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dijon
LE BIEN PUBLIC
DIJON
Mercredi 4
septembre 2013
Cahier
Local
05
ARCHITECTURE. Curiosité dijonnaise, le bâtiment dédié à la musique surprend par ses vitrages dorés.
Balade au conservatoire
To u s l e s j o u r s d a n s n o s
pages, en partenariat avec
le CAUE ( 1 ) , découvrez un
monument contemporain
de Dijon. Aujourd’hui, le
conservatoire Rameau.
des flux d’air, sa candidature
était une évidence. Avant une
rétractationdedernièreminute, il était même destiné à bâtir
l’Auditorium dijonnais.
U
Construit d’éléments modulaires en béton préfabriqué,
l’extérieur de l’édifice attire
l’œil. Le dessin des nombreux
vitragesressembleàdesalvéoles d’abeilles. Les fenêtres laissées ouvertes produisent
d’ailleurs un drôle d’effet,
commesiuntrouavaitétépercé dans l’opacité de la façade.
Maman d’une petite musicienne, Véronique, 44 ans, y
voit une mélodieuse image.
« La représentation de la ruche et du nid-d’abeilles nous
laisse imaginer le bourdonement des notes qui se mêlent », songe-t-elle, avant de
confier à voix basse : « Ça
pourrait tout de même être remis au goût du jour ! ». Déjà
très dense et compact, la sensation de faire face à un bloc
est renforcée par le vitrage
mordoré qui reflète l’environ-
nmur-rideaudebéton
s’élève boulevard
Georges-Clemenceau. Bâtiment massif, le
conservatoire Jean-PhilippeRameauavulejouren1982et
pris son nom actuel l’année
suivante. Indissociable du
plan de restructuration du
quartier Clemenceau qui a eu
lieu jusque dans les années
quatre-vingt, il est nécessaire
de rappeler son évolution.
L’essor
d’unnouveauquartier
Antérieurement au quartier
Clemenceau se tenait le bastion Saint-Nicolas, qui s’étendait jusqu’à la boucle du
Suzon. Le XIXe siècle a vu la
destruction de la porte SaintNicolas,etainsiadébutélapériode d’aménagement du
quartier. En 1867, un
Unefaçadetrèsrythmée
Les fenêtres mordorées et opaques de la bâtisse sont
très semblables aux alvéoles de cire des ruches. Photos C. B.
concours pour le tracé des
nouvelles voies et places de la
ville a été lancé. C’est notamment à cette époque que le
boulevardThiersetlaplacede
la République ont vu le jour.
Dans le courant du siècle est
apparue la gare Porte-Neuve,
et à l’entre-deux-guerres, le
boulevard Clemenceau. Est
alors né progressivement le
quartierdumêmenom,conçu
comme un véritable pôle tertiaireetculturel.Dèsledépart,
on attendait de ce lieu qu’il
renforce l’attractivité de
Dijon. La ville assiste alors à la
naissance du palais des
Congrès, de l’Auditorium, et
du conservatoire régional
Jean-Philippe-Rameau. Jacques Goubet, l’architecte qui
s’est occupé de la conception
de ce dernier, avait déjà créé
celui de Grenoble. C’est donc
entantquevéritableréférence
qu’il a établi le programme architectural. Spécialisé par ses
précédentes constructions
dans l’acoustique et la gestion
MUSÉE
DES BEAUX­ARTS
nAU
C
L’œuvre
(1) CAUE : Conseil
d’architecture, d’urbanisme
et de l’environnement.
Notre-Dame et SaintÉtienne. La lettre G surmontée d’une croix qui figure sur
les cartouches pourrait être
l’initialedePhilibertGodran,
échevin de la commune de
Dijon,emmenécommeotage
par les Suisses et qui aurait
commandélatapisserieàson
retourdecaptivitéen1515.
Retrouvez chaque jour,
jusqu’au 7 septembre, en
avant­première, des
œuvres restaurées ou
nouvellement exposées.
