Avant-propos

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Avant-propos
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AVANT-PROPOS
- « Je connais une planète où il y a un Monsieur
cramoisi. Il n’a jamais respiré une fleur. Il n’a jamais
regardé une étoile. Il n’a jamais aimé personne. Il
n’a jamais rien fait d’autre que des additions. Et
toute la journée il répète comme toi : « Je suis un
homme sérieux ! Je suis un homme sérieux ! » et
ça le fait gonfler d’orgueil. Mais ce n’est pas un
homme, c’est un champignon !
- Un quoi ?
- Un champignon ! ».
Le petit Prince, Antoine de Saint Exupéry, chap.VII
Lorsque des universitaires se rencontrent de quoi parlent-ils ? Nous
serions tentés de répondre à cette interrogation bien connue : d’histoires d’universitaires…
Cependant, lorsque ces rencontres ont lieu entre universitaires qui
partagent la même vision de l’avenir de l’institution « Université », la
même vision de la recherche qui peut s’y conduire, la même curiosité
intellectuelle, le même enthousiasme pour œuvrer au rayonnement de
l’institution, la même force pour relever des défis quels qu’ils soient, la
même témérité pour croire à l’impossible alors que les moyens sont
inexistants, tout devient possible et les propos tenus ne sont pas une
boutade.
L’animal, un homme comme les autres ?
« Quelle merveilleuse idée, quel sujet original pour un colloque
d’universitaires ! », ont dit les uns. « Ce n’est pas là un sujet sérieux
pour des universitaires sérieux ! », ont dit certains esprits chagrins et
grincheux, naturellement trop vieux ou trop envieux, bien trop petits
pour prendre de la hauteur et pétris de « pré-jugés ».
Le colloque devait avoir lieu en novembre 2009, il a du être reporté
deux fois, mais l’idée de sa tenue restait ferme et il s’est ouvert à Toulon, à la Faculté de droit, le 18 novembre 2010. Des universitaires
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L’animal, un homme comme les autres ?
venus de multiples horizons géographiques et disciplinaires ont
débattu durant deux journées sur le thème.
Le succès a été réel et, dès la première journée, les participants
décidaient de dédier le colloque à son inspirateur : le Doyen Pierre
Sanz de Alba.
De fait, c’est en janvier 2009 que Pierre Sanz de Alba nous entretenait de son projet. Nous étions quelque peu sceptiques quant à l’intérêt
qu’un tel sujet pouvait susciter. Pour nous convaincre, voici les propos
qu’il nous a adressés et qui sont retranscrits ici, aujourd’hui,…
fidèlement :
« Mes chers amis, Maryse, Jean-Jacques et Thierry,
Vous me demandez pourquoi j’aimerais que le CDPC organise une rencontre
autour du thème de l’animal. Il m’est difficile de répondre en une phrase. Je dirais,
comme une boutade, que je voudrais défendre ce petit peuple d’opprimés, les chacals, les hyènes, les rats, mais aussi les fouines et les vipères, les teignes, les renards,
et encore les mulets et les veaux ! Ne vous méprenez pas ! Je ne parle pas ici des
habitants de notre tout petit monde, ce campus zoologique où l’on pourrait croire, en
raison d’invectives classiques, que coexistent veaux, mulets, renards, teignes, vipères, fouines, rats, hyènes et chacals. Non, dans ce zoo de vrais et de faux savants, de
moralisateurs sans scrupules, de pleutres, d’envieux qui règnent sur une foule d’honnêtes gens grâce à une haine chevillée au corps, ce ne sont que des humains qui se
satisfont d’eux-mêmes, des tartufes, c’est-à-dire, en somme, des champignons !
