ALPHA - Genre version dernière - GUINEE

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ALPHA - Genre version dernière - GUINEE
REPUBLIQUE DE GUINEE
…………………….
Travail – Justice - Solidarité
INSTITUT DE L’UNESCO POUR L’EDUCATION - IUE
PROBLEMATIQUE DE L’ALPHABETISATION DANS UNE PERSPECTIVE
DE L’EQUITE EN GENRE ET DE LA REDUCTION DE LA PAUVRETE EN
GUINEE
Rapport préparé par :
Djibril FOFANA : coordinateur (INRAP)
Abdoul Karim CAMARA (SNA)
Martine KEITA
Dr Abdoul Karim DIALLO (ISSEG)
(SNA)
Dr Alpha Oumar DIALLO (IRLA)
Mouctar OULARE (ONG –ANAH)
Aminata BARRY (SSP)
Conakry, juin 2006
TABLE DES MATIERES
Page
Introduction
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PRESENTATION DE LA GUINEE
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I - CONTEXTE ET JUSTIFICATION
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II - PROBLEMATIQUE
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III - METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
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IV - ANALYSE DOCUMENTAIRE
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V - ANALYSE DES DONNEES
V.1 – Identification
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V.2 – Description et fonctionnement des centres d’alphabétisation
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V.3 – Formation
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V.4 - Relations entre centres et services d’alphabétisation
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V.5 - Les difficultés rencontrées par les femmes
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V.6 – Esquisses de solutions
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V.7 – Impacts de la formation
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V.8 – OBSERVATION DES SUPPORTS D’ALPHABETISATION
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CONCLUSION
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Recommandations
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BIBLIOGRAPHIE
39
ANNEXES
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TABLE DES SIGLES
SNA : Service National d’Alphabétisation
CONEBAT : Commission Nationale d’Education de Base Pour Tous
MEPU-EC: Ministère de l’Enseignement Pré Universitaire et de l’Education Civique
EPT: Education Pour Tous
ADEA: Association pour le Développement de l’Education en Afrique
UIE: Institut de l’UNESCO pour l’Education
ROCARE: Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education
UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l’Education la science et la Culture
CECI : Centre d’Etudes Canadien pour la Coopération Internationale
ONG: Organisation non Gouvernementale
ODM: Objectifs du millénaire pour le Développement
SRP: Stratégie de Réduction de la Pauvreté
INRAP : Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique
IRLA : Institut de Recherche et de Linguistique Appliquée
ISSEG : Institut Supérieur des Sciences de l’Education
SSP : Service Statistique et Planification
ANAH : Association des Normaliens pour l’Alphabétisation et l’Hygiène
3
INTRODUCTION
L’Institut de l’Education pour l’UNESCO (IUE) a organisé en septembre 2006 en
collaboration avec le BREDA, Dakar, le bureau multi - pays UNESCO de Bamako, le Groupe
de travail sur l’Education Non formelle (GTENF) de l’Association pour le Développement de
l’Education en Afrique (ADEA) ainsi que le Réseau Ouest et Centre Africain de recherche en
Education (ROCARE) une rencontre sur le thème "Renforcement des capacités de
l’alphabétisation pour une perspective du genre".
Au cours de cette rencontre, la thématique "genre et alphabétisation " a été discutée et
approfondie par les participants. Les travaux en ateliers ont permis entre autres, de clarifier les
principaux concepts sur le genre et l’alphabétisation, de définir pour chaque pays un projet de
recherche et de mettre en place les procédures de sa réalisation.
Le caractère pluridimensionnel des différents thèmes proposés a amené chaque pays à
constituer une équipe de recherche prenant en compte la diversité des secteurs et des
partenaires impliqués dans les activités d’alphabétisation. L’équipe mise en place en Guinée,
sur la base d’un contrat établi avec l’IUE regroupe des représentants des services publics
chargés des questions de langues (chercheurs, administrateurs de l’éducation, enseignants,
formateurs de formateurs) et des organisations non gouvernementales intervenant dans le
domaine de l’alphabétisation.
Le présent rapport est le résultat du travail mené par cette équipe de recherche sous la
supervision de ROCARE - Guinée.
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PRESENTATION DE LA GUINEE
Située en Afrique de l’ouest, la République de Guinée est un pays côtier à mi chemin
entre l’équateur et le tropique du Cancer. Elle couvre une superficie de 245 857 km2 et
s’étend sur 800 Km d’est en ouest et 550 Km du nord au sud. Elle est limitée à l’ouest par
l’océan atlantique sur près de 300 Km, au nord – ouest par la Guinée Bissau, au nord par le
Sénégal, au nord – est par le Mali, à l’est par la Côte d’Ivoire et au sud par le Libéria et la
Sierra Léone.
La Guinée est divisée en quatre régions naturelles au relief, au climat et à la végétation
bien distincts :
-
La Basse Guinée en bordure de l’océan Atlantique qui s’étend du littoral jusqu’aux
contreforts du Fouta Djallon sur environ 18% du territoire national.
-
La moyenne Guinée (Fouta Djallon) qui jouxte la région côtière qu’elle prolonge vers
les massifs montagneux culminants au Mont Loura avec 1515 m d’altitude. C’est dans
cette région que la plupart des grands fleuves qui arrosent l’Afrique de l’ouest
prennent leurs sources.
-
La Haute Guinée, avec 40% du territoire national est une vaste région de plateaux et
de savanes arrosées par le fleuve Niger et ses affluents.
-
La Guinée Forestière qui couve 20% de la superficie totale du pays. Elle est un
ensemble de massifs dont le point culminant est le Mont Nimba avec 1 752 m
d’altitude.
Sur le plan administratif la Guinée comprend 7 régions administratives et la zone de
Conakry qui jouit d’un statut particulier de collectivité décentralisée.
Les régions sont
subdivisées en 38 préfectures et communes urbaines dont 5 à Conakry et 303 communautés
rurales de développement.
La nature des sols fait que la Guinée est un pays à vocation agricole et rurale. Elle est
aussi très riche en ressources du sous-sol et possède un potentiel hydroélectrique très élevé.
La population totale est de 8 444 559 habitants (2002). Le taux d’accroissement annuel
moyen est de 3,1%. Avec cette tendance la population pourrait atteindre en 2010 le chiffre de
9 600 000 habitants. Les 46% de cette population ont moins de 15 ans. Ce qui indique
l’extrême jeunesse de cette population avec une fécondité élevée, caractérisée par la précocité
de l’activité sexuelle en dépit des efforts de sensibilisation déployés par les programmes de
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planification familiale et de santé de la reproduction. La population est majoritairement
constituée de femmes (51%). Le taux brut de natalité est estimé à 39,9% et le niveau de la
mortalité est encore élevé, malgré la tendance à la baisse (14,2%). L’espérance de vie à la
naissance est de 54 ans pour les deux sexes (RGPH 1996).
Malgré ses importantes ressources naturelles, la Guinée est un pays pauvre avec un
Produit intérieur Brut (PIB) estimé à 415 $ US en 2002. Près de 40 % de la population vivent
dans un état de pauvreté absolue avec environ 300 dollars US par tête et par an. Cette
situation se confirme par un Indice de Développement Humain (IDH) faible équivalent à
0.466 (2005), plaçant la Guinée au 156ème rang sur 177 pays classés en 2005.
L’incidence de la pauvreté est deux fois plus élevée en milieu rural qu’en milieu
urbain. Elle est plus marquée chez la femme quelque soit le lieu de résidence et le domaine
considéré de la vie (éducation, emploi, revenu, charge de travail etc.). Le chômage et la
précarité des revenus sont les principales caractéristiques de la pauvreté. "Depuis le lancement
de la stratégie de réduction de la pauvreté, la Guinée a enregistré sa plus grave crise
économique des 15 dernières années. Cette crise se traduit par un ralentissement marqué de la
croissance et une forte reprise de l’inflation. " (Rapport sur les OMD 2005)
Dans le domaine de l’éducation des progrès notables sont enregistrés aussi bien dans
le cadre de l’accès, de la qualité que dans celui de la gestion décentralisée du système
éducatif. Le taux brut de scolarisation (TBS) primaire est passé de 56, 70% en 1999-2001 à
74% en 2003 et 79% en 2004-2005 avec 67% de taux de scolarisation des filles et 81% de
scolarisation des garçons. Le taux d’analphabétisme global est de 62% (2003), avec 59% chez
les hommes et 79% chez les femmes.
L’éducation est considérée comme le facteur crucial de la croissance économique et le
développement de société guinéenne. A ce titre des efforts considérables ont été déployés par
le gouvernement, en collaboration avec ses partenaires depuis l’événement de la deuxième
République en 1984 et maintenant, dans le cadre de la mise en œuvre de son programme
national d’Education Pour Tous (EPT). En effet, plus les jeunes et en particulier les jeunes
filles sont éduqués, plus le taux de mortalité diminue et plus la situation générale des familles
s’améliore. L’éducation accroît ainsi, les chances de réussite des populations en leur donnant
notamment, les armes pour se défendre contre la pauvreté.
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I - CONTEXTE ET JUSTIFICATION
En dépit des efforts consentis dans le domaine de l’éducation de base par le
Gouvernement guinéen et les partenaires au développement, le taux brut de scolarisation des
enfants tous sexes confondus est de 77% selon les statistiques récentes du Ministère de
l’Enseignement Pré Universitaire (MEPU-EC). C’est dire qu’environ 23% des enfants en âge
scolaire sont hors de l’école. D’après la même source, 26,3% des jeunes âgés de 20 à 24 ans
ne savent ni lire ni écrire. Tous ces deux pourcentages grossissent, malheureusement, le taux
d’analphabètes des adultes estimé à 62% dont 59% pour les hommes et 79 % pour les
femmes. L’analphabétisme des femmes de la tranche d’âge de 15 à 49 et plus spécifiquement
les jeunes de 15 à 25 ans constitue un handicap au développement socio-économique de la
Guinée.
En effet, les femmes qui constituent les 51% de la population sont impliquées dans
toutes les activités socio-économiques du pays aussi bien dans le secteur formel que le secteur
informel. Elles sont en passe de devenir « le moteur du développement économique et social».
En zone rurale comme en zone urbaine les femmes effectuent diverses activités pour subvenir
aux besoins des familles. A la place des pères de familles réduits au chômage, ces femmes
assument ces nouvelles responsabilités dans des conditions difficiles parfois sans la moindre
reconnaissance de l’effort consenti par elles pour le bien être de la famille.
Des considérations ancestrales et socioculturelles persistantes sont telles que les
femmes sont traitées encore comme des être inférieurs confinés à des tâches domestiques
routinières et peu porteuses d’intérêt.
