Masques Kanaga des Dogons - Enseignement et religions

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Masques Kanaga des Dogons - Enseignement et religions
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Dossier Le temps
VI – Fêtes rituelles, rites, sacrifices : quelle est la fonction dans le cours du temps ?
Pourquoi l’existence (individuelle et collective) des hommes est-elle remplie de
rites, de rituels ? Quelle est la fonction du sacrifice ?
Masques Kanaga des Dogons (Mali)
Le texte
En pays Dogon, les cérémonies de levée de deuil et les rites funéraires qui s'y greffent sont très
importants, surtout si le défunt était un notable religieux ou avait assisté aux fêtes du Sigui qui ne se
déroulent que tous les soixante ans. Ces moments de préparation des rites du « départ de l'âme » sont
très dangereux pour les proches du décédé comme pour le village tout entier, car l'âme erre dans tous
les lieux que l'homme fréquentait et peut causer préjudice. Il est donc nécessaire de donner un Dama.
Le Dama est l'ensemble des cérémonies qui ont pour fonction de capter cette force qui émane du défunt
pour la diriger, par l'intermédiaire des masques, vers les lieux sacrés où elle obtiendra la place
d'ancêtre.
Ces fêtes peuvent durer jusqu'à six jours ; on assiste alors à un vaste déploiement de pratiques
symboliques : masques, danses, chants, repas abondants, libations de bière de mil. Après y avoir été
invité par le son du rhombe, à l'écart des villages, les initiés et les membres de l'Awa (la société des
masques) taillent ou repeignent les masques, tressent des costumes à l'aide de fibres et d'écorce et les
teignent. A leur retour au village, femmes et enfants ne doivent pas les regarder mais s'abriter dans les
cases. Car loin d'être une mascarade divertissante, c'est une célébration symbolique, mortelle pour un
non-initié à laquelle les membres de l'Awa vont se livrer. Par la danse et les chants, la genèse du monde
va être rejouée. Au cours de ces rites funéraires, on note un nombre impressionnant de masques, mais
les plus importants sont les masques Kanaga et Sirigé.
Le Kanaga est surmonté d'une courte hampe sur laquelle sont
fixées perpendiculairement à celle-ci deux lames parallèles. A
leurs extrémités, sont disposées deux planchettes dirigées vers le
haut en ce qui concerne la branche supérieure, vers le bas en ce
qui concerne la branche inférieure. Le haut de la hampe est
souvent terminé par des figurines d'hommes ou d'animaux ; et le
cimier est fabriqué à l'aide de fibres raides, rouges et jaunes.
Pour les non-initiés, ce masque est présenté comme un oiseau une outarde ou un rapace - aux ailes déployées ; mais pour ceux
qui ont eu accès aux connaissances ésotériques, il symbolise
l'homme, axe du monde, montrant le ciel et désignant la terre.
Mais d'autres interprétations peuvent interférer ; il peut ainsi
représenter la disposition du cosmos : le ciel en haut (extrémité
de la hampe), l'éther, et la terre ; il peut également faire écho à
l'insecte d'eau qui, à l'aube du monde, fixa au sol l'arche porteuse
des huit graines et des premières créatures d'Amma. (…)
Musée du Quai Branly
Questions sur le texte
a) Analyse de l’image.
b) Quelle est l’origine du masque ? Quelles fonctions revêt-il dans l’espace et le temps ?
c) Quelle est la fonction du rite à l’égard du temps en général et de la mort en particulier ?
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