David Claerbout. Pistes pédagogiques tous niveaux

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David Claerbout. Pistes pédagogiques tous niveaux
David Claerbout
Pistes pédagogiques tous niveaux
David Claerbout est un artiste Belge dont le travail filmique est une remise en cause de l’idée de
narration ou de document. Ce travail sur l’image le conduit à l’envisager, non plus plan par plan, mais dans sa
plus petite composante, c’est à dire pixel par pixel.
Les questions abordées dans ces oeuvres sont la durée, le mouvement, la présentation, l’expérience
de l’œuvre, renouvelant ainsi la perception de l'image, de l'espace et du temps. S’il a recours à des techniques
d’une extrême complexité, son travail n’est jamais spectaculaire.
Ses installations vidéo montrent une affinité manifeste avec la peinture, dans le sens ou l’image va se
construire, mais aussi au travers de ses travaux préparatoires présentés dans l’exposition, comme ceux, de
l’œuvre Travel.
Né en 1967 il a tout d’abord suivi une formation de graphiste et lithographe, mais c’est depuis le
milieu des années 90 que son travail s’inscrit pleinement dans la relation entre image fixe et image mobile. Les
œuvres de David Claerbout ont un aspect contemplatif, il est en effet nécessaire de se laisser happer par ces
œuvres hypnotiques.
Ces pistes pédagogiques seront utilement complétées par le journal de l’exposition et les pistes
pédagogiques consacrées à l’histoire des arts.
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Le temps en question
David Claerbout déclare qu’il est un artiste de « l’après
évènement ». C’est à dire que pour plusieurs de ses œuvres il part
de documents trouvés qui vont lui servir pour élaborer son œuvre,
c’est le cas pour Oil Workers par exemple. «On en doute peut-être
plus, car l'image de départ est un cliché banal trouvé sur Internet,
de très basse résolution. Il a fallu beaucoup d'imagination pour
Oil Workers- (from the Shell Company of Nigeria)
reconstruire une image très détaillée. Mais cela m'aide à sortir de la
returning home, caught in torrential rain - 2013,
monumentalité et du spectaculaire des effets spéciaux propres au
projection vidéo a canal unique, animation HD,
cinéma 3D. C'est un retour à mes origines pictoriales par ce mariage
couleur, muet, durée infinie.
hybride entre la caméra et le dessin.» précise David Claerbout. Il en
est de même pour Highway Wreck où un accident est « rejoué »
soixante dix ans plus tard. Ce sont deux temporalités qui viennent se
conjuguer, dans une forme d’uchronie donc. Deux époques se
côtoient : les années 40 avec un véhicule accidenté devant lequel se
tiennent un soldat de l’armée allemande et trois enfants et notre
Highway Wreck, image
Oil Workers, image
époque avec un ensemble de spectateurs, sur une autoroute à la
d’archive
d’archive
circulation bloquée par cet évènement qui s’est passé 70 ans plus
tôt, qui semblent regarder cet évènement sans en être autrement troublés.
La question du temps est abordée dans son passage et la forme qu’il pourra prendre. Dans Bordeaux
Piece c’est le temps astral qui est en jeu puisque c’est la course du soleil enregistré dans les 70 séquences qui
transformera les corps et le paysage. Pour l’artiste « le temps n’avance pas seulement vers l’avant, comme on a
tendance à le croire, car dans cette conception on a le sentiment d’être laissé en arrière […] Je l’espère, plus
large, omnidirectionnel. » (Entretien avec Christine Van Assche, catalogue de l’exposition The Shape of time –
Centre Pompidou – 2009) « Tout le travail de David Claerbout fonctionne sur une condensation du temps dans
une seule image à partir de laquelle il peut se déployer dans toutes les directions » dit Françoise Parfait
(catalogue de l’exposition The Shape of time – Centre Pompidou – 2009 p29)
Une seule photographie est présentée dans cette exposition : August 4th, 2003 16.26h. Jeremy, Claire
and Martine Davi Take a Walk Through the Vallée de Chaudefour, Auvergne. C’est une action qui a déjà eu lieu
qui est « figurée » dans cette image. «Ce qui est donné à voir est le paysage vide d’après une rencontre,
d’après le passage de randonneurs. Ce que nous voyons est un ça a été, pour reprendre l’expression de Roland
Barthes, mais un ça a été d’avant la photographie elle-même qui n’est plus que la trace entropique d’un
événement qui lui-même ne laisse aucune trace particulière» écrit Jean-Charles Vergne (catalogue de
l’exposition p59). Il n’y a bien que le titre qui nous renseigne sur ce qui est advenu. Cette œuvre c’est un peu
l’affirmation qu’une image peut être la représentation de ce qui n’est pas directement visible.
