hydrocéphalie et radiochirurgie gamma knife des
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© Masson, Paris, 2004 Neurochirurgie, 2004, 50, n° 2-3, 345-349 L’expérience radiochirurgicale Résultats HYDROCÉPHALIE ET RADIOCHIRURGIE GAMMA KNIFE DES SCHWANNOMES VESTIBULAIRES P.-H. ROCHE (1), T. RIBEIRO (1), O. SOUMARE (1), S. ROBITAIL (2), W. PELLET (1), J. RÉGIS (3) (1) Service de Neurochirurgie. (2) Département d’Information Médicale, Hôpital Sainte-Marguerite, AP-HM, Marseille. (3) Service de Neurochirurgie Fonctionnelle et Stéréotaxique, Hôpital de La Timone, AP-HM, Marseille. SUMMARY: Hydrocephalus and vestibular schwannomas treated by Gamma Knife radiosurgery P.H. ROCHE, T. RIBEIRO, O. SOUMARE, S. ROBITAIL, W. PELLET, J. RÉGIS (Neurochirurgie, 2004, 50, 345-349) The occurrence of hydrocephalus in association with a vestibular schwannoma (VS) is a well-known phenomenon. It is usually supported, albeit never demonstrated, that radiosurgery increases the risk of hydrocephalus. The purpose of this study is to investigate this issue in our own series of patients in order to provide more data. Between July 1992 and January 2002, among the 1000 VS that have been treated at the Timone hospital using a Gamma knife, 43 patients displayed a hydrocephalus, 32 of them before the treatment (group A) and 11 of them only after the treatment (group B). It is of note that in both groups, age at the time of treatment (median age of 70 in A & B) and volume of tumor were comparable and significantly higher than for the whole treated population. Following radiosurgery, 75% of the patients from the group A did not require a shunt whereas all the patients from the group B did, including 3 who also had significant tumor progression requiring surgery. Occurrence of a de novo hydrocephalus was a rare event (1%) that required a shunt early after radiosurgery, at a mean interval of 14.8 months (4-31). Results from this study suggest that radiosurgery does not significantly increase the risk of hydrocephalus during the natural history of a VS. We can postulate that Gamma Knife radiosurgery might provide a protective influence on hydrocephalus decompensation since the number of preexisting hydrocephalus that necessitated a shunt after the treatment was small. More investigations involving more patients will bring more arguments in the near future. RÉSUMÉ La survenue d’une hydrocéphalie au cours de l’évolution d’un schwannome vestibulaire (SV) est un événement régulièrement observé mais, à ce jour, nous n’avons que peu d’information sur son association avec le traitement radiochirurgical des SV. Sur l’ensemble des 1 000 SV pris en charge entre juillet 1992 et janvier 2002, nous avons pu observé une hydrocéphalie dans 43 cas. Les 32 patients porteurs d’une hydrocéphalie avant radiochirurgie (groupe A) ont été comparés aux 11 patients porteurs d’une hydrocéphalie survenue après la radiochirurgie (groupe B). Dans les 2 groupes, le taux de tumeurs de gros volume et surtout de sujets âgés (médiane à 70 ans) était notable et ces deux populations étaient statistiquement comparables. En ce qui concerne l’évolution, la plupart des patients du groupe A n’ont pas justifié d’une dérivation (75 %), alors que tous les patients du groupe B ont été dérivés, dans un contexte d’échec associé pour 3 des 11 patients. La survenue d’une hydrocéphalie après radiochirurgie Gamma knife est rare (1 % de l’ensemble des SV traités) et a toujours justifié de mettre en place une dérivation dans un délai moyen de 14,8 mois (extrêmes : 4-31 mois) pour une moyenne de suivi de 50 mois. Aucun des patients suivis à plus de 2,5 ans n’a présenté d’hydrocéphalie. Ces résultats suggèrent que la radiochirurgie ne semble pas être un élément déterminant dans la genèse de l’hydrocéphalie au cours de l’évolution des SV. On peut même formuler l’hypothèse qu’elle comporte un certain degré d’effet protecteur sur la décompensation clinique d’une dilatation pré-existante. Ces résultats devront être confirmés sur un plus grand nombre de patients avec un suivi à long terme. Key-words: acoustic neuroma, cerebrospinal fluid, hydrocephalus, radiosurgery, vestibular schwannoma. Tirés à part : P.