déc lim 2009.rtf - UGSP-CGT
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Déclaration liminaire CGT au CTPSE du 08/12/09 Monsieur le président, mesdames et messieurs, Le CTPSE de ce jour est le dernier de l’année 2009, et le premier après le CTPSE que nous avions nous-mêmes provoqué il y a 9 mois de cela. Nous ne pouvons que regretter cette longue absence de réunion paritaire à ce niveau, comme nous regrettons aussi, bien évidemment, d’être tenu à l’écart de toute discussion concernant les SPIP dans cette période pourtant cruciale. La DAP fait le choix d’ignorer ce que nous portons, et les personnes que nous représentons. Cela serait seulement dommage si nous n’étions l’écho que des aspirations d’une poignée. C’est autrement plus grave au regard du poids que nous avons dans la filière socioéducative. Ce choix de l’administration est donc tout simplement inacceptable, et ceci tout particulièrement au moment où la garde des sceaux souhaite parvenir à une charte des bonnes pratiques du dialogue social. Nous ne pouvons qu’espérer que cette charte ne s’inspire pas des méthodes employées dans l’administration pénitentiaire, ou alors à titre de contre-exemple pour illustrer un cas de dysfonctionnement manifeste. En plus de consacrer un déni d’intérêt pour la majorité des personnels, cette politique contredit les accords liés à la représentativité qui s’appliqueront d’ici peu, et dont l’esprit devrait pourtant d’ores et déjà être respecté. La CGT a porté auprès de la DGAFP ses incompréhensions, et ne manquera pas une occasion de rappeler ailleurs les obligations qui incombent à l’administration pénitentiaire. Concernant le projet de réforme des SPIP, acté dans le protocole d’accord de juillet dernier, il nous semble que l’administration pénitentiaire dispose d’une marge de manœuvre sur plusieurs points pour lesquels nous avions déjà marqué notre opposition. Ainsi, la question de la soumission à l’article 10, la question de la mise en place de l’IFO, comme la question de la réduction de la période de formation, sont autant d’éléments qui doivent disparaître. L’administration pénitentiaire n’a vraisemblablement eu besoin d’aucune contrainte extérieure pour souhaiter imposer tous ces reculs. Elle doit donc désormais retirer ces éléments du projet. Elle en porte la responsabilité. Par ailleurs, la CGT pénitentiaire porte en ce lieu son opposition plus que jamais résolue au projet de modification des missions des travailleurs sociaux de l’administration pénitentiaire. La segmentation, le diagnostic criminologique, les multiples expérimentations qui tiennent parfois de l’hystérie, sont 263, rue de Paris Case 542 93514 Montreuil cedex Tel : 01.48.18.82.42 ou 82.32 ou 32.56 Fax : 01.48.18.82.50 E-Mail : [email protected] Site internet : http://www.ugsp-cgt.org/ trop souvent organisés sans aucune consultation, sans que les collègues concernés y soit associés, et au mépris de notre identité professionnelle. La cohérence globale de ce qui est porté aujourd’hui à marche forcée par la DAP nous oriente vers un SPIP – prison où le champ social est désinvesti, où la probation relève uniquement du contrôle, et où le CIP nouvelle formule s’improvise expert en diagnostic criminologique versé sur un rôle divinatoire du risque de récidive. La conséquence sur les terrains est dramatique. Malgré le peu de considération qui est habituellement vôtre quant il s’agit de notre analyse de la situation, nous vous demandons de bien vouloir entendre la souffrance qui s’exprime. Les travailleurs sociaux demandaient une revalorisation. Ils se retrouvent avec une réforme statutaire dont l’intérêt reste à mesurer, et se voient dans le même temps dépossédés de leur identité professionnelle, de leur outil de travail, du sens qu’ils peuvent donner à leur métier. Vous comprendrez aisément que les collègues qui travaillent dans des conditions exécrables, en milieu ouvert comme en milieu fermé, ne ressentent plus que de l’écœurement quant aux mutations à venir. Si c’était le but, il est probablement atteint. Mais au prix d’une profession sacrifiée. La situation des assistants de service social illustre parfaitement ce propos. Quel avenir pour les AS qui ne souhaitent pas intégrer le futur corps des CIP ? Quels sont les projets de la DAP à ce sujet ? Quelle place leur réservez-vous, si tant est que vous souhaitez leur réserver une place ? Quant aux AS qui ont fait où qui feraient le choix d’intégrer, quelles garanties concernant leur mobilité, notamment dans le cadre de la récente loi sur la question ? Sur tous ces sujets, nous n’avons pas d’éléments de réponse, et nous ne pouvons croire que cette réflexion n’a pas été menée. La CGT pénitentiaire s’oppose au modèle que vous souhaitez voir imposer. Pour nous, il méconnaît le principe d’individualisation des peines, il ne respecte ni le sens de la mesure de justice, ni l’usager du service public pénitentiaire, ni la richesse de l’identité professionnelle des CIP et des AS. Nous formulons d’autres propositions, basées sur la connaissance des réalités de terrain, l’expérience des collègues et une autre ambition pour le service public. Nos propositions demandent effectivement des moyens supplémentaires, un réinvestissement de la méthodologie propre au travail social, et une rupture avec la vision sécuritaire ambiante. Pour conclure, vous nous pardonnerez la longueur excessive de cette déclaration, qui le serait sans doute moins si nous pouvions communiquer plus régulièrement, nous avons souhaité porter un nombre importants de points à l’ordre du jour. Nous espérons ainsi que le CTPSE ne soit pas une simple formalité, et que les questions posées par l’ensemble des terrains ne restent pas sans réponse. Paris, le 8 décembre 2009 263, rue de Paris Case 542 93514 Montreuil cedex Tel : 01.48.18.82.42 ou 82.32 ou 32.56 Fax : 01.48.18.82.50 E-Mail : [email protected] Site internet : http://www.ugsp-cgt.org/