Salon de Paris: les positions «agricoles» des candidats à la

Transcription

Salon de Paris: les positions «agricoles» des candidats à la
<KI8E><I
Salon de Paris: les positions «agricoles» des candidats à la présidentielle
Le grand salon agricole parisien est l’occasion
pour les hommes politiques de manifester
leur intérêt pour un secteur plutôt négligé
dans la campagne électorale. Coup d’œil sur
les opinions des candidats à la présidence,
des opinions qui ne peuvent laisser
indifférent aucun agriculteur européen
étant donné que la France reste à ce jour la
première puissance agricole de l’UE et qu’elle
joue à ce titre un rôle déterminant dans
l’orientation des politiques européennes.
I`Z_Xi[ :p[q`b
2007 est une année d’élections pour notre pays, mais
aussi, plus d’un mois avant nous,
pour la France. Contrairement à
la Belgique, ce dernier pays a
longtemps conservé – pour des
raisons évidentes de dimensions,
notamment en surfaces et en
volumes – une tradition agricole
forte. Il n’empêche, force est de
constater qu’au fil des élections
des dix ou douze dernières années , l’agriculture a de plus en
plus tendance à devenir, dans ce
pays aussi, le parent pauvre des
débats électoraux.
1,1 million d’actifs
Heureusement qu’existe le fameux Salon de Paris, qui a ouvert
ses portes samedi dernier et qui
permet soudainement à chaque
candidat de se découvrir une fibre agricole… et surtout de se
rappeler que l’agriculture représente encore Outre Quiévrain,
un important gisement de voix.
Il est vrai que cette importance
est relative, mais tout de même:
on estime que la population
agricole active s’élève encore
à 1,1 million d’actifs, chiffre
auquel il faut ajouter 1,9 million
de retraités, ce qui fait 3 millions
d’électeurs potentiels qui se rendront aux urnes en avril et mai
prochains.
Unanimité sur les
biocarburants
C’est ce qui explique que tous
les candidats tiennent à faire
un passage – médiatiquement
remarqué – au grand Salon
agricole parisien, ainsi que de
s’expliquer, dans divers médias
sur leurs propositions en matière
agricole. Jetons un coup d’œil
sur celles des principaux candidats. Ne nous attardons pas
sur les candidats extrêmes. Les
écologistes veulent par exemple
l’arrêt immédiat des cultures
OGM et la conversion obligatoire de 25% des terres agricoles à la culture biologique… La
droite extrême (MM de Villiers et
Le Pen) a pour sa part des propositions très séduisantes pour
les agriculteurs, mais à un point
tel qu’elles apparaissent irréalistes: exonération des entreprises
agricoles de toutes charges
sociales et fiscales en cinq ans,
retrait des produits agricoles des
négociations de l’OMC, etc.
La position des
«grosses pointures»
Du côté des grosses pointures (disons Nicolas Sarkozy,
Ségolène Royal et François
Bayrou), un point fait l’objet
d’une unanimité enthousiaste:
c’est le soutien sans faille à une
politique de développement des
biocarburants. Pour Sarkozy,
les véhicules qui utilisent ces
derniers devraient bénéficier de
stationnement gratuit et de réductions aux péages (ils seraient
identifiables grâce à une «pastille bleue»). Sarkozy est le seul
candidat purement «urbain»
de la campagne présidentielle
française. Cela ne l’empêche
pas de se déclarer sceptique sur
les avantages des OGM, mais
d’approuver l’expérimentation
de ceux-ci en plein champ à
condition que ce soit accompagné d’un encadrement strict et
transparent. Les OGM sont un
problème sensible chez nos voisins, phénomène accentué par
les opérations d’arrachage sauvages parrainées par José Bové.
S’agissant de la Pac, Sarkozy
considère que son coût n’est ni
excessif ni injustifié en regard
des avantages qu’elle procure,
mais n’en dit pas plus….
La socialiste Ségolène Royal
se prononce quant à elle sans
hésitation pour une réorientation marquée de la Pac vers le
développement rural et une approche plus écologique et plus
locale de l’agriculture. Opposée
aux essais OGM en plein champ,
elle veut accentuer la recherche publique sur le sujet. Cette
recherche devrait en outre être
centrée non sur la productivité,
mais sur la préservation de l’environnement et la qualité des produits. Seul candidat directement
issu de l’agriculture, le centriste
François Bayrou explique qu’il
est aujourd’hui encore à la tête
d’une exploitation agricole de
20 hectares dans le Sud-Ouest,
depuis la mort accidentelle de
son père en 1974. Il est d’ailleurs
adhérent à la FNSEA. Il propose
une Pac à nouveau fondée sur
les prix et non sur des primes qui
effondrent les prix. Les biocarburants permettent justement, selon lui, d’organiser la production
mondiale sans chute de prix. La
France ne peut selon lui rester
à l’écart des OGM qui se développement à vitesse accélérée
partout dans le monde. Enfin,
Bayrou est le seul candidat qui
tire à boulets rouges contre la
puissance oligopolistique de la
grande distribution et ses centrales d’achat. Il faudrait pour
contrer celle-ci refondre les «interprofessions».
pays exportateurs. Samedi dernier encore, il proclamait que
l’Union européenne se devait
de faire preuve d’un fermeté
de fer pour la défense de la Pac
dans le cadre des négociations
de l’Organisation Mondiale du
Commerce. Un appel auquel
sont sensibles les agriculteurs,
non seulement de France, mais
de tous les pays de l’Union.
Importance agricole
de la France
Un Ministère de
l’agriculture «à part
entière»
Quelle que soit la force de
leurs convictions agricoles, réelles ou opportunistes, il est un
fait que les agriculteurs français
perdront beaucoup lorsque
le président actuel Jacques
Chirac quittera la scène politique. Chirac reste le candidat de
cœur de beaucoup de paysans,
depuis que, Ministre de l’agriculture dans les années ’70, il a
frappé du poing sur la table lors
d’un Conseil agricole européen
à Bruxelles. Les agriculteurs
soupçonnent Sarkozy, proche
des milieux d’affaires, d’être
disposé à lâcher l’agriculture et
la pac à l’OMC. Au niveau européen tout entier, l’agriculture risque d’ailleurs de perdre un atout
essentiel avec la disparition politique de Jacques Chirac. Ce dernier s’est de tout temps engagé
et a agi pour une Pac solide et
cohérente, face aux agressions
continues de pays comme les
Etats-Unis et autres grands
Il y a quelque temps déjà que
la rumeur circule: le ministère de
l’agriculture en France devrait
– question de rationalisation
– être rattaché à un autre ministère. Interrogés sur le sujet,
les divers candidats ont chacun
leur solution. Pour N.Sarkozy, ce
ministère devrait être celui de
l’Economie. Pour «Ségolène»,
ce devrait être celui de l’environnement. Le parti des chasseurs
(«chasse, pêche, tradition») plaide lui pour un vaste ministère de
la ruralité. Quoi qu’il en soit, c’est
un signe des temps: le seul fait
d’envisager la disparition d’un
ministère de l’agriculture en
France – premier pays agricole
de l’UE – est particulièrement
significatif, voire révolutionnaire,
et comme le ressentent les paysans français, inquiétant quant
aux pressions que cela révèle
pour reléguer l’agriculture à un
plan secondaire.
% % % %%%
#$$$$!$$$$"
!$$$
$$$$$$!$$
$$$!!$$
$$#$$$
$$
$# $
$$$!$$!$$
$$$$
# %
%$% %%$% %
% "%!
$$$$$ $
/dXij)''.
0