Je trouve en effet que cette zoonymie qui consiste à désigner un trait répugnant
de caractère chez l’homme par un nom d’animal est très choquante. Elle a eu le
mérite, sans doute, au temps d’Ésope ou de La Fontaine, d’enseigner en amusant et
de moraliser en laissant une marque souriante dans la pensée. Mais c’était trop prêter de nos vices à l’animal. La même zoonymie conduit à bercer son enfant des douces appellations : « mon poussin », « mon canard », « mon poulet », « mon lapin »,
« mon petit rat » et, depuis quelques années, « ma puce ». Mais ces douces tendresses, précédées toujours d’un possessif hautement significatif, n’empêchent nullement la mère de famille ou son conjoint, d’égorger le canard pour que le sang
s’écoule lentement dans l’écuelle afin de régaler la famille d’une « caillette »,
d’embrocher le poulet, de fracasser la tête du lapin contre un mur, d’inventer des
raticides ou des insecticides. À propos de l’utilisation tendre de noms d’animaux,
connaissez-vous la sotie d’Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard ?
« Voilà environ quinze jours, raconte notre humoriste, … j’eus l’occasion de
passer une nuit à l’hôtel Terminus de Marseille…. Ce fut rigolo, parce que la
chambre voisine de la nôtre était occupée par un loup et un canard. Ne frottez
pas vos yeux, vous avez bien entendu : la chambre voisine de la nôtre était
occupée par un loup et un canard. Un loup et un canard dans une chambre
d’hôtel ! Pourquoi pas ? Tout arrive, même à Marseille.
En dépit des pronostics et des quasi-certitudes que n’eussent pas manqué de
tirer les esprits clairvoyants, le loup ne dévora point le canard, si ce n’est de
caresses.
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— Des caresses ! vous récriez-vous. Des caresses entre canard et loup !
— Des caresses, parfaitement !
Le loup aimait le canard, et le canard aimait le loup… Le loup était un loup
de petite taille et le canard un canard de forte stature. Ou du moins, je me plus
à les considérer ainsi d’après leur conversation. Le loup appelait le canard :
Mon gros canard, cependant que le canard interpellait le loup : Mon petit loup.
Tout compte fait … nos voisins n’étaient, zoologiquement parlant, ni un
loup, ni un canard. Ils étaient évidemment des amoureux et sans doute des
néo-conjoints. Bientôt, je m’endormis au roucoulement de cette pseudo-ménagerie disparate, et au petit jour, je fus éveillé par des « mon petit loup » et des
« mon gros canard » sans fin.
Et des jours s’écoulèrent.
… Samedi dernier, nous nous trouvions à Nice dans un restaurant :
À une table tout près de la nôtre vinrent s’asseoir un monsieur et une dame
qui ne suscitèrent point, tout d’abord, notre intérêt.
Mais quand nous entendîmes :
— Encore un peu de langouste, mon petit loup ?
— Volontiers, mon gros canard !
Vous concevez d’ici notre joie ! Avoir sous la main un petit loup et un gros
canard qu’on avait considérés jusqu’alors comme l’apanage exclusif de la
chimère ! Pouvoir les contempler, les frôler peut-être ! Et nous contemplâmes !
… Ah ! il était chouette, le gros canard ! Ah ! elle était chouette, le petit loup !
Son nez, au gros canard, était la proie d’un turbulent eczéma. Ses deux douzaines de cheveux demeurés fidèles se tournaient, se contournaient et se recontournaient sur son crâne pour donner, à une portée de fusil, l’illusion d’un
système pileux follement développé. Quant au petit loup, elle donnait plutôt
l’illusion d’une femelle de kangourou dont on aurait craint, tout le temps, que
les gros yeux tombassent dans la mayonnaise de sa langouste… ».
Mais redevenons sérieux, s’il se peut ! Ce paradoxe de la zoonymie m’intéresse
parce qu’il représente une opposition singulière entre les sentiments de l’homme
pour une « image » de l’animal et ses sentiments pour l’animal lui-même.
