Téléphone portable, souris, télécommande, clés USB, baladeur

Transcription

Téléphone portable, souris, télécommande, clés USB, baladeur
SYSTEMES VEGETATIFS, emprise
ANAT., PHYSIOL. Système
neurovégétatif (système nerveux
autonome ou sympathique) :
ensemble des structures nerveuses
qui contrôlent les grandes fonctions
involontaires (la vie végétative) :
circulation, sécrétion, excrétion, etc.
et prise de vues
S’accrocher au monde… mais à quoi ? Saisir
quelque chose qui ne vous emprisonne pas, qui ne
vous demande rien en échange, qui ne demande
pas à être saisi, qui n’aurait aucun intérêt à être
saisi. Saisir quelque chose qui soit dépourvu de
volonté, qui vit, tout en dépendant de trop de
facteurs pour donner l’impression de dépendre de
quoi que ce soit en particulier. À quoi donc ? Un ciel
de nuages peut-être, ou encore, des végétaux
enracinés là par hasard… L’éthique des végétaux
consiste à entrer en rapport avec l’espace, le sol, le
vent, les insectes, les oiseaux…
mais plutôt de le saisir, de se saisir, d’être là, d’être
en prise. Être en prise avec une structure vivante,
trancher dans le vif, toucher pour croire au fait d’être
là. Mettre à plat, faire carte de cette « emprise ».
S’apparier, s’accrocher, empoigner un végétal, faire
rhizome, entrer en rapport avec ce système vivant.
Avancer le bras, faire un geste, agir. Souvent la
plante présente une résistance, des épines, des
substances irritantes. Le geste d’accroche face à
cette situation, devient un geste de capture, de
prédation ; une intention vient s’immiscer dans la
prise. La main devient patte, croc, griffe, gueule. Elle
prend.
Découvrir toutes les surfaces du végétal, tout en
découpant toujours plus finement ses parties.
Couper pour mettre à la surface, couper pour saisir
fermement… jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de prises,
jusqu’à la soupe de particules, jusqu’à ne plus rien
discerner. Aller jusqu’à la confusion, le mélange,
mais continuer à voir et être en prise, avec un milieu
grouillant et réunifié de toutes parts, déhiérarchisé.
La prise ne peut s’arrêter là. Un élan conduit à
vouloir saisir le végétal jusqu’à la racine. Déraciner.
Tout geste, toute intention introduit un déséquilibre
ou une rupture dans un milieu. Le végétal est extrait
du sol tout entier (sauf en cas d’extraction violente
où il s’arrache à la racine). L’opération effectuée, il
ne reste qu’un organisme coupé de son
environnement.
Défaire l’organisme, l’organisation.
Après avoir pris, serait-il possible de comprendre ?
Une dissection fine ne suffirait pas à remonter la
suite des causes et des conséquences qui ont
élaboré la plante. L’organisme végétal n’est pas un
mécanisme. Il ne s’agit donc pas de le comprendre,
À quel signe ou quelle sensation sait-on que l’on
prend ? Qu’il y a eu prise ? Comment attester d’une
prise par la vue ? Soumettre les choses à la lumière,
mettre en lumière les surfaces d’un système et par
le cadre solide de la photographie, continuer à
construire, au-delà du fait de déconstruire la
structure dévorée par les yeux du savoir.
Prendre jusqu’à n’avoir plus prise, serait-ce
là le propre de l’être humain occidental?