Cabu croque Paris

Transcription

Cabu croque Paris
Culture // événement
Instantanés inédits de Paris-Plage
Cabu croque Paris
A l’occasion de l’exposition gratuite organisée à l’Hôtel de Ville par la Mairie de Paris, du 21 septembre
au 27 janvier, le dessinateur Cabu nous dévoile sa géographie parisienne.
L’arrivée à la gare
de l’Est à 16 ans
En venant de Châlons-sur-Marne à
l’âge de 16 ans pour travailler comme
apprenti, l’arrivée à Paris par la gare de
l’Est m’a laissé l’image d’une tranchée,
avec le train encaissé autour d’immeubles très hauts. En 1954, les ponts qui
enjambent les voies ferrées ressemblent
à un décor de Léo Mallet!
La première chambre sur les Champs-Elysées
De mon arrivée à 16 ans jusqu’à mon service militaire, quatre
ans plus tard, j’habitais dans une chambre de bonne au 8e étage
d’un immeuble haussmannien, rue Beaujon. J’aimais les
Champs le matin. Même si ce fut un choc terrible pour moi.
Quand tu arrives de province, tu perds tes repères, et sur les
Champs, il n’y avait pas de vie de quartier. J’étais apprenti dans
un studio de dessin spécialisé dans l’emballage alimentaire
installé avenue Georges-V, au-dessus
du Crazy Horse Saloon. L’autre moitié
de la semaine, j’allais à l’école Estienne
et à l’académie Julian, rue de Berry.
La rue Choron et le
début de Hara Kiri
Dans cette petite rue qui donne dans
la rue de Maubeuge, pas loin de la
gare de l’Est qui m’a accueilli à Paris,
j’ai assisté au début du journal Hara
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// àParis // trimestriel septembre 2006
Kiri en 1960. C’était un quartier assez sévère. Les locaux se trouvaient au deuxième étage d’un immeuble haussmannien avec
un petit balcon. Mais, il y avait là une joyeuse équipe, chacun
faisait un peu tout, je réalisais parfois la maquette. J’y suis arrivé
au retour de mon service militaire en Algérie. J’ai d’ailleurs
baptisé Georges Bernier professeur Choron, du nom de cette
rue. De 1968 à 1972, l’équipe s’est installée rue Montholon,
où on a lancé Charlie Mensuel. Puis nous sommes passés
sur la rive gauche, rue des Trois-Portes, près de Maubert.
En 1981, ça a été la fin (provisoire) de Charlie Hebdo, puis
en 1983 la mort d’Hara Kiri.
Le jazz et Charles Trenet
Quand je suis arrivé à Paris, je sortais beaucoup, j’allais dans
les music-halls. J’y ai d’ailleurs découvert Charles Trenet.
J’allais dans des salles comme l’Alhambra, rue de Malte, qui
n’existe plus aujourd’hui.C’est à 16 ans que j’ai vraiment découvert le jazz, en 1954, lors d’une tournée de l’équipe de basket-ball des Harlem Globe Trotters. Entre chaque match, il y
avait un chanteur
complètement fou,
c’était Cab Calloway. Par la suite je
suis allé écouter
Lionel Hampton à
l’Olympia, Count
Basie à la Porte de
Versailles, Duke
Ellington à l’Alhambra…
sortir // Culture
SaintGermain
des Prés
J’habite dans le
quartier de SaintGermain des Près
depuis 1975. J’ai
toujours voulu y
vivre, à cause des
clubs de jazz. J’allais souvent au club Saint-Germain. Aujourd’hui c’est une discothèque, mais ça a été un club mythique :
Miles Davis y a rencontré Juliette Gréco. Je croisais Marguerite
Duras, qui habitait rue Saint-Benoît, il y avait aussi Jean-Paul
Sartre. C’est un peu tout ça qui m’a donné envie d’y habiter. Il
y avait une droguerie au coin de la rue de Furstenberg. Aujourd’hui malgré la transformation des commerces, ça reste encore
un beau quartier avec de belles rues. Il suffit de lever les yeux
et de regarder les façades…
Le Vel d’Hiv à 12 ans
A 12 ans, à Châlons-sur-Marne, j’ai participé à un concours de
dessin dans le journal Cœur Vaillant. J’ai gagné le premier prix,
un vélo, que je suis venu recevoir au Vel d’Hiv. A cette époque,
peu de personnes étaient informées de ce qui s’y était passé en
juillet 1942. A mon âge, on n’en parlait pas, il a fallu le film
Français si vous saviez. J’y ai fait un tour de piste car on me l’a
demandé, mais rétrospectivement ça fait froid dans le dos. En
1964, j’ai illustré un livre qui racontait cette sombre période.