De même, l’analyse du phénomène de la pauvreté en fonction du genre fait ressortir
d’importantes disparités entre les femmes et les hommes tous niveaux confondus. En dépit de
l’égalité de droit prônée par la loi entre les sexes, l’égalité de fait n’est pas encore une réalité.
On s’aperçoit bien que les traditions socioculturelles limitent dangereusement les opportunités
qui s’offrent aux femmes au niveau familial, communautaire et national. Ces inégalités
socioculturelles et économiques réduisent l’impact de la part prise par les femmes dans le
développement et contribuent à perpétuer l’oppression et la marginalisation sociale de cette
couche.
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Refuser délibérément d’instruire les filles au même titre que les garçons,
d’alphabétiser les femmes autant que les hommes revient à terme, à les condamner à
l’ignorance, l’obscurantisme, la dépendance, donc à la soumission aux décisions des hommes.
Le déficit de formation réduit les capacités des femmes à saisir les opportunités qui s’offrent à
elles pour développer des initiatives personnelles, réfléchies et pérennes. Ce handicap
diminue aussi les possibilités de leur participation à la prise de décisions à l’échelle de la
famille, de la communauté ou de la nation.
Dans "l’étude sur les opportunité d’apprentissage en Guinée" (2003), trois principales
raisons sont évoquées par les parents pour la non scolarisation des filles : le manque
d’encadrement des enfants, le manque de moyens chez les parents et les charges liées aux
travaux familiaux (activités domestiques, commerciales, champêtres). En effet, 24% des
répondants imputent la non scolarisation au manque d’encadrement, 14% le lient au manque
de moyens et 7% l’attribuent aux travaux domestiques. Dans le même ordre d’idées, l’étude
relève que les mêmes raisons favorisent les redoublements et les abandons chez les filles. Il
s’y ajoute le mariage précoce, les harcèlements dont sont victimes les filles, tant de la part de
leurs camarades garçons que des enseignants, des tares que le système éducatif n’arrive pas
prévenir et à corriger.
Dans le domaine de la santé, en zones rurales, comme en zones urbaines les
populations sont exposées à de nombreuses maladies infectieuses telles que les IST/SIDA
(taux de prévalence 2,8%) du fait qu’elles ne sont pas suffisamment informées, formées et
éduquées pour éviter ces dites maladies. Les données
publiées par le Service National
d’Informations Sanitaires de février 1999 indiquent que le paludisme fait 28% des victimes en
Guinée, contre, respectivement, 16% pour les infections respiratoires, 8% pour les maladies
diarrhéiques et 35% pour autres affections.
On sait par ailleurs, que la sensibilisation et l’éducation améliorent l’engagement des
adultes et notamment des femmes par rapport à l’encadrement des enfants. Une étude faite en
Guinée par un bureau d’étude locale indique que les séances de « communication information et éducation » réalisées avec l’appui de plan international Guinée en faveur des
adultes dans la région de la Guinée Forestière ont permis « aux femmes du village de Nongo
de savoir que l’eau de puits doit être bouillie avant d’être consommer, que les consultations
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prénatales sont déterminantes pour la santé de la mère et du bébé, que les vaccinations
protègent l’enfant contre la polio, la rougeole, les varicelles… »
De même, d’autres études publiées par la revue de l’éducation des adultes pour le
développement n° 64 (2005 ; age 180) montrent « qu’il existe un lien puissant entre
l’éducation et la réduction de la pauvreté ». Le niveau d’instruction et d’alphabétisation peut
amener des adultes à avoir des aptitudes cognitives requises pour opérer des choix éclairés
pour éviter par exemple, soit les maladies sexuellement transmissibles y compris le SIDA,
soit pour mieux gérer leur maternité au niveau du couple entre autres.
Il se dégage de tout ce qui précède que les populations ont des besoins et des
aspirations légitimes qui les placent dans une situation de lutte permanente pour la recherche
de progrès, de bien-être. Cette lutte embrasse de nombreux secteurs socio-économiques :
éducation, hygiène et santé, équité - genre, droits des enfants et des femmes etc. Ces
aspirations sont complexes et variées et leur résolution dépasse les dimensions des initiatives
individuelles. C’est pour cette raison que le Gouvernement en a fait une préoccupation en les
formalisant en terme de politique de développement durable au niveau national, dans le but de
mieux coordonner les actions qui se mènent dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des
affaires sociales.
On sait par aussi que la Guinée, comme beaucoup de pays en développement, a promis
d’atteindre d’ici 2015 les six objectifs visés par le Forum mondial sur l’éducation de Dakar
(2000) parmi lesquels figurent en bonne place l’alphabétisation des adultes et l’égalité des
sexes.
Le Programme d’Education Pour Tous (PEPT) élaboré et validé par le Gouvernement
s’inscrit dans la perspective d’une réalisation concrète de cet engagement : assurer
l’alphabétisation des adultes dans le respect de l’égalité des sexes.
Pour répondre à ces préoccupations et permettre une meilleure connaissance des
problèmes spécifiques à l’alphabétisation et ses incidences pour un développement équitable
de la société, la recherche suivante a été initiée : Problématique de l’alphabétisation dans une
perspective de l’équité en genre et de réduction de la pauvreté.
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Cette recherche s’inscrit dans la perspective de renforcement des capacités des acteurs
de l’alphabétisation en matière d’équité en genre dans le but de contribuer à la réduction de la
pauvreté. Ce volet est fortement appuyé par l’Association pour le Développement de
l’Education en Afrique (ADEA), l’Institut de l’Education de l’UNESCO (UIE) et le Réseau
Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE).
II - PROBLEMATIQUE
En dépit de tous les efforts consentis par le gouvernement beaucoup de problèmes sont
encore d’une actualité cruciale. En effet, nombreuses sont les femmes qui manquent
d’informations élémentaires même en langues nationales ; informations qui pourraient les
aider à préserver leur santé, à éviter les maternités trop rapprochées, à protéger les enfants
contre les maladies, à accéder au crédit et au bien-être familial et enfin à jouir pleinement de
leurs droits.
Quand aux jeunes (garçons et filles), ils sont les plus nombreux entre 15 à 25 ans qui n’ont
pas eu la chance d’aller à l’école ou qui l’ont abandonnée très tôt. Ces jeunes constituent la
proportion de la population la plus nombreuse, ils représentent la force vive montante dans la
production des biens et services.
L’analphabétisme les condamne aussi à une médiocrité dans l’apprentissage, un
manque de compétences et d’initiatives. Ce handicap leur ferme toute opportunité de
s’améliorer et/ou de se qualifier pour compétir sur le marché de l’emploi.
Il est reconnu par tous, que l’analphabétisme réduit considérablement l’efficacité de
modernisation de l’économie, l’amélioration de la productivité et la participation efficace de
la population juvénile et féminine au processus de démocratisation.
En revanche, l’alphabétisation ne peut avoir un effet notable sur le développement
économique et social pouvant déboucher sur une amélioration des conditions de vie des
populations bénéficiaires que si elle est assortie de nombreuses autres activités susceptibles de
réduire la pauvreté.
Pour faire face à tous ces problèmes, le gouvernement s’est engagé pour une
généralisation de l’enseignement primaire en amont et une intensification de l’alphabétisation
fonctionnelle des adolescents, des adultes avec priorité femmes en aval.
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Cette volonté exprimée en faveur d’une éducation pour tous et d’un développement
durable s’inscrit dans le cadre du suivi de la conférence mondiale de l’Education Pour Tous,
tenue à Jomtien en mars 1990 et constitue un élément de réponse aux recommandations de la
VIème conférence des Ministres de l’Education et ceux chargés de la planification économique
des Etats membres d’Afrique (MINFDAF VI) tenue à Dakar, du 8 au 11 juillet 1991 qui
demandait à chaque pays, d’abaisser le niveau national d’analphabétisme de moitié de son
niveau en l’an 2000.
Pour atteindre cet objectif le gouvernement a mobilisé plusieurs acteurs intervenants
dans la réalisation des programmes d’alphabétisation: représentants de l’Etat, des partenaires
techniques et financiers, ONG nationales, ONG étrangères et communautaires bénéficiaires.
Deux stratégies sont mises en œuvre en matière d’éducation non formelle : les centres
NAFA (Nafa signifie dans la plupart des langues guinéennes : bénéfice, profit, intérêt évident)
et le Service National d’alphabétisation à travers l’alphabétisation fonctionnelle et
l’alphabétisation professionnalisante.
Le centre NAFA est une alternative à l’éducation de base, un complément et un correctif du
formel. Il permet de répondre aux besoins d’éducation des enfants exclus âgés de 10 à 16 ans
(enfants déscolarisés ou non scolarisés) de l’école formelle classique. Le centre NAFA joue le
rôle de passerelle vers le formel en favorisant l’équité entre les zones et les sexes.
Il existe deux types de centres NAFA : le type féminin et le type mixte (filles et garçons). Ils
sont généralement domiciliés dans les zones rurales et semi rurales.
Le centre NAFA vise à:
•
Permettre aux enfants non scolarisés et ou déscolarisés d’acquérir des connaissances
instrumentales (lecture, calcul, écriture) en vue d’accroître leurs performances dans la
pratique des activités quotidiennes.
•
Développer des savoir-faire cognitifs et pratiques leur permettant de comprendre, de
transformer et sauvegarder leur environnement.
•
Apporter des connaissances pratiques sur l’hygiène, la santé, la sécurité et les droits et
devoirs civiques.
•
Offrir la chance à des individualités d’accéder éventuellement au système formel.
•
Eliminer les disparités éducatives entre zones urbaines et rurales, entre filles et
garçons.
Les centres NAFA sont mis en œuvre grâce à un partenariat fécond liant les communautés
locales bénéficiaires, le gouvernement et les partenaires au développement.
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Dans ce partenariat les communautés ont la charge de fournir un local (classe), les
apprenants avec priorités filles, les honoraires des animateurs locaux, et l’engagement des
autorités locales à gérer le projet,
Le gouvernement apporte un appui technique par la mise à disposition d’un instituteur
jouant le rôle d’animateur principal.
Les partenaires, à travers l’UNICEF fournissent l’équipement de base et le matériel
scolaire nécessaires au fonctionnement du centre.
Dans le cadre du PEPT, des sous-projets d’alphabétisation orientés respectivement vers les
femmes, les jeunes, les groupes marginalisés et les représentants du gouvernement au niveau
local sont financés.
Le programme prévoit que les actions d’alphabétisation soient développés par des opérateurs
privés, particulièrement les ONG contractantes dans le cadre des sous projets financés par des
subventions du crédit IDA. La stratégie de "faire faire" a été retenue par le Service National
d’Alphabétisation qui en assure la supervision générale et la coordination.
