André Bucher, entre terre et ciel - Auteurs en Rhône

Transcription

André Bucher, entre terre et ciel - Auteurs en Rhône
André Bucher, entre terre et ciel
un documentaire de Benoît Pupier
Résumé
André Bucher est écrivain, paysan biologique et bûcheron. Depuis plus de
trente ans, il vit aux confins de la Drôme et des Alpes de Haute-Provence,
dans la vallée du Jabron. Dans ce lieu sublime et sauvage, entre terre et ciel,
l’écrivain des grands espaces, druide à la barbe broussailleuse, regard bleu,
invente des récits de hautes solitudes. En janvier 2012 il publie Fée d’hiver.
Rencontre avec un écrivain d’un territoire.
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Thématiques
Être écrivain, une longue route
André Bucher, écrivain, agriculteur biologique et bûcheron, vit depuis plus
de trente ans à la ferme de Grignon, sur les hauteurs de Montfroc, aux
confins de la Drôme et des Alpes de Haute-Provence, dans la vallée du
Jabron. Il y a fondé une famille. Au début des années soixante-dix, il fait
partie d'un petit groupe militant qui s'installe, défriche et travaille à mettre
en place un système de production et de distribution agricole biologique
alternatif.
Sur les pentes abruptes, entre 1000 et 1500 mètres d'altitude, le groupe
cultive la terre dans des conditions difficiles. Bois, landes, friches et terres
cultivables recouvrent ce pays des grands espaces. La ferme s'étend sur 200
hectares. André Bucher décide aussi de reboiser, avec quelques
compagnons, pour retenir la terre, diversifier les essences et laisser une
promesse aux générations futures. 20 000 arbres ont été replantés, une forêt
métissée (comme les hommes) : des pins noirs, des cèdres, des mélèzes...
Le choix de la diversité et du reboisement à partir de l'existant fera
jurisprudence à l'ONF.
Lionel, le fils d'André et Marie-Claude, a repris l'exploitation. Mais ses
parents continuent de l'aider. « Mon fils a repris la ferme et je suis devenu
son emploi-jeune. Un retraité des champs, cela n'existe pas. » Ici on cultive
en filière bio blé, orge, épeautre, fourrage, ail, oignons, pommes de terre,
potimarrons, lentilles, pois chiches et lavande. Entre ses deux métiers,
André Bucher ne choisit pas. Métiers ? Passions plutôt. Ses deux passions,
l'agriculture et l'écriture, ne sauraient exister l'une sans l'autre, elles se
nourrissent jour après jour.
Être écrivain, un combat
André Bucher est un écrivain-paysan. Y a-t-il beaucoup d'écrivains-paysans
en France ? Le film montre comment l'engagement citoyen (entretenir la
forêt pour lutter contre les incendies, planter des arbres pour éviter l'érosion,
choisir l'agriculture biologique...), les colères (mainmise des semenciers,
course aux subventions des éleveurs-mercenaires, relations nord-sud,
envolée des prix du foncier menaçant l'implantation des jeunes agriculteurs,
reniements de certains, inquiétudes pour la vallée...), une certaine idée de la
liberté (héritage de 68, cheminement intérieur...) nourrissent l'œuvre
littéraire et s'incarnent dans des personnages. Le film casse ainsi le cliché
d'un écrivain du terroir.
André Bucher a toujours lu, toujours écrit. Mais d'abord il faut vivre et
travailler la terre. Dans les hauteurs, l'hiver, la neige apporte son silence. La
nuit apporte le chant des ombres. André Bucher se met à écrire à la fin des
années 80, avec obstination. Longtemps, les éditeurs refusent ses
manuscrits. « J'ai ramé pendant douze ans à cause de ça, les gars ils
publiaient les Américains, ça satisfaisait le besoin d'exotisme des lecteurs
français ! Le Français, c'était le Français qui écrivait sur le terroir avec
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son béret et son Opinel ! Tout d'un coup, il y a en a un qui se met à faire
comme les Américains ! Qu'est-ce que c'est que celui-là ? Donc on a mis du
temps à se dire que peut-être il avait le droit de raconter des histoires dans
son quartier, et ça a mis du temps ! » Enfin, Sabine Wespieser publie Le
Pays qui vient de loin, en 2003. Puis Le Cabaret des oiseaux, Pays à vendre,
Déneiger le ciel. La Cascade aux miroirs paraît en 2009 chez Denoël. Fée
d'hiver, aux éditions Le mot et le reste, en janvier 2012.
Écrire, c'est un combat avec soi-même. Portrait de l'écrivain en bagarreur :
la folie des écrivains, la mégalomanie, le besoin de reconnaissance, la
critique du milieu littéraire, les contradictions. Et l'humour, surtout, comme
une pirouette pour déconstruire tout cela et prendre du recul. Ce portrait,
c'est aussi une façon de déconstruire le mythe de l'écrivain hors sol et l'idée
romantique d'une fulgurance artistique, d'approcher la réalité et la
singularité d'un artisan des mots, de laisser apparaître les conditions
pratiques de la création littéraire.
