08 Concept polarisation - Page d`accueil "AFHEP"

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08 Concept polarisation
SPES Concepts intégrateurs Didactique de la géographie
PhH/GC/4.97
Les concepts intégrateurs de la géographie
4) Polarisation
Le concept géographique de polarisation s’appuie sur l’une des significations du mot pôle, où un pôle
est un centre d’action autour duquel tout semble “tourner”, avec ou sans mouvement: pôle
d’attraction, pôle de croissance, pôle de développement. Métaphoriquement, un pôle attire vers lui
l’attention, les entreprises, les clients, les migrations, les habitants. Les régions polarisées le sont par
une ville, un lieu central vers lequel converge un champ d’attraction.
Quelle que soit leur taille, les villes abritent en général une gamme d’activités économiques qui leur
confère un rôle de centre par rapport à la région qui les entoure, ou au pays dans lequel elles se
trouvent, ou par rapport à des espaces plus vastes encore, jusqu’au continent ou au monde entier.
Si les activités économiques se concentrent en des lieux centraux, c’est que ces lieux sont des noeuds,
des points de jonction dans un réseau. Et c’est en ces lieux que se réalisent des économies d’échelle:
lorsque les dimensions d’une agglomération croissent, le coût des services matériels tend à diminuer et c’est ce que recherchent les entreprises. Il est vrai que des nuisances peuvent aussi être liées à
l’accroissement de la taille d’une agglomération (on parle alors de déséconomie d’échelle ou de
déséconomie d’agglomération). Il s’agit alors, pour l’entreprise, de faire la part des avantages et des
inconvénients de telle ou telle localisation pour optimiser le choix de son implantation.
Dans la pratique scolaire, il est donc important que les élèves prennent conscience que les sociétés
humaines organisent l’espace en le structurant en fonction de pôles. C’est ce qui permettra aux élèves
de se familiariser avec le concept de polarisation, puis de se l’approprier.
Proposer aux élèves des démarches qui abordent le concept de polarisation (sans forcément le
nommer ainsi de prime abord), c’est leur permettre de
prendre conscience que les décisions humaines mènent à des concentrations d’activités en
certains lieux; elles donnent dès lors à ces lieux une position géographique permettant l’exercice
de fonctions motrices sur le plan politique, économique ou culturel.
Les questions qui en découlent sont les mêmes que celles qui ont trait aux concepts intégrateurs
localisation et espace produit.
(-> voir les documents consacrés à ces deux concepts)
Dans cette perspective, les démarches proposées aux élèves devraient leur permettre de comprendre
que la polarisation est toujours liée à des décisions humaines. En abordant de manière aussi concrète
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08 Concept polarisation
que possible les caractéristiques d’un pôle, d’un lieu central ou plus simplement d’un centre, ces
démarches permettent aux élèves de forger par eux-mêmes l’outil de pensée qu’est le concept de
polarisation.
Les élèves acquièrent parallèlement la maîtrise de notions telles que pôle ou centralité, et peuvent
travailler sur un modèle comme celui de centre-périphérie. A toutes fins utiles, et en des termes qui
s’adressent à des adultes, voici encore une définition de ces deux notions, inspirée d’un ouvrage dirigé
par J.-B. Racine et C. Raffestin:
• pôle: lieu où l’on peut observer des concentrations d’activités diversifiées entraînées par un
complexe d’industries motrices fondé sur l’innovation technologique
• centralité: position géographique permettant des fonctions motrices sur le plan politique,
économique ou culturel (et, souvent, sur les trois plans à la fois [note du rédacteur de ce document]).
Polarisation et hiérarchisation
On associe souvent polarisation et hiérarchisation dans l’étude des réseaux de villes. Il faut toutefois
être très prudent dans l’emploi des mots hiérarchie ou hiérarchisation en géographie. En effet, au
sens strict, le mot hiérarchie désigne ce qui est ordonné en des niveaux distincts et respectivement
subordonnés. Ainsi, une hiérarchie urbaine ne devrait se concevoir à proprement parler que sur le plan
de l’autorité administrative: le chef-lieu d’une maille donnée (p. ex., en Suisse, un chef-lieu de
district) dépend du chef-lieu de la maille immédiatement supérieure (p. ex. un chef-lieu de canton),
mais uniquement pour l’autorité administrative (à propos de l’idée de maille ou de maillage, voir le
document consacré au concept d’espace produit). Les entreprises ou les habitants d’un lieu
quelconque ne suivent pas ces rapports de subordination: un Morgien n’est pas subordonné à un
Lausannois!
“On a beaucoup exagéré la place de la hiérarchie dans les études de villes et de territoires. (...) Il existe bien des
niveaux d’agglomérations, de concentration des activités et des services; mais ils n’impliquent pas de hiérarchie à
proprement parler, et l’on risque de se tromper sur le sens des dominations réelles en assimilant taille et position
hiérarchique: d’une différence de taille ne se déduit pas une hiérarchie. Il vaut mieux parler de “réseaux urbains”, voire
de niveaux de villes (entre lesquels les rapports peuvent être ordonnés, mais ne sont pas pour autant hiérarchiques) que
de hiérarchies urbaines.” (Extrait de l’article “hiérarchie” dans Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, de R.
Brunet, R. Ferras et H. Théry, éd. RECLUS/La Documentation française, 1992)
Sources principales utilisées pour la rédaction de ce document:
R. Brunet, R. Ferras et H. Théry, Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, éd. RECLUS/La
Documentation française, 1992
Pierre Varcher, Les objectifs d’apprentissage de la géographie. Eléments pour l’évolution du plan
d’études, Groupe des maîtres de géographie, Cycle d’orientation, Genève, février 1996
J.-B. Racine, C. Raffestin (dir.), Nouvelle géographie de la Suisse et des Suisses, éd. Payot, 1990.
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