La production de plants de pommes de terre en Wallonie : quelques
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La production de plants de pommes de terre en Wallonie : quelques
DIRECTION GENERALE DE L'AGRICULTURE Division de la Recherche, du Développement et de la Qualité Direction de la Qualité des Produits La production de plants de pommes de terre en Wallonie : quelques chiffres sur une filière contrôlée Pour pouvoir être commercialisés dans l'Union Européenne et à l’étranger, les plants de pommes de terre sont soumis à une certification "produit". Cette certification obligatoire et officielle est mise en place sur le territoire de la Région wallonne par la Direction de la Qualité des Produits du Ministère de la Région wallonne (Direction générale de l’Agriculture). C’est donc cette direction qui se charge d’élaborer les bases légales applicables au contrôle et à la certification du plant wallon. Une procédure de contrôle rigoureuse … Hérité de la transposition en droit national de directives européennes relatives à la commercialisation des plants de pommes de terre, le cadre réglementaire wallon est évolutif et vise à rencontrer les problématiques du secteur dans la production de plants de pommes de terre, tout en garantissant la qualité de ces produits par contrôles réguliers du respect des normes à la production de plants de pommes de terre certifiés. L’intérêt de la production de plants sous couvert de la certification est donc multiple. Elle garantit l’identité variétale et la qualité sanitaire des plants, tout en favorisant la diffusion du progrès génétique. L’agriculteur utilisateur, en mettant en culture un plant certifié, reçoit en gage d’avoir acquis un plant de haute qualité. Le processus de certification des plants de pommes de terre est un processus long qui débute par la production d’un plant appelé « famille » produit le plus souvent à partir de culture in-vitro. En découleront 8 à 12 générations de multiplication, dont la plupart se font en pleine terre. Au fil des générations, le plant est soumis à de nombreux contrôles qui débutent avant l’emblavement de la culture et s’achèvent au conditionnement de la récolte avec la délivrance des certificats. Ainsi, les cultures sont contrôlées sur pied au champ, les plants récoltés sont échantillonnés pour des analyses de détection de pathogènes virologiques et bactériens. Et finalement, l’ultime étape du contrôle se déroule au triage et au calibrage des plants récoltés. Ce n’est qu’à ce stade, et si les plants répondent aux normes de certification, que les agents de la Direction de la Qualité des Produits autorisent la certification des plants pour leur éventuelle commercialisation. Les règles strictes d’isolement des lots de plants, leur identification durant tout le cycle de production ainsi que l’ensemble des contrôles sanitaires sur les organismes de qualité et de quarantaine auxquels ils sont soumis apportent la garantie d’un produit de qualité. La production de plants de pommes de terre est tracée, les opérations de contrôle sont consignées sur des documents administratifs et dans une base de données générale gérée par la Direction de la Qualité des Produits. Ce travail laborieux est la clé de résolution rapide des problèmes qui pourraient survenir dans ce secteur de production. 1 … pour une production stable et diversifiée Les quelques chiffres qui suivent donnent un aperçu de la situation du secteur en Région wallonne depuis la régionalisation du Ministère fédéral de l’Agriculture. La surface de plants de pommes de terre inscrite au contrôle pour la multiplication reste constante et avoisine les 1100 ha répartis sur environ 365 parcelles. Cela représente une superficie moyenne de multiplication de plants de plus ou moins 20 ha par producteur. Le nombre de producteurs wallons, ou ayant des parcelles de multiplication en Wallonie, est lui aussi relativement constant avec 34 producteurs actifs en 2004. Le nombre de variétés multipliées est assez élevé : en moyenne 40 à 45 variétés sont emblavées chaque année. Deux d’entre elles, la Bintje et la Spunta, dominent toutefois le secteur et représentent quasiment la moitié de la production wallonne. On observe ces dernières années une progression sensible de la variété Spunta en multiplication. Le tableau qui suit montre la répartition par variété des superficies de plants inscrites au contrôle en vue de la multiplication pour les années 2003 et 2004. Variétés Bintje Charlotte Désirée Draga Hermes Jaerla Kennebec Nicola Shepody Spunta Autres (34 variétés) Superficie inscrite au contrôle en 2004 (ares) 29214 5200 6877 2176 2410 4520 12183 6762 3245 26720 16217 % de la sup. totale 25,29 4,50 5,95 1,88 2,09 3,91 10,55 5,85 2,81 23,13 14,04 Superficie inscrite au contrôle en 2003 % de la sup. (ares) totale 28156 25,63 6173 5,62 9932 9,04 3769 3,43 0 0,00 4947 4,50 9235 8,41 7426 6,76 5125 4,67 21327 19,42 13753 12,52 L’importance du marché mondial Les principales destinations du plant wallon sont étrangères. A titre d’information, pour la campagne de production 2003, les exportations hors Union Européenne représentaient plus ou moins 7000 tonne,s soit 26,86 % de la production. En tête des destinations, on trouve le MoyenOrient avec 39,5 %. Venaient ensuite par ordre décroissant les pays du Maghreb (23%), les pays du continent européen hors de l’Union européenne (22%), et enfin les pays ayant intégré l’Union européenne le 01/05/04 et les pays du continent américain, avec respectivement 10,6 % et 4,9 %. POUR CONCLURE… Signalons pour terminer que la qualité de la production de plants wallons en 2004 a été bonne. Sur la base des résultats des contrôles au champ et des analyses virologiques, 91,9 % des plants produits ont été acceptés dans la classe de production prévue, les déclassements et refus représentant respectivement 7,5 % et 0,6 % du total. Les principaux motifs de déclassement sont, par ordre décroissant d’importance : les déclassements volontaires pour raison de marchés économiques (44 %), une présence trop élevée de viroses (31 %), un taux trop élevé de viroses graves – virus Y (9 %), un taux trop élevé de virus de l’enroulement (9 %), et enfin la présence de jambe noire. Caroline Schollaert et Luc Gossiaux – février 2005 2