La déposition (Christian Roux)

Transcription

La déposition (Christian Roux)
La déposition (Christian Roux)
Bon sang, je l'aurais cru plus coriace! Sa tête s'est fendue en deux comme une bille de bois.
La pelle est entrée là dedans aussi facilement que dans un tas de sable. Sauf le bruit, plus semblable
à celui d'une calebasse qui explose. Une piñata dont il ne serait sorti que du sang et de la cervelle...
Ce qui m'a fait bizarre, c'est que son corps soit tombé. Pour moi, après le coup de pelle, tout
aurait dû s'arrêter. Mais non. La mort elle même a des comptes à rendre aux lois de la pesanteur et
de l'attraction terrestre, et un corps qui ne peut plus produire une énergie suffisante pour résister à
tout ça doit tomber.
C'est tout.
Après, avec la pelle, j'ai creusé un trou. Ne vous moquez pas de moi! Je sais ce que vous
pensez. Moi aussi, j'ai vu des films qui mettaient en scène des meurtres et des pelles. En général, on
fait creuser la victime d'abord et on la tue après. Oui, mais ça, c'est quand on a prévu de tuer et
qu'on s'est arrangé pour que tout roule. Moi, c'est arrivé en quelque sorte accidentellement, sur un
coup de nerf. C'est pour ça que j'aurais préféré qu'il soit plus coriace. Coups et blessures et même
une grosse blessure , ça peut s'arranger. Mais mort, non. Mort, c'est mort.
Donc il a fallu que je creuse ce trou et ça, croyez moi, ça ne s'est pas fait tout seul. Parce que
c'est pareil : dans les films, c'est simple. On prépare la terre avant et hop, le tour est joué ! Ou bien,
quand on a tout prévu, on amène la victime dans une forêt et on choisit un endroit plein d'humus, ou
un coin de champ qui vient tout juste d'être retourné, ou encore une plage au fond d'une crique qui
ne peut s'atteindre qu'à marée basse. Encore que là, il faut faire attention, parce que si la victime est
fainéante, vous risquez de vous retrouver coincé par la marée montante et mourir noyé à côté de sa
victime doit être particulièrement désagréable. Enfin, bon, moi, comme je vous l'ai dit, je n'avais
rien prévu, je venais juste de déterrer un chêne pour le planter dans mon jardin et ce type est arrivé
pour me faire la morale. Merde! Un chêne, un malheureux chêne, pour une fois que je m'occupais
de (ma maison…)
FLIC (BANDE SON) : Vous avez déjà raconté ça mille fois et je veux bien croire à la thèse de
l'accident. Ce que j'aimerais comprendre, c'est pourquoi vous n'êtes pas venu nous retrouver tout de
suite.
Maintenant je sais, enfin, je crois savoir, mais à ce moment là, vraiment je… je ne savais pas quoi
faire. Je ne sais jamais quoi faire. Thérèse me l'a assez reproché !
Une fois que j'ai fini de creuser le trou, j'ai poussé le corps dedans. Ensuite, j'ai ramassé les restes
de cervelle et la terre imbibée de sang avec la pelle. Puis j'ai jeté la pelle dans le trou et je l'ai
rebouché avec les mains.
Oui, j'ai jeté la pelle dans le trou… Il me semblait que c'était mieux de cacher l'arme du crime…
parce qu'enfin, on avait beau tourner la chose dans tous les sens, il s'agissait bien d'un crime… Eh
bien, je l'ai salement regretté ! Une fois mon travail terminé, je suis remonté à ma voiture et, épuisé,
je me suis adossé à sa carrosserie. Un peu nauséeux, j'ai jeté un œil au creux du vallon.
