Document - La fnte
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Qu’il est doux de s’éparpiller Le rapport d’activité au 28 octobre 2016 ; Point sur Sea1000 ; Point sur FTI ; Projet Hermione ; Projet Dolphin. Le Rapport d’activité Les activités commerciales voient apparaître de nombreux prospects en France avec la remise de l’offre pour les FTI (5) et à l’étranger avec : l’Australie et l’avancement du programme Sea1000, l’Inde avec une offre pour 3 sous-marins supplémentaires, l’Arabie Saoudite pour le MCO des LEX Sawari 1 et 2 et la fourniture de 5 corvettes GOWIND, l’Egypte et les possibilités de 2 corvettes supplémentaires, la Norvège et son projet d’acquisition de 4 sous-marins, la Pologne et son projet de 3 sous-marins, le Canada et son programme de frégates, la Malaisie et le MCO des sous-marins Scorpène, la Colombie et le Pérou. Comme on le constate, l’export réclame de plus en plus d’efforts de la part de DCNS dans un contexte concurrentiel difficile, alimenté par le transfert de technologie largement pratiqué par le groupe. 28 octobre 2016 Conseil d’Administration de DCNS Le conseil d’administration s’est déroulé le vendredi 28 octobre 2016 de 14h00 à 17h30 avec pour ordre du jour : Les activités opérationnelles se poursuivent pour le BARRACUDA. Un nouveau retard est annoncé suite à des difficultés sur la chaufferie. Pour le Brésil, les négociations continuent sur la mise à jour du planning présenté par DCNS. Pour l’Inde, mise à flot du premier sous-marin en octobre et premiers essais concluants. Le contrat national FREMM se poursuit conformément au planning. De son côté, la division Service ne chôme pas : ATM2 prévu pour le porte-avions, fiabilisations des FREMM en service, maintenance des frégates Horizon, disponibilité des SNA, entretien des navires de guerre des mines, disponibilité des SNLE, MCO des LEX Sawari 1 en Arabie et des Scorpènes en Malaisie. Afin de répondre aux différentes activités de DCNS, on assiste actuellement à une valse des personnels qui doivent répondre à tous les besoins sans en avoir le temps ni les ressources. Les salariés travaillent en permanence en flux tendu, engendrant du stress et des anomalies. Point sur Sea1000 Le programme avance en respectant le calendrier défini avec le client australien. Les trois premières étapes consistent à définir tous les aspects contractuels, juridiques et techniques du programme. Après l’étape franchie en septembre, une nouvelle étape vient de débuter par la rédaction du premier agrément entre DCNS et l’Australie qui officialise le partenariat entre les deux parties. En ce qui concerne ce projet, DCNS est confronté aux règles anglo-saxonnes aussi bien dans la rédaction des documents que dans les éléments qui sont inscrits. Il reste à espérer que DCNS ne bradera pas le groupe sous prétexte de garder ce programme qui ne représente qu’une manne financière. Point sur les FTI (Frégates de Taille Intermédiaire) La dernière offre a été soumise à la DGA et l’Etat-major pour converger vers une solution commune (baisse demandée de 2% de l’offre présentée). Pour respecter le calendrier de livraison des navires, le contrat doit être notifié au plus tard en février 2017. La plateforme sera entièrement construite à Lorient. Sur le papier, il s’agit d’un navire impressionnant au niveau technique malgré une restriction de certains points en raison du budget contraint de l’Etat. Cependant, des interrogations demeurent quand au lieu de réalisation des plateformes sachant qu’à Lorient, DCNS peut utiliser DCNS Lorient et/ou Kership avec les chantiers de Lanester. A surveiller donc. Projet HERMIONE Dans le but de se protéger des risques engendrés par le développement, la construction et la mise en place des EMR, DCNS a décidé de filialiser ces activités. De plus, afin de lui donner de l’élan, DCNS a fait appel à des investisseurs pour venir apporter des liquidités à cette filiale. DCNS reste majoritaire de la filiale. Avec un plan financier et industriel ambitieux, DCNS présente cette filiale comme une opportunité pour les investisseurs. Le principal investisseur demande que tout soit en place pour la fin de l’année 2016. Calendrier ambitieux, mais que DCNS compte tenir à tous prix. La réalisation de cette filialisation est intéressante pour DCNS. Elle « se débarrasse » des activités qui ne lui rapportent rien et lui coûtent de l’argent, mais tout en gardant la possibilité à long terme de récupérer du capital, et donc des dividendes, si les résultats sont au rendez-vous. Pour notre part, bien que nous soutenions ces activités liées au domaine maritime, nous sommes contre une filialisation capitalistique et les risques qui peuvent surgir en cas de déficit (vente de la filiale, suppression des activités les moins rentables, abandon de projet au profit d’une rentabilité immédiate,…). Ainsi nous avons voté contre cette filialisation. Projet DOLPHIN Sous ce patronyme sympathique se cache la prise de participation de DCNS au capital d’AREVA TA. Aux côtés de l’Etat (50%), du CEA (20%) et d’EDF (10%), DCNS entrerait au capital à hauteur de 20%. L’objectifs des parties est de finaliser le plus rapidement possible les différents documents (juridique, industriel,…) pour signer en novembre 2016. Le but de la Direction Générale de DCNS est d’avoir un contrôle sur AREVA TA afin de continuer à profiter des compétences nucléaires de cette société. L’enjeu de DCNS est de peser industriellement sur cette société. Cette affaire est née des déboires économiques de la société mère AREVA SA. AREVA TA est une société spécifique aux enjeux de souveraineté nationale. Nous considérons que c’est à l’Etat de faire son travail et de garantir les outils, les compétences et les ressources pour satisfaire à ses besoins concernant la propulsion nucléaire de ses navires et sous-marins. Il n’appartient pas à DCNS de porter la charge financière de la montée au capital pour pallier la déficience de l’Etat en la matière au vu de ses finances exsangues. De ce fait, nous avons voté contre cette prise de participation. Notre PDG nous présente le deuxième volet de sa vision de DCNS. Après l’export à tout va de 2015 et sa continuité en 2016, il veut maintenant être dans toutes les entreprises ayant un lien plus ou moins lointain avec notre champ d’activités. AREVA TA ne lui suffit pas. Sous prétexte de protéger notre capacité à fournir à la Marine Nationale des bateaux de fort tonnage, il envisage de prendre une participation au sein de STX France afin de pouvoir peser sur les décisions concernant ses besoins. Il aurait pu avoir au moins la décence de montrer une étude pour le rapatriement de ces activités à Brest. De même, devant l’échec de DCNS, Kership et de Piriou sur certains marchés (Afrique principalement), il se rapproche de CMN, détenteur de ces contrats, pour lui proposer les services de DCNS en termes de systèmes de combats. Méfions-nous ! Bientôt, nous serons peut-être actionnaires de Fincantieri ou de TKMS ! En attendant, l’avenir est à surveiller attentivement, car entre le transfert de technologies, les pertes de compétences et la disparition des infrastructures, on peut se poser la question de ce qui restera à DCNS. Paris, le 28 octobre 2016