Avec ses œuvres David Claerbout sculpte le temps comme d'autres la glaise. Dans ses installations il
altère notre perception de la duré en l’étirant. L’instantané pourra durer une éternité comme pour Oil Workers
par exemple. C’est en effet une vidéo diffusée en boucle sans début ni fin. Le spectateur est comme invité à
explorer l’instantané photographique. C’est encore plus perceptible dans Sections of
Douglas GORDON
Happy moment où la multitude de points de vue sur la suspension du ballon, lancé dans
Twenty four hour psycho –
les airs par de jeunes enfants, nous fait explorer cet instant. Si la « photographie nous fait
1993 – collection de
observer un évènement d’un regard extérieur » comme le dit David Claerbout, cette
l’artiste
installation nous donne l’impression de rentrer à l’intérieur de celle-ci.
La question de la durée de l’œuvre soumet le spectateur à une situation
paradoxale puisque dans certains cas il ne pourra pas voir l’œuvre entièrement. C’est le
cas pour Bordeaux Piece puisque l’œuvre dure 14h40, même si sa durée est un peu
moindre dans la configuration présentée à Clermont Ferrand. L’œuvre sera visible de la
rue dès 8h du matin. Ce paradoxe est aussi celui qui anime 24h Psychose de Douglas
Gordon, puisque cette vidéo de l’artiste anglais dure 24h (la diffusion du film d’Alfred
Hitchcock Psychose dure 109mn).
La question de la durée c’est aussi celle de l’artiste réalisant son œuvre. David
Claerbout passe beaucoup de temps sur chaque pièce : l’écriture, la préparation, le dessin
du scénario, ensuite les diverses prises de vue et finalement le travail de Titan sur
ordinateur. «J'ai mis dix-sept ans à produire les douze minutes de cette pièce entièrement numérique et en
3D» déclare l’artiste à propos de l’œuvre Travel (journal le Figaro 19 11 2013)
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Le mouvement en question
De prime abord, son oeuvre offre l’immédiateté d’une peinture ou d’une
photo. Mais si l’on s’y attarde quelque peu, le mouvement devient perceptible. David
Claerbout navigue entre statique et dynamique, entre documentaire et simulation.
Subtilement, il ébranle le moment figé et crée une nouvelle approche de l’image
immobilisée et projetée. Ainsi Angel est une œuvre dans laquelle une sculpture
s’anime d’un léger mouvement. D’abord inerte c’est presque imperceptiblement que
la rose se met à bouger sous l’effet d’une légère brise, puis c’est l’ange qui donne
l’impression de respirer. A la limite entre l’image photographique et le cinéma il
introduit le mouvement à l’intérieur de la fixité du reste de la scène par l’hybridation
des médiums. Il intervient par des retouches très discrètes de manière à animer une
Angel- 1997 - Projection
zone précise.
vidéo, noir et blanc, muet, Le travail de David Claerbout se situe à la frontière entre l’analogique et le
10 mn en boucle.
