Exporter les pailles
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Exporter les pailles
ferti-pratiques Fertiliser après la récolte des pailles en pratiques La récolte des pailles procure un revenu supplémentaire mais nécessite de majorer les doses de P2O5 et de K2O pour la culture suivante. Teneurs en N, P, K et Mg des pailles récoltées En kg d’élément nutritif par tonne de paille kg N kg P2O5 kg K2O kg MgO Paille de blé 7* 1.7 12.3 0.9 Paille d’orge 7* 1.0 12.9 0.8 Paille de triticale 7* 2.0 10.0 2.0 Toutes les fiches FERTI-pratiques sont téléchargeables sur www.unifa.fr COMIFER 2007 Teneurs en P, K et Mg des organes végétaux * Arvalis 2007 Colloque Cartopaille Picardie PROCHAINE PARUTION en novembre 2009 : L ’agriculture nourrit les hommes et contribue à la protection de l’environnement et du climat Calcul de l’apport supplémentaire pour la culture suivante Pour être certain de recevoir les prochaines fiches inscrivez-vous sur www.unifa.fr La méthode COMIFER – PK donne une préconisation de dose plus élevée lorsque les résidus de la culture précédente sont enlevés. Quand la paille est enlevée (récoltée) il est nécessaire d’ajouter une quantité supplémentaire correspondant à l’exportation des pailles dans le calcul des doses de P2O5 et de K2O à apporter. Si la teneur du sol est supérieure au seuil permettant l’impasse ce supplément n’est pas nécessaire. Supplément à ajouter pour la culture qui suit la récolte de paille : Pour 4 tonnes de paille : ajouter 7 kg de P2O5 + 60 kg de K2O/ha Liens utiles : • www.unifa.fr • www.comifer.asso.fr • www.arvalisinstitutduvegetal.fr Perspectives Agricoles N°354- Mars 2009 Pour 6 tonnes de paille : ajouter 10 kg de P2O5 + 80 kg de K2O/ha L’UNIFA est l’organisation professionnelle représentant les industries françaises productrices de fertilisants (engrais et amendements) minéraux et organo-minéraux, ainsi que des producteurs européens commercialisant des fertilisants en France. Sur un marché de 12.5 millions de tonnes de produits, nos adhérents représentent 93 % de la production française d’engrais et 74 % des livraisons. Contrairement à une idée reçue les cultures dédiées à la biomasse comme le miscanthus ont besoin d’une fertilisation en phosphore et en potassium car elles exportent ces éléments (15 kg de P2O5 et 130 kg de K2O pour 15 t de MS/ha). Teneurs en N, P, K et Mg de la plante entière En kg d’élément nutritif par tonne de matière sèche Plante entière kg N kg P2O5 kg K2O Miscanthus 6 1.0 8.5 PDA Potash Development Association 2009 (GB) Conséquences pour la fertilisation N’hésitez pas à poser vos questions à “[email protected]“ Création : BRETT’com - Crédits photos : Inra Lille/S.Cadoux - K+S Kali - UNIFA - YARA • juillet 2009 Type de pailles Exporter les pailles Les fiches FERTI-pratiques remettent l’agronomie et l’économie au centre du raisonnement de la fertilisation. Elles proposent des réponses pratiques aux questions des agriculteurs sur la nutrition des plantes et la fertilité des sols pour une agriculture productive et durable. UNION DES INDUSTRIES DE LA FERTILISATION LE DIAMANT A • 92909 PARIS LA DEFENSE CEDEX Tél. : 01 46 53 10 30 • Fax : 01 46 53 10 35 fiche n° 14 Récolter la plante entière Pour fournir plus de biomasse L’engagement européen de produire 20% de l’énergie avec des ressources renouvelables en 2020 se traduira en France par un doublement de la demande de biomasse agricole et forestière. Pour l’agriculteur, c’est l’occasion d’ajouter un revenu en récoltant ses pailles ou en introduisant de nouvelles cultures. De nouveaux usages pour les pailles l’utilisation traditionnelle en litière pour les A élevages s’ajoutent désormais de nouveaux débouchés en chimie verte, en production combinée de chaleur et d’électricité et dans le futur en production de biocarburants de 2ème génération. a paille récoltée : entre 50% L et 75% du rendement grain Le bilan de la matière organique du sol ’exportation systématique L des pailles de céréales Elle conduit toujours à une diminution du stock de matière organique du sol. Cette perte de matière organique est très variable selon le type de sol, la teneur initiale en matière organique et la fréquence des récoltes de paille dans la succession des cultures. La diminution du stock de matière organique varie entre 160 et 700 kg de MO/ha/an sur 8 essais de longue durée. 