La majorité des chats au Québec seraient stérilisés ! Des résultats

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La majorité des chats au Québec seraient stérilisés ! Des résultats
La majorité des chats au Québec seraient stérilisés !
Des résultats qui étonnent !
La publication des résultats du sondage Léger Marketing diffusés le 13 février dernier,
qui révélaient qu’à l’échelle de la province, 95 % des chats adultes qui ont un propriétaire
sont stérilisés, a soulevé beaucoup de questionnements auprès de certains organismes de
défenses des animaux.
Dans un premier temps, il est important de savoir que cette enquête, qui fut menée à la
grandeur de la province, était une initiative conjointe de l’Association des médecins
vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux, de l'Ordre des médecins
vétérinaires du Québec, du Centre de distribution de médicaments vétérinaires de SaintHyacinthe et de la Ville de Montréal. De plus, ce sondage a été réalisé entre le 12 et le 14
décembre 2011 auprès d'un échantillon de 1002 Québécois (es), âgé (es) de 18 ans ou
plus et pouvant s'exprimer en français ou en anglais. La méthodologie utilisée par la
firme Léger Marketing fut donc exactement la même que celle employée dans tous les
sondages de grande qualité qu’ils effectuent. Ainsi, nous ne pouvons avoir aucun doute
sur la rigueur ni sur la pertinence des résultats obtenus, la marge d’erreur étant d’environ
3 %, 19 fois sur 20.
Il importe aussi de se rappeler que le sondage excluait volontairement tous les chatons et
chats de moins d’un an (12 mois) des statistiques, afin de ne comptabiliser que les chats
adultes dont nous pouvons être sûrs qu’ils sont en âge de se reproduire.
Si nous comparons avec d’autres données du même genre, nous constatons que ce chiffre
de 95 %, en tenant compte du facteur de 12 mois et plus, n’est pas si loin de ce que nous
retrouvons ailleurs.
En 2009, une étude publiée dans la revue Vet Record 1 démontrait qu’au Royaume-Uni,
92 % des chats âgés de plus de 12 mois vivant dans un foyer étaient stérilisés.
Plus près de nous, l’agence de sondage Ipos Reid a réalisé, en 2008, pour le compte de
Banff Summit for Urban Animal Strategies, une gigantesque étude à la grandeur du
Canada, et ce, auprès de 3 973 propriétaires de chats et de chiens. Résultats : 79 % des
chats sont stérilisés au Canada.
Aux États-Unis, selon les conclusions d’une enquête publiée en 2009 dans le Journal de
the American Veterinary Medical Association2, c’est 80 % des chats vivant dans des
foyers américains qui sont stérilisés.
Ainsi, à la lueur de ces comparables, un taux de stérilisation dépassant les 90 % pour les
chats adultes habitant dans les ménages québécois ne nous semble pas si surprenant.
Mais quel est l’impact :
• des chats avec propriétaires qui ne sont pas stérilisés ;
• des chats qui n’ont pas de propriétaires recensés, voire connus (donc des chats
errants) ;
• des chats et chatons de moins de 12 mois abandonnés ?
29% des foyers québécois possèdent en moyenne 1,5 chat, ce qui représente tout près de
1,6 million de chats au Québec. Si seulement 5 % de ceux-ci ne sont pas stérilisés, cela
donne à peu près 80 000 chats en mesure de se reproduire. Si on y ajoute les milliers de
chats errants non comptabilisés, ainsi que ceux des éleveurs et des refuges d’animaux, on
peut, sans avoir peur de se tromper, extrapoler que l’on dépasse aisément le cap des
100 000 chats. Considérant qu’un couple de chats fertiles peut «produire» plus de 8
chatons par année, qui eux-mêmes se reproduiront, on en vient à une quantité
phénoménale de chats.
C’est à cette quantité phénoménale que sont, notamment, confrontées les SPA et SPCA
du Québec. Par ailleurs l’ASPCA confirme, sur son site Internet, avec ses propres
chiffres à l’appui, que bien que 75% des chats américains avec propriétaires soient
stérilisés, seulement 10% des animaux reçus dans les refuges le sont : les SPA et SPCA
du Québec estiment se situer à un niveau très similaire.
