2030: Un monde sans avenir?

Transcription

2030: Un monde sans avenir?
2030: Un monde sans avenir?
En 2030, je m'imagine en vie... Le pays se remettra doucement d'une troisième guerre
mondiale dont l'enjeu principal aura été les quelques nappes de pétroles bordant certains pays
d'Asie. L'économie tournera au ralentit, la population vieillira; et après tout c'est normal.
Qu'elle idée de procréer si c'est pour offrir a nos enfants un monde sans future? Chômeur et
sans abris se croiseront dans une ville où les commerces fermeront les uns à la suite des
autres, trop peu de travailleurs, trop de séniors, et trop peu d'argent pour les pensions. En
2030, pas de voitures volantes ni de puces électroniques implantées aux cerveaux. Juste
quelques playstations 8 et autres télévisions en 3 dimensions. Il n'y aura plus de classe
moyenne, le monde sera divisé en deux: Les riches et les pauvres. Il n' y aura plus d'Ostende,
de New-York, de Haïti; la montée des eaux c'est faite plus rapidement que les scientifiques ne
l'avaient prévue. La terre sait faite capricieuse et a multiplié ces tremblements. Une quatrième
guerre mondial a commencé: Celle de la planète bleu contre ses habitants. En 2030, il n'y
aura plus d'hiver, ni d'été, le soleil sera masqué par d'épais nuage de fumée; les épidémies se
feront nombreuses, et les hôpitaux se décimeront par manque de moyen financier. La
surpopulation sera le fléau du 21eme siècle et causera plusieurs famines meurtrières qui
dépeupleront les continents les plus pauvres de leurs citoyens. En 2030, les contacts entres
individus se feront moindre, les êtres vivant deviendront des êtres de survies, récupérant leurs
pulsions animal. Solidarité? Générosité? Amitié? Ces mots auront disparu, remplacer par
« Individualisme, avarisme, haine, jalousie... ». Alors qu'il serait plus intelligent de s'unir pour
ne former qu'une seule lumière dans le brouillard de la crise, nous nous diviserons en
multitude de faisceaux dans la course à la liberté; la plus part d'entre nous seront noyés par
l'obscurité bien avant de voire la solution scintiller. En 2030, la peur sera le nouveau fléau du
pays entrainant avec elle méfiance et paranoïa. En 2030, je vivrais en pensant à la mort.
En 2030, je m'imagine amoureux... Elle sera blonde, rousse, brune; s'appellera Rachel,
Emeline, Fatima, Asami.... Je ne serais plus avec. Sans doute aurais-je développé une aptitude
(héréditaire?) à gâcher ce qui fait de moi un homme heureux. A croire que je ne suis pas
prédestiné au bonheur, à croire que je ne le mérite pas, à croire que je ne le trouve pas
amusant... Trouver son bonheur dans la souffrance? Trouvé sa survie dans la souffrance?...
J'imagine l'avoir plaqué pour une raison quelconque, lui avoir fait du mal; elle aura beaucoup
pleurer et j'aurais agis tel un animal; niant mes sentiments, bafouant les siens. Le bonheur est
trop facile, je suis quelqu'un de complexe, ceci expliquera sans doute cela. En 2030, je
m'imagine la tête remplis de regret qui me hante sans me laisser de répit; les fantômes du
passé viendront violer mon intimité, me rappelant tout les jours qu'elle vie de merde je subis, et
qu'elle vie agréable j'aurais pu avoir. En 2030, j'aimerais me voir dans mon jardin, une petite
fille sera assise sur une balançoire en bois. Je la pousserais, et elle criera: « plus fort, plus
haut », je serais pris par un bonheur indescriptible que jadis je me serais permis d'insulter, le
traitant d'illusion éphémère, mais dont j'espèrerai secrètement sa venue. De l'autre côté du
jardin, à l'intérieur de la maison; elle sera là, une main fragile posée sur la vitre, animée par
le même regard que le mien, prit par les mêmes angoisses que moi, et les mêmes bonheurs. En
2030; j'aimerais êtres fort, solidaire et entouré. Mais en 2030, je serais solitaire, orgueilleux,
fière, et finissant ma pizza surgelé en regardant les experts a Washington dans un appartement
insalubre et délaissé. Je n'aurais pas beaucoup d'amis, par prudence, ne préférant pas
m'entourer, me découvrir aux autres. Mes proches connaissent mes faiblesses, je ne veux pas
que cela se retourne contre moi. Sans doutes aurais je vécu trahison et déception, qui m'auront
rendu renfermé et méfiant. Le pessimisme deviendra une nouvelle doctrine. J'envierais les
ingénus et autres naïfs, je regretterais ma lucidité... Faut il être stupide pour être heureux et ne
pas se rendre compte dans quel monde nous vivons? Ou simplement hypocrite et nier le
malheur humain?...
