour déterminer l’impact de la surdité sur les capacités de mémorisation au sein des différentes populations et mettre en place un éventuel test aidant au diagnostic d’un trouble du langage ou à la rééducation assurée par les professionnels. Posters Scientifiques Posters Scientifiques TESTS DE MÉMOIRE AUDITIVE ET VISUELLE SUR UNE POPULATION D’ADOLESCENTS DÉFICIENTS AUDITIFS IMPLANTÉS OU APPAREILLÉS MATÉRIEL ET MÉTHODES Matériel - Ordinateur doté de la plate-forme du logiciel de programmation MATLAB - Supports des tests de Wechsler Population testée 30 adolescents sourds âgés de 12 à 18 ans répartis en 2 groupes, en fonction de leur type de scolarisation et de leur niveau de langage (défini par l’orthophoniste) associé au test phonétique Phonetically Balanced Kindergarten (PBK) : POSTER 3 POSTER 3 Actes du Congrès des Audioprothésistes 36 37 TESTS DE MÉMOIRE AUDITIVE ET VISUELLE SUR UNE POPULATION D’ADOLESCENTS DÉFICIENTS AUDITIFS IMPLANTÉS OU APPAREILLÉS RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS Des différences statistiques intergroupes sont observées uniquement au test référence de la mémoire des chiffres, mettant en évidence l’étroite corrélation entre l’empan mnésique verbal et les aptitudes de langage décrite dans la littérature. Au sein des 3 groupes, la baisse des performances est significative aux tests des flashs de couleur : il existe vraisemblablement un lien entre le niveau de langage et les aptitudes à bénéficier de l’information visuo-spatiale. DISCUSSION ET PERSPECTIVES >>> Dans un premier temps, les analyses statistiques ont démontré qu’à l’image des résultats obtenus sur les sujets normo-entendants, la perte de l’indice spatial suscite une diminution significative des performances mnésiques des patients. La supériorité des aptitudes visuelles des enfants sourds, par rapport aux normo-entendants, décrite dans la littérature n’a pas été mise en évidence avec les épreuves utilisées dans notre étude. Mais les capacités mnésiques, même visuelles, sont très impliquées dans les processus de développement du langage oral. Il est donc difficile de mettre uniquement en cause l’apprentissage parallèle de la Langue des Signes pour expliquer les lacunes de productions orales chez certains adolescents sourds. Bien que les analyses de ces dernières observations soient difficiles en raison du faible nombre de patients, cela met en évidence les limites récurrentes des études cliniques où émanent l’intemporelle variabilité interindividuelle et l’incontestable nécessité de considérer le patient comme une entité intègre et unique. >>> Afin d’approfondir l’hypothèse d’un déficit au niveau des processus de restitution verbale et de cibler cette faille du système cognitif, il serait intéressant de proposer un test présentant des séries de chiffres écrits. Les épreuves du Simo offriraient l’opportunité d’évaluer les stratégies cognitives des enfants de manière ludique et permettrait ainsi au professionnel de se focaliser sur un déficit mnésique éventuel pour ensuite se servir de l’outil informatique comme une solution d’entrainement à la mise en mémoire. Posters Scientifiques Posters Scientifiques TESTS DE MÉMOIRE AUDITIVE ET VISUELLE SUR UNE POPULATION D’ADOLESCENTS DÉFICIENTS AUDITIFS IMPLANTÉS OU APPAREILLÉS Références bibliographiques Aubin G, Coyette F, Pradat-Diehl P, Vallat-Azouvi C – Neuropsychologie de la mémoire de travail 2007. 13-135 Baddeley A.Working memory and language: an overview. J Commun Disord. 2003 MayJun;36(3):189-208 Baddeley A, Jarrold C. Working memory and Down syndrome. J Intellect Disabil Res. 2007 Dec;51(Pt 12):925-31 POSTER 3 POSTER 3 38 39 Brown et Al. Speech production results in children implanted with the Clarion implant. Annals of Otol-Rhinol & Laryngol. 108 : 1999. 110-112 Cleary M, Pisoni DB, Geers AE. Some measures of verbal and spatial working memory in eight- and nine-year-old hearing-impaired children with cochlear implants. Ear Hear. 2001 Oct;22(5):395411. Denis M, Sciences cognitive : Langage et cognition spatiale, 1997. Deschamps R, Moulignier A. – La mémoire et ses troubles 2005. 506-508 ; 513-516 De Weck Geneviève, Marro Pascale – Les troubles du langage chez l’enfant 2010. 47-112 ; 246-333 Diller G, The role of working memory in the language-learning process of children with cochlear implants. Cochlear Implants Int. 2010 Jun;11 Suppl 1:286-90 Doubnerova et Al. Abnormal development of speech in children with cochlear implant. 5th European Symposium on Paediatric Cochlear Implantation. Antwerp, Belgium. 2000. Topic 165. Dumont A – Mémoire et langage [surdité, dysphasie, dyslexie] 1998. Fayol M, Traité des sciences cognitives : Production du langage, 2002. Geers Ann E., Sedy Allison L ; 32(1 Suppl): 39S–48S Language and Verbal Reasoning Skills in Adolescents with 10 or More Years of Cochlear Implant Experience Ear Hear, 2011 February. Grégoire J. L’examen clinique de l’intelligence de l’enfant : Fondements et pratique du WISC-IV. Ed. 2009. 220-228 Fagan Mary K., Pisoni David B, Horn David L, Dillon Caitlin M., Correlates of vocabulary, reading and working memory in deaf children with cochlear implants. J Deaf Stud Educ. 2007 : 12(4): 467-471 Hage C, Charlier B, Leybaert J. Compétences cognitives, linguistiques et sociales de l’enfant sourd. 2006. Harris MS, Pisoni DB, Kronenberger WG, Gao S, Caffrey HM, Miyamoto RT. Developmental trajectories of forward and backward digit spans in deaf children with cochlear implants. Cochlear Implants Int. 2011 May;12 Suppl 1:S84-8. Kekenbosch C, La mémoire et le langage, 2005. Pisoni DB, Cleary M. Measures of working memory span and verbal rehearsal speed in deaf children after cochlear implantation. Ear Hear. 2003 Feb;24(1 Suppl):106S-20S. Seron X – Neuropsychologie cognitive 2002. Squire, Kandel – La mémoire [De l’esprit aux molécules] 2002. Van Dijk et Al. Results from the paediatric cochlear implant program Ultrecht/Effatha. 5th European Symposium on Paediatric Cochlear Implantation. Antwerp, Belgium. 2000. Topic 113 APPAREILLAGE AUDITIF ET QUALITÉ DE VIE Victoria CIOBANU Audioprothésiste D.E. En tant qu’audioprothésiste notre objectif est celui d’offrir un bénéfice et une satisfaction optimale à nos patients. Les patients n’ont pas tous les mêmes demandes et les mêmes attentes, ce qui nécessite une prise en charge personnalisée et adaptée à chacun. Mais peut-on prédire l’efficacité d’un appareillage ? Quels sont les outils mis à notre disposition pour mesurer ou qualifier un résultat ? C’est ainsi que nous nous sommes interrogé sur la place que prenait le sentiment subjectif exprimé par le patient. A partir de recherches, nous avons constaté qu’il existe des questionnaires spécifiques au domaine de l’audioprothèse. Nous avons donc décidé de travailler sur la base de questionnaires déjà existants et validés scientifiquement. Après avoir étudié la composition et les objectifs des différents questionnaires, l’étude a été réalisé sur la qualité de vie et l’appareillage. > PRIMO-APPAREILLAGES Le choix s’est porté sur les questionnaires APHAB et GHABP. Ces deux questionnaires permettent le calcul d’un bénéfice obtenu après appareillage. Les deux questionnaires ont donc été distribués à des personnes appareillées pour la première fois. La première partie des questionnaires (avant appareillage) a été remplie par le patient avant la mise en place de l’appareillage, la seconde partie a été remplie à la fin de l’adaptation c’est-à-dire après minimum trois semaines d’essai. Posters Scientifiques Posters Scientifiques TESTS DE MÉMOIRE AUDITIVE ET VISUELLE SUR UNE POPULATION D’ADOLESCENTS DÉFICIENTS AUDITIFS IMPLANTÉS OU APPAREILLÉS Remerciements Je tiens à remercier grandement Mme Anick BASTIN, mon maître de stage et de mémoire, pour sa volonté de poursuivre l’étude commencée l’année précédente. Merci à M. Alain JABOUIN, directeur du CESDA de Montpellier, et à l’équipe pluridisciplinaire du CESDA de m’avoir accueillie dans leurs locaux. Merci également à mes professeur sde Master d’Audiologie et Troubles du Langage M. Frédéric VENAIL (maître de mémoire), pour son intérêt porté sur cette étude, et M. Jean-Charles CECCATO (rédacteur du script Simo,) pour sa disponibilité. Merci à M. Jean-Pierre PIRON, régleur d’implant au CHU Gui de Chauliac de Montpellier ,aux orthophonistes de l’Institut Saint-Pierre de Palavas-Les-Flots pour leur soutien dans mes démarches auprès des patients implantés. Enfin, merci de tout cœur à tous les patients qui ont participé volontiers aux tests que je leur ai proposés, ainsi qu’à leur parents qui m’ont donné leur accord. > Questionnaires utilisés GHABP Glasgow Hearind Aid Benefit Profile Le questionnaire pose des questions relatives aux quatre situations suivantes : • l’écoute de la télévision, • avoir une conversation sans bruit de fond, • avoir une conversation dans une rue animée ou un magasin, • avoir une conversation avec bruit de fond. Ainsi qu’à d’autres situations dans lesquelles le patient éprouve des difficultés et dans lesquelles il aimerait mieux entendre. POSTER 3 POSTER 4 Actes du Congrès des Audioprothésistes 40 41 > Questionnaires utilisés APHAB Abreviated Profile of Hearing Aid Benefit L’APHAB (Abbreviate Profile of Hearing Aid Benefit) a été mis au point au laboratoire de recherche sur la correction auditive de l’université de Memphis (USA), par l’équipe de Robyn M. COX en 1995. C’est un questionnaire d’auto évaluation comportant 24 questions. Il permet de fournir une standardisation, dans le but de quantifier les difficultés d’un patient souffrant d’une perte d’audition. 24 affirmations (6 par catégorie) APPAREILLAGE AUDITIF ET QUALITÉ DE VIE > PATIENTS DÉJÀ APPAREILLÉS FC : facilité de communication RV : communication dans les pièces reverberantes BA : communication dans un environnement bruyant SI : aspect gênant des sons environnants > Résultats • Meilleur bénéfice pour la tranche d’âge de 60 à 80 ans. • L’amélioration est meilleure pour le groupe ayant une surdité moyenne avec un score global quasi double à celui du groupe avec une surdité légère. • Malgré l’obtention de scores de déficience initiale et résiduelle semblables entre les deux questionnaires, le taux de bénéfice est plus important avec le questionnaire GHABP. > Questionnaire utilisé IOI-HA, IIPBA Glasgow Hearind Aid Benefit Profile L’IOI-HA, soit, inventaire international portant sur les bénéfices des aides auditives, cible : • le temps de port des aides auditives, • le bénéfice, • les limitations d’activité, • la satisfaction, • les restrictions de participation, • l’impact de l’appareillage. Chaque question a une échelle allant de 1 à 5. Posters Scientifiques Posters Scientifiques APPAREILLAGE AUDITIF ET QUALITÉ DE VIE > Résultats • On remarque que plus de la moitié des sujets participant à l’étude porte leurs appareils auditifs plus de huit heures par jour. • 76 % des patients ont été nettement OU beaucoup aidé par leur appareillage auditif. • 24 % des patients éprouvent encore de nettes difficultés malgré leur appareillage auditif. • Seulement un des utilisateurs participant à l’étude pense que son appareillage auditif présente un intérêt léger. • 72 % des utilisateurs grâce leurs aides auditives ont été uniquement légèrement ou pas du tout gênés par leurs difficultés auditives. POSTER 4 POSTER 4 Actes du Congrès des Audioprothésistes 42 43 L’indice de satisfaction du patient est directement lié à la façon dont il porte, au quotidien, son(es) aide(s) auditive(s). Pas de différence significative en fonction du mode d’appareillage. Les réponses obtenues ne nous permettent pas de conclure qu’un type de prothèse amène à plus d’amélioration qu’une autre. On observe que les meilleurs scores sont obtenus pour les personnes qui portent leurs appareils auditifs depuis 3 à 4 ans. La satisfaction a tendance à baisser au-delà de 5 ans d’appareillage. > CONCLUSION La mesure de la qualité de vie comporte de nombreux intérêts, parmi lesquels ceux de renforcer l’échange entre les professionnels de santé et leurs patients, d’analyser les perceptions et attentes des patients afin d’améliorer leur suivi. Ces questionnaires de qualité de vie nous permettent de prendre en compte le ressenti du patient lors de l’adaptation. Ce dernier reste en effet le meilleur juge de l’amélioration ou de l’absence de bénéfice apporté par ses aides auditives. GHABP : http : //www.ihr.mrc.ac.uk/products/display/questionnaires IOI-HA : htpp://www.memphis.edu/csd/harl/ioi-ha.htm INFLUENCE DE LA COMPRESSION FRÉQUENTIELLE SUR LA PERCEPTION CATÉGORIELLE DES FRICATIVES ET /S/ David COLIN1,2 Eric TRUY1,3 Stéphane GALLEGO1,2 1 - Laboratoire Neurosciences Sensorielles, Comportement, Cognition. CNRS UMR 5020. Université Claude Bernard Lyon I. Pavillon U, Hôpital Ed. Herriot - 3 Place d’ARSONVAL - 69437 Lyon CEDEX 03 2 - Audition Conseil - Groupe Jean Rouquet - Lyon 3 - Service d’Oto-Rhino-Laryngologie Hôpital Ed. Herriot - 3 Place d’ARSONVAL - 69437 Lyon CEDEX 03. INTRODUCTION Depuis quelques années, certaines aides auditives sont équipées de systèmes à compression fréquentielle. Ces systèmes présentent des avantages indéniables pour les surdités en pente de ski. Tout d’abord, il offre aux patients une meilleure audibilité des sons aigus, en abaissant les fréquences les plus élevées vers une zone fréquentielle où les seuils audiométriques tonaux sont meilleurs. D’autre part, ce système permet de lutter contre les problèmes d’effet larsen. Cependant les effets de la compression fréquentielle sur l’intelligibilité sont très variables d’un sujet à un autre (Glista et al. 2009 ; Simpson et al., 2005, 2006). Plusieurs études anglophones se sont intéressées à la détection du pluriel qui est améliorée avec la compression fréquentielle, cependant en français il subsiste de nombreuses confusions entre le /∫/ et le /s/. Lorsque nous appareillons des patients avec des systèmes à compression fréquentielle, il n’est pas rare que le patient nous signale que cela chuinte un peu. C’est pourquoi nous avons décidé d’étudier plus précisément la perception de ces fricatives. Pour cela, nous avons élaboré un continuum /∫/ vers /s/. Les phonèmes /∫/ et /s/ se distinguent principalement par la hauteur de leur bruit de friction : autour de 3000Hz pour le /∫/ et de 4000Hz pour le /s/. Le spectre du bruit de friction est l’indice acoustique qui a le poids le plus important pour la perception catégorielle (Heinz et Stevens, 1961 ; Hughes et Halle, 1956, Pittman et Stelmachowicz,2000). Plusieurs études ont montré que les malentendants ont plus de difficultés à utiliser les transitions formantiques que les normo-entendants (Zeng et Turner, 1990 ; Hedrick, 1997). En augmentant la hauteur tonale du bruit de friction, le /∫/ est perçu comme un /s/. Ce continuum a pour but d’apporter des éléments de réponse sur les paramètres qui peuvent influencer la perception des fricatives et en particulier de répondre à la question suivante : Le port d’aides auditives à compression fréquentielle modifie-t-il la perception catégorielle des consonnes fricatives /ʃ/ et /s/ oreilles nues ? Notre hypothèse est qu’un malentendant habitué à décoder une information fréquentielle comprimée aura une perception catégorielle modifiée par rapport à un malentendant habitué à une amplification conventionnelle. POSTER 4 Posters Scientifiques Posters Scientifiques APPAREILLAGE AUDITIF ET QUALITÉ DE VIE POSTER 5 Actes du Congrès des Audioprothésistes 44 45 INFLUENCE DE LA COMPRESSION FRÉQUENTIELLE SUR LA PERCEPTION CATÉGORIELLE DES FRICATIVES ET /S/ MATERIEL ET METHODE 57 Sujets testés : 13 sujets normo-entendants (âgés de 20 à 34 ans) 19 sujets appareillés depuis plus d’un an avec un système conventionnel. âge moyen = 77 ans, perte moyenne 39 dB HL. 23 sujets appareillés depuis plus de 3 mois avec un système à compression fréquentielle. âge moyen 71 ans, perte moyenne 42 dB HL entendants (p<0,001). D’autre part, les résultats sont très variables d’un sujet à l’autre alors qu’ils sont homogènes pour les normoentendants. Une analyse de covariance montre que plusieurs paramètres jouent un rôle sur ces modifications de la frontière de perception catégorielle. Tout d’abord, des critères liés à la perte auditive : plus la perte autour de 3kHz est importante plus la frontière de perception catégorielle est décalée vers les graves. La dynamique auditive et les seuils d’inconfort à 1kHz et 2kHz jouent également un rôle : plus la pente entre les seuils d’inconfort à 1kHz et 2kHz est importante plus la frontière de perception est décalée vers les fréquences graves. Ces résultats laissent à penser que la perception catégorielle du malentendant s’est adaptée à son audition. Comme sa perte auditive ne lui permet plus d’exploiter correctement les informations aigües, il est probable que des phénomènes de plasticité neuronale liés à la privation auditive modifient la perception catégorielle de ces phonèmes. Spectrogramme du niveau 1 : Ce son construit à partir du logatome [aʃa] est perçu comme un [aʃa] par l’ensemble des sujets testés. Spectrogramme du niveau 7 : Le bruit de friction a été transposé de 6 demi-tons soit ½ octave. La partie basse du spectre est la même que pour le niveau 1. Ce son est perçu comme étant un [aʃa] par certains sujets et comme un [asa] par d’autres. Posters Scientifiques Posters Scientifiques INFLUENCE DE LA COMPRESSION FRÉQUENTIELLE SUR LA PERCEPTION CATÉGORIELLE DES FRICATIVES ET /S/ Spectrogramme du niveau 13 : Le bruit de friction a été transposé de 12 demitons soit une octave. La partie basse du spectre est la même que pour le niveau 1. Ce son élaboré à partir d’un [aʃa] est perçu comme étant un [asa] par l’ensemble des sujets de notre étude. Test spécifique : Continuum /∫/ →/s/ Nous avons testé la perception catégorielle oreilles nues de chaque sujet à l’aide d’un continuum [aʃa] vers [aSa]. Nous avons créé 13 sons dont seule la hauteur du bruit de friction varie par pas de ½ ton. Pour le son numéro 1, la zone de turbulence n’a pas été transposée, il est donc très proche du logatome /aʃa/ non filtré. Seules certaines informations liées aux transitions formantiques ont été éliminées. Pour les autres sons de 2 à 13, seule la zone de turbulence est transposée de ½ ton à chaque fois. Nous obtenons donc un écart d’une octave entre le son numéro 1 et le son numéro 13. Le son numéro 13 dont la zone de turbulence se situe au-dessus de 4000Hz est donc identifié par tous les sujets comme étant un /aSa/. RESULTATS ET DISCUSSION Les résultats au test du continuum montrent que pour les malentendants la frontière de perception entre le /∫/ et le /s/ est décalée vers les graves par rapport aux normo- Figure 2 : La frontière de perception catégorielle entre le /∫/ et le /s/ est décalée vers les graves chez les malentendants ayant une surdités sur les fréquences aiguës (p<0,001). L’analyse ANCOVA met également en avant des critères liés à la réhabilitation auditive. Ainsi, la frontière de perception entre le /∫/ et le /s/ est décalée de 1,7 demi-ton pour les sujets appareillés avec un système à compression fréquentielle par rapport à un sujet appareillé avec un système classique. Ces résultats semblent aller dans le sens d’une plasticité induite par les aides auditives à compression fréquentielle. Un autre critère pris en compte est la durée d’appareillage. Plus le patient est appareillé depuis longtemps plus sa frontière de perception catégorielle est décalée vers les graves. POSTER 5 POSTER 5 46 47 INFLUENCE DE LA COMPRESSION FRÉQUENTIELLE SUR LA PERCEPTION CATÉGORIELLE DES FRICATIVES ET /S/ Bibliographie : Hedrick, M. S. (1997). Effect of acoustic cues on labeling fricatives and affricates. Journal of Speech, Language, and Hearing Research, 40, 925–938. Heinz, J. M., & Stevens, K. N. (1961). On the properties of voiceless fricative consonants. Journal of the AcousticalSociety of America, 33, 589–596. Hughes, G. W., & Halle, M. (1956). Spectral properties of fricative consonants. Journal of the Acoustical Society of America, 28, 303–310. Glista, D., Scollie, S., Bagatto, M., Seewald, R., Parsa, V., et al. (2009). Evaluation of nonlinear frequency compression: Clinical outcomes. International Journal of Audiology 48(9): 632–644. Pittman, A., & Stelmachowicz, P. (2000). Perception of voiceless fricatives by normal-hearing and hearingimpaired children and adults. Journal of Speech, Language,and Hearing Research, 43, 1389–1401. Simpson, A., Hersbach, A.A., and McDermott, H.J. (2005). Improvements in speech perception with an experimental nonlinear frequency compression hearing device. International Journal of Audiology 44(5): 281–292. Simpson, A., Hersbach, A.A. & McDermott, H.J. (2006). Frequencycompression outcomes in listeners with steeply sloping audiograms. Int J Audiol, 45, 616_629. Figure 3 : Modèle prédictif de la frontière de perception catégorielle /∫/-/s/ en fonction de la perte auditive à 3kHz, de la pente des seuils d’inconfort à 1kHz et 2kHz, de l’utilisation quotidienne d’un système à compression fréquentielle et de la durée d’appareillage (R² = 0,52). Zeng, F.