numérique. Le recours à ces deux techniques place le travail au sein de l’image
jusqu'à son plus petit constituant : le pixel. S’il a recours parfois au tournage traditionnel comme dans
Riverside, la narration n’est cependant pas au cœur de ses préoccupations. « Je regarde les images en
mouvement avec le corps d’un appareil statique, et je regarde la photographie avec les contingences du
mouvement, afin de trouver le moment qui évoluera de lui-même, étant suspendu dans le temps » dit-il
(Entretien avec Christine Van Assche, opus cité p13)
Certaines oeuvres peuvent être regardées comme de véritable « sculptures
vidéos » dans le sens où le spectateur est invité à pénétrer à l’intérieur de l’image,
comme dans un temps suspendu. David Claerbout affirme vouloir « donner un sens
sculptural à cette terrible platitude », celle de l’image. C’est le cas Sections of a
Happy Moment où, par la multiplication des points de vue, nous nous promenons
dans l’instantané stoppé de ce ballon en suspension dans les airs vers lequel tous
les regards sont tournés. Pour cette œuvre le sujet semble être un moment de
bonheur familial dans une cité où passent quelques témoins. Pour réaliser cette
Angel- 1997 - Projection vidéo, noir
œuvre, il a d’abord photographié le lieu, puis, sur fond bleu, les personnages. Ce
et blanc, muet, - 10 mn en boucle.
sont près de 50 000 clichés qui ont permis de réaliser les 180 « photos-plans » qui
composent les 26mn du film, à raison de huit à neuf secondes par plan. La
multiplication des points de vue donne aussi la bizarre impression d’être dans
un diabolique dispositif de surveillance. Cette question de la vidéo surveillance
renvoie bien évidemment à la littérature : 1984 de Georges Orwell. Dans le
domaine artistique l’un des premiers à se l’approprier est Dan Graham avec
Time Delay Room 1. Le spectateur est invité à se déplacer dans deux pièces
munies de moniteurs et de caméras, il peut ainsi observer ce qui se passe dans
l’autre pièce, surveiller. Dans le cinéma on peut citer le film de Fritz Lang Die
Tausend Augen des Dr Mabuse de 1960 et dans lequel un hôtel est sous la
Dan Graham
Time Delay Room - 1974.
surveillance d’un système électronique, anticipant ce que nous vivons
aujourd’hui.
Dans les œuvres de David Claerbout il est donc souvent question de la relation qu’entretient l’image
fixe et l’image en mouvement. Le critique Arthur Danto commentait l’œuvre de Warhol Empire et l’esprit
paradoxal de son auteur : « comme on ne saurait créer d’image fixe dans laquelle quelque chose bouge, il
décide de réaliser une image mouvante dans laquelle rien ne bouge. » et Danto ajoutait : « une image de
diapositive qui se mettrait à bouger serait complètement étrangère à l’ordre naturel. » (cité par Raymond
Bellour catalogue de l’exposition de Beaubourg) C’est justement le sujet d’Angel. Cette préoccupation du
passage de l’image fut aussi celle de David Lynch. Le film Six men getting sick / Six Figures marque le passage
opéré par David Lynch de l'image fixe vers le mouvement combiné au son et la peinture. L'anecdote que
raconte le cinéaste le précise : « J’avais peint un tableau – je ne me souviens plus lequel – mais c’était un
tableau presque totalement noir. Il y avait une figure, juste au centre de la toile. Je regarde cette figure,
j’entends un bruit de vent et je vois une sorte de mouvement. Et j’ai eu l’espoir que le tableau soit vraiment
capable de bouger, rien qu’un petit peu » (source pistes pédagogiques expo David Lynch)
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La présentation en question
L’exposition est le résultat, pour ce qui est de sa scénographie et du choix des œuvres présentées,
d’une collaboration étroite entre Jean-Charles Vergne, commissaire de l’exposition et l’artiste.