DansuneEuropebalayéepar
les guerres, les Suisses pénètrent en France en 1513 avec
l’intention d’attaquer Paris.
Ilssontencouragésàseporter
contre Dijon par l’empereur
Maximilien qui espère
CHARLOTTEBECQUART
J -3
Le Siège de Dijon en 1513
ette tapisserie sera la vedettedesJournéesdupatrimoine à Dijon. À l’occasion de la commémoration
du siège de 1513, de nombreuses manifestations sont
organisées : expositions,
conférences, concerts, colloque,publication…Uncircuit
surlestracesdusiègedeDijon
estproposéparlavilled’artet
d’histoire.
nement. Ceci accentue l’impression que l’édifice est
impénétrable, rien ne semble
laisserplaceàlatransparence.
L’ensemble est, de plus, très
géométrique, avec son vitrage
en forme d’hexagone et sa
grande symétrie. De fait, un
quadrillage net de lignes et colonnes est laissé apparent sur
l’ensemble de la structure. Les
motifs hexagonaux se répètentsurneuflignesidentiques.
Surlecôtédelabâtisse,lafaçade est coupée en deux parties
égales par une large colonne
angulaire, et le frontispice présente de hautes structures vitrées encadrées par des poteauxdebéton,toutaulongde
la base. Répertorié à l’inventaire général du patrimoine
culturel, l’édifice est monumental et massif, notamment
par rapport à l’entrée, dont la
taille paraît dérisoire. Un bâtimentquinemanquepasd’air !
Pays­Bas méridionaux (Bruges ?), Le Siège de Dijon en 1513, début du XVIe siècle. Laine et soie.
H 0,264 m ; L 0,674 m. Conservée jusqu’à la Révolution en l’église Notre­Dame de Dijon.
Achetée en 1803 chez un fripier par P.­B. Ranfer de Bretenières, maire de Dijon. Remise
au musée en 1832. © Musée des Beaux­Arts de Dijon. Photo François Jay
toujours récupérer le duché
de Bourgogne, héritage de
sa défunte épouse Marie, rattaché au domaine royal par
Louis XI en 1477. La tapisserieoffreunevisiontrèsévocatrice du siège. À gauche : le
6 septembre 1513, Suisses et
Comtois, alliés de l’Empire,
assiègentlavilledéfenduepar
le gouverneur Louis de La
Trémouille.Le11septembre,
des batteries font de larges
brèches au mur d’enceinte.
Au centre : la statue NotreDame de Bon-Espoir est portée en procession le 12 septembre par les Dijonnais qui
adressentàlaViergeuneprièrecollective.Àdroite :devant
laPorte-Neuve,unaccordest
conclu le 13 septembre avec
les assiégeants et les troupes
s’éloignentdelaville.Lesmonumentsdelavillesontprécisément décrits : Saint-Bénigne, Saint-Philibert, SaintJean, l’église du couvent des
Jacobins(disparue,àl’emplacement des actuelles Halles),
Notre-Dame avec le Jacquemart,l’hôtelducalaveclatour
Philippe-le-Bon, de nouveau
LA FICHE
La restauration : 2008­2009. La tapis­
serie était empoussiérée, tâchée et pré­
sentait de nombreuses altérations. Elle
portait de très nombreuses interventions
anciennes, parfois grossières et contrai­
gnantes pour le textile.
Cette tapisserie se trouvait aupara­
vant : en réserves.
Vous ne l’avez pas vue depuis :
mai 2010.
À partir du 7 septembre 2013, vous la
retrouverez : salle 13.
La salle dans le parcours : la salle 13
est la dernière de la section Moyen Âge
en Europe. Située au­dessus de la salle
des Gardes, la salle néogothique met en
vis­à­vis la tapisserie du Siège de Dijon
par les Suisses et l’église Notre­Dame
dont elle provient. Trois grandes cimai­
ses centrales rythment l’espace, de la fin
du gothique au début de la Renaissance.

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