Si notre société occidentale utilise l’image de l’animal comme symbole de la tendresse humaine et en pare les berceaux, cette même société exprime depuis toujours, à l’égard des animaux réels une arrogance et une cruauté insignes. Il est vrai
que cette même arrogance, érigée en tradition (et l’on sait bien combien les traditions sont sources de totalitarisme), opprime les peuples inférieurs, les immigrés, les
femmes, les marginaux, les « différents » ! Il y a peu de temps encore, à l’instar de
l’animal, on considérait que le nouveau né ne souffrait pas et qu’on pouvait donc
l’opérer à vif. L’arrogance de l’homme, celle de la tradition, celle des prêtres de tout
poil, celle de l’imaginaire, condamne des êtres à porter le nom d’impurs, maudits
parce qu’il est de tradition qu’ils le soient. C’est une arrogance, une violence de
même nature qui s’exerce vis-à-vis des femmes ou des étrangers. Et l’on peut aussi
parler de la xénophobie contre l’animal.
Je crois, cependant, que la plupart d’entre nous portent en soi un animal, je ne
veux pas dire une part d’animalité, incontestable celle-là, mais plutôt une présence
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intérieure ou une image d’un animal, un chien, un chat, un oiseau, tant d’autres qui
ont été des compagnons réels ou imaginaires dans les étapes d’une vie qu’ils ont
enrichie. Pour ma part, du plus loin qu’il m’en souvienne, je retrouve près de moi l’un
de ces petits êtres et j’aimerais qu’il soit rendu hommage indirectement, à l’occasion
de cette rencontre, à cette foule d’animaux qui font, avec nous, le chemin. Ils sont
souvent une simple image ou une représentation factice mais ils sont aussi de vraies
personnes, des êtres de souffrance et de misère.
Beaucoup d’entre nous, la plupart peut-être, sont accompagnés au début de leur
vie par une représentation de l’animal qui les façonne, mais qui n’est que le fruit de
l’imaginaire destiné à l’imaginaire. Lequel d’entre nous prétend vraiment n’avoir pas
aimé son ours en peluche, ce Teddy Bear des années 1900 qui doit son nom au président des États-Unis Théodore Roosevelt, sa bénignité étant célébrée pour avoir
refusé, au cours d’une partie de chasse, d’abattre un ours que l’on avait attaché à un
arbre pour que Mr President ne puisse pas le manquer ? Cela n’empêchait pas, il est
vrai, ce bon monsieur de déclarer : « Je souhaiterais beaucoup que l’on empêchât les
gens de catégorie inférieure de se reproduire…Les criminels devraient être stérilisés
et il devrait être interdit aux personnes faibles d’esprit d’avoir des descendants ».
Aujourd’hui l’appellation de teddy bear recouvre une autre réalité tout aussi significative quant à l’imaginaire, mais qu’il est préférable de taire !
En réalité, les parents et l’enfant partagent sans doute cet ours en peluche ou
cette girafe ou ce lapin. Les premiers donnent à l’enfant un animal fictif, mais doux
et malléable sur lequel ils fixent eux-mêmes leur tendresse et le bébé l’apprend à son
tour. De la même manière, cette représentation de l’animal lui apprendra plus tard
des leçons de conduite et de morale, ou les liens familiaux ou l’esprit d’aventure.
C’est souvent à travers cette représentation animale dans les livres ou aujourd’hui
dans les films qu’est faite la tradition des « valeurs » sociales ou familiales.
Si je ne craignais pas de paraître gâteux, j’évoquerai l’histoire de deux petits
livres que je n’ai pas oubliés. Le premier racontait l’histoire de ce grand-père lapin
qui, chaque année, à Pâques, rassemblait les petits lapins de la forêt pour qu’ils
décorent, dans la joie et le rire, les jolis œufs de Pâques. Mais une année, à l’approche de Pâques, nul ne trouvait grand-père. Grand-père lapin n’était plus là pour guider les petits pinceaux. On le cherche partout et l’on doit se résigner. Il a disparu.
Faut-il alors renoncer à la fête ou doit-on, au contraire, continuer l’œuvre du grandpère ? Bien sûr, la forêt finit par s’animer tristement et les œufs de Pâques, encore
une fois, sont décorés. C’était là une toute petite leçon donnée aux enfants à travers
l’image du lapin.