L’expo : du 21 septembre au 27 janvier,
tous les jours de 10 h à 19 h (sauf
dimanche et fêtes).
Salon d’accueil de l’Hôtel de Ville, entrée
libre. 29, rue de Rivoli (4e). Tél. 39 75
• le livre de l’expo : Cabu et Paris, dessins de
Cabu, textes de Cavanna. Ed. Hoëbeke, 180 p,
29,50 €. Disponible le 14 septembre
• un numéro spécial de Connaissance des Arts
• l’émission A voix nue sur France Inter
BIOGRAPHIE
Cabu par Cabu
Je suis né le 13 janvier 1938
à Châlons-sur-Marne. Je fais
mes débuts à l’Union de Reims
en 1954
+ 27 mois de service militaire, Algérie (1958-1960)
+ 23 années d’Hara-Kiri (1960-1983)
+ 12 années à Pilote (1962-1974)
+ 13 années à Charlie Hebdo (1968-1981)
+ 24 années au Canard Enchaîné (1982-2006)
+ 15 années supplémentaires
à Charlie Hebdo (1991-2006)
Finalement, si j’additionne tout,
je suis le nouveau doyen français !
LES MUSEES DE LA VILLE
L’atelier de Bourdelle
Le jardin intérieur et l’atelier conservé en l’état restent délicieusement champêtres. Sans doute parce qu’Antoine Bourdelle est né à Montauban en 1861.
Elève aux Beaux-Arts de Toulouse, il arrivera à Paris à 24 ans et passera sa
vie dans l’ex-impasse du Maine. Après des classes chez Rodin, dont il sera un
intime, il s’impose, dès 1910, voyage en Europe, a pour élèves Giacometti, Richier
et prend part à la réalisation du théâtre des Champs-Élysées. “Son” musée
verra le jour 20 ans après sa mort, en 1949. Propriété de la Ville de Paris, il
est dédié à la sculpture du XXe siècle, mais l’art contemporain y a fait son entrée.
Surprendre le visiteur
“Il s’agit de promener le visiteur, d’instaurer un dialogue entre des artistes expérimentés et le sculpteur, pour réactualiser le lieu à travers leur regard”, explique
Juliette Laffon, directrice du musée depuis 2004. C’est le cas de Laurent
Pariente, qui remplit actuellement l’espace de ses modules géométriques.
Comme vous êtes de plus en plus nombreux à venir le constater, le musée a
réussi son pari contemporain. Mais Bourdelle et la sculpture ne sont pas
oubliés, avec la publication cette
année des souvenirs de Cléo, son
épouse, et une rétrospective
Bourdelle à Bucarest à l’automne.
Une expo Henri Moore est en
préparation. L’accès aux collections
permanentes, comme dans tous les
musées de la Ville, est gratuit (tarif
expo temporaire: 4,50 €).
16, rue Antoine-Bourdelle (15e).
La construction de Laurent Pariente
Tél. 01 49 54 73 73.
occupe quatre salles en enfilade
www.bourdelle.paris.fr
trimestriel septembre 2006 // àParis //
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Culture // sortir
MUSIQUE
Contemporaine
et classique
Avec 600concerts soutenus
chaque année, l’association Musique nouvelle
en liberté s’impose
comme pilier de la création contemporaine en
France.Appuyée par la Mairie de Paris,elle organise depuis
1994 le festival Paris de la Musique,
pour permettre aux mélomanes de repérer les courants de la création, à travers
un face à face avec le classique.Huit dates
sont programmées à Pleyel, Gaveau, au
théâtre des ChampsÉlysées et à la Maison de
la Radio. La génération
du Baby-boom, lien
entre l’avant-gardisme
des années 50 et la révolution totale des années 90,
est à l’honneur avec, notamment,Philippe Manoury,Pascal Dusapin,Tristan Murail,Valéry Arzoumanov,
Philippe Hersant,Edith Canat de Chizy…
Du 27 septembre au 21 octobre.