-H. ROCHE, Service de Neurochirurgie, Hôpital Sainte-Marguerite, boulevard de Sainte-Marguerite, 13274 Marseille Cedex 09. e-mail : [email protected] 346 P.-H. ROCHE et al. Neurochirurgie L’association entre tumeur de l’angle pontocérébelleux et hydrocéphalie est une donnée bien connue. Si sa fréquence et ses facteurs favorisants sont assez clairement documentés, ses mécanismes de survenue sont hypothétiques et sa prise en charge loin d’être uniformisée. La survenue d’une hydrocéphalie au décours de la chirurgie d’exérèse est assez classique, quoique peu analysée dans la littérature. Notre étude se proposait de colliger les données concernant les patients qui avaient présenté, avant ou au décours du traitement radiochirurgical, une hydrocéphalie. L’objectif était de savoir si la radiochirurgie constitue un facteur de risque de survenue d’une hydrocéphalie au décours du traitement d’un schwannome vestibulaire (SV), comme certains pourraient le prétendre sans démonstration scientifique, quels pourraient être les mécanismes de ces hydrocéphalies et quels sousgroupes de patients constituent une population à risque d’hydrocéphalie. MATÉRIEL ET MÉTHODE Entre juillet 1992 et janvier 2002, 1 000 patients porteurs d’un SV ont été traités par radiochirurgie Gamma Knife, à Marseille. Dans cette étude, nous avons rétrospectivement analysé les données qui concernaient les patients qui ont présenté une hydrocéphalie à un moment quelconque de leur évolution, problème qui a touché 43 de ces patients. Nous avons étudié séparément les informations qui concernaient les 32 patients porteurs d’une hydrocéphalie non dérivée au moment de la radiochirurgie (groupe A) et celles qui concernaient les 11 patients qui ont développé une hydrocéphalie dans les suites de la radiochirurgie (groupe B). Les informations concernant le descriptif des deux groupes, le protocole de traitement et l’évolution après traitement sont indiquées dans le tableau I. La réalisation du traitement et le protocole de suivi ne présentaient pas de spécificités en rapport avec le problème de l’hydrocéphalie ; ils sont détaillés dans le chapitre : « Planification dosimétrique dans le traitement radiochirurgical des schwannomes vestibulaires ». TABLEAU I. — Représentation des principales caractéristiques épidémiologiques, radiologiques et de dosimétrie des patients ainsi que de leur suivi. TABLE I. — Main characteristics of the patients regarding epidemiology, radiological aspects, dosemetry and evolution. Groupe A : 32 hydrocéphalies avant GK Répartition des âges (ans) Antécédents de microchirurgie/neurofibromatose type 2 Répartition en stades (Koos) Groupe B : 11 hydrocéphalies après GK Moy : 62,7 (25-81) Moy : 62,9 (21-80) Med : 70 Med : 68 6 MC / 4 NF2 0 MC / 1 NF2 Stades II 13 3 Stades III 13 7 Stades IV 6 1 3 Répartition du volume tumoral (mm ) Med : 2412 Med : 2160 Moy : 2707 Moy : 3172 Dosimétrie Moy : 9,1 isocentres Moy : 5 isocentres GP : 11/32 – Isodose périphérique : 50 GP : 1/11 – Isodose périphérique : 50 Suivi des 2 sous-groupes en incluant les patients avec un recul suffisant Durée de suivi (mois) Contrôle tumoral Dérivations post-Gamma Knife 20 patients 11 patients Moy : 43,4 (12-86) Moy : 50,5 (14-102) Med : 39,5 Med : 50 18 contrôlés 8 contrôlés 2 échecs 3 échecs 5 dérivations 11 dérivations Délai GK-DVP : med : 14 mois moy : 14,8 (4-31) DVP : dérivation ventriculo-péritonéale/ventriculo-peritoneal shunt ; GK : Gamma Knife ; GP : Gamma plan ; MC : microchirurgie / microsurgery ; Med : médiane / median ; Moy : moyenne/mean ; NF2 : neurofibromatose de type 2 / neurofibromatosis type 2. Vol. 50, n° 2-3, 2004 RADIOCHIRURGIE DES SCHWANNOMES VESTIBULAIRES RÉSULTATS L’évolution des groupes A et B est documentée dans la deuxième partie du tableau I. Nous avons voulu déterminer si les deux populations A et B étaient différentes statistiquement, en comparant 8 variables dans les deux populations ; pour aucune d’entres elles, nous n’avons trouvé de différence statistique entre les deux populations (tableau II). DISCUSSION DONNÉES GÉNÉRALES Le lien entre hydrocéphalie et tumeurs de l’angle ponto-cérébelleux, plus