Dépêche AEF : Emploi des jeunes : "les dysfonctionnements créent

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Dépêche AEF : Emploi des jeunes : "les dysfonctionnements créent
AEF Dépêche n°482589
Lille, le 17/06/2014 19:16:00
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Social / RH
Emploi des jeunes : "les dysfonctionnements créent des
parcours chaotiques" (Jeunes d'Avenirs Lille)
Par Sylvain Marcelli
"La gouvernance des politiques de l'emploi des jeunes est trop éclatée", déplore Marie-Claire CarrèreGée, présidente du COE (Conseil d'orientation pour l’emploi), lors du salon "Jeunes d’Avenirs" organisé
mardi 17 juin 2014 à Villeneuve d’Ascq (Nord) par Groupe AEF et Pôle emploi. "Nous avons inventé une
grande diversité de dispositifs mais la coordination est clairement insuffisante : avoir autant de
personnes chargées de vous suivre, c’est parfois effrayant de complexité", ajoute-t-elle. Une analyse
confirmée par une enquête réalisée par Pôle emploi Nord-Pas-de-Calais, dans laquelle des jeunes
qualifient
leur
parcours
de
recherche
d’emploi
de
"compliqué".
"Il
faut
avancer
car
les
dysfonctionnements créent des parcours chaotiques", commente Karim Khetib, directeur de Pôle emploi
Nord-Pas-de-Calais.
"Laisser une chance aux jeunes, leur donner confiance malgré le manque d'expérience", "mettre en place des stages,
des périodes d'essai ou d'apprentissage pour acquérir une première expérience", "renforcer le suivi, la formation et
l'information offerts par Pôle emploi" : telles sont les propositions adressées aux décideurs et acteurs de l’emploi par
près de 200 jeunes interrogés par l’opérateur de service public, à l’occasion d’un colloque organisé mardi 17 juin 2014
au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq (Nord) par Groupe AEF et Pôle emploi dans le cadre du salon "Jeunes
d’Avenirs".
UN PARCOURS COMPLIQUÉ
Dans cette enquête réalisée par téléphone (1), la majorité des répondants qualifient leur parcours de recherche
d’emploi de "compliqué" : 44 % estiment qu’il "se construit doucement mais sûrement", 27 % évoquent "une alternance
du pire et du meilleur mais rien de durable", 18 % parlent d’une "accumulation de déceptions". Les principales difficultés
rencontrées sont le manque d’expérience, des problèmes de mobilité géographique et l’absence de réponse aux lettres
de candidature.
Cette enquête montre qu’une forte proportion de jeunes n’avait pas de projet professionnel arrêté à la fin de leur
cursus : la moitié des répondants seulement savaient "précisément" "ce qu’ils voulaient faire plus tard". Un tiers d’entre
eux n’avaient pas une connaissance précise des démarches à entreprendre pour réussir leur entrée dans la vie active.
Parmi les 188 répondants, 89 sont actuellement en emploi : 25 % d’entre eux ont trouvé ce travail grâce à leurs
relations personnelles, 25 % après avoir envoyé une candidature spontanée, 16 % en passant par l’intérim, 13 % grâce
à Pôle emploi.
"C’E ST L ’ORG ANISAT ION DU SYST È ME QUI NE VA PAS"
"Les institutions ne sont pas très aidantes pour les jeunes en recherche d’emploi", commente Marie-Claire CarrèreGée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi. "Nous avons un gros souci d’orientation en France : c’est
l’organisation du système qui ne va pas", pointe-t-elle, remarquant que les conseillers d’orientation devraient avoir
"une très bonne connaissance du système de formation et du marché du travail". "Faire appel à des psychologues n’est
peut-être pas une très bonne idée", dit-elle aussi. Par ailleurs, Marie-Claire Carrère-Gée pointe la responsabilité des
organismes de formation qui n’informent pas suffisamment leurs élèves. "Il devrait y avoir une obligation de publication
des taux de réussite aux examens et des taux d’insertion : l’État et les régions devraient être très vigilants sur ce point
et refuser l’habilitation aux organismes qui ne sont pas suffisamment transparents", recommande-t-elle. Enfin, selon
elle, la "gouvernance des politiques de l’emploi des jeunes est trop éclatée" et il faut "améliorer la coordination entre
les dispositifs et les acteurs".
"C’est la réalité", reconnaît Karim Khetib, directeur de Pôle emploi Nord-Pas-de-Calais. "Bien sûr, tous les dispositifs
existent déjà : il faut maintenant les optimiser, être beaucoup plus souple et personnaliser l’accompagnement des
jeunes", développe-t-il. Dans la région Nord-Pas-de-Calais, région la plus jeune de France, le taux de chômage des
jeunes atteint 34,2 % - ce qui le situe 9,4 points au-dessus de la moyenne nationale. La signature depuis fin 2012 de
plus de 9 000 emplois d’avenir, couplée à d’autres contrats aidés et aux contrats de génération, a permis une baisse de
6 % de la demande d’emploi des jeunes depuis un an (-2,3 % en France), indique la préfecture de région dans un
communiqué daté du 16 juin 2014.
(1) Pôle emploi a recontacté 420 jeunes qui avaient participé en 2011 à des forums de discussion organisés
dans la région sur la situation de l'emploi. 45 % d’entre eux ont répondu à ce questionnaire administré par
téléphone.

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