www.mnl-paris.com
FESTIVAL
Un automne
à Paris
Festival d’Automne à Paris, le plus
Les Histrions (détail), Marion Aubert
hétéroclite des festivals parisiens,
et Richard Mitou
fête cette année ses 35 ans. Comme toujours, le calendrier de ces trois mois est particulièrement riche en
théâtre et danse, et la programmation musicale se distingue par
son éclectisme et son ouverture (musiques du monde, électro,
contemporain…) Les
arts plastiques ne sont
pas en reste,avec notamment Ernesto Neto au
Panthéon et l’écrivain
prix Nobel Toni Morrison invitée au Louvre.
En prime, un débat sur
le cinéma américain.
à savoir
Three Atmospheric Studies,
de William Forsythe,
30
Du 14 septembre
au 19 décembre.
www.festivalautomne.com
CIRQUE
Oh là là…
Ola Kala !
Ola Kala est l’ultime
création des Arts
Sauts. Collectif né
en 1993 de la volonté d’isoler le numéro de trapèze du cirque pour en faire
un art, et conventionné par la Ville de Paris, les Arts Sauts ont,
à travers trois créations, poussé loin l’expérimentation. Mêlant
prouesses techniques, esthétique épurée, chorégraphies
contemporaines et mise en scène musicale, ils ont parcouru
le monde pendant treize ans. Ola Kala, dont la bulle blanche
de 40 mètres de haut voyage depuis déjà trois ans, ne déroge
pas à la règle. Les trapèzes, disposés en croix, permettent de
nouvelles trajectoires, pour des vols toujours plus vertigineux.
Un univers dans lequel il est agréable de “plonger”, du fond de
son transat. Ola Kala s’installe à Paris pour les dernières représentations des Arts Sauts. Après quoi, l’aventure s’achèvera.
Du 14 septembre au 22 octobre, pelouse de Reuilly (12e).
Billetterie au 01 46 22 33 71. www.arts-sauts.org
M U LT I M É D I A
Réalisateurs mobiles
Le 2e festival Pocket
Films, du 6 au 8 octobre
au Centre Pompidou, ne se
contente pas de décerner des prix.
Il invite participants et public à
une réflexion sur le téléphonemédia, la réalisation mobile ou
l’interactivité dans la création…
www.festivalpocketfilms.fr
et www.forumdesimages.fr
Y Mozart l’Egyptien
Y Radiophonies francophones
Y Les 10 ans du JVC Jazz Festival
C’est un voyage dans le temps et l’imaginaire!
Rencontre d’un compositeur de génie et
d’un pays entouré de mystère, Mozart l’Egyptien
associe des orchestres venus d’Orient
et d’Occident et rassemble sur scène plus de
150 choristes, danseurs, figurants…
Du 11 au 14 octobre au Zénith.
www.mozart-legyptien.com
Pour sa 5e édition, le festival du théâtre
radiophonique s’associe au festival
Francofffonies! pour présenter une sélection
de fictions à la Maison du Geste et de l’Image.
Outre les œuvres programmées, des prix seront
décernés et un débat mettra en question
le théâtre radiophonique.
Du 22 au 24 septembre. 42, rue Saint-Denis (1er).
Le JVC Jazz Festival livre son lot de concerts
à l’Olympia, au Sunset, au New Morning,
au Méridien, au China Club, à la Cigale…
Avec cette année, entre autres,
Will Calhoun, Elisabeth Kontomanou,
Branford Marsalis, Mike Stern,
Rebekka Bakken, Manu Dibango…
Du 14 au 21 octobre
// àParis // trimestriel septembre 2006
sortir // Culture
T H É ÂT R E
Théâtre du Châtelet
Le chanteur de Mexico
de Francis Lopez, révision du
livret Agathe Mélinand, mise en
scène Sébastien Azzopardi.
Le chanteur revient sur les lieux
de sa création dans une vision
mi-kitch mi-dadaïste.
