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Rédigé le 21/12/2011
Un ticket pour le paradis
Depuis 1968, le cinéma Eden fait rêver Louhans. Ce lieu de spectacles et
de magie cinématographie se transforme actuellement en véritable centre
multiculturel. Les amoureux du 7e art sont rejoints par d’autres
cultures (opéra, concerts, sports…), réjouissant petits et grands. En
pleine révolution numérique, l’Eden est désormais au centre d’un monde,
faisant voyager les spectateurs bressans de New-York à Moscou,
d’Hollywood à la Nouvelle-Zélande… Alors, prenons tous un ticket pour le
paradis…
Confortablement installés dans des fauteuils clubs, lunettes 3D sur le nez, le paquet de pop-corn (bressan ?) sur les genoux…
la salle n° 1 de l’Eden plonge doucement dans le noir. Le son arrive et les basses font vibrer la salle. Les images s’étalent sur
un écran de huit mètres de base. Premiers effets spéciaux impressionnants, des bonbons sont projetés dans la salle dès les
publicités. Les spectateurs reculent par réflexe. Bienvenue dans le cinéma du XXIe siècle. Celui qui réinvente un monde de
sensations pures.<br>Derrière, Alexandre Le Droupeet –le projectionniste– s’affaire et observe le bon lancement de la séance.
En coulisse, Elena Fournier et Christophe, son mari directeur, gèrent depuis deux ans l’Eden, succédant à Madame Bisson.
Tous trois sont des passionnés.<br><br><span class='inter'><center>« Guerre des brevets »</center></span><br>Lorsque
Christophe Fournier présente son entreprise, il s’exprime d’abord avec ferveur sur le cinéma. « <i>Le cinéma, c’est une
rencontre avec le public, pour échanger et voir le monde. C’est la culture accessible à tous, la marque de nos cultures, un art
populaire </i>». Ce média d’exception, rebaptisé 7e art, est né un 28 décembre 1895 lors de projection publique et payante
des frères Lumières. Rapidement, le cinéma est en crise. En 1897, sentant les enjeux économiques phénoménaux de cette
invention, Thomas Edison déclenche la « <i>guerre des brevets</i> » pour gagner le monopole de la production de films.
Comme dans un générique de film, "toutes ressemblances avec des faits actuels…", Google/Samsung/Apple… refont l’histoire
et se disputent aujourd’hui des brevets autour des smartphones et tablettes qui seront sous les sapins de noël
2011...<br><br><span class='inter'><center>Concurrences accrues</center></span><br>C’est l’exposition universelle de
Paris en 1907 avec la projection de "20.000 lieux sous les mers" qui fait du cinéma un art populaire, grâce aux innovations :
les trucages. Hollywood né en 1913. En 1922, apparaissent les films en technicolors. Les années 30 et la crise financière sont
marquée par Charlie Chaplin avec en 1936, "Les temps modernes". L’histoire d’un charlot qui lutte dans un monde
industrialisé. Là encore, l’histoire semble se répéter de nos jours.<br>Dans les années 1980, la télévision fait grandement
concurrence, bientôt appuyé par les vidéo-cassette (VHS) avec les magnétoscopes… la délinéarisation des programmes est
en marche et ne sont que les ancêtres des disque-durs, ordinateurs et du streaming sur Internet.<br><br><span
class='inter'><center>D’Avatar aux Ch’tis</center></span><br>Pourtant, dans les années 90, les cinémas se libèrent. Des
cinémas indépendants et multiculturels voient le jour et trouvent un modèle économique viable. La projection numérique dans
les années 2000 est d’abord vécue comme des investissements insurmontables. Le public cependant ne s’y trompe pas et
ressort au cinéma. Durant les années 2000, les entrées sont en hausse, tirées par des "blockbusters" américains (Star Wars ,
Harry Potter, Avatar…) ou des films aux succès inattendus, plébiscités par la critique et les spectateurs (La Môme, Bienvenu
chez les Ch’tis, Intouchables). Titanic conserve ses records. 600 films sortent chaque année dans les salles
françaises.<br><br><span class='inter'><center>La guerre de la programmation</center></span><br>Encore faut-il avoir la
possibilité de les diffuser. Chaque lundi, Christophe Fournier s’occupe de la programmation, soit 8 à 10 films projetés dans les
trois salles chaque semaine.<br>« <i>C’est le nerf de la guerre</i> », explique-t-il. Il analyse les films « <i>intéressants</i> »
pour le public, cherche à satisfaire toutes les tranches d’âges et négocie « <i>pour être bien placé auprès des maisons de
distribution </i>». Pourquoi ? «<i> Les films très médiatisés sortent encore parfois à moins de 300 copies</i> ». Faible
fréquentation = pas de copie. Heureusement, le passage au numérique devrait équilibrer cette domination des "grandes"
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maisons productrices de films. Le prix des copies baisse, passant de 1.500 € à 80 €. Elles imposent néanmoins le format
numérique (80.000 € pour équiper une salle).<br><br><span class='inter'><center>Bolchoï ou Cosmopolitan
?</center></span><br>Le cinéma a désormais la possibilité de se positionner sur des films d’arts et d’essais, issus des
festivals de Canne, Berlin, Venise (en VOST). L’Eden diffuse également de grands événements sportifs (coupe du monde de
foot, de rugby, FC Louhans-Cuiseaux…). Surtout, le potentiel technique (image 2K à 2 millions de pixels, son
dolby-surround…) permet de retranscrire parfaitement la pureté, la beauté, la spontanéité et la puissance d’évènements se
déroulant à l’autre bout de la planète. « <i>Deux fois par mois, nous sommes en direct de l’opéra de Moscou, le Bolchoï, ou du
Cosmopolitan à New-York. Nous sommes un pôle multiculturel. L’Eden apporte la diversité culturel à Louhans</i> ». Et les
artistes du monde entier ont bien compris que les canaux de diffusion sont libérés. Récemment, des groupes de Rock
annonçaient lancer leur tournée musicale mondiale en direct sur Internet. Résultat, les cinémas reprennent l’avantage avec
leur matériel « <i>à la pointe de la technologie</i> ».<br><br><span class='inter'><center>Communication
dynamique</center></span><br>Le fruit du travail également. « <i>On communique (presse, radio, web…). On parcourt 1.000
km par mois pour tracter nos programmes. On dépense 20.000 € de mécénat et sponsoring par an. On suit les besoins de la
clientèle. On favorise le terroir avec le festival du film du Goût. On fait venir des célébrités (Chabrol, Depardieu…) avec
l’association "Tous au ciné". On propose une tarification adaptée…</i> », détaillait Christophe Fournier.<br>L’Eden travail sur
l’esthétique de la façade, va créer une 4ème salle, veut mettre en valeur le jardin en centre ville au bord de l’eau et développer
la restauration rapide… Le cinéma est résolument tourné vers l’avenir…<br>Président de Bresse Initiative, René Beaumont
exprimait, au nom de tous les chefs d’entreprise de ce club, « <i>la fierté</i> » de Louhans, « <i>commune de 10.000
habitants, d’avoir encore un cinéma</i> ». Espérons à l’Eden, de ne jamais voir de clap de fin et de connaître une
happy-end…
Cédric Michelin
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