- G., & Turner, C. W. (1990). Recognition of voiceless fricatives by normal and hearing-impaired subjects. Journal of Speech and Hearing Research, 33,440–449. Posters Scientifiques Posters Scientifiques INFLUENCE DE LA COMPRESSION FRÉQUENTIELLE SUR LA PERCEPTION CATÉGORIELLE DES FRICATIVES ET /S/ CONCLUSION Les résultats du continuum /ʃ/→/s/ montrent une grande disparité de la frontière de perception catégorielle des fricatives chez les malentendants alors que pour les normoentendants, les résultats sont beaucoup plus homogènes. Les sujets malentendants ayant des pertes auditives différentes, il semblerait que leur identification des phonèmes /∫/ et /s/ se soit modifiée en fonction de leur perte. En particulier, plus la perte auditive autour de 3kHz est importante plus la frontière de perception est décalée vers les graves. Ces résultats vont dans le sens d’une plasticité corticale liée à la privation auditive. Le malentendant ne disposant plus de certaines informations fréquentielles, adapte ses critères d’identification pour ces fricatives. Un patient équipé d’aides auditives à compression fréquentielle aura une frontière de perception catégorielle décalée vers les graves. D’autre part, plus le patient porte ses aides auditives depuis longtemps, plus ce niveau est décalé vers les graves. Les différences de niveaux de frontières catégorielles observées, pourraient être le reflet d’une certaine forme de plasticité corticale de réhabilitation. Il nous paraît donc très intéressant de prolonger nos investigations par une étude longitudinale avec des patients nouvellement appareillés afin d’étudier les modifications de perception catégorielle que pourrait entrainer la compression fréquentielle. POSTER 5 POSTER 5 Actes du Congrès des Audioprothésistes 48 49 Marie Desmier¹ S. Moritz-Gasser² Pr J.L. Puel³ Pr H. Duffau² F. Venail¹ Contact: [email protected] 1 - Plateforme i-paudiom CHU Gui de Chauliac - 80 avenue Augustin Fliche 34295 Montpellier Cedex 5 2 - Département de neurochirurgie CHU Gui de Chauliac 80 avenue Augustin Fliche - 34295 Montpellier Cedex 5 3 - Hôpital Saint Eloi - Bâtiment INM 80 rue Augustin Fliche BP 74103 - 34091 Montpellier Cedex 5 COMMENT L’ÊTRE HUMAIN PEUT-IL COMPRENDRE MALGRÉ L’EXÉRÈSE DE ZONES « ESSENTIELLES » AU LANGAGE ? INTRODUCTION Les fonctions du langage ont longtemps été attribuées à des zones fixes localisées du cerveau, principalement dans l’hémisphère gauche, comme les aires de Broca ou de Wernicke. Depuis, ce modèle a été remis en cause par l’observation de la récupération des fonctions langagières après un AVC, une tumeur et/ou exérèse dans ces aires dites essentielles au langage.¹ ² Cette récupération pourrait être due à une réorganisation intra-hémisphérique et/ou au recrutement d’aires homologues de l’hémisphère droit. Dans le premier cas, la latéralisation du langage, mise en évidence par des tests dichotiques, serait en faveur de l’hémisphère gauche. Dans la deuxième configuration, elle s’inverserait en faveur de l’hémisphère droit. Le but de cette étude est d’analyser l’impact de l’exérèse d’une tumeur, au sein des réseaux du langage, sur la perception et l’intégration de stimuli auditifs verbaux et tonaux, ainsi que sur l’organisation cérébrale, afin de comprendre les stratégies de compensation mises en œuvre. PLASTICITÉ DES CAPACITÉS D’ÉCOUTE DICHOTIQUE APRÈS RÉSECTION TEMPORALE OU FRONTALE GAUCHE - Audiométries tonales et vocales (listes de Lafon) dans le silence et dans le bruit. - Tests dichotiques compétitifs : mots (TDM), mots fusionnés (TDMF), chiffres (TDC) >>> Rappel forcé : répétition du mot venant de l’oreille droite puis, lors d’une deuxième liste, de l’oreille gauche. >>> Rappel libre : répétition des mots des deux côtés. Notation des résultats : chaque mot correctement répété = 1 point et le côté répété est noté. Pour le rappel libre, le côté du premier mot répété est en plus spécifiquement relevé. Les résultats ont été comparés à des abaques réalisés à partir d’un groupe de normo-entendants. RÉSULTATS Audiométrie tonale normale ou subnormale d’après le B.I.A.P. Intelligibilité normale dans le calme et le silence (SI ≤ 19 dBHL). Posters Scientifiques Posters Scientifiques PLASTICITÉ DES CAPACITÉS D’ÉCOUTE DICHOTIQUE APRÈS RÉSECTION TEMPORALE OU FRONTALE GAUCHE MATÉRIELS ET MÉTHODES - 10 patients de 30 à 58 ans ayant subi une résection d’une tumeur temporale ou frontale gauche. Une latéralisation « classique » du langage est observée malgré l’exérèse, laissant supposer une réorganisation intra-hémisphérique des réseaux pour le traitement du langage contenant des indices phonologiques et sémantiques. Dans cette configuration, l’intelligibilité reste normale voire meilleure pour l’oreille gauche. Fig. 1. Coupes axiales d’IRM réalisées à la suite d’une résection d’une tumeur au niveau du lobe temporal POSTER 6 POSTER 6 50 51 PLASTICITÉ DES CAPACITÉS D’ÉCOUTE DICHOTIQUE APRÈS RÉSECTION TEMPORALE OU FRONTALE GAUCHE REMERCIEMENTS Je tiens tout particulièrement à remercier les Dr Moritz-Gasser, Dr Venail et Pr Duffau pour leur soutien, leurs conseils et l’aide précieuse qu’ils m’ont apportée afin de rendre possible cette étude. Bibliographie ¹ Elkana, 0. et al. (2011) Cerebral language reorganization in the chronic stage of recovery : A longitudinal fMRI study. Cortex, doi: 10.1016/j.cortex.2011.09.001. ² Duffau, H. et al. (2003) Functional recovery after surgical resection of low grade gliomas in eloquent brain: hypothesis of brain compensation. J. Neurol. Neurosurg. Psychiatry, 74 : 901-907. Il semblerait que plus la voie phonologique est atteinte, plus la réorganisation des réseaux s’effectue de manière inter-hémisphérique pour le traitement du langage contenant uniquement des indices phonologiques. Dans cette configuration, l’intelligibilité de l’oreille droite est anormalement faible parallèlement à une amélioration de celle de l’oreille gauche. Posters Scientifiques Posters Scientifiques PLASTICITÉ DES CAPACITÉS D’ÉCOUTE DICHOTIQUE APRÈS RÉSECTION TEMPORALE OU FRONTALE GAUCHE CONCLUSION Cette étude a montré que malgré la résection de tumeur dans des zones essentielles au langage, aucun trouble auditif ou d’intelligibilité n’a été relevé dans une situation d’écoute classique. Cette performance est possible grâce à la plasticité cérébrale. Par l’intermédiaire des tests dichotiques, il a pu être mis en évidence: • d’une part, les limites de la compensation. Dans une situation d’écoute difficile, lorsque les indices sémantiques diminuent, les patients effectuent plus de confusions que la normale. Les ressources cérébrales sont déjà sollicitées à un niveau proche de la saturation pour le traitement du langage « simple » qu’elles ne peuvent pas pleinement compenser le déficit au cours de tests impliquant un processus plus élaboré. • d’autre part, les mécanismes de réorganisation cérébrale. Le modèle semble en accord avec une réorganisation cérébrale hiérarchisée, favorisant les réseaux intra-hémisphériques puis inter-hémisphériques quand le niveau de difficulté ou d’atteinte cérébrale augmente. POSTER 6 POSTER 6 Actes du Congrès des Audioprothésistes 52 53 EFFET DU DÉCALAGE TEMPOREL SUR LES CAPACITÉS DE FUSION DICHOTIQUES Antoine Dreumont Jean-Luc Puel1 Jean-Charles Ceccato1 Frédéric Venail1,2 1 - Plateforme d’Audiologie I-PaudioM - INSERM U1051 - Montpellier - France 2 - Service Otologie-Otoneurologie - CHU Gui de Chauliac - Montpellier - France INTRODUCTION Les TEDs (Test d’Ecoute Dichotique) consistent en la présentation simultanée de deux signaux acoustiques différents dans chaque oreille et l’estimation du stimulus le mieux perçu. Depuis, de nombreux TEDs ont vu le jour, utilisant des stimuli différents (des mots, des logatomes ou encore des mots qui ne différent que d’un phonème). Ces tests, dit TEDs compétitifs, permettent d’explorer les relations inter-hémisphériques structurelles et fonctionnelles de l’asymétrie auditive. A travers un TED coopératif (c'est-à-dire où les deux stimuli, différents sur le plan fréquentiel, sont complémentaires sur le plan informationnel), il a été récemment mis en exergue une certaine capacité du cerveau à fusionner les signaux sonores. L’objectif de ce mémoire a été d’étudier l’effet de l’introduction d’un décalage temporel, entre l’envoi des deux stimuli verbaux, sur l’identification de mot lors d’un TED coopératif. . L’objectif secondaire a été d’établir l’éventuelle corrélation de la résolution temporelle et la mémoire à court terme avec le score de fusion. >>> 9 conditions, 20 mots/ condition, étude en double aveugle et randomisation des listes et du choix grave/oreille gauche & aigu/oreille droite. - Test de mémoire à court-terme : utilisation du test d’appréhension de chiffres (test de SPAN) - Test de résolution temporelle : utilisation du test sound-burst (détection d’un gap) Les stimuli sont des bouffées de bandes de bruit blanc. Posters Scientifiques Posters Scientifiques EFFET DU DÉCALAGE TEMPOREL SUR LES CAPACITÉS DE FUSION DICHOTIQUES RÉSULTATS MATÉRIELS ET MÉTHODES - Population testée : 36 sujets jeunes normo-entendants, droitiers et non dyslexiques. - Test vocal : Liste de Bourquin-Fournier filtré sur deux bandes fréquentielle de largeurs respectives [400Hz-600Hz] et [3500Hz-8000Hz] (filtre butterworth d’ordre 8). Évaluation de l’apport respectif d’intelligibilité de la partie grave et de la partie aigu du signal (écoute monaurale). Etude de l’effet de 7 décalages temporels appliqués toujours du côté droit; Δt=0ms, Δt= 5ms, Δt=10ms, Δt=20ms, Δt=30ms, Δt=40ms et Δt=50ms. Figure 1. Intelligibilité en fonction du décalage temporel introduit. Plus le décalage temporel introduit est important, plus l’intelligibilité se dégrade. POSTER 7 POSTER 7 54 55 Figure 2. Intelligibilité [%] au TED coopératif, toutes conditions confondues, en fonction du Δt [ms] détecté au test Sound-Burst. Il n’existe pas de corrélation entre ces deux variables EFFET DU DÉCALAGE TEMPOREL SUR LES CAPACITÉS DE FUSION DICHOTIQUES DISCUSSION Suite à l’analogie à l’ASA de Bregman que nous avons établi, nous avons conclu que l’« harmonicité » (1), les « attaques-chutes temporelles » (2) et les « modulations temporelles » (3) sont les trois indices physiques qui ont favorisé la fusion des signaux sonores complémentaires. Un sujet qui aura la capacité d’exploiter ces indices pour fusionner les deux informations complémentaires pourra en tirer profit dans l’identification du mot. Il est évident que la suppléance mentale et l’attention jouent un rôle important (mécanismes centraux) dans la capacité de fusion. Dans une condition pseudo-dichotique coopérative (car l’envoi des deux signaux n’est plus simultané), il ne reste que les indices « harmonicité » et « modulations temporelles». Cette Étude a mis en évidence qu’à partir d’un décalage de 50ms, le score d’identification des normo-entendants diminuait significativement. La capacité des normoentendants à fusionner deux informations auditives n’est pas corrélée à leur résolution temporelle auditive ni à leur performance de leur mémoire à court terme. Il serait intéressant de pratiquer le test d’écoute dichotique coopérative aux personnes présentant des troubles auditifs centraux et de comparer les scores avec les normoentendants. En fonction de la sensibilité que présenterait ce test, nous pourrions envisager de l’ajouter à la batterie de test utilisée pour diagnostiquer les troubles auditifs centraux. REMERCIEMENTS Je remercie tout particulièrement le Docteur Venail et l’équipe d’I-PaudioM. Posters Scientifiques Posters Scientifiques EFFET DU DÉCALAGE TEMPOREL SUR LES CAPACITÉS DE FUSION DICHOTIQUES Contact : [email protected] Figure 3. Intelligibilité [%] au TED coopératif, toutes conditions confondues, en fonction du niveau au test SPAN obtenu. Il n’existe pas de corrélation entre ces deux variables POSTER 7 POSTER 7 Actes du Congrès des Audioprothésistes 56 57 Elie Zir1 Alexandre Gault2 Filiep Vanpoucke Aymeric Faillat2 Paul Govaerts3 Antoine Nehme1 1. Hôpital du Sacré-Coeur - Beyrouth - Liban 2. Advanced Bionics - Staefa - Suisse 3. Eargroup - Deurne - Anvers OPTIMISATION DES RÉGLAGES PAR DÉSACTIVATION D’ÉLECTRODES À PARTIR DE MESURES NRI La compréhension physique des mesures de tNRI et de pente est toutefois insuffisante en tant que telle. Il est effectivement indispensable d’avoir une vision globale des valeurs « normales » de tNRI et de pente mais surtout de déterminer les valeurs « critiques » à l’utilisation d’une électrode. Pour cela, une analyse détaillée a été menée sur la répartition des valeurs de tNRI et de pente obtenues pour les 55 patients de cette étude. OBJECTIFS Jusqu’à présent la détermination des électrodes à désactiver se basait essentiellement sur une analyse audiométrique simple et sur l’expertise du régleur. Cette étude cherche donc à déterminer des paramètres objectifs simples et tirés de mesures NRI classiques qui permettraient d’orienter le régleur vers la désactivation d’une ou plusieurs électrodes. MATÉRIELS ET MÉTHODES Une cohorte de 55 sujets implantés Hires90K et ayant un minimum de 6 mois d’expérience du système a été soumise à des mesures NRI classiques. Pour chaque patient, ces mesures ont été menées à l’aide du logiciel de recherche clinique RspOM sur les 4 paires d’électrodes 3/1, 7/5, 11/9, 15/13 du porte-électrodes HiFocus 1j. Les données brutes de NRI n’étant pas exploitables telles quelles, les valeurs de tNRI et de pente en ont alors été extraites pour servir de base de comparaison à cette étude. Ces données de tNRI et de pente offrent, de par leur nature, de nombreuses informations quant au comportement de l’électrode mesurée et son environnement intracochléaire proche. La valeur de tNRI représente la charge à appliquer sur une électrode afin d’obtenir une première réponse neurale. Cette donnée traduit donc la réactivité du nerf auditif au stimulus. Or plus l’électrode sera éloignée des cellules nerveuses et plus cette réactivité sera faible. On comprend ainsi que la valeur de tNRI symbolise la distance séparant l’électrode du tissu neural. De même, la valeur de pente nous informe sur la capacité du nerf auditif, lorsque l’on augmente la charge appliquée sur l’électrode, à étendre le recrutement de nouvelles cellules nerveuses aptes à répondre à la stimulation. En d’autres termes, la pente d’une mesure NRI reflète la densité neurale à proximité de l’électrode de stimulation. Figure 1 : Représentation graphique de l’évolution de la distance et de la densité neurale en fonction de la valeur de tNRI et de pente. Figure 2 : Répartition par électrode de stimulation des mesures de tNRI (à gauche) et de pente (à droite) menées sur les 55 patients de la cohorte Les valeurs de tNRI et de pente mesurées pour cette étude sont en moyenne relativement stables entre l’apex et la base, comme le montre la figure 2. De même les fourchettes de valeurs prises pour la pente et la tNRI sont quasi identiques pour toutes les électrodes. Nous considérerons donc par la suite les 16 électrodes comme ayant un comportement identique vis-à-vis des valeurs de tNRI et de pente. Une étude approfondie de ces paramètres permet d’identifier une plage de valeurs de tNRI et de pente, commune à toutes les électrodes et offrant un fonctionnement dit «normal » de celles-ci. En d’autres termes, des valeurs limites pour la tNRI et la pente ont été mises en évidence. En particulier, on s’intéresse à la valeur limite supérieure de tNRI au-delà de laquelle la distance avec le tissu neural parait trop importante (tNRI > 200 CU). De même, une limite inférieure de la valeur de pente met en évidence une densité neurale trop faible pour permettre un fonctionnement optimal du dispositif (pente < 0,7 μV/CU). En s’appuyant sur les valeurs limites susmentionnées, une règle d’exclusion a été créée et intégrée au logiciel FOX (Fitting Outcome eXperts). Elle conseille ainsi de désactiver les électrodes dont les réponses sont hors des limites de pente et de tNRI adéquats à une utilisation normale. De nouvelles mesures NRI ont alors été menées sur une cohorte 10 patients implantés Hires90K et sur les 16 électrodes qui composent le faisceau HiFocus1j de chaque sujet. Des valeurs de tNRI et de pente ont donc été obtenues pour toutes les électrodes et ont été entrées dans FOX afin de déterminer les électrodes ne permettant pas une utilisation optimale et devant donc être désactivées. POSTER 8 Posters Scientifiques Posters Scientifiques OPTIMISATION DES RÉGLAGES PAR DÉSACTIVATION D’ÉLECTRODES À PARTIR DE MESURES NRI POSTER 8 Actes du Congrès des Audioprothésistes 58 59 RÉSULTATS Pour 5 des 10 patients inclus dans cette étude, au moins une électrode a été désactivé en suivant les préconisations de FOX et ce quelque soit la sensation sonore ressentie par le patient sur celle-ci. Il est à noter que l’essentiel de ces désactivations a été mené sur les électrodes les plus basales du faisceau HiFocus1j (14, 15 et 16). Afin de déterminer l’impact de ces désactivations sur la performance, un test d’identification phonémique a été réalisé pour les 10 patients avant désactivation puis 1 mois et 4 mois plus tard. Une liste de mots libanais sous A§E a également été utilisée pour approfondir les résultats en terme de reconnaissance phonémique et de mots. Figure 3 : Impact à 1 et 4 mois de la désactivation d’une ou plusieurs électrodes sur la performance phonémique associée aux listes de mots libanais. CONCLUSIONS Les résultats montrent une amélioration significative de la performance phonémique à 1 mois et 4 mois après désactivation. Ils montrent donc l’intérêt que représente les mesures NRI dans l’optimisation des réglages d’implants cochléaires. Aucun bénéfice n’a toutefois été constaté pour la reconnaissance de mots. Des tests complémentaires seront menés à 6 mois après désactivation afin de confirmer les premiers résultats obtenus et suivre l’évolution possiblement plus tardive de la reconnaissance vocale. PEUT-ON PRÉDIRE LE COMPORTEMENT NON-LINÉAIRE DES AIDES AUDITIVES EN SITUATION BRUYANTE ? Gault A. Delande J.B. Audioprothésistes Enseignants au Collège National d’Audioprothèse - Paris Advanced Bionics AG - Stäfa CH L.A.A.C. - Annecy INTRODUCTION Les réducteurs de bruits font partie intégrante des étapes de traitement des aides auditives, ainsi que dans les méthodologies d’adaptation proposées par les fabricants. Complémentaires aux systèmes microphoniques, ils ont pour but d’adapter en temps réel le gain du signal de sortie de l’aide auditive pour minimiser la perturbation appliquée au signal utile. Ces systèmes généralement multicanaux sont optimisés pour discriminer le signal utile. Ils considèrent, la plupart du temps, que le signal perturbant est peu ou non modulé. Ils vont en estimer son énergie relative pour adapté continuellement le gain à appliquer dans chaque canal afin de minimiser l’impact du bruit sur le signal utile. Chaque fabricant possède sa propre stratégie d’évaluation du rapport signal/bruit à l’entrée et son gestionnaire de gain non-linéaire qui s’adapte en temps réel en fonction de cette évaluation. Posters Scientifiques Posters Scientifiques OPTIMISATION DES RÉGLAGES PAR DÉSACTIVATION D’ÉLECTRODES À PARTIR DE MESURES NRI CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES Les précédents travaux 1,2 ont mis en évidence que l’activité audioprothétique ne se résume pas à l’adaptation «directe» d’une aide auditive sans considérer les non linéarités de fonctionnement. Le fait d’orienter un patient vers l’acquisition ou non d’une aide auditive haut de gamme d’un fabricant n’apportent pas toutes les certitudes du meilleur choix prothétique. Néanmoins les analyses furent uniquement conduites sur des mesures basées sur des signaux moyens sans prendre en compte le comportement dynamique des aides auditives. QUESTIONS DE RECHERCHE • Est-ce que les réducteurs appliquent une modification du gain homogène sur l’ensemble du spectre en situation bruyante et ceci quelque soit l’aide auditive ? • Quel est le rapport signal/bruit résiduel du signal délivré par les aides auditives et induit par ces modifications ? • Est-ce que ces modifications impactent les amplitudes de modulation relatives du signal délivré ? MÉTHODE Nous avons évalué le comportement de 4 aides auditives haut de gamme de marques différentes dans une situation bruyante dont le rapport signal/bruit (SNR) était de 5 dB. POSTER 8 POSTER 9 Actes du Congrès des Audioprothésistes 60 61 PEUT-ON PRÉDIRE LE COMPORTEMENT NON-LINÉAIRE DES AIDES AUDITIVES EN SITUATION BRUYANTE ? Le signal utilisé fut l’I.S.T.S pour standardiser la procédure tout en considérant les traits acoustiques robustes de la parole sans particularité linguistique. Un bruit rose fut employé comme signal perturbant. Ce signal à l’avantage d’être stationnaire et pour lequel chaque aide devrait adopter un comportement optimal. Les aides auditives étaient disposées dans un environnement dit « classique » présentant un temps de réverbération de 0,5s. Pour conduire l’ensemble des mesures, nous avons considéré les référence audiométriques suivantes : RÉSULTATS Réponse dans le calme La réponse des 4 aides auditives en situation calme ont été mesurées (anonymement), moyennée et chaque réponse a ensuite été évaluée en fonction de cette moyenne (ANOVA). Cette analyse a permis de mettre en évidence des variabilités inter-fabricants atteignant près de 28 dB et conforme aux travaux de 2012 1. Mais l’objectif n’était pas de quantifier exactement les différences entre les aides auditives et de se demander quel fabricant propose la meilleure méthodologie pour des niveaux de présentation moyens. Elle a permis de démontrer la grande variabilité de prédétermination des gains et d’insister sur la pertinence de la mesure in-vivo 4,8. Posters Scientifiques Posters Scientifiques PEUT-ON PRÉDIRE LE COMPORTEMENT NON-LINÉAIRE DES AIDES AUDITIVES EN SITUATION BRUYANTE ? Amplitude des modulations dans le calme Toutes les aides auditives ont été paramétrées selon ces données en employant la méthodologie du fabricant (utilisateur expérimenté). PROCÉDURES L’I.S.T.S. était délivré à 65 dB SPL au niveau du microphone avant de l'aide auditive. Dans le cas de la mesure en situation bruyante, le signal de bruit correspondait à la valeur de SNR de 5 dB, soit délivré à 70dB SPL au niveau du microphone arrière. Les enregistrements via un coupleur 2CC IEC 60126 ont été conduits par l'analyse spectrale de chaque fichier WAV enregistré (FFT de 2048 points – Fenêtrage de Hanning). Ils ont ensuite été filtrées par 1/3 d’octave et pondérés afin de conduire des analyses de résultats relatives. POSTER 9 POSTER 9 Actes du Congrès des Audioprothésistes 62 63 PEUT-ON PRÉDIRE LE COMPORTEMENT NON-LINÉAIRE DES AIDES AUDITIVES EN SITUATION BRUYANTE ? Cette mesure a permis de conduire une analyse des centiles des signaux sur 30 secondes d’enregistrement (par tranche d’1 seconde) et d’en définir l’amplitude relative (Q90-Q10). des modulations du signal. En situation calme, les aides auditives adoptent un comportement analogue en conservant une certaine linéarité dans les zones qui recrutent le moins (400Hz-1250Hz) tout en minimisant l’impact négatif des basses fréquences et en prenant en compte le pincement de la dynamique résiduelle dans les hautes fréquences. Même l’aide (G) semble être plus dynamique en apportant des amplitudes supérieures de 2 dB en moyenne par rapport autres aides auditives. On constate que ces baisses d’amplitudes des modulations relatives sont compensées par une augmentation du gain. Inversement une préservation des modulations est combinée avec une légère baisse du gain. Ceci est d’autant plus marqué avec les aides N & B qui présentent un comportement analogue en privilégiant les zones spectrales ou la probabilité de la présence des traits acoustiques de la parole est plus élevée et pertinente. Ceci est d’ailleurs conforté en analysant la variabilité moyenne du SNR résiduel délivrée par les aides auditives pour une situation bruyante (SNR de 5 dB). Amplitude des modulations et bruit (SNR 5dB) Quelque soit l’aide auditive, en présence de bruit les amplitudes de modulation relatives du signal délivré sont réduites. Néanmoins, certaines aides auditives (G) adoptent un comportement davantage « orienté confort » comparativement à d’autres qui tentent de préserver une certaine linéarité pour différentes zones spectrales afin d’optimiser l’émergence du signal utile (N et B). Posters Scientifiques Posters Scientifiques PEUT-ON PRÉDIRE LE COMPORTEMENT NON-LINÉAIRE DES AIDES AUDITIVES EN SITUATION BRUYANTE ? Tandis que certaines aides auditives adoptent un comportement « protectionniste » (V et G), pour lesquelles le niveau de sortie atténué et combiné à une réduction sensible des amplitudes relatives de modulation, démontre un comportement différent des deux autres aides auditives. Il semble ainsi que N et B possèdent des algorithmes qui tentent de définir une complémentarité entre gestion de gain et réactivité du débruiteur pour que ce dernier permette davantage une préservation de trais acoustique de la parole, et ceci même dans le bruit. CONCLUSION Les mesures conduites sur 4 aides auditives haut de gamme de marques différentes, ont donc permis de démontrer une nouvelle fois que les comportements et performances des solutions haut de gamme actuellement sur le marché ne se valent pas. En tant que praticien, il toujours important de se demander si l’offre prothétique que nous proposons au candidat est en adéquation avec les besoins, objectifs et attentes de ce dernier. Un candidat ayant des attentes basées sur les performances ne doit pas nécessairement être orienté vers un choix d’appareillage pour lequel il est évident qu’en situation difficile, le résultat ne sera guère convaincant et conduira à un échec d’appareillage. L’optimisation des méthodes de mesures in-vivo et de performances dans le bruit vont d’ailleurs dans ce sens afin d’éviter qu’une aide auditive reste une simple boîte noire dont il est difficile de comprendre son fonctionnement. POSTER 9 POSTER 9 Actes du Congrès des Audioprothésistes 64 65 Remerciements : Etudiants en 3ème année CPDA-Paris : ADOBES A., ATTALI A., AZOULAY J., BELKAIM A., BEN KAMOUN L., BOKOBZA C., BOUSKILA C., DE BOISGROLLIER L., GOMORD G., MALLET C., MIRASSOU F., PAUL T., PITOLLET F., PLANTIER C., ROCHES A., TAN S., TEXIER A., TREPTEL J. ESTIMATION DES CONSTANTES DE TEMPS DES FIBRES DU NERF AUDITIF PAR L’INTERVALLE INTER STIMULATION Antoine Huet Charlène Batrel Gilles Desmadryl Jean-Luc Puel Jérôme Bourien Inserm U 1051, Institut des Neurosciences de Montpellier 1. GAULT A., DELANDE JB, Réducteurs de bruits : quels critères de choix prothétiques. Audio Infos Avril 2012 2. DELANDE JB, GAULT A. Microphones directionnels : Revue de technologie. Cahiers de l’Audition. 