On dénombre 42 opérateurs (ONG) gérés par l'agence IIZ-DVV avec un effectif d’environ
17 000 apprenants.
Les efforts consentis ont permis de faire passer le taux d’analphabétisme de 74% en 1984
(84% de femmes) à 62% en 2003 (dont 79,45% pour les femmes).
La gestion de la post- alphabétisation reste problématique. La création d’un environnement
lettré pour entretenir et consolider les acquis de l’alphabétisation est certes l’objet de discours
mais tarde à s’instaurer sur le terrain. Il s’agit là d’un handicap de taille.
L’expérience guinéenne en matière d’alphabétisation et d’enseignement en langues nationales
a à son passif la non création d’un environnement lettré centré sur les langues nationales,
l’inexistence de structures d’édition. La persistance de ces éléments est un facteur susceptible
de décourager à la longue les apprenants potentiels ou ceux en formation.
On peut retenir que les résultats quantitatifs (62%) et qualitatifs atteints par le biais des
approches NAFA et alphabétisation fonctionnelle et professionnalisante sont encourageants.
De tout ce qui précède et par rapport à la présente étude, la question fondamentale de
la recherche est la suivante : Les dimensions genre et pauvreté sont –elles intégrées dans les
programmes d’alphabétisation ?
Des questions sous jacentes découlent de cette question principale.
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II.1 - Questions de recherche
Quels impacts la formation reçue a eu sur les bénéficiaires ? Les notions d’équité genre et de
pauvreté ont-elles été intégrées dans les contenus des programmes ? Quels sens les
responsables d’alphabétisation donnent à ces concepts ? Quelles perceptions les hommes et
les femmes alphabétisé et non alphabétisés ont de l’alphabétisation ? Quels sont les obstacles
à l’alphabétisation des adultes ?
II.2 – Objectifs de la recherche
-
Améliorer les contenus des programmes d’alphabétisation en y ajoutant les aspects
genre et pauvreté ;
-
Déterminer les conditions dans lesquelles fonctionnent les centres d’alphabétisation ;
-
Identifier les impacts de l’alphabétisation et de l’instruction chez les femmes ;
-
Etudier les perceptions des hommes et des femmes alphabétisés et non alphabétisés
sur l’alphabétisation.
II.3 - Hypothèses
-
Plus les femmes bénéficient de programmes pertinents d’alphabétisation, plus la
vie économique de la communauté s’améliore.
-
L’alphabétisation de la femme réduit les disparités de genre et de sexe.
II.4 - Résultats attendus
-
Une meilleure connaissance du fonctionnement des centres d’alphabétisation.
-
Une prise en compte de la dimension genre dans les contenus des programmes
d’alphabétisation.
-
Les effets de l’alphabétisation sur la vie économique et sociale des femmes mieux
connus.
-
Une meilleure connaissance des perceptions des enquêtés sur l’alphabétisation.
III METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE.
La méthodologie retenue tient compte de l’objet de recherche fondé sur les hypothèses
annoncées précédemment. Cette méthodologie combine deux approches complémentaires :
Une approche théorique qui concerne la recherche bibliographique à laquelle s’ajoute la
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collecte et l’analyse des données recueillies auprès des enquêtés, suivie de celle des
programmes et des supports utilisés dans l’alphabétisation. Une approche pratique portant sur
la recherche de terrain.
La recherche documentaire va permettre de mobiliser les documents existants afin de
bien définir le cadre théorique et mieux orienter la recherche de terrain. Cette dernière sera
menée sous forme d’enquête dont la description est faite ci-dessous.
Présentation de l’enquête
L’enquête s’est déroulée dans deux régions de la Guinée : Conakry, la capitale et Labé
une des capitales des quatre régions naturelles du pays. Le choix de ces deux régions tient au
fait que ces régions sont caractérisées par une forte concentration démographique, une
diversité d’activités économiques et socio professionnelles, un remarquable brassage
ethnoculturel, ainsi qu’une répartition des centres de formation en alphabétisation entre zones
rurale et urbaine. Même si les caractéristiques précitées ne sont pas particulières à ces deux
régions, la localisation de la recherche dans ces deux endroits tient compte d’autres
considérations à la fois techniques et financières. Le choix opéré est guidé aussi par un souci
de diversification des données collectées et la facilité d’accès aux lieux d’enquête tout en
restant dans les limites du temps et des contraintes de l’enveloppe financière.
Choix de l’échantillon et du public cible
La recherche s’appuie sur des questions ouvertes permettant aux répondants de
s’exprimer largement. La densité des questions et la variété du public compensent aussi le fait
que l’enquête n’a pas couvert les autres régions du pays et lui confèrent un caractère
essentiellement qualitatif.
L’échantillon est composé soixante neuf (69) personnes susceptibles de fournir les
informations nécessaires. Le public ainsi ciblé se présente de la façon suivante.
-
Dix (10) responsables des centres de formation en alphabétisation. La participation
des ces cadres permet de faire un état des lieux des centres de formation d’une
part, la description de la situation matérielle et des conditions pédagogiques dans
lesquelles sont formées les apprenantes ainsi que la prise en compte des
préoccupations des femmes d’autre part.
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-
Seize (16) filles/ femmes alphabétisées dont 8 en situation d’apprentissage et 8
autres ayant terminé le cycle de formation et qui sont choisies prioritairement
parmi celles exerçant des activités socio professionnelles car, elles sont sensées
d’expliquer les raisons de leur motivation pour la formation en alphabétisation
ainsi que les difficultés rencontrées.
-
Treize (13) personnes dont six (6) femmes et six (6) hommes, tous non
alphabétisées. Ils sont sensés fournir des renseignements sur leur perception de la
formation en alphabétisation en général et celle des femmes en particulier.
-
Seize (16) femmes intellectuelles ; elles peuvent fournir des renseignements sur
leur perception du rôle la femme lettrée dans la famille et plus généralement dans
le développement socio économique de la nation.
-
Quatorze (14) responsables des services d’alphabétisation et ONG exerçant dans le
domaine de l’alphabétisation.
Par ailleurs, la prédominance des femmes dans l’échantillon est liée au fait que depuis 2002
le Programme d’Education Pour Tous (PEPT) appuie les programmes d’alphabétisation des
adultes avec priorité femmes. C’est pour cette raison que la plupart des centres
d’alphabétisation fonctionnelle
sont
à la fois des lieux de formation professionnelle
typiquement féminin (couture, teinture, saponification, broderie, fumage de poissons,
maraîchage…) et d’alphabétisation.
Méthode et outils d’enquête
La méthode de collecte des données a consisté à faire des observations dans des
centres de formation et à recueillir les informations au moyen d’entretiens avec le public. Les
outils suivants sont utilisés à cet effet : une analyse documentaire, l’observation de quelques
centres d’alphabétisation, des guides d’entretien. Plusieurs types de guides ont été conçus et
leur contenu varie en fonction des catégories de publics visés.
L’utilisation des outils d’enquête requiert un certain niveau de compréhension de la
méthode. C’est pourquoi une formation a été organisée à l’intention des personnes chargées
de la collecte des données. Ce faisant, douze (12) agents dont deux superviseurs ont été
formés.
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La validation des outils d’enquête a été faite en collaboration avec des personnes
ressources, des hommes de terrain expérimentés en matière de techniques d’enquête. Dans le
même sens, un pré test des outils a été organisé à Conakry avec les agents retenus pour
conduire l’enquête. L’enquête proprement dite s’est déroulée pendant une dizaine de jours
dans les deux localités retenues. Les personnes enquêtées sont sélectionnées au hasard et par
catégorie dans les localités ciblées.
Après avoir effectué la pré enquête, les données recueillies sont traitées et analysées
afin d’affiner les outils. Les données de l’enquête proprement dite sont centralisées à Conakry
et traitées par une équipe de six (6) personnes en collaboration avec un spécialiste de l’analyse
qualitative. L’option prise par l’équipe a été de regrouper et numéroter selon les publics,
l’ensemble des fiches provenant des deux zones d’enquête. Cette approche a l’avantage de
compiler par item, toutes les réponses fournies par chaque public. Les informations
pertinentes les plus occurrentes regroupées ont permis de dégager les impacts des
programmes d’alphabétisation sur la vie des femmes notamment en matière de l’équité en
genre et de réduction de la pauvreté.
Au fur et à mesure du traitement des données, l’équipe de recherche a rédigé le présent
rapport réajusté suite aux différentes lectures critiques du travail élaboré. A cette occasion des
personnes susceptibles de faire avancer la réflexion sur la problématique « alphabétisation genre » sont aussi identifiées et mises à contribution.
IV - ANALYSE DOCUMENTAIRE
Les documents examinés vont permettre de mesurer l’ampleur des efforts déployés
aux niveaux international, régional et par pays, au cours de la décennie, en faveur de
l’éducation en général et de la prise en compte des besoins spécifiques des femmes en
particulier.
Au niveau international, l’éducation est identifiée comme un défi majeur à relever.
Depuis la conférence mondiale sur l’Education Pour Tous, tenue à Jomtien (Thaïlande) en
1990, des étapes importantes ont été parcourues par les partenaires de l’éducation :
Institutions internationales, gouvernements, ONG, communautés…
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L’analyse des documents collectés montre la place et la dimension réservée à
l’alphabétisation et les stratégies envisagées en faveur d’une participation active des filles et
des femmes au développement.
En effet, le cadre d’action de Dakar ; " l’Education Pour Tous : tenir nos engagements
collectifs", réaffirme la vision exprimée par la rencontre de Jomtien qui est celle de répondre
en l’espace d’une génération aux besoins éducatifs fondamentaux de chaque individu (enfant,
jeune ou adulte) et de préserver cet acquis par la suite.
L’éducation des filles et des femmes est considérée comme une action prioritaire et
une voie « royale » pour l’élimination de la pauvreté et les formes de discrimination qui
marginalisent le sexe féminin et limitent son accès aux instances de décision.
Il est reconnu que la discrimination entre les sexes demeure un obstacle à l’exercice
du droit à l’éducation. C’est pourquoi l’élimination des obstacles limitant la promotion de la
femme va permettre d’instaurer l’équité entre les représentants des deux sexes dans les
différents compartiments de la société. Un tel progrès social suppose une transformation des
mentalités, des attitudes, des valeurs et des comportements des membres de la société.
L’un des objectifs du cadre d’Action vise à "améliorer de 50% les niveaux
d’alphabétisation des adultes, et notamment des femmes d’ici à 2015, et assurer à tous les
adultes un accès équitable aux programmes d’éducation de base et d’éducation permanente".