Chaque œuvre projetée demande un espace spécifique dans lequel l’écran, la
projection, le son, la place du spectateur sont mis en relation. L’artiste apporte un soin
particulier à l’accrochage de ses œuvres, c’était le cas à l’occasion de l’exposition que lui
a consacré le Centre Pompidou en 2009 « Quand je commence à réfléchir à une
exposition, je pense d’abord à la partie sonore car c’est elle qui détermine l’architecture
de l’exposition » (Entretien avec Christine Van Assche, catalogue de l’exposition The
Shape of time p10– Centre Pompidou – 2009). C’est évidemment aussi le cas au FRAC
Auvergne, où un nombre assez restreint d’œuvres est présenté pour que chacune le soit
Dispositif de presentation de
dans les meilleures conditions. Deux œuvres sont présentées avec le dispositif,
Angel
désormais traditionnel en vidéo de la « Black box ». Comprendre les implications de ce
type de dispositif pour la présentation, peut être une chose intéressante tout particulièrement pour les élèves
de terminale option. Cette question de la présentation est, on l’aura compris au travers des propos de l’artiste,
un point essentiel.
Outre la « black box » le son est un autre point important. Dans l’exposition plusieurs œuvres en sont
pourvues. Travel est une œuvre immersive pour laquelle la salle de projection est
isolée par un double sas de rideaux noirs et un écran indiquant les horaires de
projection. Le spectateur est en effet invité à pénétrer dans la salle pour le début de
l’œuvre. Un dispositif de fauteuil permettant de « vivre l’expérience » dans les
meilleures conditions.
Pour ce qui est du son, deux œuvres ont des dispositifs avec des casques qui
permettent au spectateur d’entendre le son ambiant pour Riverside et les dialogues
pour Bordeaux Piece. La première œuvre est composée d’une double projection, deux
Travaux préparatoires au
personnages, un homme et une femme, se dirigent vers un même lieu mais dans des
FRAC Auvergne
temporalités qui ne leur permettront pas de se rencontrer. Les sons sont dissociés. Le
son du film qui met en scène la femme ne fonctionne que sur l’écouteur de gauche, alors que le film présentant
l’homme ne fonctionne que sur l’écouteur de droite. Alors qu’ils s’assoient tous deux sur le tronc qui relie les
bords de la rivière, le son de l’eau se déploie littéralement dans notre esprit (David Claerbout journal de
l’exposition) «Ce sont les codes narratifs qui sont perturbés ainsi que les modalités d’accès au contenu
cinématographique. Pour Bordeaux Piece ce sont deux bandes sonores qui sont diffusées, l’une dans la salle
l’autre par un système de casque audio.
Mist Over a Landscape installed est, comme la précédente, une œuvre qui sera visible de l’extérieur.
Elle ne sera même visible que de l’extérieur. Cette œuvre, rétro-éclairée par un projecteur de théâtre, produit,
pour un passant venant de la place de la Victoire, un aveuglement. C’est en progressant vers le lieu
d’exposition que l’image se révèle, dans une forme de « processus épiphanique qui n’est pas sans rappeler
celui, merveilleux, de la révélation de l’image photographique développée dans le bain chimique sous une
lumière inactinique » (JC Vergne catalogue de l’exposition p59).
L’art comme expérience
Tout au long de ce Travel, une musique générique d'Éric Breton, aseptisée et thérapeutique comme
celle diffusée dans les salons de massage ou les hôpitaux, vous promet une aventure
new age, parallèle à la réalité. «Tout ce que vous voyez a été fabriqué. Il n'y a rien de
photographique. Rien n'a été enregistré avec un objectif» explique l’artiste. «À
l'origine, j'avais conçu un seul mouvement qui réunissait plusieurs espaces différents,
un parc et son banc, une forêt amazonienne monumentale et le paysage de Picardie
vu du ciel. Pour réaliser Travel, j'ai dû affronter des défis technologiques infinis et des
coûts énormes de production parce que je voulais cette justesse dans le mouvement.
Garder le même rythme dans tout le film qui suit la musique.» (Source Figaroscope)
Tatiana Trouvé
C’est à un voyage qu’il nous invite, et qui va nous mener, comme en lévitation au travers Prix Marcel Duchamp 2007
des images. L’important dans son travail, c’est la façon dont on regarde, c’est regarder
patiemment.