particulièrement les schwannomes vestibulaires (SV), est bien documenté dans la littérature neurochirurgicale. Globalement, la fréquence de l’hydrocéphalie associée aux SV, au moment de leur prise en charge, varie de 3,7 [2] à 15 % [1]. Ces variations sont expliquées par un certains nombre de disparités quant aux critères de définition de l’hydrocéphalie (symptomatiques ou non) et au volume des tumeurs prises en charges par ces équipes (tumeurs de petite ou de grosse taille). Il est bien décrit que le tableau clinique est, en général, superposable à la triade de l’hydrocéphalie chronique de l’adulte. Le tableau d’hypertension intracrânienne est plus rarement présent, touchant 15 % des patients de la série de Pirouzmand et al. [8]. Il faut noter aussi que le diagnostic peut être parasité par l’intricaTABLEAU II. — Comparaison des populations appartenant à chacun des sous-groupe, par analyse statistique des principales variables. TABLE II. — Statistical comparison of the populations belonging to the subgroup A and B. Variables quantitatives (U test de Mann-Whitney) Variables qualitatives (Test exact de Fisher) Type de variable comparée entre A et B Significativité statistique (p < 0,05) Âge p = 0,63 (NS) Volume 0,85 Diamètre maximum 0,41 Dose en périphérie tumorale 0,41 Nombre d’isocentres 0,85 NF2 1,00 Chirurgie préalable 0,31 Grade de Koos (1, 2 ou 3 versus 4) 0,65 NS : non significatif/not significant. 347 tion clinique de l’effet de masse lié à la tumeur, elle-même responsable d’une ataxie ; la radiologie, quant à elle, doit bien individualiser la dilatation ventriculaire liée à l’âge. Un certain nombre de facteurs sont clairement associés à la survenue d’une hydrocéphalie dans le cadre des tumeurs de l’angle ponto-cérébelleux. Dans le travail de Tanaka et al. [14], à propos de 236 patients pris en charge pour un SV, l’âge était statistiquement associé à l’hydrocéphalie (p = 0,015), de même que la taille tumorale (p < 0,0001). Les limites retenues étaient un diamètre tumoral de plus de 3 cm et des patients âgés de plus de 65 ans. Dans cette étude, ces deux facteurs apparaissaient indépendants puisqu’à taille égale, on observait 12 fois plus d’hydrocéphalies chez les sujets âgés de plus de 65 ans que chez les patients plus jeunes. Le facteur taille, et en particulier la limite des 3 cm de diamètre, a également été souligné par d’autres études [8, 13]. MÉCANISMES DE L’HYDROCÉPHALIE Les mécanismes physiopathologiques de l’hydrocéphalie associée à un SV trouvent des explications diverses, mais la cause obstructive n’est que rarement retenue, même si la corrélation à la taille tumorale incite à l’évoquer. Si cela était le cas, l’exérèse de la tumeur suffirait toujours à régler le trouble hydrodynamique sans justifier la mise en place d’un shunt, ce qui est loin d’être le cas. La croissance lente de ces tumeurs permet un remodelage et une adaptation progressive des voies de résorption, avec persistance d’un écoulement longtemps conservé comme en témoigne la faible proportion de patients porteurs de neurinomes et souffrant d’un tableau d’hypertension intracrânienne sur hydrocéphalie aiguë. Enfin, on peut constater que, radiologiquement, l’hydrocéphalie se présente la plupart du temps sans obstruction radiologique des voies d’écoulement du liquide cérébro-spinal (LCS). Le plus souvent, l’hypothèse pathogénique retenue est celle d’un trouble de la résorption par hyper-protéinorrachie en rapport avec la tumeur. Bien que très rarement évaluée en routine, cette hyperprotéinorrachie est fréquente et dépasse volontiers le taux de 1 g par litre. Le contact du LCS avec une tumeur, chez un patient qui présente des signes de rupture de la barrière hémato-encéphalique (comme l’atteste la prise de contraste de la tumeur), autorise la diffusion des protéines sériques dans le LCS. Ce trouble de la résorption peut être lié à un tapissage et un blocage des granulations [3]. D’autres auteurs considèrent que les protéines issues de la tumeur ou le saignement de la tumeur [6], peuvent être responsables d’une fibrose et d’un accolement des membranes arachnoïdiennes [10] ou induire une 348 P.