André Bucher, écrivain d'un territoire
Entre terre et ciel, l'écrivain nous fait visiter son territoire, à pied ou en pickup. Chaque lieu (la Grande Terre, la source, la terre aux sangliers, CombeMaure, la retenue collinaire, la montage de Lure, le plateau d'Albion...),
convoque un bout de récit, une émotion, une évocation géologique, une
explication agricole, une correspondance littéraire... André Bucher décrit la
bagarre avec les mots et les sentiments. Il parle du travail musical de la
langue. Ses phrases sont sonores, vives, rythmées. Pour dire la rudesse des
êtres, interroger la place de l'homme dans cette nature et critiquer
l'anthropocentrisme.
André Bucher est un explorateur de sa propre démarche : les frères de
littérature (Rick Bass, Thomas McGuane, Jim Harrison, l'école du Montana,
le Nature Writing, les Amérindiens comme James Welch...), les croyances
panthéistes ou bouddhistes...
Par un jeu de miroir entre l'écrivain et ses personnages, habitants des mêmes
territoires, le film découvre qu'il faut aller plus loin que le simple portrait
d'un écrivain-paysan influencé par le Nature Writing. Au-delà du plaisir du
récit, André Bucher pose la question du déterminisme, et du combat à mener
pour construire sa propre liberté. Rencontrer André Bucher, c'est donc
laisser surgir la question contemporaine de l'écologie, du rapport à la nature,
de la place de l'homme par rapport aux autres espèces. Par les thèmes qui
habitent ses récits : hymne aux grands espaces, racines et filiation, nature et
magie païenne, résilience...
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Fiche technique
Production : Benoît Pupier
Réalisateur : Benoît Pupier
Collaboration artistique : Xavier Dancausse
Genre : documentaire
Durée : 2h09
Langue originale : français
http://andrebucher.tumblr.com
Contact
Benoît Pupier
22, cité Popincourt 75011 Paris
06.61.70.27.21 / 01.43.38.03.44
[email protected]
http://benoitpupier.tumblr.com
Diffusion
Documentaire accessible en vod sur Vimeo On Demand
Prix vod accès un mois : 5 $ soit 3,65 €
Achat du film et téléchargement : 15 $ soit 10,94 €
https://vimeo.com/ondemand/andrebucher
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Film disponible en DVD, Blu-ray, fichier informatique
Contacter Benoît Pupier
[email protected]
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Biographie André Bucher
Écrivain, paysan, bûcheron, André Bucher est né en 1946 à Mulhouse,
Haut-Rhin. Après avoir exercé mille métiers (docker, berger, ouvrier
agricole…), il s'installe à Montfroc en 1975, vallée du Jabron, dans la
Drôme, où il vit toujours. Il est un des pionniers de l’agriculture biologique
en France. Écrivain des grands espaces, lecteur de Jim Harrison, Rick Bass,
Richard Ford…, des écrivains amérindiens tels James Welch, Louise Erdich,
Sherman Alexie, David Treuer…, son écriture puise sa scansion, sa
rythmique dans le blues, la poésie, le jazz et le rock’n roll. La nature n'est
pas un décor mais un personnage de ses histoires. Fée d’hiver est son
sixième roman. Récit épuré, voix-récits qui se rejoignent et se répondent.
Traversée des ombres, féérie fragile.
Bibliographie André Bucher
La Vallée seule, roman, Le mot et le reste, 2013
Histoire de la neige assoupie, Une hirondelle qui pleure tout le temps,
nouvelles, Chiendents n°17, Cahier d'arts et de littératures
André Bucher, Une géographie intime.
Fée d’hiver, roman, Le mot et le reste, 2012
La Cascade aux miroirs, roman, Denoël, 2009
Le Pays de Haute Provence, carnet de voyage, vu de l’intérieur, récit, en
collaboration avec un photographe, Pascal Valentin, pour l'office de
tourisme du Pays de Haute Provence, 2007
Déneiger le ciel, roman, Sabine Wespieser, 2007
Pays à vendre, roman, Sabine Wespieser, 2005
Le Cabaret des oiseaux, roman, Sabine Wespieser, 2004, France-Loisirs,
2005, traduction en langue espagnole El Funambulista, 2007, traduction en
chinois, 2008
Le Pays qui vient de loin, roman, Sabine Wespieser, 2003
Le Juste Retour des choses, Saint-Germain-des-Prés, Miroir oblique, 1974
Le Retour au disloqué, publication par l’auteur, 1973
La Lueur du phare II, Éditions de la Grisière / Éditions Saint-Germain-desPrés, Balises, 1971
La Fin de la nuit suivi de Voyages, J. Grassin, 1970
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