3 tonnes de pailles de céréales fournissent l’énergie équivalente à 1 tonne de pétrole ou encore à 1 200 litres de fioul. Fauchées au ras du sol, les pailles représentent une biomasse équivalente à celle du grain. La hauteur de coupe par rapport au sol détermine le rendement de la paille récoltée : 75 % du rendement grain pour une paille fauchée à 10 cm du sol, 0 % pour une fauche à 20 cm au dessus 5 du sol. Pour un rendement moyen en blé ou en orge de 80 q/ha, entre 4 et 6 t/ha de pailles pourront être récoltées. e choix des parcelles L pour la récolte de paille Ce choix doit prendre en compte les paramètres du type de sol : Teneur initiale correcte en matière organique Capacité d’échange cationique, CEC > 14 meq/100g ou teneur en argile > 20% Stabilité structurale satisfaisante (pas de signe de battance) Pour conserver le stock de matière organique du sol, d’autres pratiques peuvent jouer un rôle : semis d’une culture intermédiaire qui va restituer de la matière organique fraiche (engrais vert), réduction de la profondeur et de la fréquence du travail du sol pour limiter la minéralisation de la matière organique du sol. Les cultures dédiées à la production d’énergie L’analyse de terre, l’outil indispensable Encore peu développées en France, ces cultures comprennent des plantes annuelles (triticale, maïs, sorgho...) et des plantes pluriannuelles récoltées une fois par an (miscanthus, switchgrass, fétuque...). Ces cultures sont expérimentées dans le réseau REGIX par l’INRA et de nombreux partenaires. L’analyse de terre réalisée tous les cinq ans sur une profondeur de 0-25 cm fournit un diagnostic sur l’état de fertilité du sol (MO, pH, CEC, P, K, Mg...). La biomasse récoltée varie de 10 à 20 tonnes de matière sèche/ha/an selon la plante, le climat et le type de sol. Elle indiquera l’évolution de la teneur en matière organique sur le long terme (10ans et plus). La comparaison des teneurs en MO n’est possible que si la profondeur du prélèvement pour l’analyse est bien toujours la même. L’ajustement de la fertilisation NPK Semer une culture intermédiaire pour piéger l’azote du sol Les pailles sont pauvres en azote et riches en carbone. Quand elles sont enfouies après moisson, elles alimentent la biomasse microbienne (bactéries et champignons). Ces organismes consomment jusqu’à 20 à 30 kg d’azote minéral à partir du sol et limitent la perte de nitrate par lessivage. Quand les pailles sont récoltées, une culture intermédiaire piège à nitrate CIPAN est utile pour fixer jusqu’à 40 à 60 kg d’azote minéral dans le sol avant l’hiver. La CIPAN limite efficacement le risque de lessivage de nitrate. D’ici 2012 en zone vulnérable pour le risque nitrate, l’implantation d’une culture intermédiaire destinée à couvrir les sols avant l’hiver deviendra obligatoire. Apporter un supplément de fertilisation PK Les parties végétatives des plantes sont beaucoup plus riches en potassium que les grains. Le potassium y reste sous sa forme minérale. Ainsi du potassium présent dans les pailles peut être lessivé avant la récolte lorsque le temps est pluvieux. La récolte de paille doit être compensée par un apport supplémentaire correspondant à la quantité exportée en P2O5 et en K2O. Cet apport contribue à alimenter la culture suivante et préserve l’équilibre entre les entrées dans le sol et les sorties d’éléments nutritifs par les récoltes.