2010, 3. 3. DELERCE X, GAULT A. Signaux de test et mesure in vivo. Audio-Infos. 2011, 165. 4. DELERCE X, DURANT N, BARON JB. Estimation des seuils audiométriques au tympan. Cahiers de l’Audition. 2011, 4. 5. HAYKIN S. Adaptative Filter Theory, 2nd edition. 1991, Prentice-Hall. 6. HOLUBE et al. Review and analysis of Developpement and Test of Speech-like test signals for hearing instruments. EHIMA. 2007. 7. KEMP EJ et al. Speech perception in noise using directional microphone in Open-Canal hearing aids. Journal of American Academy of Audiology. 2008. 8. LAURENT S, DELANDE JB. Le bilan d’orientation prothétique tonal : liminaire et supraliminaire. Cahiers de l’Audition. 2012, 6. INTRODUCTION Un traumatisme acoustique réversible entraine une perte de 50 % des synapses (1 jour) et des corps cellulaires (> 1 an) sans affecter les seuils à l’audiométrie tonale (Kujawa & Liberman, 2009). Le nerf auditif est composé de trois populations de fibres qui diffèrent par leurs seuils, les fibres lésées sont donc probablement les fibres à haut seuil. Ces fibres ont des constantes de temps de récupération post-stimulation plus longue que les fibres à bas seuil (respectivement 2 s et 200 ms). L’objectif de ce travail a été d’étudier l’effet d’une diminution de l’intervalle inter-stimulation (IIS) sur le potentiel d’action composite (=potentiel évoqué auditif correspondant à l’activité synchrone des fibres du nerf auditif) (PAC), en vue de développer un test électrophysiologique, potentiellement applicable à l’homme, qui permettrait de déterminer la composition du nerf.s. Posters Scientifiques Posters Scientifiques PEUT-ON PRÉDIRE LE COMPORTEMENT NON-LINÉAIRE DES AIDES AUDITIVES EN SITUATION BRUYANTE ? RÉSULTATS L’amplitude du PAC diminue significativement lorsque l’IIS diminue. Les courbes représentant l’amplitude du PAC en fonction de l’IIS présentent des ruptures de pente à 160 et 1280 ms. Les mêmes observations ont été réalisées lors de mesure en potentiels évoqués auditifs. L.A.A.C. 3. Rue Dupanloup 74000 ANNECY – France DELANDE Jean-Baptiste : [email protected] GAULT Alexandre : [email protected] DISCUSSION Les ruptures de pentes peuvent être associées à la composition du nerf et attestent de la présence des fibres à bas et moyens seuils dans la réponse. Ces cassures correspondent à leurs constantes de temps de récupération qui sont respectivement de 160 ms et 1280ms. Les fibres à haut seuil ne sont pas présente dans le PAC de par le caractère désynchronisé de leurs réponses. CONCLUSION Le développement de cette technique pourrait, à terme, fournir un outil de diagnostic des troubles auditifs liés à une perte sélective des fibres du nerf auditif. POSTER 9 POSTER 10 Actes du Congrès des Audioprothésistes 66 67 ESTIMATION DES CONSTANTES DE TEMPS DES FIBRES DU NERF AUDITIF PAR L’INTERVALLE INTER STIMULATION Traumatisme acoustique réversible - Kujawa et Liberman, 2009. Posters Scientifiques Posters Scientifiques ESTIMATION DES CONSTANTES DE TEMPS DES FIBRES DU NERF AUDITIF PAR L’INTERVALLE INTER STIMULATION Constats : - Perte des neurones auditifs primaires en absence d’atteinte sur l’audiogramme tonal - Absence d’outil clinique permettant d’évaluer une perte sélective des neurones auditifs primaires. “ Cochlear Nerve Degeneration after‘Temporary’ Noise- Induced Hearing Loss ” Kujawa & Liberman 2009 (A) Schéma de l’organe de Corti avec les fibres afférentes et efférentes. (B) Une exposition de 2 heures à un bruit blanc sur la bande d’octave (8-16 kHz) à 100 dB SPL produit une modification maximum de 40 dB des seuils évalués par les potentiels évoqués auditifs à 1 jour qui est réversible après 2 semaines. (C) L’exposition au bruit entraine une perte nonréversible de la moitié des synapses après 1 jour. (D) L’exposition au bruit entraîne une perte diffuse des fibres du nerf auditif visible après 1 an. Caractérisation des fibres du nerf auditif (A)Technique de l’enregistrement unitaire qui permet d’enregistrer les potentiels d’action d’une fibre à la fois du nerf auditif à l’aide d’une micro-électrode. (B) Caractéristiques des fibres à bas-, moyen- et haut-seuil. (C) Simulation de l’effet de l’intervalle inter stimulation sur une fibre à bas seuil. La seconde réponse évoquée est fortement réduite en amplitude par rapport à la premiere pour un intervalle inférieur à leur constante de temps de récupération, tandis que pour un intervalle supérieur à cette constante l’amplitude est identique. POSTER 10 POSTER 10 Actes du Congrès des Audioprothésistes 68 69 ESTIMATION DES CONSTANTES DE TEMPS DES FIBRES DU NERF AUDITIF PAR L’INTERVALLE INTER STIMULATION Méthode (A) Le potentiel d’action composite (PAC) est le résultat de la somme des pics des trois populations de fibres du nerf auditif. (B) Protocole : le potentiel d’action composite est enregistré par une électrode placée à la fenêtre ronde de gerbilles et est évoqué par des bouffées tonales à 40 dB au dessus du seuil. (C) Simulation de la variation de l’amplitude du PAC en fonction de l’intervalle inter stimulation. L’intervalle pour lequel a lieu les ruptures de pente correspond aux constantes de temps des fibres. Résultats (A) et (B) Variation de l’amplitude du potentiel d’action composite en fonction de l’intervalle inter stimulation à 4 et 16 kHz. Pour les deux fréquences, des ruptures de pentes sont observées pour des intervalles de 160 et 1280 ms. Ces valeurs correspondent aux constantes de temps de récupération des fibres à bas- et moyenseuil. POSTER 10 Posters Scientifiques Posters Scientifiques ESTIMATION DES CONSTANTES DE TEMPS DES FIBRES DU NERF AUDITIF PAR L’INTERVALLE INTER STIMULATION POSTER 10 Actes du Congrès des Audioprothésistes 70 71 L’UTILISATION DE SPECTROGRAMMES POUR VISUALISER L’EFFET DES SYSTÈMES D’ABAISSEMENT FRÉQUENTIEL Christophe Lesimple Barbara Simon Neil Hockley Julie Tantau Martin Kuriger Bernafon SA, Berne, Suisse 1. INTRODUCTION Les systèmes d’abaissement fréquentiel ont été développés dans le but de redonner aux malentendants présentant une surdité sévère/profonde dans les hautes fréquences l’accès aux informations contenues dans cette zone fréquentielle, accès qui leur est limité voire impossible via une amplification conventionnelle. L’abaissement fréquentiel est un terme général utilisé pour les systèmes qui déplacent les informations des hautes fréquences vers des zones fréquentielles plus basses où la perte auditive est moins importante. L’implémentation de tels systèmes varie fortement selon les différents fabricants. Pour les audioprothésistes qui utilisent l’abaissement fréquentiel, il est important de savoir comment le signal traité va être modifié en temps réel. Des mesures peuvent être utilisées pour comprendre le fonctionnement des systèmes d’abaissement fréquentiel. La chaine de mesure Verifit® d’Audioscan offre des signaux filtrés pour contrôler et ajuster ces techniques d’abaissement fréquentiel (Glista, et al. 2009, Glista & Scollie 2013, Kuk 2013). Mais ce test permet seulement de mesurer l’action de l’abaissement fréquentiel à long terme sans connaître son effet au cours du temps sur différents signaux comme les consonnes fricatives ou les voyelles. Une autre méthode pour évaluer ces abaissements fréquentiels utilise les spectrogrammes (Kuk 2013, McDermott 2011). Les spectrogrammes sont capables de mettre en évidence les transferts d’énergie au cours du temps contrairement aux autres méthodes de mesure. Le signal de sortie des systèmes d’abaissement fréquentiel peut être analysé, pour comparer différents systèmes (McDermott 2011). Prospective clinique Variation de l’amplitude de la première onde des potentiels évoqués auditifs en fonction de l’intervalle inter stimulation chez (A) la gerbille ; (B) le cochon d’inde ; et (C) la souris. (D) Le développement de cette technique pourrait, à terme, fournir un outil de diagnostic des troubles auditifs liés à une perte sélective des fibres du nerf auditif. Posters Scientifiques Posters Scientifiques ESTIMATION DES CONSTANTES DE TEMPS DES FIBRES DU NERF AUDITIF PAR L’INTERVALLE INTER STIMULATION 2. OBJECTIFS 1. Utiliser la soustraction de deux spectrogrammes pour montrer l’effet d’un abaissement fréquentiel en temps réel sur un signal vocal. 2. Comparer les mesures sur « simulated real‐ear measurement » ( S‐REM) de Verifit® et spectrogrammes. 3. MATÉRIELS ET MÉTHODES Appareils pour tests Quatre contours d’oreille disponibles sur le marché : • 3 contours avec coude standard et 1 RITE POSTER 10 POSTER 11 Actes du Congrès des Audioprothésistes 72 73 Programmation des appareils • Option acoustique: occlusion • Gain calculé sur une perte 40 dB HL plate avec NAL NL2 • Réglage de l’abaissement fréquentiel sur l’audiogramme ci‐contre • Systèmes adaptatifs désactivés Système de mesure • Caisson de mesure Pyramid d’Interacoustics TB S 50, • National Instruments PXI 1044 Board (NI) avec carte analogique I/O et LabVIEW 2010 SP1 tool • Signal présenté à 80 dB SPL Signal utilisé pour les spectrogrammes différentiels Signal original, logatome /zas/ du “Oldenburg Logatom (OLLO) Corpus”, Wesker et al (2005) Spectrogramme obtenu avec Adobe Audition 1.5 Utilisation de fricatives /z/ et /s/ contenant majoritairement des informations dans les hautes fréquences pour montrer l’effet des systèmes d’abaissement fréquentiel. Possibilité de montrer les effets sur les formants de la voyelle /a/. Calcul des spectrogrammes différentiels • MATLAB Version : 7.14.0.739 (R2012a) • Script disponible : http://www.mathworks.ch/matlabcentral/fileexchange/40078‐speccompare Mesures sur Verifit® d’Audioscan • Mesure représentant le spectre moyen à long terme de la parole (LTASS) • Logiciel Version 3.10.2, S‐REM Speechmap: • Speech 6300 65 dB SPL abaissement fréquentiel désactivé • Speech 6300 65 dB SPL abaissement fréquentiel activé. Illustration du signal de test disponible sur Verifit® d’Audioscan. Utilisation d’un signal vocal filtré (passe bas et réjecteur de bande combinés). L’encoche ainsi obtenue permet de visualiser la zone fréquentielle où va être déplacée la bande de signal vocal contenant les hautes fréquences. L’UTILISATION DE SPECTROGRAMMES POUR VISUALISER L’EFFET DES SYSTÈMES D’ABAISSEMENT FRÉQUENTIEL 4. RÉSULTATS • Figures A, B, C et D représentent quatre technologies différentes d’abaissement fréquentiel • Deux mesures: S‐REM avec Verifit (à gauche) et les spectrogrammes différentiels (à droite) • En rouge = partie du signal enlevée par l’abaissement fréquentiel • En vert = partie du signal rajoutée par l’abaissement fréquentiel Posters Scientifiques Posters Scientifiques L’UTILISATION DE SPECTROGRAMMES POUR VISUALISER L’EFFET DES SYSTÈMES D’ABAISSEMENT FRÉQUENTIEL Les quatre systèmes ajoutent bien des informations lorsqu’il y a des composantes hautes fréquences dans le signal vocal. La zone fréquentielle de destination vers laquelle ces informations sont transférées diffère selon le système d’abaissement fréquentiel utilisé. Cette zone fréquentielle, où les informations hautes fréquences sont ajoutées, est la même lorsque l’on compare les résultats obtenus avec les deux systèmes de mesure. POSTER 11 POSTER 11 Actes du Congrès des Audioprothésistes 74 75 5. CONCLUSION 1. La soustraction de deux spectrogrammes permet d’illustrer le fonctionnement en temps réel de différents systèmes d’abaissement fréquentiel. Nous pouvons ainsi observer quelles sont les parties du signal qui ont été modifiées. 2. L’utilisation de spectrogrammes fournit des informations complémentaires que l’on ne peut pas obtenir avec la chaine de mesure Verifit®. Ces résultats permettent de regarder au‐delà des descriptions que les fabricants fournissent et de mieux comprendre l’effet des différents systèmes d’abaissement fréquentiel sur un signal vocal. 6. RÉFÉRENCES 1. Glista D., Scollie S., Bagatto M., Seewald R., Parsa V., et al. (2009). Evaluation of nonlinear frequency compression: Clinical outcomes. International Journal of Audiology, 48, 632‐644. 2. Glista D. & Scollie S. (2013). Modified verification approaches for frequency lowering devices. Audiologyonline. 3. Kuk F. (2013). Considerations in verifying frequency lowering. Hearing Review, 20 (1). www.hearingreview.com. 4. McDermott HJ (2011) A Technical Comparison of Digital Frequency‐Lowering Algorithms Available in Two Current Hearing Aids, 6 (7). www.plosone.com. 5. Owens E. & Schubert E. (1977). Development of the California Consonant Test.Journal of Speech and Hearing Research, 20 (3) 463‐474. 6. Wesker T., Meyer B., Wagener K., Anemüller J., Mertins A., & Kollmeier B. (2005, September 4‐8). Logatome Speech Corpus (OLLO) for Speech Recognition Experiments with Humans and Machines. Presented at the Interspeech European Conference on Speech Communication and Technology 9th Meeting, Lisbon, Portugal. Contact : [email protected] ÉTUDE D’UNE MÉTHODE DE RÉGLAGE DES IMPLANTS COCHLÉAIRES BASÉE SUR LA SONIE Camille Macé1 Jean-Pierre Piron2 Françoise Artières3 Jean-Luc Puel1 Michel Mondain2 Alain Uziel2 Frédéric Venail2 [email protected] 1 - Plateforme d’Audiologie I-PaudioM INSERM U1051 - Montpellier 2 - Service Otologie-Otoneurologie - Hôpital Gui de Chauliac - Montpellier 3 - Centre d’implantation cochléaire de Montpellier - Institut Saint Pierre - Palavas-les-Flots INTRODUCTION La plainte la plus fréquente évoquée par les patients implantés est la difficulté de compréhension dans le bruit. De nombreuses études visent à comprendre comment améliorer les réglages des implants cochléaires. Certaines montrent que plus la sonie est proche de celle du normo-entendant, meilleure est la compréhension des patients implantés dans le calme et dans le bruit (Fu, 1999), (Macé, 2011). D’autres études (Cosendai G., 2001), (Dawson P.W., 2007), (Davidson L.S., 2009) s’intéressent à la dynamique d’entrée et montrent que pour assurer une reconnaissance de la parole optimale, elle doit atteindre 40 ou 45 dB et doit être centrée sur la dynamique de la parole. Posters Scientifiques Posters Scientifiques L’UTILISATION DE SPECTROGRAMMES POUR VISUALISER L’EFFET DES SYSTÈMES D’ABAISSEMENT FRÉQUENTIEL Objectif de l’étude : répondre à ses interrogations : Est-il possible de faire varier la sonie en changeant des paramètres de réglages ? Si c’est le cas, une amélioration de sonie s’accompagne-t-elle d’un gain de performances de compréhension chez le patient implanté ? Dans cette étude, la sonie est donc considérée comme un outil de mesure, et les paramètres de réglage comme des acteurs sur la sonie dans le but d’améliorer la compréhension des patients implantés dans le bruit. MATÉRIEL ET MÉTHODES Population • 48 patients implantés • 1 an de durée d’implantation • CI24, CI24RE ou CI512 (implants récents de la marque « Cochlear ») • Scores au PBK (Lupi, 1998) > 60% dans un milieu calme • 2 groupes : surdités pré-linguales (28 patients) âgés de 9 à 41 ans surdités post-linguales (20 patients) âgés de 20 à 81 ans Création des programmes Lors de l’étude réalisée en 2011 (Macé, 2011), un constat avait été fait : les courbes de sonie présentaient une pente toujours plus raide que celles des normo-entendants à la fréquence 4000 Hz (cf pente de P1 sur la figure1). Les sons faibles entre 20 et 30 dB HL n’étaient pas (ou de façon trop faible) perçus par les patients implantés, et les sons forts POSTER 11 POSTER 12 Actes du Congrès des Audioprothésistes 76 77 ÉTUDE D’UNE MÉTHODE DE RÉGLAGE DES IMPLANTS COCHLÉAIRES BASÉE SUR LA SONIE étaient par contre perçus beaucoup trop forts par rapport à un normo entendant. Les deux paramètres qui vont être modifiés pour tenter de pallier à ces différences de sonie entre sujets implantés et normo-entendants : la dynamique d’entrée et les seuils C codants pour les fréquences supérieures ou égales 4000 Hz. P1 : programme initial P2 : TSPL fixé à 25 dB (CSPL fixé 65 dB) P3 : C réduits de 20 % (f ≥ 4000 Hz) P4 : TSPL = 25 dB et C réduits de 20 % (f ≥ 4000 Hz) TSPL = valeur la plus basse de la fenêtre d’entrée acoustique(dB SPL) CSPL =valeur la plus haute de cette fenêtre (dB SPL) C : valeur la plus haute de la fenêtre électrique de sortie correspondant à une sensation de confort ( coulombs) • Déroulement du test : les sons sont émis de manière aléatoire entre 20 et 80 dB, et le patient devra décrire l’intensité subjective qu’il associe au stimulus perçu à l’aide de l’échelle de sonie (figure 2). Chaque intensité va être émise deux fois. • Résultats : la courbe de sonie des intensités subjectives en fonction des intensités en dB est alors obtenue, pour la fréquence testée. Audiométrie vocale avec liste verbo-fréquentielles de Dodelé Les « listes verbo-fréquentielles » de Dodelé (Dodelé L., 2000) ont été utilisées dans cette étude. Ce matériel a été choisi pour sa sensibilité, car il n’y a ni indice de contexte ni signification des mots avec des logatomes. • Position : uhaut parleur est situé devant le patient (à un azimut de 0°), un autre est situé derrière le patient (à un azimut de 180°) • Signal : 5 listes de 17 logatomes, composés eux-mêmes de 3 phonèmes, émis à 65 dB HL • Bruit : « Onde Vocale Globale » créé également par Dodelé. C’est un bruit discontinu, représentatif du spectre à long terme de la parole, composé de paroles non reconnaissable et écrêté. Il est composé de voix de deux couples ; l’un parlant français et l’autre anglais. • Déroulement du test : le patient a pour consigne de répéter les logatomes perçus. Pour chacun des quatre programmes, la première liste est émise à un rapport signal sur bruit de +10 dB, et la deuxième à un rapport signal sur bruit (RSB)de +5 dB. • Résultats : pour chaque patient, huit valeurs sont obtenues. Elles serviront de support pour les corrélations étudiées. La figure 1 est l’illustration de ce qui est recherché par notre protocole. La pente et la dispersion de P1 sont importantes, alors que sur les autres programmes, les valeurs de ces deux dernières sont plus faibles (résultats au test de sonie du sujet C). 