tu vaux quelque-chose - Ville de Saint

Transcription

tu vaux quelque-chose - Ville de Saint
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
- Une performance poétique et sonore de Félix Jousserand -
- TU LIS LES CALLIGRAMMES ?
- La guerre à la baïonnette ?
- Tu as un dictionnaire ?
- Est-ce que tu entends
la phrase "il n'y a pas de
fumée sans feu" comme
un chant révolutionnaire
ou comme une invitation
à la dénonciation ?
- tu vaux
quelque-chose ?
- Comment tu traduis
"dire la vérité" dans ta
langue ?
- ORIENTAL OU OCCIDENTAL ?
- A quel moment tu
situes le passage, du
mûr au pourri ?
- tu sais
ce qui
passionne le
monde ?
- TU AS DES SENTIMENTS
NÉGATIFS ?
- combien de miradors ?
- tu les as comptés ?
- POURQUOI EST-CE QUE
TU SOURIS ?
- tu préfères les animaux
aux humains ?
- tu bois beaucoup ?
- Tu vas tenir ?
- QUI T'A
APPRIS
À
- Quels sont tes
rapports avec
les classes les
plus basses ?
COMPTER ?
CREATION 2014 / 2015 - FELIX JOUSSERAND - GARDE ROBE
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
- PREAMBULE -
L’interrogateur : Il a les cheveux mi-longs. Il manque d’humour. Il a la voix grave. Il parle
vite. Il ne s’énerve pas, ni ne dévie, ni ne se tient. Il entre dans la phase dorée de sa vie
professionnelle. Il se délite progressivement.
Le tyran : Il a la tête rasée. Il ne s’étonne pas d’être là. Il veut en finir. Il fait des blagues.
Il est emphatique. Il prend de la place, s’étire et baillle par dédain pour l’autre. Il ne
s’intéresse qu’à sa capsule de poison.
Le dispositif est celui d’un interrogatoire prolongé. Le texte est une pièce de poésie.
L’instantané de plusieurs séquences d’un dialogue entre l’interrogateur - l’accusation et l’interrogé - le tyran déchu. Presque un collage. une polyphonie. Elocution rapide et
très précise. Ultra-musicale. L'humour est omniprésent. Une bande-son entretient les
séquences rhétoriques.
L’interrogé est un ex-despote. Il pourrait être Laurent Gbagbo, Seif el Islam, Omar el
Bechir, Ratko Mladic... Il est en situation de répondre à une justice dont les attendus
moraux lui sont étrangers. La cour Pénale Internationale de La Haye ou toute autre
institution judiciaire internationale pourra servir d’exemple.
Gilles Coronado assurera les arrangements musicaux, Arthur Travert la création sonore
et Olivier Saccomano (compagnie Duzieu dans les Bleus) la mise en scène.
Félix Jousserand sera à la fois auteur, chef d’orchestre, comédien et compositeur musical.
Sur scène, il prendra à sa charge les deux personnages, les deux voix, dans un dispositif
scénique minimaliste. La musique sera jouée en direct à partir de la régie, en même
temps que les voix se répondent.
Cette performance - soutenue par le Safran à Amiens et le théâtre Jean Macé de Saint
Gratien - est programmée pour l’automne 2014 à La Maison des Métallos, à Paris.
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
- LE TEXTE -
Un dialogue. Peu de didascalies.
L’un des deux protagonistes tutoie l’autre, c’est l’interrogateur, le second vouvoie le
premier, c’est celui qui a la charge de répondre aux questions : le dispositif est celui
d’un interrogatoire prolongé. Une garde à vue sur des mois, des années, et qui vise pour
l’interrogateur à embrasser la totalité des moeurs et caractères psychologiques de celui
qui aura, plus tard, à répondre de ses actes passés devant le tribunal.
Ce dialogue est un instantané de plusieurs séquences de cet interrogatoire. Les questions
posées tirent dans tous les sens, à dessein de déstabiliser l’accusé et de percer sa
mentalité en s’attachant aux détails, souvent, les plus triviaux de superbe passée.
Ensuite et régulièrement, au cours du dialogue, la dialectique s’inverse : l’interrogateur
et l’interrogé se retrouvent à la pause à la machine à café et c’est alors l’interrogé qui
pose des questions à l’autre - dont on fait donc aussi progressivement connaissance.
Séquences d’interrogatoire à la table et badinage autour de la machine à café scandent
la pièce. L’interrogé est un ex-despote. Il pourra être Laurent Gbagbo, Seif el Islam,
Omar el Bechir, Ratko Mladic... Il est en situation de répondre à une justice dont les
attendus moraux lui sont étrangers. La cour Pénale Internationale de La Haye ou toute
autre institution judiciaire internationale pourra servir d’exemple.