P.16
Les objectifs de développement du millénaire (ODM) adoptés par l’ONU en 2002,
s’harmonisent avec les engagements des Gouvernements des pays en développement pour
l’éradication de la pauvreté, de l’analphabétisme et de l’inégalité des sexes avant 2015. Cela
devra se traduire par des politiques éducative, sanitaire et sociale visant l’amélioration des
conditions de vie des populations en général et celles des filles/femmes en particulier à travers
le renforcement des services sociaux de base : accès équitable de tous à l’éducation, aux soins
de santé, à la protection et à la paix.
Ces objectifs visent avant 2015 à (i) éradiquer l’extrême pauvreté et la faim; (ii)
assurer à tous les enfants, garçons et filles, un cycle complet d’éducation primaire avant
2015 ; (iii) éliminer les disparités entre les sexes dans l’éducation primaire avant 2005 et à
18
tous les niveaux d’enseignement avant 2015 ; (iv) réduire la mortalité infantile ; (v) améliorer
la santé maternelle ; (vi) stopper la propagation du VIH/SIDA et d’autres grandes maladies et
commencer à inverser la tendance actuelle ; (vii) assurer un environnement durable. Réduire
de moitié le pourcentage de la population qui n’a pas accès à une eau potable ; (viii)
développer un partenariat mondial pour le développement entre pays riches et pauvres.
En Guinée, le Programme Education Pour Tous (PEPT) élaboré en 2001 accorde une
place de choix à l’alphabétisation des adultes. La mise en œuvre de ce volet s’appuie sur une
stratégie nationale pour l’éducation non formelle fondée sur le « faire-faire ». Il s’agit en
particulier d’impliquer les ONG dans l’exécution des programmes d’alphabétisation des
adultes avec priorité aux femmes. Le Gouvernement guinéen considère que l’analphabétisme
féminin constitue un défi à relever.
Aussi, à l’instar de la plupart des pays africains, la Guinée a élaboré en 2002 un document
de Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP). Ce document de politique de développement
envisage une prise en charge les besoins cruciaux des couches les plus pauvres de la
population. Entre autres besoins figurent: le faible accès aux services de base (éducation,
santé, eau…), le manque d’emploi et la faiblesse des revenus, la mauvaise qualité des services
publics, l’exclusion des handicapés, l’insuffisance des infrastructures de base, la faible
participation des femmes à la prise de décision etc.
L’analyse du phénomène de la pauvreté en Guinée montre que les femmes sont encore
défavorisées en matière d’éducation et de formation et leur accès aux micro- crédits est très
limité. Les femmes subissent l’influence négative des croyances socioculturelles, limitant
ainsi les opportunités de leur promotion sociale. Elles sont peu représentées dans les emplois
du secteur public (22%) et le secteur privé (11%), moins de 10% interviennent dans la vie
politique comme députés et membres du gouvernement. Ces contraintes entravent
l’épanouissement de la femme au plan individuel et collectif et accentuent l’état de pauvreté
dans lequel vivent la majorité d’entre elles.
Se fondant sur cette situation, la stratégie de réduction de la pauvreté mise en place en
Guinée se donne pour objectif « d’assurer le meilleur épanouissement économique et social
de la femme à travers un cadre qui garantit l’équité entre les différentes composantes de la
nation ». Les politiques sectorielles donnent la priorité aux femmes dans l’accès à l’éducation,
à la formation, à l’emploi, aux activités de production, à la protection et à la décision, tant au
niveau communautaire que national.
19
La dimension genre est prise en compte selon une approche transversale. En d’autres
termes, toutes les politiques sectorielles ont été attentives à l’éducation des femmes et des
filles. Pour ce faire, la stratégie de réduction de la pauvreté envisage diverses mesures dont
notamment :
-
des dispositions favorisant la fille dans l’accès aux différents cycles de formation ;
-
l’extension et le développement des services de santé de base pour une prise en charge
efficace des besoins des femmes et des enfants ;
-
le développement des initiatives créatrices d’emplois et de revenus, du renforcement
des capacités techniques et organisationnelles ;
-
la sensibilisation et l’incitation pour favoriser des changements positifs dans les
pratiques socioculturelles et les textes juridiques entravant le développement de la
femme.
V - RESULTATS DE L’ANALYSE DES DONNEES
V.1 – Identification
L’enquête a été menée auprès de 69 personnes réparties entre différentes catégories :
responsables des centres d’alphabétisation, filles/femmes alphabétisées, femmes/hommes non
alphabétisés, femmes intellectuelles et responsables des services d’alphabétisation. La
présentation détaillée des publics cibles est indiquée ci-dessous :
Responsables des centres d’alphabétisation : Neuf centres de Formation représentés
par leurs responsables avaient été visés au cours de l’enquête dont 5 à Conakry et à 4 Labé.
Tous les responsables de centres visités sont des femmes.
Filles/femmes alphabétisées : L’enquête a concerné seize filles et femmes
alphabétisées réparties entre Conakry et Labé sans qu’aucune distinction ne soit faite dans
l’appartenance des intéressées à l’un ou l’autre des deux sites.
L’âge des apprenantes varie de 17 à 36 ans avec une moyenne de 21 ans. Parmi les 16
interrogées, sept sont mariées et six ont des enfants. Le tableau ci-dessous en donne des
détails.
20
Répartition des âges
17
18
19
20
21
23
25
29
36
Nombres
1
1
3
4
1
1
3
1
1
Situation matrimoniale
-
-
-
1
1
1
2
1
1
Nombre d’enfants
-
-
-
1
2
-
1 et 4
3
3
(années)
Sept des seize alphabétisées ont des diplômes dont un obtenu en 2001, trois en 2004,
deux en 2005 et un en 2006.
Six personnes appartiennent à une structure répondant à l’une quelconque des
dénominations suivantes : coopérative – groupement - association - Anges gardiens.
Femmes intellectuelles
Cette autre catégorie se compose de 16 personnes toutes de sexe féminin avec une
moyenne d’âge de 36 ans. Par rapport à ce public, les résultats enregistrés montrent que 56,
25 % des répondantes sont titulaires du baccalauréat, 37,75 % possèdent un diplôme
d’enseignement supérieur (DES) et 6,25 % ont le brevet d’études secondaires. Les activités
pratiquées par ce public sont diverses. Les enseignants sont les plus nombreux (50 %) ;
viennent ensuite en ordre décroissant les comptables (25 %), les techniciennes de santé
(12,5%) et enfin les journalistes et la police respectivement de 6,25%).
Parmi ces enquêtés, 31,25 % exercent des fonctions administratives, 25 % sont des
enseignants en situation de classe, 12,5 % mènent des activités de recherche, 6,25 % assurent
la fonction de formateur de formateurs, et enfin 25 % n’ont pas indiqué la nature du poste
occupé.
Femmes/hommes non alphabétisés
Cette catégorie regroupe 13 personnes dont 53,84 % de femmes et 46, 15 % d’hommes
avec une moyenne d’âge de 30ans.
Responsables des services d’alphabétisation
Dans cette catégorie 14 personnes ont été touchées dont 64 % d’hommes et 35,71 % de
femmes avec une moyenne d’âge de 40 ans. Parmi ce public, 57,14 % appartiennent au
service public et 42, 85 % fonctionnent au sein des ONG.
21
Le contenu du questionnaire administré varie en fonction de chaque catégorie en vue
de mieux cerner les aspects liés à l’alphabétisation, à l’équité genre et à la pauvreté dans la
perspective d’une amélioration des actions d’alphabétisation futures.
V.2 – Description et fonctionnement des centres d’Alphabétisation
Appartenance des locaux
Sur les dix responsables des centres d’alphabétisation - cinq déclarent être en location – le
nombre évoluent dans des locaux personnels. Parmi ceux-ci, un seul a investi des fonds
propres, quatre ont bénéficié de don dont l’un est octroyé par le CECI.
Par rapport à l’existence ou non des centres d’alphabétisation, 15,38 % des enquêtés
parmi les hommes et femmes non alphabétisés attestent connaître l’existence dans les
Préfectures, contre 81, 6 % qui l’ignorent ; dans les communes de Conakry 53, 84 %
connaissent l’existence des centres contre 46 ,15 % qui l’ignorent. Selon ces résultats, 53, 84
disent ne pas connaître des centres fonctionnant sous la responsabilité des ONG. Une lecture
plus globale conduirait à considérer ces résultats proches de la réalité de terrain. On peut
estimer en effet, peu sûr, que des adultes analphabètes connaissent l’existence de centres
d’alphabétisation au niveau de la préfecture de leur ressort. Leur statut d’analphabète ajouté
au caractère limité des moyens d’information disponibles peut, probablement être à la base
d’un tel résultat (15,38 %). Par contre, ces adultes peuvent connaître des centres qui
fonctionnent à l’intérieur de la commune dont le facteur favorisant serait lié à la proximité de
cette structure décentralisée (dépendance administrative).
Il semble aussi que peu de ces adultes connaissent des organisations de la société
civile (ONG) fonctionnant au compte de tel ou tel secteur à moins qu’ils ne soient des
membres de ces dites structures.
Commodité des centres d’alphabétisation
Trois quarts des interrogées estiment que les centres sont adéquats pour la formation. Pour
autant un certain nombre de points ont été énoncés pour souligner les incommodités des
centres. Il s’agit :
-
Manque de places et de machines : 3 énoncés
-
Manque de matériels didactiques : 2 énoncés (manque de tableau - les livres ne
répondent pas aux besoins des apprenantes – excès de travaux de couture)
22
-
Indisponibilité du professeur et des apprenantes : 2 énoncés (le professeur est souvent
malade).
Le recrutement des apprenants
Les recrutements dans les centres de formation obéissent à des logiques différentes. La
plupart des centres recrutent les apprenantes librement sur la base d’une demande formulée
par leurs parents ou sur la présentation des candidats par les groupements.
Dans le premier mode de recrutement les parents sont motivés et sont sensés suivre de
près la formation des enfants et à contribuer activement au fonctionnement du centre (prise
en charge des fournitures, réparation du local, motivation de l’animateur). Cependant il peut
arriver que l’enfant abandonne s’il ne participe pas à la prise de décision pour la formation.
Dans le second aussi, on peut retrouver des avantages similaires à la différence que le
suivi rapproché de l’apprenant par le groupement peut faire défaut. En Guinée les
groupements féminins qui alphabétisent plusieurs de leurs membres s’attendent souvent à des
motivations financières soit des partenaires soit du gouvernement. Lorsque la motivation
n’arrive pas on constate un relâchement dans le fonctionnement du centre.
