Bassæ À propos du temple Apollon Épikourios à

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Bassæ À propos du temple Apollon Épikourios à
Bassæ
À propos du temple Apollon Épikourios à Bassæ
Ida Soulard
Résumé
Le temple d’Apollon Épikourios – le Secourable – à Bassæ, construit au Ve
siècle avant J.-C., est situé à environ 1 130 mètres d’altitude, sur le mont Kotilio,
en Arcadie, Péloponnèse (Grèce). Au milieu des années 1980, le temple fut
consolidé à des fins pratiques de conservation-restauration par un échafaudage
parasismique et recouvert par un gigantesque velum. Bassæ est le nom de ce
« temple-échafaudage-tente », de cet objet complexe issu de la superposition de
trois systèmes statiques différents. Cet objet n’existe que dans ses traits d’union.
Il n’appartient strictement à aucun champ : ni archéologie, ni architecture, ni
histoire, ni conservation-restauration. C’est un objet qui excède chacune de ces
catégories. Pour parvenir à saisir ce « corps en crise » dans toutes ses dimensions,
il est nécessaire de renouveler nos cadres théoriques et d’élaborer les prémisses
d'une « histoire prothétique de l’art ». Ainsi, nous proposerons ici la formulation
d’une extension théorique, un retour aux objets, en vue de la construction à
venir d’une « histoire naturelle de l’art ».
Abstract
Bassae: on the temple of Apollo Epikourios at Bassae
The temple of Apollo Epikourios – the helper – at Bassae, built in the fifth century BC, is
located at an altitude of about 1130 metres on Mount Kotilio, in Arcadia, Peloponnese,
Greece. In the mid-1980s, the temple was reinforced for reasons of preservation-restoration by
earthquake-resistant scaffolding and covered by a gigantic canopy. Bassae is the name of the
“temple-scaffolding-tent”, of this complex object resulting from the superimposition of three
different static systems. This object only exists in its links. It does not strictly belong to any
field: neither archaeology nor architecture nor history nor preservation-restoration. Such an
object exceeds any of these categories. In order to grasp this “body in crisis” in all of its
dimensions it is necessary to overhaul our theoretical frameworks and to elaborate the
premises of a “prosthetic history of art”. What we will propose here is the formulation of a
theoretical extension, a return to objects, aiming at the construction of a “natural history of
art” yet to be written.
BASSAE
VUE DU MONT KOTILIO
2010
© FABIEN GIRAUD
Cahiers de l’École du Louvre, numéro 2, mars 2013
ISSN 226-208X ©École du Louvre

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