Vol À Cora Alès - le syndicat cftc a cora

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Vol À Cora Alès - le syndicat cftc a cora
À Cora Alès, le vigile volait à grande échelle
JULIE OLAGNOL
25/04/2011, 06 h 00
La question est de savoir s’il y a prescription. (© D.R)
Un vigile comparaissait pour vol à grande échelle de matériel hifi et électroménager durant
plusieurs années au magasin Cora qui l’employait.
À ses côtés à la barre, son père et sa mère, pris en flagrant délit en 2006 en train de vider un
garage à Salindres et poursuivis pour recel. "Je n’ai pas eu le temps de réfléchir", se lamente
la mère. "Je trouvais ça bizarre", poursuit le père, sans convaincre la juge. On a retrouvé chez
le prévenu pour 70 000 de marchandise provenant du supermarché.
"La quantité était telle qu’il n’arrivait pas à l’écouler", souligne l’avocat. "Je demandais des
augmentations depuis un moment. Je n’ai rien revendu. Je suis tombé dans le tourbillon",
martèle le prévenu, aujourd’hui responsable de la sécurité d’une autre chaîne.
Le plus curieux dans cette affaire, ce sont les dysfonctionnements de l’enquête de
gendarmerie, détaillés par l’avocat qui plaide la prescription : "Mes yeux se sont écarquillés
au fur et à mesure de la lecture. Des bizarreries policières vont créer des aberrations
juridiques." Dès 2004, un renseignement anonyme indique que des employés sont impliqués
dans des vols organisés, mais il faut attendre l’automne 2005 pour lancer des réquisitions. Un
an plus tard, un déménagement organisé d’écrans est signalé. Le vigile reconnaît les faits et
restitue les objets. Un lien est établi entre lui, le chef de la sécurité et le frère de ce dernier. Le
responsable multimédia confirme les dires du dénonciateur anonyme. Une multitude de
personnes est entendue mais après les gardes à vue de 2006, l’enquête ralentit.
"Je plaide pour quelqu’un de coupable. J’entends bien qu’il est difficile d’admettre une
prescription, mais nous sommes quand même là pour faire appliquer la loi", reprend l’avocat
de la défense. Ce que l’avocat de la partie civile rejette : "On a continué de chercher en 20072008 pour découvrir le mécanisme des vols".
"Il aurait été plus simple de dire que c’est prescrit. Les faits sont anciens, le matériel a été
restitué par le prévenu, cela aurait permis de masquer le travail mal fait des enquêteurs, mais
ce n’est pas ma conception du travail que de laisser quelqu’un qui a volé pour 70 000 sans
réponse judiciaire", tempère le procureur. L’affaire est mise en délibéré au 27 mai.

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