Les effectifs
Tous les responsables n’ont pas répondu à la question concernant les effectifs. Dans
l’un des cas il manquait la précision des diplômés, dans un autre l’intéressé a répondu en
disant que le centre n’a pas eu de diplômés pour le moment. Les effectifs actuels
communiqués ainsi que ceux des diplômés des centres de formation sont indiqués dans le
tableau suivant :
Effectifs des apprenants par centre
total par
Effectif
actuel
centre
des filles
total des
Effectif
diplômés
diplômés
filles
diplômées
Nombre ayant mis en
pratique les acquis
-
41
20
30
60
66
326
45
65
60
40
20
30
60
45
324
28
52
-
125
39
10
48
-
211
105
350
60
125
39
10
48
-
209
105
300
6
15
-
-
-
-
-
17
-
23
Pour la mise en pratique des acquis, trois responsables de centres ont donné des
chiffres relatifs à la réussite des diplômés. Les indications sont portées dans la dernière ligne
du tableau ci-dessus. Les autres n’ont pas apporté des précisions sur le nombre de ceux qui
ont réussi à mettre en pratique les acquis de la formation. Mais tous ont indiqué les moyens
par lesquels ils ont la preuve que leurs diplômés pratiquent un métier. Ils ont évoqué entre
autres : l’invitation qui leur est faite de venir visiter ou inaugurer de nouveaux centres (7 cas
sur 10) – la demande d’assistance par les débutants (3 cas sur 10).
V.3 – Formation
Les animateurs de la formation
Parmi les animateurs des centres les informations recueillies, deux sont bénévoles,
deux sont rémunérés par les responsables des centres et six sont payés par l’Etat. Le Centre
d’Etudes Canadien pour la Coopération Internationale (CECI) intervient dans le paiement
d’un formateur.
Il apparaît dans les résultats que 50% des animateurs sont universitaires et 50% sont de niveau
professionnel.
Le calendrier de formation
La plupart des responsables des centres déclarent négocier le calendrier avec les
apprenantes et leurs parents en tenant compte des activités domestiques et autres occupations
dans les familles. C’est probablement pour cette raison que les filles et femmes alphabétisées
interrogées ont répondu que l’emploi du temps leur permettait de concilier les cours
d’alphabétisation et les activités de famille.
Par ailleurs la concertation autour de l’établissement du calendrier a permis
d’aménager un calendrier spécial pour certaines apprenantes et la reprise des cours ratés pour
d’autres. Selon les résultats obtenus, dans certains centres les cours de formation ont lieu deux
fois par semaine.
Au terme de la formation un diplôme est délivré à l’apprenant de niveau trois (3) considéré
comme alphabétisé. Un auditeur est dit alphabétisé lorsqu’il a acquis les aptitudes de lire,
24
écrire et calculer couramment dans une langue choisie par lui - même en vue de résoudre des
difficultés liées à ses activités ou qu’il rencontre dans la vie courante.
En plus de la fréquentation régulière de l’apprenant des sessions de formation, les critères
suivants sont retenus pour délivrer un diplôme d’alphabétisation.
1. Savoir lire en trois minutes un texte d’une demie page de format A4 ;
2. Savoir écrire un texte d’une demie page en 12 minutes ;
3. Savoir calculer en maîtrisant les quatre opérations dictées avec cinq chiffres au
minimum.
Les programmes et contenus de formation
Selon les responsables des centres, tous les centres disposent de programmes de
formation en Alphabétisation. L’origine des programmes est diverse. Ils sont élaborés, soit
par les personnels des centres (la maîtresse et le formateur en collaboration avec les
apprenantes), soit par le Service National d’Alphabétisation ou par la CONEBAT.
Les réponses données par les responsables des services d’alphabétisation confirment la
disponibilité de programmes d’alphabétisation dans les centres. Pour l’élaboration de ces
programmes, ces enquêtés estiment la contribution du SNA à 56,25 %, celles des animateurs
des centres et des ONG respectivement de 12,5 % et 6, 25 %. Ces mêmes résultats indiquent à
25 % que le programme est le fruit de négociation entre les responsables des centres, les
bénéficiaires de la formation et les partenaires techniques et financiers et les animateurs.
L’implication des bénéficiaires se situe à deux niveaux : l’identification des besoins et
la détermination de la période et des horaires de formation.
Le recoupement des ces résultats montre une certaine cohérence au niveau des
informations recueillies. Il met également en relief le fait que la contribution du SNA
s’accommode avec la nouvelle mission de ce service, telle que définie par la politique
nationale actuelle d’alphabétisation en Guinée à savoir, assurer un appui technique aux
centres qui le désirent (formation des animateurs, suivi et évaluation, conception des outils et
des programmes….).
De même, les déclarations concordantes recueillies à la fois auprès des responsables
d’alphabétisation et des responsables de services d’alphabétisation indiquent que les
25
programmes et les supports de formation sont élaborés, soit par les personnels des centres,
soit par le SNA ou les partenaires.
Selon les responsables des centres, les domaines de savoirs visés par les programmes
de formation en alphabétisation se répartissent en trois catégories : les savoirs (la lecture,
l’écriture et le calcul), les savoir-faire (la technique de la coupe, la gestion), les savoir être
(l’hygiène et la santé). Tous les contenus de formation sont en relation avec la santé
reproductive des femmes et la santé des enfants. Ils prennent en compte aussi les droits des
femmes. Ils affirment que les programmes permettent de développer des savoir-faire chez les
femmes.
S’agissant des programmes de formation,
14 sur 16
des femmes alphabétisées
estiment qu’ils répondent à leurs attentes dans la mesure où au-delà de l’acquisition des
compétences liées au savoir lire, écrire et calculer, d’autres aspects relatifs à l’exercice du
métier, à la santé et à l’hygiène y sont abordés. Par contre, deux autres répondantes trouvent
que les contenus proposés dans le programme ne leur permet pas de satisfaire leurs besoins
d’apprendre le français oral et écrit ainsi que la documentation y afférente.
Aussi, trois sur seize filles et femmes alphabétisées soulignent que le nombre de
supports est
insuffisant.
Elles notifient
que des syllabaires et de livrets de post
alphabétisation auraient dû être remis aux apprenantes afin qu’elles puissent consolider leurs
connaissances en dehors des centres de formation.
Il ressort de tout cela que les résultats enregistrés montrent que les services
d’alphabétisation apportent des appuis dans l’élaboration des programmes et des supports de
formation. Ces répondants soulignent par exemple, que ces services participent à 41, 66 % au
choix des contenus des supports, et à 50% dans leur conception.
Intégration des aspects genres et pauvreté dans les programmes :
En ce qui concerne l’intégration des aspects genre et pauvreté dans les supports, les
réponses fournies par les responsables des services d’alphabétisation sont diverses. Celles-ci
montrent que la non prise en compte des aspects genre et pauvreté dans les supports est
évoquée à 30,76 %. L’observation de l’équité dans la gestion des centres d’alphabétisation, le
26
recrutement des apprenants, l’inventaire des besoins spécifiques en santé et droits civiques
sont accrédités, respectivement, d’un score de 15, 38 %.
Cette observation de la notion d’équité dans le recrutement des apprenants et la
gestion des centres semble traduire chez les répondants le respect d’un équilibre entre les
sexes dans le recrutement et la gestion des centres. Il est question ici de genre mais, le
contenu qu’on lui donne ne reflète pas une prise en compte des relations sociales et culturelles
entre les sexes.
Par ailleurs, les réponses concernant « priorité aux activités génératrices de revenus,
appui au plan d’action des femmes, apprentissage d’un métier » ont obtenu un score équitable
de 7,69%. Ces réponses renvoient à la notion de « pauvreté » mais elles traduisent une
compréhension réduite de ce concept. En revanche, l’évocation « des besoins spécifiques en
santé et en droits civiques des femmes » serait en relation avec l’aspect pauvreté telle que
l’envisage le projet d’étude.
Il se dégage de ce qui précède que les aspects genre et pauvreté sont peu compris des
responsables des services d’alphabétisation et les responsables des centres d’alphabétisation.
Au regard des résultats obtenus d’une part, et en tenant compte de la mission dévolue
aux responsables de ces services d’autre part, il est souhaitable de renforcer leurs
connaissances sur les notions de genre et de pauvreté conformément aux objectifs de la
stratégie de réduction de la pauvreté.
La qualité des résultats obtenus dans les centres de formation dépend aussi du degré
d’implication des apprenantes dans le fonctionnement des centres et les activités
d’apprentissage. A cet égard, les femmes alphabétisées estiment avoir contribuer à la réussite
de la formation dans les centres à travers, soulignent elles : la régularité et la participation
active aux cours, la mise en place de mécanisme d’entre aide entre apprenantes et maîtresse,
la promotion du centre dans des causeries informelles…
Par ailleurs, une lecture critique des réponses des responsables des centres et de ceux
des services d’alphabétisation a permis de constater un certain décalage de compréhension par
rapport aux notions de genre et de pauvreté et leur lien avec l’alphabétisation. Les chefs de
centres semblent mieux informés que les autres. Ceci peut être dû au fait que les centres
27
bénéficient de contacts avec d’autres structures (par exemples des ONG étrangères) plus
informées sur les questions de genre et pauvreté.
Il aurait été souhaitable que des
concertations plus fréquentes s’établissent entre ces différentes structures.
En ce qui concerne la pertinence de l’élément genre, il faut rappeler que toutes les
actions menées accordent la priorité à l’alphabétisation des femmes. L’analyse de la
pertinence genre dans cette étude est vue plutôt à travers l’intégration de la notion d’équité
entre les sexes dans l’exercice des droits aux plans familial, social, économique, politique,
administratif. C’est à travers l’éducation non formelle et l’alphabétisation que l’élément genre
en tant que culture civique doit être donné aux apprenants pour qu’ils se l’approprient et le
réinvestissent dans la vie de tous les jours. C’est cet aspect spécifique qui a été cerné dans
cette étude.
V.4 – Relations entre Centres et services d’alphabétisation
Tous les responsables des services d’alphabétisation interrogés confirment connaître
l’existence des centres d’alphabétisation avec lesquels ils entretiennent des relations de
coopération. Au sujet de la nature des relations développées avec ces centres, 42,10 % des
réponses recueillies concernent le suivi- évaluation des activités réalisées ; viennent ensuite en
ordre décroissant l’appui à la formation des animateurs des centres (21,05 %), l’octroi des
fournitures et d’équipement (10, 52 %), l’appui à la réalisation de plan d’action (10,52 %) et
la gestion de projet d’alphabétisation (5,26 %).
De même, les réponses des responsables de centre d’alphabétisation attestent avoir les
mêmes types de relations avec le SNA que les responsables des services d’alphabétisation. Ils
y ajoutent la légalisation des diplômes et la participation des responsables nationaux aux
cérémonies de remise des diplômes de fin de formation.