Et là…
La déposition - Christian Roux - Résidence de mai 2011 avec Les Arts en boule
Ça se voyait à des kilomètres à la ronde, qu'on avait creusé un trou là. Et tout le monde sait qu'il n'y
a aucune raison de creuser un trou dans un endroit pareil ! J'ai dévalé la pente en courant et j'ai
essayé de bien aplatir la terre avec mes pieds, de maquiller le tout avec quelques branches mortes
dessus mais rien à faire : la présence de ce trou sautait aux yeux comme le nez au milieu de la
figure. Sans compter qu'un promeneur avec son chien ou un de ces foutus chasseurs risquait de
tomber dessus.
Il n'y avait pas trente six solutions.
EXT. NUIT / FORÊT SOMBRE ET PROFONDE
L'homme gratte fébrilement la terre à mains nues
creuse
creuse
creuse encore
s'écorche sur un silex.
merde
tétanos
merde
creuse, creuse
l'homme touche enfin la pelle. Il la sort du trou.
Le cadavre, ensuite, lourd. Si lourd.
(souffle)
L'homme se laisse tomber sur le sol. Il est en sueur. Allongé sur la terre froide, il frissonne.
Se relève, empoigne la pelle. Hésite. La jette à nouveau au fond du trou.
Oui, j'ai remis la pelle au fond du trou. Au moins, je n'avais pas la sensation d'avoir creusé pour
rien… Mais je n'étais pas au bout de mes peines…
EXT. NUIT / FORÊT SOMBRE ET PROFONDE
L'homme traîne le corps en grimpant le coteau.
Il peine énormément. Chute une ou deux fois.
Se relève toujours.
Change de méthode : tente de hisser le cadavre sur ses épaules.
Mais durant la manœuvre, son téléphone portable tombe. L'homme trébuche. Veut se rattraper,
marche sur l'appareil qui se brise.
Arrive enfin en haut du coteau.
Charge le cadavre dans le coffre de sa voiture. Une BM.
Claque le capot.
La déposition - Christian Roux - Résidence de mai 2011 avec Les Arts en boule
Monte au volant, trempé de sueur.
22H
EXT. NUIT / CHEMIN FORESTIER
La BM rebondit violemment dans un trou. La carrosserie est aspergée de boue. Le chemin débouche
sur une départementale. L'homme l'emprunte sans hésiter.
EXT. NUIT / ZONE RESIDENTIELLE
La voiture freine brutalement devant un pavillon de taille moyenne, construit dans les années
soixante. L'homme descend, ouvre la porte du garage, en sort une poubelle verte, à roulettes, qui
gêne le passage, remonte au volant de sa voiture en jetant des regards inquiets de tous côtés
et s'engouffre brusquement dans le garage.
(SOUFFLE)
INT. NUIT / CUISINE
Les meubles sont vieillots, plaqués en formica. La peinture est défraichie. Le papier peint, lavable,
est décoré de coupes de fruits. Des multitudes de coupes de fruits. L'homme entre par la porte
attenante au garage, va à l'évier, se lave les mains, s'asperge le visage, se lisse les cheveux.
Puis il sort une bouteille de Bushmill 12 ans d'âge, se sert un verre et s'assoit.
BANDE SON : Pourquoi vous n'êtes pas venu nous trouver tout de suite.
J'étais un peu inquiet. Je ne savais décidément pas quoi faire de ce fichu cadavre. Je ne pouvais tout
de même pas attendre qu'il se décompose dans le coffre de ma voiture!
Vers vingt trois heures, Thérèse m'a téléphoné et m'a raconté qu'elle était en train de glisser un doigt
dans sa culotte parce qu'elle n'avait que ça sous la main.
Malgré ma fatigue, malgré le cadavre dans le coffre, malgré tout, je n'ai pas pu faire autrement que
la rejoindre. Mais le cœur n'y était pas et elle s'en est rendu compte. Ca l'a énervée et elle m'a
renvoyé dans mes pénates.
"Il ne s'agit pas de ce soir et tu le sais très bien ! T'es crevé ? Moi aussi, je suis fatiguée. Fatiguée de
toi, de tes indécisions, de ton obstination à refuser qu'on vive ensemble ! Tout serait tellement plus
simple, pourtant… Vraiment, ce n'est plus possible de continuer comme ça. A croire qu'il y a
quelqu'un entre nous… Il y a quelqu'un entre nous ?"