0=inaudible, et 6=trop fort, niveaux détaillés sur la figure suivante. Procédure Sur les quatre programmes : « Loudness scaling » de l’A§E (Auditory Speech Sounds Evalation) Le test de sonie disponible dans le logiciel A§E (Otoconsult, 2009), dans le module «loudness scaling» est décrit par l’équipe de travail de Govaerts. Il s’agit d’un test d’identification permettant d’évaluer l’intensité de codage des sons. • Position : le haut parleur est situé devant le patient (à un azimut de 0°) • Stimuli : bruit blanc filtré la fréquence testée est 4000 Hz intensités testées sont comprises entre 20 et 80 dB HL par pas de 5 dB HL Posters Scientifiques Posters Scientifiques ÉTUDE D’UNE MÉTHODE DE RÉGLAGE DES IMPLANTS COCHLÉAIRES BASÉE SUR LA SONIE RÉSULTATS Analyse statistique Une comparaison Csp(x) entre les scores de perception obtenus avec les nouveaux programmes sp(x) et ceux obtenus avec P1 sp(P1) est effectuée (Csp(x) = sp(x)-sp(P1)) : • Csp(x) positif, est donc synonyme d’une amélioration de la compréhension • Csp(x) négatif, d’une détérioration de cette dernière. Pour toutes les autres variables, une valeur brute est utilisée. Le modèle linéaire généralisé a donc été choisi comme test statistique pour étudier la corrélation entre les différences de scores de perception (Csp(x)) et différentes covariables : la valeur de la pente de régression linéaire de la courbe de sonie, la valeur de la dispersion des points de sonie, la dynamique acoustique, le nombre d’électrodes codant pour les fréquences supérieures ou égales à 4000 Hz, l’apparition de la surdité ou encore la durée d’implantation. Listes verbo-fréquentielles de Dodelé La figure 3 présente les conséquences (améliorations ou détériorations) engendrées par les différents programmes. Ces dernières peuvent être très variables d’un patient à l’autre. Le sujet 8 voit ses résultats s’améliorer de façon importante avec tous les programmes tes- POSTER 12 POSTER 12 Actes du Congrès des Audioprothésistes 78 79 ÉTUDE D’UNE MÉTHODE DE RÉGLAGE DES IMPLANTS COCHLÉAIRES BASÉE SUR LA SONIE tés, alors que le sujet 21, connait lui aussi une amélioration mais de façon plus discrète. Le sujet 47 présente quelques améliorations à un RSB +5 mais est dégradé à un RSB de +10 dB. • les dynamiques acoustiques d’entrée, le T-SPL ou le C-SPL sur le P1, • le nombre d’électrodes qui codent pour les fréquences supérieures ou égales à 4000 Hz, • la durée d’implantation ne sont pas statistiquement significatifs. Ni la dynamique d’entrée acoustique, ni le nombre d’électrodes, ni la durée d’implantation ne va faciliter ou limiter les possibilités d’amélioration ou de détérioration qu’offrent ces nouveaux programmes créés. Quel est le meilleur prgramme ? 33 des patients testés (sur les 48) ont vu leurs résultats de compréhension s’améliorer grâce à un nouveau programme qui leur a permis de répéter au moins 3 phonèmes de plus qu’avec leur P1, mais est-ce toujours le même programme qui leur permet cette amélioration ? Les tests statistiques du Chi2 ont d’abord été réalisés pour un RSB de +10 dB, puis pour un RSB de +5 dB, et enfin pour les deux (résultats globaux) dans les deux situations (un phonème de différence et trois phonèmes de différence). Les résultats du test statistique montrent que les programmes ont tous tendance à être plus efficaces pour les RSB de +5 dB que pour ceux de +10 dB, mais aucun programme n’est statistiquement meilleur qu’un autre au vu de ces résultats. Résultats statistiquement significatifs >> Sonie La pente de la droite de régression linéaire de P1 est corrélée de manière statistiquement significative avec les différences de scores de perception des logatomes à un RSB de +10 dB et à un RSB de +5 dB. Cela signifie que plus la pente est raide (c'est-à-dire plus la pente est mauvaise) sur le P1, plus le gain de performance de perception avec les P2 et P4 est conséquent. Cela signifie aussi que si la sonie est déjà bonne sur le P1, les patients ont statistiquement moins de chances d’être améliorés au niveau des perceptions de la parole sur les programmes créés. La dispersion des points sur le P1 et sur les autres programmes n’est pas corrélée avec les différences de scores de perception des logatomes dans le bruit. >> Surdité pré et post-linguale Statistiquement, les sujets atteints de surdité post-linguale profitent d’une amélioration de leur performance de perception plus conséquente que les patients qui présentent une surdité pré-linguale, à un rapport signal sur bruit de +10 dB avec le programme P2 et P4. Résultats statistiquement non significatifs Les liens entre la perception des logatomes dans le bruit mesurés sur les nouveaux programmes par rapport à ceux mesurés sur le P1 sont : CONCLUSION Les résultats de cette étude montrent qu’il est possible de faire varier la sonie d’un patient en changeant des paramètres de réglage de son implant et que si elle est améliorée, les résultats de compréhension peuvent l’être aussi. D’un point de vue statistique, plus la pente de la sonie est mauvaise sur le programme initial du patient et plus le nouveau programme présente une bonne pente de sonie, meilleur sera le gain de perception des logatomes dans le bruit avec ce nouveau programme. Les sujets atteints de surdité post-linguale ont profité d’une amélioration de leur perception des logatomes plus importante que les autres sujets d’un point de vue statistique. Les résultats de cette étude montrent que le test de sonie pourrait servir d’outil de réglage à part entière, pour améliorer la compréhension dans le bruit des patients implantés. Posters Scientifiques Posters Scientifiques ÉTUDE D’UNE MÉTHODE DE RÉGLAGE DES IMPLANTS COCHLÉAIRES BASÉE SUR LA SONIE Protocole possible d’utilisation du test de sonie en clinique 1. Mesure de sonie avant le réglage, 2. Si pente mauvaise, modification des réglages (TSPL, ou C ou les deux), 3. Nouvelle mesure de la pente de sonie. Si la pente de sonie obtenue avec le nouveau programme est meilleure que la première résultant du programme habituel du patient, alors ce dernier aura statistiquement une meilleure compréhension de la parole avec ce nouveau programme. POSTER 12 POSTER 12 Actes du Congrès des Audioprothésistes 80 81 REMERCIEMENTS Un grand Merci à Jean-Pierre Piron et Frédéric Venail pour leurs conseils, explications, et leur soutien tout au long de cette étude. Merci également aux équipes de réglage d’implant du CHRU de Montpellier, et de l’institut Saint Pierre de Palavas. Sans eux, cette étude n’aurait pu être réalisée. EMOTIONAL RESPONSES TO MUSIC FOR COCHLEAR IMPLANT USERS Vannson N.1 Innes-Brown H.2 Marozeau J.2 1 Cerveau & Cognition Lab CNRS and University Paul Sabatier - Toulouse - France 2 The Bionics Institute - Melbourne - Australia INTRODUCTION BIBLIOGRAPHIE Cosendai G., Pelizzone M. 2001. Effects of the acoustical dynamic range on speech recognition with cochlear implants. Audiology. 2001, Vol. 40. Davidson L.S., Skinner M.W., Holstad B.A, Fears B.T.,. 2009. The Effect of Instantaneous Input Dynamic Range Setting on the Speech Perception of Children with the Nucleus 24 Implant. Ear and Hearing. 2009, Vol. 30, pp. 340-349. Dawson P.W., Vandali A.E., Knight M.R., Heasman J.M. 2007. Clinical Evaluation of Expanded Input Dynamic Range in Nucleus Cochlear Implants. Ear and Hearing. 2007, Vol. 28, 2, pp. 163-176. Dodelé L., Dodelé D. 2000. Audiométrie vocale en présence de bruit et le test AVfB. les cahiers de l'audition. 2000, Vol. 13, 6. Fu Q.J, Shannon R.V. 1999. Effect of acoustic dynamic range on phoneme recognition in quiet and niose by cochlear implant users. Journal of Acoustical Society of America. 1999, Vol. 6, pp. 65-70. Lupi, A-L. 1998. Essai d'daptation à la langue française d'un test d'intelligibilité américain, le "phonetic balanced kindergarten word lists" ou 0BK 50, Haskins 1949. Montpellier : mémoire orthophonie, 1998. Posters Scientifiques Posters Scientifiques ÉTUDE D’UNE MÉTHODE DE RÉGLAGE DES IMPLANTS COCHLÉAIRES BASÉE SUR LA SONIE Macé, C. 2011. Sonie et Compréhension dans le bruit des patients implantés cochléaires. Montpellier: s.n., 2011. Otoconsult. 2009. A§E, psychoacoustic test suite. 2009. POSTER 12 POSTER 13 Actes du Congrès des Audioprothésistes 82 83 MATERIAL AND METHODS EMOTIONAL RESPONSES TO MUSIC FOR COCHLEAR IMPLANT USERS RESULTS ★: Vieillard SP, I.; Gosselin,N. ; Khalfa, S.; Gagnon, L. & Bouchard, B. (2008) Happy, sad, scary and peaceful musical excerpts for research on emotions. Cogn Emot 22:720-752. • The pieces were played in random order. After each piece finished, participants were asked to rate each piece using three dichotomous sliders (happy/sad – like/dislike – clear/unclear) on a touchscreen. DISCUSSION AND CONCLUSION Happy and sad songs were recognized as happy and sad by bimodal and bilateral cochlear implantees. ̈ The separation of the musical signal into two subparts tested in dichotic condition tends to enhance the aesthetic ratings (pleasantness) of both bimodal and bilateral recipients. The dichotic configuration also tends to improve the clearness ratings of both bimodal and bilateral recipients. In conclusion: the emotional responses of implantees tend to increase when the musical signal is seprated into two subparts and sent to the appropriate ear. Towards a new musical sound processing strategy? Posters Scientifiques Posters Scientifiques EMOTIONAL RESPONSES TO MUSIC FOR COCHLEAR IMPLANT USERS Corresponding authors : Vannson Nicolas ([email protected]) Innes-Brown Hamish ([email protected]) Acknowledgements : This research was supported by the National Health and Medical Research Council of Australia. The Bionics Institute acknowledges the support it receives from the Victorian Government through its Operational Infrastructure Support Program. POSTER 13 POSTER 13 Actes du Congrès des Audioprothésistes 84 85 N. Wallaert1,2,3 J. Swaminathan5 D. Gnansia4 D.T. Ives1 A. Chays2 C. Lorenzi1 1. Equipe Audition - CNRS - Ecole normale supérieure - Paris - France 2. Service ORL Pr. CHAYS - Hôpital Robert Debré - Reims - France 3. Master d’Audiologie - Université de Montpellier 1 - France 4. Neurelec - France 5. Massachusetts Institute of Technology - Cambridge - MA - USA 1. INTRODUCTION • Les indices de modulation d’amplitude (AM ou enveloppe temporelle) jouent un rôle important dans l’intelligibilité d’un signal de parole. Toutefois, cette information d’enveloppe temporelle peut, dans de nombreuses situations, être masquée (écoute en milieu bruyant, présence de locuteurs compétitifs…) ou sévèrement dégradée (compression, AGCO, PK…). • Bien que l’intelligibilité d’une information d’AM ne soit pas dégradée chez les sujets malentendants (ME) (e.g., Baskent, 2006), leur capacité à reconnaitre un signal de parole dont l’enveloppe a été dégradée ou supprimée, peut être altérée (e.g., Lorenzi et al., 2006). • Toutefois, de récentes études suggèrent que l’enveloppe temporelle supprimée peut être reconstruite à partir de la seule structure fine (FM) par le filtrage cochléaire (e.g., Ghitza, 2001; Gilbert and Lorenzi, 2006; Heinz and Swaminathan, 2009). De plus, la qualité de cette reconstruction d’enveloppe temporelle serait mathématiquement conditionnée par la sélectivité fréquentielle. • En conséquence, les indices d’enveloppe temporelle reconstruits contribuent grandement à l’intelligibilité de signaux de FM chez les sujets normo-entendants (NE) (e.g., Swaminathan and Heinz, 2012). A l’inverse, les patients malentendants (ME) ne devraient bénéficier que partiellement de cette reconstruction d’AM en raison de l’élargissement de leurs filtres auditifs. • Au global, les sujets ME pourraient présenter une capacité dégradée à discriminer des signaux de parole dont l’enveloppe temporelle a été supprimée, en raison notamment d’une contribution des indices d’enveloppe temporelle reconstruits substantiellement plus faible. Cette étude évalue donc la capacité d’auditeurs ME à reconstruire une information d’AM à partir de la FM pour les basses et moyennes fréquences. CAPACITÉ DES SUJETS MALENTENDANTS À RECONNAÎTRE DES SIGNAUX DE PAROLE DONT L’ENVELOPPE TEMPORELLE A ÉTÉ SÉVÈREMENT DÉGRADÉE Exp1 : Parole non traitée (AM+FM) et structure fine seule (FM): Stimuli : 48 logatomes /aCaCa/ présentés dans le silence (un locuteur ; f0=219 Hz ; 16 consonnes). Traitement du signal sur 3 larges bandes d’analyse : B1, B2 et B3 (filtres gammatones ; bande passante de 8-ERBN ; 65-3645 Hz) 1 condition AM+FM : Ensemble du spectre fréquentiel : [B1+B2+B3] ; 4 conditions FM : Extraction de la FM (via transformée de Hilbert) lorsque signal >20dB re: RMS. Présentation du spectre complet [B1+B2+B3] puis de chacune des bandes : [B1] puis [B2] puis [B3] Exp2 : Simulation de la reconstruction d’AM (conditions RECOV) Stimuli : 4 stimuli de FM précédents : [B1+B2+B3] ; [B1] ; [B2] ; [B3]. Traitement du signal : Les signaux de FM précédents sont vocodés de façon à préserver uniquement l’enveloppe temporelle reconstruite en sortie de filtres auditifs simulés. - Filtres auditifs simulés : banc de 32 gammatones ; - Filtrage LP de l’AM à 4Hz ou à BP/2 ; - Echelle de sélectivité fréquentielle : Oxenham & Shera (2003) - x1 (sélectivité fréquentielle normale) ; - x2 (perte de sélectivité fréquentielle ≈ surdité modérée) Posters Scientifiques Posters Scientifiques CAPACITÉ DES SUJETS MALENTENDANTS À RECONNAÎTRE DES SIGNAUX DE PAROLE DONT L’ENVELOPPE TEMPORELLE A ÉTÉ SÉVÈREMENT DÉGRADÉE 2. MÉTHODES ET PARTICIPANTS Participants : • 12 sujets NE (âge: 18-54 ans). Présentation à 65 dB SPL(A) • 9 sujets ME (âge: 33-67 ans). Présentation à 65 dB SPL(A) + ½ Gain • Surdité de perception plate légère à moyenne: PTA<4kHz= [27;49] dBHL POSTER 14 POSTER 14 Actes du Congrès des Audioprothésistes 86 87 3. EXP 1: LES MALENTENDANTS PRÉSENTENT UN DÉFICIT COMPARATIVEMENT AU NE POUR IDENTIFIER LES INDICES DE STRUCTURE FINE DE LA PAROLE Figure 3. Scores d’identification de consonnes pour la parole d’AM+FM (panel de gauche) et de FM (4 panels de droite) chez les NE (n=12) et les ME (n=9). Pour les conditions de FM, les résultats obtenus dans chaque bande fréquentielle (B1, B2 et B3) ou pour l’ensemble des bandes (3B) sont représentés. Les symboles pleins indiquent les données individuelles des sujets. Les barres horizontales symbolisent le score d’identification moyen. L’étendue des boxes représente +/-1 SE pour chaque condition. Les pourcentages de correcte identification sont corrigés par le niveau de chance (6.25%) et transformés en RAU. • Condition AM+FM : les ME obtiennent des scores plus faibles que les NE (~19 RAU) • Conditions FM : o les performances d’identification augmentent avec la fréquence centrale de la bande aussi bien pour les NE que pour les ME: • NE: [B1] = 30 RAU < [B2] = 57 RAU <[B3] = 75 RAU • ME: [B1] = 25 RAU < [B2] = 46 RAU <[B3] = 56 RAU o Condition 3B [B1+B2+B3] : les ME obtiennent des scores plus faibles que les NE (~15 RAU) o Le déficit des ME est plus important pour la condition [B3] (19 RAU) comparativement à [B2] (11 RAU) et [B1] (5 RAU). o Des différences statistiquement significatives sont observées entre NE et ME pour toutes les conditions de FM, à l’exception de B1. 4. EXP II : LA RECONSTRUCTION D’ENVELOPPE TEMPORELLE EXPLIQUE PARFAITEMENT LES SCORES D’IDENTIFICATION OBTENUS POUR LA STRUCTURE FINE SEULE CHEZ LES ME Données des NE : Aucun effet significatif d’un élargissement des filtres auditifs par un facteur 2 n’est observé en RECOV. Scores de FM ≈ Scores RECOV : scores en RECOV légèrement plus faibles comparativement aux scores de FM pour les conditions 3B (6 RAU) et B2 (8 RAU). performances plus faibles en RECOV comparativement à FM dans la bande B3 (14 RAU) CAPACITÉ DES SUJETS MALENTENDANTS À RECONNAÎTRE DES SIGNAUX DE PAROLE DONT L’ENVELOPPE TEMPORELLE A ÉTÉ SÉVÈREMENT DÉGRADÉE RECOV (Largeur des filtres auditifs - x1 and x2) Figure 4. Scores d’identification de consonnes pour les conditions RECOV chez 15 sujets NE (moyenne et données individuelles). Les résultats dans chaque condition expérimentale (ie. 3B, B1, B2 et B3, sont présentés pour des bancs de filtres gammatones simulant une sélectivité fréquentielle normale (x1: pas d’élargissement des filtres auditifs) ou altérée (x2 : élargissement d’un facteur 2). Les scores de parole pour la condition de FM correspondante sont à nouveau représentés (ligne horizontale : score moyen; plage colorée : +/- 1 erreur standard sur la moyenne). RECOV (Largeur des filtres auditifs - x2) Données des ME : Pour l’ensemble des conditions, les scores d’identification en RECOV (filtres gammatones élargis d’un facteur 2) coïncident parfaitement avec les scores en FM (aucune différence statistiquement significative) Posters Scientifiques Posters Scientifiques CAPACITÉ DES SUJETS MALENTENDANTS À RECONNAÎTRE DES SIGNAUX DE PAROLE DONT L’ENVELOPPE TEMPORELLE A ÉTÉ SÉVÈREMENT DÉGRADÉE Figure 5. Scores d’identification de consonnes dans les conditions FM et RECOV chez les 9 sujets ME (données moyennes et individuelles). Les résultats pour chaque bande (B1, B2 et B3) et pour l’ensemble des bandes (3B) sont représentés. Dans la condition RECOV, les filtres gammatones ont été élargis d’un facteur 2 de façon à simuler la perte de sélectivité fréquentielle des ME (x2). POSTER 14 POSTER 14 Actes du Congrès des Audioprothésistes 88 89 5. DISCUSSION RECOV (Largeur des filtres auditifs - x2) Figure 6. Scores moyens d’identification en RECOV pour les sujets NE et ME. Les résultats dans les différentes conditions sont représentés (ie. 3B, B1, B2 et B3), pour un banc de gammatones élargi d’un facteur 2 (x2: perte de sélectivité fréquentielle). Les scores d’intelligibilité obtenus dans les conditions FM par les sujets ME ont également été retranscrits (ligne horizontale: score moyen; plage colorée: ±1 SE) UTILISATION DU DÉLAI D’ÉTABLISSEMENT DE VOISEMENT ET DE LA TRANSITION FORMANTIQUE POUR L’AMÉLIORATION DE LA COMPRÉHENSION DE LA PAROLE ACCÉLÉRÉE. CRÉATION D’UN TRAITEMENT DE SIGNAL. Thibaut Wisniewski¹ J. Rameaux A. Lorenzi F. Dejean J-C. Ceccato² F. Venail² 1. [email protected] 2. Plateforme i-paudiom - CHU Gui de Chauliac - 80 avenue Augustin Fliche 34295 MONTPELLIER cedex Objet : avec l’âge, les capacités cognitives diminuent, ceci induit une baisse de la compréhension avec l’accélération de la parole. Est-il possible d’y remédier ? 1) Les sujets NE obtiennent des scores d’intelligibilité élevés avec les seuls indices de FM. 2) Les ME montrent des performances d’identification plus faibles que les NE lorsque seuls les indices de FM sont disponibles. 3) Cependant, le déficit observé chez les sujets ME est relativement modeste pour la plupart des conditions expérimentales (5-19 RAU) et affecte principalement les moyennes et hautes fréquences (B2 & B3: 500-3500Hz) 4) Pour l’ensemble des sujets, les scores d’identification obtenus en FM s’expliqueraient en grande partie par la capacité des sujets à utiliser l’enveloppe temporelle reconstruite à partir de la structure fine. Les scores d’identification des malentendants s’expliquent intégralement par l’utilisation des indices d’AM reconstruits, en considérant un élargissements de leurs filtres cochléaires d’un facteur 2. En conclusion, les sujets malentendants semblent capables d’identifier des signaux de parole dont l’enveloppe temporelle a été sévèrement dégradée (compression, écrêteur, …) en reconstruisant une information d’enveloppe temporelle. Les ME présentent toutefois, comparativement aux sujets NE, un léger déficit dans l’utilisation des indices d’AM reconstruits. Au global, la reconstruction périphérique d’une information d’enveloppe pourrait compenser partiellement l’altération de l’AM effectuée par les ACA. ① La conception Principe : Lorsque la parole s’accélère, les confusions se portent plus sur les consonnes que sur les voyelles. Les transitions de formants longues sont mieux détectées que les transitions courtes. La compression temporelle, du délai d’établissement du voisement (DEV) et de la transition du second formant (F2), est délétère sur l’intelligibilité des consonnes. La compression temporelle des voyelles affecte moins l’intelligibilité que la compression temporelle des consonnes. Posters Scientifiques Posters Scientifiques CAPACITÉ DES SUJETS MALENTENDANTS À RECONNAÎTRE DES SIGNAUX DE PAROLE DONT L’ENVELOPPE TEMPORELLE A ÉTÉ SÉVÈREMENT DÉGRADÉE Application : Il s’agit de marquer le délai d’établissement de voisement et la transition formantique pré-consonantique à l’aide d’un logiciel de traitement du son, pour ensuite élargir temporellement ces structures sans modifier ni leur fréquence, ni leur intensité. Le temps total de la phrase devant rester inchangé, les autres structures, voyelles et espaces entre les mots, sont compressées temporellement. Deux traitements sont mis en place : dans le premier (T1), l’élargissement temporel est de 60 %, c’est-à-dire, si une transition formantique pré-consonantique dure à la base 100ms, elle durera 160 ms ; dans le deuxième (T2), l’élargissement temporel est de 120%, c’est-à-dire, si une transition formantique pré-consonantique dure à la base 100ms, elle durera 220 ms. Ces deux traitements sont appliqués sur 80 phrases issues du test MMBA Figure 1 : principe de fonctionnement du traitement 1 et du traitement 2 POSTER 14 vitesse = 4,3 syl/sec POSTER 15 Actes du Congrès des Audioprothésistes 90 91 Test : Les phrases sont accélérées par 2 et par 2,5 pour mettre en difficulté les 10 patients normo-entendants et les 25 patients presbyacousiques ayant une surdité moyenne bilatérale et une compréhension vocale normale à une vitesse de 4,3 syll/sec. Le traitement DEV et TF est appliqué aux phrases accélérées (vitesses 1, 2 et 3). Ainsi, nous obtenons 6 listes contrôles déclinées selon les trois vitesses et 8 listes tests déclinées dans 4 conditions (figure 2). UTILISATION DU DÉLAI D’ÉTABLISSEMENT DE VOISEMENT ET DE LA TRANSITION FORMANTIQUE POUR L’AMÉLIORATION DE LA COMPRÉHENSION DE LA PAROLE ACCÉLÉRÉE. CRÉATION D’UN TRAITEMENT DE SIGNAL. tion de l’intelligibilité de la consonne au dépend de la voyelle ne semble pas être possible dans cette proportion. Pour le traitement 2, les résultats diffèrent, nous avons donc créé 3 groupes : le premier obtient une amélioration de l’intelligibilité avec le traitement (n=5), le second obtient une intelligibilité équivalente (n=5), le groupe 3 obtient une dégradation de l’intelligibilité (n=15). Résultats détaillés Figure 2 : déclinaisons des listes aux différentes vitesses et aux différents traitements. 