-H. ROCHE et al. prolifération de cellules arachnoïdiennes. Pour Gardner, le mécanisme des hydrocéphalies associées aux SV pourrait être assimilé à celui des hydrocéphalies qui s’associent aux tumeurs médullaires [3]. Toutefois, les intrications de plusieurs mécanismes, obstructif et non obstructif, peuvent aussi se concevoir ; cela pourrait être en particulier le cas des hydrocéphalies survenant au décours de la chirurgie d’exérèse des SV. HYDROCÉPHALIE ET RADIOCHIRURGIE On peut penser que la radiochirurgie, de par le caractère focal de son action, puisse entraîner un trouble de la résorption par action directe sur les granulations. Toutefois, on peut penser qu’elle pourrait modifier de manière locale la structure de l’arachnoïde au contact de la tumeur en produisant un feutrage arachnoïdien, ou une arachnoïdite, avec constitution de zones d’accolement de nature à perturber la circulation du LCS. Il a été suggéré, à partir d’une étude portant sur la radiothérapie en condition stéréotaxique des SV [11] que les modifications de la biologie de la tumeur, le relargage de débris cellulaires et de matériel protéique consécutif à une nécrose tumorale pourraient être à la source de l’hydrocéphalie, ce qu’il faudrait aussi montrer pour la radiochirurgie. Enfin, le mécanisme obstructif peut être incriminé dans des cas très particuliers : le traitement simultané d’un SV bilatéral de gros volume a provoqué une compression significative du 4e ventricule dans les mois qui ont suivi la radiochirurgie, justifiant la mise en place d’un shunt dans un contexte d’hypertension intracrânienne dans un cas. Il n’est pas exclu que, dans un certain nombre de cas, l’hydrocéphalie puisse être indépendante du traitement lui-même et compliquer « tout naturellement » l’histoire naturelle de la maladie. Pour que nos propres données nous permettent d’aller dans ce sens, il fallait montrer que les populations A et B n’étaient guère distinctes. Aucune des variables statistiquement testées en terme d’âge, de contexte de neurofibromatose de type 2 ou non, d’antécédent de chirurgie préalable ou non, de volume et de grade tumoral, n’a montrée de différence significative entre les 2 groupes (tableau II), ce qui serait en faveur de l’absence d’influence de la radiochirurgie. Ce qui différait, en revanche, pour ces deux groupes était la nécessité de dériver les patients, et ce, dans un délai de 2 ans, lorsque l’hydrocéphalie survenait après la radiochirurgie, alors que cette nécessité était rare lorsque l’hydrocéphalie était pré-existante. Sans pour autant affirmer que la radiochirurgie joue un rôle déterminant dans la genèse de l’hydrocéphalie, on pourrait considérer qu’elle puisse précipiter l’évolution d’un trouble pré-déterminé pour un certain nombre de patients porteurs d’un SV Neurochirurgie qui, tôt ou tard, auraient dû développer cette dilatation. Ces spéculations devront être confirmées par l’étude d’une plus vaste population, en ayant exclu du mieux possible les éventuels biais qui émaillent le présent travail. Un biais de sélection peut ici être sérieusement discuté car les critères essentiellement radiologiques ont prévalus dans la description du groupe A, alors que l’identification du groupe B s’est faite sur des critères radiocliniques. En effet, il est possible que nous ayons occulté de notifier dans la base de données des dilatations asymptomatiques ou transitoires, ou encore qu’elles n’aient pas été observées sur des IRM de contrôle spécifiquement centrées sur l’étude de la fosse postérieure. Enfin, dans le groupe A, 20 patients seulement ont été suivi avec un recul de plusieurs années, ce qui limite la portée de l’interprétation du devenir de ce groupe. REVUE DE LA LITTÉRATURE Dans la littérature chirurgicale, il est impossible de connaître exactement l’incidence de l’hydrocéphalie en tant que nouvel événement après la procédure d’exérèse. Les problèmes de fuite de LCS sont bien décrits ; soulignons ici que certains d’entre eux sont consécutifs à un trouble de la circulation ou de la résorption lié à l’intervention puisque ces fuites se tarissent par les ponctions lombaires évacuatrices, les drainages lombaires, voire seulement