Si elle avait su que dans le coffre de la voiture, devant chez elle…
Evidemment, un jour ou l'autre, il faudra que je lui explique. Avec Thérèse il faut toujours
s'expliquer et elle a mille fois raison, mais là, il aurait fallu que j'invente des mensonges à n'en plus
finir et ça, c'était impossible. Je crois qu'elle n'a pas idée de combien je l'aime. Pas que sa culotte,
pas que son nez, pas que ses yeux, pas que son cul, pas que sa bouche, pas que sa tête, pas que ce
qu'il y a dedans, non, elle. Tout elle.
Je crois hélas qu'elle ne m'attendra pas. Là aussi, elle a bien raison…
Une fois de retour chez moi, j'ai constaté que le cadavre commençait à puer… Je l'ai enveloppé
dans des sacs plastiques. J'ai eu du mal. Il était de plus en plus raide. Mais ça m'a semblé moins
pire… Côté odeur.
La déposition - Christian Roux - Résidence de mai 2011 avec Les Arts en boule
J'ai bu un dernier verre et je me suis couché en me disant qu'après tout, ce qu'on disait à propos de
la nuit comme quoi elle portait conseil était peut être vrai et dans un sens, ce n'est pas complètement
faux.
Au petit matin, j'avais pris une décision : j'allais demander à Thérèse de venir vivre avec moi.
J'ai préparé le café et, avant qu'il ait fini de couler, je suis allé faire un tour dans le garage. Allez
savoir, peut-être que j'espérais que le cadavre se soit envolé pendant la nuit ? Non. Il était toujours
là. Dans le coffre de la voiture. Les sacs en plastique avaient bien rempli leur rôle et l'odeur se
faisait plutôt moins sentir. C'était toujours ça. J'ai poussé un soupir et je suis retourné boire mon
café dans la cuisine.
Sept heures du matin. Je devais partir pour le boulot à huit. Je commençais à être salement emmerdé
parce que je ne me voyais pas trouver une solution et l'appliquer en une heure de temps. J'ai pris une
douche et me suis lavé les dents. Rien. Je me suis rasé et me suis habillé. Rien. J'ai fait réchauffer le
restant de café et l'ai bu. Rien. Finalement, je me suis décidé.
J’ai téléphoné à Thérèse.
BANDE SON : VOIX THÉRÈSE RÉPONDEUR
Bonjour, laissez un message (bip)
Pas grave. Tôt ou tard, je l'aurais. J'étais enfin décidé et j'allais le lui dire. Je me suis senti heureux.
INT. JOUR / GARAGE
L’homme, habillé en costard cravate, entre dans le garage d’un pas décidé. Tout en mettant ses
chaussures, il s’adresse au coffre de la voiture.
"Toi, mon salaud, il va falloir que tu disparaisses vite fait de la circulation !"
EXT. JOUR / CITÉ PERIPHERIQUE
Des piétons pressés, des usagers qui montent dans un autobus, des femmes et des hommes qui se
rendent déjà au marché, des jeunes qui se hèlent d'une fenêtre à l'autre... L’homme tourne dans la
cité, jusqu’à ce qu’il découvre un parking délabré, coincé entre deux tours, hors de la vue de la
route principale. Il gare la voiture, laisse les clés de contact dans le Neiman, sort du véhicule et
s’éloigne d’un pas vif, sans se retourner.
INT. JOUR / BUREAU
L’homme travaille, passe des coups de fil, en reçoit, tape à l’ordinateur. Souvent, il lève le nez,
pensif, regarde l’heure, s’énerve un peu... A 12h45, il compose le numéro de Thérèse. Attend cinq
sonneries.
BANDE SON : VOIX THÉRÈSE RÉPONDEUR
Bonjour, laissez un message (bip)
L’homme raccroche, se lève. Son voisin l’interpelle
VOISIN DE BUREAU
Tu m’attends pas?