Le second petit livre, riche d’enseignement et prémonitoire lui aussi, racontait la
solitude d’un petit animal rondelet, vigoureux et énergique, mais triste de se savoir si
différent, avec son bec de canard, sa queue de castor, ses pattes de loutre (c’était un
ornithorynque !) Comme il était disparate et comme il souffrait de la différence que
« l’humour de Dieu » lui avait imposée ! Quelle leçon encore et quels présages pour
tant d’enfants et tant d’adultes. Je remarque, du reste, que ce thème de l’ornithorynque assez exploité en littérature l’est encore aujourd’hui notamment dans le théâtre
destiné aux enfants.
Plus tard il y eut d’autres livres, Croc Blanc, le Livre de la Jungle, Flush et tant
d’autres, eux-aussi exploitant la représentation de l’animal pour exprimer des
valeurs humaines. On pourrait, du reste, voir ici un exemple encore de l’arrogance
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de l’homme puisque ce sont ses valeurs qui sont appliquées à l’animal et qui confortent une tradition. Mais il est aussi des valeurs de fidélité, de tendresse, de patience
et même d’humour chez bien des animaux qui échappent trop souvent aux hommes.
Et puis il y eut les animaux de La Fontaine, du moins dans un premier aspect de
son œuvre, qui ne sont là que pour exalter ou ridiculiser les qualités et les travers de
l’humanité.
Mais ces lectures de jeunesse ne se limitaient pas toujours à cette représentation,
à cette image de l’animal. Elles avaient aussi pour sujet l’animal lui-même en tant
que tel sans idéalisation ni recherche de symbole. Je pense notamment à Toby-chien
que Colette a souvent évoqué et qui, s’il n’était pas un seul chien, représentait
l’essence de ce qu’avaient été pour l’auteur, ces petits bouledogues « à l’âme enfantine où tout est pur même le mensonge ».
Cette autre approche de l’animal, non comme image mais comme personne,
m’incite évidemment beaucoup à souhaiter qu’une rencontre puisse se tenir sur
l’animal, notamment dans ses rapports avec l’homme.
Si, en effet, on porte en soi des images de l’animal, je veux dire des animaux imaginaires qui ont eu pourtant en nous une existence et une réalité fortes, beaucoup
portent en leur âme le souvenir d’un véritable animal, une personne qu’ils ont aimée
et blessée parfois. Je me souviens d’un chat blanc de mon enfance et de mon adolescence dont le regard me transperçait et qui faisait preuve de beaucoup d’ironie ; et
d’un chien ami, mort depuis longtemps mais toujours présent.
Je me rappelle aussi d’un petit moineau, j’avais dix ans, cet âge est sans pitié, que
je poursuivais pour m’amuser, sans penser à rien qu’à cela, m’amuser de le voir sautiller, inconscient qu’il était sans doute blessé pour ne pas s’envoler, et, le poursuivant ainsi, je l’amenais sans le vouloir sur la chaussée où une voiture l’écrasa. Je
porte en moi ce petit oiseau depuis plus de cinquante ans. Il révèle la cruauté sotte
et la lâcheté de ceux qui prennent l’animal pour un jouet sans avoir compris le sens
de leur vie. Il me rend aujourd’hui intolérable la cruauté qui s’exerce contre les animaux. Il n’est que de rappeler ici La Fontaine encore et son Discours à Madame de
La Sablière dans lequel il s’élève contre les théories qui font de l’animal un simple
objet mécanique et qui disent :
« Que la bête est une machine
Qu’en elle tout se fait sans choix et par ressorts :
Nul sentiment, point d’âme ; en elle tout est corps
Telle est la montre qui chemine
A pas toujours égaux, aveugle et sans dessein.
Ouvrez-la, lisez dans son sein :
Mainte roue y tient lieu de tout l’esprit du monde ;
La première y meut la seconde
Une troisième suit : elle sonne à la fin.
Au dire de ces gens la bête est toute telle
…
L’animal se sent agité
De mouvements que le vulgaire appelle
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L’animal, un homme comme les autres ?
Tristesse, joie, amour, douleur cruelle
Ou quelque autre de ces états.
Mais ce n’est point cela, ne vous y trompez-pas.