Les chats représentent environ 70% des animaux reçus par les SPA et SPCA. Bien que la
mise à l’adoption soit la priorité, il demeure que la surpopulation ne permet pas de tous
les placer. En conséquence, les SPA et SPCA du Québec affichent des statistiques
comparables au niveau national où les chats représentent 70% des animaux euthanasiés3 .
Une statistique, mais surtout une tâche qui rebute fortement.
Donc, même si, à première vue, les données du début semblent assez incroyables, il n’en
reste pas moins qu’il faut continuer à promouvoir la stérilisation afin d’endiguer le
surcroît de la population féline. C’est d’ailleurs là, la surpopulation, un des éléments que
le ministre Corbeil a relancé au groupe de travail provincial sur le bien-être animal en
décembre 2011 afin de trouver des solutions. Diverses considérations doivent être
examinées dont cibler les gens qui ne consultent pas les médecins vétérinaires, pour fins
de stérilisation, ou qui n’ont vraiment pas les moyens de faire stériliser leur animal. Il
faut également trouver une manière de ne plus rendre disponible l’adoption de chats non
stérilisés. Avec de l’aide des médecins vétérinaires, cela demeure faisable pour les
refuges, mais ce sera beaucoup plus complexe pour ceux vendus sur Internet ou par des
connaissances ou des amis, ainsi que par des animaleries.
L’aspect positif de ces résultats démontre clairement que la très grande majorité des
Québécois ne sont pas des délinquants et font preuve de responsabilité ; ils sont
conscients de l’importance de stériliser les chats afin de prévenir non seulement la
surpopulation, mais aussi pour diminuer certains désagréments comme le marquage de
territoire, les fugues, les blessures, les tumeurs mammaires, les infections utérines et les
périodes de chaleur.
Nous sommes persuadés que le travail d’information et d’éducation effectué dans les
médias par les médecins vétérinaires et des défenseurs des animaux depuis 25 ans a porté
ses fruits. Le même sondage réalisé il y a 25 ans aurait donné des résultats bien inférieurs.
Reste maintenant à tous s’impliquer pour réduire la surpopulation féline, mais également
promouvoir l’adoption de chats stérilisés de refuges !
1
Murray JK, Roberts MA, Whitmarsh A, et al. Survey of the characteristics of cats owned by households in
the UK and factors affecting their neutered status. Vet Rec 2009;164:137–141.
2
Chu K, Anderson WM, Rieser MY. Population characteristics and neuter status of cats living in households
in the United States. J Am Vet Med Assoc 2009;234:1023–1030.
3
Canadian Federation of Humane Societies : the Cat Overpopulation Crisis – February, 2010
Signataires
L’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux (AMVQ)
est une association à but non lucratif qui regroupe plus de 750 médecins vétérinaires québécois
pratiquant dans le domaine des animaux de compagnie. Pour information : www.amvq.qc.ca
L'Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) est constitué par la Loi sur les
médecins vétérinaires du Québec et du Code des professions. Son rôle consiste à assurer la
protection du public en regard des services vétérinaires rendus. L'Office des professions du
Québec s'assure que l'Ordre remplit bien son rôle. Pour information : www.omvq.qc.ca
SPCA d’Outaouais, SPCA de Rouyn-Noranda, SPCA de Montréal, SPCA LaurentidesLabelle, SPA de l’Estrie, SPA de Drummond, SPCA d’Arthabaska, SPA de Mauricie, SPA
de Québec, SPCA Charlevoix, SPCA Côte-Nord
Renseignements:
Joël Bergeron D.M.V., président
Ordre des médecins vétérinaires du Québec
450-774-1427
1 800-267-1427
Chantal Allinger D.M.V., présidente
Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux
450-963-1812
1 877-963-1812
Denys Pelletier, CMA, CA, directeur général
SPA de Québec
418 527-9104, poste 227