Les Suisses allemands à l`école

Transcription

Les Suisses allemands à l`école
“MARDI 1ER SEPTEMBRE 2015 “®“
Retrouvez plus
de photos sur
http://stars.
lacote.ch
Morges Une météo idéale Dimanche, une centaine d’abonnés
du Quotidien de La Côte ont profité d’une croisière sur le lac.
De gauche à droite: Vincent, Shelly, Hans et Frank trinquent à cette
journée idéale. PHOTOS SAMANTHA PARONITTI
La Galère Un air de vacances C’est en famille que l’on est monté
à bord de cette superbe embarcation pour prendre l’apéro, tradition
bien vaudoise. De gauche à droite: Bernard, Jocelyne, Marianne, Bernard,
David, Marion, Carole et Jérôme.
Les Suisses allemands à l’école
LANGUE Pour faciliter
ajoute Christina Sabet Schranz.
l’apprentissage, deux
amies ouvrent des cours
de suisse allemand
pour les enfants.
Du Marzilibad
au Silvesterkläuse
FABIENNE MORAND
[email protected]
Monika Signer Sakhoné, enseignante, et Christina Sabet
Schranz, au service client d’une
multinationale et enseignante
d’allemand pour une école privée, ont comme point commun
d’avoir passé la fameuse barrière
de rösti pour s’établir dans le canton de Vaud il y a respectivement
12 et 18 ans. Un choix qui s’est fait
car toutes les deux ont le père de
leurs enfants qui est francophone; Sénégalais pour la première qui vit à Lully et Egyptien
pour la seconde qui habite Préverenges. Elles se sont rencontrées via une amie et, depuis, leur
amitié n’a cessé de grandir.
En mars, elles décident de se
lancer dans une aventure commune: celle d’ouvrir une école de
suisse allemand. «Souvent, sur les
places de jeux, j’entendais des mamans suisses allemandes parler en
français à leur enfant, je trouvais
cela dommage et je me suis demandé pourquoi. Etait-ce parce qu’elles
voulaient s’adapter totalement à la
Suisse romande? Parce qu’elles
n’osaient pas en raison du «Röstigraben»? Pour que ce soit plus facile en famille? Un jour, j’en ai discuté avec un collègue suisse allemand
qui a deux enfants et il m’a dit:
«Mais pourquoi tu n’enseignerais
pas, toi, le suisse allemand aux enfants. A la pause de midi, j’ai appelé
Monika et elle a montré tout de
suite un grand intérêt», explique
Christina Sabet Schranz.
Que les enfants parlent
Rapidement, les deux amies
étudient le marché, constatent
que des cours du style école portugaise ou espagnole n’existent pas
et que les écoles privées visent
plutôt les adultes. Elles trouvent
donc une salle à Lully et au centre
Couvaloup, à Morges, se penchent sur un intitulé et slogan –
Schnellenurs, qui fait référence
au livre Schellen Ursli et dont le
slogan «Schwizerdütsch schnell
und spielerisch für Urs und Ursina» signifie le suisse allemand rapide, mais de manière ludique,
pour les garçons et filles. Elles
créent leur site internet et trouvent un accord pour que leurs
Monika Signer Sakhoné (à gauche) et Christina Sabet Schranz tenant le
livre qui les a inspirées «Schellen-Ursli. SIGFREDO HARO
flyers soient distribués dans certaines écoles.
Leur cours s’adresse à des enfants de 4 à 12 ans ayant un lien
avec le suisse allemand. D’une
durée d’une heure, le but sera de
faire parler ces enfants qui souvent comprennent cette langue,
mais n’osent pas toujours la prati-
forme, mais plutôt une dizaine
de dialectes avec leur prononciation et tradition. Un aspect que
les deux femmes comptent intégrer. D’ailleurs, Monika Signer
Sakhoné a grandi à Herisau, en
Appenzell, et Christina Sabet
Schranz à Adelboden, dans
l’Oberland bernois. Une diversité
« J’encourage les parents
●
à parler à leurs enfants dans
leur langue maternelle. C’est un
cadeau immense qu’ils peuvent
leur faire.»
CHRISTINA SABET SCHRANZ ENSEIGNANTE
quer. «Ce sera très ludique et créatif, basé par exemple sur une couleur, un jeu, une chanson, une
histoire ou en réalisant une recette
de cuisine, car c’est une langue qui
se parle et ne s’écrit pas, ou peu»,
souligne Monika Signer Sakhoné.