On comprend que le tyran a perdu la capsule de poison qui lui aurait permis de se
soustraire au tribunal, il la cherche partout mais elle a disparu. L’interrogateur finit par
avouer qu’il la lui a volée et se suicide avec, une fois son rapport d’expertise achevé.
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
- L’INTENTION -
Une poignée d’heures avant que les aviations anglaise et française ne lancent leur
offensive, en mars 2011, contre les colonnes loyalistes qui avancent vers Benghazi,
Moussa Ibrahim, porte-parole du régime lybien, demande aux civils pris au piège dans la
ville de quitter les lieux avant l’attaque imminente. La progression loyaliste est stoppée
net par les européens. Quelques mois plus tard, le corps mutilé du tyran est montré à la
population qui défile jour et nuit pendant dix jours devant sa dépouille mortelle. Les juges
de la CPI n’auront pas eu l’occasion d’écouter ses arguments. Depuis l’automne 2011,
Seïf el Islam, son fils préféré, attend la tenue de son procès sous l’acte d’accusation de
crimes de guerre, devant un tribunal Libyen.
La constitution du dossier d’accusation peut, dans ce type d’affaire, s’étaler sur des années.
Les séances d’interrogatoire se succèdent, les angles d’attaque sont innombrables.
L’accusation tourne en rond, comme un vortex. Cette circularité argumentative est propice
au jeu de la caricature. L’horloge scande le déroulé des entretiens. Les dates avancent
sur le calendrier. Le tyran ne peut nier qu’une forme d’intimité est née des relations qu’il
entretient avec l’interrogateur. Une part d’incommunicable le devient progressivement.
Le tyran se résigne à sa condition, sa parole se déverrouille et il se souvient du goût du
comique.
C’est une pièce de poésie : la dramaturgie résiste à la musique et réciproquement. Ces
deux plans discursifs - texte et musique - grincent l’un contre l’autre. Le lien avec le
réel est élastique. L’élastique ne doit pas casser mais savoir prendre ses distances. La
continuité du discours n’est pas assurée ; il est parcouru de hachures, comme le serait
un montage audio-phonique, l’inverse d’un roman à thèse. Le fil logique est maintenu,
du début à la fin de la pièce, mais dans un cadre où le découpage recolle entre eux les
morceaux pour construire une miniature des échanges entre les deux protagonistes.
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
Le plateau se sépare en deux : la salle de l’interrogatoire et le réduit de la machine à café
l’autre côté. A la machine à café, la dialectique se retourne : l’interrogateur répond aux
questions triviales du tyran. Comme disent les taulards : la différence entre les matons et
les détenus, c’est que les gardiens, quand ils commencent, eux, prennent perpete mais
à mi-temps…
Sur scène je prends à ma charge les deux personnages, les deux voix. Avec et sans
amplification selon les séquences. La partition musicale se présente sous la forme de blocs
sonores préparés par mes soins et prêts à être sollicités suivant plusieurs combinaisons
en fonction de ce qui se dit et joue sur scène. La musique est jouée en direct à partir de
la régie, en même temps que les voix se répondent.
Les différentes bandes enregistrées proviennent d’un travail d’archivage audiophonique, à
partir du traitement des questions liées au droit international par les médias occidentaux, et
de séquences strictement musicales, de pistes enregistrées, d’erructations, d’instruments
étranges…
Le son sera diffusé sur plusieurs circuits distincs et autonomes, de façon à pouvoir
répartir les pistes de musique et d’extraits sonores sur plusieurs sources : mini-enceintes
fabriquées par nous, caissons de basse sous les sièges du public, etc… en sorte que, de
la régie, le musicien puisse jouer en direct sur la spacialisation, de la même façon qu’il
commande en même temps les séquences musicales minimalistes qui jouent avec les
voix sur scène.
Félix Jousserand - Mars 2014
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
- L’AUTEUR
Félix Jousserand
né le 13 avril 1978 à Paris
Félix Jousserand, dit Félix J, est un auteur, interprète et dramaturge issu de la scène
slam parisienne.
Il démarre ses activités en 2000 avec le collectif SPOKE ORKESTRA. Il s’illustre par une
production importante, littéraire (revues, théâtre), musicale (en compagnie, notamment,
de Vincent Artaud, Régis Ceccarelli et Gilles Coronado, THOT, les frères Chemirani,...),
scénique (performances solo a cappella) ou éditoriale (Il crée en 2002 les Editions
SPOKE, spécialisées dans les écritures de l’oralité. Il coordonne en 2007 «BLAH - une
anthologie du slam» pour Florent Massot, ouvrage de référence sur les pionniers de cette
scène ).
Son travail s’articule naturellement autour de la musique et de formes littéraires populaires,
politiques et percutantes. Il dépeint les grandes métropoles, les affres de la culture de
masse et traite du devenir minoritaire.