Qu’est-ce donc ? Une montre. Et nous ? C’est autre chose
Voici de la façon que Descartes l’expose ;
Descartes, ce mortel dont on eût fait un dieu
Chez les païens, et qui tient le milieu
Entre l’homme et l’esprit comme entre l’huitre et l’homme
Le tient tel de nos gens, franche bête de somme.
…»
À l’occasion de cette rencontre, j’aimerais que l’on parle aussi de tous ces holocaustes qui ont été faits depuis toujours en vertu d’un imaginaire délirant, les sacrifices d’animaux pour connaître le destin de l’homme, l’interrogation des viscères, la
lecture des flaques de sang, la satisfaction sanguinaire des corridas. Et pourquoi pas
aussi, le sacrifice de ces bêtes égorgées afin que leur sang et leur âme s’échappent et
que la sainte écriture soit satisfaite. Et pourquoi ne pas parler aussi de celles qui
sont, définitivement, pures et celles qui sont, définitivement, impures. Il est vrai que
ces dernières, en raison de leur impureté même, pourraient échapper à la mort. Tel
est le cas du porc bien sûr ou de l’âne, animal rendu stupide « par la surabondance
de forces dont il dispose pour la fornication » et « dont la chair n’est pas bonne à
manger pour l’homme car elle est souillée à cause de la stupidité qui est en lui ».
Quant au porc, il « a une nature ardente, … il est glouton, toujours avide de manger
au point de ne pas faire attention à ce qu’il mange, si bien qu’il mange parfois des aliments immondes ».
On pourrait même trouver là quelque amusement en songeant à tous ces animaux
tués non pour la nourriture, mais pour des pharmacopées loufoques. Mais il est vrai
que si ces recettes médicales échouent, c’est comme le disait Hildegarde « que Dieu
ne le veut pas ». Ainsi, en cas de défaillance sexuelle, il convient de plonger sept fois
une verge d’âne dans de l’huile bouillante, puis en frictionner l’organe défaillant ; ou
bien ingurgiter un mélange de miel et d’organes sexuels de la hyène ce qui est un
excellent aphrodisiaque même pour les hommes qui répugnent au commerce des
femmes.
Au-delà de cette plaisanterie, mille chemins peuvent encore être explorés dans
ce rapport de l’homme à l’animal et je suis certain qu’une rencontre entre juristes,
littéraires, philosophes, scientifiques sera source d’enseignements et de réflexion.
Non seulement la proximité personnelle d’un animal nous enrichit chaque jour et
nous fait mesurer nos faiblesses, nos lâchetés, parfois même nos incongruités mais
aussi notre chance ; non seulement cette présence de chaque instant nous apprend
à aimer, mais enfin l’étude de l’animal, de son comportement, de ses vrais rapports
avec l’homme, de sa qualité de « personne », de ses droits somme toute, peut aussi
nous apprendre à réfléchir ! ».
Il n’en fallait évidemment pas plus pour concrétiser ce colloque pluridisciplinaire sur une thématique qui tenait beaucoup à cœur à Pierre
Sanz de Alba. Il en avait tracé le chemin dans sa lettre : L’animal-objet,
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miroir de l’homme, et l’animal-sujet, paradoxe de l’homme. Les deux
journées ont été articulées de cette manière.
Ce colloque pluridisciplinaire a été ainsi la troisième manifestation
de ce type organisée à l’Université du Sud Toulon-Var : Le soixantième anniversaire de la Constitution italienne en 2006, suivi en
2008 d’une deuxième rencontre internationale Les sexualités, répression, tolérance, indifférence ?, dont l’initiative revenait aussi à Pierre
Sanz de Alba et placée sous l’égide de la toute nouvelle École doctorale
n° 509 en Sciences de l’Homme et de la Société « Civilisations et Sociétés euro-méditerranéennes et comparées ».
On ne peut qu’espérer l’enracinement de telles initiatives.
Maryse BAUDREZ, Thierry DI MANNO
Professeurs de droit public à la Faculté de droit de Toulon
Directeurs du CDPC JEAN-CLAUDE ESCARRAS UMR-CNRS 7318