Du 20 septembre au 1er octobre,
du 2 au 5 novembre et du 19 juin
au 1er juillet 2007
Théâtre du Rond-Point
Jackie
de Elfriede Jelinek, mise en scène
de Marcel Bozonnet. “Jackie
Kennedy, notre Andromaque en
Chanel noir, va parler.”
Du 19 septembre au 15 octobre
Théâtre Mouffetard
Le Molière imaginaire
de Yvan Varco et Jean-Michel
Bériat, mise en scène de
Giovanni Pampiglione.
Pendant les répétitions du
Tartuffe, la pièce interdite,
l’artiste rencontre son souverain.
Du 14 septembre au 4 novembre
PAT R I M O I N E
Thématiques…
A l’occasion des Journées du Patrimoine, les 16 et 17 septembre, la
Mairie de Paris innove : plus de
30 balades thématiques offrent un
regard différent sur le patrimoine
artistique et architectural parisien.
Le pont Alexandre III, inauguré lors de
On redécouvre l’art statuaire des
l’Expo Universelle de 1900
e
e
XIX et XX siècles à travers ses principaux thèmes et formes : hommages rendus aux grands hommes et aux artistes, classicisme des années trente,
décor des ponts, art équestre… D’église en église, les itinéraires choisis permettent d’observer l’évolution de types d’architecture (églises de village, basiliques,
églises du Second Empire) et de décors (coupoles peintes, art funéraire). Une de
ces balades met en valeur l’art fontainier, ancien ou moderne, de l’est parisien.
Les notices des balades sont disponibles dans les mairies et sur Paris.fr
AT E L I E R S
FESTIVAL
Théâtre 13
Orient sur Seine
de Didier Schwartz, mise en
scène de Philippe Ogouz.
L’intrusion d’un officier
allemand dans un café-hôtel de
Cambrai, entre Uranus et Le
père Noël est une ordure.
Du 5 septembre au 15 octobre
Un village mongol à Chaussy,
le blues du Pirée à Belleville, les
chants du Caucase à Taverny,IstanNicolas Syros
bul au Cirque d’Hiver, des derviches à Saint-Ouen l’Aumône… Cette année, le festival d’Ilede-France nous promet “des rêves de voyage plus beaux
que les voyages eux-mêmes”.On arpentera la Route de la Soie,
un fil conducteur particulièrement riche, au gré de récits
mythiques et de musiques évocatrices.
3 septembre au 15 octobre. Tél. 01 58 71 01 01. www.fidf.fr
Rutabaga Swing
Théâtre 14
L’éventail de
Lady Windermere
d’Oscar Wilde, adaptation de
Pierre Laville, mise en scène de
Sébastien Azzopardi.
Sa première comédie, mais
déjà le monde se partage entre
vanité et élégance.
Du 12 septembre au 28 octobre
Théâtre Silvia Montfort
Sur les ailes du temps
adapté et mis en scène par
Vincent Colin.
17 comédiens seniors bretons
pour un montage de textes,
d’Aristote, Montaigne, Verlaine,
Tchekhov, La Fontaine, Molière…
Du 5 au 29 octobre
Théâtre de la Cité
internationale
Le Révizor
de Nicolas Gogol, traduction de
André Markowicz, mise en scène
de Christophe Rauck.
Selon l’auteur, “une tragicomédie de la peur et du désir”.
Du 9 octobre au 5 novembre
La fontaine de Davos Hanich
dans le sq. Mouloudji (19e)
CINÉMA
Rien que pour les enfants
C’est Alain Chabat qui parraine ce second Mon premier Festival. Créé par la Mairie de Paris et l’Association française des cinémas Art et Essai (AFCAE), il est dédié aux enfants de 3 à 15 ans
et se déroule pendant les vacances de la Toussaint.Soixante films,
actuels ou classiques seront projetés dans sept salles Art et
Essai (Denfert,Archipel, Entrepôt, Studio des Ursulines,Grand Action,cinéma
des Cinéastes et Elysée Lincoln). Les
enfants pourront découvrir Cary
Grant,le cinéma d’animation allemand
et des ciné-concerts inédits,suivre un
cycle sur le thème “En route pour l’aventure”et voter,parmi les avant-premières, pour leur film préféré.
Du 24 au 31 octobre.