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Un temps d'accoutumance visuelle dans certaines œuvres rétro-éclairées par un
projecteur puissant est nécessaire et le spectateur doit faire l’effort d’attendre, c’est le
cas pour l’œuvre Mist Over a Landscape installed. Cette question du seuil de visibilité est
celle aussi qui se joue pour les œuvres de Paul Graham dont deux exemplaires sont
conservées dans les collections du FRAC ; America night 43 New York 1998, est sousexposée et donc très sombre contrairement à Man with no shirt walking, de 2002,
surexposée.
Trois œuvres sont réalisées à partir d’images d’archives et nous font, par la
multiplication des points de vue, comme rentrer à l’intérieur de l’espace de
représentation. Elles nous font voir un invisible comme ce fut le cas avec l’invention de la
photographie qui a permis par exemple de comprendre la locomotion humaine ou
animale ; l’instantané a permis également de voir ce que l’œil ne percevait pas comme
dans les photographies d’Harold Edgerton. Tatiana Trouvé, quant à elle matérialise une
durée avec la transposition dans l’espace des différentes positions d’une balle de pingpong.
EDGERTON Harold (19031990),
Milk Drop Coronet from
Milk Drop Splash series,
1935
Le réel en question
« Avec les outils numériques, c’est à une sidérante « fabrique de réel » que David Claerbout participe,
un réel qui est le résultat d’une production technique, tout comme les représentations de paysage urbains à la
Renaissance (La cité idéale par exemple), qui étaient à la fois le résultat de
spéculations perspectives, mais aussi l’anticipation d’une architecture peinte
avant d’être construite. » explique Françoise Parfait (catalogue de l’exposition The
Shape of time – Centre Pompidou – 2009 p26). L’artiste travaille à partir de
photographies trouvées, d’archives personnelles, de prises de vue en studio de
films tournés en extérieur et par un travail d’hybridation de greffe il construit une
représentation comme le peintre devant son tableau. Tout ceci en gardant intact
le potentiel de vraisemblance de l’image. Pour ce qui est du travail filmique que
l’on retrouve dans l’œuvre Riverside, c’est un véritable travail cinématographique
auquel il procède avec l’écriture d’un scénario, d’un story-board (on pourra voir
Dessin préparatoire de Travel
dans l’exposition quelques dessins préparatoires), le travail avec une équipe de
tournage et travail en post production.
Jean-Charles Vergne émet l’hypothèse selon laquelle « David Claerbout serait un exact prolongement
de l’art de peindre, que dans cet art le motif jouerait un rôle essentiel comme pivot, point névralgique »
(catalogue de l’exposition p61). Ainsi en est-il de l’œuvre Travel où la succession des images est une pure
création. L’idée du motif est particulièrement évidente pour Section of Happy Moment où le ballon est le point
névralgique autour duquel toutes les attentions sont concentrées , même s’il n’est pas toujours visible à
l’image. « Sections of a Happy Moment est donc un dispositif où rien n’est réel, mais où tout est réel : la scène
n’a jamais eu lieu, les personnages ne s’y sont jamais trouvés, et pourtant le lieu comme les personnages qui
l’occupent existent bel et bien, mais dans des temps et des espaces différents. » (Journal de l’exposition)
Ce potentiel de fabrication d’images avec le médium électronique a été expérimenté dans les années
70 par des artistes comme Peter Campus ou Thierry Kuntzel, en jouant d’incrustations, de superpositions de
plans, de points de vue, produisant des simultanéités spatiales ou temporelles. David Claerbout pousse plus
loin ces possibilités d’hybridation en « greffant une pousse photographique sur un tronc filmique ou
inversement, en véritable jardinier de l’image » dit Françoise Parfait (opus cité)
Bordeaux Piece est une œuvre dans laquelle la narration est secondaire tout comme le montage.
L’histoire, la qualité du jeu, s’effacent très rapidement pour laisser place à l’étude de la lumière au sein de cette
narration. L’artiste qualifie cette pièce d’ « œuvre impressionniste ». Cette étude de l’action de la lumière,
doublée d’un dispositif de présentation en « temps réel » n’est pas sans rappeler le travail de Monet avec la
Cathédrale de Rouen (Cf. pistes HiDA).
Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 13h tel : 04 73 90 50
00 [email protected]
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