En 2009, il publie BASKETVILLE aux éditions Le Diable Vauvert et collabore avec la
compagnie Duzieu Dans Les Bleus ( Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ) pour la
mise en scène de VICTORIA, pièce de théâtre publiée aux éditions IMHO.
Il écrit également des chansons pour chanteuses, participe aux soirées IL FAUT QU’ON
PARLE en compagnie de Wendy Delorme et Isabelle Sorente, dirige des ateliers
d’écriture dans toutes les banlieues nord de France, collabore avec Arte Radio et prépare
INTERROGATOIRE, une pièce de poésie qui sera créée à La Maison des Metallos
courant 2014.
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
Bourses / résidences
2004 : Fondation Royaumont
2005-06 : Bourse d’écriture - Ecrivains en Seine Saint Denis
2008 : Résidence aux Trois Baudets - Paris - Bourse Ile-de-France
2009 : Vertige de la liste - résidence au Louvre
2010 : Bourse CNL
Théâtre
2007 : «Beauté déviantes» : Création du Théâtre des Tafurs ( Bordeaux )
2008 : Résidence et création à La Comédie Française - Nuit Blanche 2008
2008 : VICTORIA à La Friche Belle de Mai ( Marseille )
2011-12 : «Compte Débiteur» - Créé aux Trois Baudets et au Théâtre de La Loge ( Paris )
2012 : LA CONSERVATURE - pièce sonore créée à Canal 93 ( Bobigny )
Bibliographie / discographie
«Anthologie du Slam» - Editions Seghers – collectif - 2002
«Spécial K.» - Revue LIGNE NOIRE - 2002
«1er Mai» - Editions Spoke - 2002
«La plus grande grande pièce du monde» - collectif – Ed. de l’Amandier - 2003
«Interdit aux mineurs» avec SPOKE ORKESTRA - 2004 - 55 / BMG
«Dum Dum» - avec Vincent Artaud - avril 2006 - BFLAT / Discograph
«Tchernobyl mon Amour» - Productions Spéciales - 2006
«Le chanteur engagé» sur la compilation SLAM / Mouvement - MELODIK MUSIC - 2006 «Merci
Merci» sur la compilation BOUCHAZOREILL SLAM - Because music - 2007 «N’existe pas» avec
SPOKE ORKESTRA - basaata / musicast - 2007
«Etranger chez soi-même» - sous la direction de Tonie Morrison - Christian Bourgois - 2007
«BLAH - anthologie du slam» - spoke / florent massot - 2007
«Basketville - tu peux toujours courir» - Le Diable Vauvert - 2009
«Le professeur Félix» - Dum Dum - EncorE / Discograph - 2010
«VICTORIA» - Théatre - Editions IMHO / Les Belles Lettres - 2010
«Elastane» - in Revue Ravage(s) - 2013
Concerts / performances
Divan du Monde (Paris), New Morning, Théâtre du Rond-Point (Paris), Les Halles de Skerbeck
(Bruxelles), Le Zénith (Paris , La Boule Noire (Paris), Fête de l’huma, La Comédie de Reims,
Olympia (Paris), Glob Théâtre (Bordeaux), Festival Blues s/ Seine, La Maroquinerie, les Bouffes du
Nord, Festival Sons d’Hiver, Les 38èmes Rugissants (Grenoble), Les Francophonies (Limoges),
Printemps de Bourges, Festival Rock en Seine (Paris), Demandez l’impossible (Bordeaux),
Mythos (Rennes), Paroles et Musiques (St Etienne), Jazz à Vienne, Festival du film de Cognac,
Le Louvre, Goethe Institut (Madrid, Paris en toutes lettres...
ENNEMI DU GENRE HUMAIN
( hostes humani generis )
- CONTACTS Basée à Paris, Garde Robe est une association qui oeuvre à la promotion et à la diffusion de
différentes formes artistiques (danse hip hop, arts plastique, slam, street art…) en produisant,
accompagnant et soutenant au quotidien des artistes aux univers pluriels pour le développement
de leurs projets.
Espace d’expérimentation sociale, culturelle et artistique, Garde Robe défend la culture comme
moteur du développement durable d’une société et tend à s’inscrire comme un outil novateur pour
la production de créations artistiques, la structuration des porteurs de projet et le renouvellement
des modes de collaboration au sein du secteur culturel.
Maillon indispensable du processus de création, Garde Robe s’engage ainsi au quotidien
auprès de créateurs innovants en soutenant principalement la jeune création ou création dite
«émergente».
GARDE ROBE
15 RUE MYRHA
75 018 PARIS
01 42 54 03 32
[email protected]
www.garde-robe.fr
Administration - Production
Marion Poupinet
[email protected]
+33 6 07 41 79 00
Développement - Communication
Céline Gallet
[email protected]
+33 6 60 52 95 04
FELIX JOUSSERAND
[email protected]
06 60 80 69 01