4 € la séance (la 6e gratuite)
Vous, l’artiste !
Paris-ateliers, c’est 160 ateliers subventionnés par la Mairie de Paris,dédiés
aux arts plastiques (peinture, dessin,
carnet de voyage,miniature persane…),
aux métiers d’art (vert soufflé,gravure,
marqueterie…) et aux arts du récit
(écriture,théâtre,film d’animation…)
Parfois les ateliers se tiennent dans des
musées, c’est le
cas de l’atelier de
bande dessinée
pour enfants, à
Bourdelle. Le
masque ou le
croquis dans
Paris sont les
nouveautés de la
rentrée. La saison débute le
2 octobre mais
les inscriptions
sont possibles toute l’année, dans la
limite des places disponibles.
Et pour en savoir plus,48 ateliers ouvrent leurs portes à l’occasion des Journées des Métiers d’art, les 19, 20 et
21 octobre. Un diaporama proposé
par Pierre Leguillon sera projeté au
Pavillon, où débutera ce même weekend l’expo Art et métiers d’art(jusqu’au
9 décembre), qui met en perspective
l’esthétiques des amateurs et l’appropriation des images de l’art.
légende
www.adacparis.com
trimestriel septembre 2006 // àParis //
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Culture // sortir
EVENEMENT
Doisneau en liberté
“Le peuple de Paris, en se frottant au mobilier urbain,
a donné à la ville cette patine que l’on peut aimer.
Ainsi moi-même, par mes passages répétés, j’ai tellement participé à l’astiquage des bibelots de la rue que
j’éprouve pour la première fois de ma vie, un vague
sentiment de propriété.” Voici le genre de relation
qu’entretenait Doisneau avec la capitale, lui le
promeneur banlieusard : ni ethnologue, ni sociologue, il se disait photographe,“faux témoin” et journaliste. De 1934 à 1991, il a sillonné ce Paris tour à
tour insolite, drôle, humaniste, précaire, festif,
laborieux, amoureux, bruyant, dont il laisse
450 000 négatifs. Un an après Willy Ronis, la Mairie
de Paris, lui consacre, à juste titre, l’exposition “Paris
en liberté”. Une expo gratuite, à l’Hôtel de Ville, en
forme de balade, réunissant près de 300 photos.
Du 18 octobre au 17 février, entrée libre. Salle
Saint-Jean, Hôtel de Ville, 5, rue de Lobau (4e).
Tél. 39 75 et www.culture.paris.fr
SALON
La Mairie expose ses artistes
Peinture, sculpture, dessin, gravure, photographie, aquarelle,
installation et métiers d’art: telles sont les catégories dans lesquelles s’exposent, comme chaque année, les agents de la Ville de
Paris. Pour cette 8e édition, du 27 septembre au 10 octobre, le
système de vote électronique inauguré en 2005 est reconduit,
pour permettre aux visiteurs de décerner le “Prix spécial du
Public”. Et sur le parvis, les fleuristes de la Mairie présentent
leurs compositions florales automnales. En 2005, vous avez été
24000 à rendre visite à ces quelque 350artistes.
De 10h à 19h (21h les 28 septembre et 5 octobre). Entrée
libre, parvis de l’Hôtel de Ville. Info au 3975 et sur Paris.fr
MÉMOIRE
Dessiner pour résister
à savoir
Boris Taslitzki est né à Paris en 1911. Les Beaux-Arts, le
parti communiste et en 1944, Buchenwald. De cet enfer,
il rapporte des portraits de chambrée et, plus saisissant,
des croquis en situation, esquissés au péril de sa vie en
extérieur. Des dessins réalisés sur fragments de circulaires nazies en guise de papier. (Jusqu’au 1er octobre).
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme. Tél. 0153018660
EXPO
Loti romantique
Pierre Loti était officier de Marine
avant de devenir Académicien à 40 ans,
en 1890. C’est sur des bateaux qu’il a
pris goût à l’Orient. S’il est avant tout
l’écrivain du romantisme “exotique”, il
a également rapporté photos,dessins et
objets. On en retrouve un certain
nombre au musée de la Vie romantique, musée de la Ville de Paris, parmi
une centaine d’œuvres, de Portaels, des
orientalistes, de Delacroix ou de Ziem,
qui répondent à ses textes.