En 2030, je m'imagine nostalgique. Nostalgique de ce tissus d'innocence troqué contre
un costume de responsabilité dont la cravate m'étouffera et m'empêchera de respirer
convenablement. Nostalgique des samedis matin, passé a regarder des dessins animées qui
m'analphabètisais pendant que je plongeait avec force et conviction ma cuillère parti pêcher
les quelques céréales chocolaté flottant dans cet océan de lait. Nostalgique de ces visites chez
le boucher, le boulanger, la pharmacienne et dont le périple était toujours récompensé d'une
tranche de saucisson, d'une sucette aromatisée à la fraise ou d'un carré de chocolat.
Nostalgique des ballades en vélo, des spaghettis de ma grand mère, des disputes avec ma
sœur... Nostalgique de ma mère, des baisées qu'elle me donnait sur le front pour faire fuir le
monstre en dessous de mon lit, pour faire fuir la peur et pour me protéger des démons de
l'enfance. En 2030, je serais nostalgique de se solo de guitare durant le concert d'Atomique
Deluxe, de ma prof criarde de sciences, de mes premières sorties, de ma première amoureuse;
histoire à sens unique qui se termina par un coup de râteau au bac à sable. Nostalgique de
l'école, des études que je ne cesse de maudire, des devoirs, des amis, des filles, de l'innocence
perdue, des mercredis après midis à faire le tour du lac avec mon grand père ,des moment de
joies, des moments de peines, de cette fille, de cette liberté illusoire, de ces temps de midis
passé à refaire le monde autour d'un Sandwich au jambon, de ce père ,utopie inavoué... Mais
qu'importe après tout; l'être humain à cette caractéristique inouïs de vivre tout dans le présent,
comme si le futur n'existait pas, et comme si le présent était quelque chose de répétitif, tout en
oubliant de profiter de l'instant présent... En 2030, je serais nostalgique de petites choses que
j'aurais sans doutes oubliés, d'un bonheur silencieux, invisible, passager et que je croyais être
une routine, être normal et que je ne me suis pas rendu compte de la chance que j'aie.
En 2030, je m'imagine impatient. Impatient d'en finir, d'atteindre 2031,2032... Et puis
plus rien. J'aimerais ne jamais me rendre compte d'avoir atteint 2030; oublier le temps; perdre
toute notion de réalité; minutes, secondes, heures, jours, mois, années... Que la vie s'arrête,
que la vie n'avance plus; que je puisse me figer maintenant, tel une photo. Pour que mon
regard reste plonger dans le tien, pour avancer dans le temps sans jamais le quitter. Pour que
tes yeux deviennent la flamme de mon bonheur, pour que tes lèvres deviennent l'emblème de
mon futur, pour que tes mains deviennent le mur qui me protégera du temps, pour ne jamais
vieillir, et garder la certitude que tu m'aimeras, jusqu'à ce que le monde s'arrête de tourner.
Mais il est trop tard à présent...
Marc Defays.