D’après ces résultats partiels, ce sont d’avantage des relations d’appui technique qui
existent entre responsables de service et centres d’alphabétisation.
28
V.5 – Les difficultés rencontrée par les femmes dans les centres d’alphabétisation
Les responsables des centres ont énuméré diverses difficultés auxquelles sont
confrontées les apprenantes. La plupart d’entre eux (9/10) évoquent des difficultés relatives
au manque de moyens matériels et financiers se traduisant par l’insuffisance de fournitures, de
machines à coudre et la faiblesse des possibilités d’écoulement des produits finis. A cela
s’ajoutent les difficultés liées aux charges domestiques (travaux ménagers, garde des enfants,
garde des enfants, travaux champêtres) énoncées par 6 répondants sur 10. Une autre catégorie
de difficultés évoquées (6 sur 10) concerne les affaires sociales (cérémonies de baptêmes,
mariages, décès, marchés hebdomadaires…)
Les réponses recueillies auprès des responsables des services d’alphabétisation sur le
même item montrent à peu près les mêmes difficultés. Parmi elles, les plus limitatives sont
en rapport avec les charges familiales (27,27%), le manque de moyen des apprenants
(18,18%), l’insuffisance du temps de suivre la formation (12,12%), le manque de fournitures
(12,12%).
Par rapport aux charges familiales, les arguments avancés portent sur la recherche du
bois de chauffe, de l’eau, l’étuvage des céréales, l’entretien du petit bétail, les cérémonies
religieuse et sociales inopinées…
En ce qui concerne le manque de moyens, les répondantes évoquent le coût des
fournitures, le coût d’opportunité lié à l’exercice d’une activité rentable soit pour le parent soit
pour le mari.
S’agissant des fournitures et équipements elles citent le prix d’achat des livrets, des
cahiers d’apprenants, les contributions financières pour l’acquisition des chaises, tables,
bancs, tableaux etc.
De ces résultats, il apparaît que les charges des femmes, surtout en milieu rural
entraînent logiquement un manque de temps exploitable pour suivre l’alphabétisation. La
stratégie consistant à trouver des moyens alternatifs pour réduire la charge domestique des
femmes (forage de puits, panneaux solaires, pileuses et décortiqueuses mécaniques) peut aider
à créer des plages horaires exploitables par cette couche féminine, soit pour suivre une
formation en alphabétisation, soit pour exercer une activité génératrice de revenu. Tout cela
29
serait de nature à donner à la femme un statut qui lui permette de jouer un rôle important dans
la société au sein de laquelle elle vit.
A cette liste de difficultés s’ajoute celles évoquées par les femmes et hommes non
alphabétisés.
Pour cette catégorie, la non scolarisation ou non alphabétisation serait
attribuable principalement au manque de volonté des parents (42,85 %), au manque d’école de
proximité (28,57 %), le décès précoce des parents (14,28 %).
Ces résultats semblent intéressants dans la mesure où les facteurs cités ici comme
limites à la non scolarisation ont été déjà identifiés par des études antérieures à celle-ci qui ont
été évoquées précédemment : "étude sur les opportunités d’apprentissage ", "étude sur les
facteurs d’abandon et des redoublements scolaires ".
Les stratégies développées actuellement dans le cadre du renforcement de l’éducation
suivant les objectifs du millénaire s’appuient fondamentalement sur la réduction de ces
facteurs limitants : renforcement de l’accès, plaidoyer auprès des parents en faveur de la
scolarisation des jeunes, le soutien à la scolarisation à travers le « paquet minimum pour
l’éducation ».
Ces mêmes stratégies peuvent être mises en œuvre pour soutenir et encourager
l’alphabétisation en général et l’alphabétisation des femmes en particulier.
Selon les résultats recueillis les 13 personnes enquêtées regrettent de n’être pas
alphabétisées ; elles sont unanimes à reconnaître que l’alphabétisation peut procurer de
nombreux avantages à un adulte.
V.6 – Esquisse de solutions
Au titre des solutions envisagées pour surmonter ces difficultés, les réponses fournies
à ce niveau sont aussi éparses mais celles qui recueillent le plus d’occurrences concernent
"l’établissement d’emploi de temps qui tienne compte des occupations des femmes (30,43%),
le financement des petits projets en faveur des femmes (26,08%), la sensibilisation des
différents partenaires en faveur de l’alphabétisation (17,39%) et l’implication des
bénéficiaires (femmes) dans la mise en œuvre des projets d’alphabétisation (13,04%)".
Même si deux responsables des centres déclarent ne pas pouvoir surmonter leurs
difficultés car « les problèmes sont entiers », les moyens utilisés par les autres passent
30
largement par la sensibilisation des apprenantes et de leurs parents ainsi que la concertation
et l’adoption d’un programme plus souple qui tient compte de l’occupation des apprenantes
en famille, donc la fixation d’un programme de roulement ou la reprise des cours ratés pour
les apprenantes absentes.
Ces éléments de réponses se recoupent dans le fond et ont tendance à orienter plus
clairement les acteurs de terrain vers la réalisation d’actions en vue d’une prise en charge
conséquente des difficultés majeures évoquées dans l’item précédent.
V.7 – Impacts de la formation
Les impacts de la formation renvoient aux éléments liés aux motivations pour
l’alphabétisation, à son utilité et aux avantages que les apprenantes en ont tirés.
Par rapport aux motivations, les réponses fournies par les filles et femmes
alphabétisées tournent aux idées fortes ci-après : 36,8% des énoncés portent sur l’acquisition
des connaissances de base (Savoir lire, écrire, compter) ; 26,3% concernent les aptitudes à
l’apprentissage du métier ; 21,1% favorisent l’ouverture sur le monde ; 15,7% expriment la
satisfaction d’une curiosité.
Par rapport à l’utilité de la formation, treize sur seize des répondants parmi les filles et
femmes alphabétisées estiment avoir acquis des savoirs et des savoir-faire par exemple :
l’usage du ruban et des autres instruments de mesure, la tenue des registres des clients et
d’achat vente de produits, la rédaction des lettres. Tous ces acquis leur ont permis d’initier et
de gérer leurs propres activités.
Les acquis cités par les femmes et filles alphabétisées se recoupent en général avec
ceux évoqués par les femmes non alphabétisées. En effet, parmi les avantages notifiés par ces
dernières, le « savoir lire et écrire » est accrédité à 44,4%, le « savoir faire du commerce »
l’est à 16,16%, l’utilisation des instruments de mesure est énoncée à 11,11%, l’aptitude d’un
adulte alphabétisé à encadrer des enfants (11,11%), à occuper un poste de responsabilité
(5,5%) et enfin à être utile à la société (5,5%).
31
Toutes ces femmes non alphabétisées seraient disposées à s’inscrire dans un centre
d’alphabétisation si une occasion leur était offerte. Elles ont expliqué les raisons de leur
motivation. Les réponses les plus récurrentes sont données dans l’ordre décroissant ci-après :
Selon ce public, l’alphabétisation favorise l’acquisition du savoir lire et écrire (50%) ; elle
facilite aussi la communication et les échanges d’expériences avec les autres (25%) et enfin
elle permet de qualifier la méthode de travail. Ce même public reconnaît que l’alphabétisation
peut se faire à tout âge (16,16%).
En résumé, le recoupement des réponses recueillies montre que l’alphabétisation peut
permettre aux apprenants d’acquérir d’abord, les connaissances instrumentales de base (lire,
écrire et compter), et ensuite de savoir faire (exercice de métier, usage des instruments de
mesure, de calcul…) pour mieux satisfaire leurs besoins.
Par ailleurs, ces femmes non alphabétisées déclarent être prêtes à assurer un soutien à
la formation des adultes. Par rapport aux appréciations qu’elles ont envers les femmes
alphabétisées, les résultats obtenus attestent à 28,80% qu’une telle femme aurait une large
vision du monde,elles reconnaissent à 19,04% l’utilité de la femme alphabétisée en famille,
son sens du respect des autres, sa compréhension des droits civiques des femmes. Elles lui
reconnaissent aussi (4,75%) le sens de la protection de l’intimité féminine et son aptitude à
exercer un métier.
Toujours dans la gamme des avantages, les femmes et filles alphabétisées
reconnaissent que la formation reçue a contribué à l’amélioration d’une part de leurs relations
avec leurs maris dans les foyers pour celles qui sont mariées, d’autre part de la qualité du
travail. Elles reconnaissent également que le diplôme acquis leur a conféré d’autres
responsabilités en famille. Il s’agit notamment du suivi de la santé des enfants et de leur
éducation, de la prise en charge d’autres membres de la famille.
Se référant aux multiples avantages que leur procure l’alphabétisation, les femmes et filles
alphabétisées ont formulé un ensemble de conseils à l’intention des femmes analphabètes,
parmi lesquels, on peut citer :
-
Quand on apprend à lire et à écrire on comprend mieux les choses.
-
Je demande à toutes les femmes de s’alphabétisées si elles veulent s’épanouir.
32
-
Si une femme n’est pas alphabétisée, elle ne connaîtra aucun droit de ses enfants ni
même ses propres droits.
-
S’alphabétiser permet de mieux organiser sa vie.
-
Je demande aux filles de s’inscrire dans un centre d’alphabétisation car le support de
tout métier est la lecture et l’écriture et le calcul.
-
Si une femme apprend un métier, son mari ne peut pas se moquer d’elle.
-
Une fille qui n’a pas de métier ne jouit d’aucune considération.
-
IL faut s’alphabétiser dans n’importe qu’elle langue.
-
Je conseille à toutes les femmes non alphabétisées de prendre courage et accepter
toutes les souffrances afin de faire un métier tout en apprenant à lire et écrire.
-
Que personne ne reste à la maison bras croisés pour attendre l’apport du mari.
Les femmes intellectuelles trouvent que leur statut d’intellectuel leur a conféré une grande
considération au niveau de la famille, de la société et du lieu du travail.
Les réponses suivantes sont avancées par les enquêtés pour justifier la considération
ressentie. Elles estiment qu’à travers ce statut, elles bénéficient de la considération (26,47%),
qu’elles partagent les gains mensuel avec la famille (20,58%), qu’elles contribuent à
l’éducation des enfants (17,64%), qu’elles prennent la charge de certains membres de la
famille (14,70%), qu’elles assurent des soins médicaux préliminaires aux enfants et à
l’entourage immédiat (5,88%), qu’elles génèrent des revenus et se prennent elles-mêmes en
charge notamment dans le cadre de l’habillement et des effets de toilette.