10 ordres aléatoires de passation des listes (10 phrases par liste) Aucune phrase n’est entendue deux fois Durée du test : 25-30 minutes Passation : au casque en bilatéral oreille nue 30 dB au dessus du seuil tonal ② Résultats Principe : Dans la globalité, le traitement 3 diminue significativement l’intelligibilité, l’améliora- Groupe 1 : n=5 amélioration de l’intelligibilité Groupe 3 : n=15 dégradation de l’intelligibilité Figure 4 : Résultats détaillés des groupes 1 et 3 Posters Scientifiques Posters Scientifiques UTILISATION DU DÉLAI D’ÉTABLISSEMENT DE VOISEMENT ET DE LA TRANSITION FORMANTIQUE POUR L’AMÉLIORATION DE LA COMPRÉHENSION DE LA PAROLE ACCÉLÉRÉE. CRÉATION D’UN TRAITEMENT DE SIGNAL. Il existe un lien significatif entre la perte audiométrique, la réussite aux listes contrôles et l’amélioration de l’intelligibilité avec le traitement 1. L’utilisation du délai d’établissement de voisement et de la transition formantique pré-consonantique pour la détection des consonnes semble être différente en fonction de la capacité audiologique. Un lien significatif avec la pente audiométrique n’est néanmoins pas déterminé. Résultats globaux Figure 3 : résultats des 35 patients Figure 5 : Caractéristiques des groupes 1 et 3 POSTER 15 POSTER 15 Actes du Congrès des Audioprothésistes 92 93 ATELI ER 1 « La mesure in-vivo dans tous ses états » En conclusion, ces deux traitements nous permettent de montrer qu’une amélioration de l’intelligibilité est possible même si les résultats ne sont pas unanimes. Il est évident que le facteur d’élargissement temporel et la structure dédiée se doivent d’être très précis, c’est pourquoi d’autres études sont à mener afin de pouvoir croiser tous les résultats et créer un traitement de signal permettant d’aider nos malentendants à mieux comprendre lorsque la parole s’accélère. Pour finir, il est à noter que la compréhension de la parole rapide est corrélée à la compréhension de la parole dans le bruit, un tel traitement aiderait aussi à mieux comprendre dans le bruit. Bibliographie Bruce A. Schneider, et col., 2005, « Speech Comprehension Difficulties in Older Adults: Cognitive Slowing or Age-Related Changes in Hearing? » Coez, A., Belin, P., Bizaguet, E, Ferrary, E., Zilbovicius, M., Samson, Y. (2010). « Effets de l’altération de l’audition sur le traitement central des transitions de formants. Les Cahiers de l’Audition - n°5, 5-9. » Gordon-Salant, S., Fitzgibbons, P. J. (1993). « Temporal Factors and Speech Recognition Performance in Young and Elderly Listeners. Journal of Speech and Hearing Research, 36, 1276-1285. » Les Ateliers Posters Scientifiques UTILISATION DU DÉLAI D’ÉTABLISSEMENT DE VOISEMENT ET DE LA TRANSITION FORMANTIQUE POUR L’AMÉLIORATION DE LA COMPRÉHENSION DE LA PAROLE ACCÉLÉRÉE. CRÉATION D’UN TRAITEMENT DE SIGNAL. Christian BROCARD Xavier DELERCE Audioprothésistes D.E. assistés de : Camille ECOIFFIER Julien HAEBERLE Jean-Baptiste LEMASSON Audioprothésistes D.E. ■ Nombre de jours : 2 ■ Nombre de sessions : 3 ■ Nombre de participants : 81 POSTER 15 ATELIER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 94 95 Le fil conducteur de cet atelier se calque sur celui que nous suivons lors de nos adaptations : obtenir une seule unité de mesure, le dB SPL, recueilli toujours au même endroit, à savoir devant le tympan. En effet, la mesure in-vivo va nous permettre de mesurer et définir l’ensemble des variables audiologiques dont nous avons besoin pour nos adaptations : audiogramme (seuils d’audition et d’inconfort), cibles correctives ainsi que l’ensemble des stimuli qui parviennent jusqu’au tympan, avec ou sans aide auditive. Et pour visualiser l’ensemble de ces variables audiologiques sur un même graphique, nous utiliserons une approche par SPLogramme. Mais avant de s’intéresser aux applications pratiques de cette technique de mesure, il va falloir répondre à plusieurs questions : Comment mesure-t-on un seuil d’audition en dB SPL ? Quels sont les principes de base de la mesure in-vivo ? Quel matériel acoustique utiliser ? EVALUATION DE LA PERTE AUDITIVE AUX INSERTS La mesure in-vivo démarre dés l’audiométrie. En effet, le but de la manipulation est d’obtenir une mesure précise, en fond de conduit auditif, du signal émis par la chaîne de mesure. Cette énergie est quantifiée en niveau de pression acoustique : en dB SPL. Il existe donc un paradoxe à mesurer son seuil auditif au niveau du coupleur, puisque les transducteurs audiométriques sont étalonnés sur des coupleurs spécifiques, alors que la mesure in-vivo s’effectue au tympan. Ce paradoxe est résolu très partiellement par l’utilisation de « fonctions de transfert », sortes d’ajustement établis sur des données statistiques permettant de passer d’un seuil mesuré en dB HL, à sa résultante en fond de conduit en dB SPL. Le graphique obtenu est appelé SPLoGramme, par opposition à l’audiogramme. Bien entendu, à aucun moment nous n’avons placé une sonde de mesure au niveau du tympan lors de l’audiométrie afin de recueillir le niveau en dB SPL déclenchant la sensation auditive de notre patient. Nous sommes donc tributaires de la « robustesse » de la transformation HL vers SPL au tympan. Quel est le risque d’erreur d’estimation pour passer de l’échelle HL à une référence en fond de conduit ? Existe t-il des moyens de mesurer ou d’estimer précisément un seuil « au tympan » ? Une étude de 2003 (Saunders) effectuée sur plus de 600 patients a relevé sur chacun d’entre eux les seuils d’audition en dB HL. Parmi eux se trouvaient 5 patients présentant les mêmes seuils en dB HL (Figure 1). Chacune de ces personnes a ensuite été re-testée, mais en mesurant au tympan, en dB SPL, le niveau sonore correspondant au seuil d’audition à chaque fréquence (Figure 2). Plus de 20dB SPL d’écart ont été relevés en fonction des sujets, ce que ne laissait aucunement présager l’audiométrie effectuée en dB HL. Dans ce cas précis, le logiciel de réglage fabricant et la chaîne de mesure in-vivo auraient estimé un même SPLoGramme pour tous, engendrant risques de sur ou de sous-correction. Les Ateliers Les Ateliers Ceux qui l’utilisent régulièrement, voire systématiquement, vous diront que la mesure in-vivo est un outil indispensable à l’audioprothésiste. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est à ce jour le seul outil permettant de recueillir un ensemble d’informations objectives, permettant au régleur d’aides auditives de prendre des décisions qui ne s’appuient pas uniquement sur les impressions subjectives de ses patients. L’objectif de cet atelier est de présenter cet outil qui doit s’inscrire dans un protocole global d’adaptation, d’en expliquer le fonctionnement et de vous proposer également des applications pratiques quotidiennes. Plus récemment, Keller en 2006 a relevé sur 438 oreilles d’autant de patients le REDD sur une base casque TDH. Cette mesure objective (sans intervention su sujet testé), consiste à envoyer une intensité connue au casque (ici 70dB HL) en mesurant simultanément le niveau atteint en fond de conduit à l’aide d’une sonde de mesure in-vivo. La différence SPL atteint en fond de conduit et niveau envoyé donne le REDD, en dB rel (Figure 3). Des écarts de plus de 25dB sont trouvés en fonction des sujets testés. Dans 95% des cas, il est impossible de prédire, à 12dB près, le niveau atteint en fond de conduit. Nous avons refait cette manipulation sur 100 oreilles en 2011, cette fois ci avec des inserts EAR 3A .Dans 95% des cas, le niveau en dB SPL en fond de conduit est prédictible à 5dB près (Figure 4). Cette différence entre le casque et les inserts tient, entre autres facteurs, au volume d’étalonnage de ces différents transducteurs : 6cc pour le casque, 2cc pour les inserts. Les fluctuations inter-individus autour d’un volume de 6cc sont potentiellement beaucoup plus importantes dans le cas du casque, plus limitées dans le cas des inserts. ATELIER 1 ATELIER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 96 97 Vous obtenez (Figure 5): La courbe en pointillés représente le RECD statistique ; la courbe rouge en gras, le RECD du sujet testé : 5dB d’écart entre les deux constituent un écart relativement important avec la statistique. Il est en effet rare de trouver plus de 5dB d’écart entre la prévision et la réalité chez l’adulte. Si un RECD est mesuré, les chaînes de mesure recalculent automatiquement le SPLoGRAMME « individualisé » : vous pouvez alors commencer à travailler sur des bases solides : seuils au tympan, cibles, logiciels de réglage, chaîne de mesure, etc., tout le monde obtient alors des valeurs fiables et précises, pour un confort plus rapide de nos patients ! LES BASES DE LA MESURE IN-VIVO Le point de départ de toute proposition corrective est la détermination de valeurs cibles d’amplification, elles-mêmes définies par les relevés audiométriques faits sur le patient. A partir du moment où les cibles sont définies, l’objectif pour l’audioprothésiste est d’apporter au travers de son appareillage l’amplification nécessaire pour atteindre ces cibles, et ainsi transférer suffisamment d’énergie au système auditif pour compenser la perte. Cela étant, il faut bien considérer que l’amplification apportée par l’équipement n’est qu’un des composants des flux acoustiques présents, et que c’est bien l’énergie stabilisée devant le tympan, à savoir l’association de l’ensemble des flux, qui sera ensuite transmise au système auditif. En effet, cette quantité d’énergie est la somme d’un ensemble de flux sonore (Figure 6): • Le Flux naturel, direct qui rentre dans le CAE • Le Flux amplifié par l’ACA (appareil de correction auditif) • Le Flux réverbéré (fuites acoustiques) • Le flux apporté par voix osseuse et cartilagineuse (lors de la vocalisation du patient). Par exemple, pour une configuration d’équipement ‘open’ la répartition de ces grandeurs et notamment l’impact du flux direct sera particulièrement important. A ce jour au vu de l’ensemble de ces variables, l’approche statistique est insuffisante, et, une mesure objective est nécessaire. Dès lors, positionner un outil de mesure devant le tympan est pertinent. C’est ce que propose la mesure in-vivo pour acquérir une ‘photographie’ de l’énergie globale apportée au système auditif. Pour bien appréhender le fonctionnement de cet outil, nous vous proposons de décortiquer les éléments constitutifs d’un système de mesure in vivo. Les Ateliers Les Ateliers L’utilisation des inserts lors de l’audiométrie permet donc d’obtenir une prédiction bien meilleure du niveau atteint au tympan. Un SPLoGramme mieux estimé donnera des cibles de correction et des réglages beaucoup plus en rapport avec la perception réelle de nos patients. L’utilisation des inserts nous apparaît donc quasi-incontournable dans un processus d’appareillage avec contrôle in-vivo des niveaux atteints. L’audiométrie effectuée aux inserts n’est pas différente de celle faite au casque : les seuils sont obtenus en dB HL, et lorsque nous décidons d’effectuer une mesure in-vivo, la chaîne de mesure (plus précisément, la méthodologie de calcul) fera, de manière transparente, le calcul suivant : dB HL + RETSPL + RECD = SPL au tympan A notre seuil en dB HL est ajouté le RETSPL, valeur d’étalonnage normalisée permettant de passer de HL à SPL dans un coupleur de 2cc. Et comme nos patients n’ont pas des volumes résiduels de 2cc, est ajouté le RECD. Le RECD est la différence qu’il existe entre le niveau d’un signal envoyé dans un coupleur de 2cc et l’oreille réelle. Cette valeur de RECD est statistique, connue en fonction de l’âge (renseigné dans Noah) et appliquée de manière automatique et transparente par la méthodologie choisie (les principales connues ont quasiment les mêmes valeurs). Nous voudrions éliminer le dernier facteur statistique de la formule de transformation : il faudra, au lieu d’utiliser le RECD statistique, le mesurer. Cette mesure est simple. Elle consiste en deux étapes : 1. Etape coupleur : vous envoyez un son calibré dans le coupleur HA1 (le coupleur intra) 2. Etape oreille : vous enlevez la mousse du coupleur, vous la placez dans le conduit auditif dans lequel vous aurez préalablement placée la sonde de MIV, et vous envoyez dans le conduit le même signal, à la même intensité que dans le coupleur. Elément n°1 : Le sonomètre sonde Cette partie constitue le dispositif de mesure : un sonomètre sonde positionné devant le tympan. La sonde, enchâssée d’un coté sur le microphone de mesure est positionné devant le tympan (Figure 7). La proximité de la sonde de mesure avec le tympan conditionne la précision du recueil. Avant de réaliser une mesure, l’ensemble devra être calibré (notamment à chaque changement de sonde) (Figure 8). La sonde de mesure est positionnée sur le microphone de référence. La calibration permet d’obtenir un point acoustique étalon en dB SPL à l’entrée du pavillon : on contrôle le flux direct. Cette procédure s’appuie sur la calibration en usine du microphone de ATELIER 1 ATELIER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 98 99 Eléments n°2 : Le générateur sonore Nous avons donc maintenant un ‘magnifique’ dispositif de mesure à proximité du tympan. Il va permettre de quantifier les variations de pression acoustique en prenant en compte l’ensemble des flux d’énergie évoqués ci-dessus, encore faut-il avoir quelques choses à mesurer ! La philosophie de compensation d’un déficit auditif passe par le transfert d’une énergie sonore dans la dynamique auditive du malentendant. Par exemple, permettre aux éléments constitutifs d’un spectre vocal d’être perçu. Le haut parleur d’émission doit ainsi fournir un spectre d’entrée de référence (flux direct), dont les caractéristiques spectrales doivent être parfaitement calibrées dans le plan médian devant le pavillon. Le microphone de référence représente le point acoustique étalon devant le pavillon (cf calibration de la sonde). L’idée est ensuite simple : le son émis par le HP sera mesuré sur ce point étalon et comparé au relevé effectué devant le tympan, et par une boucle de rétro contrôle, continuellement ajusté pour assurer le spectre sonore souhaité (méthode d’équalisation en temps réel). Mais il existe une limite à cette approche dans le cas d’une mesure en système ouvert, ainsi que pour l’utilisation d’un signal fluctuant en intensité comme un son de mesure vocale ICRA ou ISTS par exemple, signaux idéalement utilisé aujourd’hui comme nous le verrons plus bas. Aussi, l’utilisation d’une méthode de mesure utilisant une équilisation mémorisée permet de palier à ces difficultés. ➢ Dans un premier temps, on calibre la boucle de rétro contrôle entre le HP et le point étalon afin de mémoriser l’équalisation nécessaire. ➢ Dans un second temps on fait la mesure avec l’ACA en désactivant le micro de référence et en utilisant l’équalisation mémorisée. L’ensemble des fabricants de matériels ont intégré cette méthode spécifique aux mesures in vivo des équipements ‘open’. La contre partie de cette approche et, l’absence de rétro contrôle pendant la phase de mesure qui oblige a un immobilisme du patient pendant l ensemble des vérifications au risque d’induire d’importantes erreurs de mesures. La spécificité des sons fluctuants en intensité de type sons vocaux (ISTS) Pour un signal peu fluctuant en intensité, une méthode d’équalisation par boucle de rétro contrôle remplit parfaitement son rôle de calibration du flux direct. Par contre, les choses se compliquent quelque peu avec des sons vocaux, la boucle de rétro contrôle ne pouvant pas contrôler des variations rapides du signal. Aussi, pour des mesures en sons vocaux type ICRA ou ISTS par exemple, la méthode par équalisation mémorisée, comme pour l’approche open, est recommandée. Les Ateliers Les Ateliers mesure en dB SPL. A partir de cette étape, le niveau mesuré à l’extrémité de la sonde sera calculé en différentiel par rapport a ce point de référence et permet l’obtention d’une mesure en dB SPL. La voix du patient On peut utiliser la voix du patient comme un générateur sonore, cette fois, le HP est désactivé. Lors de la production vocale, l’énergie acheminée devant le tympan va passer en partie par voie osseuse et en partie par voie aérienne (Flux direct et osseux). Cette approche est particulièrement intéressante pour travailler sur l’effet d’occlusion et la mesure objective de la résonnance d’un appareillage comme nous le verrons dans la dernière partie. La spécificité de l’appareillage ‘open’ Eléments n°3 : Le dispositif d’interprétation des données A cause du flux réverbéré (Fuites), le micro de référence devra être désactivé pendant la mesure, on utilise alors une méthode d’équalisation spécifique. Une partie de l’énergie apportée devant le tympan par l’équipement va être réverbérée et ressortir du conduit auditif, et ce d’autant plus que le dôme est complètement transparent acoustiquement. Cette fuite acoustique va apporter une quantité d’énergie à proximité du micro de référence. Si l’équalisation du signal est faite en temps réel par rétro contrôle, ce flux d’énergie va entrainer une erreur de calibration du flux direct. La conséquence est une mesure qui sous évalue le gain dans la zone concernée par la fuite acoustique. Cette erreur est proportionnelle au gain proposé par l’équipement et sera notable à partir de 15 à 20 dB de gain en conduit ouvert. La zone fréquentielle concernée par cette erreur potentielle est située aux alentour de 3000 Hz, ou la longueur d’onde est de dimension adaptée pour sortir du conduit auditif. Résumons la situation : Le système de mesure in vivo nous permet d’apporter devant le pavillon un son précisément calibré. Nous mesurons ensuite, grâce à une sonde microphonique ce même son à proximité du tympan avec l’ensemble des amplifications et modifications acoustiques apportées par notre solution corrective. Il nous faut maintenant analyser et interpréter ces mesures afin d’agir sur nos réglages. Un des outils d’analyse particulièrement intéressant disponible aujourd’hui est le SPLogramme (Figure 10). Le SPLogramme permet de visualiser sur un seul et même graphique l’ensemble des variables d’un appareillage, et ceci dans une seule unité : le dB SPL. ATELIER 1 ATELIER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 100 101 Cette représentation de type SPLogramme nous montre instantanément le positionnement énergétique du son test dans la dynamique auditive du malentendant. On visualise l’ensemble des paramètres de gain de l’équipement. Aussi, en temps réel, en intervenant sur les réglages de l’appareil auditif, on peut ajuster et valider ce dernier sur la base d’une cible corrective d’adaptation. LES SIGNAUX VOCAUX ET LEURS APPLICATIONS Le signal de référence utilisé aujourd’hui en mesure in-vivo est l’ISTS (International Speech Test Signal). Ce signal, enregistrement dans 6 langues différentes d’un même texte, a été élaboré de façon a respecter le spectre vocal international vocal (ILTASS), mais également, entre autres caractéristiques, respecter la comodulation de la voix : toutes ses harmoniques varient en phase dans le temps, ce qui permet aux aides auditives de le détecter comme de la parole (ce qu’il est) et non un bruit, évitant ainsi la désactivation des réducteurs de bruit pendant la mesure in-vivo. La « lecture » d’une mesure in-vivo réalisée avec l’ISTS peut cependant être déroutante. Comme nous l’avons vu précédemment, il est extrêmement intéressant de lire le résultat d’une mesure in-vivo en niveau de sortie (en dB SPL au tympan), et non en gain. La quantité d’informations disponibles est alors plus importante. Avant toute chose, il faut garder à l’esprit que la mesure du niveau moyen d’un signal fluctuant obéit à des règles particulières. Obtenir le niveau moyen d’un signal complexe comme la parole revient à additionner l’énergie de chacune de ses bandes de tiers d’octave dans le cas des chaînes de mesure in-vivo actuelles. Pour un signal vocal émis à 65dB SPL (l’ISTS dans cet exemple), il faudra garder à l’esprit que les bandes fréquentielles les plus aigües dépassent à peine 40dB SPL en moyenne (Figure 11). Il apparaît donc impossible de tester des aides auditives en champ libre avec un signal vocal réaliste de niveau inférieur à 55dB SPL : l’énergie des bandes de tiers d’octave les plus aigües risquant se confondre avec le bruit de fond de la cabine de test. les événements sonores dépassés 70 % du temps (les « vallées »). Ces fluctuations correspondent à des niveaux environ 12dB plus forts que le niveau moyen (LTASS) et 18dB moins forts (Figure 12). Les Ateliers Les Ateliers En blanc : Dynamique auditive de notre patient, mesuré ou convertie en dB SPL. En gris foncé : Enveloppe spectrale du son calibré sur le micro de référence. Il s’agit ici d’un son de type ISTS, on note la dynamique de ce signal dans une représentation en percentile. En violet : Dynamique du signal amplifié mesuré a l’extrémité de la sonde microphonique, devant le tympan. En violet pointillé : Cible de correction. On obtiendra donc, pour une mesure invivo réalisée avec ISTS à 62dB SPL puis 75dB SPL, la représentation graphique suivante (Figure 13). L’énergie du signal est représentée dans le SPLoGramme, entre le seuil d’audition et l’inconfort. L’audioprothésiste pourra agir sur plusieurs niveaux d’énergie du signal : vallées, crêtes et niveau moyen à long terme. La cible de calcul (méthodologie de pré-réglage) représente le niveau à long terme (courbes rouge et violette). En fonction des facteurs de compression utilisés ou du niveau d’enclenchement des TK, certaines informations de crêtes ou de vallées pourront être améliorées ou dégradées. On pourra donner quelques axes de réglages : 1. Régler la voix moyenne (ISTS 65dB SPL) (Figure 14) : • Les « vallées » de la voix moyenne seront le plus souvent accessibles par les réglages d’expansion et de « gain à faible niveau » (G50) • La voix moyenne dans les graves sera accessible par les réglages des « gain à niveau moyen d’entrée » et « gain à fai- La parole ne peut cependant pas se résumer à un « niveau moyen ». L’oreille réagit en effet aux variations d’intensité du signal dans le temps. Ces variations, en mesure in-vivo, sont le plus souvent définies comme les « crêtes » et les « vallées » du signal et correspondent aux événements les plus forts sur une durée de 125ms (les « crêtes ») et ATELIER 1 ATELIER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 102 103 2. Régler la voix faible (ISTS 55dB SPL)(Figure 15) : Seuls les réglages d’informations de bas niveau sonore (Expansion et G50) auront une influence sur ce niveau vocal. Il faut donc garder en permanence à l’esprit cette notion de dynamique de 30dB de la parole, la surveiller lors de la mesure in-vivo, et en déduire un comportement à adopter sur les réglages de bande passante, mais surtout de compression (taux de compression et points d’enclenchement/expansions). Il est d’ailleurs intéressant de constater à l’heure actuelle la multiplication des systèmes à plusieurs niveaux de compression (expansion, G50, G65, G80 et MPO), permettant une approche beaucoup plus souple de tous les niveaux de parole. Seule la mesure in-vivo en niveau de sortie (REAR) et affichage de l’analyse percentile (crêtes et vallées) permettra une action ciblée sur des informations vocales de niveau bien défini. APPLICATIONS PRATIQUES Au-delà de sa principale application dans les réglages des aides auditives, la MIV présente d’autres avantages dans l’étude du fonctionnement des prothèses dans les oreilles de nos patients, nous permettant de prendre des décisions cruciales dans la réussite de nos adaptations. Pour faire suite à plusieurs études rencontrées dans la bibliographie internationale et tenter de répondre à des questions que nous nous posions nous-même lors de nos adaptations, nous sommes servis de la MIV pour objectiver les résultats d’une étude portant sur l’autophonation et les différences d’efficacité entre appareillage Open et Occlus. 