Forum des Rencontres Présentation du rapport de la mission d
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Forum des Rencontres Présentation du rapport de la mission d
PAU 2013 21 PAU – Lundi 9 septembre 2013 Forum des Rencontres Présentation du rapport de la mission d’information sur l’opération Serval au Mali par Philippe NAUCHE député de Corrèze, vice-président de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées et Christophe GUILLOTEAU, député du Rhône rapporteurs de cette mission Le rapport des députés Christophe Guilloteau et Philippe Nauche présente les conclusions d’une mission d’information créée quatre jours après l’engagement de l’opération Serval, le 11 janvier 2013, afin d’assurer un suivi continu de cette opération par l’Assemblée nationale. Un programme dense d’auditions et de déplacements, notamment au Mali – y compris dans le Nord – a nourri les réflexions des douze membres de cette mission, présidée par Mme Patricia Adam. À la veille de l’examen de la prochaine loi de programmation militaire, le suivi de l’opération et le premier bilan qu’en fait le rapport de MM. Christophe Guilloteau et Philippe Nauche permettent aussi, à la lumière des premiers retours d’expérience, de mettre en évidence les points forts mais également certains déficits capacitaires de nos armées. Le rapport souligne l’implication précoce de la France dans la résolution de la crise que traverse le Mali, pays ami de la France mais État déstabilisé dans une région, le Sahel, qui tient une place centrale dans ce que le Livre blanc de 2008 identifiait déjà comme un « arc de crise ». Très tôt, en effet, la France s’est investie dans la recherche d’une solution diplomatique, tant dans un cadre multilatéral incluant les organisations régionales qu’en alertant de façon répétée ses alliés et ses partenaires européens. Et lorsque l’offensive imprévue de groupes djihadistes l’a nécessité, la France n’a pas hésité à mettre en oeuvre ses capacités militaires pour donner un coup d’arrêt à cette offensive et concourir à la reconquête du territoire malien. Le rapport souligne que le droit international offre une base juridique incontestable à l’intervention française, qui s’inscrit dans le cadre de la résolution 2085 de l’ONU et répond à la demande expresse du Président de la République du Mali. 22 Université d’été de la Défense Le rapport met aussi l’accent sur les aspects techniques de cet incontestable succès militaire, qui a démontré notre capacité à entrer en premier sur un théâtre, clef de l’autonomie stratégique. Et pourtant, les défis étaient nombreux : défis logistiques, défis climatiques, défis dans la maîtrise de la couverture médiatique, etc. L’opération Serval a montré la pertinence des choix capacitaires et stratégiques opérés ces dernières années, concernant le format de nos armées, leur préparation, leur capacité à capitaliser l’expérience de vingt ans d’opérations extérieures, mais aussi le dispositif prépositionné en Afrique et les choix d’équipements les plus récents. À cet égard, Serval a permis à l’hélicoptère Tigre, au VBCI, au canon Caesar ou au Rafale de faire une nouvelle fois la preuve de leurs qualités. Mais loin de se limiter à un panégyrique de notre outil de défense, le rapport passe en revue celles de ses limites, voire de ses lacunes, que l’opération Serval a mises en lumière : lacunes capacitaires en matière de projection, tant tactique que stratégique, dans l’attente de l’A400M ; limites de certains matériels vieillissants, à l’image du VAB ou de l’hélicoptère Gazelle ; moyens ISR nettement insuffisants, du fait notamment de notre lacune en matière de drones. S’il souligne l’appui précieux de nos alliés, tant occidentaux qu’africains, le rapport montre aussi les faiblesses des mécanismes européens de gestion de crise tels qu’ils existent aujourd’hui. Enfin, à l’heure où le désengagement des forces françaises a commencé, il analyse aussi les enjeux de la stabilisation post-crise du Mali, tant en matière sécuritaire qu’en matière politique – avec la tenue des élections et le processus de réconciliation nationale –, soulignant les défis que constituent la reconstruction de l’État malien et le développement économique du pays.