Ces justifications sont très éparses, ce qui, dans une certaine mesure, a fait réduire les taux
de pourcentage marquant les cooccurrences des idées maîtresses qui se dégagent des
déclarations recueillies. Cependant, la somme des taux de pourcentage enregistrés au niveau
des idées fortes comme : bénéficie, considération, partage de gains, prendre en charge,
appuyer l’éducation des enfants, assurer les soins médicaux préliminaires se capitalise comme
une contribution positive que la femme intellectuelle est sensée apporter dans la famille
conjugale. C’est probablement pour cette raison que les pays en développement et les
partenaires étrangers s’emploient activement pour soutenir dans l’éducation de base, la
scolarisation de la fille et l’alphabétisation avec priorité femmes (objectifs du millénaire).
33
Toutes les femmes interrogées reconnaissent aussi que le statut d’intellectuel leur a valu
une considération au niveau de la société dans laquelle elles vivent. En justifiant cette
intégration sociale, les répondantes disent que ce statut leur a permis d’assurer des
responsabilités collectives (33,33%), d’avoir la fierté de leur féminité (23,80%), de participer
au développement, au groupement associatif local respectivement (14,28%), d’intervenir dans
de situation d’échange d’expérience professionnelle (9,52%) et de prise en compte des points
de vue (4,75%). Une lecture globale de ces résultats montre que l’alphabétisation, et plus
généralement, la scolarisation des filles et femmes peut créer chez cette couche des conditions
favorables de leur intégration dans la société.
Toutes s’accordent aussi de reconnaître l’influence positive de ce statut au niveau du lieu
de travail. Elles estiment en effet à 66,66% que ce statut favorise au sein du service une bonne
collaboration professionnelle, elles se disent aussi à 33,33% investies de la confiance des
collègues.
Tous ces propos illustrent à suffisance la prise de conscience par les femmes de la
nécessité de s’alphabétiser. Cet état d’esprit constitue un élan vers un réel changement des
mentalités, gage certain d’un développement durable.
Le sentiment de partage des charges familiales s’observe aussi chez les femmes
intellectuelles touchées par l’enquête. Elles reconnaissent toutes que le statut d’intellectuel a
contribué à l’amélioration de leur niveau de vie. Elles témoignent à 52,38% la satisfaction
d’une acquisition d’autonomie, à 19,04% la résolution des problèmes financiers personnels, à
9,52% la communication et enfin à 4,75% l’acquisition d’un savoir vivre et l’acquisition
d’une décision relative à la procréation. Ce statut d’intellectuel présuppose une attente
certaine d’un revenu mensuel. Ce privilège donne implicitement à la femme intellectuelle une
relative liberté dans la manière de gérer les revenus.
Les femmes intellectuelles enquêtées reconnaissent unanimement que l’alphabétisation
peut aider à améliorer le niveau de vie des femmes. Les réponses recueillies montrent que
cette formation peut permettre aux femmes de participer à l’éducation des autres femmes
(25%), d’acquérir des connaissances instrumentales ré exploitables (21,42%) dans la vie de
tous les jours : usage des instruments de mesure, appliquer des mesures d’hygiène et de santé
à l’échelle individuelle, familiale et communautaire. L’alphabétisation peut aider à avoir la
34
possibilité de se prendre en charge (14,28%), de contribuer à l’équilibre de la famille
(10,71%), de travailler dans un projet de développement (10,71%).
V. 8 Observation des supports d’alphabétisation
Pour avoir de plus amples informations sur la prise en compte de la dimension genre et
pauvreté dans l’alphabétisation et compléter l’analyse du sujet, l’équipe de recherche a
examiné les supports pédagogiques qui sont actuellement utilisés pour la formation dans les
différents centres.
Faire participer l’ensemble des couches sociales de la population, de manière
consciente et responsable aux différentes activités de la vie économique et sociale de la nation
en leur donnant une formation en alphabétisation adéquate est l’un des objectifs assignés au
Programme Education Pour Tous (EPT).
Le Service National d’Alphabétisation (SNA) a mis en œuvre un programme national
d’alphabétisation en collaboration avec des ONG prestataires de services, notamment
l’Institut de Coopération internationale de la Confédération Allemande pour l’Education des
Adultes (IIZ/DVV). Ainsi, le rôle d’orientation, d’impulsion, de coordination, de suivi- appui
relève du MEPU-EC à travers le SNA et celui d’exécution des programmes sur le terrain est
assuré par des opérateurs en alphabétisation et en éducation non formelle : C’est la stratégie
de « faire – faire ».
Quatre domaines de formation sont visés par le programme d’alphabétisation. Ce sont :
a) Alphabétisation fonctionnelle des adultes avec priorité fille et femme ;
b) Alphabétisation des Associations de Parents d’élèves et Amis de l’école (APEAE) et
des élus locaux
c) Alphabétisation des personnes en situation difficile
d) Alphabétisation professionnalisante.
Les programmes ont été élaborés avec la participation des acteurs de terrain que sont les
responsables et encadreurs de programmes d’alphabétisation, les animateurs des centres de
35
formation, les représentants de la société civile et des publics concernés. Les contenus
tiennent compte des réalités locales et des besoins en matière de formation, d’information
d’éducation et de communication identifiés dans les localités des bénéficiaires.
Chaque programme d’alphabétisation vise des compétences finales et spécifiques à faire
acquérir. Les contenus de formation sont conséquemment élaborés en tenant compte des
centres d’intérêts spécifiques à la catégorie de personnes concernées par chaque programme.
On relève sur l’ensemble des programmes des contenus portant sur des apprentissages
notionnels, scientifiques et techniques, définis sous forme de catalogue ou d’une liste de
thèmes largement ouverts et ne contenant aucun détail, ni des précisions sur la manière de les
traiter en situation de formation. Les programmes ne suggèrent pas non plus, le matériel
didactique à utiliser au cours des apprentissages.
Les domaines de formation sont variés et portent sur : l’éducation, l’agriculture, la santé,
l’économie, l’environnement, l’artisanat. Chaque domaine est subdivisé en module de
formation avec des niveaux de compétences appropriés, prenant chaque fois en compte la
maîtrise des savoirs instrumentaux en lecture, écriture, expression orale et calcul en langue
nationale.
L’acquisition des ces savoirs s’opère en même temps que les apprenants s’approprient des
opérations mentales et pratiques entraînant la manifestation des compétences visées.
La dimension genre n’apparaît nulle part de façon explicite, mais il existe une part
d’équité de sexe dans la distribution des contenus de formation, c'est-à-dire, que les besoins
généraux des femmes et des hommes sont pris en compte. C’est le cas de l’acquisition des
éléments de calcul, d’écriture et de lecture et de leur utilisation dans la résolution de
problèmes de vie courante.
Globalement, le contenu des programmes et de supports de formation se limite à faire
acquérir le savoir (lire, écrire et calculer) et le savoir-faire (dans la pratique des métiers). Il
serait souhaitable que des besoins plus transversaux en matière de savoir être (hygiène,
prévention des infections, planification familiale,….) et de savoir civique (respect de la chose
publique, des devoirs du citoyen, de l’équité, de la laïcité….) soient introduits dans le cursus
de la formation et d'éducation des adultes dans le but de leur donner des compétences
complémentaires afin qu’ils soient plus utiles à eux-mêmes et à leur communauté.
36
Conclusion :
Au terme de l’étude, les résultats obtenus ont permis de remarquer que tous les centres
d’alphabétisation fonctionnent sur la base de programme et de supports de formation élaborés
avec l’appui, soit du SNA à 56,25%, soit des animateurs des centres à 12,5% ou des
partenaires techniques à 25%.
Les concepts de genre et de pauvreté sont peu compris des responsables des services
d’appui qui réduisent leur sens à " appui au plan d’action des femmes, priorités aux activités
génératrices de revenus…".
En revanche, les chefs des centres d’alphabétisation semblent mieux informés avec
l’évocation "des besoins spécifiques en santé et en droits civiques des femmes". Ce décalage
dans la compréhension de ces concepts techniques s’expliquerait par le fait que les centres
bénéficient de plus de contacts avec d’autres structures étrangères (ONG) plus informées sur
les questions genre et pauvreté.
Au titre des difficultés freinant la participation des femmes dans l’alphabétisation, les
charges domestiques et champêtres sont évoquées à 27,27%, le manque de moyens à 18,18%,
l’insuffisance du temps à suivre la formation (12,12%), le manque de formation (12,12%).
En ce qui concerne les effets de la formation reçue, toutes les femmes /filles
alphabétisées estiment avoir acquis des savoir et des savoir faire : lecture, écriture, calcul,
usage des instruments de mesure, tenue de registres de clients, d’achat/vente de produits,
rédaction des correspondances en langue nationale. Mieux, tous ces acquis leur ont permis
d’initier et de gérer leurs propres activités économiques.
De même, les femmes intellectuelles touchées par l’enquête reconnaissent que
l’instruction leur a permis d’assurer des responsabilités collectives (33,33%), d’avoir une fierté
de leur féminité (23,8%), de participer au développement associatif, de contribuer à l’équilibre
de la famille et à l’éducation des enfants, à suivre l’état de leur santé, à gérer leurs propres
maternités…
Les regards portés sur les contenus des programmes et des supports ont permis de noter que les
contenus de la formation sont centrés sur l’acquisition des savoirs et des savoir faire ; et que
les savoirs civiques (respect de la chose publique, devoirs du citoyen, l’équité en droits, la
laïcité…) y sont occultés. Une introduction dans les programmes de ces derniers éléments
pourrait conférer des compétences complémentaires aux adultes tous sexes confondus.
37
Il découle de ce qui précède que des liens étroits existent entre l’alphabétisation, l’équité genre
et la réduction de la pauvreté. Il a été aussi montré qu’à travers l’alphabétisation intégrée, les
femmes/filles peuvent acquérir des compétences qui puissent leur permettre d’initier,
développer et gérer avec succès leurs propres activités économiques.
Enfin, les résultats récapitulés confirment nettement les hypothèses de recherche posées au
départ.
Recommandations :
En tenant compte des résultats obtenus les recommandations suivantes peuvent être retenues :
-
L’amélioration des contenus des programmes et des supports d’alphabétisation par
l’introduction des aspects liés aux savoirs être et savoirs civiques des apprenants ;
-
Le renforcement des compétences des responsables des services et centres
d’alphabétisation en matière d’équité en genre et de réduction de la pauvreté en vue de
leur permettre de mieux contribuer à l’atteinte des objectifs du millénaire ;
-
La création d’espaces de concertation et d’échange entre les responsables des services
d’alphabétisation et les responsables des centres d’alphabétisation en vue de leur
permettre d’être au même niveau d’information pour une mise en œuvre plus efficace
des programmes d’alphabétisation.