3. Régler la voix forte (ISTS 75dB SPL) (Figure 16 ) : • A ces niveaux d’entrée, les « gain à niveau moyen d’entrée » et « gain à niveau élevé d’entrée » (G65 et G80) auront un impact sur ces informations vocales. • Les informations de crêtes seront particulièrement à surveiller : la dynamique théorique est de 12dB au dessus du LTASS (courbe en gras) ; tout excès de compression ou écrêtage trop important du signal risque de la détériorer, diminuant potentiellement l’émergence des informations de crêtes en présence de bruit de fond. Les Ateliers Les Ateliers ble niveau d’entrée » (G65 et G50) • La voix moyenne dans les aigues sera souvent accessible par le « gain à faible niveau d’entrée » (G50) puisque l’information vocale dans les HF est, en entrée, située entre 40 et 50dB SPL. Considérée comme son principal avantage, la réduction notable de l’effet d’occlusion a permis à l’appareillage Open de progresser très rapidement ces dernières années. Néanmoins, plusieurs études tendent à prouver que cette même ouverture du conduit auditif externe (CAE) concourt à réduire l’efficacité des aides auditives que nous employons, et ce, particulièrement en milieu bruyant. Quel dilemme pour chaque audioprothésiste ! Doit-on favoriser confort et acceptation quasi instantanée de l’appareillage par le patient ou doit-on insister vers l’efficacité du système au risque de créer un inconfort en fermant le CAE ? L’étude que nous vous proposons ici tend à démontrer que la fermeture du conduit n’est justement pas synonyme d’autophonation et que dans bien des cas nous pouvons optimiser nos résultats sans dégrader le confort de nos patients. L’autophonation passive Certaines personnes appareillées se plaignent que leur voix résonne quand elles parlent ou que l’amplification des bruits, lorsqu’elles mangent, est trop importante. Ces phénomènes sont dus, en partie, à l’effet d’occlusion également appelé autophonation passive. Le tome III du précis d’audioprothèse* nous donne la définition suivante de l’autophonation : « L ’autophonation est le résultat de la création d’énergie acoustique par la vibration des parois du conduit auditif externe, en réponse à un signal en conduction osseuse ». Dans le suivi de nos patients, nous avons observé des appréciations subjectives très disparates, qui expriment, malgré une configuration d’appareillage identique des appréciations allant de l’absence complète de gêne à l’intolérance et le rejet de l’équipement au vu de ces phénomènes de résonance. Dès lors, on peut se demander quelles sont les raisons de ces disparités : est-on en présence de tolérances interpatients différentes ou existe-t-il des phénomènes acoustiques mesurables et identifiables qui expliquent ces différences d’appréciations ? ATELIER 1 ATELIER 1 104 105 Quand une personne parle, la vibration de ses cordes vocales se propage d’une part par voie aérienne et d’autre part à travers le crâne par conduction osseuse. Si l’on ne prend en compte que la composante osseuse, celle-ci créé une accumulation d’énergie basses fréquences plus ou moins importante dans le conduit auditif externe. Lorsque le conduit est ouvert, cette énergie ressort en prenant le chemin le moins résistant (figure 17). Nous n’avons donc pas ou peu d’énergie qui passe le tympan et donc pas de sensation d’autophonation. Lorsque le conduit auditif externe est obturé par un embout ou un corps étranger, le flux d’énergie issus de la conduction osseuse est emprisonné par ce dernier, le chemin le moins résistant est alors le tympan. L’énergie basse fréquence le traverse, c’est ce qui donne la sensation de résonnance au patient lorsqu’il parle (figure 17). Objectiver l’autophonation par La mesure in vivo L’idée est de comparer deux situations acoustiques lors de la vocalisation du patient (figure 18) : • Une mesure de l’énergie devant le tympan en conduit ouvert • Une mesure en conduit fermé Avec notre dispositif de mesure in vivo, après étalonnage, l’ensemble microphone de référence + sonde microphonique se comporte comme un sonomètre en dBSPL. Lors des mesures, le HP d’émission sera déconnecté (mode utilisable sur la plupart des dispositifs in vivo) afin de ne capter que l’énergie provenant de la vocalisation du patient. On demande au patient d’émettre un ‘i’ contrôlé par un sonomètre et nous lançons l’acquisition dans ces deux configurations. On visualise figure 19, l’énergie présente devant le tympan en réponse a la vocalisation du patient pour un conduit auditif ouvert (courbe verte) et en conduit fermé (courbe noir). Ces courbes représentent la somme des flux d’énergie par voix aérienne et osseuse. La différence entre ces deux courbes est la conséquence de la fermeture du conduit. En conduit fermé, on note dans la zone situé jusqu’à 750 Hz une accumulation d’énergie basse fréquence en réponse à la vocalisation du patient. Dans la zone autour de 3000 Hz, on note une diminution de niveau acoustique en conduit fermé, ce phénomène représente simplement la diminution de la résonnance naturelle du CAE. Par un protocole simple, la mesure in vivo nous permet donc d’objectiver les sensations de résonnance décrite par nos patients Les Ateliers Les Ateliers Fermeture du conduit et conséquence acoustique Sommes-nous tous égaux devant l’autophonation ? Nous avons effectué une série de mesure dans 37 oreilles pour répondre à cette problématique. Pour mesurer et objectiver l’effet d’occlusion, nous réalisons la manipulation décrite ci-dessus à l’aide de la mesure in vivo. Nous effectuons une mesure en fond de conduit avec le coupleur auriculaire, appareil éteint, et nous demandons au sujet de vocaliser un /i/. Nous contrôlons à l’aide d’un sonomètre que cette intensité soit maintenue à 65 dB SPL (A) (+ ou - 5) et nous enregistrons la mesure. Cette manipulation est effectuée oreille nue, avec un dôme ouvert, et avec un micro embout muni d’un évent de 1 mm (insertion profonde). Les mesures effectuées oreilles nues vont nous servir de référentielle. Nous allons ainsi évaluer à chaque fois la différence entre dôme ouvert et oreille nue, entre micro embout et oreille nue. Cela nous permet de quantifier l’accumulation d’énergie qui se fait entre le coupleur auriculaire et le tympan lorsqu’une personne vocalise un /i/. Comme nous pouvions l’imaginer, les vocalises effectuées en dôme ouvert sont similaires à celles réalisées oreille nue. On peut donc estimer que l’autophonation passive est négligeable lors des appareillages en dôme ouvert. Ce constat n’est plus valable à partir du moment où l’on obture l’oreille avec un embout. La disparité des valeurs nous empêche de réaliser une analyse statistique habituelle. C’est pour cette raison que nous avons fait le choix d’opérer avec une analyse graphique, plus parlante visuellement et plus adapté aux types de données que nous avons. Nous allons retranscrire nos courbes sous forme d’histogramme. Les histogrammes représentent l’accumulation d’énergie qui se fait entre le coupleur auriculaire et le tympan sur la zone fréquentielle qui nous intéresse (125 à 1500 Hz). Nous représentons en rouge la valeur maximale mesurée, les autres valeurs sont représentées en bleu. A côté de ces histogrammes, nous notons la valeur moyenne obtenue sur la zone fréquentielle étudiée. La figure 20 regroupe les histogrammes obtenus pour 15 des 37 oreilles testées. ATELIER 1 ATELIER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 106 107 Nous avons signalé avec des flèches vertes sur le premier patient, les pics d’amplification maximale que nous obtenons. Ceux-ci atteignent 27 dB à 250 et 1250 Hz ! C’est un sujet qui n’a jamais pu être appareillé en micro embout car il ne supporte pas sa voix, on comprend pourquoi… On constate également en visualisant globalement l’ensemble des résultats que le pic d’amplification maximale (représenté en rouge chez tous les patients) n’est pas toujours situé à la même fréquence. Si on fait une analyse plus approfondie, on constate que dans 41 % des cas (15 oreilles sur 37 testées), l’accumulation d’énergie moyenne engendrée par la mise en place d’un embout lorsque la personne vocalise un /i/ est inférieure en moyenne à 5 dB (sur la zone fréquentielle comprise entre 125 et 1500 Hz). On peut donc considérer que l’autophonation passive est négligeable dans 41 % des cas. Dans 35 % des cas elle est comprise entre 5 et 10 dB ce qui correspond à une autophonation passive faible. Dans 13 % des cas, elle est comprise entre 10 et 15 dB et commence à être importante et dans 11 % des cas seulement elle est supérieure à 15 dB et sera dans ce cas-là une gêne certaine pour le patient à la fermeture du conduit (figure 21). et n’occasionnera qu’une gêne légère et probablement limitée dans le temps chez nos patients. Certes, nous ne pouvons pas exclure non plus les 25 % de patients restants en envisageant de fermer systématiquement les CAE. CONCLUSION Notre profession vit actuellement des temps quelque peu troublés : pressions croissantes des mutuelles qui veulent s’immiscer dans nos pratiques quotidiennes, imposant leurs politiques tarifaires, empiétant sur notre libre arbitre et notre indépendance ; incursion très remarquée des fabricants dans le réseau de distribution, avec une verticalisation du système qui pose des questions; arrivée de nouveaux acteurs très virulents cherchant à minimiser la spécificité et l’importance de l’audioprothésiste dans la démarche de correction auditive, de l'évaluation pré-prothétique au suivi à long terme. Dans ce contexte, il apparaît essentiel de réaffirmer quotidiennement que l’audioprothésiste est le spécialiste de la préconisation et de l’adaptation d’un appareillage auditif. Mais au-delà de le revendiquer haut et fort, c’est en premier lieu au travers de notre pratique quotidienne que nous devons le démontrer au premier intéressé : notre patient. Il nous semble que la Mesure In-Vivo s’inscrit tout à fait dans cette démarche. L’ensemble des informations qu’elle nous apporte, la capacité d’améliorer la précision de nos adaptations qu’elle nous confère, et l’individualisation de chaque adaptation qu’elle nous permet fait de cet outil un véritable critère de distinction et de valorisation de l’audioprothésiste. Les Ateliers Les Ateliers L’analyse graphique obtenue lorsque l’on mesure la différence d’intensité sonore stabilisée entre le micro embout avec évent de 1 mm et l’oreille nue lorsque la personne vocalise un /i/ À 65 dB SPL (A) est très intéressante. Nous avons classé par ordre de grandeur les résultats, et au premier coup d’œil, on constate des différences notables. La plus forte accumulation moyenne d’énergie, entre embout et oreille nue atteint 20 dB alors que la plus basse est de l’ordre de 0 dB. Cette différence est considérable et prouve qu’il y a une réelle disparité inter sujet. Conclusion Les résultats de ces travaux indiquent que dans plus de 75 % des cas étudiés, l’autophonation engendrée par l’insertion d’un microembout restera limitée ATELIER 1 ATELIER 1 Actes du Congrès des Audioprothésistes 108 109 « 50 nuances de TRT (Tinnitus Retraining Therapy) » Les Ateliers ATELI ER 2 Philippe LURQUIN CHU St Pierre - Bruxelles Membre du Collège National d’Audioprothèse STAND PHONAK France ■ Nombre de jours : 2 ■ Nombre de sessions : 3 ■ Nombre de participants : 69 ATELIER 2 Actes du Congrès des Audioprothésistes 110 111 Au travers de multiples cas, les divers chemins accessibles aux audioprothésistes pour proposer une solution INDIVIDUELLE et ADAPTEE furent parcourus afin de présenter à la fois la multitude des possibilités, les variantes et les cas individuels « Il y a une vérité mais quatre Evangiles ». Ce précepte s’applique à merveille à notre propos car s’il y a une méthode appelée TRT, elle suggère d’emblée quatre protocoles différents. du stimulus nécessaires pour « oublier » l’acouphène, diminuer son impact sur la vie du patient et lui permettre les aspects fonctionnels perdus : concentration, attention focalisée. (Bottero & Lurquin 2009). En cas de zones inertes, la présence de neurone « dormeurs » et non fonctionnels justifiera la sous stimulation par l’amplification (et l’utilisation d’algorithme de manipulation fréquentielle de type translation, compression ou duplication) dans la bande fréquentielle concernée, c’est-à-dire le plus souvent la dernière octave. Rappelons que les études épidémiologiques rapportent que 80 % des acouphènes se produisent entre 4 et 8 kHz (Penin & Lurquin 2009). Chez ces mêmes patients l’utilisation de bruit blanc y compris dans la dernière octave permettra le réveil en douceur des zones fréquentielles par un stimulus constant, prévisible invariable et soumis à l’appréciation et donc aux réglages de puissance de l’acouphénique. Au travers des cas rapportés notamment par les participants aux ateliers la notion de NUANCE fût introduite à tous les niveaux pour dépeindre des réalités, des vécus ou des besoins différents d’un individu à un autre. Les Ateliers Les Ateliers L’objectif de notre atelier était de permettre aux participants d’entrer par la pratique dans le monde de la prise en charge ACOUSTIQUE du patient acouphénique. NUANCES Tableau 1 : Typologie de la TRT Ces quatre protocoles impliquent une première identification par l’audioprothésiste ou l’ORL. La réalisation de questionnaires comme l’interview structurée de Jastreboff ou le questionnaire B.A.H.I.A. permettent d’identifier les plaintes, de fixer le type de TRT à réaliser, le contenu du counselling et même le niveau du bruit blanc à envoyer dans les oreilles du patient. Le Counselling Celui-ci devra traiter même en cas de pathologie combinée du problème principal du patient et de ce qui l’a amené à consulter un spécialiste car parler d’acouphène à un patient souffrant surtout d’hyperacousie n’a pas plus de sens que l’inverse. Le Bruit Blanc Sera amené au niveau du point de mélange dans les types I ,II et IV .Un niveau inférieur sera autorisé les premiers temps en cas d’ hyperacousie sévère avec incapacité à supporter le bruit blanc. Chez certains patients un filtrage passe-bas du bruit blanc ou le passage à un bruit rose pendant les premières semaines permettra la tolérance au nouveau stimulus dès les premiers jours pendant toute la journée. L’amplification Sera utilisée en cas de surdité associée pour fournir un enrichissement sonore maximum. En cas de type I, IV ou III on évitera l’amplification. Chez les patients présentant une zone fréquentielle « morte », l’absence d’influx nerveux en provenance des cellules ciliées occupant une position basale ne permettra pas une stimulation inhibitrice du noyau cochléaire. Dans ce cas seul un processus (cognitif) de sortie du champ de conscience par modification de l’affect attribué au bruit dans l’oreille (bruit « blanc » plutôt qu’acouphène) permettra de réunir les trois qualités (neutre, connu et continu) • En cas d’acouphène relevé sur un scotome important l’amplification peut s’avérer contre-productive en raison de la présence de zones mortes ou inertes • La stimulation continue au bruit blanc à un niveau calculé très précisément par l’audioprothésiste est plus efficace que l’amplification pour réactiver les fréquences sous stimulée en raison de l’absence de stimuli supérieurs à 6000 Hz tant dans la voix que dans les bruits rencontrés au quotidien • La suramplification sur les fréquences lésées pour soi-disant masquer l’acouphène par un excès de gain entraine régulièrement intolérance, douleurs, augmentation de l’acouphène voire rejet de la solution. • En cas de triade « acouphène-surdité-hyperacousie » on commencera toujours par désensibiliser pour permettre ensuite l’amplification sur une dynamique élargie. • On interrogera toujours le patient sur l’existence d’une dysesthésie faciale qui signe la présence d’un somato-acouphène. Ceux-ci sont fréquemment en diminution lors d’une stimulation inhibitrice de la genèse des influx spontanés, au niveau sous-cortical, en réponse à l’administration d’un bruit blanc (Lurquin, Real & Cotton 2012). • Une comorbidité plusieurs fois mentionnés parmi le panel de patients et la variété des plaintes présentées est la présence simultanée d’hyperacousie et de dysesthésie faciale. Cette association de symptômes que nous avons appelé par analogie une somato-hyperacousie n’est pourtant pas décrite jusqu’ici dans les manuels. • La plainte de surdité arrive fréquemment en dernière position lors de l’établissement de la gradation des plaintes (questionnaire BAHIA). Il n’est donc aucune raison, sinon pour se rassurer, de commencer à traiter la surdité en premier en observant la possible, mais incertaine, évolution de l’acouphène. • Plusieurs patients étaient impliqués dans une judiciarisation de leur plainte en raison d’action intentée contre un tiers (employeur le plus souvent). Ces patients malgré la qualité du protocole réalisé nous tiennent le plus souvent en échec. • L’utilisation du datalogging (Lurquin, Thill, Milachon 2008) s’avère des plus intéressante et démontre le plus souvent (mais pas toujours) la préférence des patients pour un réglage au point de mélange plutôt qu’au point de masquage (contrairement à une notion introduite récemment par R.Tyler). ATELIER 2 ATELIER 2 Actes du Congrès des Audioprothésistes 112 113 Les Ateliers Les Ateliers • L’audiométrie tonale ne permet pas d’imaginer toutes les lésions auditives présentées par une oreille. L’analyse des produits de distorsion (DPOAE) permet une approche plus complète en cas d’absence ou de disparition des otoémissions. Figure 3 : produit de distorsions d’une patiente présentant des seuils identiques mais un acouphène et une hyperacousie droite. Figure 1 datalogging d’une patiente portant son appareil producteur de bruit blanc - y compris certaines nuits - soit au point de mélange (prog. 1) soit au point de mélange + 6 dB « les mauvais jours» (prog. 2) soit au Minimum Masking Level (prog.3). • Les situations ou le niveau de masquage est préféré concerne les patients ayant de seuils compris entre 0 et 30 dB • Lors de l’établissement de gain prothétique chez le patient très sensible ou hyperacousique les méthodes de gain basée sur la dynamique permettent de se rapprocher au mieux des besoins du patient et d’éviter le rejet de l’amplification. Les méthodes dites de transfert (PR) montrent un intérêt supplémentaire par rapport aux méthodes dites de quotient (POGO,NAL,Libby). Figure 2 : mesure du gain calculé pour un patient hyperacousique évoqué selon trois méthodes classiques d’appareillage. • 40 % des patients présentés avaient une plainte PRINCIPALE d’hyperacousie. L’acouphène ou la surdité étaient des plaintes moindres chez ceux-ci. Si les psychologues sont en échec avec ce type de patient nos résultats montrent 80 % de succès. • Le traitement acoustique de l’acouphène (TRT) avec producteur de bruit blanc sur surdité profonde peut également s’avérer efficace, même si les appareils combinés surpuissants sont peu nombreux sur le marché. • Nous confirmons le lien entre sensation d’augmentation de l’acouphène ET/OU de l’hyperacousie et le stress vécu par le patient. De nombreuses études ( S.Hébert ,2012 ) ont établi scientifiquement ce lien. • Un seul patient sur tout l’échantillon présentait un mécanisme d’inhibition résiduelle importante (nette diminution ou suppression de l’acouphène après stimulation acoustique) .La recherche de ce type d’effet est différente et même antagoniste aux objectifs de la TRT (sortie du champ de conscience) • L’amplification « limbique » (due aux émotions associées) donnent des réponses ou des scores aux questionnaires recommandés ( BAHIA, THI) qui atteignent ou s’approchent des valeurs maximales En conclusion nous avons pu montrer que comme souvent en matière science humaine deux point de vue s’opposent : à savoir la nécessité de protocole aussi « carré » que possible pour éviter de se laisser déborder par les plaintes du patient, la tendance de tout audioprothésiste à l’empathie ,donc la création d’une activité chronophage d’une part et d’autre part le besoin de rester à l’écoute des besoins du malade ,donc de ne pas appliquer la même recette sans distinction, de glisser d’un type de TRT à un autre…En bref de rester attentif aux multiples facettes d’une pathologie complexe. Bibliographie : • Plusieurs patient (environ 15 %) ont consulté leur orl pour acouphène alors qu’ils présentaient d’abord une surdité de plus de 40 dB sur les fréquences 1k à 4kHz. Le déni de surdité, le refus de l’appareil pour surdité ont la vie dure, pourtant ces patients ont accepté un appareil producteur de bruit blanc sans difficulté… • « Auditory Ecology by tinnitus and hyperacusic patients », P. Lurquin, MP Thill, E. Milachon, Communication présentée devant la Société Belge d’ORL, Antwerpen, Octobre 2008 ATELIER 2 ATELIER 2 Actes du Congrès des Audioprothésistes 114 115 ATELI ER 3 • « Le modèle de Jastreboff » P. Lurquin, M. Real, Veille Acouphène ; Les Cahiers de l’Audition Vol 25/4,2012 • « Le counselling » P. Lurquin, M. Real, Veille Acouphène ; Les Cahiers de l’Audition Vol 25/5, 2012 • « Les somato-acouphènes » P. Lurquin, M. Real, Ph. Cotton, Veille Acouphène ; Les Cahiers de l’Audition Vol 25/6, 2012 « L'audiométrie vocale dans le bruit en audioprothèse. Pourquoi et comment ? • « Le Coping » P. Lurquin, M. Real, Veille Acouphène ; Les Cahiers de l’Audition Vol 26/1 pp 48-50, 2013 • « Les somato-acouphènes (revue) : une conséquence de la plasticité et de l’intégration bimodale dans le noyau cochléaire dorsal » Thill MP., Lurquin P., Cotton P., Debaty M., Real M., Horoi M. ; Rev Laryngol Otol Rhinol. Vol 133/3 pp115-118, 2012 Les Ateliers Les Ateliers • « Premier pas en thérapie acoustique de l’acouphène : création d’une séance initiante de counselling », J. Penin, P. Lurquin, Les Cahiers de l’Audition vol 22, n°6, 2009, pp 7-26 • « Emotional Exhaustion as a Predictor of Tinnitus » Hébert, S., Canlon, B., & Hasson, D. Psychother