La déposition - Christian Roux - Résidence de mai 2011 avec Les Arts en boule
L’HOMME Non, il faut que je m’occupe de cette bagnole...
Tout en replongeant le nez dans son dossier, le voisin de bureau fait un vague salut de la main.
EXT. JOUR / CITE PERIPHERIQUE
L’homme descend de l’autobus. Il voit de loin sa berline. Elle n’a pas bougé de place. Il s’approche
d’elle d’un pas de plus en plus rapide, se met à courir. Arrivé à la voiture, il la bourre de coups de
poings et de coups de pieds.
L’HOMME
Sale, sale, sale, sale merde! T’aurais pas pu te faire piquer?
Il met un coup de pied dans le coffre et hurle.
L’HOMME
Mais qu’est-ce que j’t'ai fait, bon dieu, qu’est-ce que j’ t’ai fait?
L’alarme se déclenche. Paniqué, l’homme se précipite à l’avant, se rue sur la portière mais cette
dernière est fermée à clé !
L’HOMME
Merde, merde, merde !
On tape sur son épaule. L’homme se retourne, affolé. Trois jeunes noirs le regardent. Sourires
ironiques. L’un d’eux agite le trousseau de clés comme un pendule.
JEUNE NOIR
Je sais pas ce que tu trafiques, man, mais faut pas nous prendre pour des cons. Prends ta tire et
dégage.
Le jeune noir laisse tomber le trousseau dans la main de l’homme qui entre dans sa voiture en
fulminant, met le contact et démarre sur les chapeaux de roues. Les trois jeunes Noirs se marrent.
La voiture sort de la cité et s'engage sur une départementale. Très vite, elle se retrouve en pleine
campagne.
Oui, j’espérais qu’on me vole la voiture. Que quelqu’un d’autre se charge du problème, ou mieux
encore, qu’il disparaisse... Il était au contraire de plus en plus présent. Et il puait de plus en plus.
Je me suis arrêté à la première cabine téléphonique que j'ai croisée. Plantée au centre d'une place de
village déserte, elle croulait sous la poussière et le soleil. J'ai appelé Thérèse.
BANDE SON : VOIX REPONDEUR THERESE
Bonjour, laissez un message (bip)
J'ai raccroché et j'ai appelé le bureau.
HOMME :
La déposition - Christian Roux - Résidence de mai 2011 avec Les Arts en boule
C'est moi. Je viendrai pas bosser, cet aprèm… des complications. Avec ma bagnole, oui…
OK, bye.
Je suis remonté au volant de la voiture.
J'ai roulé dans les collines, sans trop savoir où j'allais… Il faisait beau. Les bourgeons
collaient aux doigts et le printemps s'étirait en bâillant. A tout instant, j'étais tenté de balancer le
corps pardessus le parapet, mais il venait sans arrêt des voitures en sens inverse. Remarquez, le
cadavre n'aurait pas forcément choqué les gens. Ca se trouve, ils ne se seraient rendu compte de
rien. Mais les sacs en plastique, ça, c'était pas possible. Tout le monde m'aurait sauté dessus.
C'était étrange, j'avais l'air d'un type qui se balade la fenêtre ouverte pour profiter du printemps et
moi même je me prenais un peu pour ça , alors qu'en fait, je cherchais désespérément comment me
débarrasser d'un cadavre. J'ai roulé sur des kilomètres et des kilomètres avant de m'arrêter à la
terrasse d'un café un peu vieillot, pas encore foudroyé par l'obsession de modernité qui frappait
toute chose.
Un parking le jouxtait. J’ai garé la voiture là, à quelques mètres d’un banc qui invitait à venir s’y
asseoir pour admirer le paysage en mangeant un sandwich. Il y avait une poubelle à côté, afin qu’on
puisse y jeter ses restes de pique-nique.
En contrebas s'étendait la vallée, baignée de soleil.