Toutefois, le suisse allemand,
ce n’est pas une langue uni-
avec laquelle elles se réjouissent
de composer. «Par exemple, si
nous avons un enfant de Zurich,
nous allons parler du «Sechseläuten». Nous allons aussi montrer les
salutations qui sont différentes
d’une région à l’autre», continue
la Lulliérane. «Et nous n’allons
pas les corriger, ils ont leur dialecte,
l’essentiel c’est de les faire parler»,
Et de leur région, que pourraient-elles partager? «Mani
Matter», répond de suite la Bernoise. Ce juriste et chansonnier
suisse, décédé en 1974, est toujours très populaire en Suisse allemande. Et d’ajouter: «Il y a aussi le
«Marzilibad» à Berne, une véritable institution pour les Bernois.
C’est un très ancien bain, construit
en 1782 et gratuit, où, le week-end,
tout le monde marche des kilomètres à torse nu pour sauter dans
l’Aar et nager avec le courant. C’est
une ambiance assez unique.»
«En Appenzell il y a beaucoup de
traditions liées à la campagne. Par
exemple, les hommes portent des
boucles d’oreilles avec des vaches
dorées et, avec le costume traditionnel, mettent la louche à l’oreille
droite. Le 31 décembre et 13 janvier,
c’est le Silvesterkläuse où les hommes se déguisent avec des branches
de sapin pour être les «Wüeschte»,
soit les moches ou, pour les
«Schöne», les beaux, une robe, un
masque et une énorme perruque.
C’est une magnifique coiffe sur laquelle des traditions appenzelloises
sont représentées. Ensuite, ils partent avec deux grandes cloches pour
chanter et jodler», détaille de son
côté Monika Signer Sakhoné.
Les deux Suisses allemandes ne
manquent pas d’idées et ont prévu
un apéro, le 7 septembre à 18h à la
petite salle communale de Lully,
ouvert à tous, dans le but de faire
connaissance. «Je voudrais encore
adresser un message aux parents,
glisse Christina Sabet Schranz. Je
les encourage à parler dans leur
langue maternelle aux enfants.
C’est un cadeau immense qu’ils peuvent leur faire. Même si l’enfant
comprend seulement, c’est enrichissant, un vrai cadeau gratuit.» }
Equipée Le bonheur Isabelle et Sofia étaient aux premières loges
pour profiter du paysage lémanique, parfaire leur bronzage et se
reposer en profitant des petits airs rafraîchissants par cette belle journée
d’été.
Ballons dans le ciel
contre les éoliennes
BIÈRE Trois baudruches
gonflées à l’hélium
ont flotté à 150 mètres
au-dessus du site destiné
à accueillir sept hélices.
A quelques kilomètres au
sud du village de Berolle, envahi dimanche de promeneurs venus participer à la
Fête des amis des ânes, flottaient trois ballons ascensionnels retenus à 150 mètres de
hauteur. Ils ne bouchaient
certes pas la vue sur les Alpes
au loin mais étaient bien destinés à figurer l’emprise verticale des futures éoliennes
projetées par la Société électrique des forces de l’Aubonne (SEFA).
Au pied des amarres qui retenaient ces ballons, on rencontrait trois membres de
l’association Pieduvent, opposée à la réalisation de ces
hélices géantes. «Ce n’est pas
tous les jours que l’on a quelque
3000 visiteurs dans notre village. Il fallait profiter d’exposer
l’impact des éoliennes projetées», relève son président
Patrick Badan qui, suite au refus des amis des ânes de laisser
un sujet politique s’immiscer
dans leur fête, a préféré ce
moyen de démonstration.
«Nous ne voulions pas perturber cette sympathique réunion
qui est un beau succès populaire. Mais notre objectif est
bien de susciter la discussion»,
poursuit le président qui précise que les graffitis «Eoliennes: non merci!» peints sur la
chaussée de Berolle ne sont
pas le fait de son association.
Projet mis en veilleuse
depuis avril
Rappelons que la SEFA a annoncé en avril dernier mettre
en suspens son projet d’ériger
sept mâts sur le territoire de
Bière. La société électrique
renonce à financer des études
coûteuses, sachant que les
normes qui les régissent évoluent constamment. Quelle
est donc encore la pertinence
de la lutte de Pieduvent?
«Quoi qu’il se passe, cette démonstration de la hauteur des
hélices prévues n’est pas inutile.
Elle sert à ouvrir le débat, à se
poser les questions pendant
qu’il en est encore temps»,
répond Patrick Badan. } DSZ
GLENN MICHEL
GALERIE PHOTOS+
LA CROISIÈRE DE NOS
ABONNÉS EN IMAGES
MORGES ET SON DISTRICT 7
Les ballons (dans le cercle) figuraient, à 150 mètres de hauteur, les
éoliennes projetées. Le mât de mesure, au loin, se hisse à 100 mètres.
PUBLICITÉ
www.schnellenurs.ch
CENTRE DE
VENTE ET
DE SERVICE
pros de St-Prex: 021 806 12 72
Appelez les
Rolle: 021 825 15 06
ager!
l’électromén
Signy: 022 362 13 62