Psychosom, 81(5), 324-326, 2012 • « Les questionnaires : revue de littérature », P. Lurquin, M. Real, O. Leleu, Veille Acouphène ; Les Cahiers de l’Audition Vol 26/2 pp 76-79, 2013 • « Le counselling de la TRT, comment ça marche ? » P. Lurquin, M. Real, La revue de France Acouphène vol 79 N°1, 2013. Matthieu DEL RIO Yves LASRY Audioprothésistes D.E. Membres du Collège National d’Audioprothèse ■ Nombre de jours : 2 ■ Nombre de sessions : 3 ■ Nombre de participants : 82 ATELIER 2 ATELIER 3 Actes du Congrès des Audioprothésistes 116 117 Nous avons tous appris à réaliser une audiométrie vocale dans le silence et cela nous convenait bien. Les technologies ont depuis évolué, notamment concernant la gestion des bruits. Les attentes de nos patients ont elles aussi évolué, il est donc urgent que nos protocoles de mesure suivent ces évolutions et que la compréhension dans le bruit soit mesurée de façon standardisée, en utilisant un bruit perturbant, qui sera lui aussi standardisé. Les CD « Audiométrie vocale » édités par le Collège National d’audioprothèse proposent d’utiliser le signal OVG de Léon Dodelé. Ce bruit perturbant est satisfaisant et doit être utilisé en priorité si nous souhaitons standardiser cette mesure. Ces CD rassemblent l'ensemble du matériel vocal en langue française, et peuvent être utilisés pour la réalisation de l'audiométrie vocale dans le bruit. On peut utiliser des mots ou des phrases, cela dépend du type d’informations que l’on souhaite recueillir. L’utilisation de phrases est plus représentative des difficultés que nos patients ressentent au quotidien en environnement bruyant. Le résultat mesuré dans ces conditions tient compte de la perception des redondances intrinsèques et extrinsèques et l’utilisation de ce type de matériel vocal donne une bonne notion du niveau de compréhension ressenti par le patient en environnement bruyant, en testant le système auditif dans son ensemble. Il est à noter qu’en cas de troubles cognitifs (mauvaise capacité d’analyse, trouble de la mémoire immédiate), ce test peut donner un mauvais score sans pour autant incriminer l’audition périphérique. L’utilisation de logatomes, de mots mono ou dissyllabiques pour tester la compréhension dans le bruit, diminue la complexité de l’analyse du signal par le système auditif central. Un mauvais score pour ce type de tests met davantage en cause l’audition périphérique. Pour ce qui est des tests de mots sans signification, les plus utilisés sont le test AVB de Léon Dodelé et le test syllabique de Frank Lefèvre. Les Ateliers Les Ateliers La demande première de nos patients est l’amélioration de leur capacité à comprendre la parole, notamment en environnement bruyant. C’est le traditionnel « Je vous entends mais je ne vous comprends pas ». Cette demande est si récurrente que nous devons en tenir compte en testant la capacité à comprendre dans ce type d’environnement. La prise en charge technique est aussi affinée avec une meilleure mesure de l’efficacité de la stratégie de gestion des bruits et des microphones directionnels. Ces données permettent ainsi de jauger les attentes de nos patients concernant l’amélioration de leur audition. De nombreux articles depuis les années 70, et notamment ceux de CARHART et TILLMAN, suggèrent de réaliser, en plus de l’audimétrie tonale et vocale dans le silence, un test standardisé de la compréhension dans le bruit afin de mesurer le degré de handicap engendré par l’hypoacousie. La capacité à comprendre dans le bruit dépend du système auditif dans sa globalité et c’est donc ce que nous testons lorsque nous réalisons une audiométrie vocale dans le bruit. Selon Plomb et Miller, la presbyacousie se définit comme étant une détérioration à tous les niveaux du système auditif, qui peut se décrire selon deux facteurs : l’atténuation et la distorsion. L’atténuation se mesure simplement en réalisant une audiométrie tonale, tandis que la distorsion est bien plus difficile à appréhender car le signal est détérioré à différents niveaux du système auditif. Une perte d’audition de type "presbyacousie" s’accompagne de distorsions endocochléaires qui contribuent à altérer le signal vocal, particulièrement en environnement bruyant. Il est évidemment préférable pour nous que la composante « distorsion » soit la moindre possible, car il nous suffit simplement d’amplifier le signal. Gérer la distorsion est bien plus compliqué car cela passe par la quête d’une amélioration sensible du rapport signal sur bruit mesuré à la sortie de l’aide auditive. La redondance de l’information dans le signal vocal est également un élément à prendre en compte. MILLER a montré dès 1950 le rôle de la redondance de l’information dans la compréhension du langage. Elle peut être extrinsèque si elle s’appuie sur les caractéristiques de base de la langue parlée (règles de syntaxe ou sémantiques par exemple). La redondance est intrinsèque si elle dépend des caractéristiques de décodage au niveau du cortex auditif ou des processus cognitifs d’analyse (transition formantique). Ensemble, ces deux types de redondances nous apportent bien plus d’éléments que nécessaires pour décoder l’information et comprendre la parole dans le silence. Il a été par ailleurs montré que, pour la plupart des gens, les redondances intrinsèques ou extrinsèques peuvent être altérées seule à seule sans détériorer le niveau de compréhension dans le bruit. Par contre, les choses se compliquent nettement lorsque ces deux types de redondances sont altérées, et c’est ce qui se passe lorsqu’une personne atteinte de presbyacousie essaie de communiquer en environnement bruyant. Notre rôle est de donc de maximiser la redondance pour diminuer au maximum l’incertitude, ces données étant inversement proportionnelles. D’autre part, IRVINE a pu mettre en évidence la mise en place d’une réorganisation des cartes tonotopiques au niveau du cortex après lésion cochléaire. Chacun de ces paramètres, dans des proportions différentes et de façon indépendante, va permettre au patient presbyacousique de suppléer à son déficit, retardant alors l'apparition de la gêne sociale ainsi que la démarche d’appareillage. L’OVG est un signal constitué d’un mixage d’au moins quatre locuteurs lisant de façon simultanée un texte différent. L’ensemble donne un signal d’amplitude quasiment stable et non compréhensible. Pendant des années, nous avons cherché le signal qui serait le plus approprié. Aujourd'hui, le plus simple et le plus efficace est pour nous d’utiliser l’OVG de Léon Dodelé. Ce signal est disponible sur les CD d’Audiométrie vocale du Collège National d’Audioprothèse. Il répond aux caractéristiques définies dans la norme précédemment citée, et il permet aujourd’hui d’envisager "enfin" une standardisation du test d’audiométrie vocale dans le bruit. Afin de pouvoir réaliser l’audiométrie vocale dans le bruit dans de bonnes circonstances, il convient de s’approcher au mieux des conditions de la vie réelle et donc de travailler en champ libre dans une cabine insonorisée répondant à la législation en vigueur. Dans cette optique, la configuration idéale semble être l’utilisation de cinq haut-parleurs. L'apparition de logiciels adaptés permet aujourd'hui d'en faciliter la réalisation, et il est de plus en plus courant actuellement de pratiquer cette mesure, notamment chez les jeunes audioprothésistes, pour lesquels la « tradition » a peut-être moins d’influence. L'interface que propose ce type de logiciel permet d'ajuster le rapport signal sur bruit et de choisir le positionnement des signaux sur les différents haut-parleurs (la voix en face du patient et le bruit tout autour, par exemple). Cette facilitation de l'accès au test de compréhension dans le bruit nous permet aujourd'hui de pouvoir enfin réaliser de façon simple et précise cette mesure, dont le résultat est imprédictible comme nous le rappelle KILLION : « Si vous voulez connaître la capacité de votre patient à comprendre la parole dans le bruit, vous devez la mesurer! » La durée nécessaire à la réalisation de ce test est d’environ cinq minutes. C’est peu par rapport à la durée que prendra l’appareillage, et cela paraît tout à fait indispensable ATELIER 3 ATELIER 3 Actes du Congrès des Audioprothésistes 118 119 VENDREDI 12 AVRIL 2013 TABLE RONDE PROFESSIONNELLE Le parcours de soins de l’audition. Démédicalisation et marchandisation de l’aide auditive ?. Les fabricants nous proposent aujourd’hui des moyens d’améliorer le RSB, nous devons pouvoir mesurer leur efficacité « in fine » avec nos patients en réalisant l’audiométrie vocale dans le bruit de façon standardisée. Une étude dans le cadre du GDR « Prothèses auditives » dirigé par le Professeur Collet, montre que le port régulier d’aides auditives induit une amélioration de la discrimination fréquentielle et d’intensité, mais également de la sonie. D’autres éléments tirés du mémoire d’une étudiante en fin d’études d'audioprothèse indiquent qu’après un port de deux mois des aides auditives, sans modification des paramètres d’amplification, il est observé une amélioration significative de l’intelligibilité. L’ensemble de ces éléments renforce l’idée essentielle, que toute modification des paramètres tant au niveau du traitement du bruit que de la directivité microphonique, ne pourra être validée qu'ultérieurement par le patient après mise en place d'une plasticité cérébrale secondaire consécutive à l'utilisation régulière de l'appareillage auditif. La compréhension dans le bruit est l’attente première dans le cas de la presbyacousie, et il n’y a pas de lien entre cette difficulté et les autres données audiologiques que nous récoltons de façon standardisée. Il est donc impératif de quantifier le niveau de compréhension dans le bruit et de considérer cette donnée tout au long du processus de réhabilitation. Nous ne pouvons valider nos modifications de réglage que dans le temps, du fait de la plasticité cérébrale de réhabilitation. Il est aussi important de retenir que dans le cadre de la presbyacousie, c’est la quête du meilleur rapport signal sur bruit qui permettra la meilleure réhabilitation en environnement bruyant. Pour finir, n'oublions d'être raisonnable dans nos objectifs, car malgré une technologie toujours plus efficace, il demeure parfois de grandes difficultés en environnement bruyant en cas de distorsions importantes. J'en profite, pour finir, pour rappeler le rôle primordial que peuvent tenir nos partenaires orthophonistes pour ces patients en difficulté, notamment concernant l’apprentissage de la lecture labiale. Table Ronde UNSAF Les Ateliers compte tenu de l’investissement financier que peut représenter pour le patient l’acquisition d’une solution auditive. Il faut se rappeler que la raison première de l’appareillage est le souhait d’une amélioration de la compréhension, y compris en environnement bruyant. L’audiométrie vocale dans le bruit est donc incontournable pour mettre en évidence ces difficultés ainsi que les progrès réalisés. Elle est aussi un outil d’accompagnement obligatoire pour apporter la meilleure guidance et le meilleur conseil à nos patients. Il s’agit donc d’un outil qui améliore sensiblement la prise en charge, et il est donc dommage et dommageable de s’en priver. Le Congrès a créé l’événement lors de sa Table-Ronde politique sur le thème : « Le parcours de soins de l’audition. Démédicalisation et marchandisation de l’aide auditive ? ». La Table Ronde politique, réunissait autour de M. Luis Godinho, Président du Syndicat national des audioprothésistes-Unsaf : Pour représenter le Ministère de la santé : M. Rodolphe Dumoulin, Conseiller auprès de Mme Michèle Delaunay, Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie. Dr Jean-Michel Klein, Président du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale. M. Eric Bizaguet, Président du Collège National d'Audioprothèse. M. Bruno Delaunay, Président du Syndicat national des entreprises de l’audition. M. Thierry Daudignon, Représentant les fabricants au nom du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales M. Jean-François Tripodi, Directeur général de Carte Blanche et Garantie Assistance de Swiss Life. M. Alain Afflelou, Alain Afflelou Acousticien. ATELIER 3 UNSAF Actes du Congrès des Audioprothésistes 120 121 A l’occasion de ce débat, M. Luis Godinho a rappelé les propositions faites par le Syndicat aux pouvoirs publics. SAMEDI 13 AVRIL 2013 CNA Table Ronde UNSAF M. Rodolphe Dumoulin a rappelé le contexte double de l’action gouvernementale : d’un côté, une stratégie nationale de santé visant à transformer le système de santé en y injectant plus de justice et d’efficacité. De l’autre, un projet de loi sectoriel : la loi d’adaptation de la société au vieillissement, porté par Madame la ministre, Michèle Delaunay. Il ajoute ainsi qu’elle comporte la création d‘un triple A : « Adaptation, Anticipation, Accompagnement ». En cela, il précise que la dépendance n’est pas une fatalité mais qu’il est nécessaire d’avoir une action plus forte en matière de prévention de la perte d’autonomie, pour faire reculer la dépendance. Les personnes qui ne sont pas bien appareillées entrent, en effet, dans un cycle conduisant à la dépendance. Il ajoute aussi qu’il faut dé-stigmatiser l’appareillage et permettre plus de transparence sur le remboursement du produit. Comment accompagne-t-on le vieillissement de la population ? Et, comment amélioret-on la prise en charge de déficience sensorielle ? Ces questions sont centrales au cœur des réflexions en cours… L’Etat souhaite pour cela fixer des règles du jeu, dans un dialogue avec les professionnels et tous les acteurs, pour trouver des solutions qui vont bénéficier aux usagers. Cette discussion ne doit pas être réduite aux seules questions de la solvabilité et du reste à charge. Le souhait des pouvoirs publics est de trouver un compromis. M. Dumoulin souligne les efforts accomplis par la profession grâce au dialogue de plus en plus structuré avec les pouvoirs publics. 8 Prix du Collège National d’Audioprothèse D’abord, les constats : « La stéréo (remboursée pour la CMU-C), est maintenant un acquis, il faudrait aller au-delà » avec la revalorisation du tarif de prise en charge de la CMU-C qui serait également accessible aux bénéficiaires de l’ACS pour éviter des effets de seuil. Ensuite, « Il y a des simplifications à faire comme la fusion de la LPPR (liste des produits et prestations Remboursables) et de la PCH (Prestation Compensation handicap) à la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie). Tout le monde doit faire des efforts et les professionnels aussi ». 8 Candidats au Prix du Collège National d’Audioprothèse Enfin, il conclut par une proposition adressée à l’Assurance Maladie pour une nouvelle nomenclature dans le cadre de la LPP pour les adultes : « Une offre de qualité à prix fixe, soit une offre conventionnelle d’accessibilité avec un niveau de qualité connu, un service de qualité garanti. Le reste du marché restant à prix libres et les acteurs du marché assurant la libre concurrence ». UNSAF SAMEDI Actes du Congrès des Audioprothésistes 122 123 Prix CNA PRIX DU COLLÈGE NATIONAL D’AUDIOPROTHÈSE La matinée du Collège National d’Audioprothèse a introduit les différents dossiers en cours concernant les missions du Collège ainsi que ceux expliquant sa participation à de nombreuses réunions avec les pouvoirs publics en coopération avec l’UNSAF. Après avoir définies avec le Ministère de la Santé en 2011 et 2012 les activités des audioprothésistes ainsi que les compétences nécessaires à l’exercice professionnel dans le cadre de la mise en place du projet intégrant notre profession dans le système LMD (Licence – Master – Doctorat), nous attendions depuis avec impatience l’ouverture des travaux avec le Ministère de l’Enseignement supérieur pour concrétiser les programmes du futur diplôme d’état d’Audioprothèse. Une mission conjointe du Ministère de la Santé (IGAS) et du Ministère de l’Enseignement Supérieur (IGAENR) en date du 11 Mars 2013 a relancé le processus en interrogeant le CNA sur la réingénierie des formations des personnes paramédicaux dans le cadre du LMD. De cette rencontre, il ressort que le souhait des pouvoirs publics est d’officialiser l’entrée de notre profession dans le LMD au niveau Licence en septembre 2014, que le diplôme restera commun à l’ensemble des audioprothésistes formés sans création de spécialisation pour les prises en charge de l’enfant, des implantés cochléaires et des acouphéniques et que la méthodologie de travail sera identique à l’ensemble des professions paramédicales. STAND RAYOVAC Ces travaux, rendus obligatoires par le LMD, sont bénéfiques à notre profession car ils vont permettre une harmonisation et une homogénéité des formations initiales qui ne pouvaient que diverger d’une école d’Audioprothèse à l’autre du fait de la modification progressive et non totalement définie de nos missions au service des malentendants. Notre métier a en effet beaucoup évolué, rendant indispensable la refonte des grandes lignes de nos études afin d’adapter nos connaissances à la compréhension des nouvelles technologies et à l’apparition de nouvelles activités. CNA Actes du Congrès des Audioprothésistes 124 125 Pour mieux comprendre ces évolutions concernant notre profession, plusieurs informations récentes pouvant entrainer une profonde mutation de notre activité doivent être analysées et comprises. L’ANSM, Agence Nationale de Sécurité et des Médicaments, a fait paraître suite aux actions de l’UNSAF un point d’information concernant SONALTO sur son site Internet. « La correction d’une déficience auditive est une finalité médicale. Les appareils ayant ce type de finalité sont donc classés dans la catégorie des dispositifs médicaux. (...) En France, leur délivrance est réglementaire. (…) Aucune ambigüité sur la notion d’utilisation ou les matériels promotionnels ne doit alors laisser penser que cet appareil est destiné à des personnes souffrant d’une déficience auditive, aussi légère soit-elle. (…). En effet si le produit est effectivement destiné à être utilisé chez des personnes malentendantes pour compenser une déficience auditive (…), il répond à la définition du matériel médical. En France, sa délivrance est réglementée et nécessite l’intervention d’un audioprothésiste dans un local agréé. Cette information est capitale car elle rappelle que l’audioprothésiste est l’intervenant « obligatoire » dans le cadre de la réhabilitation prothétique. Le deuxième point est tout aussi important. C’est l’intervention de l’Académie de Médecine dans la prise en charge des patients déficients auditifs. On constate que le corps médical s’inquiète de la dérive marchande d’un secteur médical en mettant en tribune les tests de dépistage gratuits et les écoles semi-privées d’audioprothèse. La démarche s’inscrit dans la crainte d’une dérive commerciale inquiétante pour la santé publique et sur la connaissance de volonté de créations d’écoles privées d’audioprothèse sans tenir compte des besoins réels de la profession. Ce qui conduit l’Académie de Médecine à demander qu’un Numérus Clausus en audioprothèse soit instauré. Le troisième point est tout aussi important. C’est la difficulté du parcours législatif de la proposition de loi Le Roux visant à légaliser les réseaux mutualistes. Le texte n’a pas encore été adopté par le Sénat. Il autoriserait les modalités de pratiquer des remboursements différenciés dans le cadre des réseaux. Elle ne sera définitivement adoptée que lorsqu’elle sera votée dans les mêmes termes dans les deux chambres. Actuellement, ce dispositif ne peut donc s’appliquer et doit faire réfléchir notre profession à des actions et recherches de solutions globales concernant l’ensemble des audioprothésistes, ce qui modifierait le besoin de création de réseaux fermés où les règles pourraient dans le futur être modifiées au gré des OCAM. Il est d’ailleurs à noter que certaines mutuelles se placent dans l’illégalité en autorisant le remboursement différencié et que celui-ci reste interdit et donc répréhensible. de stage et de mémoire. Une première session devrait avoir lieu dans le premier trimestre de 2014 et pourrait être récompensée par une labellisation par le Collège des participants. Continue, aussi bien par la création de la Bibliothèque du CNA que par la création de formations reconnues par l’OGDPC et sa commission scientifique dans le cadre du DPC (Développement Professionnel Continue). La matinée du Collège intégrée dans le congrès de l’Unsaf participe à cette formation et la qualité des mémoires présentés pour le titre de Lauréat du Prix du Collège montre que la recherche de l’excellence est effective dès la formation initiale. Une présentation orale des mémoires retenus par les directeurs d’Enseignement pour participer à l’élection de Lauréat du Prix du Collège a été réalisée dans cette matinée en audience ouverte au public et a permis d’élire le lauréat, mais aussi de récompenser la meilleure présentation orale. Les meilleurs mémoires ont été retenus et nous démontrent l’importance de poursuivre sa formation après l’obtention de son diplôme. Ils sont une synthèse de travaux récents et leur qualité renforce la nécessité d’intégrer dans notre cursus une formation concernant la conduite des recherches cliniques et bibliographiques. Prix CNA Prix CNA La qualité de notre formation est le garant de notre avenir. Celui-ci s’intègre dans des modifications complexes concernant les circuits de distribution, l’apparition de nouveaux acteurs, la place des Ocam et des réseaux et l’apparition de nouvelles technologies. 