-
La réalisation dans les zones rurales et semi urbaines des ouvrages sociaux de base tels
que l’aménagement de points d’eau, l’installation des panneaux solaires, de pileuses,
etc. pour améliorer la fréquentation des apprenantes et le fonctionnement des centres
d’alphabétisation.
-
La multiplication des initiatives
pour la scolarisation des filles, l’éducation et
l’alphabétisation des femmes pour leur permettre de participer efficacement à la vie de
la famille, de la communauté et de la nation.
-
Le renforcement de l’alphabétisation par des campagnes de sensibilisation, l’octroi de
fournitures aux apprenants, la construction de centres de proximité.
-
La création d’un département chargé de la formation continue et d’éducation des
adultes.
38
BIBLIOGRAPHIE
1- Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) en Guinée : Ministère de l’économie et
des finances ; janvier 2002
2- Premier rapport de mise en œuvre de la SRP : Ministère de l’économie et des
finances ; avril 2004
3- Eduquer pour mettre fin à la pauvreté : semaine d’action globale CME avril 2005programme
4- Cadre d’action de Dakar : l’Education Pour Tous : Tenir nos engagements collectifs ;
Forum mondial sur l’éducation avril 2000
5- Rapport final : Forum mondial sur l’éducation ; avril 2002
6- Guide de formation des animateurs d’alphabétisation : N° 6, II/DVV
7- Curricula en alphabétisation : SNA ; mars 2003
8- Alphabétisation des adultes, priorité filles et femmes
9- Alphabétisation des APEAE
10- Alphabétisation des personnes en situation difficile
11- Alphabétisation professionnalisante
12- Alphabétisation des élus locaux.
13- Education des adultes et développement, IIZ-DVV, N° 64, 2005
14- Etude sur les opportunités d’apprentissage, ONG Plan- Guinée, 2003
15- Etude sur les facteurs d’abandon et des redoublements scolaires ; UNICEF- Guinée,
2000
16- Rapport national sur les objectifs du millénaire pour le développement ; PNUD, 2005
39
ANNEXES
Guide d’Entretien
I.
Responsable du Centre d’Alphabétisation
- Présentation de l’enquête et de ses objectifs
A- Centre
Dénomination ……………………………………………………………
Localisation……………………………………………………………….
Date de création………………………………………………………….
B- Identification
1. Prénoms et Nom (facultatif)……………………………………………..
2. sexe………………………………………………………………………..
3. âge………………………………………………………………………..
4. scolarisé : oui
non
5. si oui, niveau de scolarisation : ………………………………………...
6. avez-vous un diplôme en alphabétisation oui
non
7. si oui, quelle Institution l’a délivré ? ……………………………………
8. temps exercé dans l’alphabétisation < 10 ans
ou > 10 ans.
C- Fonctionnement
9. Votre centre dispose-t-il des locaux et d’équipements personnels ?
oui
non
10. si oui, comment les a-t-il obtenu ? …………………………………
-
dons
-
legs
-
participation communautaire
11. Les animateurs sont-ils bénévoles ?
permanents ?
12. Quel est leur niveau de formation ?
40
- Académique ? ……………………..
Professionnelle ? ……………………….
13. Comment sont-ils rémunérés ? ……………………………………………………
14. Comment sont recrutés les apprenant(e)s (e ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
15. Le centre dispose-t-il d’un programme d’alphabétisation ?
oui
non
16. Si oui, qui l’a élaboré ? …………………………………………………………
17. Quels domaines de savoirs sont visés dans ce programme ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………..
18. Qui élabore les supports de formation ? ……………………................................
19. Le personnel du centre ?
structure ?
20. Comment s’élabore le calendrier ? imposé
négocié
Si négocié, comment ? :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
21. Le contenu des supports est-il en relation avec la santé reproductive des femmes ?
la santé des enfants ?
22. Le contenu des supports prend-il en compte les droits des femmes ?
oui
non
23. Avez-vous des relations avec le Service National d’Alphabétisation (SNA) ?
oui
non
24. Si oui, quelle est la nature des relations ?
………………………….........................................................................................................
41
.................................................................................................................................................
.........................................................................................
25. Quel est l’effectif actuel des apprenant(e)s du centre ? ………………
Nombre de femmes ? ……………………………………………………………….
26. Nombre des diplômés formés par le centre ? ……………………………
Nombre
de femmes formées? …………………………………….
27. Parmi les diplômé(e)s, savez-vous combien ont réussi à mettre en pratique les acquis ?
oui
non
Et comment l’avez-vous vérifié ? ………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………..
28. Quelles sont les difficultés rencontrées par les femmes dans la fréquentation du
centre ?…………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
29. Comment les avez-vous surmontées ?
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….
30. Les contenus des programmes permettent-ils de développer des savoir-faire chez les
femmes ?
oui
non
42
Si oui, expliquez :
……………………………………………………………………………………………..……
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Merci !
43
Guide d’Entretien
II.
Fille / Femme Alphabétisée
- Présentation de l’enquête et de ses objectifs
A. Identification
1. Prénoms et Nom (facultatif) :…………………………………………..
2. Sexe :…………..
3. Age :……………
4. Etes-vous mariée ? oui
non
5. Avez-vous des enfants ? si oui, Combien ? ……………………………………….
6. Avez-vous un diplôme d’alphabétisation ? oui
non
Si oui, depuis quand ? ………………………………………………………………..
Appartenez-vous à une structure, une association, une ONG ? oui
non
Si oui, quel est sa dénomination ?.................................................................
………….........................................................................................................
B- Formation reçue
7. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous alphabétiser ? ……………………………….
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….
8. Le centre est-il adéquat pour la formation ?
oui
non
Si non, Pourquoi ? …………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………...
9. Le programme proposé a-t-il répondu à vos attentes ? oui
non
10. Si non quel autre aspect serait utile d’intégrer ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
……………………………………………………..…………………………………...
11. Le calendrier de formation vous a-t-il permis de concilier les cours et les activités de
famille ?
oui
non
44
Si non, comment peut-on l’améliorer ? ……………………………………………..
…………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………
12. Le contenu des supports vous a-t-il donné satisfaction ? oui
non
Si non, quel élément aurait pu être ajouté ?........................................................
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
13. La formation reçue vous a-t-elle été utile ?
oui
non
Si oui, expliquez les avantages enregistrés :
………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
14. Avez-vous contribué à la réussite de la formation dans le centre ?
oui
non
Expliquer : ……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
C- Perception / Représentation
15. La formation reçue a-t-elle modifié ou amélioré votre façon de travailler
à domicile
oui
dans le commerce
non
oui
au centre de formation
non
oui
non
16. La formation reçue a-t-elle favorisé une amélioration de votre relation avec :
le mari ?
oui
non
les autres hommes ?
oui
non
17. La formation reçue a-t-elle permis de mieux suivre ? ………
-
Votre propre santé ?
oui
-
la santé des enfants ?
oui
-
la santé des autres femmes ? oui
non
-
l’éducation des enfants ? oui
non
non
non
45
18. Le diplôme vous a-t-il permis d’assumer une responsabilité ? - Au niveau de - la famille ?
oui
non
- Au niveau d’une ONG ?
- Au niveau de la Communauté ?
oui
oui
non
non
19. Quels conseils pouvez-vous donner à des femmes non alphabétisées ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Merci !
46
Guide d’Entretien
III.
Homme / Femme non alphabétisé
- Présentation de l’enquête et de ses objectifs
A. Identification
1.Prénoms et Nom (facultatif)…………………………………………
2. Sexe :…………….
3. Age :……………..
B. Perception
4. Avez-vous connaissance de l’existence de centres d’alphabétisation dans votre préfecture ?
oui
non
- Commune ?
oui
non
- service public ? oui
- privé ?
oui
- ONG ?
oui
non
non
non
5. Pourquoi n’avez-vous pas été instruit (e)/alphabétisé(e) ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………….
6. regrettez-vous de n’être pas alphabétisé(e) ?
oui
non
7. si non, pourquoi ? ……………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………….…
…………………………………………………………………………………………………..
8. Pensez-vous que l’alphabétisation est bénéfique pour un adulte ?
oui
non
47
si Oui, citez-en quelques avantages :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
9. Si l’occasion est offerte maintenant, allez-vous vous inscrire dans un centre
d’alphabétisation ?
oui
non
10. Pourquoi ? …………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………..………………………………………………………………
11. Etes-vous prêt(e) à appuyer et à soutenir la formation de vos proches adultes en
alphabétisation ?
oui
non
12. Quelles appréciations faites-vous de la femme alphabétisée ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Merci !
48
Guide d’Entretien
IV.
Fille / Femme Intellectuelle
- Présentation de l’enquête et de ses objectifs
1. Prénoms et Nom (facultatif)……………………………………..
2. Age………………………..
3. Quel est votre niveau formation ?............................................
4. Quelle activité exercez-vous ?
.…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………
5. Quel poste occupez-vous dans votre service ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………
6. Votre statut (position) vous confère t -il de la considération ?
Au niveau de la famille ? oui
non
Si oui,expliquez :…………………………………………………………........................
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
Au niveau de la société ?
oui
non
Si oui,expliquez :…………………………………………………………........................
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….
Au lieu de travail ?
oui
non
Si oui,expliquez :…………………………………………………………........................
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….
49
7. Votre statut de femme intellectuelle contribue-t-il à améliorer votre niveau de vie ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
8. Pensez-vous que l’alphabétisation des femmes pourrait améliorer leurs conditions de vie ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Merci !
50
Guide d’Entretien
V.
Responsable Service d’Alphabétisation
- Présentation de l’enquête et de ses objectifs
A - Identification
1. Prénoms et Nom (facultatif)……………………………………………..
2. Sexe :………….
3. Age :……………..
4. Quelle est votre position hiérarchique dans le
service ?.........................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
........................................
B- Perception
5. Avez-vous connaissance de l’existence de tous les centres d’alphabétisation dans votre
zone ?
oui
non
6. Si oui, êtes-vous en relation avec eux ?
oui
non
7. Si oui, expliquez la nature de vos relations :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
8. Les centres disposent-ils d’un programme officiel de formation ? .
oui
non
9. Si oui, qui l’a élaboré ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
10. Quelle part de contribution apportez-vous dans la conception des programmes et contenus
des supports de formation ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
11. Comment peut-on faire pour intégrer les aspects liés au genre et à la pauvreté ?
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………...................................................................
.................................................................................................................................
12. Quelles sont les difficultés que les femmes rencontrent dans les centres
d’alphabétisation ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
13. Quelles solutions pourriez-vous proposer pour surmonter les difficultés ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
Merci !
52