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Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes remerciements les plus chaleureux aux organisateurs et
initiateurs de ce forum sur le recyclage ici à Mayotte.
Merci au Président et aux membres de l’association Mayotte Nature Environnement à qui revient
l’initiative de cette journée d’information et d’échanges.
Merci au Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie grâce à qui cette journée s’insère
dans la semaine de l’économie circulaire, cette économie qui cherche à limiter les gaspillages et à
promouvoir les recyclages.
Merci à l’ADEME pour son apport, ses conseils, et le partage d’expérience que son réseau permet
ainsi que l’insertion dans la semaine européenne de réduction des déchets.
Merci à l’ensemble des associations et des personnes qui participent à cette journée du recyclage.
Mesdames Messieurs,
Vous le savez tous, la gestion des déchets est un enjeu majeur pour nos sociétés qui sont devenues
ou qui sont en train de devenir des sociétés de consommation.
Cela se constate de façon universelle : le développement s’accompagne toujours de l’augmentation
du volume de production de déchets.
Le développement amène en effet de nouveaux déchets à prendre en compte : les déchets polluants
ou dangereux, les carcasses de biens d’équipements des ménages, les emballages et sur emballage
par exemple, sans compter les biens à obsolescence programmée.
Ici, à Mayotte, cet enjeu de traitement des déchets est démultiplié. Démultiplié par le fait que le
territoire est de petite taille : il ne peut plus absorber tous les déchets.
Démultiplié par la croissance démographique qui génère une croissance de la production de déchets,
démultiplié par le caractère insulaire de Mayotte : une part importante de la production de déchets
finit dans le lagon ou à la mer, portant ainsi atteinte aux espaces maritimes.
Il nous arrive, dans le cadre de la surveillance de nos côtes, d’avoir des échos radar qui
correspondent en fait à des réfrigérateurs qui flottent…
En matière de gestion de déchets, nous avons d’énormes progrès à faire. S’agissant de la collecte et
du traitement, les communes et le syndicat départemental s’attachent à améliorer les choses. Cet
effort doit être poursuivi.
L’Etat, les collectivités locales, le SIDEVAM, soutiennent très clairement cet effort au travers de la
programmation de contrat de plan et la programmation des fonds européens.
Dans les deux prochaines années, il est en effet prévu de réaliser le dernier quai de transfert des
ordures ménagères, la réhabilitation des anciennes décharges et surtout la création d’un réseau de 8
déchetteries.
Les déchetteries avec le tri qu’elles engendrent sont l’outil de base pour engager un recyclage
économiquement viable et pour contenir les dépôts sauvages.
Nous avons aussi d’énormes efforts à consentir en matière d’éducation à l’environnement, en
particulier en direction des jeunes. L’état de nos cours d’eau les abords de nos voieries, certaines de
nos mangroves sont préoccupants. Vous avez lu dans la presse comme moi qu’une simple opération
de nettoyage à M’tsapéré avait conduit à ramasser 10 tonnes de détritus.
C’est cette situation qu’il nous faut changer.
Nous devons agir de façon tout à la fois réaliste et résolue.
Réaliste car il faut avoir conscience que de telles évolutions demanderont du temps et beaucoup
d’efforts. Des efforts de pédagogie, des efforts en termes d’offre, de services, des efforts de
renforcement de la filière de traitement des déchets ménagers.
Agir de façon résolue : car nous atteignons un point où Mayotte ne parvient plus à absorber
naturellement les déchets déversés et que ce sont les efforts engagés dès aujourd’hui qui vont payer
dans quelques années.
L’approche par l’économie circulaire est l’une des réformes pratique à cette situation .L’économie
circulaire, cela consiste à substituer aux biens neufs des biens de réemploi ou encore des biens
provenant de recyclage. C’est au fond cette idée traditionnelle qui consiste à ne pas gaspiller.
L’économie circulaire c’est au fond un modèle qui peut bien s’adapter à Mayotte :
- en nous aidant à gérer l’enjeu majeur des déchets ;
- en créant des activités qui ne nécessitent pas de hauts niveaux de qualification et ce, en lien avec
l’économie sociale et solidaire ;
- en créant une offre de produis de réemploi ou de recyclage.
C’est la raison pour laquelle l’Etat s’est depuis 2014, impliqué dans le développement de l’économie
circulaire en promouvant avec l’ADEME et la CCI la démarche auprès des entreprises, au travers de la
notion de responsabilité élargie des producteurs.
C’est aussi la raison pour laquelle l’économie circulaire était l’un des thèmes et l’un des critères pour
la sélection des projets qui ont été récemment retenus au titre de l’économie sociale et solidaire.
L’économie circulaire représente aujourd’hui à Mayotte, selon la Chambre Régionale d’Economie
Sociale et Solidaire environ 500 emplois et 20 millions d’euros d’activité. Ce n’est pas négligeable.
Alors mettre en place l’économie circulaire dans la gestion des déchets, cela bouscule l’ordre établi,
cela suppose de surmonter des réticences ou des résistances.
Mais l’enjeu le justifie, c’est un enjeu d’intérêt général.
Aussi, je vous remercie à nouveau de l’organisation de ce premier forum ici à Mayotte et vous
souhaite des débats animés et féconds qui pourront directement concourir à votre approche que
très clairement, l’Etat soutient.