5 mémoires pour 5 écoles. Deux autres écoles viendront sans doute s’ajouter dans 3 ou 4 ans et participeront à cette élection car le Collège a une mission et se doit d’être le garant de l’indépendance des écoles vis-à-vis des lobbys de toute sorte. Il sera un acteur dans ces nouvelles structures comme le lui demande les pouvoirs publics au titre de la détermination de la liste de maitres de stage et de mémoire, à condition que celles-ci soient officialisées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et qu’elles répondent aux notions d’éthique et d’indépendance. Les 5 mémoires présentés ont comme chaque année permis de mieux appréhender l’extraordinaire diversité des connaissances nécessaires à notre activité professionnelle, en intégrant des notions aussi larges que l’informatique, la psycho-acoustique et les modifications centrales de reconnaissance induites par la stimulation sonore, les normes et références audiométriques vocales ainsi que tous les technologies intégrées aussi bien dans les accessoires que dans les aides auditives. Vrais sujets de recherche, réelles applications à notre activité ou un savant mélange des deux. Ce fut un vrai plaisir d’écouter ces jeunes impétrants s’exprimer sur des sujets aussi variés et passionnants. Monsieur David COLIN, Faculté de Pharmacie de Lyon : « Influence de la compression fréquentielle sur les confusions phonétiques. Cas particuliers des fricatives non voisées». Monsieur Simon DOUE, Faculté de Pharmacie de Montpellier : « Conception et réalisation d’une plateforme audiométrique logicielle munie d’un simulateur d’aide auditive». La mise en place de parcours de soins audioprothétiques privilégiant le prix comme unique paramètre nous montre bien que la seule voie concernant notre futur ne peut être que celui de l’excellence et donc de la poursuite d’une formation initiale et continue de qualité. Monsieur Florian GOUJON, Faculté de Pharmacie de Nancy : « Audiométrie vocale : étude de l’intelligibilité dans le bruit chez le normo-entendant et détermination de courbes vocales de référence ». Initiale, ce qui conduit le Collège à poursuivre ses efforts vers la formation des maitres Monsieur Gaëtan LEMOINE, Faculté de Médecine de Rennes - Ecole d’Audioprothèse de CNA CNA Actes du Congrès des Audioprothésistes 126 127 Monsieur Franck MIERMONT, Faculté de Médecine de Paris - Conservatoire National des Arts et Métiers : « Effet d’un réducteur de bruit sur la capacité de discrimination des informations de modulation d’amplitude chez les sujets malentendants et normoentendants » Deux élus seulement alors que tous pouvaient prétendre à ce titre. Il s’agit de Monsieur David Colin pour le titre de lauréat du Collège National d’Audioprothèse et de Monsieur Franck Miermont pour la meilleure présentation orale. Vous avez pu retrouver les synthèses des 5 présentations de cette journée dans les Cahiers de l’Audition en août dernier. Les Cahiers sont envoyés à l’ensemble des audioprothésistes français de façon gratuite. Utilisez les régulièrement et n’hésitez pas à nous faire savoir les améliorations que vous souhaiteriez pour le futur en nous écrivant. Eric BIZAGUET Président du Collège National d’Audioprothèse INFLUENCE DE LA COMPRESSION FRÉQUENTIELLE SUR LES CONFUSIONS PHONÉTIQUES. CAS PARTICULIER DES FRICATIVES NON VOISÉES. David COLIN Université de Lyon Depuis quelques années, des aides auditives sont équipées de systèmes permettant d’abaisser les fréquences les plus aiguës. Ces appareils à transposition ou à compression fréquentielle permettent au malentendant ayant une perte en pente de ski de retrouver de l’audibilité sur les fréquences aigües. Cependant, il reste de nombreuses confusions phonétiques, en particulier, sur les fricatives les plus aigües /s/ et /z/. Aussi, afin d’évaluer la perception catégorielle des malentendants sur ces phonèmes les plus aigus, nous avons développé un continuum /ʃ/ →/s/. Les résultats montrent que la frontière de perception catégorielle de ces phonèmes par les malentendants est très variable alors que pour les normo-entendants, les résultats sont très homogènes. Ainsi, la perception catégorielle des fricatives /ʃ/ et /s/ est modifiée chez le malentendant à la fois en fonction de la perte auditive mais également de la réhabilitation avec les aides auditives. Une analyse ANCOVA du niveau de frontière de perception catégorielle a révélé des corrélations avec la perte auditive (à 3kHz), la dynamique auditive et les seuils d’inconfort (à 1 et 2 kHz). Ces corrélations montrent que la perception catégorielle de ces phonèmes est modifiée par la perte auditive. D’autre part, les résultats ont également montré l’influence de la durée d’appareillage mais surtout de l’utilisation ou non de systèmes à compression fréquentielle. Ainsi, pour les patients appareillés avec de la compression fréquentielle, la frontière de la perception catégorielle est décalée vers les fréquences graves. La perception de ces phonèmes par des patients qui ont l’habitude de percevoir une information abaissée en fréquences avec leurs aides auditives, est donc modifiée. Ceci semble être le reflet d’une plasticité neuronale de réhabilitation ou tout du moins d’un phénomène d’acclimatation. Il serait intéressant de poursuivre ces recherches de façon longitudinale afin de confirmer ces modifications de perception catégorielle. CNA Collège National d’Audioprothèse Prix CNA Fougères : « Mise en compétition du système FM et de la boucle magnétique pour les patients implantés cochléaires et appareillés ». David COLIN Actes du Congrès des Audioprothésistes 128 129 Une dernière fonctionnalité développée est la gestion de base de données audiométriques, permettant d'effectuer des statistiques sur des populations de patients. Grâce à la saisie des données obtenues lors des tests, l’utilisateur peut ainsi facilement corréler ces résultats audiométriques avec des caractéristiques comme l'âge, le type de pathologie auditive, les antécédents médicaux, la profession exercée, etc… Résultats : Simon DOUÉ Université de Montpellier Introduction : Le simulateur d'aide auditive a été testé, via des fonctions numériques, afin de vérifier la validité de son comportement en terme de traitement du signal (gain, compression, temps d'attaques et de retours). Les tests ont été réalisés avec des listes cochléaires de Lafon en voix masculine, en conduction aérienne et au casque. Les sujets testés possédaient tous une perte auditive légère à moyenne de type presbyacousie bilatérale. Une amélioration de 30 % d'intelligibilité a été mesurée grâce au simulateur d'aide auditive sur l'ensemble des patients, principalement sur les consonnes plosives et fricatives, et avec une intensité acoustique d’entrée égale. L'objectif de ce mémoire est la conception et la réalisation d'un audiomètre tonal et vocal entièrement numérique et utilisable sur un ordinateur connecté à un casque et à des enceintes via la carte son et un amplificateur. Problématique : L'audiométrie vocale, corrélée à une audiométrie tonale liminaire et supraliminaire, permet de diagnostiquer le bénéfice que pourra apporter un appareillage en terme d'intelligibilité du langage. Seulement, la psychoacoustique nous apprend que les basses fréquences ont un effet masquant sur les hautes fréquences. Une grande majorité des personnes malentendantes ayant une perte auditive située principalement sur les fréquences aigues, une audiométrie vocale classique ne pourra pas systématiquement prédire le bénéfice d'une future aide auditive, puisque l'effet masquant des basses fréquences se fera ressentir quelle que soit l'intensité sonore du test. Réalisation : Un logiciel a donc été créé pour pallier à cette lacune. Il a été doté d’un simulateur d'aide auditive, entièrement paramétrable, avec gestion des gains et de la compression pour chaque canal de fréquence, afin de pouvoir réaliser une audiométrie vocale en situation d'appareillage (dans le calme et dans le bruit), sur chaque oreille séparément ou en stéréophonie. Un préréglage basé sur l'audiogramme tonal a également été intégré pour faciliter son utilisation. Un deuxième aspect développé sur cette plateforme audiométrique est la possibilité de pouvoir saisir numériquement, puis comparer les omissions et confusions phonétiques de chaque mot répété. Ceci permet de pouvoir visualiser facilement, et de manière globale, les fréquences défaillantes lors de l'écoute du patient, via un tableau de résultats. Simon DOUÉ Collège National d’Audioprothèse Collège National d’Audioprothèse CONCEPTION ET RÉALISATION D'UNE PLATEFORME AUDIOMÉTRIQUE LOGICIELLE MUNIE D'UN SIMULATEUR D'AIDE AUDITIVE Simon DOUÉ Actes du Congrès des Audioprothésistes 130 131 % d’intelligibilité Collège National d’Audioprothèse Collège National d’Audioprothèse AUDIOMÉTRIE VOCALE : ÉTUDE DE L’INTELLIGIBILITÉ DANS LE BRUIT CHEZ LE NORMO-ENTENDANT ET DÉTERMINATION DE COURBES VOCALES DE RÉFÉRENCE Florian GOUJON Université de Nancy L’évolution croissante des technologies dans le domaine de l’audioprothèse amène le professionnel de l’audition à pouvoir répondre aux besoins du patient à savoir : « entendre mais surtout comprendre la parole en présence de bruit ». Désormais, l’audioprothésiste, disposant de matériels ainsi que de logiciels de plus en plus sophistiqués, peut quantifier la gêne sociale entraînée par la dégradation de l’audition. Outre l’examen tonal et vocal dans le silence, l’audiométrie vocale dans le bruit semble être un complément indispensable, tant au niveau du bilan d’orientation que du contrôle d’efficacité prothétique immédiat et permanent. Pourtant simple et rapide à effectuer, l’audiométrie vocale dans le bruit reste un examen peu pratiqué en France. De plus, en parcourant la littérature, seuls quelques ouvrages y font référence. Cette carence d’informations contraste très nettement avec l’examen vocal au calme puisque dès les années 50, J.E. FOURNIER, dans son ouvrage intitulé « Audiométrie Vocale », nous relate l’élaboration de courbes vocales de référence nécessaires à l’interprétation de chaque test. Ainsi, en se basant sur les travaux de ce dernier, un même travail de normalisation concernant l’audiométrie vocale dans le bruit a été effectué. L’objectif principal de cette étude est de déterminer des courbes vocales de référence dans le bruit pour différents matériels phonétiques qui sont les suivants : logatomes de Dodelé, mots mono- et dissyllabiques de Fournier ainsi que les phrases de Combescure. Afin d’établir des réponses fiables et non contestables, le local ainsi que le matériel destinés aux mesures audiométriques répondent à plusieurs exigences. De plus, le fait d’avoir réalisé le même protocole auprès de chaque individu permet ainsi à chacun d’avoir été testé dans les mêmes conditions. Suite à cette étude, chaque courbe obtenue comporte une allure ainsi que des caractéristiques qui lui sont propres avec trois paramètres les caractérisant : le maximum d’intelligibilité, le seuil de reconnaissance vocal (SRV) et la pente de la courbe. Ces quatre courbes vocales de référence sont désormais disponibles sur le logiciel BioSoundSystem. Selon le matériel employé, la courbe correspondante apparaitra sur l’audiogramme vocal établi en milieu bruyant. L’audioprothésiste pourra ainsi objectiver les difficultés de compréhension dans le bruit de son patient vis-à-vis du normo-entendant. Florian GOUJON Florian GOUJON Actes du Congrès des Audioprothésistes 132 133 Gaétan LEMOINE Ecole d’Audioprothèse JE Bertin de Fougères Université de Rennes disposer de connaissances indispensables de l’environnement pour mener à bien cette installation. Ces dernières permettront d’anticiper la mise en place possible d’un amplificateur de puissance supérieur ainsi qu’un montage de boucle spécifique. Concernant les deux systèmes FM à collier d’induction magnétique, l’étude de la transmission FM ainsi que du signal en sortie d’appareil de correction auditive ont démontrés la présence de différences entre les deux systèmes. Cependant, après analyse des résultats de l’étude clinique, ces dernières n’ont engendrées aucune différence significative aux tests d’audiométrie vocale ainsi qu’au questionnaire subjectif composé de questions portant sur le confort et la qualité de compréhension. Mémoire réalisé sous la direction de Monsieur LEFEVRE Un patient appareillé ou implanté cochléaire peut être soumis à des situations d’écoute difficiles. En effet, certains lieux professionnels, éducatifs ou de loisirs, possèdent une acoustique dégradée due à un temps de réverbération et bruits de fond importants. Cette difficulté peut être encore renforcée lorsqu’il existe une grande distance entre l’interlocuteur et le patient. Ces trois phénomènes majeurs nuisent particulièrement à l’intelligibilité de la parole. Les enfants appareillés ou implantés cochléaires sont parmi les sujets les plus exposés à ce problème lors de leurs apprentissages scolaires. Les conséquences sont alors importantes sur leurs résultats et leur intégration dans un cycle scolaire normal. Pour contrer cela, différentes aides à l’écoute existent, telles que le système FM ou la boucle magnétique (loi du 11 février 2005). Leur but est de permettre une meilleure intelligibilité du signal utile en véhiculant l’information, captée au plus près de la source, par une voie autre qu’aérienne. Cependant il existe, à l’heure actuelle, de nombreuses aides à l’écoute présentes sur le marché et l’audioprothésiste doit procéder à un choix. Pour le faciliter, cette étude propose de mettre en compétition trois systèmes d’aides à l’écoute : deux systèmes FM à collier d’induction magnétique des fabricants Phonak et Sennheiser ainsi qu’un amplificateur de boucle magnétique de SMS HUMANTECHNIK. Un ensemble de test révélateur de la capacité de ces systèmes à permettre une bonne intelligibilité de la parole en situation d’écoute difficile a été réalisés. Tout d’abord, la transmission FM des systèmes Phonak et Sennheiser a été testée et comparée. Puis le signal obtenu en sortie d’implant cochléaire et d’aide auditive couplée avec chaque système ont été analysées. Ces résultats ont été confrontés aux conclusions issues de l’étude clinique et statistique effectuée avec 10 sujets normoentendants, 11 patients implantés cochléaires et 18 patients appareillés. Les résultats obtenus ne permettent pas de porter un jugement sur l’amplificateur magnétique de SMS HUMANTECHNIK. En effet, les résultats sont difficilement exploitables de part une intensité du signal faible, ceci est du à une possible absorption du champ magnétique par les structures métalliques de l’environnement étant donné que la surface de boucle est plus importante en comparaison de celle d’un collier d’induction magnétique. Ainsi, l’audioprothésiste souhaitant mettre en place une boucle magnétique doit Gaétan LEMOINE Suite à ces résultats, une nouvelle étude pourrait être entreprise avec un protocole prenant en compte deux éléments. Premièrement la baisse de gain pour le système SMS HUMANTECHNIK, visualisable par la mesure in vivo avec un appareil de correction auditive. Deuxièment, de mesurer lors d’un changement brutal d’environnement sonore (calme/bruyant), et donc de transducteur (ACA seul/ACA couplé au système d’aide à l’écoute), le temps d’adaptation nécessaire au patient ainsi que les difficultés rencontrées. Il serait alors intéressant de réaliser conjointement cette étude avec un orthophoniste. Collège National d’Audioprothèse Collège National d’Audioprothèse MISE EN COMPÉTITION DU SYSTÈME FM ET DE LA BOUCLE MAGNÉTIQUE POUR LES PATIENTS IMPLANTÉS COCHLÉAIRES ET APPAREILLÉS Gaétan LEMOINE Actes du Congrès des Audioprothésistes 134 NOUVEAUX EXPOSANTS 2013 • 3D AVENIR Spécialisé dans les équipements de construction additive et de numérisation 3D. Franck MIERMONT Conservatoire National des Arts et Métiers Faculté de médecine Lariboisière Paris VII CPDA YVES T. - COEZ A. - LORENZI C. - BIZAGUET E. • ACCEO Fournit un service de traitement des appels téléphoniques en temps réel de vos clients sourds ou malentendants. • AUDILAB Réseau de 72 centres d'audioprothèse et de 35 associés, avec pour philosophie la satisfaction patients. • CYFEX AG Les réducteurs de bruits (RB) sont courants dans les aides auditives numériques modernes. Bien que n’améliorant pas l’intelligibilité de la parole, les RB actuels aident leurs utilisateurs à diminuer le désagrément du bruit ambiant, à réduire la charge cognitive et à faciliter l’écoute. De précédents travaux de psycho-acoustique ont montrés que les RB améliorent en fait la capacité des normo-entendants (NE) à discriminer des indices lents de modulation d’amplitude (AM) caractéristiques de la parole. Développe des solutions assistée par ordinateur (CAO) innovatrices, des scanners 3D pour prise d'empreintes d'oreilles, et des imprimantes 3D. • LNEA Les Exposants Collège National d’Audioprothèse EFFET D’UN RÉDUCTEUR DE BRUIT SUR LA CAPACITÉ DE DISCRIMINATION DES MODULATIONS D’AMPLITUDE CHEZ LES MALENTENDANTS ET LES NORMO-ENTENDANTS Fabrique et commercialise des embouts auriculaires et protections sur mesure, ainsi qu'une gamme complète de produits destinés à l'audioprothèse. • OPTICAL CENTER 5ème enseigne d'Optique & Audition en France et la 1ère à avoir associé ces deux activités sur un même point de vente. L’objectif de cette étude est de vérifier si cette amélioration de la discrimination d’AM avec RB peut aussi être observée chez des malentendants. La capacité de discrimination des AM a été mesurée à deux fréquences, 500 Hz et 2000 Hz en présence d’un bruit de fond tel que le rapport signal sur bruit soit de 12 dB. La discrimination était mesurée pour dix ME et dix NE avec et sans RB. Les ME avaient une perte auditive neurosensorielle moyenne d’environ 50 dB HL à 2000 Hz et une audition normale à 500 Hz (<20 dB HL). Les résultats montrèrent que les ME tiraient un bénéfice du RB à 500 Hz mais pas à 2000 Hz. En comparaison, les NE avaient un bénéfice du RB aux deux fréquences testées. La performance de discrimination d’AM du groupe des ME (avec et sans RB) suggère que l’absence d’avantage du RB pour les ME est liée à un dysfonctionnement de l’oreille interne (recrutement sur la fréquence 2kHz) et à des processus de codage interne différents du groupe NE, ce qui a pu être récemment modélisé informatiquement. Franck MIERMONT EXPOSANTS Actes du Congrès des Audioprothésistes 136 137 ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ EXPOSANTS 3D AVENIR ACCEO ■ ACFOS ■ ALAIN AFFLELOU ACOUSTICIEN AMPLIFON ANNUAIRE FRANÇAIS D’AUDIOPHONOLOGIE/AUDITION-TV AREMA ASSOCIATION FRANCE ACOUPHÈNES ■ ■ ■ ■ AUDIKA ■ AUDILAB ■ AUDIO 2000 ■ AUDIO INFOS ■ AUDIOMEDI / HANSATON AUDITION CONSEIL ■ AUDITION FRANCE INNOVATION AUDITION MUTUALISTE AUDITIONSANTÉ AUDITIONSOLIDARITÉ.ORG BIAP - BUREAU INTERNATIONAL D’AUDIOPHONOLOGIE BIOTONE TECHNOLOGIE ■ ■ ■ ■ ■ BUCODES - SURDIFRANCE CENTRALE DES AUDIOPROTHÉSISTES (CDA) ■ CLUBAUDIOLEADER ■ COLLÈGE NATIONAL D’AUDIOPROTHÈSE ■ COCHLEAR ■ ■ COSIUM CYFEX AG ■ GN OTOMETRICS ■ ENTENDRE SAS ■ GN HEARING SAS GROUPE EUROSSUR Actes du Congrès des Audioprothésistes ■ 138 IAC ACOUSTICS INTERSON PROTAC IPA TECHNOLOGIES IPRO FRANCE SARL JOURNÉE NATIONALE DE L’AUDITION KREOS L’OUÏE MAGAZINE LES CAHIERS DE L’AUDITION LNEA LUZ AUDIO PARTENAIRES 2013 • ACFOS Réseau d'experts bénévoles spécialisés dans la surdité congénitale ou acquise durant l'enfance. • ANNUAIRE FRANÇAIS D'AUDIOPHONOLOGIE/AUDITION TV Annuaire professionnel édité par OCEP EDITIONS. • AUDIO INFOS Revue professionnelle destinée aux audioprothésistes et à toute la filière. • AUDITIONSOLIDARITÉ.ORG Association œuvrant pour le bien-être auditif auprès des populations sensibles ou défavorisées à travers le monde. • BIAP MARK’ASSUR (DEURONA SARL) • BUCODES - SURDIFRANCE OPTICAL CENTER • COLLEGE NATIONAL D’AUDIOPROTHÈSE NEWSON POWER ONE - VARTA Microbattery GmbH Défend les intérêts des devenus-sourds et malentendants. • FRANCE ACOUPHÈNES Association pour l'information des personnes affectées par les acouphènes. PRODITION • JOURNÉE NATIONALE DE L’AUDITION SCR ELECTRONIQUES • L'OUÏE MAGAZINE RAYOVAC France SIEMENS AUDIOLOGIE SMS AUDIO ELECTRONIQUE SONOVA Les Exposants Les Exposants ■ EXPOSANTS 2013 Informe sur les divers aspects du monde sonore et de l'audition. Magazine de la filère audition. • LES CAHIERS DE L'AUDITION La revue de la profession distribuée sans abonnement à l'ensemble des audioprothésistes français. STARKEY France SWATCH GROUP France DIVISION RENATA BATTERIES UNSAF VIBRANT MED-EL HEARING TECHNOLOGY WIDEX PARTENAIRES 139 2014 Le Congrès des Audioprothésistes Français 2014 se déroulera du 3 au 5 avril au CNIT de Paris-La Défense CONGRÈS 2014 CONGRÈS DES AUDIOPROTHÉSISTES FRANÇAIS Plus de 2 500 congressistes et visiteurs français et étrangers attendus. Une centaine d'exposants présenteront leurs produits et services dans un hall d’exposition de 5 000 m2. Renseignements et inscription auprès du Groupe SPAT SAS STAND WIDEX Tél : +33 (0)1 44 26 26 23 e-mail : [email protected] 2014 140 141 ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... Actes du Congrès des Audioprothésistes 142 143 Les notes Les notes ........................................................................................................................................................................................................... L’UNSAF à votre écoute SYNDICAT NATIONAL DES AUDIOPROTHESISTES Cabines de diagnostics audiométriques UNSAF Le groupe IAC Acoustics est le leader mondial du traitement des nuisances sonores. Premier fournisseur d’équipements de tests audiométriques dans le cadre de la réglementation en vigueur. Siège social : 11, rue de Fleurus 75006 PARIS - France E-mail : [email protected] www.unsaf.org Président : Luis GODINHO Président d’Honneur : Benoît ROY Vice-Présidents : Patrick ARTHAUD Frédéric BESVEL Benoît ROY IAC Acoustics propose une vaste gamme de produits : de la cabine de diagnostic standard ou sur mesure, à l’aménagement complet de cabinets de tests audiologiques. Secrétaire Général : Brice JANTZEM Trésorière adjointe : Elodie CILIENTO Secrétaire Général Adjoint : Eric BIZAGUET Responsable du Congrès : Christine DAGAIN Trésorier : Hervé PICOLLET Adjointe : Karen GINISTY Ces installations sont dédiées aux hôpitaux, cliniques, écoles, laboratoires, centres médicaux… www.iac-acoustics.com Salles d’audiologie - Cabine d’audiologie - Unités d’audiologie mobiles - Installations spécialisées de recherche sur l’audition - Rénovation de cabines d’audiologie Contact : Oihiba Vanderust Tél. : 03 20 05 88 40 E-mail : [email protected] Faire du monde un endroit paisible UNSAF 144 Conception iac acoustics LE RÊVE CONTINUE Découvrez FASHION, le dernier modèle de la famille d’aides auditives DREAM. FASHION est un contour traditionnel, design et élégant qui intègre toute la technologie et la puissance attendues. ~?^dac^dcTb[Tb_TacTbS{PdSXcX^] : de légères à sévères/profondes ~=^deTPdQ^ÕcXTa au design très moderne (pile 312) ~?dXbbP]c avec un niveau de sortie jusqu'à 137dB www.widexpro.fr