Jusqu’au 3 décembre. 16, rue
Chaptal (9e). Tél. 01 55 31 95 67
Y Zadkine modifié
Y 70 ans de congés payés
Y Rembrandt à Paris
Rouvert par la Ville depuis mars, Zadkine
propose trois installations, qui accompagnent
l’extension du bâtiment en même temps
qu’elles associent le visiteur au processus de
modification des lieux et des matières. Et,
toujours, l’adorable jardin ombragé met en
valeur les sculptures d’Ossip Zadkine.
100 bis, rue d’Assas (6e). Tél. 01 55 42 77 20
La bibliothèque Forney expose une sélection de
dépliants touristiques, gravures, affiches, cartes
postales… qui montrent la mutation des
vacances depuis les congés payés, en 1936. De la
villégiature Belle Epoque au tourisme de masse,
en passant par les stations de ski ou balnéaires.
Du 19 septembre au 30 décembre. 1, rue du
Figuier (4e). Tél. 01 42 78 14 60.
Dans le cadre du 400e anniversaire de la
naissance de Rembrandt, le Petit Palais, musée
des Beaux-Arts de la Ville de Paris rouvert cette
année, expose sa collection d’eaux-fortes. Bien
conservées, rarement montrées, elles mettent en
évidence un style évoluant entre 1626 et 1661.
Du 19 octobre au 14 janvier. Av. WinstonChurchill (8e). Tél. 01 53 43 40 00
32 // àParis // trimestriel septembre 2006
lire // Culture
ET AUSSI…
100 jardins insolites
par Martine Dumond.
Éd. Bonneton, 190 p, 15 €
Quelque 450 espaces verts
parisiens accessibles à tous,
coins secrets, lieux historiques
ou culturels, œuvres d’art et
restaurants. En prime,
verticaux ou partagés, les
jardins du XXIe siècle.
Paris pour les Nuls
par Danielle Chadych et
Dominique Leborgne.
Éd. First, 488 p, 22,90 €
Histoire, géographie,
urbanisation, patrimoine, vie
quotidienne, innombrables
facettes et côtés inattendus…
Tout ce que vous avez
toujours voulu savoir sur Paris
sans oser le demander.
Paris, y es-tu ?
par Masumi.
Éd. Parigramme, 64 p, 15 €
Sur les pas d’un petit garçon
au foulard rouge, les jeunes
lecteurs (à partir de six ans)
explorent un Paris illustré et
poétique. Une quête ludique
pour découvrir les lieux
célèbres de la capitale.
Handicapés :
tous vos droits
par Alain Cabrit.
Éd. du Puits Fleuri, 432 p, 22 €
Exhaustif mais accessible, ce
guide s’adresse aux personnes
handicapées et à leur
entourage. Il fait le point sur
les droits des handicapés et
intègre les dispositions de la
loi du 11 février 2005.
Le peintre
et son atelier
par Frédéric Gaussen.
Éd. Parigramme, 240 p, 29 €
Picasso dans sa “Chambre
bleue” bd de Clichy, Renoir rue
Saint-Georges, Braque dans sa
maison du parc Montsouris…
L’intimité des artistes, dans
l’une des villes qui a attiré le
plus de peintres.
Bill’art, le guide
des galeries
par Olivier Billard.
Éd. Dissonances, 447 p, 29 €
Avec 480 lieux sur les 600
référencés en France, Paris
connaît une réelle évolution,
notamment dans l’Est. C’est
bien une réactualisation que
propose cette sixième édition
d’un guide très objectif.
Les livres de la rentrée
De porte en porte
Ce très joli petit livre est destiné
aux amoureux de balades à thème
dans Paris. Les portes remarquables indiquées dans ces pages sont
toutes photographiées fermées…
pour être admirées ! Le promeneur
y trouvera son compte avec
plusieurs itinéraires de balades qui conjuguent tous les
styles, du pur gothique au contemporain en passant
par l’Art nouveau, où la porte extérieure devient
promesse de passage vers l’inconnu intérieur.