après la mise en place d’une dérivation. Dans son rapport sur 1 000 patients opérés d’un SV, Samii [10] indique la nécessité de dériver 23 patients (2,3 %), répartis en 9 avant la microchirurgie et 14 après le geste d’exérèse, mais aucun détail n’est fourni sur le nombre exact d’hydrocéphalies de novo après chirurgie. Cette imprécision est aussi constatée dans les études de radiochirurgie. D’une étude à l’autre, en fonction des critères de définition utilisés et de la population traitée (pourcentage de patients âgés et pourcentage de SV de gros volume), les résultats sont variables. Dans une étude de radiochirurgie Linac publiée en 1996 [5], 3 des 56 patients traités entre 1988 et 1994 présentaient une hydrocéphalie justifiant de la mise en place d’un shunt après le traitement, pour un suivi médian de 1,75 ans. Dans une autre étude Linac [12], aucune hydrocéphalie n’était observée dans les suites du traitement d’une cohorte de 44 patients traités entre 1993 et 1997, et ce, après un suivi moyen de 32 mois. En radiochirurgie Gamma Knife, l’expérience de Stockholm [7] relate un taux de 10 % de mise en place de dérivation au décours du traitement de 312 patients avec un taux de 4 % d’hydrocéphalies de novo après traitement. Dans l’expérience de Pittsburgh, la nécessité de mettre en place une dérivation après radiochirurgie est estimée à 3 % [4], alors que pour Prasad et al. [9] Vol. 50, n° 2-3, 2004 RADIOCHIRURGIE DES SCHWANNOMES VESTIBULAIRES aucun des 153 patients traités et suivis sur une période allant jusqu’à 4 ans n’a nécessité de dérivation ; il n’est pas précisé dans ce travail si des cas de dilatation avant traitement avaient été inclus. Bien que ne concernant pas le domaine de la radiochirurgie, mais celui de la radiothérapie en condition stéréotaxique par Linac, Sawamura et al. [11] rapportent leur expérience à propos du traitement fractionné d’un groupe de 101 patients affectés d’un SV. Ils observent que 22 patients présentaient avant le traitement une dilatation anormale du système ventriculaire compatible avec un trouble de la résorption. Dans le suivi, 11 patients (11 %) ont présenté une hydrocéphalie interprétée comme communicante et symptomatique justifiant la mise en place d’une dérivation, mais il n’est pas précisé si certains patients appartenaient au groupe des 22 hydrocéphalies. La mise en place du shunt s’est faite entre 4 et 20 mois après la radiothérapie, avec une médiane de 12 mois. Tous les patients suivis au delà de 2 ans, et en particulier à plus de 5 ans, n’ont pas présenté d’hydrocéphalie. Une corrélation à la taille tumorale était retrouvée (p = 0,011). Enfin, ce travail signalait l’éventualité du caractère transitoire de l’hydrocéphalie après traitement, en rapportant le cas d’une patiente de 50 ans traitée pour un SV de stade III qui avait débuté une dilatation sans symptômes 15 mois après le traitement, évolutive jusqu’à 27 mois, puis progressivement régressive comme l’indiquait la taille ventriculaire à 43 mois. Nous n’avons pas retrouvé un tel événement dans la population des SV traités, mais on ne peut exclure formellement une telle éventualité. CONCLUSIONS Nos résultats sont en concordance avec les données de la littérature en ce sens que les patients âgés et porteurs d’une tumeur de gros volume constituent une population à risque d’hydrocéphalie au cours de l’évolution de leur SV. Nos résultats montrent que sur l’ensemble de la population de SV traités, le pourcentage d’hydrocéphalies de novo survenant au décours du traitement est d’environ 1 % avec un suivi médian de plus de 4 ans, ce qui suggère qu’il n’y a pas de sur-risque d’hydrocéphalie imputable à la radiochirurgie. On pourrait même formuler l’hypothèse selon laquelle la radiochirurgie Gamma Knife jouerait un rôle protecteur sur le trouble 349 hydrodynamique, si l’on observe le nombre réduit de patients nécessitant une dérivation alors qu’ils étaient porteurs d’une dilatation avant le traitement. RÉFÉRENCES [1] ATLAS MD, PEREZ DE TAGLE JR, COOK JA, SHEEHY JP, FAGAN PA. Evolution of the management of hydrocephalus associated with acoustic neuroma. 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