Des professions qui soignent leur image (LQJ
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Des professions qui soignent leur image (LQJ
n MOUTIER Des professions qui soignent leur image V Près de 250 jeunes gens s’intéresser à une carrière dans le domaine de la santé. «Les élèves présents ont été présélectionnés en fonction de leur intérêt», explique Laure Gigandet, en charge de la communication à l’Hôpital du Jura bernois SA. Une jeune fille consulte un dépliant et s’interroge sur l’utilité d’une «matu». Vaste question. Un débat s’engage avec ses copines. Marielle Mancuso, professeure chargée d’enseignement à la HES ARC, est d’avis que la matu reste un excellent tremplin: «Elle peut toujours servir, même si certains partent en apprentissage.» ont déambulé mardi dans les couloirs de l’hôpital de Moutier, à l’occasion de la Journée cantonale des professions de la santé. V En provenance de tout le Jura bernois, ces élèves de 10e et 11e année ont pu faire connaissance, parfois dans la douleur, des métiers de la santé. Reportage. Une classe de 10e année de La Neuveville se masse autour de l’ambulance. Un ambulancier répète son exposé pour la énième fois de la journée. Toujours avec le sourire. Démonstrations à l’appui, il capte son éphémère auditoire. Dame, ce n’est pas tous les jours que l’on peut fourrer le nez dans une ambulance. Une vraie. Ballon pour ventiler les patients en détresse respiratoire ou masque à oxygène: les professionnels de l’ambulance expliquent leur job. «Nous devons stabiliser le patient avant l’hôpital.» Un métier où la montre fait office de pire ennemi. Un jeune homme se fait prendre le pouls au bout du doigt. Il se marre. Jusqu’à ce qu’une camarade lui donne un coup de coude: «Tais-toi, c’est important ce qu’ils disent.» Une époque révolue L’intérêt des jeunes était grand autour des ambulanciers et... de l’ambulance! Les élèves présents à cette journée, mise sur pied dans plusieurs établissements sur tout le territoire cantonal, ont l’occasion de découvrir nombre de métiers de la santé. D’infirmière à laborantin en passant par sage-femme ou physiothérapeute. Et ambulancier donc. Devenir infirmière, ou assistante vétérinaire «Il existe en réalité deux formations: celle d’ambulancier et celle de technicien ambulancier. Le premier soigne et le second roule. Des formations complètes de trois ans et un an sont nécessaires. Pour faire ce métier, il faut avoir un CFC et le permis de conduire C1», explique le spécialiste. Une jeune fille se confie: «Je ferai un métier du genre. Peut-être infirmière. Ou assistante vétérinaire.» L’avenir nous le dira. Retour dans le hall d’entrée, transformé pour l’occasion en PHOTO PCE mini-marché de la formation professionnelle du secteur de la santé. Certains usagers de l’hôpital se grattent la tête. D’autres, en principe les plus âgés, maugréent. Indispensable matu? Accompagnés de leurs enseignants, les élèves se montrent respectueux des lieux. Si la joie de passer une matinée hors classe se lit dans les yeux de certains, d’autres semblent Les possibilités de formations sont pour ainsi dire sans limites dans le domaine médical. Mais un bon guide est nécessaire pour se retrouver dans la jungle des écoles, filières HES, maturités spécialisées et autres passerelles. «Cela peut paraître un peu compliqué, c’est vrai. L’époque du choix entre l’apprentissage et une maturité est à ce titre bien révolue», sourit Marielle Mancuso. Philippe Varrin, directeur ad interim de l’Ecole de maturité spécialisée à Moutier, parle de métiers de vocations. «Ceux qui souhaitent faire fortune passeront leur chemin», sourit-il. Au sous-sol, la classe de La Neuveville termine une discussion avec une sage-femme et une infirmière. Le groupe prend la direction de la physiothérapie et de l’ergothérapie. Contre toute attente, quatre jeunes filles choisissent de rester. Elles ont des questions à poser. Césariennes, bébés prématurés, mort-nés et autres fausses couches les interpellent. Les professionnelles utilisent des mots choisis: «Nous faisons un beau métier. Mais tout n’est en effet pas toujours rose», commententelles. Lara a fait son choix: «J’ai toujours voulu être sagefemme. Je souhaite déjà faire un stage d’observation à SaintImier. J’ai eu des informations concrètes. C’est sur la bonne voie.» Tous les grands médecins sont passés par là. Et soudain, le malaise La nouvelle se répand comme une traînée de poudre: une élève aurait eu un malaise. Allongée, les jambes surélevées, on lui prodigue en effet les premiers soins. Elle n’est ni la première, ni la dernière à avoir un peu souffert mardi. Que ce soit à cause de la petite pique au bout du doigt ou à la vue d’une blouse blanche. Il s’agira pour eux de s’accrocher s’ils souhaitent un jour devenir ambulancier ou infirmière. PATRICK CERF