Portes parisiennes, photo de Matthieu Flory, préface de Yves Boiret. Éd. Ereme, 84 p., 14,95 €
La grande traversée
Paris exploré comme jamais, à la
lumière de l’Histoire, la grande mais
aussi la petite, l’anecdotique, celle qui
rapproche les grands de ce monde et
la foule des anonymes… A la manière
de balades, quartier par quartier, rue par rue, numéro
après numéro, l’auteur nous promène dans un univers
qui surprendra y compris ceux qui pensent tout savoir
de la Capitale. Il y a quelque chose d’encyclopédique
dans cette façon de fouiller la ville pour donner un
sens à sa géographie. Avec 1 200 illustrations – photos,
gravures, plans –, sûr que les petits coins de Paris prendront une autre dimension.
Traversées de Paris, par Alain Rustenholz.
Éd. Parigramme, 640 p., 29 €
Un toit pour tous
En France, ce sont plus de trois
millions de personnes n’ont pas
de logement ou vivent dans des
conditions précaires indignes.
Les écrivains Chloé Delaume,
David Foenkinos, Irène Frain,
Nancy Huston, Jean-Marie
Laclavetine, Gérard Mordillat ou
Annie Saumont, entre autres, nous disent, à travers
de courtes nouvelles, leur refus et leur engagement,
par la littérature, dans ce combat. Les droits d’auteur sont reversés à la Fondation Abbé Pierre pour
le logement des défavorisés.
Un toit, nouvelles sur le logement, préface de
l’Abbé Pierre. Éd. le Cherche Midi, 189 p., 13,50 €
Balade littéraire
L’auteur, promeneur dans Paris (et
d’autres lieux), décrypte la ville et
nous la livre en jetant des ponts sensibles, d’où l’expression de “flottants”,
oscillant entre histoire ancienne et
actuelle. Ce livre n’est pas un roman
mais un éventail de visions parcellaires, comme des
aphorismes poétiques et insolites avec l’amour des
mots justes. Une recherche d’expression de l’incertitude des réalités que l’imagination, souvent, idéalise. Ces
Ponts flottants expriment les opportunités que saisit
l’auteur pour nous offrir des escales improbables, tournées vers la découverte. Un livre qui peut se lire au
hasard, avec un bonheur égal.
Ponts flottants, de Jacques Réda. Éd. Gallimard,
194 p., 18 €
Rien que du gratuit
Il est certain que vous devrez d’abord
débourser quelques euros pour vous
procurer cet ouvrage qui vous “offre”
1 564 bons plans exactement (pas tous
gratuits, attention ! Mais ceux qui ne le
sont pas restent très très peu chers, on
vous rassure) : sorties, sports, nature, culture, vie
pratique… Il y en a à la pelle dont un certain nombre
d’événements gratuits présentés par la Mairie de Paris.
Le calendrier des événements 2006-2007 est présent
dans ce guide.
Guide de Paris 0 €. Éd. Michalon, 232 p., 13,50 €
L’école de l’espoir
Un nouveau président de la République
est élu. Son programme est simple :
restaurer l’ordre. Et il n’hésite pas, il
rétablit la peine de mort, il rachète
personnellement les télés pour placer
ses amis à la place des journalistes, il
supprime les cours de philo puis tout aussi simplement
le système éducatif en entier. La résistance s’organise.
Un prof décide de faire cours sous une tente itinérante.
Il prend comme assistante une petite fille qui nous narre
cette jolie mais terrible fable porteuse d’espoir.
La petite maîtresse d’école, de Alain Le Ninèze.
Éd. Seuil, 117 p., 12 €
Paris est un escargot
Ce petit livre rigolo et superbement
illustré fourmille d’anecdotes et de
mises en perspective qui expliquent,
mieux qu’un long traité de sociologie, en quoi Paris est unique au
monde. Pour savoir à quoi ressemble une journée de Parisien(ne),
pourquoi Paris ressemble à un escargot, connaître les
quartiers de prédilection des provinciaux et les points
culminants de la capitale, ou encore comprendre le
principe de numérotation des rues… Un livre qui
captivera les plus jeunes, mais pas seulement.
Destination Paris, par Thierry Lefèvre et Claude
Combet, illustration de Magali Le Huche.
Éd. Acte Sud Junior, 112 p., 12 €
trimestriel septembre 2006 // àParis //
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