J'ai songé que quelque part au milieu de toute cette magnificence il y avait un trou avec ma pelle au
fond. Je ne me rendais pas compte que déjà, je commençais à dire adieu à toutes ces choses dont la
beauté m'avait jusque-là échappé. Après un quart d'heure d'attente, un quart d'heure durant le quel
j'ai pris le temps d'admirer le monde, alors que personne n'était venu s'enquérir de ma commande, je
suis entré dans le café.
La serveuse était seule. Elle lisait dans le silence le journal qu'elle avait posé sur le comptoir. Oui.
Dans le silence. Pas de télé, pas de radio, rien. Une race en voie d'extinction. Je lui ai demandé si
elle pouvait m'apporter un demi en terrasse. Elle a vaguement grogné et j'ai pris ça pour un oui.
EXT. JOUR / CAFÉ ISOLÉ
La serveuse sort du café. L’homme n’est pas installé à une table. Elle le cherche des yeux, se tourne
vers le parking.
Plantée devant son café, le demi à la main, elle observe sans aucune réaction la scène qui se déroule
sous ses yeux.
L’homme farfouille dans le coffre de sa voiture. Il en retire un sac en plastique noir, qu’il semble
arracher à quelque chose, puis un second. Il roule les deux sacs et les jette dans la poubelle à côté
du banc. Puis il revient à la voiture. Son buste disparaît entièrement dans le coffre. Il cherche
manifestement à en extirper quelque chose de lourd. Soudain, son corps bascule en arrière. Deux
bras reposent sur ses épaules. Vient une tête, ensuite. Défoncée. La serveuse ne bronche pas.
Dans un dernier effort, l’homme parvient à extirper l’intégralité du cadavre. Rigide, il forme comme
un S. On pourrait aussi penser à une marche d’escalier et ses deux contre marches, ou à un demi
svastika. Les angles droits formés par les pliures des genoux et des aines sont presque exacts.
L’homme transporte sa statue morte jusqu’au banc et l’assoit face à l’immensité du paysage. Le
banc épouse si bien les formes du cadavre qu’on pourrait croire qu’il a été scellé ici dans l’attente
de cet instant. L’homme recule, regarde son installation, hoche la tête d’un air satisfait.
La déposition - Christian Roux - Résidence de mai 2011 avec Les Arts en boule
Enfin, il vient s’asseoir à la terrasse du café. La serveuse pose le verre sur la table, devant lui. Il boit
lentement. La serveuse ne bouge pas.
L'HOMME : Vous l'avez appelée?
LA SERVEUSE : C'est pas à moi de le faire.
L’HOMME : C’est un téléphone à pièces ?
SERVEUSE : Y a pas besoin de pièces pour ce genre de coup le fil.
L’HOMME : J’ai pas que celui-là à passer.
SERVEUSE : Alors c’est à pièces. Que voulez-vous, tout se paie!
L’HOMME (hausse les épaules) : Ça dépend pour qui...
Les mots sont venus peu à peu. Ils étaient très simples et dépourvus de toute beauté. J'étais un
assassin et je devais me livrer à la police. Il n'y avait rien d'autre à faire. J'étais un type ordinaire,
qui menait une vie ordinaire, et j’avais tué un autre type ordinaire, pour une raison stupide. Cette
équation faisait de moi un assassin. Mais pas un hors-la-loi, pas un de ces types parés au coup de
poing qui se mettent à cavaler et sont obligés de mener une vie de criminel. Je ne savais pas quoi
faire de ce cadavre parce que ce n'était pas dans mes attributions de savoir qu'en faire. Il n'y avait
pas à sortir de là. Je ne savais pas vivre avec un cadavre enterré dans le cerveau.
Le soleil commençait à décliner quand je me suis levé. J'ai payé mes consommations.
Après vous avoir appelé, j’ai passé un coup de fil à Thérèse.
BANDE SON : VOIX REPONDEUR THERESE
Bonjour, laissez un message (bip)
J’ai dit à son répondeur que je l’aimais.
La déposition - Christian Roux - Résidence de mai 2011 avec Les Arts en boule